Enquête de l'UE : Google explique son classement

Arnaud de la Grandière |
Suite à l'enquête initiée par l'Union Européenne (lire : Google sous la loupe de l'UE), et alors que certains envisagent que l'Etat puisse imposer des méthodes de tri, Google commence à fourbir ses argument pour faire preuve de sa bonne foi, par le biais d'un billet sur son blog, signé par Amit Singhal, responsable du classement.

Celui-ci travaille sur des outils de recherche depuis vingt ans, et explique la philosophie de Google en trois points :

1) des résultats générés algorithmiquement
2) aucune requête ignorée
3) rester simple

Concernant les résultats, Singhat évoque deux écoles pour les outils de recherche en ligne : ceux triés sur le volet manuellement, et ceux qui sont entièrement automatiques. Les deux ont des avantages comme des inconvénients, mais étant donné la nature du web, la méthode algorithmique lui semble préférable, et c'est celle qu'a adopté Google. L'outil de recherche de Google pèse la pertinence des résultats non seulement en fonction du contenu des pages, mais également en fonction du degré d'autorité qu'on peut lui accorder suivant les sites qui dirigent des liens vers ces pages (le fameux PageRank).

L'automatisation permet également de s'assurer qu'aucune requête ne reste sans réponse. Bien sûr, ça ne donne pas toujours des résultats parfaits, c'est le propre des outils automatiques dans un contexte incertain. Chaque jour, Google doit faire face à 20 % de requêtes inédites. Mais les cas qui rentrent mal dans les cases sont également une chance d'améliorer l'algorithme, de cette manière, c'est toute une catégorie de requête qui sera mieux gérée d'un coup, et souvent même dans différents langages. Cependant, Google fait bien de la modification manuelle en excluant les sites qui ne correspondent pas à ses critères (d'ordre légal, la pédo-pornographie, les spams, les virus, etc).

Enfin, la simplicité permet de ne pas s'enferrer et de pouvoir modifier facilement l'algorithme pour l'améliorer, sans compromettre la qualité des résultats.

Il ajoute que la recherche n'en est qu'à ses balbutiements, et qu'il espère bien la voir faire de grands progrès d'ici la fin de sa vie. Mais comme gage de la bonne foi de Google, Amit Singhal ajoute qu'en tapant "search engine" dans son outil de recherche, on trouve parmi les premiers résultats AltaVista, Dogpile Web Search, Bing, et Ask.com…
avatar DrFatalis | 

" l'Etat puisse imposer des méthodes de tri,"
Et puis quoi encore ? Connaissant sa proverbiale efficacité, le résultat va être...

avatar makidoko | 

[quote]et alors que certains envisagent que l'Etat puisse imposer des méthodes de tri,[/quote]
Voilà du nouveau. Maintenant les Etats vont déterminer les méthodologies de travail des entreprises privées. Lénine, réveille-toi, ils sont devenus fous.

Quand bien même Google trierai ses résultats sur des algorythmes fantaisistes, cela ne concernerait que Google et personne d'autre.

Une fois qu'on aura mis en coupe réglée leur algortyhmie, passeront-ils à l'interface?

Il conviendra plutôt, si l'on n'est pas satisfait de Google de se tourner vers un autre fournisseur, puisque la concurrence existe ou bien de développer son propre moteur selon sa propre vision des choses (je ne me souviens plus du nom du fiasco Européen qui à couté tant d'argent pour des résultats dignes de la Piste aux étoiles).

J'avoue ne pas comprendre où on va avec des projets pareils. Et je ne comprends pas pourquoi Google cherche à se justifier, comme s'il étaient coupables d'être une société privée dans un monde "libre".

avatar gogo | 

L'état va imposer des algo de tri à Google dont les serveurs sont aux US ... enfin, si on croit à la marmotte et au chocolat ;)
En fait, il y a bien le moyen de blacklister google.fr avec Lopsi 2.

avatar Dr_cube | 

Ces explications ne sont pas nouvelles et on sait tout cela depuis l'existence de Google.. Ca ne nous dit pas comment fonctionne exactement le PageRank, gardé secret par Google. Mais globalement, on connaît bien le fonctionnement global de Google.
Pour ceux qui veulent aller un peu plus loin, je vous conseille ce cours, que j'avais eu en L2 : http://www-fourier.ujf-grenoble.fr/~eiserm/enseignement.html#google
Pour ceux qui veulent aller encore plus loin, c'est trop matheux pour être montré un vendredi soir ^^.

avatar Matcha | 

1 makidoko

Que l'UE fasse son propre moteur de recherche !

La concurence existe, même si elle peine a exister devant Google, un peu comme Mac OS devant Windows !

avatar Un Vrai Type | 

Il faudra penser à écarter "certain" du pouvoir politique. ils sont certainement dangereux !
(Enfin, y'a bien une loi sur la composition des paquets de légumes pour potage en France... On a déjà une poutre dans l'oeil et elle est enfoncée bien profondément).

Google donne des conseils et des outils pour suivre tout ça. Le bombing, c'est un effet collatéral, certes.
Mais personne n'a jamais interdit les métro parce qu'il y avait des pickpockets ou des fraudeurs...

Bref, un jour les fous n'auront plus le pouvoir et on sera libre...

avatar fantomx6 | 

Pour ceux qui s'étonnent que l'état puisse imposer des méthodes de tri, un petit rappel :

1) il y a quoi dans la loi HADOPI ?

2) Et dans la Loi LOPPSI ?

en fait ce qui intéresse les états c'est pas trop sur les méthodes de tri (quoique !!!) mais le filtrage des résultats !!!

avatar Dr_cube | 

@fantomx6 : L'Hadopi prévoyait que les magasins de musiques choisis par l'Hadopi soient mis en avant par les moteurs de recherche. Une telle chose conduit à modifier le tri naturel de Google pour donner plus d'importances à certains résultats qui n'auraient pas dû apparaître en tête. Et de facto, la neutralité du net est définitivement perdue.

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