C'est par un curieux communiqué de presse qu'Intego a annoncé l'arrivée d'un nouveau PDG. Jeff Erwin, un américain, remplace à ce poste le co-fondateur de l'éditeur, Laurent Marteau. Curieux dans le sens où le passage de témoin s'est fait sans mention aucune du partant. Même en interne, il semble que les choses soient restées assez floues auprès des équipes.

En général, en pareille situation, le nouveau PDG a toujours un mot pour l'action de son prédécesseur, et vice versa. Même si cela peut être de pure forme… Rien de tout cela ici. Ce qui laisse à penser que ce départ ne s'est pas fait dans les meilleurs termes.

Une hypothèse étayée par le parcours de Jeff Erwin. Il a enchaîné les créations et directions d'entreprises à un rythme soutenu depuis une vingtaine d'années, limitant sa présence à 1 an ou 2 ans dans les derniers cas.

Il est à noter aussi qu'Intego est depuis 2007 la propriété du fonds d'investissement Bessemer Venture Partners (qui, pour l'anecdote, compta PA Semi - racheté par Apple - dans son portefeuille). Co-fondateur, Laurent Marteau en était resté le PDG après cette opération.

De 2006 à 2008, Jeff Erwin a dirigé Pure Networks (avec derrière ce même fonds d'investissement) avant qu'il soit revendu à Cisco. Il a enchaîné sur la présidence du conseil d'administration de SelectMinds (Bessemer Venture Partners également), avant de se retrouver aujourd'hui chez Intego.

Dans le communiqué de presse il est est expliqué que Jeff Erwin se partagera entre la France et les États-Unis “Basé à Seattle, M. Erwin travaillera au siège d’Intego à Paris une semaine par mois et gérera l’activité de la société depuis Seattle et les bureaux d’Intego à Austin, au Texas, le reste du temps.”.

Sachant que l'essentiel des équipes d'Intego (tant développeurs que commerciauxl) est en France (avec du support technique et du commercial aux États-Unis et un autre bureau purement commercial au Japon) on peut se demander si ce quart de temps dans l'hexagone et le parcours du nouveau PDG ne présagent pas une revente à laquelle l'ancien patron n'aurait pas adhéré. Pour l'heure, le message donné en interne est que rien ne changera au sein des équipes, voire qu'elles seront renforcées.

Intego, par la voix de son agence de relations presse, n'a pas souhaité commenter les conditions de ce changement de direction.