Fraude massive à la TVA des vendeurs sur les plateformes d'e-commerce en France

Mickaël Bazoge |

Si les vendeurs des marketplaces d'Amazon, Cdiscount et autres peuvent casser les prix, c'est en bonne partie parce qu'ils ne règlent pas la TVA. L'Inspection générale des finances (IGF) a épinglé 98% des vendeurs des plateformes en ligne : ils ne sont tout simplement pas immatriculés à la TVA en France. Seuls 538 vendeurs sur un total 24 459 respectent les règles du jeu fiscal, d'après ce rapport édifiant partagé par Les Echos.

Photo Mabel Amber, still incognito..., Pixabay.

Les chiffres donnent le tournis. Les vendeurs des places de marché représentent 58% de l'activité d'Amazon, de 30 à 40% sur Cdiscount. Ils sont donc devenus essentiels à un marché du commerce en ligne qui pèse 92,6 milliards d'euros en France. L'IGF dénonce une « distorsion de concurrence majeure », puisque ces vendeurs indélicats bénéficient d'un avantage de prix de 20% par rapport aux sociétés vertueuses.

Le fisc, qui a transmis les informations au parquet national financier, évoque de son côté « une fraude massive à la TVA ». De toute évidence, les sommes qui échappent à la TVA sont considérables, même si les inspecteurs n'ont pas évalué le montant de cette fraude. Du côté des plateformes, on se dit surpris par les chiffres : la Fevad, la Fédération de l'e-commerce et de la vente à distance, explique que le taux de 98% vaut « pour les sites chinois ». Chez Cdiscount, on énumère : « Sur nos 12 000 vendeurs, 5 000 sont des entreprises françaises affichant leur numéro de TVA sur le site ».

Les vendeurs étrangers qui ont une activité en France via ces grandes vitrines déplorent la complexité des procédures pour remplir leurs obligations en matière de TVA. À partir de 2021, les plateformes seront tenues de collecter la taxe sur la valeur ajoutée, ce qui permettra de récupérer des recettes fiscales, mais « pas l'intégralité », selon l'IGF. Des solutions complémentaires devront être trouvées pour mettre tout ce petit monde dans le droit chemin.

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avatar mruff | 

Si cette information peut éviter à certaines personnes de dire sèchement aux vendeurs des magasins « c’est moins cher sur Internet!!!!!! »....

avatar debione | 

Tiens, cela me rappelle l’ancien système suisse avant que l’on passe pour des raisons admisnistrative européenne à la TVA. Cela s’appelait l’ICHA, l’impot Sur le chiffre d’affaire, et était soumis à cet impôt tous les chiffres d’affaires... Faudrait peut être creuser de ce côté là.... Mais à la rigueur ce serait trop simple, donc moins de magouille possible ( car si une entreprise déclare moins de ÇA pour payer moins d’impôts elle sera sanctionné immédiatement en bourse), donc peut de chance de voir un changement de ce côté...

avatar pagaupa | 

Darmanin va être content! Ça va l’occuper, ce petit kéké!

avatar abioninho | 

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avatar fredsoo | 

Les ventes a l’international, sont definies par les Incoterm, ceux sont eux qui définissent qui paie quoi et où s’effectue le transfert de responsabilité.
Apple a l’époque, il y a un moment que je n’ai pas acheté de produits, notait sur ses factures l’incoterm ddp, soit pour faire simple une gestion de toutes les démarches en terme de transport, taxes, et responsabilité pour faire très simple. Quand on vous réclame des frais de douane, dont la tva, c’est que l’incoterm n’est pas ddp mais sans doute dap. Il est bien évident que lors de transactions b2c , les pros malveillants usent et abusent de ces subtilités. Le tout noyé dans les méandre des marketplace, ça fait un joyeux bordel.

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Incoterm

https://www.douane.gouv.fr/incoterms-performance-et-valeur-en-douane

avatar Tenas | 

A ba les taxes, on en a mare ou tout du moins moi et d’autre, on est des pompes à fric pour de la merde, ça me bouffe le moral.

avatar SyMich | 

J’ai l’impression que vous n’avez pas bien compris le fonctionnement d’une pompe... là vous l’utilisez à l’envers! 😂

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