Adobe présentera son Creative Cloud « 2014 » le 18 juin

François Tsunamida |

Adobe s’apprête à annoncer des nouveautés importantes pour sa suite Creative Cloud (CC) le mercredi 18 juin. « Everything new is new again » (« Chaque nouveauté est à nouveau neuve »), prévient l’éditeur qui est avare en informations. Il n’a évoqué que la présentation de nouvelles applications pour ordinateurs ou pour terminaux mobiles, ainsi que des nouveautés matérielles. Malgré ces informations limitées, il semble que les nouveautés soient conséquentes, car les services marketing d’Adobe ont fait feu de tous bois ces derniers jours pour faire connaître l’évènement.

Outre Facebook et Twitter, la nouvelle a été reprise par de nombreux sites ayant des activités dépendant de l’écosystème d’Adobe (blogueurs, formateurs, sites spécialisés sur telle ou telle application de la CC…). La présentation sera retransmise en streaming sur le site d’Adobe.

Parmi les rumeurs qui courent sur l’évènement, il y a Lightroom 6 qui sortirait début septembre. Une récente et importante baisse du prix du logiciel ainsi qu'une mise en ligne par erreur sur Amazon.de d’un livre concernant une nouvelle version de Lightroom sont à l’origine de ces supputations.

Des utilisateurs dans les forums rêvent d'une annonce concernant un assouplissement peu probable de la politique commerciale d’Adobe. Ce dernier ne propose ses logiciels qu'en « location » sous la forme d’un abonnement mensuel ou annuel — hormis quelques très rares exceptions, comme Lightroom, mais pour combien de temps ? De nombreux utilisateurs reprochent à cette politique commerciale son coût à moyen terme plus élevé que l’achat traditionnel des logiciels (lire : Office 365 et Creative Cloud, des nuages qui peuvent coûter cher). Ils critiquent aussi l’impossibilité de choisir les logiciels auxquels on souhaite s’abonner (à part Photoshop CC et Lightroom qui bénéficient d’une offre spéciale). Et d’une façon plus générale, ils s’inquiètent de leur dépendance accrue envers Adobe comme l’incident récent empêchant une connexion aux serveurs, et donc l’utilisation des logiciels, l’a mis en exergue (lire : Une panne du nuage d’Adobe bloque des utilisateurs).

Traditionnellement à chaque nouvelle version de sa suite de logiciels, Adobe met en avant les nouvelles fonctions pour tenter de convaincre ses utilisateurs d’acquérir la nouvelle version ou, depuis la CC, de s’abonner à la CC « louée » plutôt que de continuer à se servir des anciennes versions « achetées » (Adobe CS 6 ou 7…). Outre de nouvelles fonctions techniques, les utilisateurs des applications Adobe peuvent-ils espérer retrouver l’indépendance et le choix que l’éditeur a pris en otage avec le passage au modèle économique imposant un abonnement ?

Rien n’est moins sûr, car s’il est déjà arrivé dans le passé qu’Adobe renonce à une mesure ou une politique commerciale devant la grogne de ses utilisateurs, les dépenses colossales pour mettre en place et tenter de convaincre ses utilisateurs des avantages de son nouveau modèle économique sont telles que l’éditeur attendra vraisemblablement un moment avant d’éventuellement assouplir son offre. On peut rêver un retour des achats classiques de licences ou la possibilité de choisir les logiciels auxquels on souhaite s'abonner sans devoir prendre toute la Suite. Et de toute façon, ce genre d’assouplissement ne sera envisagé que si Adobe s’aperçoit qu’un nombre important d’utilisateurs ou de sociétés refusent catégoriquement le modèle « location/abonnement » et commencent à se tourner vers des solutions alternatives. Fin février, le Creative Cloud comptait 1,84 million d'abonnés.

avatar patogaz1 | 

Ce qui paraît plus facile a analyser c'est le chiffre d'affaire d'adobe en fait.

avatar John Maynard Keynes | 

@patogaz1

Ce qui paraît plus facile a analyser c'est le chiffre d'affaire d'adobe en fait.

En théorie tout est effectivement dans les rapports financier d'Adobe, mais fort peu ici s'y intéressent.

Le segment du Digital Media n'est plus du tout l'Eldorado qu'il fût et Adobe à eu l'intelligence de déployer :
* Une diversification forte en investissant lourdement sur le segment du Digital.
- Une récurrence du CC en imposant la CC qui fait que même sur une part relativement faible de la base installée Adobe obtiendra une rentabilité de bon niveau.

Qu'on le veille ou non le modèle qui a assuré la croissance de nombre des acteurs du segment Digital Media est mourant, tous passeront au modèle sur abonnement s'ils vêlent survivre.

La CC se porte très bien, Adobe a en un an fait quasiment la moitié du chemin vers les objectifs ...

Le reste n'est que vaine railleries nombrilistes :-)

avatar patogaz1 | 

Depuis l'introduction de cette offre cloud j'entends.

avatar brunitou | 

1 avec Mr Eddy et Willie Lamothe; c'est de l'abus de position dominante (e.a. popularisée grâce au piratage!) et je ne doute pas qu'ils reviendront un jour de leur arrogance.

avatar John Maynard Keynes | 

@brunitou

c'est de l'abus de position dominante

Si tu es si certain de ton fait, lance une procédure :-)

avatar oomu | 

une procédure pour abus de position dominante ne peut pas être lancée par un citoyen.

avatar John Maynard Keynes | 

@oomu

C'est bien ça et c'est ce que je voulais faire remarquer avec ironie : la notion même d'abus de position dominante n'est pas très pertinente dans ce cas, c'est une notion de concurrence pas de consumérisme.

avatar mistermicro.fr | 

Tiens je viens de découvrir qu'il y avait une CS7 ;-)

Pour l'instant je reste tant que je peux sur la CS6 a moins que les prochaines versions n'apportent une révolution, mais beaucoup d'imprimeurs et petites agences sont encore à la CS 5 donc pas d'urgence.

avatar John Maynard Keynes | 

Tiens je viens de découvrir qu'il y avait une CS7 ;-)

Grande découverte puisqu'il n'y a pas de CS6 :-)

avatar amiga500 | 

Euh si il y a une CS6.

avatar John Maynard Keynes | 

Yep il manquait un rien dans ma phrase, pour lui donner le sens que je voulais ;-)

Grande découverte puisqu'il n'y a pas de suite à la CS6 :-)

Un petit jeu de mots en fait ;-)

Mais nous sommes tous d'accord sur le fait qu'il n'y a de CS 7 et qu'il n'y en aura pas. ;-)

avatar John Maynard Keynes | 

Toujours amusé de mettre en regards toutes les victimes des forum à qui on hôte le droit inaliénable d'accéder aux logiciels dans les conditions qui leurs conviennent et les bilans trimestriels d'Adobe montrant à quel point la CC est une remarquable stratégie totalement en ligne avec les défis qu'ont à relever les éditeurs de logiciels :-)

avatar oomu | 

preuve évidente qu'on a pas le choix que les produis Adobe, c'est un marché captif.

avatar John Maynard Keynes | 

@oomu

Sur quasiment tous les marchés professionnels arrivé à maturité il y a une toute petite poignée d'outils qui sont devenus des normes de fait et qui sont quasiment inattaquables.

Au passage, le plus grand frein à une éventuelle concurrence reste le poids des habitudes et de l'aversion au changement qui est du fait des clients et non des fournisseurs.

Nous parlons ici de marché stable où les frontières ne bougent que fort peu ;-)

Et là situation est fort loin de ne valoir que pour Autodesk ;-)

avatar JoKer | 

J'ai abandonné tout Adobe et je me porte très bien.

avatar Che | 

"Tout est neuf à nouveau"...

avatar pim | 

Entre une licence perpétuelle à plusieurs centaines voir milliers d'€ et un abonnement à 20 € par mois (pour les étudiants, offre spéciale qui revient souvent) y'a pas photo ! À mon avis c'est une telle réussite que le 18 juin ils vont annoncer qu'ils continuent !!! Ceux qui pensent que ça va être l'appel à la résistance du général De Gaule vont être déçu...

avatar pat3 | 

La CC aura le mérite de faire le tri des besoins ; avec le piratage et les achats d'entreprise et d'écoles - et les tarifs éducation, Adobe à une rente de situation équivalente à celle de Microsoft (sur un marché moindre, toutefois) pour Office. Mais une bonne part des travaux d'infographie y compris pro visne t le web, où Photoshop est plus une habitude (bien ancrée) qu'une nécessité. Et là où Adobe s'était arrogée presque toute la production graphique pour le web en rachetant Macromedia (Dreamweaver et Flash), elle est aujourd'hui loin d'être dominante, avec d'une part la montée en puissance des divers codes (Php côté serveur, JavaScript côté client) et des développeurs front end au détriment des intégrateurs (de maquettes graphiques sous Photoshop), d'autre part un esthétique moins chargée qu'auparavant, et des process de développement passant de moins en moins par une maquette graphique (mockup et autres), et surtout loin d'être nécessaire, sachant que les designs de base (boutons, menus et autres), qui passaient autrefois par la case Photoshop sont tout à fait possibles via CSS on l'y aujourd'hui.
C'est la raison pour laquelle Adobe tente de pousser Muse ("restez sous Photoshop, on s'occupe du reste"), et sa solution open source (la bonne blague), Brackets, en espérant d'une par garder les CS users (ça, ce sera facile, ils sont accros), d'autre part attirer les codeurs (là, c'est une autre paire de manaches, vu la culture ambiante de ces derniers, très peu enclins à se laisser enfermer dans une chapelle, et très versatiles dans le choix de leurs outils).
Enfin, des tas de logiciels très fonctionnels commencent à mieux faire que Photoshop/Illustrator des trucs légers, animés et tout aussi esthétiques pour le web.

Reste les graphistes pour le Print, et là, il faudra aussi rester très agressif sur les prix, on a vu avec Quark qu’une hégémonie peut se retourner très rapidement. Ça reste un point fort d'Adobe, mais ça peut stagner en volume, voire se réduire.
Même si Adobe a bien joué le coup, il ne faut pas préjuger d'un avenir radieux.

En plus, je pense qu'il y a la place pour Photoshop killer, qui aurait une ergonomie moins absconse pour les outils principaux. Ça viendra peut être d'un logiciel pour tablette, qui passera au desktop via des palettes sur tablette ou téléphone, voire via des processus comme Continuity. En tout cas, Adobe a beau être réactif et agressif sur son marché, je ne mettrais pas ma main au feu sur son avenir à dix ans.

avatar John Maynard Keynes | 

@pat3

Sur ce qui concerne le web au sens large, je t'invites à voir la stratégie que développe Adobe sur le segment Digital Marketing qui est en forte croissance et qui représente déjà une part très conséquent de son CA.

Pour le reste tu avances un peu vite sur la monté en puissance des concurrents à nombre de produit de la CC, tout comme la mort depuis longtemps annoncée d'Office ne vient pas, les normes de faits ont la peau épaisse ;-)

Tant de gens veulent la mort de MS ou Adobe ... mais entre ses rêves et la réalité ;-)

avatar Almux | 

…Tu m'ôtes les mots de la bouche! :D

avatar pat3 | 

Plein de fautes, désolé, le correcteur auto fait des siennes et IMPOSSIBLE D'ÉDITER SES POSTS SUR IPAD !!! (ça va là, je l'ai dit assez fort?)

avatar NestorK | 

Attention, je vais donner un chiffre. Je pari que 99% des râleurs (ouais, 99%) n'ont jamais payé une putain de licence adobe de leur vie. Si si. Et c'est les mêmes râleurs que chez Office.

Ben oui. Mavericks est gratuit, puis Page aussi (qu'on piratait avant, mais ça s'était avant). Alors payer un abonnement pour faire du traitement de texte ou de la retouche photo ? Mais ca va pas la tête ?

Ca me fait marrer ces gens qui claquent 800 euros en iPhone tous les ans mais qui braillent dès qu'il faut sortir 150 balles l'année pour Photoshop ou 70 pour Office. Pas crédibles les mecs.

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