IBM va acheter Red Hat, un géant de l’open-source

Nicolas Furno |

IBM a annoncé hier son intention d’acheter Red Hat pour 34 milliards de dollars (environ 30 milliards d’euros). C’est la plus grosse acquisition technologique de 2018 et c’est surtout la plus grosse somme jamais déboursée par IBM pour une acquisition, ce qui donne une idée de son importance. Il faut dire que Red Hat est un acteur majeur dans le monde de l’open-source en général, et des serveurs en particulier, domaine de prédilection d’IBM aujourd'hui.

La boîte de Red Hat Linux 7.2 (photo jackdunford (CC BY-NC-ND 2.0))

Fondée dans les années 1990, Red Hat s’est d’abord faite connaître pour sa distribution Linux orientée vers les entreprises (et plus tard pour Fedora, variante grand-public). L’entreprise américaine a construit son succès en proposant des solutions open-source financées par un support payant, voire des produits payants basés sur des technologies open-source. Depuis quelques années, Red Hat a totalement changé de métier toutefois, en concentrant tous ses efforts sur les serveurs et le cloud.

C’est précisément ce qu’achète IBM, qui va ainsi pouvoir gonfler son offre de cloud, en retrait face à celles d’Amazon (AWS) ou de Microsoft (Azure). Red Hat devrait rejoindre la division Hybrid Cloud d’IBM, mais conserver en partie son indépendance en restant au sein d’une unité spécifique créée pour l’occasion. Les dirigeants actuels resteront en place, et les 12 000 employés n’auront pas à déménager.

Cette acquisition est loin d’être terminée, elle doit tout d’abord être approuvée par les actionnaires, puis par les autorités compétentes. Pour le moment, seuls les deux conseils d’administration se sont mis d’accord et c’est une surprise pour tout le monde, y compris les employés. IBM prévoit que l’opération devrait se conclure dans la seconde moitié de 2019.

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