Audirvana Plus à l'écoute du MQA et du streaming audiophile

Anthony Nelzin-Santos |

Avec sa dernière mise à jour majeure, Audirvana Plus se place au carrefour des évolutions de l’industrie musicale. Le logiciel prend désormais en charge le MQA, le nouveau format qui passionne les foules audiophiles, et intègre toujours mieux les services de streaming « haute fidélité », au moment même où Spotify teste une nouvelle formule lossless. Alors que ces évolutions sont complexes et parfois contraires, il était grand temps de poser quelques questions à Damien Plisson, le développeur mélomane d’Audirvana Plus.

Damien Plisson.
Damien Plisson.

Le MQA, « mauvais pour la musique » ?

Créé par le fabricant anglais Meridian Audio, le MQA n’est pas qu’un nouveau codec, mais une chaîne complète de production. Une chaîne qui commence avec le master, la source originale de l’enregistrement audio, dont la traçabilité doit être dûment assurée. Cette démarche est centrale : MQA signifie « qualité master authentifiée ».

Dans le meilleur des cas, l’encodage est réalisé immédiatement après l’enregistrement, ou à partir du master ou d’une copie certifiée dans le cas d’un ancien enregistrement. Le résultat doit être validé par l’artiste ou ses représentants, l’ingénieur du son, ou bien le producteur, pour recevoir l’estampille « MQA Studio ».

À la lecture d’un fichier MQA Studio, les dispositifs compatibles affichent un témoin bleu, qui signale « que le son que vous entendez correspond parfaitement à ce qui a été joué dans le studio lors de l’enregistrement ». S’il n’a pas été validé, ou qu’il provient d’une source à l’origine douteuse, le fichier doit se contenter de l’appellation « MQA » et d’un témoin vert.

« MQA tient vraiment à ce que le son enregistré soit le son entendu », explique Damien Plisson, « et craint que les fichiers soient modifiés et le son dégradé ». De la station d’encodage au studio d’enregistrement jusqu’au lecteur certifié dans votre salon, chaque maillon de la chaîne MQA est donc strictement contrôlé. Or « la communication de MQA a été mauvaise au début » indique le développeur d’Audirvana Plus, « ils ne voulaient rien expliquer. »

La lecture de fichiers MQA dans Audirvana Plus 3 (remarquez le témoin vert). Image MQA.
La lecture de fichiers MQA dans Audirvana Plus 3 (remarquez le témoin vert). Image MQA.

Le spectre du retour des verrous numériques, avec l’appui du Warner Music Group, n’est pas allé sans provoquer des remous dans la communauté audiophile. « MQA est mauvais pour la musique », dit ainsi le responsable marketing de Linn, « c’est une tentative de prise de contrôle de la chaîne de fournisseurs ». C’est que de la station d’encodage au studio d’enregistrement jusqu’au lecteur certifié dans votre salon, chaque maillon de la chaîne MQA est soumis au paiement de royalties.

Comme Schiit et d’autres fabricants de composants hi-fi, Linn refuse donc de prendre en charge MQA. Les plus narquois rappellent que le dernier codec mis au point par Meridian Audio, le Meridian Lossless Packing, n’a pas sauvé le DVD-Audio. D’autres plus pragmatiques ont « attendu de voir », comme le dit et l’a fait Damien Plisson, et ont vu plusieurs boutiques spécialisées (HighResAudio, 2L, Onkyo Music) et services de streaming (Tidal) adopter le MQA.

Le MQA, un « origami musical »

Surtout, les créateurs du MQA se sont mis à communiquer de manière plus assurée. Sans revenir sur le modèle économique du système, ils se sont prêté au jeu des conférences et des sessions d’écoutes, et publié des explications détaillées reposant sur des piliers techniques solides, une approche assez rafraîchissante dans un domaine où l’audiophile est souvent pris pour un idiophile.

La prise en charge de MQA impose toujours de « payer une licence », comme le dit pudiquement le développeur d’Audirvana Plus, et passe par l’intégration d’un « binaire compilé ». Seule cette boîte noire aux secrets jalousement gardés est capable de déplier l’« origami musical » des fichiers MQA, pour reprendre les mots de Bob Stuart, le cofondateur de Meridian Audio.

Sans entrer dans des détails techniques qui dépassent largement le cadre de cette introduction, disons que l’astuce consiste à stocker des données sous le niveau de bruit de fond. Les données de différentes bandes de fréquences d’une source de haute résolution sont successivement « pliées », c’est-à-dire compressées et placées là où ne réside que du bruit. Le pliage s’arrête lorsque l’encodeur atteint 44,1 kHz, l’échantillonnage d’un CD, ou 48 kHz.

Une explication sommaire des « plis » successifs qui forment l’« origami musical ». Bob Stuart donne des explications plus détaillées sur le site de Stereophile.

Le signal échantillonné à 44,1 ou 48 kHz reste lisible par n’importe quel dispositif. À en croire MQA, il serait même d’une qualité supérieure à celle du signal équivalent provenant d’un CD, grâce au travail de rééchantillonnage et de correction des erreurs temporelles réalisé au plus près de la source. Il faut toutefois un décodeur certifié, comme Audirvana Plus, pour déplier l’« origami » et reconstituer un fichier de haute résolution.

Le résultat ne correspond pas « parfaitement à ce qui a été joué dans le studio lors de l’enregistrement » : le travail d’« optimisation » de la source et le processus de « pliage » sont de facto destructifs. MQA assure toutefois que cette destruction touche des informations inaudibles et donc inutiles, un constat partagé par de nombreux journalistes spécialisés, ainsi que par Damien Plisson :

Sur un petit nombre d’enregistrements des toutes dernières années, pour ne pas être limité par la qualité d’enregistrement, je n’arrive pas à entendre la différence entre un fichier lossless provenant de chez Qobuz et le fichier MQA équivalent provenant de chez Tidal. […] L’approche psychoacoustique du MQA peut rappeler celle du MP3, mais on a vraiment fait d’énormes avancées en 20 ans : ce qui est supprimé par l’encodage MQA, c’est vraiment ce que l’on n’entend pas.

Le MQA, pour faciliter le streaming haute-résolution

Le jeu en vaut la chandelle, puisqu’un fichier MQA contenant presque autant d’informations musicales qu’un fichier lossless 24/192 de 45 Mo pèse moins de 20 Mo. Voilà qui pourrait résoudre le problème de bande passante auquel est confronté le streaming haute-résolution, qui limite énormément l’utilisation de l’offre Sublime+ de Qobuz aux toutes meilleures connexions. « C’est la raison d’être de MQA », dit Damien Plisson, la raison pour laquelle Tidal l’a adopté si rapidement.

Or Audirvana Plus est tout autant un gestionnaire d’audiothèque qu’une interface pour ces deux services de streaming, Tidal et Qobuz. « Il y a deux catégories d’utilisateurs d’Audirvana Plus », explique le développeur : « d’un côté des utilisateurs généralement plus âgés, qui possèdent du matériel d’écoute traditionnel et collectionnent les fichiers ; et de l’autre des utilisateurs plus jeunes, qui écoutent plus souvent au casque et ont l’habitude du streaming ».

Audirvana Plus 3.
Audirvana Plus 3.

« Que l’on écoute depuis sa bibliothèque ou depuis un service de streaming, c’est la même chose pour Audirvana Plus » : qu’il provienne d’un CD ou de Qobuz, qu’il soit au format MP3 ou au format MQA, le fichier reçoit les mêmes traitements et bénéficie des mêmes algorithmes. Le but de l’application, offrir la meilleure qualité sonore, n’a pas changé, mais l’application elle-même a changé, suivant les besoins de ses utilisateurs et les évolutions du marché musical.

Alors que le streaming est désormais la première source de revenus de l’industrie, et qu’il convainc jusqu’aux plus audiophiles avec de nouvelles offres que le MQA promet de faciliter, que va-t-il advenir d’un lecteur de bureau comme Audirvana Plus ? « Audirvana Plus n’est pas un composant hi-fi », explique Damien Plisson, « mais vous permet de transformer votre ordinateur en meilleur composant hi-fi possible. » L’application continuera donc à évoluer avec cet objectif en tête : elle pourrait arriver un jour sur Windows, ou plus probablement intégrer des protocoles réseau comme l’UPnP et recevoir un ravalement de façade.

Audirvana Plus 3 vaut 77 €, ou 41 € si vous possédez une ancienne version, mais peut être testé gratuitement pendant quinze jours. L’acquisition d’une licence permet de recevoir des coupons pour un mois d’essai à Qobuz Hi-Fi et trois mois d’essai à Tidal Hi-Fi. Enfin, sachez que vous pouvez télécharger gratuitement quelques fichiers MQA, ainsi que les fichiers « qualité CD » et « sans perte » équivalents, chez 2L.

avatar skizoboy | 

Je ne saurais pas faire de déclaration d'amour assez brûlante à cette application, du coup en un mot: MERCI!

avatar prommix | 

Un merci à 150 euros!

avatar skizoboy | 

Je n'aime pas mettre mes possessions en avant, mais même à ce prix, Audirvana est de loin le maillon le moins cher de ma chaîne audio.
Le câble USB entre mon ordinateur et mon DAC vaut plus que cela, pourtant Audirvana fait une différence plus importante que des composants 10x plus chers.
Aussi rien ne me force à passer à la version 3 pour le moment, je sauterai le pas quand une fonctionnalité me manquera, en attendant le streaming ne m'intéresse pas le moins du monde.

avatar MarcMame | 

@skizoboy

"Le câble USB entre mon ordinateur et mon DAC vaut plus que cela"
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L'audiophile dans toute sa splendeur...
Remarquable !

avatar macfredx | 

@MarcMame

Je m'étais fait la même réflexion... ?

avatar skizoboy | 

Je n'en tire aucun orgueil, c'est juste qu'à ma grande surprise j'ai pu entendre des différences entre des câbles USB, plus qu'entre les cables d'enceintes qui sont pourtant une obsession bien plus répandue chez les audiophiles.
À l'aveugle, j'arrive à identifier 7 fois sur 10 mon câble wireworld contre un câble no-name. Intellectuellement l'explication technique du fabricant me laisse dubitatif, mais enfin le but étant de se faire plaisir, peu importe le flacon, non?

avatar MarcMame | 

Etant ingénieur du son depuis pas loin de 30 ans, permet moi d'être sceptique.
Ceci étant dit, chacun brule son fric comme il l'entend, surtout s'il procure du plaisir.

avatar skizoboy | 

Si j'en crois le vendeur et la notice, un câble très rapide et blindé permet de reduire les corrections du signal à l'entrée du DAC au niveau du controlleur USB; corrections qui induisent du jitter et des problèmes de timing.
De fait ce que j'entends moi, c'est une meilleure lisibilité de l'image spatiale. Les résonnances sont plus naturelles, les balais sur les batteries jazz sont plus propres... c'est subtil mais je le perçois.

Après je me dis que tout n'a certainement pas besoin d'arriver aux enceintes en temps réel, un simple buffer pourrait tout régler, mais je n'ai pas vraiment les compétences techniques pour en juger, du coup je me fie à mes oreilles.

avatar MarcMame | 

@skizoboy : "un câble très rapide"
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Rien que cette ineptie, ça devrait te mettre la puce à l'oreille.

Le jitter et les pb de timing sont strictement la même chose.
Le jitter EST un pb de timing et les câbles n'ont rien à voir là dedans.
Quant à croire qu'un cable qui transporte des 0 et des 1 est capable de différencier le son des balais du reste, ça n'engage que celui qui l'affirme. Malheureusement c'est également affirmer qu'une copie informatique qui passe par le même protocole et le même cable serait bourrée d'erreurs, ce qui serait plutôt ennuyeux tu ne penses pas ?

Et je te rassure, des buffers, il y en a à tous les étages.

avatar skizoboy | 

Non ce n'est pas une ineptie, tous les câbles USB ne sont pas égaux du point de vue bande passante théorique max.
Certes ils ont tous une bande passante au moins égale au minimum imposé par la norme à laquelle ils répondent, mais physiquement un câble peut tout à fait avoir une bande passante bien supérieure à ce que supportent les contrôleurs.
Par exemple je me souviens que le top de gamme de Wireworld il y a quelques années, excédait les 10Gbps, et on ne parlait encore que d'USB 2.0.

avatar MarcMame | 

@skizoboy : "plus qu'entre les cables d'enceintes qui sont pourtant une obsession bien plus répandue chez les audiophiles."
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N'oublions pas le sens des cables pour que les électrons aillent dans le bon sens.... ;)

avatar mimot13 | 

@Marc Mame
"L'audiophile dans toute sa splendeur...
Remarquable !"

Ah oui ? Un quelconque argument pour étayer cette opinion..? Je sens ici surtout un mépris bien affiché et qui ne fera pas avancer le sujet très loin. A priori on devrait plutôt se demander pourquoi quelqu'un dépense plus de 80 € pour un câble USB ? Et si on a une expérience sur le sujet, alors il faudrait en parler avec des arguments convaincants.
On peut faire une expérience audio qui semble totalement irrationnelle, à première vue en tout cas et qui pourtant confirme une différence à l'écoute de différents câbles.

Question analogue à celle du type de transmission utilisée dans une voiture entre le moteur et les roues ? Toutes font la même chose mais pourtant ne sont pas toutes identiques.
Un ingénieur de la physique des matériaux pourra certainement expliquer les différences des matériaux utilisés, isolants, cuivre-argent etc.. et des traitements appliqués, qui entrent dans la constitution de ce type de câble et leur influence sur le résultat en bout de chaine ?
Des différences il y en a, il suffit de faire cette expérience d'écoute pour s'en convaincre. Ce qui ne veut pas dire qu'elle sera forcément meilleure ! Un pro de l'audio a-t-il une meilleure écoute qu'un musicien ou qu'un "audiophile" ? Non pas forcément, il a simplement ses habitudes et ses répères..les siens.
Il faudrait aussi prendre en considération l'échelle du marché sur lequel se situe ce type de câble USB pour expliquer le prix relativement élévé.

De toute façon une chose est sûre : on arrivera jamais à mettre tout le monde d'accord sur ce sujet, qui lui dure depuis des lustres.

NB : Combien coûte un "simple câble TB3" de quelques cm chez Apple..? D'une marque à l'autre ils sont identiques ? J'ai des doutes. En fait non, même pas.

avatar cv21 | 

Belle réussite et bravo au développeur !

Sinon côté enregistrement, je trouve que le label 2L a "un style" d'enregistrement parfois subtil, merci à eux également, plutôt que de livrer des mix propres, techniquement nickels (...trop compressés...) mais sans "âme".

Sur le MQA, si Meridian a un bon savoir-faire dans le domaine du numérique, cette marque propose du matériel "audiophile" haut de gamme depuis fort longtemps, Linn est un concurrent et voisin de Meridian sur ce marché de niche (à écouter peut-être également les enregistrements de Linn).

Côté studio, je ne voyais rien "en MQA" à part 2 ou 3 labels, en consultant votre lien, il y a tout de même universal et Warner, merci pour l'info.

avatar occam | 

Merci à MacG et particulièrement à Anthony pour cet excellent article, et merci à Damien Plisson pour son merveilleux travail.

Je profite de cette actualité, si Damien Plisson nous lit, pour enregistrer un vote en faveur de l'intégration de protocoles de réseau UPnP dans une prochaine version d'Audirvana. J'observe que nombre d'audiophiles migrent leur audiothèque sur serveur NAS. Quant à la station audio de prédilection, le Mac Mini, elle semble en voie d'extinction.

Et si Damien Plisson trouvait le temps — denrée rare, je sais — d'expliciter un peu plus l'évolution technique d'Audirvana sur son site, il serait plus aisé de répondre à nombre d'utilisateurs de la version précédente pourquoi l'upgrade est à la fois nécessaire et indispensable.

avatar umrk | 

Damien Plisson est tout simplement génial, son appli est formidable !

avatar deltiox | 

Je suis un possesseur heureux d'Audirvana mais ne vois pas l'intérêt de passer à la nouvelle version, n'utilisant pas MQA

avatar Biking Dutch Man | 

@deltiox

Pareil pour moi, Audirvana est fantastique mais sur le principe, je n'ai pas envie de subventionner les développeurs d'une technologie vache à lait que je n'utilise pas!

avatar jordan155 | 

Au final quelle est la difference d'ecoute entre un fichier en qualité MQA et un fichier flac Hi-Res 24 bits 96khz ?

avatar mimot13 | 

@jordan155 :
Pas négligeable sur papier bien sûr. Ayant un certain temps utilisé les deux, je n'ai pas constaté de différence notable à l'écoute. Après ça dépend aussi du matériel avec lequel on a fait l'écoute. Seul avantage déjà évoqué est que le MQA consomme nettement moins de Mo. Ce qui pour l'auditeur nomade (en 4G notamment) sera un gros avantage.

NB : j'ai surtout constaté qu'en fait le facteur le plus important sur le sujet est la "qualité intrinsèque" de l'enregistrement effectué, sans trop de tripatouillages si possible. Le reste est un peu du luxe. Les anciens enregistrements remastérisés en 24/96 khz ne gagnent en qualité d'écoute qu'à la marge, en fonction de la source disponible aussi, sauf cas tout à fait exceptionnel.

avatar kafy28 | 

Il est vrai qu'aujourd'hui la mode du HD ou Studio Master attire les requins prêts à vendre de faux fichiers HD (conversion de fichier CD 16bits/44,1KHz en 24bits/96KHz) au prix élevé des fichiers Studio Master et qu'un label certifiant la provenance directe du fichier peut être intéressant.
Je ne suis pas certain que Studio Master est un label.

Même si les formats 24bits / 96KHz et autres apportent un plus, pour différentes raisons (rejection de fréquences parasites d'échantillonnage, ...), ce n'est pas la plus importante pour la qualité de restitution.
A mon sens le vrai problème aujourd'hui concerne la compression dynamique réalisée en studio.
Que ce soit un fichier CD, Studio Master ou avec le label MQA, on ne dispose d'aucune information sur la compression dynamique réalisé. Et une grande partie de la qualité de restitution se joue sur cette compression dynamique.
Je vous invite à vérifier les écarts qui peuvent exister suivant des versions d'un album :
http://dr.loudness-war.info

On peut remarquer que la plupart des albums disposant d'une faible compression dynamique (en vert = bieeennnnnn) sont souvent des fichiers convertis à partir d'albums vinyl.

La compression dynamique était "justifiée" il y a 40 ans par la place limitée du CD, il fallait donc diminuer le nombre d'informations à enregistrer et la compression dynamique a été une réponse mais aujourd'hui, un fichier Studio Master qui est amené à être acheté sous forme de fichier ne justifie plus une telle compression.
Conclusion, pour optimiser le coup de production, je soupçonne les labels de ne pas faire deux version de fichier (un avec une forte compression dynamique pour le CD et un avec une faible compression dynamique pour l'achat en fichier Studio Master).

Le monde de l'audio devrait un peu s'inspirer de son cousin home-cinéma qui a depuis longtemps adopté des certifications sur la qualité d'enregistrement de l'image et du son.
Le home-cinéma a depuis longtemps aussi adopté les corrections numériques de son et d'image (ce qui fait tout l'intérêt du numérique).
L'audiophile reste trop souvent sur des principes anciens de "bit perfect" ou "restitution parfaite de ce qui a été enregistré", sans prendre en compte tous les maillons qui transforment obligatoirement le son à la maison (raisonnance de la pièce d'écoute, système imparfait ....).

avatar occam | 

@kafy28

Vous avez raison de poser la question : Studio Master n'est certainement pas un label de qualité standardisé. C'est une étiquette commerciale qui désigne, chez certains producteurs ou distributeurs, la plus haute définition disponible.
Le premier à l'utiliser, à ma connaissance, est Linn.
http://www.linnrecords.com/linn-what-is-a-studio-master.aspx
Qobuz semble avoir repris le terme.

Linn spécifie que tous ses Studio Masters sont mastérisés sur 24 bits. L'échantillonnage à 88.2, 96 ou 192 kHz correspond, chez Linn, à celui de l'enregistrement d'origine effectif, ce n'est donc pas de l'upsampling ou du padding artificiel, comme sur trop d'autres boutiques « audiophiles ».

J'ai un léger désaccord avec votre analyse concernant la compression dynamique.
Ayant travaillé dans des studios il y a 40 ans, à la fin de l'âge du vinyle, je puis certifier qu'il n'y a plus guère de format audio numérique souffrant d'une plage dynamique *effective* aussi intrinsèquement faible que le disque vinyle. Le combat de l'ingénieur du son, à l'époque, était d'exploiter au maximum cette plage dynamique restreinte. On y prenait le plus grand soin, en exploitant toute la panoplie des trucs et astuces. Cela s'entend encore aujourd'hui.

L'avènement du numérique offrit une explosion inimaginable de la plage dynamique disponible. Mal maîtrisée aussi. Mais ni sur DAT, ni sur CD, la compression dynamique n'était à aucun moment conditionnée par des considérations d'espace. Les « loudness wars » furent d'abord la conséquence de la concurrence entre stations de radio commerciales. Le désastre MP3 — tel qu'il fut pratiqué, pas tel qu'il fut conçu à l'institut Fraunhofer — alluma le deuxième étage de la fusée.

Désastre paradoxal, causé uniquement par des décision commerciales, car en termes de pure dynamique, le plus humble CD « Red Book » est capable d'emblée d'une plage effective supérieure aux meilleures platines de studio analogiques.

avatar kafy28 | 

Merci pour vos précisions et le partage de votre expérience.

Je vais creuser la question concernant la plage dynamique.

avatar MarcMame | 

@kafy28

"La compression dynamique était "justifiée" il y a 40 ans par la place limitée du CD, il fallait donc diminuer le nombre d'informations à enregistrer et la compression dynamique a été une réponse mais aujourd'hui, un fichier Studio Master qui est amené à être acheté sous forme de fichier ne justifie plus une telle compression.
Conclusion, pour optimiser le coup de production, je soupçonne les labels de ne pas faire deux version de fichier (un avec une forte compression dynamique pour le CD et un avec une faible compression dynamique pour l'achat en fichier Studio Master)."
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- Il y a 40 ans le CD n'existait pas.
- Tu fais la confusion classique entre compression de dynamique et compression de données ce qui prouve que tu n'es pas capable de faire la différence.
- Conclusion : tu n'y connais rien mais tu en parles longuement avec l'aplomb de l'expert de bistrot.

avatar kafy28 | 

- Il y a 40 ans le CD n'existait pas.
Pardon de ne pas avoir pris le temps de rechercher la date exacte de l'introduction du CD.

- Tu fais la confusion classique entre compression de dynamique et compression de données ce qui prouve que tu n'es pas capable de faire la différence.
Je suis très ouvert à toute information me permettant d'apprendre sur n'importe quel sujet.

- Conclusion : tu n'y connais rien mais tu en parles longuement avec l'aplomb de l'expert de bistrot.
Bravo pour cette leçon de savoir vivre et cette manière si ouverte d'aborder un débat.

avatar MarcMame | 

@kafy28 : "Je suis très ouvert à toute information me permettant d'apprendre sur n'importe quel sujet."
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Si c'était le cas, tu ferais ton apprentissage avant de poser ta conclusion.

"Bravo pour cette leçon de savoir vivre et cette manière si ouverte d'aborder un débat."
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Quand ça revient sur le tapis tous les 3 mois, il n'y a plus de débat depuis longtemps.

avatar kafy28 | 

Je partage ce que je sais ou croie savoir et si je me trompe, je suis heureux d'apprendre, et il est souvent nécessaire de partir sur des erreurs pour que le débat puisse avoir lieu et avancer.
Est-ce que mes rares commentaires sur ce site vous ont irrités ? J'en suis désolé. Mais je suis certain que mes échanges n'ont jamais été dédaigneux
Malheureusement, des réactions comme la votre deviennent souvent la norme dans les forums et autres espaces de discussions anonymes.
C'est triste.

avatar occam | 

@MarcMame
@kafy28

Puisque vous avez cru nécessaire de passer un savon râpé à un lecteur inoffensif de MacG qui ne vous en demandait pas tant, et dont on pouvait aisément éclairer la lanterne sans le bousculer avec votre charme coutumier, vous avez droit à quelques précisions.

Le CD n’existait pas il y a 40 ans, dites-vous.

S’il est exact que la *commercialisation* du Compact Disc n’a débuté qu’il y a 35 ans, en 1982, le prototype fonctionnel en a été présenté et une démonstration faite par Philips à Eindhoven, le 8 mars 1979, il y a 38 ans pile. (À la différence du « Red Book », il n’était encore que sur 14 bits effectifs, et le diamètre physique était de 115 mm au lieu des 120 mm finalisés.)
http://www.philips.com/a-w/research/technologies/cd/beginning.html

Plus encore. Sony avait déjà fait une démo publique de son disque audio numérique à lecture optique en 1976, il y a 41 ans.
Le compte est bon.

Puis-je vous rappeler que 1977, il y a 40 ans, est aussi l’année de l’introduction par Sony du PCM-1, le premier module d’enregistrement numérique transportable et accessible au consommateur.
https://www.sony.net/Fun/design/history/product/1970/pcm-1.html
J’y ai fait mes premières passes d’armes en audio numérique.

La conflagration déclenchée par le Sony PCM-1 est analysée par le vénérable J. Gordon Holt dans un article publié par Stereophile en avril 1979 (les tests et la publication demandaient du temps, à l’époque):
http://www.stereophile.com/asweseeit/240/#OOwjUow0AZp3HWiT.97

Holt y écrit, entre autres :
« If audio perfectionists can be persuaded that, like it or not, that digital sound is the accurate sound, they will embrace the new medium almost overnight. If that happens, the impact on the whole consumer audio field will be immense, for the current "state of the art" invariably sets the standards by which lesser components are judged. With a universal reference standard for program source, phono cartridges, amps, and preamps that don't replicate that sound will soon fall by the wayside. …

If Joe Blow audiophile has a digital playback unit and the same ancillary equipment as his favorite tester, he will be in a much better position to compare what he hears with that the tester hears. There will be far less opportunity for hype-type bullshit in audio testing, and a rapidly-diminishing demand for testers who can't really hear all that well but claim to be hearing differences that aren't there at all.

The result of this would be the most drastic move toward unification of effort that the audio field has ever witnessed. And the result of that would be our first glimpse of the Holy Grail at the end of the rainbow: Truly realistic reproduction of music would be within our grasp at last. »

avatar macfredx | 

@occam

???

avatar MarcMame | 

@occam : "Le CD n’existait pas il y a 40 ans, dites-vous."
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Oui et vous pouvez bien me sortir la genèse du numérique à travers les âges ça n'y change pas grand chose au postulat de départ à part étaler un peu plus de confiture.
Et si on débattait du code morse pendant qu'on y est ? analogique ou numérique ?

avatar papalou | 

"La compression dynamique était "justifiée" il y a 40 ans par la place limitée du CD, il fallait donc diminuer le nombre d'informations à enregistrer et la compression dynamique a été une réponse "

Comme le suggère Occam ci-dessus, vous faites un contresens. La compression de dynamique n'a rien à voir avec la compression de débit numérique, et donc rien à voir avec la place sur le CD.
Le CD est un support PCM, c'est à dire que l'intégralité de l'information échantillonnée en numérique est présente, et avec 16bit, on a sans problème 60dB de plage dynamique en laissant encore très loin le bruit de quantification (le bruit intrinsèque d'un échantillonnage numérique) ou le bruit blanc de bas niveau destiné à la masquer. Le vinyle peinait à dépasser les 30dB...

La compression de dynamique est un souci qui est indépendant du support (numérique comme analogique) même si elle a été en grande partie permise par la généralisation d'une chaîne de production numérique. Il s'agit juste d'écraser au maximum le signal audio pour qu'il tienne dans une plage de gain réduite. Comme le "son" de beaucoup de radios FM.

avatar Biking Dutch Man | 

@kafy28

Excellent post, absolument, finalement voilà encore un avantage des vinyls si le master n'est pas digital et bidouillé!

avatar areayoko | 

Non mais le vieux vinyle okay (et encore vu que ça vieillit assez mal et requiert des soins importants, sans compter le cout), mais la mode des vinyles actuels, on repassera :)

avatar areayoko | 

c'est parfaitement parfait toussa.

avatar Anje | 

Je me pose juste une question sur l'argument "audiophile" posé dès le départ :« le son que vous entendez correspond parfaitement à ce qui a été joué dans le studio lors de l’enregistrement ».
A quel moment ? A l'enregistrement ? Au mix ? Au mastering ? Re mastering ? à toutes ces étapes ?

Sachant que le son va être après mixé, et encore plus certainement masterisé (voir remasterisé) avec tout les risques de pertes de qualité que ça peut engendrer (surcompression, perte de dynamique, etc...). Sachant que ça peut être entendu sur du matos de qualité variable, le côté vérouillage sur tout la ligne de la validation me parait un peu fumeux. Surtout une excuse pour toucher des royalties...

Après sur l’intérêt de réduire la taille des fichiers OK, après pour les ayatollah de l'audiophilie je pense que c'est un combat de niche...

avatar occam | 

@Anje

Encore une fois, il faut éviter les amalgames.
« Audiophile » est un terme tellement galvaudé qu'il n'a plus aucun sens. Il faudrait l'éviter.
(Je plaide coupable de l'avoir parfois utilisé, même ici, pour faire court, mais je n'aurais pas dû.)

La fidélité de la restitution par contre est le combat constant de tout ingénieur du son, depuis le premier disque de Berliner et le premier cylindre d'Edison.

Je ne connais pas d'argument « audiophile ». Par contre, la phrase que vous proposez, « le son que vous entendez correspond parfaitement à ce qui a été joué dans le studio lors de l’enregistrement » est explicite : à l'enregistrement.

Cela définit donc bien le cadre et l'environnement acoustique. Mais ce qui vaut pour des solistes (en vocal ou en instrumental, peu importe) ou pour de très petits ensembles, devient de plus en plus complexe — et sa restitution, de plus en plus approximative — à mesure que le nombre de sources sonores augmente et que celles-ci interagissent.

Et même les sources en apparence « simples » n'ont rien d'évident. Quand je travaillais en studio ou à la radio, un des tests les plus cruels pour de nouveaux micros ou de nouvelles enceintes était d'enregistrer la voix de la secrétaire ou du concierge, que tout le monde connaissait. Test de fidélité de restitution sonore autrement plus révélateur que l'enregistrement d'un ensemble que vous n'avez jamais entendu sur scène, dans une salle où vous n'avez jamais mis les pieds.

Et je ne parle pas d'instruments synthétiques enregistrés à la sortie, de "concept albums" dont les participants n'ont jamais joué ensemble live et qui ne se retrouvent qu'en virtuel, au montage des pistes, etc.

D'autre part, parmi les enregistrements les plus intéressants, il y a ceux qui créent leur propre environnement acoustique de toutes pièce. Il n'est don pas question de restitution ou de reproduction, mais de re-création. Il faut donc veiller à bien préciser, en termes techniques, les paramètres acceptables pour des environnements et des conditions spécifiques.

avatar Anje | 

"Par contre, la phrase que vous proposez, « le son que vous entendez correspond parfaitement à ce qui a été joué dans le studio lors de l’enregistrement » est explicite : à l'enregistrement."

Cette phrase fait partie de l'argument marketing de MQA et me dérange car je sais bien que le produit fini ne reproduira jamais exactement ce qui a été joué dans le studio car il aura été travaillé dans les différentes étapes de mix/master. Donc à un moment de la chaine on perd l'info originale. Est-ce cela que MQA veut encadrer (en gros c'est validé par les gens qui enregistrent, produisent à tout instant ?)
Je comprends l'impératif de l'ingé son qui cherche la résitution la plus fidèle, et c'est bien de vouloir s'assurer que le son enregistré est conforme, mais à un moment on va s'en éloigner d'une façon ou d'une autre je pense.

C'est pour ça que cet argument de MQA me parait un peu trop évasif.

avatar occam | 

@Anje

Je vous répondais sur le principe.

En ce qui concerne le buzz marketing MQA, c'est clairement une affirmation gratuite. Ce n'est pas sérieux. Nous sommes bien d'accord.

Ce qui est dommage, car ce genre de boniment entame la crédibilité de tous les acteurs qui y participent. Or on y trouve des gens dont la réputation technique n'est plus à faire, à commencer par Bob Stuart, un grand monsieur. C'est pourquoi je ne comprends pas qu'il se prête à ce genre de baratin.

avatar cv21 | 

J'utilise la même méthode ! Pour tester un autre micro de reportage que celui que j'utilise (et continue d'apprécier) j'ai enregistré la voix de mon père.
L'argument son comme au studio me semble dans l'absolu absurde, rien ne vaut ses oreilles en direct ! Le mixage fait partie de l'œuvre enregistrée et il est étonnant d'entendre des trucs des années 60 sonner de façon . plus douce que des enregistrements actuels trop compressé s à mon goût. Sinon le but du mqa consiste à répondre au besoin de son hd pour du streaming. La démarche me semble louable même si je préférerais un format universel.

avatar papalou | 

"A quel moment ? A l'enregistrement ? Au mix ? Au mastering ? Re mastering ? à toutes ces étapes ?"

Tout pareil. Si l'argumentation proposée peut avoir un semblant de sens pour de la prise de son classique voire jazz (encore que, connaissant le chaîne de travail actuelle…), cela ressemble à de la poudre de perlimpinpin (expression très à la mode ;-)) pour le reste.

avatar Le Gognol | 

@papalou

Oui je suis bien d'accord. Et d'ailleurs même dans le cas d'un enregistrement d'instruments acoustiques, il n'y a aucune solution pour l'entendre chez soi tel que l'ingénieur du son l'a entendu au studio sans disposer du même équipement d'écoute. Et en fait ce n'est pas un problème en soi ou réellement souhaitable. C'est justement l'intérêt des différents traitements appliqués au son de donner l'illusion à l'auditeur, quelque soit son matériel, d'avoir un rendu optimal et fidèle à l'intention d'origine.

Pour revenir à l'argument avancé par cette société c'est une pierre de plus dans le champ des embrouilles et enfumages marketing pour flatter les clients, auxquels participe aussi à mon avis l'application Audirvana, dont je ne dénigre pas totalement l'intérêt mais dont les vertus me semblent largement surestimées.

avatar areayoko | 

Je pense qu'il faut être honnête. Elle ne sublime pas le son.
Mais elle permet de gérer le Flac, l'AAC naturellement, bien mieux qu'un iTunes.
C'est le FooBar du mac quoi. (en un peu mieux).
Les autres trucs DSD et Cie, ça reste un marché de niche (qui lui même est déjà dans un marché de niche), la plupart des gens écoutant leurs mp3 dans vlc, si ce n'est pas sur youtube ... Reste Spotify et son Ogg 320.

Gestion du ReplayGAIN
Gestion des plugins AudioUnits, pour les plugins de correction room, c'est utile
Correction du volume via isotope (ça c'est quand même la classe)
Je n'utilise pas mais intégration, Qobuz, Tidal et Cie, quand même
On va pas cracher dans la soupe

Et tout cela très facilement
Je vois pas comment ont pourrait lire un fichier numérique plus simplement
A part en investissant dans du matos valant ....

avatar marc_os | 

« chaque maillon de la chaîne MQA est soumis au paiement de royalties. »

Voilà la vraie motivation des instigateurs de ce machin.

Quant à prétendre que ça améliorera la qualité des fichiers en 44kHz, c'est vraiment prendre les gens pour des « idiophiles ».

Et croire qu'ajouter des DRM qui ne veulent pas avouer leur nom rendra l'industrie honnête, c'est être vraiment naïf !

De toute façon, ces royalties, au final ce sont les auditeurs qui paieront de toute façon !

avatar umrk | 

Merci à occam pour ses contributions, c'est très intéressant.

avatar jacobinet | 

Comme à l'accoutumée, c'est un plaisir de le lire. Merci.

avatar dito | 

Pas vraiment emballé par cette nouvelle mouture d'Audirvana, bien que possesseur très satisfait de la version précédente. D'après ce que je lis les fichiers MQA sont dotés de DRM ; je vais me contenter de la version actuelle et continuer avec mes fichiers HiRes de Qobuz (même si ça prend plus de place sur DD) et le streaming de Qobuz (formule basique oui oui) qui passe par audirvana sur mon Mac mini branché sur Un Dac lui meme branché sur ampli.

avatar Pobla Picossa | 

Je suis curieux de connaître comment ont été "calculés" les 41 euros pour la mise à jour en V3.
Audirvana est un logiciel vendu cher, et pour le prix on pourrait espérer des mises à jour un peu plus abordables (je n'ai pas dit "gratuit") pour les clients fans du produit.

Je profite également pour dire au développeur qu'il y aurait des efforts à faire au niveau du champ de recherche, minuscule, donnant des résultats difficilement exploitables. Une évolution de ce côté m'aurait encouragé à passer à la V3 mais là, je passe mon tour.

J'attends la version Lossless de Spotify avec impatience.

avatar pagaupa | 

Houlla! Les experts sont de sortie! Et ça flingue!
Quelle belle communauté! Heureusement que la musique adoucit les moeurs!
Bref! Tout ça pour des générations nourries au mp3! De la confiture aux cochons...

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