A voté ! Le programme numérique des candidats à l’élection présidentielle

Mickaël Bazoge |

Ce n’est un scoop pour personne, le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le dimanche 23 avril. Le second tour, qui déterminera notre président(e) pour les cinq années à venir, se tiendra le 7 mai.

Parmi les thèmes qui ont dominé cette campagne inédite, il y a eu bien sûr la probité, l’économie, la sécurité, la lutte contre le terrorisme. Mais le numérique n’a eu droit qu’à la portion congrue. Il est vrai que le sujet recouvre de nombreux domaines qui n’évoquent pas forcément grand-chose au grand public. Néanmoins, ce sont là des pans essentiels de l’économie, de la sécurité publique et de la confidentialité dont il est question.

Qui décrochera la timballe de l'Élysée ? — Cliquer pour agrandir

Les grandes lignes des programmes numériques des candidats que vous trouverez ci-dessous résumées pourront éventuellement vous aider à faire votre choix ; rappelons néanmoins que ces propositions s’intègrent dans des programmes plus vastes qu’il convient de consulter si vous hésitez toujours sur un nom.

Pour éviter les procès d'intention, les candidats sont listés par ordre alphabétique. Merci aussi de rester courtois dans les commentaires…

Nathalie Arthaud

On trouve peu de propositions en lien avec le numérique dans le programme de la candidate de Lutte ouvrière, dont la présence dans la course à la présidentielle est surtout un moyen pour le parti trotskyste de faire connaitre ses idées auprès du plus grand nombre.

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On trouve toutefois une référence au numérique dans le domaine de la culture et singulièrement, pour les bibliothèques de quartier : « l’accès libre aux réseaux d’informations via Internet (…) est primordial ». L’afflux d’utilisateurs désireux de maîtriser l’outil informatique doit pousser l’État à embaucher du personnel dans ces bibliothèques. Les autorités doivent aussi imposer la fixation des tarifs pour les « bouquets numériques fournis par des éditeurs privés » afin de ne pas grever les budgets des médiathèques.

Nathalie Artaud affirme également qu’« une personne sur quatre n’a pas internet », ce qui présente des difficultés pour de nombreuses démarches administratives, même si le chiffre est en fait plus proche d'une personne sur six. La solution est d’investir de nouveau dans les services publics de proximité.

François Asselineau

Le candidat de l’Union populaire républicaine (UPR) entend assurer la neutralité du net, interdire les dispositifs de surveillance des données et le profilage, assurer aux internautes l’anonymat et le définir comme le « propriétaire de ses données ». Toujours dans le domaine du respect de la confidentialité, le programme de l’UPR veut promouvoir les opérateurs et hébergeurs alternatifs.

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Certaines propositions de François Asselineau rejoignent les préoccupations d’autres candidats : promotion de l’interopérabilité des systèmes d’information et utilisation de logiciels libres dans l’administration, pousser à la fin des formats propriétaires et protection des lanceurs d’alerte.

Plus original, le candidat de l’UPR veut mettre en place un « réseau chiffré national » pour assurer le transfert des données de santé, interdire le transfert de données vers d’autres États ou sociétés étrangères, ou encore la création d’un Haut Commissariat du numérique à l’ONU pour regrouper les principaux organismes de gestion d’internet.

Jacques Cheminade

Difficile de repérer au premier coup d’œil les propositions sur le numérique du candidat Cheminade, dans un programme qui fait la part belle à la sortie de l’UE et de l’euro pour la France. Toutefois, en cherchant un peu, on tombe sur quelques mesures comme un « accès universel au numérique » sur tout le territoire piloté par un « grand service public du numérique ». Il aura pour mission de fournir, à des tarifs réglementés, un accès universel au réseau.

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À l’école, Jacques Cheminade veut introduire le plus tôt possible l’apprentissage du code pour « disposer des bases » afin de « résister à l’emprise des nouveaux monstres du numérique ». Le candidat de Solidarité et Progrès est également un adversaire résolu des jeux vidéo, dont il veut interdire les titres les plus violents.

Nicolas Dupont-Aignan

Le candidat de Debout la France ! place la « souveraineté numérique » du pays au premier plan, en déplorant par exemple le partenariat entre la Bibliothèque Nationale de France et Google pour la numérisation de son fonds. Il veut combattre le « contrôle unilatéral » qu’exercent les États-Unis sur la « révolution numérique ».

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Pour ce faire, Nicolas Dupont-Aignan propose de lancer un moteur de recherche made in France et des réseaux sociaux en partenariat avec des pays européens volontaires. L’État, qui redeviendra majoritaire au sein du capital d’Orange, lancera une « OPA amicale » sur « Nokia-Alcatel » afin de créer un « champion numérique » national. Les pépites françaises comme Deezer et Dailymotion seront protégées des raids étrangers. Et pour compléter le tout, le candidat promeut un système d’exploitation tricolore afin d’assurer la souveraineté numérique des données de l’État.

La numérisation des services publics, l’instauration d’un « open data » national, la formation au numérique à l’école sont également au menu et rappellent ce que d’autres candidats ont formulé. Tout comme l’amélioration de la couverture du territoire en fibre optique et Très Haut Débit.

Sur le plan des propositions culturelles, il s’agit d’abroger la loi Hadopi, mettre en place une licence globale et créer une plateforme publique unique de diffusion des contenus culturels, regroupant les fonds de le BnF, du service public de l’audiovisuel, des musées publics, etc.

François Fillon

Le programme « radical » revendiqué par François Fillon ne s’applique pas réellement au numérique : les propositions du candidat issu de la primaire de droite se positionnent plutôt dans la continuité de ce qui a été engagé depuis des années.

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Il propose ainsi d’accélérer le déploiement du Très Haut Débit fixe et mobile d’ici à 2022 en « refinançant » le plan France Très Haut Débit initié en 2013, et qui s’appuie déjà sur une enveloppe de 20 milliards d’euros. François Fillon veut également initier un « plan 5G », une technologie certes testée par les opérateurs, mais dont la définition exacte reste encore à écrire (lire : C’est quoi, la 5G ?).

Le candidat Les Républicains veut appuyer sur le champignon pour la « transformation numérique de l’État », avec un objectif : engager la France dans « l’e-démocratie ». Les procédures administratives devront être complètement dématérialisées d’ici la fin du quinquennat, avec un identifiant numérique unique pour les usagers, le développement des consultations sur internet (télémédecine, e-santé), etc.

Là aussi, le mouvement est déjà engagé avec des formulaires et des « pré-plaintes » à remplir en ligne. C’est également le cas pour l’ouverture à l’open-data des services publics, que le candidat entend généraliser dans l’administration (tout en garantissant la protection des données personnelles), au bénéfice des start-ups françaises.

Dans ce registre, François Fillon joue une petite musique douce à l’oreille des jeunes pousses, avec la mise en place d’états généraux de l’industrie et de l’innovation, qui seront suivis d’un « grand plan de rattrapage et d’accompagnement » visant à faire passer le taux d’accompagnement des PME/PMI du numérique de 10 % à 100 %.

Une des difficultés typiquement françaises, c’est le financement : l’épargne pourra être orientée vers les start-ups pour soutenir leur croissance. Une déduction fiscale de 30 % sur les montants investis dans les start-ups (jusqu’à un million d’euros) est dans les tuyaux, de quoi favoriser l’investissement.

Sur le plan européen, François Fillon fait quelques vœux pieux : le moteur franco-allemand portera « l’ambition de plateformes numériques industrielles et sectorielles » dans le secteur de la voiture autonome par exemple. La défense des libertés publiques et la gestion des données personnelles devra aussi être portée au niveau de l’Europe. Il souhaite « assurer la cybersécurité des citoyens, des entreprises et des institutions » en modifiant le cadre réglementaire et en maîtrisant le logiciel et le matériel.

Dans ce cadre, François Fillon veut faire en sorte que l’Europe reprenne sa « souveraineté numérique » en multipliant les supercalculateurs : il y en a 120 dans l’UE, contre 171 aux États-Unis et en Chine, selon le décompte d’Eric Pilat, un des piliers du programme numérique du candidat. Le TOP500, une liste germano-américaine qui fait figure de référence dans le domaine, place 105 des super-calculateurs les plus puissants en Europe, contre 175 sur le continent américain et 213 en Asie. Le constat n'en est pas moins exact : si la France se place au cinquième rang des nations les plus équipées, derrière le Japon et devant le Royaume-Uni, elle ne place que deux super-calculateurs dans le top 50 mondial et dévisse progressivement.

Enfin, dans l’éducation, François Fillon s’engage à pousser les feux pour généraliser l’enseignement et la formation au numérique, en transformant par exemple le cours de technologie en cours de « culture numérique ». Un effort qui pourrait pousser au recrutement d’enseignants en informatique, ce qui risque de se heurter à la promesse « choc » de supprimer 500 000 postes de fonctionnaires.

Benoît Hamon

Le candidat du Parti socialiste issu de la primaire de la Belle Alliance Populaire a un mérite : avoir mis sur la table une proposition originale en matière de nouvelles technologies ! Il est le seul en effet à proposer de taxer les robots (toutes ses propositions sont ici).

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La proposition est la suivante : quand un salarié est remplacé par une machine, la richesse créée par cette dernière est taxée pour financer des mesures sociales (ici, le revenu universel, autre proposition du candidat de gauche). Bill Gates lui-même promeut cette idée.

Autre mesure phare du programme numérique du candidat PS : la reconnaissance du droit à la déconnexion pour tous. Ce droit est en vigueur depuis le début de l’année, mais il ne concerne que les entreprises de plus de 50 salariés (lire : Avec le droit à la déconnexion, le travail s’arrête après les heures de bureau). Benoît Hamon veut « de nouvelles règles pour protéger » les employés pour qui les smartphones et ordinateurs sont devenus des « laisses électroniques ».

Le sujet revient fréquemment chez tous les candidats ou presque : l’amélioration de l’accès aux données publiques, l’open-data. Les citoyens auront un « large accès » aux données conservées et traitées par les administrations publiques, promet Benoît Hamon. Les start-ups pourront aussi exploiter une partie de ces informations pour créer des services innovants, tout en évitant leur appropriation par les multinationales.

Les lanceurs d’alerte verront leur statut renforcé. La loi Sapin II protège en partie les Edward Snowden en herbe ; Benoît Hamon estime que la législation est insuffisante, il veut donc la renforcer avec un soutien financier réel, une prise en charge des frais de procédure ainsi qu’une simplification du parcours en trois étapes pour lancer une alerte. Cette course d’obstacles, actuellement lente et complexe, est de nature à décourager les vocations.

Une autre mesure du programme qui risque de faire grincer des dents : Benoît Hamon veut une loi anti-trust limitant la concentration dans les médias. Dans le détail, aucun groupe ne pourra détenir plus de 40 % du capital d’un média quel qu’il soit, ni plus de 20 % des parts dans plus de deux médias. Si elle était appliquée, cette proposition poserait sans doute de sérieux problèmes aux opérateurs et aux FAI, qui achètent actuellement journaux et chaînes télé sans compter pour muscler le contenu offert aux abonnés.

Le candidat du PS veut « combattre la cyber-criminalité » en renforçant les moyens de l’ANSSI, l’agence pour la sécurité des systèmes d’information. Il renforcera également la sécurité informatique en s’appuyant sur une plus grande sensibilisation des pouvoirs publics, et en faisant en sorte de « préparer une nouvelle génération d’ingénieurs spécialisés dans l’analyse et la prévention des cyber attaques ».

Jean Lasalle

Jean Lasalle n’a pas de plan précis pour le numérique, mais quelques propositions sortent du lot. Ainsi, le candidat entend créer une « quatrième armée » (en fait une cinquième force) destinée à la cyber-défense de la France, ce qui coûterait 300 millions d’euros et serait indépendant des sociétés privées. Dans son collimateur également : les opérateurs qui ne font pas suffisamment d’efforts pour la couverture du territoire en haut débit.

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À l’école, les marmots devront apprendre dès le primaire l’informatique et le code. Il faudra que chaque enfant sache se servir d’internet avant d’entrer au collège (il y a des chances que ce soit déjà le cas même sans apprentissage particulier…). Le travail parascolaire devra aussi exploiter le numérique ; le savoir produit par la recherche publique sera accessible en ligne gratuitement.

Enfin, il souhaite étendre les systèmes d’alerte en cas d’urgence à tous les moyens de communication électronique, comme les SMS et les réseaux sociaux.

Marine Le Pen

Dans la longue liste de 144 propositions du programme de Marine Le Pen, plusieurs d’entre elles concernent le numérique, même si le thème n’est pas au cœur des propositions du Front national.

Certains points du programme du FN sont néanmoins très précis : la candidate d’extrême-droite entend ainsi soutenir les start-ups œuvrant à l’amélioration du système de santé, elle veut diriger 2 % de l’assurance-vie vers le capital-risque et les jeunes pousses et recentrer le crédit impôt recherche vers les PME et les jeunes entreprises. En termes d’infrastructures, une présidence Le Pen investira dans le très haut débit et la couverture réseau notamment dans les zones rurales… comme les autres candidats les plus importants.

Au niveau des grandes structures, le FN créera un « secrétariat d’État aux mutations économiques » rattaché à Bercy qui aura la charge d’« anticiper les évolutions des formes de travail liées aux nouvelles technologies ». L’idée ici est de mettre en place des régulations adaptées aux mutations engendrées par l’économie du partage, la numérisation et la robotisation.

La Hadopi est également dans le collimateur de Marine Le Pen, qui veut ouvrir (de nouveau) le chantier de la licence globale. En ce qui concerne les données privées, le FN exigera leur stockage dans des serveurs sur le territoire français.

Le Front national veut inscrire la « liberté d’expression » et les « libertés numériques » dans la Constitution. Une intention louable, même si les principes de la liberté d'expression sont inscrits dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen qui possède une valeur constitutionnelle. Une intention qui s’accompagne de limites, aussi : le cyber-djihadisme et la pédo-criminalité. La question de la censure est aussi posée, le parti d’extrême-droite ayant l’intention de simplifier les procédures pour faire reconnaître la diffamation ou l’injure.

Plus encore que les autres candidats, il est impossible de dissocier le programme numérique de Marine Le Pen du reste de ses propositions. La volonté du Front national de « retrouver la maîtrise du destin de la France » en divorçant si nécessaire de l’Union européenne, ainsi que le retour au franc (soumis à référendum) pourraient provoquer une situation bien compliquée pour des secteurs où la circulation des personnes et la globalisation sont sources de richesses et d’innovations.

Emmanuel Macron

Le numérique est un pan important du programme d’Emmanuel Macron, qu’il qualifie de « transformation profonde de notre façon (…) de vivre ». Les propositions du candidat d’En Marche !, à consulter ici, recoupent beaucoup le programme numérique de François Fillon.

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Emmanuel Macron veut lui aussi pousser les feux sous le plan Très Haut Débit afin que l’État puisse « garantir le réseau » à tous les territoires et ce, d’ici la fin du quinquennat, en 2022. Les zones blanches seront couvertes en 4G, avec l’aide de « conditions économiques favorables » pour les opérateurs. Et si les objectifs ne sont pas tenus, alors le candidat promet des sanctions financières.

L’administration devra également avoir fait sa révolution numérique : à l’horizon 2022, 100 % des démarches administratives pourront être réalisées depuis internet (sauf première délivrance de documents d’identité officiels). Tout cela passera par un « compte citoyen en ligne » où seront regroupées toutes les informations d’un citoyen (santé, droits civiques, formation, situation fiscale…). Emmanuel Macron veut encourager la télé-médecine et l’e-santé.

Plus original, le candidat d’En Marche ! veut mettre sur pied un « droit à l’expérimentation » afin de déroger aux dispositions en vigueur quand il s’agit de tester de nouvelles technologies. Il prend pour exemple les drones, pour lesquels la France a adopté une réglementation souple pour les expérimentations. Emmanuel Macron a l’intention d’adopter un cadre fiscal incitatif pour l’investissement dans les start-ups et l’innovation, qui passe par le remplacement de l’ISF par un impôt sur la fortune immobilière, et sur un prélèvement forfaitaire unique sur les revenus tirés du capital mobilier.

Plus près de nous, le candidat promet de faire en sorte que chacun puisse savoir ce que deviennent les données qu’il produit (parfois à son corps défendant) sur les différentes plateformes utilisées. Tout en restant assez flou sur les moyens et les outils qu’il compte mettre en œuvre sur le sujet, si ce n’est la création d’une Agence européenne pour la confiance numérique, un organisme en charge de la régulation des plateformes en ligne. Elle contrôlera la loyauté de leur fonctionnement et garantira la protection des données personnelles.

Beaucoup plus polémique, Emmanuel Macron appelle les « grands groupes du numérique » à « livrer les codes ». Si on comprend bien, le candidat exige donc une porte dérobée dans les systèmes d’exploitation et les logiciels, une position combattue par tous les spécialistes de la sécurité informatique pour une bonne raison : s’il existe une porte dérobée, elle sera empruntée par tout le monde, les gentils comme les méchants (une position tempérée depuis par son équipe, qui comprend notamment Mounir Mahjoubi, ancien président du Conseil national du numérique et fervent défenseur du chiffrement).

Sur l’Europe enfin, « l’espace pertinent pour développer le potentiel économique du numérique », Emmanuel Macron veut instaurer un « marché unique du numérique » pour lisser les règles qui s’appliqueront à toutes les entreprises innovantes dans l’Union européenne. Un fonds de financement, doté de 5 milliards d’euros au moins, investira dans les jeunes pousses pour accompagner leur croissance.

Jean-Luc Mélenchon

Au contraire d’autres candidats pour lesquels le programme numérique ressemble à un catalogue d’idées rédigées sur un coin de table, Jean-Luc Mélenchon et son équipe ont réfléchi au sujet. Qu’on soit d’accord ou pas avec la vision du candidat de la France Insoumise est une chose, mais on peut au moins saluer la cohérence de ses mesures numériques, à consulter à cette adresse.

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Une fois au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon veut graver le droit d’accès à internet dans le marbre de la Constitution dans l’optique de la 6e République que le candidat appelle de ses vœux. Il entend également faire en sorte de garantir et défendre la neutralité du net, que ce soit à l’échelle nationale, européenne ou mondiale. Le gouvernement du président Mélenchon investira dans les infrastructures physiques détenues par les particuliers pour couper l’herbe sous le pied de la concentration des données par les plateformes.

Si la France Insoumise veut développer les échanges décentralisés et le P2P, ce n’est pas un blanc-seing au piratage tous azimuts : il est aussi question de renforcer l’autorité judiciaire en charge du contrôle des retraits des contenus illégaux, d’améliorer le traitement des signalements et réprimer les plateformes portant « atteinte à la liberté d’expression ».

Jean-Luc Mélenchon et son mouvement veulent lutter contre la « surveillance généralisée » : cela passe par une commission d’enquête parlementaire sur « l’efficacité des solutions utilisées par les services de renseignement », avec la promesse d’abroger les dispositifs « inefficaces, disproportionnés ou contre-productifs ». Dans le même ordre d’idée, le programme interdit le fichage généralisé, supprimera le fichier TES (dit des « gens honnêtes »), et plus globalement, remettra en cause la surveillance de masse sur internet et les réseaux cellulaires, jugée « inefficace et liberticide ».

À l’inverse, la France Insoumise obligera les plateformes et les entreprises d’internet à plus de transparence, en améliorant la lisibilité des conditions générales d’utilisation ou encore permettre à l’utilisateur de refuser son profilage. Le soutien au logiciel libre est aussi à l’ordre du jour, avec sa généralisation dans l’ensemble des administrations et des établissements publics. Notons aussi l’interdiction de la vente liée : « une alternative libre et ouverte doit être proposée ».

En termes d’infrastructures, là aussi on retrouve la volonté de couvrir le territoire en Très Haut Débit à la fin du quinquennat, ainsi qu’une couverture totale en 4G dans les dix ans. La dématérialisation des services publics (tout en maintenant les services physiques), la création de « maisons du numérique » et le soutien à la « culture numérique » figurent également au programme.

Enfin, la suppression d’Hadopi est inscrite dans le programme, ainsi que la mise en place d’une licence globale pour rémunérer la création (via une cotisation prélevée sur l’abonnement internet) et l’interdiction des DRM.

À l’instar des propositions numériques de Marine Le Pen, celles de Jean-Luc Mélenchon ne sauraient être séparées du reste du programme du candidat : sortie de la France des traités européens et sortie de l’euro si l’UE ne parvenait pas à se réformer, des mesures qui risquent de provoquer un certain isolement du pays au sein de l’Europe et réduire ses capacités d’investissement.

Philippe Poutou

Philippe Poutou, le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), n’est pas spécialement versé dans le numérique. Il a fallu plonger dans son programme pour relever une proposition : l’abrogation immédiate de la loi Hadopi.

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avatar tlalne123 | 

Fillon est le seul qui m'inspire confiance pour réduire les déficits et relancer l'emploi.

avatar Himeji | 

Fillon ne relancera rien de plus que les autres.

Et puis, franchement, Fillon, ses casseroles, ses sketchs débiles sur de prétendus complots et le reste, pour moi, c'est juste pas possible.

Donc Fillon, non merci, sans façon (et en plus ça rime).

avatar Mike Mac | 

Au fait, l'urgence envers la jeunesse qui ne figure pas, semble-t-il, dans l'ensemble de ces "brillantes" propositions, c'est d'imposer dans les programmes scolaires un vrai cours de décryptage des médias.

A l'heure où les gosses passent plus de temps sur des écrans numériques que dans les livres, il y a comme une nécessité à former des citoyens qui sachent de mieux en mieux décoder l'intox et les fausses infos, comme dénouer les grosses ficelles des guignols de l'info dans leur ensemble..

avatar madaniso | 

@Mike Mac L'école est un outil de l'Etat, demander à l'école d'émanciper le citoyen, c'est comme demander à Malboro d'apprendre aux jeunes comment prendre soin de leur santé.

La seule manière de s'émanciper est d'accepter qu'on puisse se tromper, douter, se remettre en question et surtout vérifié soi même ce qu'on a lu ou entendu. Je ne me suis jamais senti autant émanciper que depuis que j'ai quitté l'école il y a quelques années et tout porte à croire que j'ai eu raison puisque j'ai des solutions efficaces pour mon avenir là où la majorité demande encore à ce que ce soit d'autres qui viennent les secourir.

avatar Mike Mac | 

@madaniso

Il ne s'agit pas de secourir la jeunesse.

Elle est confrontée à un matraquage de masse qui suppose de corriger un peu l'onde de choc.

Et tant que l'école reste obligatoire, le décryptage des médias y a autant sa place que la torture des flûtes et pipeaux infligée à des ersatzs d'apprentis musiciens.

avatar BleuRooster | 

@Moumou92

"Jouer la peur de l'étranger (c'est quoi d'ailleurs un étranger, on est pas tous humain? On a pas tous les mêmes droits? Pourquoi quelqu'un né à paris aurait plus de droit ou de valeurs que quelqu'un née à Bagdad..."

-Effectivement nous sommes tous humain mais nous n'avons pas tous la même nationalité! Donc non tout le monde n'a pas les même droits. Le FN n'a pas besoin de jouer sur les peurs les fait divers parle d'eux même!

"Le problème est que le FN surf sur l'idée que les choses ne bougent pas pour chaque personne… mais l'état va de mieux en mieux, le pouvoir d'achat des français à même augmenté de 20% depuis l'Euro…"

-En tout cas pas dans mon entourage! je sait pas dans quel monde vous vivait.

"Tous les économistes sont d'accord pour dire que le programme du Fn appliqué en France entraînerait ce pays au bord du chaos"

-Entièrement faux sauf que c'est économistes ne passe pas à BFMacron

"la taxation des bien importés… sous prétexte de préférence nationale, le FN veut taxer les produits étrangers… citez moi une usine de textile en France? D'ordinateurs? D'électroménagers? Il n'y a plus rien à protéger, nos biens de consommations viennent de l'étranger"

-A cause de qui ? Droit/Gauche! En tout cas c'est possible de re industrialisé!

Je pourrai y passer la soirée tellement il est facile de démonter les arguments des anti-FN…

Vos source vienne de média politisée sélectionné à votre avantage!

Pour finir la liste des collabos de gauche est très très longue,14 des 18 ministres du gouvernement de Vichy étaient, ou socialistes, ou communistes, ou issus des syndicats de gauche!

avatar iDav92 | 

@BleuRooster

Il faut aussi connaître l'histoire personnelle des fondateurs du FN :

Léon Gaultier, professeur d’histoire, ancien membre de la Waffen-SS, membre fondateur du conseil national du Front national, sans avoir de responsabilité particulière.

Georges Bidault, le successeur de Jean Moulin à la tête du CNR, ancien Président du Conseil et Ministre des Affaires étrangères du GPRF et de la Quatrième République, ayant rompu avec l'attachement à de Gaulle au moment de la guerre d'Algérie, alors chef du Mouvement pour la justice et la liberté, partira presque immédiatement le 12 octobre 1972 tout en conservant des relations d'amitié avec la plupart des nationalistes

Rolande Birgy, ancienne résistante (Réseau Vallette d'Osia), croix du Combattant volontaire de la résistance. Le titre de Yad Vashem (Juste entre les nations) lui sera décerné par l'État d'Israël en 1984 pour avoir fait passer des enfants juifs en Suisse. Elle fut par ailleurs membre de la Jeunesse ouvrière chrétienne, du Sillon, de la CFTC et du MRP. Elle décède le 21 avril 2002, jour de l'accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de l'élection présidentielle

Pierre Bousquet, secrétaire général du Parti de l'unité française et ancien de la division SS Charlemagne. Trouvant le Front national trop modéré, il partira en 1981 pour fonder le Parti nationaliste français

Emmanuel Allot dit François Brigneau, ancien sympathisant socialiste membre du Parti frontiste puis milicien, condamné pour collaboration avec les nazis, puis à Ordre nouveau, journaliste à Minute et au Crapouillot, cofondateur avec Antoine Blondin et Pierre Boutang de nombreux journaux comme La Dernière Lanterne qui deviendra La Fronde et enfin Rivarol, ancien des comités Tixier[2]. Il participe en octobre 1973 à la scission du FN qui donnera naissance l'année suivante au Parti des Forces Nouvelles, rival pendant plusieurs années du FN, auquel il reviendra en 1979 sans y jouer de rôle important pour le quitter de nouveau en 1999

Dominique Chaboche, ancien d'Occident ;
Jean-Maurice Demarquet, ancien membre de la 1re division française libre, Croix de guerre 1939-1945

André Dufraisse, ancien secrétaire adjoint de la CGT de Nice puis collaborateur, membre du Parti populaire français (PPF) et de la LVF

François Duprat, journaliste et ancien d'Ordre nouveau, diffuseur du négationnisme, assassiné en 1978. Les auteurs du crime n'ont jamais été retrouvés

Roland Gaucher, ancien trotskyste successivement membre de la Fédération des étudiants révolutionnaires, des Jeunesses socialistes ouvrières, et du Parti socialiste ouvrier et paysan puis collaborateur au sein des Jeunesses nationales populaires, historien du communisme et romancier engagé dans la dénonciation de la dictature dans les démocraties populaires, journaliste à Minute, Initiative nationale"", ""Itinéraires, L'Auto-Journal, avec Barthélemy et Brigneau la personnalité la plus influente et la plus décisive sur le nationalisme recomposé de la seconde moitié du xxe siècle. Il quitte le Front national en octobre 1973 puis fonde l'année suivante le Parti des forces nouvelles. Il reviendra au FN en 1979 et le quittera définitivement en 1993 après avoir été entre temps député européen et conseiller régional de Franche-Comté

Roger Holeindre, ancien résistant, ancien de l’OAS, alors président du Parti de l'unité française

Serge Jeanneret, ancien résistant, membre du réseau Alliance, Croix de guerre 1939-1945, Croix du combattant volontaire de la résistance. Il quitte le FN en 1975 pour retourner à son poste de chef de cabinet de Bernard Lafay puis y retourne en 1986 pour s'en faire élire conseiller régional d'Ile-de-France

Alain Robert, pour Ordre nouveau et le GUD, quitte le FN dès 1973 pour fonder le PFN. Aujourd'hui membre de l'UMP

Victor Barthélemy, ancien membre du Parti communiste français, du Secours rouge international et employé à l'Internationale communiste, rejoint ensuite LVF, puis secrétaire général du PPF (voir son livre de mémoires Du communisme au fascisme), l'un des deux animateurs français avec Maurice Bardèche du Mouvement social européen, partira en mai 1978

Pierre Sergent, Résistant dans le réseau Vélite-Thermopyles avant de rejoindre un maquis en Sologne avec le corps-franc « Liberté ». Participa à la libération de Paris

Le comité directeur était composé :

de nationalistes issus du mouvement Ordre nouveau et du mensuel Militant de Pierre Bouquet

de nationaux, dont Jean-Marie Le Pen et Roger Hollande

de centristes anti-gaullistes issus du Mouvement pour la Justice et la Liberté/Unité Française de Georges Bidault

avatar Moumou92 (non vérifié) | 

@BleuRooster

C'est exactement ce que je dit: pour ton entourage tu ne vois peut être pas le bien de la politique menée, mais arrêtons de regardez le bout de notre nez... nous sommes un état et c'est le bien commun qui compte... les finances de l'état vont bien mieux depuis hollande, même si il reste du chemin à parcourir la situation s'améliore.. et même si tu n'es pas d'accord c'est un fait que le pouvoir d'achat s'est amélioré depuis l'euro... cela ne cadre pas avec le dogme du FN, mais c'est pourtant le cas...

avatar Moumou92 (non vérifié) | 

On va s'arrêter là, de toute façon le lavage de cerveau FN a fait son œuvre... appelons juste tous les citoyens a de dresser contre la haine et l'oppression que nous promet le FN, et évitons de retomber dans les travers de l'Allemagne des années 1940, car c'est exactement ça: crise, chômage, on stigmatise une population et les moutons courent... jusqu'à l'abattoir...

Pitoyable!

Le fn joue sur le fait que ses membres sont plus "intelligent", n'écoutent pas la masse et sont uniques... mais quand tous le monde dénonce un partie fasciste et antidémocratique, être une minorité à dire le contraire ne garantie pas que l'on ai raison... ca veut juste dire qu'on aime avoir l'impression d'être plus intelligent que les autres, et c'est comme ça qu'on se fait avoir...

avatar loustic | 

Ce serait dommage de s'arrêter, on a appris tellement de choses sur le programme NUMERIQUE des candidats !

avatar Moumou92 (non vérifié) | 
avatar Philomo | 

Allez expliquer cela à ceux de plus en plus nombreux qui ont leurs salaire bloqué depuis plusieurs années (les retraités en particulier) et qui voient par contre leurs dépenses exploser.

avatar Moumou92 (non vérifié) | 

@Philomo

&allez expliqué aux retraité que vous allez taxé tous ce qu'ils achètent (tout nos bien de consommations qui viennent de l'étranger et que tous les prix vont remonter de 30%… parce que c'est ça que propose le FN…

Vous allez me dire que cela va réindustrialiser le pays? Savez vous combien d'années il faut pour monter une usine? Et la rentabiliser? Une fois que les prix auront remonté, peut être que quelques usines s'installeront en France (mais attention, elle ne pourront que vendre en France car artificiellement trop cher pour exporter, et donc finalement n'ouvriront pas pour un marché si petit), pensez vous que ces usines vont casser les prix? Elles s'aligneront sur les prix taxés, un peu moins cher pour vendre mais la hausse aura conséquente… et ce ne sera même pas pour faire des profits incroyables, ce sera pour compenser leur absence de competitivité… elles ne deviendront compétitives qu'artificiellement du fait des taxes… et vendront des produits plus cher qu'aujourd'hui…

La vraie relance passe par la compétitivité… avoir des usines plus compétitives, cela veux dire plus de parts de marchés, donc plus s'emploie au final…

avatar jean512 | 

faut lire le programme du FN sur leur site, pas dans les médias car la tu raconte n'importe quoi...

avatar Bigdidou | 

En attendant, les trois seuls qui ont un programme construit concernant le "numérique", qui est quand même un énorme enjeu, sont Fillon, Mélanchon et Macron.
Ce que propose Fillon me semble très pragmatique. C'est le seul qui parle ouvertement de télémédecine qui sera une pierre angulaire de notre future santé, par exemple.
Les bases du programme de Macron sont intéressantes (universalité de l'accès internet, mais comme d'autres), mais avec des voeux pieux pas vraiment réalistes : "Plus près de nous, le candidat promet de faire en sorte que chacun puisse savoir ce que deviennent les données qu’il produit (parfois à son corps défendant) sur les différentes plateformes utilisées."
Mélanchon, comme souvent, n'a que des propositions très séduisantes du genre : "mais pourquoi c'est pas déjà comme ça", mais un seul homme contre tous, hum...
"la France Insoumise obligera les plateformes et les entreprises d’internet à plus de transparence, en améliorant la lisibilité des conditions générales d’utilisation ou encore permettre à l’utilisateur de refuser son profilage.", on y croit dur :D

Bref, beaucoup de démagogie dans tout ça.
C'est horrible à dire, mais celui qui a le plus les pieds sur terre, c'est quand même Fillon, me semble-t-il.

avatar Philomo | 

Je ne comprends pas cette intervention.
Vous partez d'une déclaration, vous posez des questions, vous suggérez **vos** réponses, vos élucubration, mais il ne vous vient pas à l'esprit de lire les explications qui suivent sur ce site ? il ne vous vient pas à l'esprit d'aller leur poser des questions plutôt que d'inventer n'importe quoi ?

avatar pariscanal | 

Vive l'anarchie écologique

avatar etlomb77 | 

Franchement, j'adore la réponse citée ici:
"Notre Président devrait être un logiciel."
Je dirai même plus, un logiciel open-source, programmé pour l'intérêt général et le bien-être du peuple, avec des algorithmes qui tiendront leurs promesses et conçu sans bias politique. On soumettrait toutes les questions et l'IA ferait du deep learning pour apprendre tout en faisant des erreurs et en choisissant les solutions à impact le plus positif par l'expérimentation et le changement de données avec patrimoine.
Et en plus, un logiciel n'a pas d'émotion, de patrimoine, d'amis avec qui il fricote et pas de salaire à lui payer.

avatar occam | 

@etlomb77

En d'autres termes, un logiciel n'est ni corruptible, ni vain, ni rancunier, ni assez con.
Du moins ne saurait-il descendre au dessous d'un certain seuil d'imbécillité sans devenir incohérent, s'il est conçu tant soit peu correctement.
En conséquence, par les temps qui courent, un tel logiciel est absolument inadapté à exercer de hautes fonctions dans l'État, encore moins les fonctions suprêmes.

avatar lolo-69 | 

Je ne me déplacerai pas pour ces voleurs, menteurs, escrocs...

Ces gens sont là pour SE servir (eux et les intérêts de leurs potes) et non pour NOUS servir!

J'ai déchiré ma carte d'électeur.
P.R.A.F. !

avatar arem | 

Bonjour,
L’histoire nous enseigne que l’on reconnaît les extrémismes à certaines constantes :

1) Les malheurs du bon peuple sont toujours dus à des « méchants » : les étrangers ou les autres pays, les capitalistes, les élites, les juifs, les syndicats, les organisations internationales etc. ;
2) Pour accéder au pouvoir, les extrémismes ont toujours besoin d’un leader charismatique qui émerge dans un pays en plein désarroi ;
3) Une fois au pouvoir, les extrémismes appliquent « leur programme » : ils s’attaquent aux « méchants », au mieux en les spoliant, au pire en les éliminant (camps de travail, de rééducation ou d’extermination, guerre etc.). Il leur faut aussi se défaire des traîtres qui manquent de détermination (Terreur, purges, nuit des longs couteaux, révolution culturelle etc.), en instaurant une dictature par des lois successives ou par voie de referendum qui lui donnent un verni démocratique (VIème république ?). Tous ces régimes ont invariablement saigné leur peuple (et souvent leurs voisins) et ruiné leur pays.

1)et 2) sont réunis en France. Qui est tenté par le 3) ?
Entre les 3 candidats républicains, il y a un choix assez large de la gauche à la droite sans vouloir se lancer dans des aventures insensées qui conduiraient inéluctablement à des catastrophes.

Quant au volet numérique des propositions des candidats, il est plutôt raisonnable ...

avatar une fleur | 

@arem

« [...] l’on reconnaît les extrémismes à certaines constantes :
1) Les malheurs du bon peuple sont toujours dus à des « méchants » [...] ;
2) [...] un leader charismatique  ;
3) Une fois au pouvoir, les extrémismes [...] s’attaquent aux « méchants » [...].»

Selon vos dires, les jacobins, les monarchistes, les républicains de la Troisième République, ou encore les indépendantistes, les résistants, les maccarthystes ou certains égalitaristes sont des extrémistes.
Les uns ont descendu en flammes la noblesse, les autres les républicains, le clergé catholique, les colons, les nazis, les racistes, les communistes... Sous l'égide de leaders souvent idolâtrés : pêle-mêle : Robespierre, le Comte de Paris, Gambetta, de Gaulle, Mandela, Gandhi, Lincoln, etc. etc.

avatar arem | 

@une fleur

Aucun rapport avec la résistance qui n'était pas au pouvoir que je sache
Robespierre : j'ai du mal à voir en lui un modèle qui pourrait faire rêver, d'autant qu'il a fini sur l'échafaud après y avoir mené bon nombre de ses amis ... surtout quand la suite nous a conduit à Napoléon et une guerre à l'échelle continentale ...
Quant à Gambetta, il n'était ni Mélanchon, ni Le Pen : aucun rapport - l'exact contraire d'un extrémiste en fait ... Au fait, la 3eme République a fini par confier les pleins pouvoirs à Pétain ...
Les maccarthystes menaient une chasse à l'homme odieuse dont j'ai du mal à comprendre qu'on puisse la prendre en exemple (et quel rapport ?)
En règle générale, quel rapport faites-vous entre et votre commentaire et mon constat que les extrémismes qui se construisent sur la haine de l'autre et le culte de la personnalité conduisent inéluctablement à la ruine, la mort et la dictature après qu'ils ont accédé au pouvoir ?
Il n'y a aucun contre-exemple dans l'histoire d'extrémisme qui aurait bien fini après avoir pris le pouvoir. "Au mieux", cela finit en putsch des armées régulières.
En revanche le 20 eme siècle regorge de Mussolini, d'Hitler, de Staline, de Mao, de Pol Pot, de Kim II-Sung ...
Pas la peine de se précipiter dans les bras d'un(e) sauveur qui risque de mettre la France à feu et à sang et la ruiner.

avatar une fleur | 

@arem

« Aucun rapport avec la résistance qui n'était pas au pouvoir que je sache. »

Sur ce point particulier, de Gaulle et son Gouvernement provisoire sont bien parvenus au pouvoir en 1944 et ont bien procédé à la purge des opposants.

Sur l'ensemble, nous avons affaire à chaque fois à des mouvements politiques qui désignent un ennemi et le malmènent lorsqu'ils en ont les moyens, et qui possèdent un « leader charismatique ».
C'est la définition que vous donnez de l'extrémisme, et elle est différente de celle des scientifiques.

avatar arem | 

@ une fleur
ps
il ne faut pas connaître l'Inde pour qualifier Gandhi le non violent d'extrémiste -d'autant qu'il n'a pas exercé le pouvoir
Mandela est l'exemple parfait de transition non haineuse, lui qui a au contraire retenu le bras vengeur de l'Anc.
Vous connaissez ces pays et leur histoire ?
Lincoln n'a pas bâti son histoire sur la haine de l'autre

Mélanchon ou Le Pen au même niveau que ces figures de l'histoire ?
Euh, comment dire, vous êtes sûr de votre comparaison là ?

avatar arem | 

@une fleur
A oui, la fameuse référence imparable "aux scientifiques" ... bien sûr, elle nous manquait après tout ce fatras de noms sans aucun lien que vous avez indiqué
A quels scientifiques faites-vous allusion ? Des noms, des références à citer avec les ouvrages, les éditions et les numéros de pages svp ?

Sérieusement, comment pouvez-vous comparer de Gaulle dans la France occupée par des armées étrangères avec un gouvernement fantoche et nos deux extrémistes d'aujourd'hui ????

Non, je ne parle pas de tous ceux qui mènent un juste combat, mais des personnages providentiels qui expliquent tous les malheurs du pays en désignant des coupables : étrangers, riches, politiciens, union européenne, financiers etc.

avatar une fleur | 

@arem

« À quels scientifiques faites-vous allusion ? »

Aux sociologues : Bronner (La Pensée extrême) la définit d'abord cognitivement comme une attitude d'adhésion radicale à une idée radicale.
Aux politologues : Wilcox (American Extremists) se réfère à un style de manifestation politique jusqu'au-boutiste.
Aux historiens : Bourseiller (L'Extrémisme) parle d'un mouvement de violence et de transgression.

Du reste, vous vous perdez en procès d'intention.

Votre définition de l'extrémisme, si on l'observe exhaustivement, force le rapprochement entre des mouvements politiques que les scientifiques et vous-même distinguez fermement. De plus, elle exclue des mouvements, tels certains anarchismes, qui sont communément classés dans les extrémismes.

avatar arem | 

@une fleur
Et ? Vous annoncez 3 noms dont un qui ne traite pas de l'extrémisme politique d'un point de vue historique et deux dont on attend des citations qui viendraient contredire le fond de ma pensée :
En effet, ma définition de l'extrémisme, même si elle vous déplaît, est clairement posée si bien que ma pensée s'en trouve tout aussi clairement exposée.
Bref, sur le fond que m'opposez vous ? Des noms ? Un procès d'intention ?
On cherche en vain des arguments dans toutes vos réponses. Il n'y en a aucun qui soit de nature à rassurer sur l'avenir que nous réservent nos extrémismes de gauche et de droite, quand l'histoire est hélas jonchée des cadavres laissés par les dictateurs qui se réclament de ces idéologies mortifère.
Il est clair que nous ne tomberons jamais d'accord, alors restons-en là voulez-vous ?

avatar une fleur | 

@arem

Revenons à la thèse suivante : la définition que vous donnez de l’extrémisme est défaillante.

Les points précédents se résument de la façon suivante :
(i) cette définition ne fait pas consensus parmi les scientifiques ;
(ii) cette définition n’est pas scientifique ;
(iii) cette définition inclue des éléments que des définitions scientifiques excluent ;
(iv) cette définition exclue des éléments que des définitions scientifiques incluent.

La proposition (ii) est la seule qui n’ait été démontrée, mais il vous suffit de fournir un contre-exemple pour l’annuler.

avatar Moumou92 (non vérifié) | 

Un petit exemple vaut mieux qu'un long discours:

https://philippesilberzahn.com/2016/08/29/comment-automatisation-cree-des-emplois-exemples-du-textile-et-de-la-banque/

Parfois les effets vont à l'encontre de l'intuition… automatiser, chercher de la compétitivité permet de gagner des marchés et des emplois…

Faire du protectionisme est juste idiot et artificiel…

De toute façon je vais aller plus loin: c'est le concept tout entier de frontiéres et d'état qui est idiots: nous sommes tous humains, avons les mêmes droits et devoirs… le FN veux nous mettre dans des cases artificielles, mais au final nous sommes dans un monde qui devrait être entièrement ouvert… pourquoi quelqu'un née à Bagdad n'aurait pas le droit de travailler Paris?

Pour avoir travaillé en Asie, je peux vous dire que le mode de raisonnement du français de base et archaique… prenons un peu exemple sur les autres, nous devrions nous ouvrir plus… il n'y a pas la France et le reste du monde, il y a juste "le monde"…

avatar rikki finefleur | 

Moumou92
Ce qui est drôle , c'est que la chine est ultra protectionniste.
Votre théorème qui s'effondre.
Et mettre en concurrence les plus pauvres contre les plus pauvres n'est pas une bonne solution.

De même mettre en opposition et sur un peid identique des pays évolués socialement contre ceux qui n'y sont pas.
Ainsi en Europe même, le cout salarial est de 1 a 10. C'est vraiment du bricolage.
Voila pourquoi pratiquement une grande partie de l'industrie a fui notre pays, et que la france en est réduit a faire de la cavalerie financière et ne peut survivre que grâce a de l'emprunt massif comme cette dernière décennie.

Vous voulez encore plus de cavalerie et d'endettement ? Non.
Il faut rééquilibrer l'europe en son sein, et nos actions envers le continent asiatique et plus particulièrement la chine, qui s'assoit sur beaucoup de choses dont la propriété industrielle.

avatar arem | 

@une fleur
une bonne fois pour toute, l'objet n'est pas de savoir si "ma définition" de l'extrémisme est défaillante (à proprement parler, je n'ai pas cherché à donner une définition de l'extrémisme mais à donner les caractères communs de l'extrémisme au pouvoir : relisez mon premier post).

la vraie question est de savoir si j'ai raison de dénoncer les dangers que représentent les extrémismes au pouvoir.
Je comprends à vous lire que cette vraie question vous dérange et que vous préférez l'éluder. Les exemples que vous citez me font froid dans le dos, vous qui admirez Robespierre et le maccarthysme ... Charmante perspective pour la France en vérité ...
Sur ce, je vous laisse car vous me faites perdre mon temps :
Allez donc voter pour Le Pen ou Mélenchon si ça vous chante : après tout, c'est la grandeur de la démocratie que de permettre à ses ennemis de voter.

avatar une fleur | 

@arem

« [...] l'objet n'est pas de savoir si "ma définition" de l'extrémisme est défaillante [...] »

S'il y a un objet à notre propos c'est bien celui-là, et la chose est close.

Nous n'avons soulevé aucun autre enjeu, exprimé aucune autre thèse. En cela nous pouvons dire qu'il y a procès d'intention de votre part.

avatar colossus928 | 

Macron ?

avatar cv21 | 

18H47 article publié, trois quarts d'heure après 313 commentaires ! C'est peut-être un record.

Bonne idée cet article, merci macg

avatar minipapy | 

@cv21

C'est une republication. Mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de commentaires. :)

avatar Milouze | 

Le problème de la France c'es la Ve République. Michel Debré a écrit cette constitution pour De Gaulle comme on taille un costard sur mesure. Aujourd'hui il est élimé, rapiécé, bouffé par les mites, démodé, rabiboché et trop grand pour tous.

Même si Mélanchon m'indispose sur certain point de ces déclarations en politique étrangère, c'est le seule (sur la lancée de Montebourg) a proposer un vrai changement à ce niveau grâce à une constituante (qui pourra redéfinir tout les modes électifs et donner plus de pouvoir aux citoyens) , et c'est à mon avis ce seul changement qui pourra transformer le pays.

Imaginer que la démocratie se résume aux élections pour le livrer tout entier au pouvoir exécutif qui par la grâce du 49.3, d'ajustement structurels et des émissions d'Yves Calvi va tout changer, c'est justement le problème de ce pays : ramener la démocratie aux seules élections et à ce seul pouvoir exécutif hypertrophié.

avatar Al-B | 

Les deux justiciables ne devraient pas être en lice.
Ils sont moralement disqualifiés et n'auraient aucune légitimité s'ils étaient élus.

avatar ancampolo | 

@Al-B

Les autres seront bientot justiciable tout est histoire de calendrier bizarrement que les mecs de droite avec des casseroles mais pas les autres de qui se moquent on???!le cabinet noir a bien bossé comme pour dsk en 2012

avatar Un Type Vrai | 

Le complot ?
Il devrait y avoir un permi de voter finalement...

avatar marsnet | 

Merci beaucoup pour cet article de synthèse très intéressant.

Point Godwin atteint très rapidement également dans les commentaires, bravo !

avatar JPTK | 

N'empêche qu'en dehors des considérations politiques, Mélenchon est celui qui a le programme numérique le plus cohérent, c'est macg qui le dit... Un peu comme Action contre la faim, Oxfam, Secours Catholique, Greenpeace, Amnesty internial, les avocats du barreau de Paris, qui le soutiennent sur d'autres sujets.

avatar GlobeTrotteur | 

Sérieusement, on s'en cogne de savoir pour qui vous votez. C'est un choix personnel. Épargnez-nous votre propagande de colleurs d'affiches.

avatar enzo0511 | 

@GlobeTrotteur

+10000000

avatar enzo0511 | 

Le programme numérique des candidats... de loin le cadet de mes soucis
Sérieusement 10% de chômage, des migrants dont on ne sait plus quoi faire, des intégristes qui tuent en Europe quasiment chaque semaine n'importe où n'importe quand, une dette colossale et enfin un système de retraite menacé.
Franchement le numérique je m'en fous

avatar C1rc3@0rc | 

Pourtant, nombreux analystes estiment que dans 15 ans plus de 80% des emplois actuels auront totalement disparus et qu'a l'inverse on sera en deficit de candidats pour les emplois du secteur des datasciences qui est deja en tres fort deficit de candidats.
On comprend facilement que les secteurs primaire et secondaire seront touchés a 90%. Mais meme le tertiaire commence a voir des pans entiers de son territoire disparaitre totalement et cela parce que le numerique rend obsolete des postes qui etaient pourtant il y a quelques annees des "bons plans" en terme d'emplois...

A la fin de mes etudes d'informatique, j'ai ete embarqué dans un stage ou l'objectif etait d'informatiser les saisies comptables dans une chaine qui allait du producteur au vendeur final. L'objectif etait de securiser les saisies qui posaient systématiquement des problèmes vu la longueur et la variété de la chaine.
Le projet a pleinement réussi.
Sauf que l'on s'est aperçu qu'il éliminait 100% des emplois comptables et 80% de l'emploi de secrétariat.
Le dernier maillon qui restait a "numeriser" etait le plus bas, celui de la vente au client. Techniquement c'etait possible, mais cela etait impossible politiquement, cela mettait trop d'employés dans cette branche au chômage. Alors on a opté pour un système de contrôle de la transaction qui "fliquait" l'employé et le reduisait a un operateur de saisie simple (son travail se resumait a appuyer alors sur une touche ). C'etait loin d'etre optimal et ça coutait cher, mais c'etait le moyen de conserver un emploi totalement inutile. C’était il y a 15 ans, aujourd'hui on virtualiserait simplement la vente par internet, ce qui rend le systeme plus fiable, plus rentable et plus fonctionnel.

Actuellement le sous-emploi tourne entre 20% et 40% en UE et aux USA et ce pourcentage est en croissance partout. Et une partie de plus en plus importante de l'emploi est subventionnée. Lorsqu'un emploi est subventionné c'est qu'il n'est pas rentable et pire encore il fait chuter le produit national.

Pourquoi subventionne-t-on l'emploi: tout simplement parce que c'est la cle de voute du systeme de redistribution des richesses produites dans les dogmatismes travaillistes.
Car beaucoup d'economie et de systemes politiques tiennent sur le seul fait que le travail est LA valeur socio-politico-economique.
Si plus de travail => plus de societe!
C'est aberrant mais c'est le ce qui se passe.

Aujourd'hui l'importance des axes sociologiques et d'integration des technologies du numeriques sont la chose pas plus importante des programmes politiques.

avatar manustyle | 

macron aux chiottes

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