Tesla : l'Autopilot était actif lors du dernier accident mortel aux États-Unis

Florian Innocente |

Le conducteur de la Tesla Model 3 qui a perdu la vie le 1er mars en Floride, avait enclenché la fonction Pilotage automatique de son véhicule, a révélé le Conseil national de la sécurité des transports (NTSB) qui enquête sur les causes de cet accident.

La Model 3 accidentée ce 1er mars 2019

C'est le troisième accident mortel enregistré aux Etats-Unis pour une Tesla où l'Autopilot était actif. Les circonstances de celui-ci rappellent la toute première affaire de juillet 2016. Dans ce dernier cas comme dans le premier, le conducteur a perdu la vie lorsque sa voiture est passée sous une semi-remorque qui traversait la voie. Un obstacle imposant qui n'a pas troublé les capteurs de la voiture.

L'accident de 2016

Le poids-lourd était au milieu de la route et sortait d'une voie perpendiculaire au trajet emprunté par la Tesla. Il manœuvrait pour prendre cette même route, dans l'autre sens de circulation.

Le poids-lourd est venu de la droite et a ralenti au milieu de la voie principale pour s'y aligner

La vitesse est limitée à 55 mph (88 km/h) à cet endroit et la Tesla conduite par Jeremy Banner, 50 ans, roulait à 68 mph (109 km/h). La première analyse des données témoigne qu'il avait activé la fonction Pilotage automatique 10 secondes avant de percuter l'obstacle. Pendant les 8 secondes qui ont précédé le choc, il n'avait pas les mains en contact avec le volant.

L'enclenchement de l'Autopilot n'exonère pas le conducteur de tenir son volant, même à minima comme l'illustrent les vidéos de Tesla. Des alertes sont également prévues pour rappeler le conducteur à l'ordre. Cette fonction de conduite s'occupe de réguler la vitesse avec la circulation autour de soi et de déboiter toute seule après que le conducteur a initié un mouvement de volant.

D'autres fonctions encore en bêta s'occupent des changements de voie, de prendre les sorties d'autoroute et de garer la voiture. Plus tard dans l'année il est prévu que la voiture utilise les feux de signalisation et les panneaux Stop et qu'elle conduise seule en milieu urbain.

Cependant des images vidéo ainsi que les informations de bord montrent que ni le conducteur, ni cette assistance à la conduite n'ont réagi, de quelque manière que ce soit pour éviter la semi-remorque ou tout au moins pour freiner. L'accident s'est produit à 6h17 et le NTSB ne laisse pas supposer que les conditions météo ou la visibilité étaient difficiles.

Entre les deux accidents de 2016 et celui-ci il y en a eu un le 23 mars 2018, en Californie et en matinée également. Le Pilotage automatique était allumé, le conducteur avait reçu plusieurs alertes audio et visuelles l'intimant de remettre les mains sur le volant, mais jusqu'à 6 secondes avant un violent crash contre une rambarde en béton il n'y a pas donné suite.

L'accident de mars 2018. Photo Mercury News.

Ces accidents font l'objet d'enquêtes par le NTSB, ainsi que d'autres, où des victimes sont aussi à déplorer alors qu'elles n'avaient pas activé l'Autopilot. Pour l'heure, en l'absence de conclusions aucune consigne ou contrainte n'ont été émises pour les concepteurs de ces systèmes de navigation.

À la suite de la communication du NTSB sur l'accident de Floride, Tesla a rappelé ses consignes d'utilisation de l'Autopilot et insisté sur les bénéfices en termes de sécurité que peuvent en attendre les conducteurs qui les suivent à la lettre. Mais sur la raison pour laquelle son système est semble-t-il resté comme interdit devant l'imminence du choc, le constructeur n'a rien dit.

Un responsable de Consumer report aux États-Unis s'est ému que l'Autopilot ne sache pas détecter un obstacle aussi conséquent qu'une remorque de poids-lourds barrant la route ou qu'il ne réagisse pas en conséquence : « Ce système ne peut pas gérer seul des situations routières courantes et ne parvient pas à maintenir le conducteur attentif au moment voulu ». Il préconise une surveillance plus drastique de la tenue du volant ou une restriction sur le cadre d'utilisation de l'Autopilot.

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avatar ForzaDesmo | 

@DVP

Comme déjà souligné il y a la théorie et la pratique. Je suis d'accord avec toi sur la théorie et la spécificité de l'ABS (anti-bloquage des roues qui a pour but de conserver la direction sur un véhicule où la direction est dissociée de la suspension permettant ainsi de conserver l'adhérence du véhicule et conserver son pouvoir directionnel). Cette théorie n'est pas exacte sur le 2 roues standards (2 roues à fourche up-side-down) dont la direction n'est pas dissociée de la suspension.

Maintenant dans la pratique comme les 3/4 (voir plus) des conducteurs ne savent pas doser leur freinage surtout dans les situations où la glissance est augmentée il en découle que la distance de freinage est dans les 3/4 réduite. Un conducteur standard, écrase la pédale le plus fort possible en se crispant sur le volant (bras tendu, verrouillé) n'ayant pas la possibilité de faire un éventuel évitement (d'ailleurs ça aussi ils ne savent pas le faire, et ne pensent même pas le faire au moment voulu).
Voilà pourquoi je me permets de faire la différence. Et comme déjà dis cela n'est valable et possible que sur des trains avant dont la direction est dissociée de la suspension (donc exit les 95% de 2 roues motorisés suspendus).

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