Mac Pro : les ports, c'est important, et pourtant…

Anthony Nelzin-Santos |

Quinze, c’est le nombre de ports du Mac Pro : une entrée et une sortie audio, quatre USB 3.0, six Thunderbolt 2, deux Ethernet Gigabit, et un HDMI 1.4. Des ports qui se doivent d’être irréprochables, puisqu’ils représentent la seule voie d’extension des capacités de la station professionnelle d’Apple. Ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas, comme nous avons pu en faire l’expérience avec notre Mac Pro huit cœurs de test.

À l'allumage de la machine, les groupes de ports s'illuminent progressivement. En fonctionnement normal, seul le bouton d'alimentation reste illuminé, sauf si l'on tourne la machine pour brancher un câble : le Mac Pro contient un accéléromètre qui ne sert à rien d'autre qu'à détecter ce mouvement et déclencher l'allumage des diodes.
À l'allumage de la machine, les groupes de ports s'illuminent progressivement. En fonctionnement normal, seul le bouton d'alimentation reste illuminé, sauf si l'on tourne la machine pour brancher un câble : le Mac Pro contient un accéléromètre qui ne sert à rien d'autre qu'à détecter ce mouvement et déclencher l'allumage des diodes.

Thunderbolt 2 : c’est compliqué

Rien n’est simple dans le nouveau Mac Pro, pas même les ports. La station professionnelle d’Apple dispose de six ports Thunderbolt 2, mais de « seulement » trois bus. Il faut donc trois contrôleurs capables de gérer deux ports Thunderbolt 2, autrement dit trois contrôleurs Intel « Falcon Ridge » DSL5520.

Le Mac Pro dispose de six ports Thunderbolt 2, mais de « seulement » trois contrôleurs, autrement dit trois bus.
Le Mac Pro dispose de six ports Thunderbolt 2, mais de « seulement » trois contrôleurs, autrement dit trois bus.

Chacun de ces contrôleurs est censé être relié à quatre lignes PCIe 2.0 — or comme l’a montré Anandtech, le Mac Pro semble manquer de lignes PCIe pour faire le compte. À ceci près que les lignes liées au processeur, comme celles des cartes graphiques, de la RAM et des ports Thunderbolt, sont des lignes PCIe 3.0, qui disposent de deux fois plus de bande passante. Apple utilise un commutateur pour les « transformer » en un plus grand nombre de lignes PCIe 2.0 : chaque bus fait donc bien passer les 5 Go/s (2,5 Go/s par port) nécessaires à la norme Thunderbolt 2.

Une norme conçue pour prendre en charge les écrans 4K, puisqu’avec 1,25 Go/s de bande passante par canal, Thunderbolt n’était pas suffisant pour l’Ultra-HD, qui requière 1,58 Go/s en 60 Hz. Mais même en Thunderbolt 2, cela ne laisse que 920 Mo/s pour la sortie de données, puisque données et vidéos se partagent le même canal. Évitez donc de chaîner un écran 4K et du stockage Thunderbolt : l’écran monopolisera le port et ne laissera que portion congrue aux disques.

Ce graphique montre bien l'impact du chaînage d'un écran 4K sur les performances du Thunderbolt 2 sur le Mac Pro. Seul sur un bus Thunderbolt 2, le Promise Pegasus2 R6 atteint 1,3 Go/s (en vert). Branchez-y un écran 4K, et ses performances sont moins bonnes (en jaune) que s'il était branché sur un port Thunderbolt (en bleu) ! Image MacGeneration.
Ce graphique montre bien l'impact du chaînage d'un écran 4K sur les performances du Thunderbolt 2 sur le Mac Pro. Seul sur un bus Thunderbolt 2, le Promise Pegasus2 R6 atteint 1,3 Go/s (en vert). Branchez-y un écran 4K, et ses performances sont moins bonnes (en jaune) que s'il était branché sur un port Thunderbolt (en bleu) ! Image MacGeneration.

Même en séparant écrans et stockage, faites attention aux ports sur lesquels vous branchez vos appareils. Dans la documentation d’Apple, les ports Thunderbolt 2 du Mac Pro sont numérotés, de gauche à droite et de haut en bas, de 1 à 6. Les ports 1 et 3 sont associés au bus 1, les ports 2 et 4 sont associés au bus 2, et les ports 5 et 6 au bus 0. Branchez d’abord un appareil par bus, puis chaînez les systèmes de stockage jusqu’à saturer le port, puis enfin occupez tous les ports s’il le faut vraiment.

Image Apple.
Image Apple.

Vous pourriez préférer brancher un écran 4K en HDMI plutôt qu’en Thunderbolt pour ne pas avoir à vous soucier de ce genre de détails. Il faudrait déjà que vous trouviez un écran 4K doté d’un port HDMI, ce qui sera difficile en Europe, et ne vouloir l’utiliser qu’à 30 Hz alors que le Thunderbolt 2 permet de l’utiliser en 60 Hz avec le Multi-Stream Transport (quoique cela ne gênera pas forcément les vidéastes). Mais surtout, cela ne fera que repousser le problème : le port HDMI est lui aussi relié au bus 0.

Bien sûr, tous ces problèmes s’envolent si vous n’avez pas d’écran 4K. Avec de « simples » Thunderbolt Display (0,22 Go/s de bande passante), les choses sont beaucoup plus simples : vous pouvez brancher vos appareils comme vous le souhaitez sans craindre pour les performances. Ne reste alors qu’un problème, qui tient dans les ports eux-mêmes. Comme ils sont placés sur une section courbe et que leur fiche est trop courte pour opposer une résistance aux contraintes, il nous est arrivé de les déconnecter en tournant la machine ou en branchant simplement une clef USB.

USB 3.0 : c’est bien parce qu’il fallait en mettre

Parlons-en, d’ailleurs, de l’USB : le Mac Pro embarque quatre ports USB 3.0… que la plateforme Ivy Bridge-EP du Mac Pro n’est pas censée prendre en charge. Là encore, un contrôleur spécifique pallie le problème, ou en tout cas tente de le faire. Si l’USB ne vous sert pas à grand-chose de plus qu’à brancher un disque Time Machine et quelques accessoires, vous n’y verrez que du feu.

L'USB 3.0 du Mac Pro est à peu près aussi médiocre que celui d'un MacBook Air de 2012. Image MacGeneration.
L'USB 3.0 du Mac Pro est à peu près aussi médiocre que celui d'un MacBook Air de 2012. Image MacGeneration.

S’il vous sert par contre à connecter vos disques de travail, vous allez avoir une mauvaise surprise. Le contrôleur est en effet relié à une unique ligne PCIe 2.0, qui limitera le débit global à 500 Mo/s. Ni Intel ni Apple ne comptent parmi les plus grands promoteurs de l’USB 3.0, et ne s’en cachent pas : si vous voulez du stockage rapide, il faut passer par le Thunderbolt.

Ethernet Gigabit et Wi-Fi 802.11ac : on surfe à Mavericks

Il faut passer au réseau pour que les choses deviennent simples : en un mot comme en cent, fil et sans-fil se comportent comme on pouvait s’y attendre, c’est-à-dire parfaitement. Le Wi-Fi 802.11ac n’est pas encore aussi rapide que l’Ethernet Gigabit, mais il s’en approche suffisamment pour que la différence soit négligeable au quotidien. Le fil conserve toutefois tout son intérêt pour transférer des fichiers, surtout si vos équipements prennent en charge l’agrégation de liens offerte par les deux ports Ethernet du Mac Pro.

Pour conclure

Si vous comptez acheter un Mac Pro, soyez conscient des petites subtilités du fonctionnement des ports Thunderbolt 2 et USB 3.0, d’autant que ce sont les seuls canaux d’extension de cette machine. Certains diront qu’il s’agit là du prix à payer pour être aux avants-postes de la technologie, mais le fait est que les compromis effectués par Apple s’opposent directement à son discours commercial et sont difficilement compatibles avec les impératifs des marchés professionnels auxquels elle destine son Mac Pro. Un paradoxe caractéristique de la firme de Cupertino, qui ne se résoudra malheureusement pas avant la prochaine génération…

avatar patrick86 | 

@Dodi12 :

Non, c'est le tube qu'ils ont mis autour de l'ordinateur.

avatar oomu | 

dedans y a des trucs qui font des additions.

mais vachement vite !

avatar John Maynard Keynes | 

@Dodi12

Quand le sage montre la lune ... :-)

Ne pas voir plus loin que le bout de son nez est loin d’être un phénomène rare, hélas.

avatar Dodi12 | 

Il est certain que ce nouveau Mac Pro a de quoi séduire par bien des aspects, il n'empêche que le choix de son design apporte ceraines contraintes.

La plus importante selon moi c'est l'absence de ports à l'avant, cela rend laborieux la connexion d'un périphérique mobile tel un disque dur externe, une caméra ou une simple clé USB. Il faut admettre que l'ancien Mac Pro était exemplaire sur ce point. De même le bouton d'alimentation est devenu inaccessible, ce qui, je le pense, n'encourage pas l'économie d'énergie.

Certains me répondront que ce sont des faux problèmes car il n'y a pas de face avant sur un cylindre, c'est en regardant la lune cette fois que je les imagine travaillant sur un bureau plein de câbles.

D'autres me diront que ce sont des petits compromis à faire pour jouir d'une si belle machine. Même si je les comprend, j'imagine qu'en utilisation professionnelle ces petits compromis peuvent s'avérer bien emmerdant au quotidien, en particulier lorsqu'un appareil de stockage est branché en permanence puisque celui ci fera sans doute l'objet de nombreuses déconnexions involontaires.

Je pense que le design de ce nouveau Mac Pro a été pensé au détriment de l'ergonomie et je ne suis pas vraiment enchanté par ce choix.

avatar JoKer | 

Déjà commandé !

avatar John Maynard Keynes | 

Certains découvre que la bande passante n’est pas une ressource allouante à l’infini :-)

La situation est pourtant ici bien meilleur en terme de capacité à avoir de la BP vers l’extérieur de la machine qu’elle ne l’a jamais été.

Même avec les limiations évoquée ici, la BP totale disponible en E/S vers l’extérieur est tout simplement titanesque, puisqu’on peut saturer route les lignes PCIe disponibles.

avatar simonecque | 

J'attend le miens d'ici peux...

avatar John Maynard Keynes | 

@simonecque

Et tu n’es pas le seul, ça commande beaucoup de le milieu, il y a longtemps que je n’avais pas vu une machine suscité un tel niveau d’envie.

avatar simonecque | 

Pour ceux qui ont commandé, quelle configuration avez-vous choisie?
Je suis partie sur un 6 core/d700/1To/64Go, j'ai beaucoup hésité sur le 8 core, mais la différence de prix vs performance n’était pas justifiée à mes yeux.

avatar John Maynard Keynes | 

2 Machines :

- 4coeurs,16GO, 1T,o D300
- 8coeurs, 32Go, 1To, D700

Après nous verrons.

avatar JoKer | 

Ici on a commencé avec un 6 cœurs, D700, 32 Go de RAM et 512 Go de SSD.

avatar alushta | 

"Ethernet Gigabit et Wi-Fi 802.11ac : on surfe à Mavericks"

Ce qui serait pas mal c'est de faire 3 mesures... une à moins d'un mètre, la 2ième à 5-10 mètres et la dernière à 15-20 mètres.

Avec les problèmes de Wifi que j'ai déjà eu, une machine de ce type branché en Wifi c'est pas terrible!

avatar dandu | 

Pour la partie sur l'USB 3.0, c'est un faux procès, spécialement sur le MacBook Air.

La norme permet 500 Mo/s en théorie (5 gigabits/s en codage 10b8b, donc 10b utilisés pour 8 bits utiles) et le contrôleur Intel utilisé dans le MacBook Air 2012 (et dans pratiquement tous les Mac en USB 3.0, d'ailleurs) est notoirement le plus rapide du marché.

Avec du matériel adapté, genre un boîtier compatible UASP et SATA 6 gigabits/s en interne + un SSD rapide (comme une Samsung 840 Pro), on peut espérer environ 430 Mo/s, ce qui est assez proche de la théorie. Vu les tests, le boîtier USB 3.0 utilisé limite bien avant ici.

Sur le Mac Pro, qui utilise un vieux chipset, c'est un contrôleur Fresco, le plus rapide du marché en PCI-Express, qui limite vers 350 Mo/s environ avec un bon couple boîtier/SSD. C'est moins bon que de l'Intel, donc, mais ça reste assez correct.

avatar philoo34 | 

.....

avatar PowerGlove | 

Pas franchement d'accord avec ce que je lis donc:
Il est évident qu'une personne qui achète cette machine se servira en priorité du thunderbolt, cela n'excuse en rien que la contrôleur usb3 ne soit pas le plus performant actuel.
Car l'usb3 est très rependu et qu'il arrive régulièrement que l'on ai besoin de périphérique qui sont et qui seront en usb3, disque externe ou autre. Par exemple j'ai un déchargeur de carte p2 sxs compact flash et sd. Je veux qu'il soit le plus rapide possible et ce genre de truc n'existera qu'en usb3... ça fait un peu chier de se dire qu'un Mac Pro ne sera pas a la limite de vitesse a cause d'une petite économie sur le contrôleur...

avatar dandu | 

Y pas d'économie sur le contrôleur, c'est juste une contrainte technique.

Pour les Xeon, Intel ne propose que des chipsets *sans* USB 3.0, pour diverses raisons. Apple a choisi le contrôleur PCI-Express le plus rapide du moment (le FL1100 de Fresco). Malheureusement, il est moins rapide qu'un contrôleur natif, mais y avait pas vraiment le choix.

avatar PowerGlove | 

ok je n'avais pas compris, je pensais que c'était pour des raisons bassement commercial...

avatar John Maynard Keynes | 

@PowerGlove

Et tu as beaucoup de support de masse USB3 pouvant saturer cette PB ?

En tout cas ce n’est pas en déchargeant tes cartes que tu sera bridé par la PB des ports USB3 du Mac Pro :-)

avatar PowerGlove | 

Pas bcp pour le moment mais cela va venir...
http://pro.sony.com/bbsc/ssr/product-AXSCR1/

avatar John Maynard Keynes | 

@PowerGlove

Pour ce type d’usage tu trouveras ton bonneur en TB chez Sonnet.

Bosser sur Mac Pro c’est clairement utiliser le TB pour ce qui nécessite de la PB.

avatar serge b | 

ArticleMacG très intéressant. Je vous invite à lire une doc pdf sur Th 2 de ATT0 ATTO Technology (Rev 19.12 .2013) sur la question :

http://www.jigsaw24.com/news/wp-content/uploads/2013/12/TechBriefThunderboltComparison1.pdf

Streaming 4K video over Thunderbolt 2 which requires 15Gbps depending on refresh rate.

Please be aware that the bandwidth is shared, so it is not practical to share a single Thunderbolt 2 connection for both 4K video and high‐speed storage.

avatar Lennart | 

Marchera pas
L'auge est beaucoup trop petite pour 15 porcs en même temps !

avatar fusion | 

Finalement il n'est pas si parfait que ça..mais je le veux tjrs!!

avatar SugarWater | 

Je reste sur Mac Mini alors !

avatar photobruno | 

Pour tous les dessus de l'accessibilité des ports,
vous n'avez pas compris que toutes les photos de présentations du
nouveau MacPro étaient prises de derrière, retournez le et tout sera à votre porté ;-)
Tous les câbles, les ports, le bouton d'allumage même le câble d'alimentation
sous la main sans contorsions...
Vraiment des génies chez Apple, personne n'y avait pensé avant !

avatar Un Vrai Type | 

Le bouton power reste sous les câbles...
Et puis si on le retourne, ce sont les prises audios qui sont pénalisées alors qu'elles sont souvent utilisées.

Mais bon, Apple nous a tellement appris à retourner son ac avec le design de l'iMac qu'on ne va pas râler pour ça...

J'aurai adoré un énorme bouton invisible sur la base qui fasse clic et une surface tactile sur la calotte du haut pour en faire un excellent Magicpad... :D

avatar John Maynard Keynes | 

http://www.sonnettech.fr/product/echo15prothunderboltdock.html

Pour ceux qui en veulent plus en terme de connectivité. :-)

Le Mac Pro commence a accélérer l’offre TB.

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