S’il est « impossible d’ouvrir » une application parce qu’elle « est endommagée »

Anthony Nelzin-Santos |

« Impossible d’ouvrir » l’application dont vous avez besoin, elle est soi-disant « endommagée ». Votre Mac vous invite à la supprimer et la retélécharger dans l’App Store. Sauf qu’il est impossible de la supprimer dans le Launchpad ; et si vous le faites dans le Finder, l’App Store refusera de la réinstaller.

Sauf si vous voulez vous arracher les cheveux, désinstallez l’application en question avec un utilitaire comme AppCleaner. Une fois tous les fichiers de l’application supprimés, l’App Store vous permettra de la réinstaller — mais ne le faites pas encore. Avant, redémarrez votre Mac.

Dans de rares cas, le problème peut se manifester dès la réinstallation de l’application : répétez l’opération. Nous n’avons jamais vu le cas se reproduire plus de deux fois de suite ; si cela vous arrive, c’est que vous avez sans doute un problème plus grave.

Dans de rares cas, l’App Store lui-même peut refuser de se lancer (les bogues d’OS X font parfois montre d’un superbe sens de l’ironie). Seule solution apparente, installer la mise à jour combo correspondant à votre version du système : vous la trouverez dans la section Téléchargements du site d’Apple.

Lire les commentaires →

Sécurité : 1,2 milliard de mots de passe dans la nature

Christophe Laporte |

Le casse virtuel du siècle ? Peut-être pas, mais si l’information révélée par le New York Times s’avère exacte, nous allons tous passer quelques heures à mettre à jour nos mots de passe.

En effet, un groupe de pirates informatiques russes — surnommé CyberVor — est parvenu à récupérer 1,2 milliard d’identifiants et de mots de passe ainsi que 500 millions d’emails ! Selon les chercheurs de la société de sécurité informatique Hold Security, ils ont réussi à exploiter une faille de sécurité sur 420 000 sites ! « Cela va des entreprises référencées dans le classement Fortune 500 aux très petits sites » estime Alex Holden, fondateur de Hold Security, qui ajoute que la plupart des sites en question sont toujours vulnérables.

Image elhombredenegro CC BY

Le groupe à l’origine de cette attaque serait minuscule comparé à l’ampleur du butin : moins de douze personnes âgées de 20 ans en moyenne. Géographiquement parlant, les CyberVors seraient localisés dans une petite ville au sud de la Russie coincée entre le Kazakhstan et la Mongolie. Un petit groupe certes, mais relativement bien organisé avec des divisions : certains écrivent des programmes pendant que d’autres les exploitent pour voler des données.

Ce groupe a commencé à se faire connaître en 2011 en tant que « spammeurs amateurs ». Ils achetaient des bases de données d’emails et tentaient de piéger les internautes en les invitant à surfer sur des pages infectées. Mais depuis, ce groupe, surveillé depuis un certain temps déjà par la société Hold Security, est passé à la vitesse supérieure.

Afin de parvenir à amasser un tel butin, ils ont utilisé des botnets (des réseaux d'ordinateurs compromis qui peuvent être contrôlés à distance). A chaque fois qu’un ordinateur infecté se connectait à un site web, le programme mis au point par les hackers testait si celui-ci était vulnérable à leur injection SQL. Si le site s’avérait être attaquable, alors ils revenaient un peu plus tard pour voler les informations qui les intéressaient.

« Ils ont fait un audit d’Internet », déclare Alex Holden qui se demande combien d’ordinateurs infectés ils avaient à leur disposition quand ils ont commencé cette opération. D’après sa société, ils avaient en juillet plus de 4,5 milliards d’enregistrements (identifiant et mot de passe). Toutefois, certaines données étaient redondantes. Après analyse de celles-ci, Hold Security estime qu’ils ont à leur disposition plus de 1,2 milliard d’enregistrements uniques !

Alex Holden, fondateur de Hold Security. Photo New York Times.

Hold Security a mis en place un formulaire afin de savoir si certaines de vos données ont été ou non piratées — un formulaire à prendre lui aussi avec précaution, on n'est jamais à l'abri de stratagèmes abracadabrantesques dans ce genre d'affaires. Ce formulaire sert en fait à profiter de Hold Identity, un service normalement payant, mais qui est gratuit exceptionnellement pendant 30 jours. De quoi se faire une belle base de clients facilement... On vous conseille tout simplement de ne pas vous servir de ce service et de changer vos mots de passe.

Cette révélation intervient alors que la fameuse conférence Black Hat dédiée à la sécurité se tient à Las Vegas cette semaine. Hold Security a souhaité rendre publique cette affaire, car le nombre de sites concernés est gigantesque. Il est impossible de tous les contacter un par un. C’est aussi une affaire de gros sous pour Hold Security, qui va prochainement mettre à disposition des entreprises un outil afin de déterminer s’ils ont été visités par les CyberVors.

Cette affaire se déroule dans un contexte international tendu entre la Russie et les États-Unis. Selon Alex Holden, il n’y a pas de lien évident entre ce groupe de hackers et le gouvernement russe. Ce dernier a toutefois la réputation d’être assez laxiste avec ce type d’organisations.

Pour en revenir aux données volées, il n’y a pas pour le moment péril en la demeure. Le groupe n’a pas vendu pour l’heure un grand nombre d’informations en ligne. Inutile de préciser qu’il y a beaucoup d’argent à se faire avec un tel fichier. Pour l’heure, ce groupe se « contente » d’utiliser les informations récoltées pour envoyer du spam notamment sur les réseaux sociaux, afin de rentabiliser leur travail.

Aucune société n’a communiqué pour l’heure sur cette affaire. On ignore par exemple si Apple, Google ou Facebook font partie des victimes des CyberVors. Une chose est certaine : ces douze derniers mois ont été catastrophiques sur le plan de la sécurité. Entre les failles majeures qui ont été découvertes comme celle relative à SSL (Heartbleed) et les attaques de grande envergure qui se multiplient, le net n’a jamais été aussi malmené.

Lire les commentaires →

Yosemite : en cas de souci avec CrashPlan

Christophe Laporte |

Parmi les logiciels à poser souci avec Yosemite, il y a CrashPlan, la célèbre solution de sauvegarde. Si le moteur de CrashPlan fonctionne parfaitement et se charge de mettre à l’abri vos données, l’application qui permet de superviser l’avancée des sauvegardes, a tendance à ne plus se lancer.

Code 42 est conscient du problème et propose une solution temporaire en attendant un correctif. L’éditeur ne sait pas quand celui-ci sera disponible.

En attendant, pour faire refonctionner CrashPlan, il « suffit » de désinstaller l’application, puis de la réinstaller. Dans notre cas, cela a parfaitement marché jusqu’à la sortie de la dernière bêta de Yosemite où il nous a fallu refaire la même manipulation.

Le plus simple est de télécharger dans un premier temps l’application sur le site de l’éditeur qui contient un désinstalleur, puis de refaire le processus d’installation.

Au passage, c’est peut-être le moment ou jamais de consulter notre livre sur la sauvegarde !

Lire les commentaires →

Justice : Apple et Samsung font la paix… sauf aux États-Unis

Mickaël Bazoge |

Apple et Samsung ont décidé d'enterrer la hache de guerre dans les tribunaux du monde entier, exception faite — et notable — des États-Unis. Les bisbilles judiciaires entre les deux entreprises ressemblaient jusqu'à présent à un voyage à travers le globe, avec des plaintes croisées en Australie, au Japon, en Corée du Sud, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne, en Italie et en France. Les résultats de ces joutes ont été contrastés, aussi bien pour l'une que pour l'autre des parties. Toutes ces poursuites s'arrêtent, sans arrangement et sans négociation pour des accords de licences. Rien n'empêche donc les deux parties de retourner devant les tribunaux en cas de nouvelle infraction.

Les États-Unis restent le dernier théâtre de la bataille de prétoires entre Apple et Samsung, tout à la fois ennemis et partenaires. Autant dire que les appels vont se poursuivre entre les deux sociétés, notamment après le second procès du printemps qui en Californie, a condamné les deux constructeurs pour avoir enfreint les brevets de l'autre. Lors du premier procès, Apple était sortie grande gagnante en obtenant des dommages et intérêts qui se sont finalement élevés à près d'un milliard de dollars. Le concepteur de l'iPhone n'a cependant pas encore vu la couleur de l'argent que lui doit Samsung, ce dernier multipliant les recours. Apple n'a pas non plus réussi à obtenir le plus important à ses yeux : une injonction pour que cessent les ventes de certains produits de Samsung sur le sol américain.

La première plainte d'Apple contre Samsung aux États-Unis a eu lieu en 2011. Samsung a ensuite contre-attaqué un peu partout sur la planète, les avocats de la Pomme répliquant par des poursuites. Fin avril, Samsung se faisait taper sur les doigts par l'Union européenne pour l'utilisation de ses brevets FRAND comme arme juridique pour tenter de faire plier Apple (lire : Bruxelles : revers pour Motorola et Samsung).

En mai déjà, Apple s'était entendu avec Google pour mettre fin aux plaintes entre le constructeur de Cupertino et Motorola (lire : Guerre des brevets : Google et Apple cessent les hostilités).

Lire les commentaires →

Comment l'architecture vint à Steve Jobs

Mickaël Bazoge |

L'architecture imaginée pour le bâtiment principal du campus 2 d'Apple, actuellement en plein travaux, n'a pas l'heur de satisfaire l'Institut américain des architectes. « Est-ce que cela doit être un vaisseau spatial ? », interroge un officiel de cet organisme, actuellement en congrès à Durban en Afrique du Sud, en compagnie de 6 000 de ses pairs. Il faut croire que la forme circulaire ne sied pas aux goûts de l'Institut, ni même aux autres architectes avec lesquels Philip Elmer-DeWitt a pu s'entretenir sur place.

Si Steve Jobs n'est plus là pour défendre ses choix architecturaux, un passage dans le dernier livre d'Ed Catmull, qui a travaillé de près avec le fondateur d'Apple pendant 26 ans alors qu'il était à la tête de Pixar, remet quelques pendules à l'heure au sujet des goûts architecturaux de Jobs. Son livre, Creativity, Inc., a aussi été l'occasion pour Catmull de s'exprimer sur sa collaboration avec son ancien patron (lire : La transformation de Steve Jobs sous Pixar).

Steve Jobs, Ed Catmull et John Lasseter, directeur artistique de Pixar, en 2002.

Steve Jobs avait mis autant de sérieux à imaginer le QG de Pixar qu'à concevoir un nouveau produit pour Apple. Son idée était de « forcer l'interaction entre les gens ». En 1998, une réunion a provoqué chez Jobs une certaine frustration : personne ne comprenait pourquoi il voulait limiter le nombre de toilettes à une seule pour les hommes et une seule pour les femmes… L'idée de Jobs était alors de rassembler les gens par nécessité.

12 000 employés d'Apple seront hébergés dans le fameux spaceship. Au premier plan de la maquette, les deux parkings souterrains qui abriteront 6 000 véhicules.

Autre concept autour duquel le fondateur d'Apple tournait à l'époque : réserver un bâtiment par film en cours de production. Les équipes en charge de chaque film auraient disposé de leurs propres espaces. Catmull a eu ici le dernier mot : « créer des bâtiments séparés pour chaque film aurait isolé [les équipes] ». En se baladant dans les locaux de Disney, lui et Jobs ont pu s'apercevoir à quel point les idées devaient circuler et être partagées. « [Steve Jobs] savait que la créativité n'était pas un effort solitaire ». Séparer les gens « dans des silos distincts — le projet A par ici, le projet B par là — pouvait être contre-productif », écrit Ed Catmull.

C'est après cet épisode que Steve Jobs a commencé à imaginer un bâtiment unique, dont l'architecture pousserait les personnes qui y travaillent à se rencontrer, à communiquer, et en bout de course, à s'encourager les uns les autres lors de la production de leurs films.

L'atrium du bâtiment principal du campus de Pixar.

Jobs a fini par donner son aval à tous les détails du bâtiment, des arches en métal dans l'atrium central du QG au choix des chaises. Il ne voulait surtout pas de barrières ou rien qui pouvait être pris pour des barrières. Une entrée unique permet de savoir qui entrait et sortait du bâtiment. Au centre de ce fameux atrium, les employés trouvent de quoi se restaurer, des cinémas, des toilettes, une aire de jeux…

Vous sentez l'énergie dans ce bâtiment. Steve avait pensé à tout cela avec la métalogique d'un philosophe et la minutie d'un artisan. Il croyait dans les matériaux simples et bien conçus. (…) Il n'est pas étonnant de voir qu'à l'ouverture [du building] à l'automne 2000, après quatre ans de construction, les gens de Pixar — qui typiquement s'investissent quatre ans dans chaque film — aient fini par appeler le bâtiment "Le Film de Steve".

On comprend mieux à la lumière des explications d'Ed Catmull la logique qui a prévalu lorsqu'il s'est agi d'imaginer le futur anneau d'Apple. Steve Jobs a travaillé de très près avec le fameux architecte Norman Foster afin de coucher sur le papier le fameux spaceship qui doit atterrir à Cupertino fin 2016 (lire : Norman Foster donne quelques explications sur le Campus d’Apple).

Lire les commentaires →

Fnac : promo sur l'écran Thunderbolt

Mickaël Bazoge |

En attendant une très hypothétique mise à jour, l'écran Thunderbolt de 27 pouces d'Apple, qui a allègrement dépassé le seuil des 1 000 jours sans renouvellement, reste toujours très onéreux malgré son âge avancé. Si l'on souhaite tout de même s'équiper, la Fnac a une offre à faire : le moniteur y est proposé à 826,51 euros, au lieu de 869,90 euros. Même sans être adhérent Fnac (nécessaire pour bénéficier du prix réduit), le tarif standard reste moins élevé que sur Amazon, où le moniteur est vendu 920 euros — sur l'Apple Store, il faudra débourser 999 euros.

Cela reste évidemment fort cher, en particulier lorsque l'on compare le Thunderbolt Display aux écrans 4K qui deviennent de plus en plus abordables, ou à des moniteurs vraiment particuliers comme le 34 pouces 21/9ème de LG - certes, les finitions sont sans commune mesure, mais in fine, c'est souvent le compte en banque qui décide.

Lire les commentaires →

Test du MacBook Pro Retina 15 pouces mi-2014

Anthony Nelzin-Santos |

Un prix en baisse, des caractéristiques en hausse, la récente mise à jour des MacBook Pro Retina n’est pas renversante. Mais elle est tout de même fort appréciable, comme nous avons pu le constater après avoir passé quelques jours en compagnie des nouveaux modèles 15 pouces. Explications dans notre test.

Deux modèles qui en sont trois

L’Apple Store en ligne propose deux modèles de MacBook Pro Retina 15 pouces, mais les Apple Store en dur en ont un troisième en stock.

Plutôt que de baisser le prix du MacBook Pro Retina 15 pouces d’entrée de gamme, qui reste à 1 999 €, Apple a préféré en doubler la dotation en RAM, qui passe à 16 Go. Ce modèle est équipé d’un processeur quadricœur Intel Core i7-4770HQ cadencé à 2,2 GHz. Gravé en 22 nm et affichant un TDP de 47 W, il offre huit cœurs logiques grâce à l’Hyper-Threading et peut atteindre 3,4 GHz en Turbo Boost sur un seul cœur. Il est accompagné d’une puce Intel Iris Pro Graphics 5200 dont la fréquence varie de 200 à 1 200 MHz selon les besoins.

Le processeur Intel Core i7-4870HQ du modèle de milieu de gamme lui est très semblable, à ceci près qu’il est cadencé à 2,5 GHz et peut atteindre 3,7 GHz en pointe. Certes, il a perdu 100 € ; mais on aurait préféré qu’il reste à 2 599 € et reçoive une nouvelle carte graphique : la Nvidia Geforce GT 750M est parfois dépassée par l’affichage Retina. Mais il semble malheureusement exclu qu’Apple dote ses portables de puces Nvidia Geforce GTX, alors même que la série 8XXM double ses performances tout en réduisant sa consommation par deux grâce à la technologie Battery Boost.

Le modèle haut de gamme disponible dans les Apple Store en dur n’est qu’un modèle milieu de gamme agrémenté de quelques options : le fameux SSD 1 To dépassant le Go/s, et un processeur Core i7-4980HQ capable d’atteindre 4 GHz — oui, 4 GHz — en pointe. Une configuration valant 200 € de plus que le premier Mac Pro, qui est la seule que nous n’avons pas testée.

Des iMac transportables

Ce ne sont pas quelques MHz supplémentaires qui vont radicalement transformer les MacBook Pro Retina 15 pouces, mais on ne s’y attendait pas non plus. Les modèles mi-2014 sont, c’est logique, légèrement plus puissants que les modèles 2013. N’allez pas changer de machine pour autant, encore moins si vous aviez pris l’option 2,6 GHz.

Le score Geekbench est une mesure synthétique qui donne un bon ordre idée de la puissance générale d'une machine. La progression des modèles début 2013 aux modèles mi-2014 en passant par les modèles fin 2013 est limitée. Les modèles toutes options vieillissent bien.
Le score Geekbench est une mesure synthétique qui donne un bon ordre idée de la puissance générale d'une machine. La progression des modèles début 2013 aux modèles mi-2014 en passant par les modèles fin 2013 est limitée. Les modèles toutes options vieillissent bien.

Les MacBook Pro ont toujours été de puissantes machines transportables, et ces MacBook Pro Retina 15 pouces ne dérogent à pas à la règle. Ils permettent de profiter, sur le terrain et en déplacement, d’une puissance équivalente à celle d’un iMac 27 pouces haut de gamme.

Quelques-uns de nos anciens tests, pour comparaison directe. On voit là encore que la progression est très limitée : rien ne sert de passer aux modèles 2014 si l'on a un modèle 2013.
Quelques-uns de nos anciens tests, pour comparaison directe. On voit là encore que la progression est très limitée : rien ne sert de passer aux modèles 2014 si l'on a un modèle 2013.

Leur port HDMI se révèle alors précieux pour brancher un moniteur sans monopoliser les ports Thunderbolt 2, auxquels on peut brancher des adaptateurs pour videurs de carte Expresscard, des systèmes RAID mobiles, des interfaces… Avec une bonne mallette, on peut se construire un bureau mobile d’autant plus agréable à utiliser que le SSD de ces machines est rapide (même si certains le sont plus que d’autres, notamment celui de 1 To).

Cette fois avec notre nouveau protocole de test. De manière générale, les MacBook Pro Retina 15 pouces sont des machines très puissantes. Le Mac Pro reste toutefois incontournable pour du travail au long cours dans Logic Pro ou Final Cut Pro X. Cliquer pour agrandir

En usage sédentaire toutefois, les MacBook Pro Retina 15 pouces ne peuvent pas encore tout à fait rivaliser avec les Mac Pro. Si vous hésitez entre une configuration à une machine combinant puissance et portabilité et une configuration à deux machines, l’une puissante et l’autre portable, sortez votre chronomètre et votre calculatrice. Si vous gagnez de l’argent en faisant de la musique, de la vidéo ou du rendu 3D, le temps passé à attendre après un MacBook Pro Retina vaut peut-être les quelques centaines d’euros supplémentaires d’un bon écran pour Mac Pro et d’un MacBook Air.

Les SSD des deux machines que nous testées, un de 256 Go et l'autre de 512 Go, sont fournis par Samsung. Leurs performances sont identiques au Mo/s près : on dépasse les 700 Mo/s en écriture et on frôle les 800 Mo/s en lecture. Les modèles 1 To sont capables de passer le Go/s. Le fonctionnement est on ne peut plus fluide, et le phénomène de swap est d'autant plus insensible que la dotation en RAM est passée à 16 Go en standard.
Les SSD des deux machines que nous testées, un de 256 Go et l'autre de 512 Go, sont fournis par Samsung. Leurs performances sont identiques au Mo/s près : on dépasse les 700 Mo/s en écriture et on frôle les 800 Mo/s en lecture. Les modèles 1 To sont capables de passer le Go/s. Le fonctionnement est on ne peut plus fluide, et le phénomène de swap est d'autant plus insensible que la dotation en RAM est passée à 16 Go en standard.

Une carte graphique qui fait la différence

Autre facteur à considérer, et pas des moindres, la présence d’une carte graphique dédiée. C’est la principale différence entre le modèle à 2,2 GHz, qui se contente d’une puce intégrée Intel Iris Pro Graphics, et le modèle à 2,5 GHz, qui intègre en plus une carte dédiée Nvidia Geforce 750M. Sans surprise, la différence est notable dans les jeux — la carte graphique dédiée n’est jamais particulièrement impressionnante, mais elle affiche tout de même deux fois plus d’images par seconde que la puce intégrée dans Valley Benchmark et dans Batman: Arkham City GOTY.

Avec sa puce graphique intégrée Intel Iris Pro, le MacBook Pro Retina 15 pouces d'entrée de gamme a du mal à suivre son grand frère, équipé d'une carte graphique Nvidia Geforce GT 750M.
Avec sa puce graphique intégrée Intel Iris Pro, le MacBook Pro Retina 15 pouces d'entrée de gamme a du mal à suivre son grand frère, équipé d'une carte graphique Nvidia Geforce GT 750M.

D’autres applications peuvent tirer partie d’une carte graphique dédiée. C’est par exemple le cas des applications effectuant des rendus 3D, comme Cinebench R15 ou Luxmark, où le modèle à 2,5 GHz est plus à l’aise que le modèle 2,2 GHz. Difficile de dire qu’il s’en sort honorablement, cependant : les cartes graphiques des iMac 27 pouces et même des Mac Pro de 2008 sont autrement plus puissantes que les puces pour portables de milieu de gamme qu’Apple s’obstine à caser dans ses machines à 2 000 €.

C’est d’autant plus frustrant qu’une « simple » application comme iMovie bénéficie grandement d’une carte graphique dédiée. Si le modèle à 2,2 GHz met presque trois fois plus de temps que le modèle à 2,5 GHz à exporter quelques minutes de 4K, ce n’est pas à cause de son processeur un peu moins puissant : c’est entièrement la faute de sa puce graphique intégrée. Sans la Nvidia Geforce 750M, le modèle de milieu de gamme fait à peine mieux. Final Cut Pro X est moins sensible à cette différence lors de la lecture et de l’exportation, mais l’absence de carte dédiée sur le modèle d’entrée de gamme se fait sentir dès que l’on multiplie les effets.

Final Cut Pro X se repose beaucoup plus sur le processeur qu'iMovie, mais l'absence de carte graphique dédiée sur le modèle d'entrée de gamme se fait tout de même sentir lorsque l'on empile effets et titres.
Final Cut Pro X se repose beaucoup plus sur le processeur qu'iMovie, mais l'absence de carte graphique dédiée sur le modèle d'entrée de gamme se fait tout de même sentir lorsque l'on empile effets et titres.

Une excellente autonomie

La carte graphique influe toutefois assez nettement sur l’autonomie : OS X a encore trop souvent tendance à l’activer à des moments où le circuit intégré serait largement suffisant. Conséquence, le modèle de milieu de gamme tient un peu moins bien la charge que son petit frère. Il peut tout de même être employé pendant 1h30 à 100 % de ses capacités — autrement dit, si vous devez exporter rapidement une vidéo ou retoucher des photos en urgence avec un bouclage, vous pouvez compter sur votre machine pendant au moins deux à trois heures.

Dans des conditions plus raisonnables, le MacBook Pro Retina 15 pouces à 2,5 GHz tient largement 8h30, soit un peu plus que ce qu’Apple annonce. Le modèle à 2,2 GHz fait encore mieux : après neuf heures de travail, il était temps de se coucher… mais la machine en avait encore sous le pied. À condition de prendre soin de la batterie (en commençant par la charger complètement, puis la décharger complètement à la sortie du carton), on devrait pouvoir régulièrement oublier son chargeur sans trop s’alarmer.

Pour conclure

Cette mise à jour des MacBook Pro Retina n’est donc pas renversante : même si vous avez un des premiers modèles, la progression n’est pas suffisante pour justifier un remplacement (mais on vous fait confiance pour trouver une bonne raison). Mais si vous n’avez pas encore de MacBook Pro Retina, ou si vous hésitiez, elle est tout de même fort appréciable.

Certes, Apple est mesquine et radine lorsqu’elle ne met pas de carte graphique dédiée dans son modèle d’entrée de gamme à tout de même 1 999 € ou ne trouve pas un moyen de mettre à jour celle du modèle de milieu de gamme. Mais avec des puces quadricœur, 16 Go de RAM et au moins 256 Go de stockage, les MacBook Pro Retina sont plus équilibrés que jamais : leur puissance impressionnante peut être exploitée toute la journée.

Avec cette cinquième génération, le MacBook Pro Retina 15 pouces peut enfin être acheté les yeux fermés. Mais on les ouvrira pour mieux apprécier son superbe écran.

Lire les commentaires →

Pages