Keynote, Pages et Numbers en panne sur iCloud.com

Florian Innocente |

La grosse mais courte panne d'iCloud.com survenue jeudi connaît une petite réplique aujourd'hui. Les parties Keynote, Pages et Numbers (tous 3 en bêta) du service en ligne fonctionnent mal.

On peut se lancer dans la création ou l'ouverture d'un document mais au moment d'entrer dans le vif du sujet, une alerte prévient que le document ne peut finalement pas être affiché. Et il faut prendre son mal en patience. Pour le moment la page d'activité des services en ligne d'Apple ne rend compte d'aucun dysfonctionnement. Les autres applications web d'iCloud marchent normalement.

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Éditeur de code : Textastic 3 intègre les extensions d’Emmet

Nicolas Furno |

Textastic [3.0 / Démo – US – 7,99 € – OS X 10.9 - Alexander Blach] est un éditeur de code né à l’origine sur l’App Store pour les appareils iOS, mais qui a trouvé sa place sur Mac. Avec cette troisième version, il devient un candidat encore plus sérieux face à des concurrents bien installés. Il lui manquait encore quelques fonctions de base, mais cette mise à jour corrige la plupart des oublis, et ajoute même quelques fonctions plus originales.

Comme tous les éditeurs de code, Textastic sait ouvrir un dossier dans une barre latérale, d’où on pourra ouvrir rapidement un fichier dans un nouvel onglet de la fenêtre en cours. Avec cette version, on peut aussi chercher dans tous ces fichiers pré-chargés, une fonction très pratique, surtout sur un projet complexe, comme un site complet.

L’éditeur à proprement parler ajoute automatiquement des tabulations pour une indentation adaptée au langage utilisé. Chaque langage de développement a ses conventions en la matière, et Textastic ne savait pas les respecter, c’est désormais chose faite. Pour faciliter la vie des développeurs, le logiciel peut aussi fermer tout seul un caractère spécial qui va par pair : si vous insérez un { par exemple, le logiciel ajoutera automatiquement un } en fin de ligne, ce qui limitera les oublis.

Pour les développeurs web, Textastic va plus loin et intègre Emmet. Cet outil entend simplifier le développement en HTML ou CSS avec une série d’aides : il y a d’abord des abréviations qui permettent de créer beaucoup plus rapidement des structures en HTML (comme une liste, ou un tableau). Il y a aussi des raccourcis qui permettent de passer automatiquement d’un point important à l’autre dans le code (par exemple, pour définir une série de liens, on peut aller d’une balise href à l’autre) et d’autres outils encore qui encodent une image en Base64, mettent à jour la taille d’une image, et d’autres choses encore.

Dans cet exemple, on crée une liste avec cinq éléments : Emmet comprend l’imbrication des éléments, et propose quelques astuces supplémentaires, comme cette opération mathématique pour multiplier un élément.

Emmet pouvait déjà être intégré dans la majorité des éditeurs de code sur Mac, mais Textastic le propose sans que l’utilisateur ait à faire quoi que ce soit. L’intégration est aussi meilleure avec un menu dédié et quelques réglages pour les utilisateurs avancés. Cette mise à jour ajoute aussi la coloration syntaxique de quelques langages (dont le Swift) et elle corrige encore quelques bugs.

Textastic 3 est une mise à jour gratuite pour tous les utilisateurs de la version précédente. Si vous ne connaissez pas l’éditeur de code, vous pouvez essayer la version de démonstration proposée sur le site du développeur, mais pour le moment, il s’agit encore de la version précédente. Vendu 7,99 €, le logiciel nécessite OS X Mavericks pour fonctionner, et il s’intègre déjà parfaitement à OS X Yosemite.

Par rapport à ses concurrents, Textastic conserve en outre l’avantage d’être disponible non seulement sur Mac, mais aussi sur iPad et même sur iPhone. Les deux versions iOS n’ont pas été mises à jour, mais il faut dire qu’elles sont légèrement différentes, puisqu’elles sont conçues pour une utilisation tactile.

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Adobe InDesign : 15 ans, l'âge bête

Mickaël Bazoge |

Il y a 15 ans, pratiquement jour pour jour, un vent nouveau a commencé à souffler dans les studios de PAO. Le seul outil à disposition des maquettistes, QuarkXPress, était certes un bon logiciel, mais son éditeur Quark usait et abusait de son monopole absolu pour imposer toutes sortes de limitations (qui, de cette époque, ne se rappelle pas ces maudits dongles ADB ?). Le pire étant sans doute l'absence presque totale d'innovation. Pourquoi investir dans le développement de nouvelles fonctions quand vous êtes celui qui impose ses vues sur tout un secteur ?

C'est en mars 1999 qu'Adobe commença à faire la démonstration qu'un autre logiciel de PAO était possible. La tornade InDesign n'a cependant été qu'un léger coup de vent : la version 1.0 livrée le 31 août 1999 se montrait en effet largement sous-dimensionnée pour les besoins des utilisateurs pro. Mais c'est dès la mouture suivante, la version 1.5, que les maquettistes ont pu sérieusement envisager de bazarder XPress pour un outil moderne, sérieux, bien moins onéreux et surtout, respectueux de ses utilisateurs.

15 ans plus tard, les choses ont bien changé. Le métier de maquettiste s'est mué en une sorte de chef d'orchestre multimédia, qui doit savoir non seulement mettre en forme un article sur une page blanche, mais aussi créer une animation et mettre à jour un site web. Adobe a suivi cette évolution en livrant des mises à jour successives d'InDesign ayant petit à petit imposé le logiciel dans les studios. Mais le fantôme de l'ancien QuarkXPress a rattrapé Adobe. La mainmise progressive d'Adobe sur le marché s'est accompagnée de réflexes que l'on pensait définitivement disparus.

Branislav Milic est un des meilleurs spécialistes mondiaux d'InDesign. Consultant et formateur dans une dizaine de pays européens et aux États-Unis pour les groupes de presse et des agences, il est parfaitement au fait du logiciel et de ses coulisses. Il y a cinq ans, nous l'avions interrogé pour fêter les dix ans du logiciel, et depuis la situation a évolué… mais pas dans le bon sens. Un vent mauvais s'est levé.

Lors de notre dernière rencontre, vous aviez prédit un avenir radieux pour InDesign devant l'émergence des nouvelles formes de publications électroniques. Aujourd'hui nous nous revoyons et vous semblez inquiet. Pour quelles raisons ?

Depuis plusieurs années, Adobe ne développe plus InDesign en écoutant réellement les utilisateurs. Même si lors de l'une ou l'autre conférence publique nous avons la possibilité de rencontrer les développeurs pour leur soumettre nos impressions et requêtes, généralement c'est le département Marketing d'Adobe — pas vraiment au fait de la réalité du métier de metteur en page — qui décide quelles sont les fonctions qui seront ajoutées et/ou améliorées et qui a le dernier mot, avec tout ce que cela entraîne comme décalage entre l'offre et la demande. À cela se greffe une détérioration progressive de la qualité du logiciel après InDesign CS5.5. Et pour couronner le tout, les équipes de développement ont beaucoup changé ces derniers temps... dans la moins bonne direction.

Prenons les problèmes les uns après les autres. Vous dites que l'équipe de développement d'InDesign est sous la coupe du marketing. Qu'est-ce que cela signifie ?

Adobe regarde d'abord les tendances du marché et, actuellement, l'EPUB et le Digital Publishing sont les nouvelles révolutions en publication. Au lieu de compléter les fonctions inachevées ou buggées de l'InDesign historique pour le « print », le marketing impose des fonctions uniquement pour ces nouvelles tendances sans corriger les fonctions existantes qui sont pourtant aussi utilisées dans ces nouveaux types de publications. Ce n'est pas seulement ma propre conclusion vue de l'extérieur, elle m'a été confirmée de l'intérieur par des développeurs désabusés. Il n'y a plus l'esprit entretenu par des spécialistes et experts du noble art de la « mise en page » comme entre 1980 et 2000. Aujourd'hui le marketing dit qu'il faut des animations dans InDesign, mais quid des notes de bas de page toujours aussi limitées ?

Je rappelle régulièrement cette anecdote révélatrice qui date d'InDesign CS (2003). Un important client d'Adobe aux États-Unis avait dit: « Ajoutez cette série de fonctions et nous vous achèterons 1 000 licences ». Aussitôt dit, aussitôt fait en moins de deux ans. Pendant des années, j'ai demandé autour de moi qui utilisait ces fonctions... quasi personne. Dans InDesign CS6, l'outil Récupérateur de contenu est apparu, il est censé aider à la mise en page de documents de formats différents. C'est l'exemple parfait de la fonction qui n'a été demandée par personne, dans laquelle Adobe met beaucoup de temps et d'énergie, mais qui n'est utilisée par personne comme j'ai pu le constater lors de mes différents sondages.

Les utilisateurs d'InDesign sont-ils quand même écoutés par Adobe ? Est-ce que les demandes sont prises en compte par les développeurs ?

Chaque année les développeurs rencontrent les utilisateurs dans des échanges directs lors de la conférence PepCon. Entre cinq et huit développeurs sont là et prennent des notes en écoutant les doléances des utilisateurs.

Pour y avoir assisté à plusieurs reprises, je peux affirmer que la très grande majorité des demandes ou améliorations évoquées ne se retrouvent pas dans le logiciel même après plusieurs années. Et pour les raisons évoquées tout à l'heure, ce n'est pas forcément la faute des développeurs. Ces réunions sont donc peu pertinentes, elles créent l'illusion d'une écoute de la part d'Adobe.

Vous avez constaté une détérioration dans la qualité du logiciel depuis sa version 5.5. Avez-vous quelques exemples ?

Ils sont nombreux. Les premiers soucis sont apparus avec InDesign CS6 qui éprouvait toutes les peines du monde à éditer un texte long chaîné s'ils comportaient des Styles Imbriqués ou des Styles GREP. Nous avons réalisé des tests très précis avec un script qui devait appliquer automatiquement des rechercher/remplacer et des styles de texte dans un texte en deux colonnes chaînées sur 80 pages. La première page était traitée en 1 seconde, la deuxième page en 2 secondes, la troisième en 4, la quatrième en 8,... vous l'avez compris : il a fallu une nuit entière à InDesign CS6 pour traiter tout le document alors qu'avec InDesign CS5.5 cela aurait pris cinq minutes. Et encore, la solution que nous avions trouvée relevait vraiment d'un tour de force de niveau « expert » qui allait même au-delà du scripting. Adobe nous dit qu'avec le Creative Cloud les améliorations et corrections seront constantes grâce aux mises à jour régulières. Le hic c'est que des problèmes nouveaux surgissent et le développement des scripts qui nous permettent de les contourner nous coûtent à chaque fois des centaines d'euros, quasi un an d'abonnement au Creative Cloud ! Le pire : quand on envoie les documents et les scripts en question aux développeurs, on ne reçoit jamais de réponse. 

D'autre part, toujours à partir de CS6, InDesign n'était plus capable d'exporter en PDF des documents grands ; le processus s'arrêtait à chaque fois au deux tiers pour un document de 1,8 mètre sur 25 cm en l'occurrence. Là aussi, silence radio d'Adobe alors qu'ils étaient en possession de mes documents. Je downgrade le document en CS5.5 et miracle : l'exportation se fait sans problème.

Plus récemment, InDesign a été complètement réécrit en 64 bits et de nombreux morceaux du logiciel ont été mal convertis : le scripting est encore cassé dans pas mal d'endroits, la colorimétrie présente des bugs qui n'existaient pas avant, les Bibliothèques .INDL converties d'anciennes versions qui se retrouvent vides, et j'en passe...

Le scripting est-il vraiment utilisé par la majorité des utilisateurs d'InDesign ? Est-ce vraiment un problème pour eux ?

En 2014 oui, il y a pas mal de monde qui utilise des scripts déjà faits en les téléchargeant sur internet. Une petite minorité les fait développer quand il s'agit de publications plus complexes pour des clients importants comme des groupes de presse. Lorsqu'on signale aux développeurs que telle fonction manque à l'appel, qu'elle est incomplète, et qu'elle serait très certainement utile pour la majorité des utilisateurs, ils m'ont souvent répondu : « Si vous désirez ce comportement, InDesign est très scriptable et donc vous pouvez écrire un script ». D'abord, un metteur en page est rarement un développeur, et les développeurs du « logiciel-de-mise-en-page-qui-s'appelle-InDesign » pensent que les graphistes et metteurs en page savent (faire) écrire facilement un script. L'expérience sur le terrain montre que c'est très rarement le cas.

Mais si en plus des bugs rajoutés à chaque version, même le modèle de scripting qui est censé nous aider à contourner les limitations se détériore à chaque nouvelle version, alors comment ne pas affirmer que la santé d'InDesign s'aggrave progressivement depuis InDesign CS6 et que nous sommes obligés de garder jusqu'à quatre versions du logiciel sur nos postes ? Et, bien évidemment, lorsque je dis à Adobe que tout cela nous coûte de plus en plus cher car on doit développer des scripts pour contourner les bugs, pas de réponse.

Vous avez évoqué les fonctions de l'InDesign Print qui sont toujours en souffrance, en attente d'amélioration. Quelles sont ces fonctions ?

Je vais vous répondre en citant quelques fonctions mais aussi en vous expliquant comment on en arrive à des situations absurdes. Un ancien responsable d'InDesign racontait avec amusement et consternation une anecdote vécue avec un développeur qui avait étudié une sorte de concept, une série d'interconnexions logiques entre des fonctions. Il en fait la démo aux responsables qui se sont demandés en quoi cela pourrait être utile à InDesign. Personnellement, pour avoir montré par l'exemple chez eux, dans leur labo de Seattle où InDesign est développé, les gros problèmes en matière de gestion multilingue, j'avais l'impression de parler à des gens qui n'était pas sur la même planète que nous et qui ne voyaient pas en quoi les problèmes de l'Europe et ses dizaines de langues pouvaient les toucher. 

Lorsque la fonction Légendes (dynamiques et statiques) a été développée, la première fois qu'on nous l'a présentée j'avais tout de suite pointé un certain nombre d'incohérences et de limites. Lorsque j'ai expliqué comment depuis des siècles, et plus particulièrement depuis trente ans en PAO, les légendes fonctionnent et devraient fonctionner, le développeur qui en avait la charge était incapable d'entendre un avis venant de la vie réelle, c'est-à-dire de professionnels de la mise en page qui s'attendent à utiliser les légendes comme... des légendes ! Ce développeur était coincé dans une logique de développeur ne connaissant pas la réalité d'usage des légendes, nous expliquant que « c'était comme ça », et que seules les remarques concernant le débuggage allaient être acceptées, mais certainement pas pour améliorer la fonction. Depuis son apparition dans CS5, cette fonction n'a plus été améliorée. Aujourd'hui encore, si l'on utilise une légende dynamique (qui peut être automatiquement mise à jour via les métadonnées), elle doit obligatoirement tenir sur une seule ligne de texte sinon le texte se condense. Si l'on utilise une légende statique, elle peut tenir sur plus d'une ligne de texte, mais elle ne peut être mise à jour.

Donc, au lieu de créer une seule fonction, ils en ont créé deux, chacune possédant 50% des avantages et des inconvénients de l'autre. Totalement absurde.

Un autre exemple encore plus éclairant: les tableaux... apparus dans InDesign 2.0 et améliorés dans CS (3.0), ils étaient restés en léthargie depuis dix ans. Combien de fois n'a-t-on pas lu des demandes pour que les coins puissent être arrondis ? Cela viendra peut-être un jour. Mais dans la dernière version InDesign CC2014, une amélioration est apparue : on peut déplacer le contenu d'une ou plusieurs lignes ou colonnes par simple sélection puis glissement de celle-ci... à condition :

  • qu'il n'y ait pas d'en-tête de tableau,
  • ni de pied de tableau,
  • ni de cellules fusionnées…

Vous avouerez que cela réduit considérablement le champ d'action de cette nouveauté ! Quel tableau n'a-t-il pas au moins un titre ou des intitulés de colonne ? C'est ce que l'on appelle en anglais une « half-baked feature », une fonction à moitié cuite.

Les notes de bas de page ne sont utilisables que dans des documents simples, comme les livres de littérature. Cela fait dix ans que les utilisateurs demandent qu'elles ne soient pas contraintes à une seule colonne, qu'elles puissent sortir du bloc de texte... Il y a toutefois une petite amélioration dans InDesign CC2014 qui permet à la note de bas de page d'être composée correctement lorsqu'elle EST sous l'influence d'un habillage. Mais pourquoi alors n'ont-ils pas résolu le même problème lorsqu'un habillage vient perturber une liste à puces !

Éternel problème dans InDesign : l'habillage de texte appliqué aux objets ancrés n'est effectif qu'à partir de la seconde ligne du paragraphe. 

Pour résoudre le problème, il faut ancrer l'objet au paragraphe précédent. Une solution qui ne fonctionne pas si le paragraphe précédent se trouve sur la planche précédente. De plus, placer ainsi le point d'insertion ailleurs qu'au début du paragraphe associé ne respecte pas le sens logique de lecture du document, ce qui veut dire qu'à l'exportation en HTML, en EPUB ou en PDF accessible, l'objet ancré apparaîtra ailleurs que là où il devrait se trouver. Ce n'est vraiment pas sérieux.

La fonction Mise en page liquide, censée nous aider dans la déclinaison de mises en page dans des formats différents, est tellement basique et mal conçue que non seulement son champ d'application est très limité mais sa mise en œuvre est très laborieuse. Je pourrais continuer la liste encore et encore. C'est ainsi depuis dix ans dans InDesign.

Les développeurs d'InDesign sont-ils au niveau des standards de qualité que l'on est en droit d'attendre d'Adobe ?

Depuis une dizaine d'années, sous l'impulsion du CEO d'origine indienne d'Adobe, de nombreux pans d'InDesign ont été progressivement transférés chez Adobe India, l'outsourcing traditionnel à prix cassé. Quand j'avais demandé aux développeurs des bureaux de Seattle quelle était la qualité du travail de ces fameux développeurs indiens à la réputation flatteuse, la réponse était un « It's... OK » long et ironique, avec un regard et un sourire qui voulaient dire que c'était en fait moyen à acceptable. 

Shantanu Narayen, CEO d'Adobe.

Vous êtes assis-là ? La décision a été prise il y a quelques mois : InDesign n'est plus développé à Seattle, tout est parti en Inde. La direction du logiciel reste aux États-Unis mais les derniers développeurs historiques, même ceux qui étaient dans la gestion de nombreux départements, ne font plus partie de l'équipe originelle. La détérioration progressive du logiciel ces dernières années s'explique aussi par ce réaménagement. Maintenant vous me demandez si le niveau des développeurs est suffisant. Il y a du souci à se faire suite à ces constats. Surtout depuis que j'ai appris que tout DPS (le module de Digital Publishing) est en fait développé en Inde depuis le début...

Les développeurs d'InDesign n'ont pas participé à DPS ?

Que nenni. Non seulement ils n'ont jamais participé à l'élaboration de DPS, ni collaboré à la moindre fonction mais pire : ils ne savent même pas qui en sont les développeurs en Inde ! Les équipes ne se sont jamais rencontrées… Il faut considérer DPS comme un plug-in tiers.

Quelle est la conséquence de cette séparation des équipes ?

On avait créé une application qui se mettait à jour correctement au gré des mises à jour de DPS. Puis un jour, quelque chose bloquait dans la mise à jour de l'app pour Android, impossible de la sortir à temps alors que mon client avait préparé une grosse campagne de communication à une date très précise. Reconnaissant le problème, mon contact chez Adobe a mis en place une task force de quatre personnes en Inde pour comprendre pourquoi des fichiers InDesign qui jusqu'alors, passaient sans problème dans le cloud DPS, étaient rejetés. Cela a pris plus d'un mois. Le constat : les développeurs avaient oublié de documenter une modification qui, si nous avions été mis au courant, auraient pu être appliquée dans nos templates. La conséquence : une gestion catastrophique du service, une réponse tardive... tout cela est indigne pour le prix payé pour la licence. Le client, furieux de voir sa campagne s'effondrer, de devoir rendre des comptes à sa hiérarchie, a demandé en guise de compensation la gratuité d'un an de service DPS Professional. Refus d'Adobe qui ne proposait qu'une remise ridicule. Le client a finalement rayé Adobe DPS et m'a blacklisté comme « prestataire peu fiable qui n'a pas livré un produit à temps alors qu'il s'y est contractuellement engagé »... C'est grave, tout cela va se jouer devant un tribunal avec plusieurs acteurs.

DPS est-il au point ?

Le problème de DPS est que c'est une usine à gaz qui a d'abord été pensée pour les groupes de presse moyens à grands. Nous sommes obligés de travailler en ligne sur le Cloud DPS Adobe avec tous les problèmes que cela a déjà engendré (lenteur, coupure du service, lourdeur des fichiers et donc uploads laborieux), de nombreuses étapes nécessitent des opérations manuelles fastidieuses, l'interaction avec les fonctions d'InDesign est très incomplète. L'illustration parfaite de la déconnexion entre l'équipe de Seattle et Adobe India est la suivante : InDesign permet d'avoir des pages de formats différents pour produire, entre autres, des applications mobiles au format de plusieurs sortes de tablettes et téléphones ; l'un des grands credos d'Adobe. Imaginez que vous avez préparé tous les pages dans tous les formats... et bien DPS ne vous permet pas de créer d'un seul clic de souris toute la publication et ses déclinaisons de format, vous devez réaliser une opération manuelle pour chaque page et chaque format. Twixl, un concurrent de DPS, réalise l'opération en quasi un clic de souris, c'est à dire 20, 50, 100 fois plus vite en fonction du nombre de pages et de déclinaisons. 

Pourtant DPS est utilisé massivement par de nombreux titres ?

Tout à fait, mais les concurrents comme Aquafadas ou Twixl grappillent des parts de marché à DPS de façon impressionnante ces derniers temps. Aquafadas n'est pas bon marché, est moins facile à apprendre, mais la palette de fonctions qu'il propose est aussi impressionnante, ils sont vraiment à la pointe des publications électroniques. Twixl propose grosso modo la même chose que DPS mais le flux de travail est tellement plus malin, plus rapide et plus facile. Un nombre considérable d'opérations manuelles dans DPS sont exécutées d'un seul clic de souris dans Twixl. Et puis l'argument déclencheur qui a forcé un nombre important d'utilisateurs à quitter DPS est le prix. Récemment, de façon un peu inexplicable, Adobe a modifié sa politique de prix qui rend leur solution de digital publishing encore plus chère qu'auparavant. Les agences qui ont investi et formé leur personnel à Adobe DPS voient tout cela d'un très mauvais œil.

Comment voyez-vous l'avenir d'InDesign ? Pensez-vous que, comme à l'époque de la domination de Quark, un éditeur puisse lancer une nouvelle solution innovante et s'emparer du marché ?

Depuis que le PDF s'est imposé comme format d'impression, peu importe l'outil, du moment que l'imprimeur réussit à imprimer correctement. Mais développer un logiciel concurrent à InDesign est une entreprise titanesque qui, chez Adobe, a nécessité entre 100 et 300 personnes pendant 20 ans. Sans parler du travail d'orfèvre que représentent la composition optique du texte, le moteur d'aplatissement de transparence et d'impression PostScript, la gestion vectorielle façon Adobe, l'interaction avec les autres logiciels majeurs... Toute nouvelle solution serait inférieure mais elle devrait aussi être scriptable pour rencontrer les besoins des groupes de presse qui ont besoin d'automatisation... Et les développeurs de plug-ins tiers, vont-ils suivre d'emblée ? Tâche colossale. InDesign est donc bien installé, pour longtemps, mais est devenu un logiciel non optimisé, où les fonctions ne sont plus harmonisées entre elles. Il lui manque aussi une vision cohérente, une direction qui va appliquer un plan de consolidation, de nettoyage des bugs, et non mettre la charrue avant les bœufs.

Ce nouveau contexte représente-t-il une chance pour Quark de rebondir ? QuarkXPress a-t-il les moyens d'intéresser à nouveau les déçus d'InDesign ?

Une chose est sûre et visible : le prix de QuarkXPress n'arrête pas de chuter si l'on se réfère aux courriels promotionnels réguliers de Quark annonçant des prix fracassés comme dans une solderie désespérée... Plus sérieusement, et Quark le sait, ils ont perdu 90% du marché dans les structures petites à grandes. Là où ils sont encore présents c'est dans les mégastructures verticales produisant de très gros documents composés automatiquement sur des serveurs. Quant à InDesign, il n'a pas encore atteint le seuil critique dans le mécontentement de ses utilisateurs. De plus, les gens paient déjà 50 € HT par mois l'abonnement Creative Cloud et, compte tenu de la crise et de ce qu'ils sont prêts à dépenser pour des logiciels, je doute qu'ils soient prêts à payer davantage. Tiens, une idée pour Quark : rendre QuarkXPress gratuit mais ne faire payer que l'impression et les exportations en PDF, en EPUB, en Digital Publishing... là ce serait peut-être intéressant.

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Painter 2015 : des outils plus rapides et plus réalistes encore

Florian Innocente |
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La nouvelle version 2015 du logiciel de « peinture numérique » Painter de Corel apporte quelques améliorations appréciables. L’application, rappelons-le, permet de simuler dessins ou peintures de façon réaliste. C'est aussi un vétéran puisque ce logiciel est commercialisé depuis 25 ans.

Pour les utilisateurs Mac, une version 64 bits est désormais disponible et fonctionnelle à partir d'OS X 10.7. Painter 2015 offre de meilleures performances tant sur Mac que sur PC, assure son éditeur qui parle d'une augmentation de 40 % en moyenne de la rapidité d’exécution face à la version précédente (Painter X3). Pour certains pinceaux, cela représente une vitesse 6 fois plus rapide. Une amélioration bienvenue car les Brushes (« pinceaux ») sont souvent très demandeurs en puissance de calcul, volonté de réalisme oblige. Plusieurs coups rapides avec le pinceau Real Watercolor, par exemple, ralentissent considérablement un ordinateur récent. Il faut attendre que la peinture virtuelle finisse de « sécher » pour que le logiciel retrouve sa réactivité habituelle.

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De nouveaux pinceaux simulant les effets de la physique ont fait leur apparition. Ils font appel à un système de particules pour déterminer la forme des traits. Trois types existent (Gravity, Flow et Spring), chacun d’entre eux avec des contraintes physiques différentes.

Une fonction Jitter Smoothing (Lissage de tremblement de traits) est présente mais il s’agit de l'amélioration d’une fonction précédente. Elle s’applique désormais aux pinceaux de particules, aussi bien qu’à différents paramètres de l’aérographe. Elle ajoute des variations aléatoires et permet de faire modifier légèrement l’apparence de 2 coups de pinceau. Comme dans la réalité, à l’aide du Jitter Smoothing, 2 traits ne sont jamais parfaitement identiques.

Les algorithmes de suivi du pinceau ont été récrits, explique ensuite Corel. Ils permettent de modifier à sa guise les paramètres vitesse et pression afin que le pinceau suive fidèlement le style de peinture de l’utilisateur.

Les tablettes graphiques de Wacom, et ses stylets Stylus, ainsi que les Tablet PC Windows sont prises en charge.
L’interface a été améliorée avec une meilleure gestion des palettes et de la façon de les placer dans un coin de l’écran. De plus, suivant le niveau de l’utilisateur, il peut choisir une interface utilisateur plus ou moins simplifiée. Côté mobiles, une app simplifiée de Painter pour tablettes sous Android, Corel Painter Mobile est également proposée par l’éditeur. Mais aucune version iOS n’a encore été annoncée…

Painter 2015 est vendu 424,95 € et Corel propose une mise à jour à prix préférentiel de 218,95 € pour les possesseurs d’une version ancienne (Painter 7 à Painter X3). Des tarifs éducation sont aussi de mise. Pour les réfractaires à la « location logicielle » auquel contraint le Cloud d’Adobe, c’est une offre intéressante. Une version d’essai de 30 jours est disponible.

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Le zapping des lecteurs

Stéphane Moussie |

Où l'on reparle d'un iPhone avec 128 Go de stockage

En fait, tous les commentateurs veulent un iPhone différent. Ça va être simple à fabriquer ça...

empereur_kuzco

Toujours 1 Go de RAM sur l'iPhone 6 ?

Sur iPad, une augmentation de RAM serait vraiment bienvenue. Comme Tim Cook le dit si bien, l'iPad permet des usages très poussés. Mais l'on est souvent assez bloqué par la quantité de RAM. Je fais de la musique avec un simulateur d'ampli de guitare en montant le tout sur Garage Band et plus de RAM permettrait de charger des effets de meilleure qualité.

Sur iMovie (iPad 4) je ne peux pas mettre plus de 90 pistes audio sinon le projet bug et tous les flux se décalent.

Autant sur iPhone, rester sur 1 Go n'est peut-être pas tant un problème que ça, mais sur iPad on en a vraiment besoin. L'optimisation a ses limites aussi.

J'espère que l'iPad Air 2 disposera de 2 Go. (Un surplus de RAM est d'ailleurs essentiel si l'on veut voir arriver un multitâche multifenêtre).

Barbababar

Swing Copters, le petit frère de Flappy Bird, est disponible et déjà copié

J'ai jamais été aussi content de faire 1 à un jeu ! :O

thehope

L'iPhone 6 serait équipé d'un modem LTE-A de catégorie 4 (150 Mbit/s)

  • clarilox : Pourquoi Bouygues communique sur du 220 Mbits/s ?
  • Frodon : Parce qu'avec un terminal catégorie 6 (Samsung Galaxy Alpha, LG G3 LTE-A...etc) on peut sans soucis agréger 2x20MHz, soit un total de 40MHz de bande passante, avec une efficacité spectrale de 7,5bits/s/Hz, soit 300Mbits max théorique.

Par contre en cat 6, on ne peut agréger que 2 bandes différentes, et donc Bouygues peut agréger au mieux, étant donné son patrimoine de fréquences, 30MHz de bande passante (dans les zones où ils utilisent 15Mhz en 1800MHz et 15MHz en 2600MHz), ce qui permet un débit max théorique de 225Mbits/sec.

C'est également le cas d'Orange, qui peut agréger au mieux 10MHz+20MHz (800+2600), soit 30MHz et donc 225Mbits/sec max.

Mais si l'iPhone 6 n'est que LTE-A Cat 4, cette version de la norme ne permet d'agréger que 2x10MHz au mieux, soit un max de 20MHz de bande passante, soit 150Mbits/sec au max

Frodon

QBracelet : une batterie externe au poignet

  • wmangon : Put... je viens de penser a un truc !!! Une ceinture carrément mieux plus de volume avec le ceinturon !!! He oui !
  • Monsieur Daz : Puis si tu rencontres une nana qui a sa batterie vide, tu pointes ta ceinture du doigt et tu t'en prends une.

Firefox : la publicité va s'étendre à tous les utilisateurs

Toujours le même problème du beurre et de l'argent du beurre.

Vouloir un navigateur gratuit, qui évolue, mais qui n'exige aucune contrepartie, à un moment, faut comprendre que c'est mission impossible.

Chrome a Google derrière. Internet Explorer, Microsoft. Safari, Apple.

Trois entreprises qui peuvent se permettre de dégager de l'argent ailleurs pour financer un produit complémentaire à leur politique : "Puisque vous utilisez ce produit (gratuitement), vous pouvez utiliser celui-ci (payant)".

Mozilla n'a pas ce luxe. Ils se doivent de trouver des sources de financement diverses, et surtout, ne pas être dépendant que d'une entité. Quand Apple a pris ses distances en développant ses propres solutions pour ne plus être dépendant de Google, on a compris l'idée (même si on peut discuter du résultat).

Alors que là, que Mozilla se dirige vers une solution publicitaire pour s'émanciper, non, pour vous, ça ne passe pas.

Et même si ça fait "avocat du diable", quitte à avoir de la publicité, autant qu'elle soit ciblée. Si c'est un mal nécessaire, autant qu'il nous corresponde un minimum. Quitte à se faire noyer sous différentes formes de publicité, j'aimerai effectivement y voir autre chose que des promotions pour des toners d'imprimantes ou des pneus pour une voiture que je n'ai pas.

Ce qui se passe avec Firefox, je le répète, c'est juste révélateur que le gratuit sans contrepartie n'existe pas. Il y aura toujours quelqu'un pour dire "je suis prêt à payer 0.79€ pour ne plus avoir de publicité", mais ce n'est que reculer pour mieux sauter...

... à moins de vouloir payer un abonnement mensuel pour permettre à la fondation de se financer elle-même et éviter tout le discours alarmiste des pages précédentes. Mais soyons honnêtes, quand l'un des acteurs commence à nous présenter des solutions payantes, nous sommes les premiers à nous jeter vers le premier gratuit qui nous fait la promesse qu'avec lui, ça ne sera pas pareil.

Spry

Hyperlapse : quand les vidéos en accéléré deviennent regardables

La première vidéo me me fait penser au clip Star Guitar des Chemical Brothers. La musique sûrement...

Domsware

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Des MacBook Air 2014 à partir de 749 € sur le refurb

Florian Innocente |

Il y a de nouveau des MacBook Air 2014 en vente sur le refurb. Les deux tailles de 11“ et 13” sont proposées avec des prix qui démarrent respectivement à 749 euros et 849 euros.

Ce sont des configurations Core i5 1,4 GHz à 4 Go de RAM et 128 Go de SSD. Pour un peu plus cher on trouve également des modèles avec le double de capacité SSD.

Ces machines sont un soupçon plus rapides que la précédente génération mais surtout elles conservent leur exceptionnelle autonomie (lire Test du MacBook Air 13“ début 2014 & Test du MacBook Air 11” Core i5 1,4 GHz début 2014).

Sont également disponibles à la vente des des MacBook Pro 13” Retina à partir de 1019 € et des des iPad mini Retina à partir de 339 € en plus d’un assortiments d’iMac, de MacBook Pro 15" et d’autres déclinaisons de la tablette.

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Retour sur la semaine de MacGeneration

Florian Innocente |

Si vous n'avez pu suivre l'actualité au jour le jour sur MacG, voici une sélection des articles publiés cette semaine. Une compilation hebdomadaire à retrouver aujourd'hui aussi pour iGen.

Source - via TUAW - Cliquer pour agrandir

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