Capo s'en remet au système de l'abonnement d'Apple

Florian Innocente |

Capo, cet utilitaire d'analyse de morceaux de musique en vue de s'entrainer à les rejouer à l'oreille, et se perfectionner dans l'apprentissage de la guitare, adopte le modèle économique de l'abonnement. Il est désormais proposé uniquement depuis le Mac App Store — en version gratuite très bridée — et aucune licence perpétuelle n'est disponible.

Capo pour Mac

L'objectif comme toujours est de s'assurer un revenu régulier tout au long des cycles de développement du produit. La première formule annuelle à 50 € comprend la version Mac et la version "Touch" pour iOS. Moyennant 40 € par an on obtient uniquement Capo pour Mac.

Quid des utilisateurs actuels ? SuperMegaUltraGroovy, l'éditeur, détaille dans un billet la politique à leur égard (un autre billet détaille la manip' à faire si Capo pour Mac a été acheté en direct chez l'éditeur).

Pour la résumer, les utilisateurs existants qui ne prennent pas d'abonnement continueront à recevoir des mises à jour comportant des corrections de bugs ; ou assurant une compatibilité avec de nouveaux modèles de Mac/appareils iOS ; ou profitant d'optimisations pour des fonctions système nouvelles (par le passé ça aurait été le cas pour la Touch Bar, 3D Touch ou pour le mode Sombre de Mojave). Cela pourra être aussi de petites améliorations dans certaines fonctions du logiciel.

Enfin, les utilisateurs qui avaient payé jusque-là bénéficieront d'un tarif d'abonnement plus avantageux. Son montant n'augmentera pas au fil des années, il restera à un niveau inférieur à celui de l'abonnement pris par les nouveaux clients.

Par contre, les gros changements, les nouvelles fonctions majeures ne sont plus distribuée qu'aux abonnés. Cette politique est déjà en œuvre avec les versions de Capo sur le Mac App Store et l'App Store.

Pour aller plus loin :
avatar Bounty23 | 

Et allez, encore une application qui passe sur le pire système possible d’achat.

Ils pense vraiment qu’on est capable d’être débiter 20x par mois par des services et applications et trouver ça bien en retour ?

avatar Domsware | 

Après le freemium c’est l’abonnement qui passe à toutes les sauces. Personnellement j’ai supprimé toutes les applications avec abonnement. Car, outre le prix, j’ai constaté que les éditeurs se reposaient sur leurs lauriers une fois payés en avance et n’offraient pas les services annoncés. Le pire exemple pour moi étant Bear.

avatar coucou | 

Pourquoi se donner la peine de faire avancer le bousin quand les gens paient aveuglement ?

C'est pas comme si les guignols de l'info avait un sketch la dessus vers ~2005...

Et sans les logiciels libres et open sources ça aurait été bien pire. La moindre mise à jours aurait été facturées aux clients qui n'auraient eu comme choix que de payer, vivre dangereusement ou tout abandonner. :)

avatar Bruno de Malaisie | 

@Domsware

Tout à fait d’accord concernant Bear. Ils m’ont perdu car ils ne développent pas de webpage. Ils sont idiots car cela leur permettrait d’avoir plus de clients.
Bye bye Bear.

avatar steinway59 | 

Je supprime tout ce qui passe par abonnement! Alors oui ça prend du temps de trouver autre chose mais c’est pas plus mal au final de découvrir d’autres logiciels ??
Certains devraient méditer cette citation de Clemenceau : « Les cimetières sont pleins de gens irremplaçables, qui ont tous été remplacés »

avatar noxx09 | 

Ah, la rente : le nirvana du capitalisme...
Assez dissuasif pour moi : je comprend que pour certains pro qui utilise à fond certains logiciels ce (racket ?) soit envisageable, mais pour les autres ? Ici le prix ancien de la licence devient grosso modo le prix pour une année d'utilisation...
Enfin, ils verront bien, d'autres se sont cassés la gueule avec ce modèle, tout le monde ne s'appelle pas Adobe...

avatar switch (non vérifié) | 

Le principe de l'abonnement est intéressant quand le tarif permet de lisser l'achat: je préfère payer 10 € par an et évaluer une fois par an si je souhaite poursuivre avec un logiciel que d'avoir à payer 50 € tous les 5 ans. Le problème est quand les tarifs deviennent déraisonnables ou augmentent trop d'un an sur l'autre. C'est, comme toujours, un pb de hubris vs sagesse.

avatar SyMich | 

L'évaluation une fois par an, ne permet pas réellement de décider si on souhaite continuer ou non à payer, si le fait de ne plus payer ne permet plus du tout d'utiliser le logiciel en question.
On se retrouve condamner à payer éternellement.

avatar switch (non vérifié) | 

Dans le monde des applicatifs "Pro" et "Métier", l'abonnement est de mise depuis 30 ans.
Ce qui est nouveau est l'arrivée de ce modèle pour le grand public.
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Je paye annuellement sans broncher un service d'affichage des programmes (Tvtv) qui me permet de programmer les enregistrements depuis un boitier eyeTv.
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Rien ni personne n'impose de payer "éternellement".
Il faut évaluer régulièrement si on a toujours besoin du logiciel, s'il correspond aux besoins, s'il fait ce qu'on lui demande et nous fait gagner du temps, etc… en d'autres termes si ce qu'il nous apporte vaut la somme demandée.
Si l'éditeur du logiciel veut que son système d'abonnement fonctionne, il faut que la somme demandée soit raisonnable et être "fair play" en baissant progressivement chaque année le prix du logiciel, (baisse compensable par un plus grand nombre d'abonnés chaque année)
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Sinon, rien ne t'empêche de coder par toi-même les applications dont tu as besoin…

avatar SyMich | 

Sauf qu'un particulier a rarement besoin que son logiciel évolue en permanence avec de nouvelles fonctions. Or même si les fonctions de base lui suffisent, il doit continuer à payer des évolutions qui lui sont inutiles car sans cela il n'aura plus accès non plus aux fonctions de base.

La licence perpétuelle, permet elle, d'acheter un logiciel répondant à ses besoins et de continuer à l'utiliser sans limite de temps. Et le jour où on considère que la version plus récente dispose de fonctionnalités nouvelles qui nous sont utiles, on achète une license de mise à niveau. C'est la seule façon de réellement avoir le choix d'acheter ou pas le logiciel dont on a besoin.
Et ça contraint le développeur à imaginer des fonctionnalités nouvelles réellement utiles pour inciter les utilisateurs à payer la mise à jour. Alors que dans le systeme d'abonnement, il peut à l'extrême, ne jamais faire évoluer son logiciel. Ses "clients" sont captifs et continuent à payer pour pouvoir continuer à l'utiliser.

avatar switch (non vérifié) | 

Nous avons été très (trop) bien habitués avec les licences perpétuelles qui ont fait perdre des milliards à leurs auteurs pour cause de piratage. Que celui qui n'a jamais péché me lance la première pierre…
Les codes d'enregistrement vont perdurer (pour ceux qui tiennent à rester déconnectés) un moment, puis complètement disparaître au profit de licences en abonnement qui exigeront une connexion internet intermittente ou permanente pour vérifier la validité de la licence.
Les temps changent, et c'est tant mieux pour les développeurs.
S'ils restent raisonnables et n'abusent pas sur les tarifs, tout le monde y trouvera son compte.

avatar coucou | 

Ou pour comme ce qui se fait déjà, le système de vérification en ligne sera courcircuité, ce qui ne change rien au problème...

avatar switch (non vérifié) | 

On pourra toujours essayer de bloquer les connexions sortantes avec un outil comme Little Snitch, mais dans ce cas l'application cessera simplement de fonctionner jusqu'au rétablissement de la connexion. Il restera alors les solutions de hacking en bruteforce pour déchiffrer les requêtes vers les serveurs, ce qui ne sera pas à la portée de tout le monde.
Je me répète: c'est une question d'équilibre: si les développeurs sont raisonnables, tout le monde y trouvera son compte.

avatar SyMich | 

Les licences perpétuelles n'ont jamais fait perdre des milliards. Plusieurs études sur le sujet ont conclu que plus de 90% des utilisateurs de logiciels "piratés" n'auraient de toutes façons jamais acheté le logiciel en question.
Et de toutes façons, de ce point de vue, l'abonnement ne change rien. Il suffit de voir le nombre de "cracks" que l'on trouve pour la plupart des logiciels en abonnement pour les utiliser sans aucune souscription (avec comme seul inconvénient, la plupart du temps, que ces versions ne reçoivent pas les mises à jour et doivent être régulièrement ré téléchargées pour bénéficier de la version la plus récente)

avatar switch (non vérifié) | 

Les moyens et/ou l'intention de payer ne changent rien à l'affaire: quand quelqu'un utilise une application piratée, c'est une perte pour le développeur en termes de droits d'utilisation.
La prochaine étape arrive: avec une connexion fibre de 200 Mb/sec ou plus, on va voir fleurir des applications hybrides: un simple "lanceur" qui se connecte à x serveurs pour charger dynamiquement le code nécessaire en ram, ou plus banalement des web-apps qui sauront combien de personnes utilisent l'application simultanément. Les idées ne manquent pas !
Les "Kracks" à l'ancienne qui modifient le contenu du paquet de l'appli ou inscrivent un sérial dans un fichier invisible seront du passé (nostalgie quand tu nous tiens…).
Il faudra désormais essayer de faire des dumps de la RAM (chiffrée) et dont les données téléchargées seront également chiffrées et dont l'accès est protégé par la puce T2 sur les Macs les plus récents.
Un conseil: acheter un des derniers Mac sans puce T2 car dans moins 10 ans le monde des logiciels ne ressemblera plus du tout à ce que nous connaissons aujourd'hui.
Mais une chose est quasi-certaine: les logiciels seront en abonnement.

avatar leboisjoli | 

Ici c’est 50€ par an, le prix d’un logiciel professionnel, je me demande qui va être capable de payer une telle somme !

avatar switch (non vérifié) | 

50 € par an est un tarif très bas dans le monde des logiciels "Pro" et "Métier" dont le tarif habituel est entre 250 à 300 € par an.
Je pense que cette application vise un marché plus large, mais dans le "grand public" un tel tarif est clairement abusif.

avatar Shralldam | 

Tout est en train de basculer vers ce modèle. À partir d’un moment, ça ne pourra plus tenir. L’accumulation de sommes – mêmes modiques – répétée mensuellement ne peut que conduire à des problèmes. C’est une bulle qui finira par éclater.

avatar pat3 | 

@Shralldam

"C’est une bulle qui finira par éclater."

+1 et aussi d’accord avec l’idée que l’abonnement a besoin d’un certain équilibre pour être intéressant pour l’abonné, que la plupart des éditeurs ne respecte pas.

avatar Trillot Bernard | 

Pour moi pareil, je pense que c'est de l'arnaque et je ne peux imaginer de payer tous les logiciels de cette façon. C'est acceptable seulement pour les logiciels en phase de démarrage des premières années pendant lesquelles, le développement des fonctionnalités est important.

Les abonnement finissent par peser très lourd.

Heureusement il y a des réactions d'éditeurs qui s'engouffrent dans la brèche, Affinity Photo par exemple.

avatar Kounkountchek | 

Je pense, comme beaucoup d'autres apparement, que le prix de l'abonnement est trop élevé.
Je suis utilisateur de Capo depuis la V1 et j'ai payé mes licences autour de 30/40€, par version plus la version iOS je crois dans les 5€.
donc du coup j'ai du payé en tout et depuis au moins 6 ans l'équivalent de 80€, donc autant je comprends que l'abonnement est intéressant pour lisser les revenus du développeur, autant je ne vois rien qui justifie de multiplier au minimum par 2 ou 3 le cout d'utilisation pour le client.
Et c'est vraiment ça qui m'embete: l'abonnement pourquoi pas? mais pas si ça me coute du jour au lendemain beaucoup plus que ce que je payais, là je dis non.
D'ailleurs Adobe est souvent pris comme exemple de reussite d'abonnement, mais si on calcule, l'abonnement Adobe CS ne doit pas couter beaucoup plus cher que le cout d'une licence plus les mises à jour annuelle (qui étaient proposées jusqu'à il y a quelques années).
Là j'ai la désagréable impression, avec chaque bascule d'un logiciel vers l'abonnement, que je me fais avoir et que ça va me revenir beaucoup plus cher, sans raison apparente.
Du coup je vais rester avec mes licenses de Capo, en tout cas pour un bon moment.

avatar Bruno de Malaisie | 

Plus ça va, plus je me tourne vers les applications natives.
Au lieu de Bear Pro ou Evernote, je choisis Notes;)

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