Pour Richard Stallman, OS X et iOS sont des malwares

Mickaël Bazoge |

Richard Stallman, apôtre du logiciel libre, a signé une tribune au vitriol dans les colonnes du Guardian. Il s’en prend aux développeurs qui « maltraitent » les utilisateurs : « Il y a eu tellement de cas de malwares propriétaires qui ont été rapportés, nous devons maintenant considérer que tout programme propriétaire est suspect et dangereux. Au 21e siècle, le logiciel propriétaire est de l’informatique pour les pigeons ». Les logiciels qui intègrent des DRM, ceux qui contiennent des portes dérobées, d’autres encore qui « imposent la censure », « certains développeurs qui sabotent explicitement leurs utilisateurs », tout cela est mauvais pour tout le monde.

Les premiers logiciels responsables, aux yeux de Stallman, de la prolifération des malwares sont les systèmes d’exploitation. Windows, OS X, iOS, Android, tous « fouinent » dans les données confidentielles des utilisateurs et les « enchaînent » au quotidien. iOS censure des applications et présente « une porte dérobée. Même Android contient un malware dans un composant non-libre : une porte dérobée pour forcer l’installation et la désinstallation à distance de n’importe quelle app », accuse-t-il.

Si des applications aussi basiques qu’une lampe-torche ou un lecteur de code QR sont susceptibles d’héberger des logiciels indésirables, le pire est représenté selon lui par les apps de streaming qui retracent et conservent les habitudes d’écoute et de visionnage de l’utilisateur. Même les smart TV, les logiciels des voitures, les GPS, et même des poupées connectées sont susceptibles de « suivre » un utilisateur. Le Kindle d’Amazon « empêche le lecteur de partager et même de faire don d’un livre, et il intègre même une porte dérobée digne d’Orwell pour supprimer des livres à distance ».

« Pouvez-vous avoir confiance en un internet des objets [fait de] logiciels propriétaires ? Ne soyez pas idiot ». Stallman, très remonté comme à son habitude, fustige des entreprises qui vendent du malware présenté comme des services aux consommateurs, alors qu’elles pourraient « proposer la plupart de ces services en version libre et [assurant] l’anonymat si elles le voulaient ».

Stallman propose de résister de trois manières : individuellement, en rejetant les logiciels propriétaires et les services en ligne qui surveillent les utilisateurs ; collectivement, en organisant et développant des systèmes libres et des services web qui ne tracent pas les utilisateurs ; et démocratiquement, en demandant la mise en place de législation criminalisant les pratiques liées aux malwares.

avatar darklinux | 

J ' utilise le plus possible EMACS , mais bon un combat Vi Vs EMACS est globalement suranné et n ' interesais pas ce public

avatar BeePotato | 

@ darklinux : « mais bon un combat Vi Vs EMACS est globalement suranné et n ' interesais pas ce public »

Ah non, mais le combat ce n’est pas Vi vs Emacs. C’est Emacs contre l’ergonomie, Emacs contre la nature humaine, Emacs contre la santé mentale ! :-)

J’aime pô Emacs (des fois que ça ne se soit pas vu). ;-)

avatar julienfr | 

Je vous conseille cette série documentaire d'Arte. C'est très intéressant et interactif. Donc jouez le jeu, vous pourriez être surpris.
https://donottrack-doc.com

avatar daxr1der | 

Et le coiffeur et le barbier sont des malwares ?

avatar RyDroid | 

Le rapport il est ou ?

avatar marc_os | 

"des applications aussi basiques qu’une lampe-torche ou un lecteur de code QR"

Intéressant comme exemples.
C'est vrai, programmer un lecteur de codes QR, c'est basique. Même que Mickaël peut le faire en cinq minutes. (Pas moi, mais je dois être nul).

avatar thierry61 | 

..Mais oui papi mais oui... arrête un peu de radoter

avatar Espcustom | 

pourquoi vouloir a tout prix des logiciels libres? ca marcherait mieux? on en serait vraiment plus contents? Serait-on plus heureux pour autant?..

Y'a des gens qui parlent de liberté et qui ne savent meme pas ce que c'est ni ce que ca signifie (et ce que ca coute...).

avatar darklinux | 

A la base les softs étaient libres , mais c 'est quand l ' informatique est devenue grand public avec l ' Altair et son avatar à clavier l ' Apple II que ce sont posé des licences d 'utilisations et de limitation via le basic de Microsoft , qui est légitime puisqu il la développé , principe vertueux . Simplement ce type de licence commercial , qui était l ' exception est devenu la règle . Donc les GNU et autre BSD ne font que remettre le balancier au centre , à l ' avantage de l ' utilisateur .

avatar BeePotato | 

@ darklinux : « A la base les softs étaient libres , mais c 'est quand l ' informatique est devenue grand public avec l ' Altair et son avatar à clavier l ' Apple II que ce sont posé des licences d 'utilisations et de limitation via le basic de Microsoft »

Mouais…
C’est logiquement quand on a trouvé des gens à qui vendre des licences d’utilisation de logiciels qu’on a commencé à en vendre en masse. Mais dire qu’avant l’arrivée des ordinateurs personnels et des interpréteurs BASIC de Microsoft, tous les logiciels étaient « libres », c’est un poil exagéré.
AT&T vendait déjà des licences d’utilisation (ou des licences sur les sources) d’UNIX, par exemple.

Mais bien sûr, cette tendance s’est largement développée avec l’explosion du nombre d’utilisateurs d’ordinateurs et le fait que ces nouveaux utilisateurs étaient prêts à payer pour obtenir des versions compilées, directement utilisables, des logiciels qu’ils voulaient.

« Simplement ce type de licence commercial , qui était l ' exception est devenu la règle . Donc les GNU et autre BSD ne font que remettre le balancier au centre »

Certes.
Il faut noter, cependant, que l’arrivée des ordinateurs personnels, c’était à la fin des années 70, et que les GNU et BSD ont suivi peu après. Le balancier a penché fortement vers l’approche « licence commerciale » pendant quelques années, puis s’est rééquilibré doucement depuis.

« à l ' avantage de l ' utilisateur . »

Ce qui est à l’avantage de l’utilisateur, c’est qu’il y ait ces deux approches, aussi utiles l’une que l’autre, mais généralement pas pour les mêmes types de logiciels.

avatar Sic transit | 

Stallman est peut-être un peu extrémiste dans ses propos ou ses attitudes, mais sur le fond, son analyse est bonne…
qui aurait parié, il y a 30 ans, qu'un téléphone, une voiture ou une machine à café serait un jour piratable à distance, pouvant être – potentiellement – retournée contre leurs utilisateurs ?

Réfléchissons 2 secondes au futur… On parle régulièrement dans l'actualité de robotique, d'androïdes, etc. Il est clair que d'ici 10 à 15 ans, les plus fortunés d'entre nous pourront se payer des robots assez sommaires capables d'effectuer quelques tâches ménagères simples…
Ce qui est intéressant à imaginer, c'est que ces robots seront évidemment connectés en permanence à l'entreprise qui nous les louera mensuellement (appelons-la Robot Inc™). Or, comment faire confiance à une machine équipée de multiples capteurs (caméras, micros, IR…), mobile de surcroît, contrôlable à distance par l'ingénieur de chez Robot Inc™ ? Qu'est-ce qui me dit que Robot Inc™ n'en profitera pas pour espionner ma femme ou mes enfants sous la douche ?
Sans parler du fait que ces connexions seront certainement piratables par n'importe quel hacker chinois un peu doué…
Bref, Stallman met le doigt sur quelque chose de crucial : l'abandon de certains pans de notre liberté à des grandes entités abstraites (l'Etat, mais aussi des grosses mutlinationales) au prétexte qu'elle nous facilitent la vie… Bien entendu, ça a commencé en douceur, mais depuis l'explosion du Cloud, le phénomène s'accélère fortement.

avatar RyDroid | 

Pour ceux que ça intéresse de creuser le sujet, Jérémie Zimmermann a fait récemment une conférence intéressante avec un parallèle avec Terminator. https://vimeo.com/128188399

avatar harisson | 

@RyDroid :

Jérémie s'est trompé de "carrière", il aurait pu être le Seinfeld français ^^

avatar Domsware | 

L'Open Source n'empêcherait en rien un tel scénario. En effet ce n'est pas parce que le code source est accessible que cela garantit 1/ qu'il est étudié pour en déceler les failles, portes dérobées,etc et 2/ que confiance doit être donnée aux personnes ou organismes qui étudient le code source (qui surveille les surveillants ?)

Les énormes failles de sécurité de l'année dernière l'ont montré : du code open source lisible par tout le monde contenait des failles béantes.

avatar gela | 

Il a très certainement raison mais ce n'est pas des avis qui feront changer le monde.
Il y a longtemps que je me suis dit que le format propriétaire était le plus grand frein aux avancés technologique.

La stationISS est un bon exemple. Sans collaboration elle serait toujours dans les hangars.
Mais avec la communication, les grands groupes de techno (ou d'ailleurs) surpasse la capacité de réfléchir.

avatar TmrFromNO | 

Il en pense quoi de la synchronisation des données en ligne sur Firefox ce taré de hippie?

avatar patrick86 | 

"Il en pense quoi de la synchronisation des données en ligne sur Firefox ce taré de hippie?"

Que c'est MAL.

Posez-lui la question pour vérifier.

avatar RyDroid | 

Si c'est synchronisé sur ton serveur qui est chez toi, en utilisant que du logiciel libre, avec du chiffrement, je ne vois aucune raison qu'il soit contre.

avatar darklinux | 

Il est taré parce qu ' il ne pense pas comme vous , ou parce qu ' il n 'est pas membre de l ' UMP ?

avatar arturus | 

Lui je l'aime bien

<3

avatar cloudy | 

La logique de Stallman pousse aussi à se poser une question de modèle de société qui me semble assez fondamentale.

Le modèle économique du logiciel libre consiste à payer des gens pour FAIRE QUELQUE CHOSE (coder,concevoir, créer une UI, documenter, installer, former, configurer, customiser ...). Le système fonctionne admirablement dés lors que nous avons besoin d'innovation ou de services. C'est toujours le cas. Et parfois les profils sont grassement payer car leur compétence est rare.

A contrario le modèle économique du logiciel propriétaire est de METTRE L'ARGENT et de REMBOURSER L'INVESTISSEMENT par LA VENTE DE LICENCE. L'avantage de cette méthode pour un financier c'est qu'il peut espérer des retour sur investissement largement supérieur à celui du logiciel libre. Une fois votre soft incontournable, vous pouvez couper les investissements et continuer en roue libre sur une base installée avec des équipes de ventes.
"Je vous mets pour 25 licences supplémentaires c'est 1000€ ma bonne dame".
Cela contribue à la concentration de richesse basée sur la propriété et ne valorise pas nécessairement la fameuse "valeur travail" dont on nous abreuve à tout crin. C'est une logique économique de RENTE.

L'existence même du logiciel libre contrebalance un peu les effets pervers du second système.
Par exemple Oracle n'est pas en mesure de maintenir un lead absolu pour cause de base de données OpenSource. Ils rejoignent parfois même le mouvement quand leur business est en danger.

Mais la vraie question de fond est donc de savoir quel modèle vous préférez en tant que citoyen ?

avatar Domsware | 

Ce commentaire est intéressant néanmoins j'y décèle une grosse lacune : dans le modèle économique du logiciel libre QUI paye des gens pour faire quelque chose ? D'où vient cette énergie financière ? Qui est le providentiel financeur ?

avatar cloudy | 

La question est légitime.

Dans les faits, les besoins produisent le financement. Quelques exemples.

Le noyau de Linux a plus de contributeur payé par des grands groupes que d'individuels passionnés. Par exemple l'industrie telecom a besoin d'une pile TCP/IP plus performante et finance le développement. L'industrie automobile a besoin d'un noyau temps réel, elle finance les patchs.

L'émergence du Big Data s'est fait autour d'une technologie clé qui s'appelle Hadoop. Hadoop a été créé par Yahoo pour couvrir ces propres besoins et l'a releasé en Open Source. Elle l'a financée. Pourquoi le lacher dans la nature ? Parce que ça lui coute moins cher de partager les couts (et les talents) avec d'autres entreprises qui ont le même besoin. Y compris des concurrents (principe de coopétiion dans lequel des concurrents peuvent collaborer sur des sujets non différenciants).

Ensuite, intégrer des logiciels (Open Source ou non) requiert de l'expertise pour l'adapter à ces besoins. Je travaille personnellement dans une entreprise qui intègre exclusivement de l'Open Source pour l'adapter au besoin des clients et qui génère quelques dizaines de millions d'euros de CA.

Parfois ce sont les éditeurs eux même qui assurent le support sur la base de l'expertise et de la légitimité qu'il tire du fait d'être les auteurs du soft. Red Hat a dépassé le milliard d'euros de CA sur un modèle entièrement libre en vendant du support.

Cette industrie (s'en est bien une) génère un CA de plusieurs centaines de milliards de dollars annuellement. Ca permet en effet de financer pas mal de chose. Le plus souvent dans le domaine de l'infra ou de l'entreprise. Les principes du libre y sont plus présents (voire dominant) que dans l'informatique grand public. Les DSI qui sont loin d'être des dangereux hippies communistes commencent à comprendre l'avantage qu'il tire d'un tel modèle.

avatar Domsware | 

@cloudy :
Dans ces cas oui. Certaines licences permettent même de mettre des bâtons dans les roues de la concurrence. Mais bref.
Mais pour du plus petit logiciel ? Par exemple un utilitaire ou un jeu ? Quid d'un logiciel sensible comme l'un des nombreux calculateurs d'un avion ?

Ce point je l'ai déjà débattu des centaines de fois sans que solutions ne soient apportées.

avatar darklinux | 

Pour faire simple : il y a plus de personnes qui travaille , sur leurs temps libre généralment sur un projet libre qu ' en additionnant Apple + IBM + Microsoft ..cela représente des millions d ' heures /homme , impossible à généré et a entretenir pour une boite privée , aussi grosse soit elle ... les softs sont maintenus , au pire si il y a une solution plus élégante , a la transition est facilité le plus possible , le format des fichiers est ouvert .
C ' est grâce au Free software , qu ' UNIX est encore la , le règne de Microsoft commence à terminé , l ' open source ,le free software , n 'est pas une vision communiste des choses , mais libertarienne , plus libérale économiquement que les ultra libéraux français . L ' open source à la durée , l ' expérience , la masse humaine qui faut ....

avatar BeePotato | 

@ darklinux : « Pour faire simple : il y a plus de personnes qui travaille , sur leurs temps libre généralment sur un projet libre qu ' en additionnant Apple + IBM + Microsoft ..cela représente des millions d ' heures /homme , impossible à généré et a entretenir pour une boite privée , aussi grosse soit elle ... »

En effet. C’est pour ça que le modèle de développement open-source (et non nécessairement « libre ») est très bénéfique pour certains types de logiciels — principalement des gros trucs (OS, logiciels serveurs).
Mais comme l’a fait remarquer Domsware, ce n’est pas du tout adapté pour d’autres types de logiciels : les « petits » logiciels, c’est-à-dire surtout des trucs plus le grand public. Là, il n’y a quasiment aucun intérêt à l’open-source, et les développeurs n’arriveront pas à trouver quelqu’un d’autre que le client final pour les financer.

« le format des fichiers est ouvert . »

Ça, ce n’est pas lié à l’open-source. C’est évidemment un aspect intrinsèque du développement open-source : un format de fichier, même non documenté, pourra toujours être compris au prix de l’effort de lecture du code de lecture/écriture.
Mais rien n’empêche, pour un logiciel non open-source, d’avoir des formats de fichiers ouverts, avec une bonne documentation les décrivant.
C’est même un point plus important que l’ouverture du code, et pas mal de monde milite régulièrement pour que ça devienne obligatoire. Ce serait à mon avis une très bonne chose (oui, c’est lourd de devoir écrire une telle documentation, mais si c’est fait au bon moment ça peut même aider à détecter des erreurs de conception d’un format avant qu’il ne soit trop tard).

avatar harisson | 

@cloudy :

Chaque modèle a ses avantages et ses inconvénients mais le logiciel libre n'est rentable que pour une logique B2B dans un modèle mixte proprio/libre même si a très très long terme le logiciel libre sera le seul gagnant.

La "valeur travail" pour le développement d'un logiciel open source ~= 0€

RMS parle du logiciel & des systèmes d'exploitation, mais il oublie de focaliser les efforts d'aujourd'hui sur le hardware. Pour le mobile, on a AOSP (ou autre ubuntuOS et cie) et pour les ordinateurs on a Debian, l'enjeu se déplace.

avatar aspartame | 

apôtre évangéliste ayatollah ...
le logiciel libre n'a rien d'une secte , mais ses partisants ont il vrai parfois tendance à un prosélytisme effrayant, digne d'un petit intégriste minable ( redondance ).

le libre est une bonne chose , la radicalisation non .

LES RADICAUX LIBRES SONT TOXIQUES !!

avatar Mark Twang | 

@aspartame :
Je signe !

avatar dragao13 | 

Ce type a raison depuis le début ...

Il se comporte comme un extrémiste mais pour qui ?

Pour toujours les mêmes moutons qui n'ont pas les couilles d'être libres et qui sont prêts à humilier ou pendre celui qui les a !

ça me rappelle, "les oiseaux de passage" de Brassens :
"...Et bois, et mers, et vents
Et loin des esclavages
L'air qu'ils boivent
Ferait éclater vos poumons...

Regardez les vieux coqs
Jeune Oie édifiante
Rien de vous ne pourra
monter aussi haut qu'eux

Et le peu qui viendra
d'eux à vous
C'est leur fiante
Les bourgeois sont troublés
De voir passer les gueux" !!!

avatar Domsware | 

On est toujours le mouton d'un autre alors !

avatar dragao13 | 

C'est ça ... rassure toi ! ;-)

avatar ziedjo | 

"le pire est représenté selon lui par les apps de streaming qui retracent et conservent les habitudes d’écoute et de visionnage de l’utilisateur."
En même temps, c'est un peu ce qu'on demande non ? Un service adapté à nos goûts.
Je trouve ça plutôt bien qu'un service de streaming connaisse mes goûts musicaux pour me proposer le style que j'aime et éventuellement ce qui s'en rapproche.
Tout comme les traitements médicaux seront un jour adaptés à chaque organisme plutôt qu'à une masse générale, c'est tout simplement l'avenir. On sort de la fange où on stagne depuis toujours pour enfin se concentrer sur l'individu. On sort de l'anonymat en quelque sorte.

Peut-être qu'il faudrait arrêter d'être parano, et penser que les développeurs de ses "malwares" sont avant tout des utilisateurs qui veulent donner le meilleur service possible. Possible qu'il y ait des dérives, mais à chacun de juger jusqu'où il veut aller.
Et laisser penser que le logiciel libre est exempt de backdoor, ça me fait doucement marrer quand même…

avatar JLG47_old | 

Son idée générale est que seuls les logiciel libres on grâce à ses yeux car les applications commercialisées sont toute susceptibles de s'intéresser de trop près aux données des utilisateurs au profit des sociétés qui les produisent.
Mais dans la même veine, peut-on vraiment faire confiance aux logiciels libre développés par des individus dont on ne sait rien de leurs intentions? Et leurs fonctionnement ne sont pas moins susceptible de défaut.
Cette attitude relève de la paranoïa.
Il y a assez de monde pour décortiquer les applications et en dénoncer les usages cachés pour faire à priori raisonnablement confiance, à condition de ne pas télécharger ou acheter totalement les yeux fermés.

avatar RyDroid | 

Stallman n'a rien contre les logiciels commerciaux. https://www.gnu.org/philosophy/selling.fr.html
La malveillance en terme de vie privée n'est qu'un des problèmes qu'il dénonce. https://www.gnu.org/philosophy/proprietary.html

Un logiciel libre n'a bien entendu pas forcément moins de défaut qu'un logiciel propriétaire. Une licence libre ne peut corriger des défauts techniques. Le logiciel libre apporte la transparence du code source nécessaire à son décorticage en profondeur et la possibilité de changer le logiciel pour n'importe qui en ayant le temps et les compétences. Ces libertés de contrôle sur l'outil peuvent être utilisé indirectement par les non-programmeurs avec l'aide de programmeurs (ami, embauche ou paiement par exemple avec un financement participatif, État, etc). http://www.april.org/heartbleed-une-chance-quopenssl-soit-un-logiciel-libre
On peut techniquement faire de ingénierie inverse, mais c'est bien plus long et compliqué que de lire le code source. De plus, il peut y a avoir des problèmes légaux avec ingénierie inverse. En Europe, c'est par exemple interdit pour les DRM non triviaux (celui des DVD est par exemple trivial, mais celui des BluRay).

À cela s'ajoute l'aspect partage et l'aspect éducatif (n'importe qui peut apprendre comment est fait et fonctionne le logiciel). https://www.gnu.org/education/education.html

avatar BeePotato | 

@ RyDroid : « Stallman n'a rien contre les logiciels commerciaux. https://www.gnu.org/philosophy/selling.fr.html »

Moi, j’adore ces réponses remplies de liens menant vers du blabla tout prêt. On se croirait chez les Témoins de Jéhovah. Tout es déjà prêt pour répondre à toutes les question des mécréants et leur montrer à quel point Dieu (pardon, Stallman) est bon. :-)

Dans le texte qu’on peut lire en suivant ce lien, j’ai particulièrement apprécié ce passage, qui renforce cette impression :
« Les rapaces du logiciel vendent leur âme au diable pour vous empêcher d'utiliser un programme privateur sans payer le prix fort. »
:-)

avatar johndifool | 

Je suis d'accord avec une grande partie de ce qu'il dit. Pourtant, j'ai d'abord été intrigué voire choqué par le titre de l'article...

Effectivement, on ne peut pas être sûr d'un logiciel propriétaire. Possesseur d'un Kindle (que j'ai choisi parce qu'Amazon avait le plus gros catalogue), je suis exaspéré précisément par les points qu'il énumère, au point que je ne sais plus trop quoi faire de cette "bouse", sinon m'en servir comme cale...

Cependant, là où je trouve que son raisonnement est un peu extrême, c'est qu'il faut encore avoir des alternatives crédibles à certains logiciels propriétaires. Là j'entre en terrain miné, et sans désir de troller, je m'explique.

J'ai utilisé essentiellement Linux et Windows pendant longtemps. Finalement il y a trois ans, j'ai acheté un Mac. Et je dois bien avouer que - hormis les éventuels "malwares" que pourrait embarquer Mac OS - ce système m'a séduit.
- L'interface est super intuitive, cohérente, et en même temps on peut tout faire via le terminal.
- Ça ne plante pas, ou peu, encore qu'Apple semble filer un mauvais coton ces derniers temps, et livrer des softs moins bien finis.
- Si je vais chez un pote, que je veux utiliser son imprimante, je n'ai qu'à brancher, l'OS détecte le matériel, télécharge et installe le driver, je n'ai rien à faire. Que demande le peuple ?
- etc.

Ce que je veux dire, c'est que pour un utilisateur lambda, ça ne semble pas encore évident de passer sous un système libre. La "fragmentation" de l'offre libre (par ex. le nombre de distros Linux, deux suites de bureautique libres...) n'est pas forcément qu'une bonne chose, car au lieu d'avoir un système qui puisse vraiment faire de l'ombre à Window$ ou Mac OS, on en a un paquet qui ne sont pas assez aboutis. Par ex. je n'ai pas encore trouvé de distro Linux avec un desktop aussi confortable, intuitif, unifié que Mac OS X.

Et je le déplore. Car en effet, j'aimerais utiliser seulement du libre, et en ce sens j'approuve Stallman.

avatar RyDroid | 

Pour Stallman, la liberté, au sens du contrôle sur sa propre vie, est plus importante que le confort, d’où son refus des logiciels propriétaires. Si les personnes finançaient les logiciels libres qu'il désirent et utilisent, le problème ne se poserait pas. De ce que je constate beaucoup de gens utilisent des logiciels libres (VLC, LibreOffice, Thunderbird/Icedove, GCC, etc), mais peu participent au financement.
Si tu veux utiliser un système entièrement libre au sens de la FSF, ça réduit drastiquement le choix. https://www.gnu.org/distros/free-distros.html
Je te conseille d'essayer Debian GNU/Linux avec l'interface GNOME. C'est stable (environ 1 an de testing avec freeze des versions des logiciels et une grosse mise à jour uniquement tous les 2 ans environ) et intuitif. https://www.debian.org/index.fr.html
Point de détail pour ce qui est de Mac OS : il est mort, après la version 9 Apple est passé à Mac OS X et après la version 10.7 à OS X.

avatar johndifool | 

Oui, je comprends ce point de vue, que la liberté est plus importante que le confort. J'y comprends et en théorie j'y adhère.
Mais en pratique, quand je veux me servir de mon ordi pour quoi que ce soit (coder, mater un film, imprimer un document), je veux que le système soit le plus simple possible d'utilisation, ne pas perdre de temps à configurer des trucs et des machins.
Pour autant, j'aime bidouiller, passer des heures à compiler et configurer des trucs sur mon serveur, dans mon cas ce n'est pas une question de ne pas savoir faire, mais plutôt de ne pas perdre du temps inutilement.

En ce sens - et je sais que c'est très subjectif - je trouve que les environnements desktop sous GNU/Linux ont encore un train de retard. Je n'ai pas utilisé Gnome depuis un moment, mais j'avais essayé un KDE 4.4 il n'y pas si longtemps, où quand je cherchais telle ou telle préférence système, il fallait une plombe pour s'y retrouver dans le menu.

J'en viens au point que tu évoques, et effectivement, si les gens finançaient les logiciels, cela résoudrait une partie du problème. Mais, j'en ai peur, jusqu'à un certain point seulement.
Je crois réellement que les multiples "forks" de projets finissent par poser problème. Pourquoi tant de distros Linux différentes ? Pourquoi OpenOffice et LibreOffice ? Pourquoi Gnome 2, puis Gnome 3, puis encore un fork parce que ni le 2 ni le 3 ne conviennent ?

Pour ma part, depuis le Mac, j'ai acheté, ce que je n'avais jamais fait avant, trois softs, dont Sublime Text 2 et WebStorm. Je les ai achetés parce qu'ils sont bien faits, ce sont des produits finis, aboutis, agréables d'utilisation. Aucun des éditeurs ou IDE, libres ou freeware, ne m'avait convaincu. Lequel aurais-je du financer, sachant que je ne pouvais prévoir dans quelle direction s'orienterait tel ou tel projet, ou si son développement même allait continuer ? C'est pas simple quoi...

Sinon je parlais bien de Mac OS X même si c'était implicite :) (Mac de 2011).

avatar RyDroid | 

Une bonne partie des distributions GNU/Linux ont des différences (politique de mises à jour, inclusion ou non de logiciels privateurs, adaptation à une cible particulière, logiciels préinstallés, choix d'une technologie comme un gestionnaire de paquets, etc). Pour ce qui est de OpenOffice et LibreOffice, il y a eu un fork à cause d'un problème de marque, de la peur d'Oracle et de l’absence d'un modèle de développement collaboratif de ce dernier. GNOME 2 et GNOME 3 sont des logiciels différents bien qu'ils aient été fait par la même équipe pour grosso modo le même but, l'un n'est pas le fork de l'autre. Mate, le fork de GNOME 2, a été fait par des gens de Linux Mint, pas par le projet GNOME.

avatar johndifool | 

J'ai bien compris que certaines distributions ont des philosophies différentes, sont adaptées à des usages spécifiques, etc. Mais pour moi ça ne justifie pas une telle profusion, enfin mon humble avis, c'est que ça paume l'utilisateur moyen plus qu'autre chose (je ne suis certes pas un expert, mais pas un débutant non plus).

Contrairement à ce que ma phrase mal formulée impliquait, je ne disais pas que Gnome 3 est un fork du 2. Mais il y a bien un autre fork, Mate donc, même s'il n'est pas le fait du projet Gnome. Et je ne cherche pas trop à comprendre qui a forké quoi et pour quelle raison, c'est en soi le fait qu'il y ait trop de choix, et au final des logiciels pas tout à fait aboutis, qui me gêne.

C'est de la dispersion, et à mon avis un certain gâchis d'efforts et d'énergie, tout ça pour des questions d'une importance assez relative, par rapport à l'objectif de fournir un logiciel pour l'utilisateur qui va s'en servir et qui se tamponne (le plus souvent) de savoir si c'est une licence MIT ou GPL ou BSD.

A contrario, Firefox s'est imposé comme le navigateur libre, et il me semble que c'est un projet qui symbolise bien ce que peut faire une communauté qui va dans la même direction.

Le fait que plusieurs solutions concurrentes existent peut certes amener du dynamisme. Par exemple le io.js, le fork de node.js, a amené des avancées par rapport à l'original. Maintenant, les deux communautés veulent fusionner à nouveau les projets, je pense qu'ils ont bien compris qu'il vaut mieux combiner ses efforts (en tout cas l'annonce du merge a été plutôt bien accueillie : https://news.ycombinator.com/item?id=9542267).

Just my two cents, comme dirait l'autre :).

avatar BeePotato | 

@ RyDroid : « Pour Stallman, la liberté, au sens du contrôle sur sa propre vie, est plus importante que le confort, d’où son refus des logiciels propriétaires. »

Ben moi, en m’accordant encore plus de liberté que lui, je m’autorise l’usage de logiciels dits « propriétaires » (tout en acceptant tout à fait d’utiliser également des logiciels dits « libres », et en développant moi-même ce que je ne trouve pas ailleurs), et j’ai tellement de contrôle sur ma propre vie que j’arrive à y avoir un bon niveau de confort ! :-)

« Si les personnes finançaient les logiciels libres qu'il désirent et utilisent, le problème ne se poserait pas. »

Pourquoi ? Si plus de monde payait pour des logiciels dits « libres », ces derniers seraient soudainement vachement meilleurs ?
Ça ne marche malheureusement pas comme ça (sinon Microsoft ferait les meilleurs logiciels de la planète).

« Point de détail pour ce qui est de Mac OS : il est mort, après la version 9 Apple est passé à Mac OS X et après la version 10.7 à OS X. »

Rassure-toi, Mac OS X, comme son nom l’indiquait, est bien une version de Mac OS. Que son nom ait été raccourci par la suite pour des raisons marketing n’y change rien.

avatar Jacti | 

J'ai des Mac depuis 30 ans et, au travail, je subissais les PC. J'ai aussi travaillé sous UNix et j'ai même donné des cours d'initiation et de Shell. Je suis d'accord que c'est, de loin, l'interface de Mac Os la plus intuitive. J'ai eu, pendant 7 ans, un Mac pro pour faire du développement en Java et C++ et de la musique avec Logic Pro, Metasynth,, Tassman et quantité de plugins, je n'ai jamais eu un seul "kernel panic" !
Quant à tous ceux qui nous bassinent avec les distrib Linux, ça fait 20 ans qu'on entend le même discours, du style "mais maintenant c'est plus convivial et on sait tout faire". Ce n'est pas vrai. Pour la musique, Linux c'est nul de chez nul. J'ai commencé mes études d'informatique en 70 et je n'ai fait que ça professionnellement. Je rigole bien quand j'entends ou que je lis les réflexions de "petits jeunes" qui, visiblement, n'y connaissent pas grand-chose à part faire ls -a ou cd .. (connaissent-ils awk ?)
Et, franchement, "déblatérer" sur Richard Stallman avec tout ce qu'il a apporté à l'informatique, il y a beaucoup mieux à faire dans notre milieux, à commencer par avoir un peu de rigueur méthodologique et de programmation.

avatar darklinux | 

Enfin des paroles de bon sens , .. cela dit ,j ' ai toujours préféré du GNOME à l ' X Windows d ' IRIX , comme je l ' est dit plus haut , chaque OS à sa place , Windows et OSX pour le " multimédia " et les projets qui non pas besoins d ' être sécurisé et crash permissif , comme la bureautique , la retouche photo et le montage vidéo , a GNU/Linux et *BSD les infrastructures réseaux , les SGBD ,le HPC et les serveurs web

avatar pacou | 

Je pense qu'il a raison.
Alors que l'informatique devrait être un outils de partage, les mastodontes ne pensent qu'à nous tondre.

Pages

CONNEXION UTILISATEUR