Intel doit se réorganiser vite et fort, prévient un investisseur

Florian Innocente |

Il est urgent qu'Intel se réorganise et considère l'option d'une séparation de ses activités de conception et de fabrication de ses processeurs, prévient un fonds d'investissement.

Dans une lettre vue par Reuters, Daniel Loeb, patron du fonds new-yorkais Third Point, demande à Omar Ishrak , président du conseil d'administration d'Intel, d'envisager de nouvelles et profondes options stratégiques. Third Point aurait une part dans le capital d'Intel évaluée à presque 1 milliard de dollars.

Daniel Loeb liste plusieurs dysfonctionnements au sein du fondeur. Avant toute chose, il doit régler un problème de gestion de ses ressources humaines. De nombreux designers compétents ont apparemment quitté le navire « démoralisés par le statu-quo ».

Il estime ensuite qu'Intel a perdu son leadership dans la fabrication de processeurs, au bénéfice de Samsung et du taïwanais Taiwan Semiconductor Manufacturing Co (TSMC, qui réalise les puces Ax et M1 d'Apple avec des finesses de gravure hors d'atteinte pour Intel).

Intel est également débordé par AMD sur les ventes de processeurs pour PC et centres de données ainsi que par Nvidia dans le domaine du calcul pour les applications liées à l'intelligence artificielle. Un dernier secteur en pleine expansion, dont le fondeur de Santa Clara est encore trop absent, regrette Daniel Loeb. Sans parler de son échec à jouer un rôle dans le domaine des processeurs pour smartphones, de l'abandon du développement d'une puce cellulaire et de la gifle qu'a été la présentation des puces M1 d'Apple et leur démonstration de force.

En l'absence des changements rapides, l'investisseur redoute que les États-Unis se retrouvent à quémander des processeurs de pointe auprès de fabricants asiatiques, alors même que des considérations géopolitiques rendent les relations avec ces pays compliquées.

Third Point propose aussi d'étudier une séparation des activités de conception et de fabrication. Par exemple en créant une joint-venture pour les usines de production. Loeb prend Apple et Amazon en exemples de sociétés qui dessinent leurs processeurs mais les font ensuite fabriquer par des tiers en Asie.

Intel aurait tout intérêt à trouver un moyen de conserver ces clients plutôt que les laisser s'en aller voir ailleurs. Une tâche ardue dans le cas d'Apple, tant ce dernier a noué une relation étroite avec TSMC depuis des années.

Toutefois, découpler ces usines du reste d'Intel ne se ferait pas sans mal, pondère Reuters. Parce qu'elles ont l'habitude de travailler pour répondre aux besoins précis d'Intel et n'ont peut être pas la souplesse suffisante pour proposer du sur-mesure à différents clients.

Et puis il y a le risque d'un veto des autorités américaines qui pourraient voir d'un mauvais œil ces activités vendues ou séparées avec le concours de groupes étrangers.

Third Point a néanmoins fait comprendre qu'il était prêt à proposer des candidats lors de la prochaine élection du conseil d'administration d'Intel, si ces problèmes n'étaient pas pris à bras le corps par la direction actuelle.

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avatar madmak | 

Tout ce que dit cet investisseur est une évidence pour qui connaît un peu la tech. Ce qui est étonnant est d’entendre cela d’un financier. Je suis d’accord avec ceux qui disent que cela n’aura aucun impact. Selon toute vraisemblance, Intel est mort à moyen terme. C’est très dur de survivre à la fin d’un monopole.

avatar Workke | 

Marrant c’est comme dans le monde des télécoms : séparer les activités de mobile/fixe avec les infrastructures... tout de suite ça rapporte mais sur le moyen/longterme je n’en suis pas convaincu non plus.

De toute façon la règle est simple : le cours de bourse reflète tjrs une valeurs court terme , donc toute action qui fait monter le cours est presque tûtes court-termiste.

Ce n’est ni bien ni mal, c’est la juste réalité d’un prix d’action.
‘Pour le long terme il faut regarder dans les de ses de R&D des entreprises et/ou les achat/vente/création de filliliale. Souvent ce sont des structures plus petites donc plus souples et qui permettent de tester voir ce qui va être la prochaine bâche à l’air.

Apprenez à ne pas vous faire éblouir et prenez le temps de réfléchir à comment se gère un entreprise, ça ne se limite jamais à une annonce de façade ;-)

avatar Clément34000 | 

Intel n’est plus ce que c’était et Apple a bousculé tout le monde

avatar YetOneOtherGit | 

D’un point de vue personnel je serai plus qu’heureux de voir se refermer enfin « l’accident industriel » issue du choix à courte vue d’IBM pour son PC qui a fait d’une entreprise qui était très loin d’être l’acteur le plus intéressant du secteur au début des années 80 le centre de gravité de l’industrie.

Je n’aime pas Intel, comme beaucoup, et c’était déjà le cas bien avant qu’ils soient leader.

C’est une entreprise qui s’est longtemps appuyée sur des approches de force brut :
- Celle de sa maitrise d’électronicien des semi-conducteurs
- Celle de sa puissance économique issue de sa rente de situation qui lui permit d’avoir un marketing des plus agressifs

D’un point de vue informatique ils n’ont eu qu’une période où ils m’ont impressionnés : celle où ils ont fait preuve d’une remarquable inventivité architecturale pour suppléer les limites conceptuelles du x86 avec une équipe absolument remarquable.

Pour le reste leurs colossales dépenses en R&D ont quasiment toujours débouché sur des impasses et aujourd’hui où la force brute touche ses limites depuis longtemps ils ne savent pas où aller.

Après contrairement à beaucoup :
- je ne crois pas à un effondrement rapide, l’inertie du colossal héritage est conséquente.
- je crois possible une réinvention de l’entreprise pour peu qu’une vision stratégique sérieuse advienne.

Mais croyez bien qu’une informatique débarrassée du joug de l’héritage d’Intel me ravi au plus au point et que je suis convaincu que cela de grande chance d’advenir sur la décennie qui s’ouvre.

avatar Bigdidou | 

@YetOneOtherGit

« - je ne crois pas à un effondrement rapide, l’inertie du colossal héritage est conséquente. »

Ouf, parce que je suis pas certain que quiconque ait intérêt à un effondrement rapide...

Après, ça n’a rien à voir, mais j’ai été surpris de l’effondrement récent et rapide de quelques géants alors que je ne n’imaginais pas ça possible.

avatar YetOneOtherGit | 

@Bigdidou

"mais j’ai été surpris de l’effondrement récent et rapide de quelques géants "

Lesquels ?

avatar Bigdidou | 

@YetOneOtherGit

Quelques uns.
Je vais pas te citer les classiques entreprises qui n’ont pas su prendre le bon virage technologique dans les années 2000.

Parmi les autres,GE, c’est celui qui m’a le plus surpris.
Il faut dire qu’on l’a vécu de près (ma femme y est cadre sup).

avatar YetOneOtherGit | 

@Bigdidou

"Parmi les autres,GE, c’est celui qui m’a le plus surpris.
Il faut dire qu’on l’a vécu de près (ma femme y est cadre sup)."

General Electric ne c’est pas effondrés.

Tu parles de l’opération Alstom ?

avatar Bigdidou | 

@YetOneOtherGit

« General Electric ne c’est pas effondrés. »

Elle s’est vachement affaissée, quand même alors que je l’imaginais indéboulonnable.
Et a du sérieusement couper des tas branches (finances en particulier).
Il a même été question de faire de GE medical system pour la préserver du marasme du reste.

Bref, l’idée n’est pas d’un débat sur GE, mais que tout de même des entreprise qui paraissent des leaders indéboulonnables peuvent tout de même parfois céder leur place avec une rapidité que l’on serviteur non averti n’attendait pas forcément.

Après, étant totalement incompétent sur le sujet, je te fais totalement confiance par rapport à Intel (et ça m’arrange ;)).

avatar kevin14600 | 

Perso je trouve que les processeurs stagne depuis plus de 10 ans sans réel évolution chez Intel, il attendent qu’on conçurent les détruises et bien maintenant j’espère qu’il ont de la nouveauté sous le pied

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