Canalys : Apple reprend l'avantage sur HP

Florian Innocente |
Apple (à nouveau) devant HP, le jeu du chat et de la souris se poursuit entre les deux entreprises dans le classement trimestriel de Canalys. Contrairement à d'autres cabinets comme Gartner ou IDC, celui-ci a pour politique d'associer les ventes des tablettes à celles des PC. À partir de là, HP qui survole Apple de très haut lorsqu'on s'en tient aux PC de bureaux et de portables, devient parfois son challenger une fois les tablettes ajoutées au tableau.

Cette fois c'est Apple qui reprend l'avantage, après avoir perdu sa place de premier d'une courte tête en mai dernier (pour 40 000 ventes). Sa part de marché trimestrielle s'élève à 19,4% (13,6% il y a un an) ; 12,5% pour HP (contre 15,7%) et Lenovo est troisième avec 12,1% (au lieu de 10,6%). Il n'y a que Lenovo et Apple pour afficher une progression à deux chiffres. Acer et Dell ferment le bal dans ce classement du Top 5 mondial. La position d'Apple est assise sur les ventes d'iPad, avec un cycle de renouvellement et le positionnement plus économique de l'iPad 2 qui le rend accessible à une clientèle plus large.



Dans le classement des ventes de tablettes (non chiffrées) on retrouve le duo déjà à l'oeuvre dans les smartphones, à savoir Apple et Samsung. Derrière Samsung placé second, c'est Asus qui devient le troisième plus gros fabricant de tablettes. Un Asus qui s'est associé à Google pour la Nexus 7. Canalys enjoint Amazon de renouveler son Kindle Fire et d'entamer une distribution à l'international pour tenir face à ses concurrents (lire Amazon : une famille de tablettes à l'horizon).

Canalys évoque aussi l'arrivée prochaine de Windows 8 (sortie le 26 octobre) en émettant plusieurs réserves, et sur la capacité de Microsoft à parvenir à enrayer un déclin avant le troisième trimestre 2013. L'interface tactile de l'OS impliquera d'acheter des PC avec des écrans adaptés et donc nettement moins abordables que les modèles standards. Ensuite, le cabinet d'analyse juge que Microsoft doit abaisser les coûts de sa licence pour les fabricants de tablettes, déjà échaudés par l'annonce de Surface.



Une tablette Microsoft dont les prix (jamais encore précisés) s'établiraient à 600$ pour les modèles ARM et 1000$ pour la version Intel. En attendant d'en savoir plus, Canalys réserve à cette tablette sa déclaration la plus féroce « Les informations disponibles à ce jour suggèrent que les prix des deux tablettes seront trop élevés pour conquérir des parts de marché significatives, et une approche par la vente directe se révélera insuffisante. Nous nous attendons à ce que les tablettes Surface aient sur l'industrie du PC un impact similaire à celui du Zune sur les baladeurs. »

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- Canalys : HP repasse devant Apple
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avatar riri2 | 
Canalys se trompe : la tablette Surface avec dock clavier et processeur Intel x86 devrait connaitre un succès énorme auprès des entreprises car elles pourront y faire fonctionner tous leurs logiciels interne, plus la vrai suite logicielle Office (rien que ça c'est le succès assuré (j'ai beaucoup plus de doute pour la version sur ARM)). C'est ce qu'attendaient les entreprises pour adopter massivement les tablettes car elle pourra remplacer les PC portables pour tous les usages bureautiques qui sont l'utilisation largement majoritaire, tout en étant beaucoup plus léger, autonome et ayant un côté hype plaisant aux cadres : tous les avantages du PC et de la tablette. Moi même si je n'étais pas déjà doté d'une tablette Asus Transformer avec dock clavier, j'adopterais la Microsoft Surface dès sa sortie rien que pour Office (pour les présentations c'est parfait) en plus de ma station de travail PC pour tous mes développements nécessitant de la puissance et de la surface d'affichage (Quartus, ModelSim, SOPC, Visual Studio, Eclipse...). Quant au grand public, les Ipad et tablettes sur Android comblant déjà parfaitement leurs besoins (pour la grande majorité), les tablettes Microsoft Surface ne devraient se vendre qu'en remplacement du PC classique si elles ne sont pas trop chères ou pour les gens réfractaires au tout tactile.
avatar CKJBeOS | 
@riri2 tout est dit Surface ne sera qu'en entreprise, a 1000 Euros la tablette faut pas rêver pour le grand public ;) et la version ARM sera un FLOP !
avatar Nesus | 
Je n'avancerai pas de théorie, il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte et donc trop de "si" à mettre. Par contre la critique est drôlement cinglante...
avatar Ibidul57 | 
Une tablette avec des applications non adaptées ne pourra pas être adoptée massivement par les entreprises. Que celles-ci ne s'y trompent pas, elle ne pourront pas y faire tourner leurs vieilleries développées... Sous DOS! Tant qu'à re-développer, autant le faire sur une tablette qui permet d'innover.
avatar Johnny B. Good | 
@riri2 : Une tablette à processeur Intel sur laquelle on veut faire tourner des apps génériques, c'est une n-ième Tablet PC, ça ne marchera pas plus. La version ARM, au contraire à une chance si le public adopte Windows 8, et vu le peu de succès de Métro, c'est pas bien barré. Penser l'inverse, c'est oublier le pourquoi du succès de l'iPad.
avatar Obidjoule | 
@Johnny B. Good : t'as pas oublié un E à ton pseudo ? ;-) Microsoft semble vouloir apporter de la cohérence à sa démarche et capitaliser sur ses atouts forts pour gommer son image de mastodonte incapable de se mouvoir rapidement, comme le nouveau Outlook.com semble le confirmer. Je suis passé à la nouvelle Fnac de Bercy et il y a un animateur Microsoft à côté de celle d'Apple. Changement de politique à tous les étages. Ça laisse présager d'une campagne de pub agressive... Je suis curieux de voir ce que ça va donner auprès de la cible... So wait and see...
avatar Obidjoule | 
À mon avis, et qui n'est que le mien, donc qui ne vaut pas plus que celui d'un autre péquin, il ne vaudra pas juger cette stratégie sur les premiers chiffres, ils semblent dotés d'une volonté de reconquête, (d'abord des pros, avec abandon de l'image kikou-lol, puis du grand public) donc ça sera un travail de longue haleine, une stratégie au long terme. Une guerre de position, avec consolidation des zones (re) conquises avant d'entamer le mouvement suivant. Je vais sortir les pop-corns les mois prochains seront intéressants. D'autant que les ex-challengers ne vont pas vouloir se laisser déborder sur les ailes, et auront certainement de quoi répliquer...
avatar Macmmouth | 
@Johnny B. Good Et penser l'inverse de l'inverse, c'est oublier le pourquoi du succès du MacBookAir. Pourquoi toujours penser qu'il y a un fossé infranchissable entre un OS tablette et un OS desktop alors même qu'Apple fusionne iOS et OSX. C'est peut-être une erreur, mais j'ai du mal à comprendre le raisonnement qui ferait qu'Apple a tout bon et Microsoft tout faux, alors que les 2 ont la même stratégie.
avatar joelcro | 
Je ne trouve pas qu'apple et microsoft aient la même stratégie. Apple rapproche les OS au niveau graphique de l'interface mais pas au niveau physique. Pour microsoft tout passe par l'écran tactile Sur des tablettes et smartphones, ok, mais sur des fixes non merci. Je ne tiens pas à avoir des tendinites et autres tms. L'approche d'Apple me semble différente, ils gardent l'utilisation via des périphériques (souris et pad) pour un écran vertical et tactile pour un écran à plat. Ce qui d'un point de vue ergonomique me semble bien plus logique. Quand à prédire si la tablette surface sera un flan ou pas, je serais plutôt partisan du wait and see, de toute façon pour l'instant je ne crois pas qu'il y ait eu de proto réellement fonctionnel. Ca reste du grand flou artistique concernant ce projet, Microsoft va devoir la jouer serrée pour garder ses clients assembleurs et conquérir des clients en tant qu'offreur de solution complète. Ils semblent vouloir attaquer sur tous les fronts afin de reprendre le devant de la scène, mais je doute que cette stratégie soit viable à long terme, voire même à moyen terme.
avatar en ballade | 
Pour avoir installer la version pre consumer en bootcamp métro s utilisé facilement avec la souris. De plus on peut bloquer la position bureau et garder le desktop win 7
avatar Steeve J. | 
Personne ne peux prédire le succès ou le flop pour les Surfaces car il y a encore trop de facteurs inconnus dont le plus important d'entre eux : le prix !!! Car si c'est 1800 $ la tablette Surface Intel 128 Go comme cela a été annoncé, il ne va pas y avoir beaucoup d'entreprises qui vont investir dedans !!!
avatar Johnny B. Good | 
@Macmmouth : Sauf que là on parle de tablettes. Le MacBook Air se vend car il existe une demande de machines très portables, mais ça n'a aucun rapport. Et Microsoft et Apple n'ont pas du tout la même stratégie, l'un fait un système unique pour les deux types d'appareil et l'autre garde deux systèmes très distincts en rapprochant certaines applications pour permettre aux deux mondes de communiquer plus facilement.
avatar riri2 | 
@Johnny B. Good Non : pour le moment le marché des tablettes grand public est barré à MicroSoft par l'existence des tablettes IPad et sous Android avec processeur ARM qui satisfont tous les besoins du marché avec des prix plus accessibles et les logiciels que le grand public attend : en gros Internet, Mail, vidéo, lecture, musique, jeux et loisirs. Tous les systèmes concurrents se sont cassé les dents (RIM, HP...) et même Android a du mal (mais ça devrait changer avec la Nexus 7). Par contre en entreprise, il faut pouvoir se connecter aux applications métiers, à Exchange et utiliser Office. Et là MicroSoft a un boulevard. Les tablets-PC précédents souffraient de plusieurs problèmes : - L'OS n'était pas adapté au tactile : Windows 8 le sera. - Les logiciels n'étaient pas adaptés au tactile : Office et Outlook le seront (d'ailleurs l'évolution a commencé il y a des années avec l'utilisation des bandeaux avec de grosses icônes à la place des menus) et les développeurs disposent maintenant d'API, d'outils de développements, des frameworks et de l'expérience pour faire facilement des applications adaptées au tactile. - Les tablettes PC étaient très chers alors que le prix des Surface est plus compétitif par rapport à un PC portable d'entreprise classique. - Les processeurs, écrans, stockage et OS n'étaient pas adaptés : soit les performances étaient très médiocres soit l'autonomie était ridicule. Là Intel, MicroSoft, les fabricants de SSD, de batteries et d'écran proposent des produits permettant à une tablette sous x86 et Windows 8 d'être à la fois légers, suffisamment puissants et autonomes (le développement des smartphones et tablettes, notamment Apple, ont offert un large marché et donc permis les investissements). - Pour certaines utilisations, un clavier et un dispositif de pointage sont indispensables : écrire un rapport, une présentation, de longs mails ou faire du développement avec uniquement du tactile relève plus de la punition que d'autre chose. Or les Surface pourront se connecter à un dock clavier qui restera léger. Possédant une tablette Asus Transformer, je vous assure que ça change tout. - Même s'il est vraisemblable que l'utilisation en entreprise des tablettes se limitera dans la plupart des cas à de la bureautique (Office, mail, internet...), la simple possibilité de pouvoir faire tourner tous les logiciels enlève un verrou à l'adoption par les directions informatiques et les utilisateurs en entreprise. - Office et Outlook seront utilisables à la fois en pur tactile et avec le dock clavier-trackpad. Or ces applications sont inévitables en entreprise : certes sous IOS et Android existent des logiciels de traitement de texte, de tableur, de présentation et de mail mais ils sont beaucoup plus limités que Office (exemple les feuilles de style de Word ou les macros d'Excel (avec son langage) très utilisées en entreprise), ne sont pas complètement compatibles avec Office et changent les habitudes des utilisateurs. Ce n'est pas pour rien que OpenOffice/LibreOffice n'arrive pas à s'imposer en entreprise bien qu'il offre une compatibilité et des fonctionnalités suffisant à 99% des utilisateurs. Les entreprises ne veulent que du Office (et du Window et Outlook) comme le grand public ne veut que de l'Ipad (et dans une moindre mesure Android). D'ailleurs c'est là la "killer application" qui devrait permettre d'imposer les tablettes Windows 8 (surtout Surface) en entreprise et s'offrir une large hégémonie. Si MicroSoft veut pouvoir s'offrir ce marché, il devrait réserver Office à Windows 8 et ne pas le faire sur Ios et Android. Il y a des bruits qui courent sur le développement d'Office sur Ipad mais ce serait pour MicroSoft une grave erreur car ça tuerait son argument majeur pour imposer les tablettes Windows 8 en entreprise. Il serait plus judicieux pour MicroSoft de ne proposer sur Ipad (et Android) que des versions très castrées d'Office (en gros les fonctionnalités de la version Web : juste de la visualisation et du dépannage). Voilà pourquoi je pense que MicroSoft a toutes ses chances d'imposer ses tablettes en entreprise. La marché grand public par contre me semble fermé aux tablettes et smartphones sous Windows 8 quelles qu’en soient leur qualités à cause du prix, de l'écosystème et du mimétisme des consommateurs (Apple et Samsung en profitent aujourd'hui sur ce marché comme Windows en profite sur le marché PC). Du moins pour le moment. Par contre, l'écosystème adapté aux tablettes et smartphones sous Windows devrait se bâtir assez rapidement grâce à la commonalité avec les langages, système et outils de développement sur PC et à leur compatibilité. Et les utilisateurs qui seront habitués à utiliser Windows 8 et son interface en entreprise devraient être beaucoup plus tentés de l'adopter à la maison. C'est d'ailleurs à mon avis la véritable raison de l'arrivée de cette interface sur PC (pour moi cette interface n'est pas adaptée à une utilisation un peu avancée au clavier-souris et au multi-écrans : les utilisateur un peu avancés passeront en interface bureau. Par contre Metro pourrait simplifier la vie des Mme Michu à la maison et au travail pour ne présenter en très grand que la poignée d'applications qu'elles utilisent et ne pas se noyer dans des tas d’icônes : bureautique, surf, mail...). Il n'est donc pas impossible que Microsoft arrive à moyen terme (grâce à Windows 8 sur PC) à se tailler une place sur le marché grand public des smartphones et tablettes aujourd'hui quasi monopolisé par Apple et Android.

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