Témoignages : c'était comment avant le Mac ? C'était super !

Florian Innocente |

Il fut une époque où le Mac n'existait pas. Oui. C'est vraiment arrivé. C'était il y a un peu plus de trente ans. Alors, pour tuer le temps jusqu'à ce que Steve Jobs réalise son miracle il a fallu s'occuper avec autre chose. Par chance, il y avait de quoi faire. C'était une époque ex-tra-or-di-naire, un joyeux bazar de machines de toutes les formes, de toutes les couleurs et, fin du fin, toutes incompatibles entre elles.

Car sans cette vraie anarchie, la révolution de l'informatique personnelle eût été moins belle. À l'époque, tout était lent, fragile, mal emballé. Tous les magazines, absolument tous, étaient sur papier. En résumé, tout était assez grossier, mais qu'est-ce qu'on s'amusait !

Unboxing de l'Oric 1. Ordinateur constitué simplement d'un clavier de la taille d'un iPad mini, sorti en 1983, énorme succès en France - pugo.org

Tout le monde était plus ou moins développeur, soit parce qu'on créait ses propres programmes, soit parce qu'on recopiait à la main ceux des autres en les bidouillant au passage. On ne lançait pas une application, on la « chargeait », comme on charge une voiture pour les vacances, avec toute la connotation associée.

On ne disait pas "ordi" mais « ordinateur individuel », ce fut même le nom d'une grande revue. Les ordres de grandeur étaient des milliards de fois plus petits qu'aujourd'hui. Avoir 64 Ko de RAM dans son ordinateur c'était beaucoup, vraiment beaucoup. Aujourd'hui, un document Word vierge pèse 20 Ko. Autrefois, on serrait le code en mémoire ou sur cassettes comme les briques dans Tetris. Les fréquences s'exprimaient déjà sur plusieurs chiffres, mais en MHz et en commençant par zéro virgule quelque chose. Avant aussi, c'était plus simple, on ne cherchait pas à savoir si son ordinateur allait fonctionner sur un écran 4K en 30 ou 60 Hz, on le branchait sur la télévision du salon avec la Péritel. Point.

Et puis votre ordinateur ne vous souriait pas au démarrage. Quelle idée !

Donc, avant, c'était mieux. Ou plutôt c'était différent. Très différent.

Les presque 100 témoignages laissés dans notre forum, sur cette informatique d'il y a 30 ans, renvoient le plus souvent à des souvenirs d'enfance chez nos lecteurs. Il y avait ceux qui tourmentaient leurs parents ou qui travaillaient l'été pour se payer une mobylette et ceux qui préféraient avoir ce truc beaucoup plus cool qu'était le micro-ordinateur. L'école aussi a donné ce goût du clavier (voire du stylo optique…), même si les matériels choisis faisaient pâle figure comparés à ceux dont on rêvait à la lecture des magazines.

Lis un peu ça, la génération Snapchat : « En 1973, lors d'un stage étudiant, j'ai eu la chance de travailler sur ce qu'on n'appelait pas encore une station de travail : la HP9830A » raconte umrk, « Je développais un programme utilisé pour la mécanique des sols. Je me souviens encore de mon émerveillement en découvrant qu'avec le Basic de cette machine, il suffisait d'écrire MAT B = INV (MAT A) pour inverser une matrice ! »

HP9830A - 1972

« Cette machine avait une avance incroyable sur son temps. Il ne lui manquait qu'un écran (les sorties se faisaient sur une imprimante intégrée, placée au-dessus). Difficile de comprendre comment, avec une telle avance, HP, qui était à l'époque une société riche et prospère, s'est laissée doubler par les chevelus qui ont sorti en 1976 (QUATRE ANS APRÈS !!!) l'engin mal dégrossi ci-dessous, hein ? »

Apple I - 1976

Lorsqu'on évoque l'informatique de cette époque, celle qui commença à se démocratiser au tout début des années 1980, on pense à cette pléthore d'ordinateurs. Entrez dans une Fnac aujourd'hui, allez au rayon PC et comptez les machines. C'était pareil il y a 30 ans, sauf qu'aucune n'aurait pu utiliser les programmes de sa voisine. Autant d'ordinateurs que de particularismes. Il y avait bien un Basic ou un CP/M comme esperanto, mais chaque ordinateur était un écosystème fermé, comme on dit aujourd'hui.

Chez plusieurs d'entre vous, tout a commencé avec des calculatrices scientifiques (HP encore), sur lesquelles les premiers programmes étaient rédigés. Quand ce n'était pas carrément une montre (déjà !). L'un de nos lecteurs, Elriton, rapporte cette anecdote « En septembre 1984, le Mac était présenté au salon du Sicob, au CNIT à la Défense. Il m'a volé la vedette ! J'y présentais la Seiko UC-2000 ». Une montre à cristaux liquide que l'on branchait sur un dock comprenant un clavier et une imprimante thermique pour réaliser quelques opérations et petits programmes. Pour faire simple : une sorte de Galaxy Gear.

Seiko UC-2000 - une montre ordinateur

Chez d'autres, l'ordinateur était un peu comme une vitrine de Noël en hiver « J’ai eu une révélation lorsque j’ai vu pour la première fois un ordinateur chez un ami de mon père, c’était un TRS-80. Je devais avoir 5 ou 6 ans et nous étions dans les années 1977/78 » se souvient ampuma « Dès ce jour-là, même si j’étais très, très jeune, je voulais un ordinateur ! Je me souviens encore parfaitement de cette machine et des signes affichés sur l’écran. Je ne savais pas encore lire ».

De fil en aiguille, de Sinclair ZX 80 en Vic 20 de Commodore, le goût pour l'ordinateur a planté ses racines « Des heures et des heures à taper des listings pour, parfois, avoir comme seule réponse ‘Syntax error’ ! Je m’en suis arraché des cheveux. Les cassettes qui mettaient un temps infini pour enregistrer ou lire des programmes que je faisais à la maison en douce au lieu de mes devoirs »

Tandy Radio Shack 80, 1977

Lorsqu'est arrivée la nouvelle de la sortie de ce Macintosh, père et fils sont allés le voir en vrai dans une boutique… pour en ressortir les bras vides tant le prix était disproportionné « pour les loisirs du fiston ». À 41 ans, l'an dernier, ampuma a rattrapé le temps perdu « J’ai enfin un Mac à la maison et je suis allé le chercher en Apple Store à 200 kilomètres de la maison, rien que pour le plaisir. En me rappelant le jour où nous sommes allés, mon père et moi, voir le premier Macintosh, c’était il y a trente ans de ça, déjà ».

L'Amiga 1000 et l'Atari 1040 ST dont les propriétaires s'appréciaient autant que ceux des iPhone et des Galaxy S

À défaut de grives Apple on mangeait des merles, les Commodore Amiga et Atari ST. Des ordinateurs moins chers que le Mac, mais avec souris et interface graphique en couleurs « N'ayant pas les moyens de m'offrir un Mac, j'étais lycéen, je me suis tourné vers l'Atari ST, le Mac du pauvre (surnommé aussi Jackintosh, en référence au nom du patron d'Atari et génial instigateur du ST, Jack Tramiel) » écrit tempest « d'abord un 520 ST-F (modèle avec l'alim séparé) puis un 520 ST et enfin le Graal, un 1040 ST ! Une bombe alors en compétition avec l'Amiga et son OS de malade. Que de samedis passés à s'échanger des disquettes de démos ! Le truc paraît absurde aujourd'hui, mais à l'époque c'était un must de se balancer des boules chromées ou rouges et blanches sur fond de carrelage noir pour voir les perfs de nos ordis ! » L'auteur de cet article précise qu'il était dans le camp Amiga et, franchement, qu'est-ce qu'on mettait aux pauvres gars sur Atari avec nos Deluxe Paint, Defender of the Crown ou Sculpt 3D.

La Boing Ball, une démo époustouflante, devenue culte, des possibilités graphiques, sonores et multitâches de l'Amiga. Un son, pour la petite histoire, avait été enregistré et mixé sur une machine Apple, avec des coups frappés contre une porte de garage.

Est-ce que l'informatique était vraiment mieux avant ? Avant qu'elle ne se réduise à une bagarre entre les Mac et les PC, à laquelle succède aujourd'hui celle entre iOS et Android et demain entre les montres connectées ? À certains égards oui, comme à chaque fois qu'arrive quelque chose de fondamentalement nouveau. Où il faut tout apprendre, où tout est possible, où tout reste à faire. Bien sûr, la nostalgie est douée pour lisser les souvenirs, parce qu'utiliser un ordinateur dans les années 80 ça pouvait être sacrément coton.

Aujourd'hui, c'est une vertu pour un ordinateur de travailler en silence. Mais il y a trente ans on prenait le pouls de sa machine en l'écoutant faire, comme un musicien accorde son instrument. ympondaven s'en souvient : « Mon Amstrad CPC 464 à cassettes ! Le doux bruit du chargement des programmes. Je pouvais savoir quand ça chargeait des programmes ou des données rien qu'au son sur certains programmes. Avec les Mac on n'a jamais pu… ».

L'arrivée du Minitel et bien plus tard des premiers modems a permis de perpétuer quelque temps encore cette pratique auditive, où l'on devinait si la connexion allait accrocher ou pas, tout cela rien qu'en écoutant le crachotement qui sortait du boîtier. Une inflexion dans le grésillement ? M.... ! Connexion perdue. Aujourd'hui, on guette si son icône AirPort, témoin silencieux, reste bien noire ou vire au gris. Avec la disparition çà et là des disques durs, c'est d'ailleurs une autre partie de l'univers sonore de l'informatique qui s'efface progressivement.

Plus amusante encore, cette pratique radiophonique, ancêtre du téléchargement par Internet « en ce temps-là, j'écoutais la BBC », raconte veric8669 qui possédait un ordinateur britannique « car il y avait une émission qui émettait le son audio de programmes pour l'Acorn et hop, la K7 dans le lecteur, et le code était importé dans la bécane et ça fonctionnait ! »

Acorn Electron - 1983

Cette informatique était une école de la patience. Une notion disparue aujourd'hui alors qu'on fixe des yeux le Dock dès qu'un logiciel de plusieurs centaines de méga-octets y rebondit plus de 3 ou 4 secondes. Pour alimenter son ordinateur en nouveaux programmes, l'une des solutions les plus simples était encore de les taper soi-même. Pas taper le nom du fichier dans un client BitTorrent, non, taper tout le code du logiciel. Et franchement, on trouvait ça sympa (enfin, au début). On payait même pour le faire. Aujourd'hui, on a le fond des poches qui pique quand il faut sortir 89 centimes pour une bonne app sur iPhone. Hier, on était heureux de dépenser l'équivalent de plusieurs euros par semaine pour taper à la main des kilomètres de code.

Pour les moins doués, ceux qui ne comprenaient rien au Basic ou à l'assembleur, la Bible s'appelait Hebdogiciel (ou "HHHHHebdogiciel" chez ceux qui l'on vraiment lu). Mélange de Canard enchaîné et de Charlie Hebdo, un journal qui hachait menu et dézinguait à coup de textes poilants les constructeurs et éditeurs (interview de quelques anciens et du fondateur). Un ton déconnant au possible et dont Canard PC est peut-être le lointain héritier.

1985 - abandonware-magazines.org - Cliquer pour agrandir

Cet hebdo publiait des pages entières de listings informatiques pour les différentes machines du marché. Il fallait les recopier sans faire une seule erreur pour augmenter à moindres frais sa collection de logiciels. Plus tard, il y aura les magazines avec CD inclus et il y en aura pour s'en plaindre… Voyez ces colonnes entières de code - parfois répartis sur deux numéros, car trop long. Un travail de moine copiste, fait à l'aveugle, car il n'y avait aucune capture d'écran dans l'article pour juger de l'intérêt de l'effort. Seulement une description forcément toujours alléchante. De ces lignes de chiffres et de commandes absconses naissaient des amas remuants de quelques pixels. Mais c'était très, très cool !

La prochaine fois que vous trouvez trop long le téléchargement d'un nouveau programme, pensez à ceux qui devaient les taper à la main - Cliquez pour agrandir

« Je me rappelle avoir tapé des listings d'Hebdogiciel et de SVM pendant des heures pour m'apercevoir qu'ils ne fonctionnaient qu'avec l'extension 16 Ko (mon ZX81 n'avait qu'un seul kilo-octet de base) » raconte Hialmar « Du coup, je me chopais un "Memory Full" ou un truc du genre. Un copain de mon père m'avait ensuite offert l'extension 16 Ko, mais elle était d'occase et boguait dès qu'elle chauffait, du coup il fallait souvent sauver sur les K7. Ensuite, j'ai eu un Oric Atmos en 1984. La joie c'était la lecture des sauvegardes sur K7 qui marchait environ une fois sur deux. Il fallait sauver plusieurs fois en mode rapide et en mode lent et prier pour qu'une des deux sauvegardes soit lisible. » "Sauver", l'expression prenait tout son sens. Pas de Time Machine ou de Dropbox, juste les doigts croisés et de la chance.

Un autre bon exemple de ce qu'on pouvait lire au milieu des années 80, avec ce numéro de juin 1986. Il annonçait, sur six colonnes à la Une, un tout nouvel Amstrad. Une marque anglaise archipopulaire en France (1 million d'unités vendues), dont le PDG, Alan Sugar (alias « Tonton Sucre ») était la tête de Turc d'Hebdogiciel. Le journal et son dessinateur Carali le travestissaient en Mickey, avec oreilles et culotte à bretelles. Cet « Amstrad 512 Ko » avait un nouveau lecteur de disquettes d'un format enfin standard, une prise MIDI et une interface graphique. En somme elle se mettait au niveau des canons du moment.

Un scoop énorme… mais un beau pipeau. Une farce de la rédaction du journal, bidonnée à l'idée de faire enrager le fabricant et sa filiale pendant toute la semaine de présence en kiosques du magazine, en montrant un Amstrad enfin modernisé. Aujourd'hui, un fake a une durée de vie de 10 minutes sur internet.

L'un des grands moments d'Hebdogiciel, avec ce faux modèle en Une et amplement détaillé jusqu'à son prix - Cliquer pour agrandir
Le pot aux roses révélé la semaine suivante. Cliquer pour agrandir

Alors que de nos jours on enrage lorsqu'on reçoit un iPhone défiguré par une rayure de l'épaisseur d'un cheveu, les ordinateurs d'alors ne coûtaient pas moins chers, mais la qualité de fabrication les ferait passer pour des prototypes « Mes parents m'ont offert un ZX81. » se souvient FatB, « La machine avait 1 Ko de RAM, mais j'avais acheté l'extension 16 Ko. La prise était assez lâche, il ne fallait donc pas trop remuer le ZX, sous peine de tout planter ». Sachant que le ZX avait probablement l'un des pires claviers jamais conçus, écraser la membrane des touches sans trop remuer la bête relevait du miracle.

Le ZX 81 et son extension de 16 Ko de RAM, enfichée au dos, qu'il ne fallait pas trop secouer - Wikipedia

Le ZX81, cette machine anglaise de Sir Clive Sinclair, inventeur d'ordinateurs et de voitures électriques, était presque aussi légère qu'un tapis de souris, elle a souvent été citée chez nos lecteurs. C'était un ordinateur simpliste, mais peu cher pour débuter. Pascal 77 avait amélioré le sien en utilisant avec un autre clavier « J'avais récupéré quelques vieux claviers de terminaux IBM, des claviers à ILS, ceux dont le contact des touches se réalisait en faisant descendre un aimant torique autour d'une petite ampoule de verre contenant le contact. Le champ magnétique obligeait les plots dans l'ampoule à se coller lorsqu'on appuyait sur la touche ». Utilisateurs des claviers rétroéclairés de MacBook Air, n'oubliez jamais que vos aînés ont traversé l'Enfer pour que vous alliez au Paradis de la frappe.

Une pratique très courue aussi à l'époque était de doubler ses capacités de stockage - et de faire des économies au passage - en perforant soigneusement ses disquettes. « J'ai un souvenir de disquettes 5" 1/4 sur un vieux PC sans disque dur » explique lewax « On pouvait acheter à l'époque un petit outil genre perforatrice qui faisait la découpe sur la tranche pour utiliser la disquette des 2 côtés. Je me souviens aussi du scotch à mettre sur ce même trou pour la protéger en écriture. » Essayez donc maintenant, avec une paire de ciseaux, de doubler la capacité de vos SSD si fantastiques…

Un coup de ciseaux, et hop, deux fois plus de capacité de stockage - Technosaure

La normalisation autour de trois grands univers - Windows, OS X et Linux - tranche avec ces années où chaque ordinateur, chaque marque était un univers à part entière. Il n'y avait pas 2 ou 3 chapelles Mac, PC et Linux, il y en avait 10, 15, 30 ! Qui s'élevaient et s'effondraient au rythme rapide des lancements et disparitions de nouveaux matériels. On achetait des ordinateurs venus des États-Unis, d'Angleterre ou même conçus en France (le petit Alice 32 tout rouge, l'Exelvision, le Thomson T07 avec son stylet optique, etc).

Un foisonnement qui projetait l'utilisateur dans des abîmes de perplexité lorsqu'il fallait choisir entre les Sinclair, les Amstrad, les Atari, les Commodore, les Texas Instruments l'Apple II, le Goupil, l'Enterprise, l'Archimedes, l'Hector, l'Adam, le Squale, les Apricot… pour n'en citer que quelques-uns. Certaines marques s'en sortaient mieux que d'autres, mais il était tentant de vouloir aller vers telle ou telle nouvelle machine parce qu'elle avait ce petit truc en plus, un langage de programmation plus puissant, un lecteur de disquettes plutôt que des cassettes…

« Quelle époque, il faut quand même bien l’avouer. Il sortait des machines tous les jours, toutes plus improbables les unes que les autres avec évidement une incompatibilité totale entre elles, même sur des modèles de marque identique. C’est impensable aujourd’hui. » écrit ampuma. Pour les plus aventureux, chaque changement de matériel représentait un nouveau départ, une logithèque à reconstituer de zéro. Sauf à jouer la prudence et acheter la même machine que son voisin, surtout s'il s'était assuré un approvisionnement en logiciels copiés, reçus de la main à la main ou sous enveloppe par la poste. Et si ce n'était qu'une question de compatibilité… les marques naissaient et mourraient à grande vitesse, il valait mieux ne pas trop attendre pour revendre si l'on avait fait un choix sortant un peu des rares sentiers battus.

Le Commodore 64, 1982, véritable machine de "gamers". Tous les bons jeux y étaient.

« Un des souvenirs les plus pittoresques de cette époque se passait pour moi à la FNAC de Toulouse » raconte tempest « Je vivais à la campagne et venir à Toulouse chez un copain qui était lui aussi passionné était pour moi un évènement. Ses parents nous amenaient à la FNAC et là, nous passions la journée autour des stands du rayon informatique d'alors (MSX, PC en tout genre, Thomson, Atari, Amiga, Sinclair, Oric, Alice et j'en passe…). Les poches pleines de disquettes 3,5" double faces double densité, nous pirations des logiciels sur les machines en démonstrations durant des heures !!!! Avec le recul, ça me paraît hallucinant… Mais les vendeurs de la FNAC passaient de temps en temps nous disperser, un peu comme les mecs qui s'installent pour lire des BD au rayon livres… »

Ceux qui n'avaient pas la chance de posséder un C64 se consolaient avec un Amstrad CPC 464/6128 - 1984 - et sa logithèque un cran en dessous, mais fournie.
Au plus bas de l'échelle sociale informatique, on peut dire aujourd'hui qu'il y avait les possesseurs de Thomson TO 7, de 1984. Machine unique avec son crayon optique, mais à la ludothèque indigente. Parfaite pour les centres de documentation dans les collèges et lycées, et justement, c'est là qu'elle fut envoyée par le gouvernement avec le Plan informatique pour tous

« La nostalgie embellit les souvenirs, mais je garde un chouette souvenir de cette époque. » écrit FatB « On ne pouvait pas faire grand-chose d'autre que jouer ou programmer, donc mes copains et moi nous y étions tous mis. Hachette avait des magasins spécialisés dans la vente de ces micros, ça s'appelait Hachette Informatique. Les vendeurs étaient sympas, on passait notre temps dans le magasin à programmer sur des Commodore 64 ou des ZX Spectrum. On discutait aussi avec les clients, on devait s'y connaître mieux que les vendeurs ! À la FNAC aussi, les machines étaient en libre service et les gars nous laissaient les programmer. Une autre époque. »

Les boutiques étaient des lieux d'échanges pas toujours très honnêtes. Mais on se retrouvait aussi entre soi, dans les Clubs, qui n'ont d'ailleurs pas tous disparu. « J'ai découvert la micro fin 1979, dans un club Microtel à Chalon-sur-Saône quand mon père a senti qu'il se passait quelque chose d'intéressant dans ce domaine » écrit melaure « Les clubs Microtel étaient nombreux en France (jusqu'à 250 et 50 000 adhérents) et fondés par des gens de France Télécom qui voulaient promouvoir la découverte de la micro-informatique. Ils ont beaucoup aidé les différents club, et à Chalon ils nous ont offert beaucoup de matériel, ainsi que des lignes téléphoniques. Aux débuts des années 80, ces clubs étaient très fréquentés, car peu de gens avaient des micro-ordinateurs à domicile. »

Club Microtel - Melaure

Et pour cause, l'informatique était une passion onéreuse, surtout si l'on visait le fin du fin « J'ai fait une petite recherche sur le site de l'INSEE, et à l'époque le SMIC net était à 3650 francs, donc un Mac coûtait 8 mois de SMIC, ce qui de nos jours représenterait environ 9000€. À titre de comparaison, le très populaire Amstrad CPC 464 coûtait 2990 francs avec son moniteur monochrome vert et 4490 francs avec un moniteur à 27 couleurs » DVP.

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Une passion dévorante dans tous les sens du terme avec, déjà, ses fanboys : Oric contre Spectrum, Amstrad contre C64, Amiga contre Atari ST et tout le monde ou presque contre Apple, elle-même ferraillant contre IBM. Il y a bien eu une initiative venue du Japon et soutenue par Microsoft avec son Basic, qui a tenté de mettre de l'ordre dans cette Tour de Babel, en créant un standard, le MSX (Machines with Software eXchangeability).

« Les machines sont belles, mais chères (les Japonais ont des standards de qualité) » se souvient Switcher « Je jette mon dévolu sur un Canon V20 (qui fonctionne toujours) et mettrai presque deux ans pour l'obtenir, en 1986. Ça tombe bien, mon père ne jure que par Canon en photographie, le sérieux du constructeur rassure. Autour de moi, personne ne me raille : car personne ne connaît le "standard" du futur (lol !) et tout le monde s'échange des cassettes pour Amstrad… Un raz-de-marée qui fait des utilisateurs d'autres machines des mutants (fiers de leurs chapelles et qui s'écharpent entre eux aussi). »

Canon V20 - crédit Ordinosaures
MSX Sony Hit Bit - 1983 - crédit Wikipedia

Le standard MSX échoua à s'imposer hors de ses frontières « La presse MSX râlait sur les Japonais, peu pressés de vendre leurs machines ailleurs qu'au Japon (où c'est un carton) et trop cher pour les bourses européennes (les jeux sont sur cassettes, mais les meilleurs sont sur cartouches et hors de prix), sur le peu d'empressement des développeurs à adapter les "hits" (ou mal) et le peu de pub en général, en plus de la mésentente entre les constructeurs. Trois éléments (prix / développeurs / marketing) dans lesquels Amstrad - encore eux - était le Roi des années 80. C'est ce qui tuera ce "standard" qui finalement ne l'a jamais été… » Un autre standard, toujours emmené par Microsoft, a pu réaliser la promesse du MSX. Mais là c'était le début d'une autre informatique encore. La fin de la récré allait être bientôt sifflée.

Ce trentième anniversaire du Mac tombe cependant à un moment singulier. Une période où les Gartner et IDC, trimestre après trimestre, tiennent la chronique du recul de l'ordinateur personnel tel que le Mac a aidé à le définir. Le PC recule, les smartphones et les tablettes progressent à ses dépens… Bien malin qui peut prédire si l'on assiste réellement à une bascule comme on l'a connue il y a trente ans. Lorsque les ordinateurs personnels ont renversé les grands dinosaures qui les ont précédés, avant d'être balayés ensuite par les PC et Mac.

Ceux qui ont connu cette époque pourront lire quantité d'autres témoignages, souvent très détaillés, sur ces fiers ordinateurs.

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avatar bugman | 

Ca me fait rire ces histoires de listings. Quelle idée !?! Bon, j'ai bien essayé 2 ou 3 fois avant de me rendre compte que...
plutôt que recopier bêtement il était plus intéressant d'apprendre. Qu'un call 0 faisait un reset sur mon 6128, qu'un call &bb18 permettait l'attente d'une touche... qu'une 'Bible de l'Amiga' servait à apprendre les bases pour coder des 'parallax starsfields' à base de Cooper (adresse mémoire 180000 si mes souvenirs sont bons) ou déplacer une tonne de données en mémoire avec le Blitter (scrolling)... Quel kiff !

C'etait quand même bien fun (et instructif d'apprendre la trigo ou l'optimisation à base de décalages de bits...) !
En gros, ouai, c'était (peut être pas mieux mais) bien avant loin de ces 'library' castratrices !

avatar fernandn | 

Hello,
Sympa, j'ai toujours un MO5 et un ZX Spectrum !

avatar JLG47 | 

Et bien oui, quelle évolution.
Mon premier outils de calcul,après le crayon, a été une règle à calcul (qui réapparaît dans le dernier filme de Miyazaki) dans les années 60 à l'époque ou les ordinateurs étaient des monstres inconnu du public.
Ma premier calculette m'a coûté presque un mois de salaire dans les années 70.
Le premier engin électronique de calcul acheté par le bureau d'étude fut une Oliveti à carte ma moire magnétique livrée avec son meuble bureau. Un truc énorme et au langue de programmation plutôt abscons.
Le premier outil programmable vraiment utilisable sans avoir 2 ans de formation à été un HP41 en 1982. Un vrai ordinateur de poche bien utile pour le travail nomade de contrôle technique dans le bâtiment. Un langage sommaire mais parfaitement adapté au calculs.
Puis ce fut en 1984 un Epson HX20. Plus gros, mais toujours portable. Mais avec un langage Basic pas trop adapté au calculs techniques.
Retour en bureau d'étude, et découverte des Mac avec des Mac SE. Une autre vie commence.

avatar RDBILL | 

j'ai eu pas mal de potes qui avaient des Amstrad CPC6128 couleur je les enviais sans savoir ce qu'ils pouvaient faire réellement avec.
Je les voyais s'acharner à essayer de faire des programmes abscons et qui semblaient pas marcher...
Et mon père a commencé à ramener son Mac du boulot le week end...
la c'était autre chose !!

avatar none51 | 

Article très intéressant , mais j'ai cependant une petite chose à dire quant à la façon de tourner les choses : désolé d'être né un peu avant le retour de Steve Jobs chez Apple et de faire partis de la génération SnapChat, mais malheureusement je n'y suis pour rien. C'est vrai qu'on se plain beaucoup pour des choses qui comparé à avant seraient futiles, et que l'informatique a changé quasiment du tout au tout entre l'Apple 1 et le nouveau Mac Pro , mais ce n'est pas une raison pour blâmer la jeune génération de ses mauvaises habitudes, notamment quant à sa méconnaissance en fonctionnement informatique qu'elle utilise au quotidiens face à ce qu'on dû supporter les gens il y a trente ans . Si on craque des applications et des logiciels c'est aussi parce qu'on a pas les moyen physique (pas de carte bleu , ou de possibilité de ravitailler un compte Paybal sans que papa et maman le voit) de les acheter. C'est un mode de vie générationnel et il ne faut pas nous blâmer pour ça , on est né dedans.
Mais bon , je suppose que tôt ou tard on deviendra comme vous ,
Et on pourra dire qu'on a connu un iPhone qui ne supportais pas la 3G et qu'on pouvais Jailbreaker, que zuckerberg était encore considéré comme un hero pour sa révolution dans les interaction sociale et non comme le plus grand fournisseur de donnée privé du monde , qu'une montre ne servais uniquement qu'a donner l'heure, et que MegaUpload et The Pirate Bay existaient encore, donc bon , ne prennez pas va comme une critique mais c'est pas super de se faire prendre des mini leçon de morales sur des choses qu'on a pas connues, et qu'on aurait bien aimé connaître :P

avatar umrk | 

Plutôt que du "disrespect", la formule de Florian était un clin d'oeil, je pense ... De toutes façons, comme tu l'as très intelligemment compris, on finit tous vieux cons à bassiner la jeune génération avec notre expérience intransmissible ... et comme les choses vont très vite dans ce domaine, en informatique encore plus qu'ailleurs ....

avatar albanet | 

Moi ça va je suis entre les deux générations !! Ni viexu con ni jeune trouduc! Et j'ai connu le CPC6128 ... Et je préfère mon iMac (et de loin) !

avatar John Maynard Keynes | 

A la fin des années 70, je suis venu à l’informatique par ma passion de jeunesse l’astronomie.

C’est vrais qu’on s’amusé bien à cette époque de pionnier et qu’on pouvais s’émerveiller de pas grand chose.

L’offre était pléthorique, on bricolé des trucs improbable, on taquiné l’octet et on été obligé de comprendre ce qu’était un ordinateur pour en tirer le meilleur.

Savoir coder était le passage quasi-obligé, au moins en BASIC.

Les émois des premiers petits trucs en assembleur qui ont marchés ☺

Puis des programmes plus complexes et de nouvelles machines qui faisaient rêver, surprenaient, interpellaient …

Qui se souvient du Jupiter Ace, avec son si puissant Forth ?

Il y avait des tonnes de trucs improbables :-)

Après il faut avouer que si l’uniformité de l’offre a enlevé du plaisir, un peu de normalisation n’a pas fait de mal et a permis à la microinformatique de prendre vraiment son envol.

Rapidemet ma came ce fût les stations Unix SGI et Sun.

Les Wintel ne m’ont sembler ressembler à quelques chose qu’avec l’arrivée d’un OS digne de porter ce nom : NT.

Il y eu NeXT et les mac une fois OS X devenu mature.

Ce de ma génération qui on vécu ce parcours initiatique garde une force : ils savent comment marche un ordinateur, savent codé, ont une conscience du sous-jacent ... tant de chose qui manque beaucoup de nos jour où même des “informaticiens” ont une compréhension très relative de ce qu’est une machine.

Aujourd’hui c’est : L’Unix grand public qu’est OS X, Linux et Windows les trois ayant de belles cartes à jouer en fonction des usages et en plus avec la virtualisation l’on peut faire de belles choses.

avatar Orphanis | 

Magnifique article, bravo !

avatar Manu | 

Pour participer à cette fiesta, je fais juste étaler la liste des magazines de l'époque; A vous de faire appel à vos souvenirs et les completer.

- Mini-micro avec ses schémas de montage
- 01 informatique avec les fameux dessins humoristiques de Zevar
- Micro Système et ses articles assez pointus.
- Sciences & Vie Micro (SVM)
...............

Mon premier programme sur T07 en Basic: les tours de Hanoi.

Sinclair qui prévoyait détrôner les compatibles PC avec son QL.

A l'Apple Expo au Cnit, j'étais bluffé par les beaux et grands écrans couleurs RasterOp et Michael & Austin.

Je me souviens encore des belles interfaces ultra colorées et mystérieuses de KPT. Au fait que sont devenus les Kai Krause et Eric Wenger?

Souvenir quand tu nous tiens..........

avatar Switcher | 

- "Tilt", déjà cité par d'autres ici,
- "Hebdogiciel", cité dans l'article,
- "Micro7", extension informatique de "Vidéo7" à ce qu'il me semble,
- "Micro News", issu des ruines de "MSX News" et au sein duquel on retrouvera une (petite) partie de l'équipe HHHebdo,
- toute la presse "verticale" mono-machine…

Une caverne d'Ali Baba : http://www.abandonware-magazines.org/

avatar XiliX | 

J'ai beaucoup regretté la disparition du magazine "Micro Système". C'était LE magazine qui traitait l'ordinateur ou l'informatique en générale, de manière très approfondi.

Aujourd'hui c'est très difficile de trouver une revue suffisamment technique qui permet à un utilisateur d'ordinateur de comprendre comment ça marcher un ordinateur. Une personne qui veut savoir pourquoi on parle de fréquence pour savoir ce que le processeur a dans le ventre aura du mal à trouve une explication technique. On ne parle plus aujourd'hui de la guerre entre deux architectures fondamentales, RISC et CISC...

avatar John Maynard Keynes | 

@XiliX

Moi aussi, j’ai fait mes premiers pas de gamin en lisant et relisant Micro Systéme, tout en n’y comprenant rien :-)

Mon triptyque c’était Byte,Micro Systéme et Dr Dobbs :-)

J’ai encore une collection assez complète dans ma cave.

Aujourd’hui pour trouver des infos détaillé sur la micro-architecture il faut aller sur le net, mais on y trouve rarement des analyses du niveau de profondeur de celle qu’offrait Byte ou Micro System.

Il faut se coltiner les doc techniques des fabricants pour comprendre.

PS : Aujourd’hui les x64 sont des RISC avec un frontal supportant le jeu d’instruction x64, quant au RISC pure ARM a triomphé et équipe tant de machine.

avatar Manu | 

@John Maynard Keynes

Eh oui, l'évolution de l'informatique a été assez déroutante. Qui pouvait prévoir la disparition de Compaq? Ils dominaient le marché Pro et Entreprise de la tête aux pieds. Tant par le poste de travail que par leurs excellents serveurs Proliants. Leurs machines ont donné à NT ses lettres de noblesse après les déboires de Novell.

Quand je pense qu'aujourd'hui le mac est devenu la station de travail personnel Unix la plus largement déployée après la disparition de SG et Sun (presque).

J'ai toujours ma station NeXT Cube sur laquelle j'ai découvert la programmation orientée Object. NeXTSTEP cet élégant Unix qui tournait du feu de Dieu sur une machine Intel 80386. Cela ne m'a pas du tout surpris de le voir tourner aussi bien sur Arm sous le nom d'iOS.

Et aujourd'hui, voilà Google qui fait ce que Sun n'a réussi à faire avec Java sur smartphone. Moi qui attendait une déclinaison par Sun d' Open Solaris avec ZFS et Java sur ce type de machine.

avatar John Maynard Keynes | 

@Manu

Oui nous en avons vu des leader disparaitre, des alliance se faire et se défaire, des technologies promettre beaucoup et disparaître ...

Qui se souvient ici de DEC, de VMS, d’Apollo, d’OSF/1 l’Unix standard du DCE, d’OS/2, des procès SCO/IBM, des processeurs MIPS, Transputer, 88k, PA-RISC, i860 ... et étrangement l’ARM qui lui a connu le destin que l’on sait.

J’en passe et des meilleurs.

Comme toi j’ai gardé mon NeXT Cube, avec son merveileux 68040 avec son jeu d’instruction si élégant et une SparcStation 1+ parmi quelques antiquité.

Si on m’avait dis un jour que j’aurais une machine à Unix à noyau Mach dans ma poche :-)

avatar XiliX | 

@John Maynard Keynes
"Comme toi j’ai gardé mon NeXT Cube, avec son merveileux 68040 avec son jeu d’instruction si élégant..."

La légende disait que l'assembleur des processeurs 680x et 6800xx a été défini par des programmeurs ???
Mais vu comment c'était plus facile de programmer en assembleur Moto que Intel... c'est peut-être vrai...

avatar John Maynard Keynes | 

@XiliX

Une des grande force du jeu d’instruction du 68k résidé dans la forte orthogonalité de son modèle de programmation (toutes les instructions peuvent utiliser tous les modes d’adressage), fort peu d’instruction était liée à l’usage d’un registre spécifique.

Le légendaire DEC PDP-11 du début des années 70 fût une des première machine à proposer ce modèle de programmation.

Il s’avisait effectivement de rendre la programmation plus simple et lisible, ainsi que de facilité l’écriture de compilateurs efficaces.

Pour qui codait en assembleur c’était un modèle de programmation bien plus agréable que celui des x86.

Plus tard j’ai beaucoup apprécié, le jeu d’instruction des processeurs PowerPC

avatar kheirou2paris | 

Whaaaa, les MSX, mon premier ordinateur : Un MSX Yamaha :'( :'( :'( snif snif

et les heures que j'ai passé à taper du code des magasines, et les heures que j'ai passé . . . à le corriger puis à attendre que la machine se refroidissent pour exécuter enfin le programme

avatar smog | 

Et vous vous rappelez de la revue "Icônes" ?

avatar John Maynard Keynes | 

Byte, Microsystem, Micro Hebdo, Dr Dobbs ...

avatar John Maynard Keynes | 

Et pour continuer dans la veine vieux con, ancien combattant.

On imagine pas comme il fallait en vouloir pour accéder à l’information avant internet.

Quelques revus française de qualité, des revus anglo-saxonne qu’il fallait trouver ...

Des livres eux aussi anglo-saxon qui coutaient un bras.

J’avais cassé ma tirelire pour acheter "le Knuth” à mes 15 ans : "The Art of Computer Programming”, c’était beau.

Les grands classiques:

Algorithms + Data Structures = Programs, de Niklaus Wirth
Le Dragon Book, pour les compilateurs
Structure and Interpretation of Computer Programs, du MIT
Le Stroustrup
Le Kernighan & Ritchie
Le Tanenbaum

...

Une fortune dépensée pour avoir accès à la connaissance.

Et pire encore une fois monté à Paris pour mes études avec la découverte de la librairie “Le monde en tique” la carte bleue chauffée :-)

avatar XiliX | 

@John Maynard Keynes

Le Kernighan et Ritchie reste la bible de la programmation...

avatar John Maynard Keynes | 

@XiliX

Il faut peut être raison garder, c’est aujourd’hui un ouvrage relativement daté, même si cela reste une bonne référence pour qui veut programmer en C, par contre cela reste un modèle d’efficacité.

Depuis fort longtemps, il ne couvre qu’une petite part des connaissances que doit posséder l’honnête programmeur.

conceptuellement il y a bien plus existant quand même, j’ai toujours une faiblesse pour le cours d’informatique de base du MIT : Le Sussman, qu’on trouve aujourd’hui gratuitement en ligne (http://mitpress.mit.edu/sicp/full-text/book/book.html)

Dans les trucs amusants il y a "The Annotated C++ Reference Manual” de Stroustrup, une plongée finalement assez intime dans l’esprit du père du C++

PS : Je sais, il faut être un peu pervers pour classer le ARM C++ parmi les ouvrages amusants.

avatar ylpl | 

J'ai acheté le Mac 128 k quand il est sorti.
Au travail j'avais un Apple 3. Sacrée différence.
Les secrétaires ont refusé de s'en servir, préférant rester sur leur vieux traitement de texte.
Le patron, quand il l’a vu, a dit « c'est un jouet ? »
J'ai pu l’utiliser au travail quand est sorti le tableur Excel. Puis j'ai utilisé la base de données "quatrième dimension". J'étais alors passé à un méga de mémoire vive et je disposais d'un énorme disque dur de 20 mégas.
Ensuite la boîte a trop grandi, a été rachetée par une autre. Ils ont installé un gros système IBM en mettant au point un logiciel maison.
Puis il m'ont viré avec mon Mac. Avec mes cheveux longs je ne pouvais pas être sérieux.
J’avais pourtant jusque-là bien géré l'affaire, mais c'est vrai que je commençais à être débordé, et finalement j'étais bien content que ça s'arrête.
J'en ai profité pour me reconvertir dans l’arboriculture fruitière.
Je n'ai plus touché l'ordinateur pendant des années.
Quand je m'y suis remis, beaucoup de choses s'étaient passées, c'était le début d'Internet.
J'ai commencé par des Mac d'occasion puis suis passé aux derniers modèles pour pouvoir surfer convenablement. Et j'utilise Rapid Weaver pour faire mes propres sites.
Actuellement j'ai un Mac mini car je trouve qu’avec les portables l’écran est trop bas, et ce n'est pas ergonomique. Il faut trop se pencher. Je le transporte avec moi et j'ai deux écrans, un en ville et un à la campagne.
J'ai aussi l'iPhone cinq et l'iPad trois.

avatar umrk | 

"avec les portables l’écran est trop bas, et ce n'est pas ergonomique. Il faut trop se pencher. "

ça me rassure de voir que je ne suis pas le seul à penser ainsi ....

avatar Switcher | 

Très bon article de fond, une vraie Madeleine de Proust. :)

avatar abioninho | 

J'ai 20 ans je n'ai pas connu tout ça! J'ai commencé il y a 14 ans avec Win 3.11, puis XP Home, Vista Intégral, Ubuntu 7.04 Kubuntu 8.04, Fedora 13, 7 Intégral, Mountain Lion, et Maintenant Mavericks! J'ai une certaine passion pour les vieilles machines! Cet article à donné envie d'acheter une Seiko UC2000! Je m'en vais de ce pas en trouver une!

avatar aldomoco | 

WWAAOOUUU.... tu as commencé l'informatique à 6ans !?!

avatar John Maynard Keynes | 

@aldomoco

On peut commencer très tôt, mes premières lignes de code en basic furent en 1978 sur un Comodore PET, j’avais 8 ans.

ça ne pissait pas bien loi, cela calculait le périmétre d’un cercle de manière interactive :-)

Mes enfants ont appris à programmer dés qu’ils ont été capable de lire et d’écrire, c’est très structurant, développe les capacités d’analyse et de synthèse ...

avatar wondermac | 

Envie de vous relire un Amstrad 100% :
http://www.abandonware-magazines.org/affiche_mag.php?mag=23

avatar Charled | 

Merci pour cet article.

Après avoir découvert l'Oric 1 chez un copain, mon premier ordinateur fut un Oric Atmos noir et orange acheté dans le seul endroit où on le trouvait à Marseille : un magasin de jouets de Carrefour le Merlan. Fourni avec son magnétophone, son transfo et son câble péritel dans une valise en plastique grise digne des meilleurs perceuses. Le vendeur a bien essayé de nous aiguiller sur le Telestrat, un Oric Atmos qui pouvait se connecter à des réseaux. Mais vu qu'on n'avait aucune idée de ce qu'était un réseau… Je me souviens qu'il fallait régler avec un petit tournevis la tête de lecture du magnéto quand après 1/2h de bruits bizarres, un sobre "loading failed" nous apprenait que le chargement avait échoué.

Mon frère a eu ensuite un Amstrad CPC puis un Commodore Amiga. Il nous promettait qu'il allait se mettre à la programmation mais nous ne faisions que des jeux.

Je me souviens d'une conversation dans la cour du collège : un copain qui avait (et savait) toujours tout mieux que les autres nous a parlé du Macintosh et du Jackintosh (dont je découvre qu'il a réellement existé).

C'est en fin de 1ère année de BTS Pub que j'ai découvert le Mac pendant un stage en agence de pub. Le choc ! J'ai eu l'impression d'être entré dans un dessin animée. Et une prof de l'école, nous laissait accéder à un SE ou SE30 de son agence. Combien d'heures y ai-je passé pour faire mes armes sur Word et PageMaker… Ah la première fois que j'ai compris qu'on pouvait dupliquer un bloc, le mettre en fond gris et le placer sous le 1er légèrement décalé pour simuler un ombré (que ce soit un texte ou une image). Et la précision (pour l'époque) et la beauté des sorties sur imprimante Laserwriter même à 300dpi face aux vénérables Imagewriter (imprimantes à aiguilles, école de patience mais pas de silence) voire Stylewriter puis Stylewriter II, les premières jet d'encre - forcément monochromes - d'Apple. À l'époque, Apple designait ses imprimantes sur des moteurs Canon.

Et puis, il y a eu ce jour parmi tous où SVM Mac a titré : "Le premier Mac pas cher" à savoir 10 000 F. C'était le Mac Classic, un MacPlus légèrement relooké (face avant légèrement bombée) qui tournait royalement à 8 mhz si ma mémoire est bonne. Je hantais les revendeurs Apple de Marseille jusqu'à ce que mes parents m'aident à en acheter un. Puis il a fallu acquérir une imprimante. Une Imagewriter II revendue par un copain. Et puis un jour, la StyleWriter (ou la II je ne sais plus) lorsqu'il m'a fallu sortir un mémoire de fin d'année. Des années après, j'ai fait pas mal de formations pour l'un de ces revendeurs avec qui j'avais à l'époque sympathisé.

Puis ce fut un PowerMac 7200 (enfin la couleur !) de démo acheté chez Auchan où je travaillais après y avoir été quelques semaines démonstrateur Apple. Et cette première cliente, une jeune fille qui ne connaissait rien en informatique mais en avait besoin pour monter sa boite, convaincue en 5 minutes par l'inimitable et inimité ClarisWorks. Et PowerGoo, version grand public d'un des premiers logiciels de de morphing.

Puis un Powerbook G3 "Lombard" 333 mhz sur lequel les "freezes" intempestifs de la version ß de Mac OS X m'ont permis de découvrir un bug mémoire (qui n'arrivait pas sous OS 9) dépanné en extension de garantie grâce aux conseils de Guillaume Gete avec qui j'avais eu la chance de manger un jour (le processeur était sur carte fille : on avait mis celle de son 400 mhz et mon ordi ne plantait plus).

Je me souviens aussi que le temps s'est figé pendant 5 bonnes minutes le soir de la keynote où Steve Jobs a dévoilé l'iMac Blue Bondi. Une excitation irréelle. Que j'avais ressentie quelques années auparavant lors d'une démonstration pour moi tout seul d'une station Next. Comme avait dû ressentir ce qui on vu le premier Mac. Tout semblait recommencer… "Hello again"

Je n'ai pas eu d'iMac G3 même si contrairement à beaucoup j'adorais sa souris ronde que l'on utilisait du bout des doigts. Je suis passé direct au G4 Tournesol (acheté avec ma compagne de l'époque qui est aujourd'hui ma femme) accompagné 1 an ou 2 après d'un Powerbook G4 dont notre premier fils a récemment explosé l'écran en le refermant sur sa tétine…) À moins que ça n'ai été le Powerbook d'abord…

Et depuis 2 ans un iMac 27" Core 2 Duo à 3.06 Ghz toujours sous Snow Leopard car les avancées ergonomiques des récents systèmes ne m'inspirent guère. J'ai failli craquer pour le gratuit Mavericks mais l'obligation d'avoir un compte iCloud pour sauvegarder et synchroniser mon iPhone m'agace… et me parait particulièrement anti-écologique : utiliser des serveurs à l'autre bout du monde lorsque j'ai noté un rendez-vous ou un nouveau numéro de téléphone est un non sens absolu.

Je ne m'étendrait pas sur les différents Psion, Sony Clié, Newton (d'occase pour le fun, Apple l'avait déjà arrêté) jusqu'à l'iPhone 3g et aujourd'hui le 4s dont je n'ai de cesse de tester chaque nouvel agenda/gestion de tâche qui sort.

Je n'ai pas encore craqué pour une tablette. J'aurai plus envie pour l'instant d'un nouveau portable… mais j'hésite entre un Macbook Pro ou un PC que je passerai directement sous Linux, nouveau terrain de jeux (y compris professionnels) qui ré-excite ma curiosité… Avec pourquoi pas le tout récent mais prometteur Elementary OS, quasi clone d'OS X…

Mais bon, c'est l'heure d'aller me coucher. Merci pour ce petit moment de catharsis ;-) Que de souvenirs quand même depuis pas tout à fait 30 ans…

J'ai toujours pensé que le tort de l'informatique des années 80 est de n'avoir pas cherché des formats de documents communs. Il fallait peut-être que le choix se réduise à deux (Mac, Windows) puis l'arrivée du troisième (Linux) pour que les choses se fassent même si c'st encore imparfait.

avatar JPTK | 

Mais tout était mieux à l'époque de toute façon....

avatar aldomoco | 

@John Maynard Keynes :
'@aldomoco .... très tôt, mais première ligne de code en basic ....
À 14 ans quand j'ai quitté l'école publique en 62 je n'était pas un premier de la classe en orthographe, je suis toujours juste dans cette matière (merci wiki et Google) mais là ! venant d'un érudit comme vous (ou toi si ton métier est couvreur) j'espère que ce n'est pas pour te placer à ma hauteur ! cela dit il est l'heure d'aller becqueter !

avatar John Maynard Keynes | 

@aldomoco

Mais mes :-)

Le multitâche n'est pas pour moi ;-)

Désolé.

avatar aldomoco | 

"Mais mes :-)"

Andréa c'est toi ?
Désolé Boby !

avatar aldomoco | 

.... ah mais j'ai compris ! (Il était temps) c'est "MA" première ligne.... pu... de correcteur automatique qui est fâché avec ma grand mère !

avatar John Maynard Keynes | 

@aldomoco

Non c’était bien un “mes”, il manquait aussi les pluriel, mais le verbe lui était bien à la 3° personne du pluriel.

Désolé pour ma dysorthographie en mode “multi-taches”

avatar aldomoco | 

Le "multi-taches" c'est pas pour mézigue ! une tache après l'autre c'est déjà assez dur !

avatar Père Castor | 

Que de souvenirs…
Toute une époque défile devant mes yeux !
1984, je découvre l'informatique à 28 ans avec un ZX81, plus l'extension 16 Ko et un clavier à touche qui se collait sur le clavier plat.
Aaah ! Le labyrinthe avec le tyrannosaure qui faisait peur (en gros pixels noir et blanc).
De 1985 à 1987, j'ouvre un commerce de logiciels à Reims : les gamins pouvaient tester les jeux sur les ordis, il y avait d'ailleurs plus de joueurs que d'acheteurs ! Bon, c'était des gentils gamins. :^)
J'ai inventé le nom de la boutique en mélangeant des syllabes grâce à mon ZX ! (Senciello : l'essentiel du logiciel).
Fin 1987, je deviens commercial pour la boîte qui vend la NES de Nintendo… une autre histoire commence.

avatar Nouvoul | 

Alors j'y vais de ma petite nostalgie, le rapport au(x) Mac(s) sera visible.
En 1984 ou 1985, petit disquaire "vinyls", j'ai voulu me diversifier et vendre de l'informatique naissante.
C'était l'époque de la gloire montante Amstrad, qui vendait des PC (ordinateur personnel); ce fut un gros succès, tout le monde voulait son Amstrad CPC, puis le PCW ou autre modèle annoncé.
J'ai ainsi pu assister à la présentation à Paris du futur modèle (j'ai oublié le nom), et la petite dame à la tête d'Amstrad France, célèbre alors en particulier dans l'irremplaçable Hebdogiciel et magazines économie, vantait devant tout un auditoire sélectionné la particularité de ce modèle: le meilleur de microsoft (on me corrigera) et le meilleur d'Apple: la navigation par icones.
Pendant ce temps, M$ engrangeait dans les entreprises, administrations, gros comptes, et Amstrad a disparu, englouti par son éparpillement (magnétoscopes bas prix, mais bons, antennes satellite vite obsolètes etc).
Sachez aussi que pour vendre 100 ordis Amstrad/an dans mon petit bled, c'était pas gagné: fallait payer tout cash.
Je ne vous raconte pas tout les épisodes désolants d'escrocs venant me fourguer de faux Sinclair, la guéguerre Sinclair/Oric/Atari/etc, les soi-disant révolutions de support aussi (mini bandes Sinclair, disquettes Amstrad introuvables, client qui vient se plaindre parce que son mini-ordi ne marche pas - il n'avait pas imaginé qu'il fallait le brancher sur une prise électrique !!! - etc).
Sans parler des logiciels, à part les jeux, ce fut le moment où tout le monde sortait son logiciel de gestion, de calcul, de traitement de texte, de fichiers, les Borland précurseurs de l'enregistrement automatique, tout ça et bien plus, ce fut une belle foire d'empoigne.
J'ai déposé le bilan !
Et mon premier Mac en 1995 :-))
(je ne me relis pas, vous corrigerez/rectifierez)

avatar Manu | 

Ah le knuth, immense tant par son contenu que par son volume. C'était mon livre de chevet pour les algorithmes. Qui se souvient de la pascaline machine dédiée à la programmation en Pascal. Les bouquins d'Addison Wesley. Moi j'ai découvert l'informatique à l'ENSIMAG où j'étais entré pour faire Mathématiques appliquées. On programmait en Pascal sur système Multics. En fortran et PL/1 sur IBM DOS/VSE puis MVS. Mon premier langage de programmation, l'Algol.

Et oui c'est tellement loin tout cela.

@John Maynard Keynes : tu as parlé du Monde En Tique. J'y passais mes samedis après-midi après un tour chez Dunod et Eyrolles.

Un site orienté NeXT que j'aimais bien STEPwise.

avatar abioninho | 

@aldomoco

Oui à 6 ans, je ne faisais pas grand chose... Paint... certains jeux...

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