Et PAF ! M6 s'attaque à Molotov, NextRadioTV demande des sous à Free et à Orange

Mickaël Bazoge |

En exigeant des opérateurs internet qu'ils mettent la main à la poche pour continuer à diffuser ses programmes et ses services, TF1 a allumé un incendie qui n'est pas près de s'éteindre. Après tout, si cela a fonctionné pour la première chaîne — certes, elle n'obtiendra pas les 100 millions d'euros par an qu'elle désirait —, pourquoi pas pour d'autres ?

NextRadioTV vs. Free et Orange

Cette bataille n'est pas tombée dans l'oreille de sourds. À commencer par NextRadioTV, qui a envoyé un recommandé à Maxime Lombardini, le directeur général d'Iliad, la maison-mère de Free. « Une lettre recommandée qui ressemble à celle que nous avions reçue de TF1 », a-t-il expliqué durant la conférence des résultats annuels de son groupe.

Si le nom de NextRadioTV (propriété d'Altice) ne vous dit rien, les chaînes que cette entreprise contrôle vont faire tilt : BFM TV, RMC Découverte et Numéro 23. Ce groupe entend lui aussi être rémunéré par Free (et au-delà, par les autres opérateurs comme c'est le cas d'Orange) pour la diffusion du signal de ses chaînes.

Maxime Lombardini n'a pas précisé le montant réclamé, mais on parle de plusieurs millions d'euros. Le dirigeant de Free se défend : « Nous sommes choqués par le fait que l'on veuille faire payer un signal qui existe pour tous les Français », et pour cause puisque ces chaînes sont diffusées tout à fait gratuitement par la TNT et sur internet.

Pour Lombardini, le seul recours est entre les mains des pouvoirs publics, qui doivent prendre position, quitte à en passer par une clarification législative : les chaînes de la TNT ne doivent pas être « vendues » aux opérateurs. Les services supplémentaires comme les programmes de rattrapage ou le start-over, c'est autre chose, et c'est ce que TF1 négocie avec Canal+, Orange et Free.

M6 vs. Molotov

Avec près de 5 millions d'utilisateurs, Molotov est en passe de devenir incontournable (et indispensable) pour tous ceux qui veulent consommer la télévision à papa avec les outils d'aujourd'hui. Mais cette ascension irrésistible pourrait bien être freinée par les exigences des chaînes.

Le Figaro rapporte que M6 veut faire payer davantage la diffusion de ses chaînes (M6 donc, mais aussi W9 et 6Ter) à Molotov, à l'occasion du renouvellement du contrat qui lie les deux parties. Le groupe audiovisuel entend aussi obtenir de Molotov l'inclusion à l'avenir de ses trois chaînes dans les offres payantes du service !

Dans un cas comme dans l'autre, Molotov oppose une fin de non-recevoir : d'une part, il n'est pas question de payer pour la diffusion de chaînes gratuites, réplique Jean-Marc Denoual, cofondateur de Molotov. Et d'autre part, « M6 nous demande maintenant de faire payer les consommateurs pour des chaînes gratuites », explique-t-il. Alors que les programmes de ces chaînes sont disponibles gratuitement sur le service de replay 6play…

Molotov a alerté le CSA, l'Autorité de la concurrence et, pour faire bonne mesure, la DGCCRF ; le service veut aussi que les pouvoirs publics se positionnent sur le sujet. Du côté de M6, Thomas Follin, le directeur général adjoint fait valoir que la distribution des chaînes et services du groupe via Molotov était une « exception » dans le cadre d'une expérimentation. Deux ans après le lancement du service, « la valeur ajoutée que nous en tirons pour nos chaînes thématiques ne justifie pas que nous poursuivions ».

Outre Molotov, M6 a également demandé des sous à Canal+ et aux fournisseurs d'accès internet. Un nouveau bras de fer se dessine donc dans le monde du PAF…

avatar Orus | 

Les chaines de TV ont elle consciences qu'un jour Orange, Free et les autres risquent de monter leur propres chaines grand public et les renvoyer dans le néant ?

avatar rua negundo | 

@Orus

Difficile de prédire l'avenir surtout que ça ne passe jamais exactement comme prévu.

La radio pouvait être considérée comme vouée à disparaître dans les années 60 avec la généralisation de la télévision, elle a tenu au moins un demi-siècle de plus.

À l'inverse, la marginalisation aussi rapide des dvd et blue-ray n'avait pas été attendue. Je prends le premier exemple qui me passe par la tête, il y en a sûrement des meilleurs.

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