MWC 2012 : le guide du futur informatique d'Eric Schmidt

Anthony Nelzin-Santos |
« Le Guide du Voyageur Intergalactique est mon ouvrage de science-fiction préféré. Et la science-fiction est déjà là. » a déclaré Eric Schmidt lors de son désormais traditionnel keynote du Mobile World Congress. C'est à un véritable essai de futurologie que s'est prêté le président du conseil d'administration de Google au cours d'une intervention de 45 minutes d'une densité rare.

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« Des centaines de millions de personnes n'ont pas de smartphones et n'ont jamais entendu parler du débat Android contre iOS que j'aime tant » : Eric Schmidt, après avoir laissé Hugo Berro faire une démonstration de Chrome pour Android, a tenu à parler de la « fracture numérique » séparant les deux milliards de personnes connectées des cinq milliards de personnes restant à connecter. « Il faut être réaliste, il y a une véritable fracture numérique », explique-t-il en employant le ton prophétique qu'il manipule à merveille : « mais les cinq milliards de personnes à connecter sont une formidable occasion de nouveautés, de changement dans le monde. »

Cette fracture numérique sépare trois groupes. Le premier, celui des ultra-connectés, est une véritable élite technologique — le 1 % informatique, même si Schmidt ne l'a pas présenté de cette manière, disposant d'énormes avantages : de bonnes conditions de vie (démocratie, accès à l'éducation, etc.) et la volonté et les moyens de les conserver. Pour ce groupe, le futur n'a pas de limites : si l'on en croit l'exécutif de Google, la loi de Moore promet une croissance illimitée et l'éthique est une valeur relative. Ce groupe n'est pas seulement constitué de primo-adoptants : il est constitué par les personnes définissant le futur de l'informatique, de la technologie et des réseaux, à commencer par ceux qui peuvent débourser les milliers d'euros que coûte la place pour assister au keynote d'Eric Schmidt.

D'ici 2020, ce groupe aura accès à des systèmes de présence virtuelle : si l'on est coincé à un endroit pour des raisons professionnelles, on pourra envoyer un robot au concert que l'on aurait sinon manqué. Des systèmes sonores de grande qualité, des mécanismes de projection holographique et des technologies de retour tactile et sensoriel pourront vous faire « vivre » à distance ce concert. Les guillemets ne sont pas venus de Schmidt, mais de certaines voix dans la salle, qui émettait des réserves à la fois techniques et éthiques. « Il y a cette idée perpétuelle que la technologie isole les gens, c'est faux ! Les gens sont plus connectés que jamais avec la technologie. […] Ils sont connectés différemment certes, mais connectés. […] On pourra baisser le son du concert, c'est super bien ! Et je n'oblige personne : vous pouvez choisir… de ne pas y aller ! Et les appareils ont toujours un bouton d'extinction, toujours, même si je vous conseille de toujours laisser vos appareils Android allumés. »

« Des personnes sont inspirées par des personnes comme Steve Jobs, qui pensent que la technologie peut faire évoluer la société » : Schmidt cite celui que certains considèrent comme le gourou d'Apple pour établir une vision presque religieuse de la technologie. Comme IBM, Google se présente comme une société traitant de grands volumes de données : absorber ces données et faire progresser les systèmes de traitement permet de tirer de meilleurs modèles économiques, médicaux, pédagogiques, voire politiques grâce à la plus grande transparence de l'open data. À cette entrée de la technologie par le haut répond une prolifération de la technologie par le bas, dans les vêtements intelligents, les voitures à pilotes automatiques, les maisons connectées, etc. : « la technologie va disparaître : elle devient une partie intégrante de la vie quotidienne ». Plus fiable, plus facile à utiliser, plus transparente, elle serait comme essentielle au progrès : « le web, qui supporte cette technologie et lui fournit des données, sera tout et rien à la fois, comme l'électricité, il sera toujours là. Les gens croiront tout simplement en la technologie, ils auront plus facilement foi en elle. »

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Le deuxième groupe est celui des contributeurs : il représente une sorte de classe moyenne technologique, les deux milliards de connectés d'aujourd'hui. Ce deuxième groupe a grandi avec la technologie et pourra profiter de toutes ces avancées, mais avec un petit délai ou sur un segment moins évolué : au lieu de posséder les systèmes de présence virtuelle, les membres de ce groupe commenceront par les louer, avant d'en acheter les premiers modèles grand public. Il y a à l'intérieur même de ce groupe diverses fractures, à la fois socio-économiques et intellectuelles, une des plus importantes étant sans doute celles entre ceux qui conçoivent (10 %) et ceux qui consomment (90 %).

Ceux qui conçoivent pourront ces prochaines décennies être toujours plus innovants tout en prenant de moins en moins de risques : le nuage, alimenté par des données et servi par une véritable intelligence artificielle, pourra être utilisé comme une grille de calcul pour répondre à des questions, établir des stratégies. On a ainsi clairement entendu Schmidt expliquer que Google allait de moins en moins être un moteur de recherche et de plus en plus un moteur de connaissances à la manière de Wolfram Alpha. La barrière d'entrée limitant l'accès à l'entreprenariat sera ainsi plus basse, et les risques plus limités, un moyen d'encore favoriser la croissance de cette classe moyenne.

Ceux qui consomment le feront moins par connaissance que par intuition, mais ils seront de plus en plus des consommateurs éclairés et régis par des valeurs qui seront comme un garde-fou constant. Schmidt est néanmoins très clair sur le besoin croissant des entreprises à acquérir des données pour établir des modèles et fournir des résultats plus personnalisés. Si l'exécutif de Google assure avoir le plus grand respect pour la vie privée des utilisateurs de ses services, il semble estimer qu'il s'agit d'une variable ajustable : si Google prouve qu'elle protège bien les données, alors les gens en donneront toujours plus, et Google pourra toujours plus améliorer son service… et la finesse du ciblage de ses publicités, qui représente 97 à 98 % de son chiffre d'affaires. « Vous pourrez toujours choisir d'utiliser Google de manière anonyme […], et on essaiera alors de faire de notre mieux. Mais je pense que plus de monde préférera être connecté, afin que nous sachions le plus de choses possibles et que nous puissions ainsi personnaliser les résultats. »

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Le futur peint par Eric Schmidt ne fait pas intervenir les gouvernements, une absence qui a été remarquée : il parle des technologies, aux mains d'entreprises privées, et de leurs usages, dans les mains des utilisateurs. Quand leur rôle de citoyen est évoqué, c'est pour parler des révoltes arabes ou de la situation en Syrie… c'est-à-dire du renversement des gouvernements. L'ancien PDG de Google a été extrêmement critique envers le régulateur : « il a tendance à réguler le présent plutôt que le futur », les causes plutôt que les effets. Il est difficile de ne pas lui donner raison quand, évoquant les différentes lois visant à réguler ou censurer Internet, il dit : « il est inutile de réguler des technologies, elles avancent et contournent la loi. Si vous voulez réguler, régulez une idée, comme le respect de la vie privée, et les technologies seront limitées par un cadre. »

Il a ensuite été particulièrement virulent à l'encontre de l'Union internationale des télécommunications sur la question de la gouvernance de l'Internet : ce réseau est aujourd'hui géré par un ensemble d'organismes privés, il pourrait être de plus en plus réglementé par l'agence de réglementation et des planifications des télécommunications à l'échelle mondiale de l'ONU. « Si le système actuel de gestion d'Internet fonctionne, autant ne pas y toucher. Je ne serais jamais assez clair : l'UIT peut tuer Internet en le fragmentant […] il y a un risque de balkanisation de l'Internet avec des réglementations différentes selon les régions. L'UIT apparaît comme une bonne idée, mais elle est à l'inverse de ce qui a fait Internet. » On l'aura compris, Schmidt n'a pas mentionné les gouvernements, car il ne croit pas en leur pertinence dans la gestion des technologies… et ne tient pas à les subir en tant que représentant d'une entreprise.

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Le troisième groupe, enfin, est constitué par la majorité aspirant au progrès, les cinq milliards d'utilisateurs non connectés d'aujourd'hui. « Le futur ne peut pas seulement être imaginé à partir du passé. » a expliqué Schmidt, persuadé que ces cinq milliards ne connaîtront jamais le PC, mais auront dans vingt ans des smartphones aussi puissants que ceux que les deux premiers groupes utilisent aujourd'hui. « À la croissance actuelle, Android sera dans chaque poche […] il faudra bientôt produire plus d'humains si l’on veut leur fournir toujours plus d'appareils Android ! » De la même manière, ces cinq milliards de personnes n'auront pas forcément accès au réseau de la même manière que nous : Eric Schdmit a repris à son compte une idée de Nicholas Negroponte et du projet OLPC d'ordinateur pour les pays développés sans jamais les nommer, celles du réseau mesh pair-à-pair.

Au lieu que tous les ordinateurs soient connectés à un nœud central d'accès au réseau, le réseau mesh connecte tous les ordinateurs entre eux en une longue chaîne qui est in fine connectée au réseau. L'envoi d'un SMS pourrait ainsi ne plus nécessiter la connexion aux serveurs d'un opérateur : si vous souhaitez joindre un membre de votre famille à l'autre bout du village, votre message va passer silencieusement de téléphone en téléphone jusqu'à atteindre celui de votre destinataire. Dans cette configuration, Internet au sens strict du terme est inutile : un serveur central peut à la limite être ponctuellement synchronisé avec le réseau, mais les données peuvent être partagées entre tous. Le projet OLPC permet ainsi à chaque ordinateur d'embarquer quelques livres électroniques ; tous les ordinateurs communiquant les uns avec les autres, chacun a accès à l'ensemble des livres de la communauté, une véritable bibliothèque qu'un seul ordinateur ne pourrait contenir. La synchronisation de ce réseau mesh avec le réseau maître, Internet, peut maintenir à jour ces contenus. Les réseaux mesh ont un avantage énorme : ils sont peu chers et faciles à maintenir, extrêmement adaptés aux contraintes géographiques des lieux les plus reculés, et ne nécessitent pas d'augmenter énormément la bande-passante disponible puisqu'elle est répartie.

« La technologie donne le pouvoir, et le pouvoir donne le choix », tel est le résumé de l'intervention de Schmidt. En peignant un futur positif et positiviste baigné de technologie, l'exécutif de Google se fait prophète d'un monde où la dictature aura été éradiquée par l'accès ouvert aux données et les appareils photo des smartphones. « Il y aura toujours des élites », tempère-t-il : le fossé entre le premier et le troisième groupe persistera, même si dans le meilleur des cas, il sera réduit. « Les gouvernements chercheront toujours à censurer Internet, mais Internet est comme l'eau, il s'infiltre partout et trouve toujours un moyen de fuir » : Schmidt, finissant par s'établir comme le leader d'une révolution technologique, a appelé ses masses à être une conscience planétaire mettant la pression aux élites « pour éviter le renouvellement d'une caste qui contrôlerait Internet ». L'enjeu est tout simplement le futur de l'humanité.
avatar stephs30 | 
@imouilart la connerie dans toute sa splendeur ............ MDR
avatar mfam | 
anthony [29/02/2012 10:48] Sa vision ne me fait pas peur : ce qui me fait peur, c'est qu'elle ait provoqué autant d'applaudissements, de rires, et aussi peu de critiques dans la salle. --- ... c'est là que je trouve qu'un Jobs manque à la business ... enfin j'aurais tendance à lui demander ce qu'il en pense.
avatar lmouillart | 
@stephs30 A propos de quel sujet ?
avatar manu1707 | 
@lmouillart : 'Ce sont des projets inscrit dans des programmes de 20 ans qui aboutissent à des prix Nobel, des prix Turing et de nombreuses technologies dont nous profitons et profiteront tous.' ça je crois... Et je suis d'accord ... (Étant en médecine ... Qui pour moi à plus de raison d'avoir un Nobel ou en math Etc...) Mais je suis en total décalage avec votre vision des choses ... On doit pas avoir la même notion du travail acharné désolé ...
avatar Yyyes | 
@stephs30 : bravo pour ce commentaire éclairant et constructif... Question idiote, ça sert à quoi ce genre de post ???
avatar fantomx6 | 
Encore des mots, toujours des mots les mêmes mots RIEN QUE DES MOTS. D'autres "technologies" nous ont fait le même baratin en leur temps. Quand j'étais petit on entendait les mêmes nous dire qu'en l'an 2000 les voitures voleraient, les WC vous essuierait les miches après chaque popo et je sais plus trop quoi encore. L'an 2000 est passé et ma voiture ne vole toujours pas, et le reste ne s'est pas produit. Pour ce qui est des smartphones dans toutes les poches, j'ai pas l'impression que les gars d'Air Méditerranée qui vont être délocalisé en Grèce en perdant 30% de leur salaire vont participer à cette masturbation intellectuelle de ce Gourou illuminé. Un discours que Maitreya, Moon, Real ou L. Ron Hubbard (entre autre) ne renieraient pas. Pour ceux qui parle de IKEA, encore un autre modèle de vertu qui est en train de se faire botter le cul pour ce qui est de la vie privée. Et cela ne touche pas que les fichiers sur les employés, même les clients en prennent pour leur grade. Au sujet d'Hadopi, qui c'est qui organise le contrôle ? Perdu c'est pas l'état mais des milices privées au service des artistes, euh... non, même pas mais de Universal, et autres groupes mafieux du même genre. Enfin Bill Gates, ce bienfaiteur de l'humanité. Les fonds de sa fondation servent à récolter les graines "saines" de tout ce qui pourrait servir à nourrir les hommes et aussi à payer des chercheurs qui nous produisent les graines classées F1 (donc stériles). Cette même fondation s'attaque aux petits grainetiers qui vendent des graines de légumes "rustiques" qui permettent de gérer sa production entre légumes pour nourrir et légumes pour les graines de l'année suivante. Simplement Gerbant !
avatar sopcaja | 
[quote=Rigat0n] @lmouillart : T'aimes bien IBM, toi, non ? [/quote] Ah bah oui . Il bosse chez Big [s]Blue[/s] Brother . Du coup soit il trolle sur Apple. Soit il fait la propagande pro IBM à chaque intervention.
avatar béber1 | 
"lmouillart [29/02/2012 12:14] Tiens on dirait que les gens de Google ont été voir les labos de R&D de Samsung & Toshiba." ..d'où il ne sort pas grand chose, au vu du suivisme audacieux de ces boites
avatar lmouillart | 
@sopcaja Même pas, je parlais du N°1 de l'innovation, si je parlais du N°2 Samsung on me dirait pro Samsung. Je parles d'Oracle, de Google d'un peu tout. Il y a environ 100 ans de visibilité sur ce qu'a proposé, puis fait IBM, Microsoft 30 ans, Samsung 15 ans.
avatar debione | 
En gros ce que dit schmidt, c'est :"les contrôles d'un état état démocratique sur l'internet c^'est de la merde en barre qui nous empêche nous, sociétés privées d'avoir ce contrôle..." Super vision... Quand a sa vision d'un concert par robot interposé (donc sa vison de la culture): Ce type n'est JAMAIS allé voir un concert, une expo ou quoique ce soit, c'est sur et certain... Bref, laissons faire et voyons les monstres Google et autres Apple nous dicter notre vie... @Omuu Je suis souvent d'accord avec toi, mais si l'internet peut permettre beaucoup de chose dans les pays émergents, il devient instantanément un outils de contrôle et de répression, une capacité à laisser des entreprises comme google vendre notre vie (et donc éventuellement nos travers) au plus offrant... (va demander au chinois ce qu'il pense de la liberté de parole promise par internet et ce qu'il est advenu de ceux qui l'on utilisé dans ce pays...) Allez je te le donne en mille
avatar Anonyme (non vérifié) | 
[quote=Steeve J.]@lmouillart : Ensuite c'est quoi la futurologie d'IBM et les produits avec lesquels tu travaille ? [/quote] Il bosse avec IBM WebExplorer. Son boulot c'est de commenter toutes les news de MacGé, sur tous les sujets. Informatique, physique quantique, fiches techniques de téléphones portables ou système hormonal des loutres : sur n'importe quel sujet, lmouillart à quelque chose à dire. Je me demande si c'est pas tout simplement un IBM Watson, en fait. Ca expliquerait certaines de ses réponses ("y'a encore des bugs") et sa promo perpétuelle pour IBM.
avatar Orus | 
Dommage il a une cravate.
avatar 8enoit | 
Schmidt à juste des $ dans les yeux. Son plaidoyer pour un internet libre n'est qu'une phase de son plan marketing. Android dans chaque main n'a absolument rien d'enthousiasmant. À croire qu'il est impossible d'être heureux dans smart phone... De la confusion entre plaisir et bonheur. Et en plus il voudrait succéder à Jobs... Bien puant tout cela.
avatar Anonyme (non vérifié) | 
[quote]Quand a sa vision d'un concert par robot interposé (donc sa vison de la culture): Ce type n'est JAMAIS allé voir un concert, une expo ou quoique ce soit, c'est sur et certain...[/quote] Probablement que si mais il est mort à l'intérieur. C'est une vraie machine qui ne comprend pas qu'on va à un concert pour partager un moment, rencontrer des gens et continuer la soirée avec eux, ressentir les basses dans tout son corps... et même écouter trop fort. Pour Schmidt - qui n'a pas de vrais amis d'après ce que j'ai lu ici et là - ça doit n'être qu'un déplacement pour écouter de la musique. Blip. Volume trop élevé. Blip. Fonctions vitales saturées. Blip. Baisser volume. Blip. Mieux. Blip. Diffuser 15 secondes de pubs entre les morceaux. Blip. Encore mieux. Blip. Quand il parlait des voitures sans chauffeur il y a quelques mois c'était un peu pareil. Pour lui on aurait dû d'abord inventer le pilotage automatique. C'était plus logique, ça évitait les accidents. Construire des voitures avant était un genre d'erreur de l'histoire humaine. Le fait que les humains normaux aient une envie de découverte non planifiée, aient juste envie de se rencontrer plus souvent, ou que les transports amélioraient tellement la vie en l'état que le vrai déplacement physique est 1000x plus important que sa mise en oeuvre bien carrée semblait lui provoquer une sorte de system error au niveau de son CPU.
avatar 8enoit | 
@lmouillart : 'Quelques entreprises travaillent sur ce qu'il y aura dans 20-30 ans, ce n'est pas de la futurologie c'est en gros essayé de donner des usages aux inventions qui sont entrain de se préparer. Pour le moment Apple à plus une vision industrielle et travail à un horizon 5-10 ans.' --- Dans le genre "je ne suis pas objectif quand je parle d'apple" tu fais très fort, comme d'hab' En quoi travailler à horizon 5-10 ans est critiquable ou honteux ou moins bien?
avatar Le principe ignoto | 
L'univers du "Guide du routard (alias "voyageur" pour faire plaisir aux margoulins qui ont obligé l'éditeur de la traduction française à changer ce titre qui ne leur plaisait pas) galactique" n'est pas vraiment ce que je considérerait comme un idéal à atteindre. Les bouquins sont à se tordre de rire, mais l'univers où évoluent leurs protagonistes est un véritable cauchemar ! Choisir un tel modèle est assez symptomatique des aspirations actuelles de Google ("Don't be evil", qu'ils disaient ?!?).
avatar shenmue | 
@Oomuu:"Il veut que les états _cessent_ de réguler le net. Le Marché Privé se démerde." Et donc le marché régule le net. C'est bien gentil cette vision là, mais le marché, je vote PAS pour lui, si j'ai des comptes à rendre, en bon citoyen et pas en simple consomateur, je préfère avoir à faire à un état, des politiciens élus en face, plutôt qu'à un encravaté qui réussi à faire gober sa décentralisation pourrie de fric et d'intérêt privé comme une façon de se libérer de l'état. Sa dictature des marchés privés qui devrait nous libérer de celle des états, j'en veux pas. Et je ne veux pas non plus d'un net qui n'obéisse à aucune loi locale ou nationale. L'idée même de se placer au dessus de toute loi a des germes à strictement parler, fascisants, la technologie en surhomme qui n'a de compte à rendre à personne. Sauf que non. Parce qu'on va se retrouver avec toutes les règles, tous les éléments fortement centralisateurs de ces boîtes privées, (déjà la centralisation de nos données) au lieu des règles pour lesquelles au moins, je vote. Alors je dis non. Ta vision n'est pas idéaliste, elle est naive et dangereuse. Brazil, ça peut être AUSSI la dictature sans nom d'une méga-firme. Tu sembles ne pas avoir compris cela.
avatar Switcher | 
[i]Le Meilleur des Mondes[/i], par Eric Schmidt.
avatar shenmue | 
@Le principe ignoto:"Les bouquins sont à se tordre de rire, mais l'univers où évoluent leurs protagonistes est un véritable cauchemar !" Oui, c'est un univers techno-fascisant. C'est symptomatique que le patron de Google s'y referre. Ces propos pour moi font date. Je me doutais que le Eric n'était pas très net, mais là, je le mets illicco au rang des grnds méchants souvent entrepreneurs privés qu'on voit dans les films de James Bond. Il en a la parfaite carrure. S'il y a bien UN mec dont nos démocraties devraient se méfier, c'est bien de ce type qui est à la tête de l'entreprise qui tient aujourdhui le net dans sa pogne. C'est très très inquiétant pour le futur, et j'espère bien moi, au contraire d'Oomu et de nombre d'illuminés de la toute puissance technologique, que les états réguleront et couperont les couilles de ce mâle alpha qui veut règner sur nos vies demain sans l'assentiment de nos votes.
avatar shenmue | 
@8enoit:" En quoi travailler à horizon 5-10 ans est critiquable ou honteux ou moins bien?" C'est surtout que prétendre que Samsung travaille à 15 ans et Apple à 5 ans, quand on voit à quel point Samsung, même dans son pays d'origine est considéré comme un simple suiveur, c'est de la connerie pure et franchement soulante à force. Plus le mouillart parle, plus on comprend que ce n'est QUE pour la provoc à grand coup de n'importe quoi. Surtout que les travaux à 5 ans concernant Apple, on repassera, quand on voit qu'un Galaxy note n'est même pas foutu d'avoir des concepts plus poussés que ceux du Newton 15 ans avant, quand on voit qu'Apple a déposé il y a 8 ans des brevets sur des interfaces graphqiues futuristes alors même que les ingénieurs micros de Samsung tétaient leurs pouces...franchement, faut arrêter de prendre les gens pour des cons tout de même.
avatar shenmue | 
@Lemmings:"Il n'a pas dit qu'il ne voulait pas de contrôle gouvernemental, il a dit qu'il ne voulait pas d'un contrôle mal pensé et au final détourné" Qui est-il pour décider ce qui est bon de ce qui ne l'est pas ? N'est pas bon ce qui limite le fric que sa boîte peut faire ? C'est ça ? Si Hadopi n'est pas bon, c'est aux citoyens de le dire et de pénaliser les politiques qui ont érigé ces lois, ce que Mr Google dit là dessus, non seulement je m'en fous, mais je m'en méfies... Arrêtez d'absoudre l'intolérable dés lors qu'il s'agi de Google bon sang !! Ces propos dans la bouche de Ron Hubard, et tout le monde hurlerait à juste titre !!!

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