Les risques que font peser le dérèglement climatique et ses conséquences sur l’activité économique sont réels, et les entreprises en ont conscience. CDP, une ONG britannique, a pris son bâton de pèlerin et s’en est allé demander à des milliers de groupes dans le monde l’impact économique des bouleversements environnementaux en cours, les risques tout autant que les opportunités (ne perdons pas le nord).

Apple fait partie des entreprises qui ont répondu au questionnaire (inscription obligatoire pour accéder aux réponses complètes) de l’organisation. Le constructeur y décrit ses actions pour améliorer son empreinte carbone, des informations qui sont également publiées dans le rapport annuel sur l’environnement.

Apple écrit par exemple que le changement climatique a été pris en compte lors de la conception du paysage naturel de l’Apple Park. Parmi les risques identifiés par le constructeur, ce dernier note que les régulations peuvent augmenter le coût de l’approvisionnement en énergie ; l’entreprise consacre ainsi 0,5% de ses dépenses opérationnelles annuelles (qui représentent un total de 26,8 milliards de dollars en 2017) à l’achat d’électricité. Une hausse des prix de 10% pour cette énergie alourdirait la facture de 13,4 millions de dollars par an.

Les événements comme les inondations et les tempêtes ont également un impact sur la chaîne de production d’Apple : le cheminement des composants peut potentiellement être bloqué. Des employés peuvent devoir être relocalisés à cause des ouragans. Des perturbations dans les installations stratégiques — comme les centres de données — sont susceptibles d’avoir des conséquences très concrètes sur les revenus de l’entreprise.

Au chapitre des « opportunités » (avec tous les guillemets nécessaires), Apple s’attend à une augmentation des besoins en termes d’appareils de sécurité personnelle et du bien-être de sa famille en cas d’événement climatique. Les appareils mobiles comme l’iPhone peuvent ainsi « servir de lampe torche ou d’alarme ; ils peuvent fournir des instructions de premiers secours ; servir de radio [en espérant que le réseau cellulaire ne soit pas KO, NDLR] ; ils peuvent être rechargés des jours entiers avec une batterie de voiture ou même avec des batteries à manivelles ».

Le document, extrêmement long et détaillé, montre qu’Apple a réfléchi en profondeur aux conséquences du réchauffement climatique. Mais c’est le cas aussi de la plupart des grandes entreprises qui ont mis en place une réflexion de fond sur le sujet. Les États-Unis comptent ainsi le plus de sociétés ayant obtenu la note « A » attribuée par CDP aux entreprises ayant pris la mesure de la crise environnementale et s’étant fixées des objectifs à long terme pour y faire face.

Apple fait partie des bons élèves, tout comme Home Depot et Johnson & Johnson. Le deuxième pays sur le podium est le Japon avec 25 « A », suivi par la France avec 22 « A ».