FreeHand MX

La redaction |
Les logiciels dédiés à l'illustration et au dessin sont désormais nombreux sous Mac OS X. Et pour cause, le Mac, plateforme privilégiée des graphistes et illustrateurs, se doit d'offrir un choix à ces derniers. Si l'Illustrator d'Adobe est l'outil le plus utilisé, Freehand MX, de Macromédia sait séduire nombre de professionnels.

L'installeur donne le ton : une animation Flash fort bien faite permet d'entrer une seule fois son numéro de série et d'installer ensuite au choix l'un des composants ou la suite complète Studio MX.



L'interface

Premier prix d'ergonomie pour une interface sobre et fonctionnelle. Les raccourcis claviers sont personnalisables et les principaux logiciels déjà en mémoire comme ceux d'Illustrator et même de toutes les versions d'XPress ! Même remarque pour les barres d'outils que l'on compose à son gré et qui se fixent sur les bords.

La fenêtre de travail est bien dégagée, avec une barre d'outils et une rangée de panneaux attachés ensemble. D'autres barres d'outils sont disponibles et on peut les personnaliser comme les raccourcis-clavier. Un simple clic sur le nom d'un panneau fermé provoque son ouverture, on organise son espace de travail à souhait en combinant les panneaux les plus utilisés. Il n'est par contre pas possible de mémoriser la position des barres et panneaux.

Le panneau essentiel se nomme "Objet", il se comporte comme une liste de propriétés que l'on compose à son gré : chaque propriété livrant alors ses divers attributs dans le même panneau, sous forme d'onglets quand ils sont nombreux comme pour l'extrusion par exemple. On n'est ainsi pas encombré de propriétés vides et inutiles, et on peut en plus y ajouter plusieurs attributs de même type, comme deux filets superposés par exemple. La puissance et la simplicité de ce système sont bluffants. C'est dans le même panneau que l'on choisira ses effets qui vont de la classique ombre portée à des torsions et multiplications en miroir dont l'usage semble plus anecdotique. Parmi les effets, signalons les dégradés réglables par plusieurs poignées pour aller plus loin que le simple linéaire-radial, et la transparence très complète également.



Les angles des rectangles peuvent recevoir des valeurs différentes dans chaque direction (voir exemple), soit deux valeurs par angle, à l'horizontale et à la verticale. Quand on connaît la difficulté de gérer les rectangles à coins arrondis de son principal concurrent, ça laisse rêveur.



La gestion de la couleur, intuitive et complète, est un modèle du genre. La palette "Teintes" permet de créer visuellement de nouvelles couleurs à partir des demi-teintes de la couleur sélectionnée.

L'outil "connecteur" simplifie les organigrammes en conservant un lien paramétrable entre deux objets, et en les suivant dans leurs déplacements. Les liens créés bénéficient bien entendu de la richesse des tracés et peuvent se voir appliquer nombre de filets superposés et effets en tout genre.

La gomme vectorielle complète le cutter en permettant de découper plus largement des surfaces, ou d'effacer une partie d'une figure en quelques coups de souris.



Le pinceau est lui aussi largement paramétrable et peut conjointement recevoir différents effets et formes. Il se crée grâce à un article de menu, récupérant au passage les éléments sélectionnés. Ensuite, on l'applique à n'importe quel trajet, toujours à l'aide du panneau "Objet".

La gestion des masques est originale puisqu'on coupe le sujet pour le coller dans la figure qui sert de masque. Une poignée permet alors de déplacer le sujet dans son masque, on peut aussi y coller d'autres sujets et la palette transformation distingue en option le masque de son contenu.

Pour qu'un texte suive un tracé, on sélectionne les deux (le texte et le tracé) et on les associe. À partir de là, l'objet constitué par le tracé et le texte possède deux propriétés dans la palette "Objet", un texte et un filet : limpide.









L'extrusion

Depuis la disparition d'Adobe Dimensions, nombreux étaient ceux à espérer retrouver ce précieux outil intégré à Illustrator. C'est donc Macromedia qui nous l'a apporté en premier.
Chaque tracé peut être extrudé avec de nombreuses options éditables telles que les points de fuite que l'on peut aligner sur ceux d'un autre tracé extrudé, l'éclairage, des effets de torsion, de rotation à base de profil collé dans le panneau idoine, mais aussi le type de surface générée (maille, surfaces ombrées,?) et le niveau de complexité des objets créés.
Après extrusion, le tracé de base reste éditable et la mise à jour assez véloce. En ce qui concerne le texte, le jugement est un peu plus nuancé : on peut effectivement modifier un texte extrudé, mais pas de façon aussi naturelle. Il faut sélectionner l'outil texte au préalable pour qu'apparaissent enfin les propriétés de texte dans la palette "Objet". Étrange. Il est dommage qu'on ne puisse pas réaliser plus simplement des extrusions en rotation autour d'un axe, et qu'il faille pour cela copier un tracé et le coller dans la bonne position.

Un outil "Perspective" et une grille de perspective paramétrable conviendront à ceux qui recherchent une fausse perspective rapide à mettre en oeuvre, les textes ne peuvent pas en tirer partie sauf à être convertis en trajets et le programme ne conserve pas en mémoire la position initiale, si bien qu'on est tenu de placer les éléments directement à la bonne place sous peine de fausser complètement la perspective.








De très nombreuses options de gestion de trajets sont disponibles, par exemple la simplification des trajets donne des résultats assez satisfaisants, le trapping entre plusieurs éléments est également paramétrable, mais on remarquera aussi les effets d'extension de trajet, d'application de divers type de 3D, de multiplication des formes.








Images importées

FreeHand MX travaille en étroite collaboration avec les autres logiciels de la gamme, les images importées seront au choix incorporées dans les fichiers ou liées. Un bouton dans FreeHand MX et dans Fireworks MX permet de passer les images à traiter d'un logiciel à l'autre. Les éléments importés peuvent être rassemblés comme dans un logiciel de PAO, un état très complet accompagnera le tout.




La collaboration avec Flash MX est tout aussi évidente et FreeHand MX exporte les illustrations directement à ce format mais propose aussi de créer directement des animations et de les visualiser dans une fenêtre dédiée. Il convertit automatiquement en calques certains effets comme le fondu (morphing), dispose les textes sous forme de trajets sur des calques distincts? Un bémol quand même : quand on se retrouve avec de très nombreux calques, on regrette qu'il n'y ait pas de possibilité de les grouper dans des dossiers à la manière de Photoshop par exemple.


En conclusion, malgré quelques imperfections comme une certaine difficulté à afficher les sous-menus d'outils et quelques incohérences au niveau de l'extrusion, FreeHand MX est résolument sur la bonne voie, celle qui pourrait faire oublier Illustrator. Après quelque temps au guidon, on ne peut qu'être séduit par ce nouvel opus très réactif, simple et ouvert.

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