Limiter l'illimité dans le fixe : pour l'Arcep, c'est un grand « NON » 🆕

Mickaël Bazoge |

Mise à jour 16/07 — Signe du gros malaise au sein du Conseil national du numérique, l'organisme a publié un communiqué de presse qui tente d'expliciter la fameuse mesure 7 de la feuille de route. Le CNNum ne remet pas en cause les forfaits fixes illimités mais propose de « compléter l'offre » : « l’objectif de la mesure n’est nullement de remettre en question les forfaits internet fixes illimités et leurs tarifications, car ils constituent le fondement d’un accès à un service numérique universel ». Ça va mieux en le disant !

Le Conseil convient d'ailleurs que la crise sanitaire et le confinement ont démontré à quel point ces services sont essentiels, ne serait-ce que pour consulter un médecin à distance ou pour le télétravail. Il rappelle cependant que « les ressources de notre planète ne sont pas illimitées ». C'est pourquoi le CNNum souhaite inciter le marché à proposer des offres « plus vertueuses », des « forfaits verts » en plus de ceux qui existent aujourd'hui.

Ces formules s'adapteraient à ceux qui « peuvent et souhaitent consommer peu, sont soucieux de leur empreinte environnementale ou encore souhaitent maîtriser leurs usages ».


Article original 14/07 — Faut-il pénaliser l'ensemble des internautes pour les quelques uns qui abusent de leur accès à internet ? C'est ce qu'on peut craindre après la recommandation du Conseil national du numérique (CNNum) dans sa feuille de route sur l'environnement et le numérique. Une des mesures suggérées est « d'encourager les forfaits à consommation limitée , y compris pour l'internet fixe. Devant la bronca suscitée par cette proposition, qui suivait de près celle du Sénat voulant interdire les forfaits mobiles illimités, le CNNum a voulu faire une mise au point.

Cela part sans doute d'un bon sentiment, mais comment sensibiliser ces « quelques % de clients » ayant un usage déraisonnable sans pénaliser l'ensemble des internautes ? On a vu ce que cela avait donné quand les pouvoirs publics ont voulu punir les adeptes du P2P : une véritable usine à gaz dont on peut interroger la pertinence à l'heure du streaming (lire : Ce n'est pas le grand soir pour les opposants à la Hadopi).

Cette proposition de mettre un terme aux abonnements illimités dans le fixe a de toute manière de fortes chances d'être remisée dans un tiroir sombre par le gouvernement. Sébastien Soriano, le président de l'Arcep le gendarme des télécoms, l'a enterrée d'un simple et direct « NON » en majuscules sur Twitter. Difficile d'être plus clair.

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avatar daxr1der | 

et ceux qui achètent des jeux sur steam ou autre a 100go le jeu ? ils font comment ?

avatar clem1074 | 

@daxr1der

Ils arrêtent de jouer, espèce de vilain pollueur va.

avatar marenostrum | 

ils doivent payer plus maintenant.

avatar 33man | 

@marenostrum

Et tout ceux qui commandent leur vêtements en ligne et renvoient tout... on parle de la pollution de chrono post hala do et la poste à faire des voyage pour livrer chacun?

Si on taxe le net alors je veux taxer ceux qui commandent tout et rien sur le net !

avatar marenostrum | 

eux aussi devront payer plus cher la connexion.

avatar pehache | 

@33man

Où tu as vu que les livraisons étaient gratuites ? Depuis quand la Poste livre les colis gratuitement, ça m'intéresse ?

avatar Yves SG | 

Au risque de me sentir un peu seul ici, je pense que decoreller la consommation (d’énergie, de ressources ou de médicament) d’un coût pour le consommateur est une aberration écologique.
Je suis « ecolo » depuis 40 ans et pourtant en désaccord avec la plupart des positions défendus par les « ecolo » politiques. Pour autant, certaines habitudes que l’on a prises et, plus grave, que nos enfants ont eux aussi adoptée, ont un impact écologique destructeur.
Et force est de constater que quand qqchose ne coûte rien (ou rien de plus), la majorité des gens ont une tendance à en faire un abus...

avatar marenostrum | 

c'est pas l'écologie le problème ici, mais le COUT. avec l'internet ils pendent de l'argent (Xavier Niel le disait y a quelque temps que l'internet était vendu à perte). ça leur coute plus cher de ce qu'ils gagnent et ils veulent régler ça. ça va éliminer aussi la plupart des pollueurs (ou les gens qui passent leur vie sur internet). mais ça va pas sauver la planète. déjà la plupart des pays n'ont pas des forfaits fixe illimités.

avatar fte | 

@Yves SG

"Et force est de constater que quand qqchose ne coûte rien (ou rien de plus), la majorité des gens ont une tendance à en faire un abus..."

Le travail ne me coûte rien, et j’essaie de ne pas en abuser.

avatar fte | 

@Yves SG

"Au risque de me sentir un peu seul ici, je pense que decoreller la consommation (d’énergie, de ressources ou de médicament) d’un coût pour le consommateur est une aberration écologique."

Pollueur payeur. Le principe n’est pas nouveau, et il a sans aucun doute du bon. Mais pas que.

Il y a plusieurs points à considérer pour discuter de ce principe.

- l’un pollue, il paie en conséquence. Ça permet de mettre un coût sur l’impact écologique et de sensibiliser les individus. Mais est-ce que ça responsabilise l’individu ? Ou au contraire, un paie et s’en lave les mains ? Difficile à dire. Et il est certain que nous ne sommes pas égaux devant l’écologie. Riche pollueur, pauvre écolo car ne pouvant pas se permettre de payer sa pollution ?

- n’appliquer que ce principe à l’exclusion de tout autre modèle nous déresponsabilise en tant que communauté, et n’encourage aucun effort commun. Chacun pour sa pomme...

- ce principe individualiste affaiblit le pollueur par rapport aux business de l’écologie et n’encourage pas la concurrence et l’amélioration des performances. Les sociétés de l’écologie ne sont aucunement encouragées à faire mieux moins cher, elles ont champ libre pour fixer les prix qu’elles veulent, leurs clients étant forcés d’être clients.

- certains biens ou services - tous polluent - sont essentiels à la population. Ces biens ou services ne devraient pas être placés sous ce principe pollueur payeur, cela couperait les plus démunis de ces biens ou services essentiels. La médecine par exemple... ou les télécommunications.

Il me vient à l’esprit divers exemples dans mon pays pour illustrer ces points.

La taxe poubelle par exemple. Et bien l’un des cantons, si ce n’est le canton, qui trie et recycle le plus est aussi le seul canton qui n’applique pas la taxe poubelle individuelle mais a préféré informer et responsabiliser la population et mutualiser ces coûts. Curieusement, c’est aussi le canton qui a la réputation d’être le plus indiscipliné... comme quoi.

Il y a également un service de télécommunications minimum à la population, qui comprends un téléphone fixe et une connection internet à faible débit, mais « illimitée » (dans les limites de la bande passante disponible). L’opérateur national a l’obligation de garantir ce service à tous.

Le « utility » de mon canton facture par exemple un forfait pour l’eau, pour un volume correspondant aux foyers moyens. En dessous, on ne paie pas moins. Au dessus, on paie la surconsommation un peu plus cher que le forfait.

Enfin bref, mon point est que toutes les solutions extrêmes sont mauvaises. Y compris le pollueur payeur. Il est judicieux de trouver des équilibres intermédiaires.

avatar Yves SG | 

@fte

Les suisses sont peut-être plus responsables que les français ?
En France par exemple, on peut ressortir d’une pharmacie avec un caddie plein de médicament sans avoir payé quoi que ce soit et sans même connaître le coût de ce que l’on a pris.
Le résultat est que nombre de contribuables demandant systématiquement tout ce à quoi « ils ont droit », et que des placards entiers se remplissent de médicaments qui seront au final au mieux détruits proprement et au pire se retrouveront à la poubelle ou dans l’évier...

avatar fte | 

@Yves SG

"Les suisses sont peut-être plus responsables que les français ?"

Je n’aime guère les généralisations à l’échelle d’un pays pour justifier de baisser les bras. Je n’aime guère qu’on dise aux gens ce qu’ils sont.

Peut-être que les français sont moins responsables parce qu’on les généralise irresponsables et traite comme irresponsables.

Si l’inverse était la norme, peut-être que les français seraient plus responsables. Il suffit de voir le traitement du confinement COVID en France et en Suisse, radicalement différent.

On se cogne quelques politiciens bien barrés de ce côté, ce n’est pas la norme heureusement, mais je dois dire que côté français, c’est carrément effarant. Note bien, UK ou USA, c’est carrément le shoot de LSD... mais bon.

Les généralisations...

avatar Keysertom | 

Ça n’a pas de sens à l’heure du télétravail, de l’explosion des free-lances et autres ! « Vous avez consommé l’enveloppe data de votre connexion fixe, veuillez envoyer votre pièce jointe le mois prochain ! » c’est complètement absurde ! Arrêtons alors de mettre l’ordinateur au centre du travail...

avatar pehache | 

@Keysertom

Non, ce sera plutôt :

"Vous avez consommé l’enveloppe data de votre connexion fixe, vous pouvez acheter un supplément de data ou souscrire un forfait plus élevé"

Où est-il écrit que les moyens de télétravailler doivent être gratuits ? Et si tu es salarié c'est ton entreprise qui doit te donner les moyens de télétravailler.

avatar corben | 

Bon on va pouvoir dissoudre le conseil national du numérique qui ne sert à rien et qui doit sûrement coûter une petite fortune aux contribuables

avatar PahraDeHaske | 

Encore une fois tout est une question d'éducation. Le français est un gros cochon qui consomme sans se poser de question. S'il parvenait déjà à couper son modem quand il n'en a pas l'utilité, la nuit, pendant les vacances, ça serait déjà un beau progrès. Mais la population est de plus en plus débile, c'est pas la future génération qui va nous sauver.

avatar PTT91 | 

Il ne s’agit pas de la neutralité du net ou du problème de débit mais au fond une nouvelle manière pour TAXER PLUS

Ce sont des talents cachés de nos politiciens !

avatar Lightman | 

Ces formules s'adapteraient à ceux qui « peuvent et souhaitent consommer peu, sont soucieux de leur empreinte environnementale ou encore souhaitent maîtriser leurs usages ».

Les formules illimitées s'adaptent déjà à ceux qui veulent consommer peu. Personne ne m'oblige à consommer beaucoup, c'est génial, tout le monde est content 😃

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