Amazon réinvente la librairie de quartier

Florian Innocente |

Amazon, l'ennemi des libraires ouvre… une librairie. "Amazon Books" qui est inaugurée aujourd'hui, est installée à Seattle, où se trouve le siège du groupe, dans le centre commercial University Village. Au vu des photos mises en ligne, cette librairie ressemble de prime abord à n'importe quelle autre. Mais tout est dans les détails et le principe de fonctionnement qui s'appuie très largement sur la masse de données collectée par le site de vente en ligne.

crédit : Amazon

5 000 à 6 000 ouvrages seront proposés à la vente (sur 500 m2 et 185 autres réservés au stock) et ils seront choisis en fonction de critères de popularité. Amazon Books ne vendra que les titres qui marchent fort sur son site. Ceux notés 4 étoiles au minimum, ceux qui font l'objet de précommandes importantes, ceux qui sont le plus souvent présents dans les listes de souhaits ainsi que les ouvrages pas forcément en tête de gondole ou signés par des auteurs connus, mais qui ont reçus de bonnes notes de la part des clients.

Contrairement aux libraires qui croulent parfois sous les invendus, Amazon veut rationaliser son offre. C'est probablement l'assurance de ne pas avoir des livres qui prennent la poussière, c'est aussi le choix d'une diversité moins importante dans le catalogue proposé aux clients.

Amazon se défend toutefois de ne proposer que des best-sellers faciles à vendre, on devrait avoir des livres qui sont enfouis dans les classements du site mais qui ont tout de même reçu des notes et commentaires flatteurs de leurs lecteurs. Chaque livre est accompagné d'une étiquette de gondole qui reprend la notation obtenue en ligne et un commentaire de lecteur, avec son nom, ainsi que le nombre de personnes qui l'ont trouvé pertinent.

Habituellement ce sont les libraires qui gratifient certains ouvrages d'une petite critique "coup de cœur". Ce sera aussi le cas avec les recommandations du personnel d'Amazon Books. Mais entre les avis laissés sur le site et ceux sur Goodreads (lire Goodreads : Amazon aurait été plus rapide qu'Apple), Amazon dispose d'une armée de critiques parmi ses clients lecteurs.

Autre idée, chaque livre est présenté de face, sa couverture bien visible, comme dans n'importe quelle interface de librairie électronique. Il n'est pas rare dans une librairie d'avoir des tables où les livres sont empilés, couverture face au client, mais il est très courant également d'avoir des étagères remplies d'ouvrages dont on ne voit que la tranche. C'est le cas chez Amazon Books mais uniquement pour le stock. Les livres dans l'espace de vente sont tous tournés vers le client.

Les prix sont identiques à ceux affichés sur le site et changeront en même temps le cas échéant. Plus besoin de sortir son app Amazon pour comparer qui est le moins cher, elle servira plutôt à lire davantage de critiques de clients, explique Amazon.

Amazon Books donnera l'occasion de tester et d'acheter les matériels maison, les Kindle bien sûr, mais aussi les Fire TV (le concurrent du Chromecast) ou Echo, l'assistant personnel pour la maison (lire Amazon : l'assistant Echo manque de coffre). En revanche, on ne pourra pas commander un titre en ligne et le retirer dans cette boutique. Cette libraire est la première de son genre, Amazon ne s'interdit pas d'en ouvrir d'autres mais rien n'est dit encore à ce sujet.

crédit : The Seattle Times
avatar Ponchan | 

Effectivement, les ronchons de ton genre n'ont pas leur place en magasin.
Reste derrière un écran.

Cela dit, il est vrai que certains petits libraires ont du mal à s'approvisionner. Les circuits de distribution en Province ne sont pas tous aussi efficaces qu'à Paris.

Pour en revenir au sujet, Amazon fait, en moins bien, ce que Barnes & Noble avait mis en place il y près de 20 ans. Et puis 6000 référence... c'est pas une librairie mais un show-room (et encore).

avatar Ulysse191 | 

Ha ha ha. Je bosse en magasin et je peux vous dire que nos délais sont bien meilleurs que 3/4 des libraires.

Je ne suis pas ronchon, je suis réaliste et content de voir que l'incompétence des gens finit par les couler : pas de fumée sans feu.

Mais arrêtez de comparer Paris et Province : le Furet du Nord est mieux desservi que la librairie Gilbert de Paris ou d'autres.

De toute façon, même sur Paris, une fois, j'avais voulu acheter un Agatha Christie : jamais eu la possibilité de le commander.

Les petits libraires n'ont qu'à se bouger s'ils veulent survivre, c'est tout.

avatar philiipe | 

Annoncé à cet instant sur BFM Radio : Amazon rétropédalé sur ce projet. Sujet clos

avatar Ulysse191 | 

Depuis quand BFMTV fait de l'info fiable ?

A confirmer, en effet.

avatar en ballade | 

Apple a tue le disquaire !

Pages

CONNEXION UTILISATEUR