Lima ferme, le service inutilisable à partir du 1er mars

Stéphane Moussie |

La start-up française Lima, qui proposait une solution de cloud personnel, va fermer. Dans un billet de blog, son cofondateur Séverin Marcombes explique que la jeune pousse a eu « des problèmes de financement » dont elle n’a pas pu se remettre.

Issu d’une campagne Kickstarter lancée en 2013 (sous le nom de Plug avant de changer d’appellation rapidement), le Lima est un dongle faisant le lien entre un support de stockage et un routeur pour rendre le premier accessible de partout. L’idée est de transformer un ou plusieurs disques durs à la maison en une sorte de Dropbox.

Bien que Lima repose sur les périphériques des utilisateurs, la fermeture de la start-up va entraîner l’arrêt du service, qui était utilisé par plus de 80 000 personnes à travers le monde. Pour connecter les appareils des utilisateurs entre eux, l’entreprise exploite ses propres serveurs. Or ceux-ci vont s’interrompre le 1er mars. Les utilisateurs doivent donc exporter leurs données avant cette date et trouver un nouveau service de synchronisation et de stockage.

Source
merci Fabien et Sébastien
avatar SyMich | 

Sous réserve de connaître l'adresse IP

avatar Brice21 | 

@SyMich

Les routeurs Netgear offrent une adresse no-IP gratuite.

avatar SyMich | 

Adresse no-IP qui disparaît le jour où NetGear fait faillite ou décide simplement de stopper le service... donc par rapport au service dont on parle dans cette news, la différence est faible. On reste tributaire d'un prestataire de service.

avatar Brice21 | 

@SyMich

No-IP est une entreprise indépendante (Noip.com) qui existe depuis 1999, ce n’est plus vraiment une start up, ils ont plus de 20 ans.

Mais rassure toi, tu peux utiliser n’importe quel autre service de dns dynamique avec ton router Netgear, c’est prévu dans l’interface de gestion. Même si Netgear fait faillite et noip aussi, ça continuera à fonctionner... le risque ici est plutôt le MTBF de ton Hard Drive.

Pour info ReadyShare marche aussi avec les Netgear Orbi, mais il faut un drive USB avec sa propre alimentation formaté en FAT32. Ce n’est pas officiel mais ça marche nickel chez moi.

avatar SyMich | 

Merci pour les précisions ?

avatar Paul_M | 

Incroyable qu'un produit promouvant le cloud personnel devienne inutilisable à la fermeture de l'entreprise. Ils ne savaient manifestement pas ce qu'ils faisaient.

avatar marc_os | 

@Paul_M
« Ils ne savaient manifestement pas ce qu'ils faisaient »

Mais quelle naïveté que de croire cela !
Bien sûr qu'ils savaient ce qu'ils faisaient !
Et ce ne sont pas les seuls d'ailleurs avec ce genre de comportement douteux.
De plus, le fait qu'une start-up ne disparaisse pas, mais soit revendue par ses créateurs à de gros mastodontes* n'apporte aucune garantie. Car souvent le mastodonte n'a que faire des produits des entreprises rachetées, ce qui les intéressent ce sont souvent les employés et leurs compétences. Quant aux logiciels de ces start-up, au mieux ils sont repris, incorporés au sein du mastodonte. Il est rare qu'ils subsistent après un rachat !

(*) Ces gentils "entrepreneurs" ne sont en vérité la plupart du temps intéressés que par le "business". Leur start-up n'est qu'un moyen de s'engraisser, le but ultime étant de la revendre le plus cher possible, et qu'importe les produits vendus et les clients initiaux.

avatar Paul_M | 

@marc_os

Je suis pas nécessairement en désaccord avec ton point de vue mais ici il me semble que la boite fait faillite, pas qu'elle est rachetée par un "gros".

avatar marc_os | 

@Paul_M
Tout à fait. Ce que je voulais dire, c'est qu'il n'est même pas nécessaire que la boite fasse faillite pour se faire avoir par ces personnages en vérité peu recommandables, mais bien déguisés en geeks et patrons soit disant high-tech.

avatar Paul_M | 

@marc_os

En effet

avatar SyMich | 

Un mastodonte intéressé par les salariés d'une startup se contentera de débaucher les salariés l'intéressant (et uniquement ceux-là) en leur proposant le salaire suffisant pour les convaincre...
Alors qu'en rachetant la startup ils n'ont aucune garantie que les salariés resteront dans la société. L'esclavage c'est fini! Quand on achète une société, on n'achète pas ses salariés !

avatar byte_order | 

@SyMich
Débaucher nécessite de pouvoir identifier les salariés intéressants et de négocier avec eux, ce qui reste sans garantie de résultat, ni sur le prix final de l'opération ni sur l'intérêt réel des employés débauchés. Qui ne resteront p'tet pas non plus, d'ailleurs, y'a jamais de garantie ici.
Par ailleurs, ceux restant continueront à travailler, maintenant une concurrence, au moins temporaire.

Racheter une startup offre sur ce plan quelques avantages : vous négocier avec les gérants uniquement, le prix final est plus facile à estimer, vous pourrez rapidement virer les profils qui ne vous intéresse pas, ce qui réduira d'autant les envies d'aller voir ailleurs de ceux qui resteront.

La peur du chômage ne permet pas certes l'esclavage, mais elle permet bien de racheter une boite pour embaucher surtout des salariés recherchés, le tri se faisant lors de la bien connue phase de "réorganisation suite au rachat".

Par ailleurs, un mastodonte peut racheter une startup pour la tuer, tuant la concurrence nouvelle qu'elle lui faisait dans un domaine particulier.

avatar Fluke | 

Utilisateur du service, je reste plutôt content, malgré les quelques bug de l'application Mac qui ne faisait plus monter sur le bureau le volume.

J'y avais trouvé une solution simple à mettre en place (que j'avais pu dupliquer sur deux lieux différents) et qui me permettait :
- d'auto-héberger mes fichiers de manière sécurisée,
- de garder en mode off-line les fichiers importants à avoir avec soi sans connection à internet,
- d'y avoir accès sur n'importe quel appareil,
- d'avoir mon cloud sans abonnement.

Existe-t-il des solutions équivalentes sans dépendre d'un serveur tiers ?

Les solutions Kwilt, filegear et catdrive sont intéressantes mais cela semble être plutôt accès sauvegarde de médias (photo et vidéo), et on peut avoir des limitations au niveau de l'espace de stockage (cat drive). Qu'en est-il du serveur tiers... ? Cela ressemble à des systèmes type Lima.

Même si je reste satisfait des quelques années de service de mes limas, je n'ai pas forcément envie de réinvestir dans une solution qui peut arrêter ses services du jour au lendemain.

Question aux experts :

Je veux pouvoir héberger mes données (et les dupliquer dans un autre lieu pour la sécurité), avoir accès à mes fichiers et en garder hors-ligne pour les plus importants sur n'importe quel appareil et ne pas payer d'abonnement.

Quelle est la solution répondant à ce cahier des charges ?
NAS ?
raspberry pi ?

Par avance merci.

avatar fransik | 

@Fluke
iCloud pour ma part, 2Tb à 10€/ mois, partagés avec les membres du foyer.
(Amazon Unlimited précédemment, avant qu’ils ne limitent justement).

Sans abonnement, je ne vois que le Cloud personnel, sachant tout de même qu’il faut pour comparer justement aux dix Euros que j’avais choisi de dépenser, provisionner pour (au moins) un disque qui lâcherait (et prendre le temps d’intervenir le cas échéant), inclure une solution de sauvegarde hors site, la consommation électrique, etc.

Sans oublier que l’intégration iOS-macOS ne pose aucun souci.
Pour le multi-plateforme incluant Windows, il y a l’excellent Dropbox, ou Box, payants également.

avatar Link1993 | 

@Fluke

Le raspberry pi semble cool, mais je déconseille. Pas suffisamment puissant pour gérer une interface PHP pour accéder au Cloud perso à distance.

Je dirais si c'est cette solution, de plutôt prendre un Intel Nuc ou Mac mini d'occasion, d'installer Ubuntu Server et Webmin dessus. Sans oublier de brancher des disques dures. Ensuite, avec un script lançant une synchro la nuit par exemple, tu peux avoir ton Backup off-site. C'est un peu compliqué à faire au début, mais ça se fait. Et quand t'aime bricoler, c'est passionnant.
Sinon, techniquement, macOS pour le partage de fichiers en local facile, couplé à Apache, PHP et MySQL installer via Homebrew pour avoir une interface web comme Filerun est très faisable aussi ^^

Sinon, la solution d'un NAS devrait être la bonne. Les synologie ont bonne réputation.

avatar fransik | 

...0k, merci pour l’information.
Ceci dit, le service était (pour mon cas de figure également) assez peu fiable, en plus d’être extrêmement lent (y compris avec une connexion fibre).
Du coup, mon boîtier avait été remisé rapidement, et je me demandais quoi en faire.

Maintenant je ne serai probablement pas le seul, et je me demande dans quelle mesure il ne serait pas envisageable de le flasher pour par exemple en faire un vrai NAS, un serveur de fichier simple, voire autre chose du même genre...

avatar mique24 | 

Étrange qu’aucun autre groupe n’ai voulu reprendre la suite...

avatar darius | 

Je pense que si nous ne pouvons plus utiliser le service alors il y a tromperie sur la marchandise !
Car si le système a besoin de serveurs nous nous sommes fait avoir.
Je pense qu'un dépôt de plainte en collectif contre Séverin Marcombes s'impose!
80 000 ventes.
https://www.journaldunet.com/web-tech/start-up/1143972-soupconne-de-fraude-par-ses-soutiens-kickstarter-lima-s-explique/
https://www.maddyness.com/2019/02/13/lima-redressement-judiciaire/

https://www.societe.com/bilan/lima-technology-538742669201712311.html
Où est passé l'argent ??

avatar AirForceTwo | 

Il s'agit d'une SAS. C'est contre la société que tu dois porter plainte, car c'est elle la personne morale responsable.
Après, quand tu as une 15aine d'employés, c'est à la louche minimum 60 à 100 000€ par mois qui sont brûlés juste en salaires et charges sociales. À ce rythme, les millions partent en un claquement de doigt, et la somme levée sur Kickstarter (qui est en réalité une prévente plutôt qu'une levée de fonds), moins les coûts liés à la contrepartie (le boîtier Lima) représente peanut. Et la loi française est faite en sorte que toi, le client, passe en dernier en cas de liquidation judiciaire. Donc peu importe la bonne volonté de l'entreprise, le liquidateur passe en premier les salaires des employés, qui sont généralement payés à ne rien faire les dernières semaines, le boîte étant "figée" lors de la liquidation.

On devrait vraiment en France imposer à tous les étudiants un cours d'entrepreneuriat. Il y a beaucoup d'incompréhensions à propos du monde des affaires, les gens se laissent impressionner par les gros chiffres sans en comprendre les tenants et les aboutissants.

avatar reborn | 

@AirForceTwo

+1

Si je me souviens c’est l’État qui se sert en premier, ensuite les créanciers et après les clients..

avatar marc_os | 

@reborn
Lors d'une faillite, la priorité va aux salaires.
D'ailleurs je me rappelle comme si c'était hier, quand la SSII où je travaillais était sur le point de faire faillite, ce que je ne savais pas à l'époque, j'entendais à travers la cloison le commercial tenter de recruter des ingénieurs et ventant l'auto-entreprenariat. « Vous paierez moins d'impôts (LE grand argument) et vous serez libre de vous organiser et de prendre vos congés quand vous voulez. »
Mais le revers de la médaille, ce fut pour ceux qui avaient cru à ces boniments, de se retrouver Gros-Jean comme devant car avec le statut de créancier et le plaisir d'apprendre qu'il ne restait rien dans les caisses et qu'ils avaient travaillé plusieurs moi pou rien. Sinon, au quotidien quand tout allait bien, « prendre ses vacances quand on veut » s'est révélé être une chimère car le client final où le prestataire est envoyé veut un prestataire qui travaille mais ne soit pas en vacances, et quand il arrive à prendre des congés pendant les « inter-contrats », alors il se rend compte qu'il n'a pas de congés payés !
Ah que c'est beau l'auto-entreprenariat, l'entreprise individuelle ou quelque soit son nom ! Un beau mirage. Sans parler des cotisation retraite, etc.

Enfin ne pas oublier que lors de la fermeture d'une petite entreprise c'est le liquidateur judiciaire qui gère (même s'il n'y pas eu faillite), et qu'il « se nourrit sur la bête ». Donc il fera tout pour minimiser les factures à payer, quitte à remettre en question le contrat des employés (du vécu).

avatar pagaupa | 

Aaaah le monde des startups! Une fusion entre le paradis et l’enfer...

avatar Djahaz | 

80.000 clients pour un bricolage maison qui dépend d'un prestataire balbutiant alors qu'il existe Dropbox !

Je ne vois vraiment pas l'intérêt (à part pour quelqu'un qui aime bricoler des trucs électroniques). Au niveau de la fiabilité, le disque est à la merci de la moindre coupure de courant ou panne du boitier du fournisseur d'accès à internet. Au niveau de la sécurité, on risque le vol physique du disque.

Quels sont les arguments pour ce type de système ? Je suis stupéfait qu'ils arrivent à trouver autant de clients et d'argent pour un truc dont la pertinence m'échappe. Mais je n'ai sans doute pas compris la valeur ajoutée de ce service...

avatar MixUnix | 

Pour ceux qui sont sur la fibre, ou ADSL rapide, et il y en a de + en +, les NAS Synology ou QNap ou serveur Ubuntu Server ou FreeNas sur petite machine adéquate, sont la solution qui permet le + de possibilités.
Au moins, vous savez ou sont vos données et vous les maitrisez.

avatar AirForceTwo | 

Je confirme ! La seule chose que je ferais différemment, c'est que je ne remplirais pas un NAS 4 baies avec 4 disques de 4To. Achetez plutôt 2 disques de 10To (ou les plus gros possibles selon votre budget), et laissez 2 baies libres pour de futures évolutions.

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