Des anecdotes sur la conception de l'iPhone

Florian Innocente |


D'anciens membres d'Apple ont raconté à Fast Company quelques anecdotes sur la genèse des iPhone et iPad, en particulier l'illustration des niveaux de confidentialité qu'Apple imposait à ses employés, même lorsqu'ils devaient travailler sur le même produit. Des témoignages qui sont extraits du petit livre, "Design Crazy", vendu 1,49€ sur l'iBookstore.

L'article rappelle d'abord quelques éléments connus. Le fait notamment qu'Apple a d'abord travaillé sur une tablette puis a décidé de s'orienter vers un téléphone, avant de revenir sur son projet initial, une fois l'iPhone sorti. Ou encore, que l'une des deux équipes assignées à la conception de formats possibles pour cet iPhone, avait testé un iPod mini doté d'une roue tactile servant de cadran de numérotation.


Steve Jobs plaisantant juste avant de révéler l'iPhone

Nitin Ganatra, ancien directeur de l'ingénierie d'iOS (aujourd'hui directeur exécutif chez Jawbone), se rappelle le prototype initial de l'iPhone : « Ça ne ressemblait pas à un téléphone. C'était un appareil de la taille d'une tablette, avec ce gros câble qui allait se brancher à un Mac. Dans un coin de cet écran, il y avait l'interface du téléphone ».



En mars dernier, Ars Technica a publié des photos qui ressemblent à cette description

En 2003, avant ces travaux sur un téléphone tactile, Apple réfléchissait à la manière d'intégrer un PC dans une tablette, explique Doug Satzger, ancien de l'équipe de design industriel. Lors d'une réunion, ils discutèrent des usages possibles du multitouch, comme de simuler une page que l'on tourne ou de faire un zoom dans une image. Un prototype fut réalisé une quinzaine de jours plus tard. Son collègue, Duncan Kerr, avait appliqué « une surface tactile à un écran posé sur une table et relié à une tour ». Cet "iPad branché à un PC" était riche de promesses, mais difficile à concrétiser à ce moment-là, surtout d'une manière qui réponde aux critères d'Apple.

« C'était à la fois un iPad sans être un iPad » résume Jon Rubinstein « C'était très cool, mais insuffisant. Du coup, cette technologie s'est retrouvée dans l'iPhone ».

Le véritable développement de l'iPhone débuta en 2005, conduit par une petite et discrète équipe. L'utilisation d'un écran tactile n'était pas à l'époque une évidence, comme l'ont montré les expériences menées dans l'équipe de Tony Fadell à partir d'un iPod mini. Puis, Apple acheta la société FingerWorks spécialisée dans le multitouch et Scott Forstall conduisit la seconde équipe ("P2") chargée de réfléchir aussi à la forme que pourrait prendre ce téléphone.


Un brevet déposé par Apple pour un iPod avec cadran téléphonique

Apple aime le secret, elle l'impose à ses employés, avec des niveaux d'accréditation différents, même à l'intérieur d'un groupe. Plusieurs participants au projet iPhone n'ont ainsi découvert le produit dans sa plénitude qu'à son lancement par Steve Jobs. Pendant que le studio de Jonathan Ive oeuvrait sur les formes de l'iPhone, les équipes logicielles de Scott Forstall travaillaient avec toutes sortes de simulateurs grossiers.

« On savait que l'on n'aurait pas le véritable matériel avant longtemps » raconte Ganatra « Nous avions développé un simulateur qui tournait sur un Power Mac G5, et isolé autant que possible les parties logicielles qui pouvaient fonctionner sans le reste de Mac OS.

Lorsque ça fonctionna, nous nous sommes dits : 'prenons le Mac le plus merdique qu'on puisse trouver', parce qu'on savait que nous aurions des problématiques de performances qui étaient occultées par cet ordinateur avec son super processeur.
 »

Pour simuler autant que faire se peut un iPhone, les ingénieurs choisirent le Power Mac G3 blanc bleu, le plus ancien à pouvoir faire fonctionner OS X. Plus tard, l'équipe reçut les composants destinés à l'iPhone, mais pas encore dans leurs (petites) tailles définitives. Ce kit de développement matériel, un Freescale MX-31 occupait la moitié d'une table avec une antenne modem et un écran relié.

À ce stade, les connaissances sur le produit étaient extrêmement compartimentées entre les équipes de Forstall et de Ive. « On s'est retrouvés à faire deux interfaces utilisateur » se souvient Andy Grignon, le manager du projet iPhone. « Il y avait cette interface incroyable que l'on pouvait avoir si l'on avait été adoubé par Steve Jobs et une autre, pourrie, utilisée pour les tests. C'est cette interface avec des boutons rouge et bleu affreux qui vous permettait de passer des coups de fil ou d'envoyer des messages. »


Une bêta du premier OS qui fut en vente avec un prototype sur eBay, en 2009

Pour accéder à la vraie interface, il fallait signer un document validé par Steve Jobs puis aller voir Scott Forstall qui intimait aux heureux élus l'ordre de n'en parler à personne pas même à leurs épouses. Cette chape de plomb confinait parfois à l'absurde, concède Ganatra. Des ingénieurs se plaignaient de ne pas avoir les mêmes droits d'accès que certains de leurs collègues alors qu'ils devaient collaborer.


L'équipe d’Ive avait réalisé des écrans factices de système pour imaginer l'iPhone autour. Notez la forme des icônes de signal réseau sur ces maquettes, révélées lors du procès avec Samsung, et datant de 2006…

« J'allais dans une pièce où l'interface définitive était préparée, puis j'allais voir l'autre équipe d'ingénieurs pour qui je dessinais sur un tableau un croquis avec les proportions de l'interface. On a procédé ainsi pendant plusieurs jours, jusqu'au moment où Scott est allé dire à Steve que ce serait certainement mieux si les personnes chargées d'intégrer la fameuse interface pouvaient la voir en vrai… »

Le secret sur ces développements ne fut pas complètement levé pour autant entre les membres de l'équipe de Forstall. Grignon raconte un cas extrême où deux ingénieurs travaillaient côte à côte pour déboguer le code, tout en étant séparés par un rideau, l'un avait le prototype grossier, l'autre un iPhone dans une forme plus aboutie…
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avatar Anonyme (non vérifié) | 
@BeePotato "Par exemple sur de nouveaux produits, tentés de reprendre cette interface (au moins au départ) pour essayer de ne pas perturber les utilisateurs (ce qui, à mon avis, est une mauvaise approche)." Oui mais je parlais d'influence envers les autres OS, pas au seing du même ... "La plupart des environnements de bureau sortis pour Linux peu de temps après Windows 95 (pour la raison que j'ai exposée ci-dessus). " Peut être effectivement mais pour moi c'était plutôt des themes sous Linux .. Pour faire "comme si" :-) Et on peut pas dire que c'était réussi souvent ... juste un amusement et je pense pas que ça ai influencé beaucoup les distributions proposées a cette époque.
avatar Anonyme (non vérifié) | 
@BeePotato " « et d'ailleurs le succès de windows ce n'est que des coups pourris et de la chance .... » Principalement, oui." je serai plus nuancé mais je te rejoins quand même .. MS a été pistonné des le départ par IBM , personne ne peut nier ça. Je vous met à dispo une architecture et vous signe un contrat pour l'OS. Parallèlement je fais le choix de la modularité eu autorise le clonage des machines. BINGO pour MS : un parc de machine illimité avec un contrat béton ... Manque plus qu'à inonder le marché. BOn, avec tout ça suffisait de pas être trop mauvais pour que ça fonctionne. Mais là encore les erreurs de jeunesses , les erreurs de conceptions passent mieux dans ce cas de monopole qu'ailleurs, les clients font avec et attendent que ça se tasse, là où d'autres auraient simplement coulés. Ensuite MS a quand même su s’adapter aux différents périphériques qui sont nés de ce marché ouvert. C'est pour moi le seul effort fait par MS : l'énorme boulot de fond pour que son OS fonctionne sur des centaines de machines différentes. Le reste c'est dû au monopole . Si un boite d'info avait eu la même évolution de son OS mais sans profiter du monopole elle aurait coulée en moins de temps qu'il ne faut pour le dire ... Les clients seraient aller voir ailleurs illico depuis longtemps ! EN résumé si le choix avait été possible d'emblée, MS n'en serait pas là. Une fois la pompe amorcée , plus dur de revenir en arrière pour les pro. Le client devient alors dépendant et s'en contente tant bien que mal .
avatar BeePotato | 
@ philoo34 : « Parallèlement je fais le choix de la modularité eu autorise le clonage des machines. » Euh… ça, je ne suis pas vraiment sûr que c'était un choix conscient de la part d'IBM. :) « Ensuite MS a quand même su s’adapter aux différents périphériques qui sont nés de ce marché ouvert. C'est pour moi le seul effort fait par MS : l'énorme boulot de fond pour que son OS fonctionne sur des centaines de machines différentes. » Oui, c'est ce que je tentais de souligner dans mon commentaire : il y a tout de même eu des efforts à fournir pour arriver à exploiter pleinement cette opportunité sur des années et des années. Ça ne s'est tout de même pas fait tout seul. « Oui mais je parlais d'influence envers les autres OS, pas au seing du même ... » Pareil pour moi. En gros, je pensais clairement aux environnements de bureaux pour Linux, qui ont presque tous, pendant des années, proposé des interfaces très inspirées — sur le fond comme sur la forme — de l'approche Windows 95. « Peut être effectivement mais pour moi c'était plutôt des themes sous Linux .. Pour faire "comme si" :-) Et on peut pas dire que c'était réussi souvent ... juste un amusement et je pense pas que ça ai influencé beaucoup les distributions proposées a cette époque. » Ben il faut voir à quoi Gnome et KDE, jusqu'à récemment encore, ressemblaient. À l'époque en tout cas, c'était flagrant. Il y a (heureusement) maintenant plus de divergence, avec une personnalité propre plus marquée pour chacun de ces deux environnements.
avatar Anonyme (non vérifié) | 
@BeePotato une boite qui prend un tel essor et une boite qui fini par tout écraser marque forcément la concurrence. a moins d'être un peu simple d'esprit je ne vois même pas comment tu peux nier ça. Marque sur le plan techno sur le plan commercial .... Un raz de marré ça marque. Peut être imagines tu que la seule manière d'influencer l'informatique c'est de faire une interface ergo? ... voire imaginer que la seule chose qui influence l'info c'est des conneries du genre tu mets la disquette à la poubelle pour l'éjecter .... Juste une chose garde tes majuscules pour toi et arrête le ton condescendant, tu n'a rien pour te permettre ça avec moi.
avatar Anonyme (non vérifié) | 
@Almux du calme Joe du calme.
avatar Anonyme (non vérifié) | 
@béber1 tout a fait d'accord et je pense même que le bon coup pour Apple a été de penser l'interface sans stylet, ce qui limite le boulot précis mais est amplement gérable sur smartphone.
avatar béber1 | 
plus que gérable : adapté au smartphone. L'intelligence d'Apple (ou de Jobs), ça a été -pour l'iPhone- d'aller à l'essentiel d'un appareil, en tenant compte de sa vocation, de ses fonctions et modes d'utilisations spécifiques. Un portable, c'est un mobile par essence, donc utilisable dans le mouvement, la marche. Donc je m'excuse de rappeler des évidences, mais le tactile était bien plus approprié qu'une roue tactile à la iPod, que l'utilisation d'un stylet ou tout autre outil intermédiaire entre l'utilisateur et l'action voulue directement visible sur l'écran. Et là le doigt, c'est le lien le plus direct et le plus naturel. Qui élimine le plus possible toutes les micro-coupures qu'il y a dans une action et l'obtension de son résultat Donc, tous ceux qui ont critiqué le multitouch -l'utilisation tactile quoi- en disant qu'il était un gadget n'ont pas vu que c'était LA technologie la plus adaptée dans la mobilité, et donc le choix le plus judicieux possible. Après il y a le choix du clavier physique ou tactile, ça c'est un autre problème qui appelle d'autres cohérences. Mais attention il suffit de regarder la video pour constater que le multitouch seul ne suffit pas (d'autres smartphones étaient déjà tactiles) s'il n'est pas accompagné d'une UI spécialement adaptée, qui soit intelligible et surtout agréable (une notion essentielle pour moi), avec des options claires et limitées, allant le plus possible à l'essentiel. Cela appelle un ensemble de choix drastiques et intelligents à faire au départ. Autre chose sur les reprises d'éléments plus anciens: l'important n'est pas de reprendre telle ou telle solution apportée auparavant par tel ou tel. L'important c'est de réaliser une synthèse, qui soit cohérente et pratique. Une synthèse sera forcément faite d'emprunts de toutes sortes, mais sa qualité -ou son génie- tiendra dans sa formulation globale qui parlera le plus directement à l'intelligence et à la sensibilité de l'utilisateur quel qu'il soit comme une évidence
avatar Anonyme (non vérifié) | 
@_mabeille_ une boite qui prend un tel essor et une boite qui fini par tout écraser marque forcément la concurrence. MS à tout écraser grâce au rouleau compresseur PC et compatibles . Pas par la qualité hors norme de son OS . AmigaOS était un excellent OS ! Il n'a pas survécu . Si Linux ou un autre OS avait fait un deal avec IBM au départ, MS n'existerai peut être plus ou serait juste un éditeur comme les autres . Et Ils s'en seraient sortis tout aussi bien en profitant de l'impact des ventes du matériel PC . Maintenant , ça serait peut être pire , ou peut être mieux , on ne le saura jamais . MS ne doit pas son succès seulement à elle même , on ne peut pas nier le contraire .
avatar rikki finefleur | 
BeePotato Je faisais juste remarquer que windows 2000 disposait déjà d'un clavier virtuel (que peu de gens connaissent), et d'autre part comme le dit bebert, l'interface du newton est une suite logique d'autre interface, comme le Win 95. Il existe a ce titre un site (mais je me souviens plus le nom qui reprend les historiques des interfaces de ces appareils) Croire que tout vient d'un coup est juste idiot . Sauf pour des fanboys qui eux le croient souvent. Tiens je t'invite a regarder a nouveau le film 2001 odyssée de l'espace. Qui je crois date de 1968, 1968 !. Car bp de concepts ont été créés ou vus dans des films de SF, series télé, ou des BD.
avatar Anonyme (non vérifié) | 
@philoo34 ohh bin je suis d'accord, si apple avait eu un autre dirigeant moins mégalomane et moins pingre ils auraient fait un produit accessible et ouvert .... apple prenait la place de Ms .... etc .... je suis bien d'accord.
avatar Anonyme (non vérifié) | 
@BeePotato on va resté en désaccord ce n'est pas grave.
avatar Anonyme (non vérifié) | 
je fais juste remarqué que ces grandes sentences à l'emporte pièce ne foutent que le bordel ici. Le monde de l'info est un tout plus ou moins cohérent avec des concurrents qui sont poreux. Alors se battre pour savoir qui de qui a sorti ça ou ça c'est inutile et pas très judicieux. Alors les barbus mangeur de pomme sont aussi à l'ouest que les barbu au pingouin ou au fenêtres. Alors quand un barbu attaque un autre barbus mon dieu pitié ça devient affligeant. Maintenant si ça te fais plaisir de croire que tous sauf Ms ont fait avancer l'info croit le ... tes croyances ne font pas des vérités.
avatar BeePotato | 
@ _mabeille_ : « une boite qui prend un tel essor et une boite qui fini par tout écraser marque forcément la concurrence. a moins d'être un peu simple d'esprit je ne vois même pas comment tu peux nier ça. » Je ne suis pas simple d'esprit, merci. :-) Et si tu prenais enfin la peine de lire correctement ce que j'ai écrit, tu verrais que je n'ai nullement nié ça. Simplement, je suis intervenu suite à une remarque qui affirmait que tout le monde influençait tout le monde à cette époque (spécifiquement : fin des années 70 - début des années 80). Et c'est ce que tu t'obstines à rater : on n'a pas parlé — et on ne parle toujours pas — de l'influence de Microsoft sur le monde informatique en général tout au long de son histoire. On ne parlait que de l'influence des travaux de Microsoft sur les travaux de ses concurrents lors de cette période précise. Et là, je le répète, cette influence était nulle. Effectivement, une fois que cette marque a pris l'essort qu'on lui connaît et a fini par (pratiquement) tout écraser, son influence sur le monde informatique était plus que notable — elle a été énorme. Mais ça n'était pas ce dont le commentaire initial parlait, ça n'était pas ce dont ma réponse parlait, ça n'était toujours pas ce dont mes commentaires suivants — destinés juste à te faire remarquer ton erreur sur ce point — parlaient. Merci donc d'éviter d'affirmer que je nie des choses que je n'ai jamais niées, et d'imaginer que ce pourrait être parce que je suis simple d'esprit. :-) Ce qui est dommage, c'est que j'ai décrit plusieurs fois la méthode simple qui permet d'éviter ça : lire correctement les commentaires avant d'y répondre. ;-)
avatar BeePotato | 
« Peut être imagines tu que la seule manière d'influencer l'informatique c'est de faire une interface ergo? ... » Non. Mais c'est une bonne manière, tout de même. « voire imaginer que la seule chose qui influence l'info c'est des conneries du genre tu mets la disquette à la poubelle pour l'éjecter .... » Malheureusement, cette « connerie » qui n'en est pas une n'a pas influencé le reste du monde informatique (pour la partie importante (la lune), qui est de commander logicellement l'éjection de la disquette plutôt que de la laisser faire de façon abrupte et non contrôlée via un bête système mécanique, et non pour la partie non importante (le doigt), qui n'était qu'un raccourci parmi plusieurs méthodes d'accès à une fonction importante). « Juste une chose garde tes majuscules pour toi et arrête le ton condescendant, tu n'a rien pour te permettre ça avec moi. » Si, si, pour les majuscules, tes démonstrations répétées de mauvaise lecture des commentaires sont là pour me permettre de les utiliser. Quant au ton soi-disant condescendant, je me contenterai de rappeler qu'il n'est que le fruit de ton interprétation d'écrits qui, par nature, ne transportent pas vraiment de ton…
avatar BeePotato | 
@ _mabeille_ : « Maintenant si ça te fais plaisir de croire que tous sauf Ms ont fait avancer l'info croit le ... » Si ça me faisais plaisir de le croire, en effet, je ne m'en priverais pas. Mais heureusement, ce n'est ni ce que je crois, ni ce que j'ai écrit ici. « tes croyances ne font pas des vérités. » Effectivement. C'est pour ça que je me suis limité à exposer ici des vérités et non mes croyances. :-P
avatar BeePotato | 
@ rikki finefleur : « Je faisais juste remarquer que windows 2000 disposait déjà d'un clavier virtuel (que peu de gens connaissent) » Effectivement, c'est tout ce que ta remarque à ce sujet dit vraiment. Mais c'est l'arrivée de cette remarque juste après une autre qui, elle, sous-entendait qu'iOS ne faisait que reprendre grosso-modo l'écran d'accueil d'un Windows Mobile, qui m'a conduit à penser que cette enchaînement sur le sujet du clavier virtuel pouvait vouloir sous-entendre que là aussi, son origine aurait pu être windowsienne. Désolé si ce n'était pas le sens voulu pour cette remarque. Notons toutefois que le « déjà » (dans la remarque sur le clavier virtuel) méritait bien qu'on souligne qu'en fait il était déjà un peu tard en 2000 pour dire qu'un produit de cette époque incluait « déjà » un clavier virtuel, vu l'ancienneté de ce concept. « et d'autre part comme le dit bebert, l'interface du newton est une suite logique d'autre interface, comme le Win 95. » Oui, une suite logique de plusieurs interfaces utilisateurs arrivées avant celle-là (mais donc pas de celle de Windows 95, évidemment). Comme pour la plupart des interfaces utilisateurs. « Croire que tout vient d'un coup est juste idiot . » En effet. Heureusement que je n'ai pas ce travers. :-) Ça n'empêche absolument pas de rappeler quelles sont les influences les plus probables qui ont été à l'origine de tel ou tel produit — surtout quand quelqu'un semble se tromper sur ce point, citant des produits extérieurs comme sources d'inspiration alors que des produits internes à la société et bien plus anciens sont des sources bien plus probables. ;-) « Tiens je t'invite a regarder a nouveau le film 2001 odyssée de l'espace. Qui je crois date de 1968, 1968 !. » Merci. C'est un de mes films préférés. Ayant toujours plaisir à le revoir encore et encore, je n'aurai aucune difficulté à suivre ton conseil.
avatar Anonyme (non vérifié) | 
@_mabeille_ "si apple avait eu un autre dirigeant moins mégalomane et moins pingre ils auraient fait un produit accessible et ouvert .... apple prenait la place de Ms .... " Si j'avais parlé de Bill Gates (et y'en à à dire) ta remarque aurait été pertinente , mais ce n'est pas le cas , hélas ...
avatar Anonyme (non vérifié) | 
Beepotato "Non. Mais c'est une bonne manière, tout de même." exact, c'est un tout. Les mécanos ne jurent que par les moteurs, les techniciens par la technique, les informaticiens que par le code, les matheux que par les équations... je caricature, c'est voulu mais c'est la tendance à ne jurer que par la matière que l'on estime la seule vraie-sérieuse. L'habillage, les apparences ont toujours été considérées par tous les puristes de la planète -Platon compris- comme futiles, relatives, donc faibles, secondaires et finalement négligeables. Au mieux comme un cache-misère ou un fard plus ou moins aguicheur pour attirer le chaland. On y mêle la perversité manipulatrice du marketing et on a le cocktail du parfait attrape gogo-qui-se-satisfait-de toutes-superficialités Jusqu'au Design et l'Art contemporain qui ont fait sortir l'esthétique des niches de classe et qui l'on appliqué aux produit de l'artisanat (Art Nouveau et Art Deco) et de l'industrie avec le Design. Le Design, si on veut faire un peu d'historique vient de l'italien Designo : dessein, soit projet, intention, etc. Le mot Dessin dérive de ces mêmes mots, en étant appliqué -dans une version restrictive du 18e siècle- en art comme la partie de la peinture s'appliquant aux simples projets, aux idées jetées sur le papier sans la couleur, etc... Mais le mot Design(o) a toujours conservé son sens attaché aux idées et aux concepts, et il a été développé au 20e s dans un double sens de conception et de mise en forme notamment appliqué à une certaine forme de production industrielle (Bauhaus surtout). C'est-à-dire que l'objet industriel designé devait retrouver les qualité de conception et (si possible) de fabrication des anciens produits artisanaux (où l'on peut estimer qu'une commode Louis XV est un objet design, aussi beau et parfait fonctionnellement que dans ses formes, que sur la qualité des matériaux, sa conception et sa finition d'ensemble) dans un produit industriel.
avatar béber1 | 
Ainsi, le Design moderne est devenu une discipline de conception qui s'est appliqué à un ensemble de domaines touchant aussi bien à l'architecture, que les production navales qu'un ensemble de produit industriels, comme les voitures, les appareils électroniques, etc. Dans ce sens, le vrai design ne s'attache pas qu'aux simple apparences, il s'attache à TOUS les aspects fonctionnels d'une œuvre, dont les apparences ne sont en définitives que les prolongements finaux. En archi ou en construction navale, le design tiendra aussi bien compte des contraintes dynamiques, qu'aérodynamiques, qu'aux choix des formes et des matériaux idéaux pour répondre à tous ces ensembles de contraintes mécaniques et techniques (taux pénétration, vitesse, accessibilité services/securité, etc) Bref c'est une approche globale qui prend en compte l'ensemble des aspects d'une œuvre ou d'un produit. Ainsi en Informatique, il en va de même. Et alors qu'on pourrait croire que le Design applique ne s'attacherait qu'à l'esthétique externe d'un appareil ou aux joli graphismes d'un logiciel, le design va s'appliquer là encore de la même manière, et va contraindre la partie logicielle à l'ensemble des contraintes aussi bien matérielles (écran oui, mais tactile dans le cas de l'iPhone = donc interfaces revues en conséquence et navigation/suites de fenêtrage liées, etc) qu'en mode d'utilisation. La partie electronique n'est pas exempte non plus. Ex : le 1er MBA pour lequel Apple a demandé à Intel de gros efforts afin de lui produire un C2D plus fin. Si je cite ces exemples, c'est pour montrer que le design ne s'applique pas uniquement aux formes et apparences, mais qu'il force la technique à un ensemble de contraintes en vue d'un type d'utilisation précise, correspondant au concept (designo) de départ.
avatar béber1 | 
Et dans le cadre mobile, ces contraintes design sont toutes aussi élevées, assis bien sur le plan matériel que logiciel, au point que la conception des OS et des Apps elle-même est revue de fond en comble en conséquence. "« Peut être imagines tu que la seule manière d'influencer l'informatique c'est de faire une interface ergo? ... » Non. Mais c'est une bonne manière, tout de même." Effectivement.
avatar François DUCROT | 
A la fin de la vidéo on peut voir une appli dont l'icône est une empreinte digitale et qui porte le nom de Touch !! On a de la suite dans les idées chez Apple !!
avatar BeePotato | 
@béber1 Euh… c'est pas faux. ;-) Non, sérieusement : tout à fait d'accord. Merci d'avoir écrit ça bien mieux que je ne l'aurais fait.
avatar rikki finefleur | 
Ma comparaison avec Win 95 était surtout du fait qu'en fait l'interface d'IOS n'a pas beaucoup évolué. Beber l'a bien démontré avec le Newtown. Des icones en enfilade Haut . Une barre d'action (de taches ou de dock en bas). Comme quoi après 20 ans. Peu de changement. A part des effets de transitions que l'on a ajoutés. Il y a deux sociétés qui ont fait avancer les choses dernierement - Windows Phone qui a remplacé des icones Flat par des tuiles dynamiques. - Enfin samsung dans leur dernier Notes (que j'ai pas pu tester), avec leur espèce de marguerite qui se déploie au niveau du touché du doigt. Comme on le voit Samsung qui n'était pas trop dans le soft, commence à miser de plus en plus sur les interfaces.
avatar BeePotato | 
@ rikki finefleur : « Beber l'a bien démontré avec le Newtown. » Beber ? Hé ! J'ai été le premier ici à citer le Newton ! :-) « Comme quoi après 20 ans. Peu de changement. » Oui. Pas mal de petits changements à droite, à gauche, tout de même (l'effet rebond pour le défilement, etc. — des petites choses pouvant paraître insignifiantes mais qui, toutes ensemble, contribuent à un confort nettement accru). Mais je suis bien d'accord sur le fond : l'approche globale de l'interface utilisateur a peu changé depuis le Newton. À mon avis, ça tient à deux raisons : • Le Newton avait d'emblée une interface utilisateur très réussie, bien adaptée à un environnement tactile sur petit écran (contrairement à Windows Mobile notamment, qui n'était qu'une tentative pitoyable de transposition d'une interface d'ordinateur de bureau vers un petit écran tactile). Du coup, il y avait peu de raison de changer en profondeur cette interface. • Bien que l'interface ait été (quasiment) prête il y a 20 ans, avec le Newton, c'est le matériel qui ne l'était pas. Il a fallu attendre très récemment pour avoir enfin les capacités matérielles de produire des appareils de poche (une vraie poche, pas une capable de contenir un Newton) vraiment efficaces. Du coup, ce n'est que maintenant que le matériel a rattrapé le logiciel qu'on peut sereinement commencer à explorer de nouvelles voies pour l'interface utilisateur (enfin, ce n'est que mon avis, hein). « Il y a deux sociétés qui ont fait avancer les choses dernierement » Elles les ont fait bouger. Il va falloir un peu plus de recul pour voir si ce mouvement était une avancée ou juste un départ dans une mauvaise direction.
avatar rikki finefleur | 
BeePotato tout a fait. Bien d'accord avec tes points. et desolé pour le newton. J'ai essaye de retrouver un histo de design d'interface, mais j'ai pas pu retrouver le lien. Pas grave. Par contre je commence en avoir marre du format liste que l'on voit partout :p, et format liste + flat = plus aucune identité entre les applis. C'est moche et froid. HS : Un truc qu'on oublie souvent à l’époque c'est ce qu'on appelait les bornes interactives.
avatar BeePotato | 
@ rikki finefleur : « et desolé pour le newton. » Pas de quoi — ma remarque était juste une plaisanterie. « J'ai essaye de retrouver un histo de design d'interface, mais j'ai pas pu retrouver le lien. Pas grave. » Je ne sais pas auquel tu pensais, mais ce site est sympa pour trouver des captures diverses (et assez variées) d'anciennes interfaces graphiques : http://www.guidebookgallery.org Il y a également celui-ci : http://toastytech.com/guis/indexlinks.html qui montre des captures d'écran de système plus anciens encore, dont l'Alto de Xerox (ce qui permet de se faire une idée de ce que Steve Jobs et son équipe on pu voir lors de leurs visites au PARC — et de mesurer la distance avec ce qu'ils ont créé ensuite). « Par contre je commence en avoir marre du format liste que l'on voit partout :p, et format liste + flat = plus aucune identité entre les applis. C'est moche et froid. » Pareil. « HS : Un truc qu'on oublie souvent à l’époque c'est ce qu'on appelait les bornes interactives. » Avec leurs horribles écrans tactile à la sensibilité plus que douteuse ? Et leurs logiciels à l'ergonomie en concurrence avec la qualité de la dalle tactile ? Généralement, on préfère les oublier, en effet. :-)
avatar melvyn71 | 
Apple et sont culte du secret, ça fait toujours plaisir ce type d'article
avatar Tfzero | 
Article passionnant, merci !
avatar Madalvée | 
C'est convivial chez eux.
avatar Perc3val | 
Encore !
avatar @MathieuChabod | 
Le développement de cet appareil est unique. C'est juste passionnant.
avatar R1x_Fr1x | 
Merci MacGé! Un pur kiffe cet article!
avatar Le_iPodeur | 
"prenons le Mac le plus merdique qu'on puisse trouver" C'est pas une manière de parler d'un PM G3 non mais oh !
avatar stéphane83 | 
C'est l'icône musique ios 7 :)
avatar Max:D | 
Et les points de réception du signal de iOs 7
avatar Anonyme (non vérifié) | 
Merci super article
avatar Timekeeper | 
Donc l'iPhone n'est finalement pas né de l'iPad. La tablette de Jobs aurait dû être un vrai Mac sans clavier. L'iPhone partait ensuite de zéro et a fini par hériter de *certains* travaux de la tablette, sur le tactile. Mais l'iPad actuel n'est bien qu'un gros iPhone. Si ce n'est l'interface tactile, le reste (processeur) à été développé pour l'iPhone. Si l'iPad fini par se croiser avec le Mac et qu'iOS cède sa place à un vrai Mac OS mobile, la boucle sera bouclée. IPhone > iPad > projet de 2003 enfin abouti.
avatar Jojo971 | 
@stéphane83 Pareille pour le réseau celui iOS 7 qui sait peut être que John ive a suivis une fiche de Steve jobs pour la nouvelle interface
avatar nico11090 | 
Super article !
avatar petergab | 

"si apple avait eu un autre dirigeant moins mégalomane et moins pingre ils auraient fait un produit accessible et ouvert .... apple prenait la place de Ms .... "
Impossible, le coût de production du Macintosh est bien supérieur à n'importe quel compatible MS-DOS produit en bien plus d'exemplaires.
Le système était en ROM, ce qui coutait nettement plus qu'un système chargé depuis une disquette.
D'autant que cette ROM devait être mise à jour régulièrement (chaque nouvelle machine) et partiellement (les enabler de la partie chargée). Quand Microsoft s'est imposé, après avoir pillé quelques concurrents, ils n'avait aucune interface graphique, pas besoin d'un OS en Rom pour avoir les routines pré-cablées.
Mais surtout Microsoft et son partenaire IBM venaient mettre de l'ordre dans un monde bouillonnant, mais brouillon.
Le constructeur qui dominait à l'époque (Tandy !) avait des machines bi-processeurs Z80 avec deux OS et un Unix pour son Motorola 6800 (Tandy Modèle 16). Donc pas des charlots, il y avait juste un léger écueil, claver Qwerty, codé sur 7 bits (pas d'accentués !). Et Microsoft a amené des claviers Azerty accentués, Tandy a pris le virage de MS DOS, ce qui a fait disparaitre toutes ses spécifités et avances (écran 6400 x400 qui repasse en 320 x 200, quel retour en arrière).
Apple a maintenu son cap avec le Mac, grâce aux ventes encore solides des Apple II.
Jobs avait énormément d'avance sur le matériel qu'il était possible de fabriquer, surtout à un coût raisonnable.
Il a tenté de convaincre son conseil d'administration de faire une ligne de Macintosh équipé de mémoires flash, au milieu des années 80, quelle projection d'avenir !

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