L’évolutivité des PC est un mythe savamment entretenu (1/2) : le cas du processeur et de la mémoire

Antoine Collin |

En écrivant l'article sur ce que pourrait être le Mac Pro Apple Silicon, un point a été mis en avant : beaucoup pensent encore que les PC sont très modulaires et les Mac totalement fermés. En 2022, c’est indéniablement un mythe et nous allons le prouver en traitant point par point les différents composants qui forment un ordinateur. En rappelant tout d’abord un fait : un peu plus de 80 % des ordinateurs vendus dans le monde en 2021 étaient des PC portables.

Ces derniers, nous le verrons, ne sont pas réellement plus ouverts que les Mac portables. Qui plus est, les 15 à 20 % de PC de bureau selon les sources se retrouvent essentiellement dans les entreprises, un endroit où la mise à jour des composants reste exceptionnelle. Même en considérant que mettre à jour un PC est simple et sans contraintes, ce qui est faux, nous ne parlerions que d'une niche qui contient des PC achetés pour jouer, un des rares secteurs où les portables ne tiennent pas encore totalement la comparaison.

Vue d'artiste (plus ou moins) du PC modulaire standard en 2022.

Note pour la suite : nous allons considérer que la mise à jour des composants doit être possible par un utilisateur capable de se servir d'un tournevis, mais que les modifications de haut vol qui consistent à dessouder un processeur ou des puces de mémoire pour remplacer les composants ne sont pas des solutions accessibles à n'importe qui. De ce fait, ces possibilités n'entrent pas dans notre définition de « modulaire » ou « upgradable » et nous ne les évoquerons pas dans nos articles.

Au programme de cette première partie, le changement du processeur, du stockage et de la mémoire-vive.

« Dans un PC, on peut changer le processeur »

C’est à la fois vrai et faux. Pour commencer, c’est faux dans les PC portables, puisque tous les modèles sortis ces six ou sept dernières années ont des processeurs soudés, comme dans les Mac. Avant cela, si quelques PC portables de joueurs ou professionnels permettaient de remplacer le CPU, cette possibilité restait assez rare : les pièces ne se retrouvaient pas nécessairement dans les étals, et le choix était très limité.

Chez Intel, le problème de la carte mère

Dans un PC de bureau, c'est une solution qui existe encore, mais elle n’est pas toujours intéressante, car elle implique souvent de changer de carte mère. Commençons par le cas d'Intel : sur les six dernières générations de Core, Intel a utilisé trois connecteurs différents (LGA 1151, 1200 et 1700) et même si les 6e, 7e, 8e et 9e générations partagent le même connecteur physique (LGA 1151), elles sont incompatibles. Si vous avez une carte mère avec un chipset de la série 100 ou 200, vous pourrez installer un CPU de 6e ou 7e génération alors qu’il faut un chipset de la série 300 pour un modèle de 8e ou 9e génération.

avatar dandu | 

Ben oui.

D'abord, le Thunderbolt 3 (ou 4), c'est pas si rapide. C'est la moitié de la bande passante d'un connecteur M.2 moderne (PCI-Express 3.0 contre 4.0) avec une petite perte due à l'externe et une perte qui peut augmenter en cas de chaîne Thunderbolt.

Plus concrètement, un SSD M.2 moderne, c'est jusqu'à 7 Go/s sur un SSD rapide, et c'est plutôt ~3,2 Go/s en pratique sur un SSD Thunderbolt, vendu plus cher.

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