Clavier et souris sans-fil Macally

Vincent Absous |
Le sans-fil est à la mode et après avoir testé dans un précédent laboratoire le couple formé par le clavier et la souris Bluetooth Apple, nous nous sommes attelé à un autre test : celui du clavier rfkey et celui de la souris optique rfmouse de Macally. S'il s'agit cette fois encore de périphériques sans fil, le Bluetooth n'est pas de mise. La technologie employée n'en est pas moins fondée sur l'utilisation d'ondes radio.

Le nom même des produits (rfkey ou rfmouse) laisse entendre qu'ils ont été conçus par Macally comme un ensemble. Ils ne sont pourtant pas vendus dans un même coffret. En soi, cela ne pose aucun problème. Là où l'on peut toutefois exprimer un vrai regret, c'est au déballage : la souris et le clavier viennent tous deux avec leur propre base et il est tout simplement impossible d'utiliser, par exemple, la souris sur la même base que le clavier. C'est idiot, tout simplement. Macally aurait dû faire en sorte qu'un seul port USB du Mac soit monopolisé. Le résultat est simple : là où le clavier et la souris filaires Apple requièrent un port USB sur le Mac ou l'écran (la souris se branchant sur le clavier), l'ensemble Macally en monopolise deux.

Quant à l'alimentation des produits, elle se fait par quatre piles, deux pour le clavier (contre quatre pour son équivalent Bluetooth chez Apple), deux pour la souris. Six piles sont livrées avec les deux appareils : deux piles classiques pour le clavier et quatre piles rechargeables pour la souris. Différence de traitement un peu surprenante. Pourtant, on se rend vite compte que la chose, dans le cas de la souris, est bien étudiée. En effet, le périphérique de pointage consomme beaucoup. Pendant les trois semaines où nous l'avons utilisé, intensément il est vrai, il a fallu procéder à deux reprises au changement des batteries. Macally a ainsi bien fait les choses : pendant qu'une paire de piles est utilisée, l'autre est placée dans la base radio, en train de se recharger. On regrettera donc que le constructeur n'ai pas eu la même très bonne idée pour le clavier.

Les accessoires sont blancs, tout blancs. Évidemment, le constructeur s'est accordé au diapason d'Apple. Ils ne jureront pas ainsi avec un iMac ou un iBook. Il en sera différemment avec un Power Mac G5, mais la Pomme elle-même ne se pose pas de question sur ce sujet.

La souris








La souris n'adopte pas le profil bas des souris Apple, loin de là. Elle est au contraire toute en rondeurs, et ne serait le nom "Macally" qui apparaît dessus, on pourrait facilement la prendre pour un mulot made in Redmond. Contrairement à d'autres souris sans fil, notamment celle d'Apple, elle ne donne absolument pas un détestable sentiment de lourdeur, bien au contraire. C'est une souris pour droitier, pas de doute là-dessus. Les gauchers souffriront d'une inclinaison vers la droite qui ne peut convenir vraiment à leur main. Les droitiers, eux, apprécieront sa prise en main, très agréable, incontestablement. Sur le flanc gauche, un revêtement "anti-dérapant", une légère incurvation permettent de placer définitivement le pouce. La main placée dessus, l'utilisateur n'aura plus qu'à actionner les doigts, rien d'autre. La précision du pointeur nous a semblé meilleure que celle de la souris Bluetooth Apple.

Comme toujours sous Mac OS X, l'utilisation de la souris ne nécessite pas l'installation du logiciel pilote. Dans les faits, il suffit de brancher la base au Mac, de placer les batteries dans la souris, pour que la souris soit immédiatement prise en compte par le système. Le bouton droit et la molette de défilement seront alors opérationnels. L'installation du pilote permet de personnaliser le comportement de la souris, ce qui peut s'avérer utile toutefois.



Le pilote de la souris n'est pas accessible depuis les Préférences Système. Il faut aller chercher le logiciel dans le dossier Applications. Quel que soit le modèle de souris ou de Trackball connecté, le programme le reconnaît automatiquement et offre accès aux réglages idoines. L'utilisateur peut alors préciser les conséquences d'une pression sur les boutons gauches ou droits, sur la molette ou le défilement de cette dernière. Pour chacun des deux boutons, il est possible de lui demander de cliquer une fois (action évidemment par défaut), de double-cliquer, de cliquer droit ou gauche, de verrouiller le clic (comme s'il on ne relâchait pas le bouton) ou alors d'utiliser le mode "Touche" qui permet de simuler l'appui d'une touche du clavier par la pression sur le bouton en question). Par ailleurs, l'utilisateur peut encore demander d'ouvrir d'une pression sur le bouton droit ou gauche son courrielleur, son navigateur Internet ou toute autre application. Il est enfin possible de préférer que l'un de ces deux boutons entraîne dans le butineur l'accès à la page antérieure ou à la page postérieure de l'historique. On s'en doute, la plupart du temps, on laissera le bouton droit émuler le clic droit, le bouton gauche émuler le clic gauche.

L'installation du pilote sera surtout utile pour définir le comportement de la roulette de défilement. S'il est possible de régler là aussi la vitesse de ce dernier (le pilote en cela remplace alors le réglage depuis les Préférences Systèmes), c'est surtout la possibilité de définir une action lorsqu'on appuie sur cette molette qui peut être intéressante. Les mêmes options sont proposées que pour les autres boutons. On peut ainsi demander que la pression émule le double-clic. Malheureusement, la roue est résistante et la pression devra être forte. C'est dommage.

On le voit donc, l'installation du pilote n'a rien d'essentiel. On pourra s'en passer, ce sera autant de ressources épargnées.

Le clavier








Si l'apparence de la souris, si son ergonomie nous ont vraiment séduit, il n'en va absolument pas de même du clavier. Bien loin de là. Habitué au clavier Apple qui occupe peu de place, nous avons été tout d'abord surpris par les dimensions du périphérique. Les touches sont en fait très largement entourées de plastique. Évidemment, en la matière, on s'habitue aussi à cela. Pour autant, ce à quoi on ne s'habitue pas, c'est au fâcheux sentiment d'avoir face à soi un méchant morceau de plastique. Les touches sont résistantes et la frappe est vraiment plus fatigante que sur le clavier Apple. Pire, elles sont petites, trop petites. Basculer en majuscules n'entraîne l'allumage d'aucune diode. Résultat : si l'on n'a le nez sur le clavier lors de la frappe, une erreur de manipulation peut faire qu'on va saisir toute une chaîne de caractères en capitales.

Macally a eu la très mauvaise idée de déplacer le pavé des quatre touches directionnelles en "T" et de le remplacer par une roulette de défilement grossière et par quatre touches trop dures qui permettent, la première, de recharger la page Web en cours, la deuxième et la troisième, de revenir en arrière ou d'avancer dans la navigation, la quatrième de revenir à la page d'accueil. Pourquoi avoir placé ce pavé ici ? Pire, les quatre touches directionnelles, maintenant placées en bas, à droite du clavier, perdues au milieu du repose-mains, sont devenues quatre minuscules boutons, qu'il est très difficile de presser. Revenir, par exemple, à un endroit précis d'un texte qu'on est en train de saisir, n'a plus rien d'aisé ni de rapide. C'est idiot.



Les touches multimédias, qui fonctionneront si on a installé le pilote, n'améliorent pas l'impression d'ensemble. Le clavier propose en effet cinq touches librement programmables. On affectera à chacune un programme particulier. Six autres touches, très facilement reconnaissables, permettent, elles, de piloter complètement une application multimédia, telle iTunes. (titre suivant ou précédent, pause, avance rapide, etc.) Une septième touche permet de lancer un enregistrement (mais pas avec iTunes). Enfin, les deux dernières touches concernent Internet. La première lance le logiciel de courrier électronique, la seconde le navigateur.

L'emploi de ces touches est intéressant, mais fera doublon avec celui des touches de fonction que nombre d'utilisateurs ont déjà paramétrées et qu'un logiciel comme Keyboard Maestro permet de personnaliser très finement. Mais encore une fois, ce qu'on regrettera surtout dans le cas de ce clavier, c'est son aspect vraiment plastique. L'ensemble fait finalement penser à un jouet. Autant la souris est une réussite, autant le clavier est décevant.

Le sentiment final est que Macally n'a pas réfléchi à une vérité essentielle. Lorsqu'on passe au sans-fil, c'est le plus souvent en changeant à la fois la souris et le clavier. Le fabricant aurait dû proposer, comme le font Microsoft ou Logitech, un vrai coffret composé d'une base unique, et de deux périphériques dont on aurait eu le sentiment qu'ils étaient faits pour fonctionner ensemble. On aura donc peut-être intérêt à laisser le clavier dans le linéaire du magasin. La souris en revanche est une acquisition judicieuse.

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