iBooks Store : Tim Cook et le conseil d'administration d'Apple visés par un nouveau recours collectif

Mickaël Bazoge |

Tim Cook ainsi que des membres (et ex membres) du conseil d'administration d'Apple, dont Al Gore et Bill Campbell, sont la cible d'un recours collectif intenté par des actionnaires de l'entreprise dans le cadre de la collusion de la Pomme avec des maisons d'édition pour fixer les prix des livres vendus sur l'iBooks Store.

Les plaignants estiment que ces dirigeants « portent la responsabilité de ce système anticoncurrentiel », qui a déjà valu à l'entreprise un arrangement à l'amiable de 450 millions de dollars avec 33 États américains (en attente de validation par la justice US), ainsi qu'une condamnation suite au premier procès perdu face au Département de la Justice, et la présence contraignante d'un auditeur dans ses murs.

Dans le nouveau recours collectif déposé contre Apple ce jeudi en Californie, les actionnaires mécontents estiment que les dirigeants incriminés ont « gaspillé les ressources de l'entreprise » et qu'ils ont « manqué à leurs obligations envers la société ». Les plaignants réclament du conseil d'administration d'Apple la mise en place de meilleures mesures de gouvernance, ainsi que des dommages et intérêts.

Parmi les documents fournis par les actionnaires pour appuyer leur poursuite judiciaire, on trouve les salaires annuels de Tim Cook et des autres visés depuis 2009. Il s'agit pour les plaignants de démontrer que la haute direction d'Apple n'a pas incité ses responsables à cesser leur mauvaise gestion de l'affaire. Il est fort probable que cette plainte se termine en arrangement à l'amiable : ce type de poursuite est généralement déposée pour faire cracher au bassinet une entreprise, plutôt que d'aller au procès.

Fin mars, on apprenait que la juge Denise Cote, en charge de tout le dossier, avait autorisé d'autres plaignants à se regrouper au sein d'une autre action de groupe. Autant dire que cette affaire n'a pas fini de coller aux basques d'Apple.

Lire les commentaires →

EFFA : les pompiers de choc d'Apple

Mickaël Bazoge |

Le lancement de l'iPhone 6, qui devrait intervenir le 19 septembre, ne sera pas la fin de l'histoire pour le smartphone. Dans les heures suivant la disponibilité de l'appareil, les premières unités défectueuses vont commencer à partir des Apple Store pour affluer à Cupertino, dans une salle de test où les ingénieurs du constructeur — les mêmes qui ont conçu le smartphone — vont plancher pour trouver des solutions, écrit Bloomberg qui a eu vent du processus auprès d'anciens employés. Une machine bien huilée qui consiste à circonscrire et diagnostiquer le plus rapidement possible le problème.

Ce programme, créé à la fin des années 90, a été baptisé « Early field failure analysis », ou EFFA. Il fait partie d'AppleCare, dont Tim Cook avait la charge lorsqu'il était à la tête des opérations chez Apple. Il s'agit d'éviter aux produits Apple d'être la risée des émissions satiriques en soirée… Parfois, le souci ne peut être rapidement réparé — comme cela avait été le cas (et l'est toujours, d'ailleurs), de l'application Plans. Mais s'il s'agit d'un problème lié au matériel (donc aisément réparable), Apple peut alors répercuter les modifications à apporter sur sa chaîne d'assemblage. Lorsqu'un problème survient, « vous le payez très cher. Vous embêtez les clients, et vous devez réorganiser votre chaîne d'approvisionnement », explique Michael Fawkes, l'ancien patron de la chaîne d'approvisionnement de HP qui avait embauché Tara Bunch, désormais vice présidente d'Apple aux opérations et en charge du programme de retour des produits défectueux.

Dans cette course contre la montre, Apple bénéficie d'un atout stratégique : ses boutiques. Quand Dell ou HP doivent s'entendre avec Best Buy et des revendeurs tiers, les ingénieurs de la Pomme sont immédiatement mis au courant d'un bug potentiel par le biais des Genius disséminés partout dans le monde. La « traçabilité » de l'iPhone défectueux (via son numéro de série) permet à Apple de retracer le problème, jusqu'à l'ouvrier chinois sur la ligne d'assemblage.

Ce programme a fait ses preuves à de multiples reprises, par exemple avec l'iPhone originel : plusieurs unités ont immédiatement rencontré des soucis avec leurs écrans tactiles. Il s'est trouvé que des sous-traitants avaient laissé passer une micro-fêlure près de l'écouteur, dans laquelle la sueur de l'utilisateur pouvait s'infiltrer, endommageant ainsi l'écran. Pour régler le problème, l'équipe EFFA a demandé à ses fournisseurs d'ajouter un revêtement sur la zone en question. La plupart des soucis sont liés au matériel, notamment des composants mal connectés; pas assez de colle ou un câble trop lâche, et c'est le drame.

Si le rôle de l'équipe EFFA est crucial dans les premières heures et jours suivant le lancement d'un produit, il continue de l'être des mois après. Les représentants AppleCare qui supervisent l'EFFA produisent chaque semaine un rapport comprenant une liste des trois principaux problèmes rencontrés par la clientèle. Ils font également partie des réunions de préparation de conception et ont toute latitude pour interpeller les ingénieurs d'Apple en leur soumettant les soucis des consommateurs. Comme le conclut Mark Wilhem, ancien responsable de l'EFFA, « si vous trouvez une solution au problème dans la première semaine ou plus rapidement, vous pouvez économiser des millions de dollars ».

Lire les commentaires →

TextEdit et Aperçu dans notre livre de Trucs et astuces pour OS X

Anthony Nelzin-Santos |

Comme promis, notre livre Trucs et astuces pour OS X a été mis à jour avec une quarantaine de nouvelles astuces sur TextEdit et Aperçu. Vous pensez sans doute tout savoir de ces deux applications intégrées à OS X, elles recèlent pourtant de nombreux secrets.

TextEdit n’est pas qu’un éditeur de texte et peut être utilisé pour créer un livre audio ; Aperçu n’est pas qu’une visionneuse d’images et peut détourer un objet sur un fond complexe. Ces deux applications sont aussi des exemples de certaines fonctions de base que l’on retrouve dans d’autres applications : certaines des astuces de TextEdit et Aperçu se retrouvent dans d’autres éditeurs de texte et d’autres gestionnaires d’images.

Cette mise à jour est disponible dans l’iBooks Store : suivez nos guides pour OS X et pour iPad si vous rencontrez la moindre difficulté. Elle est gratuite si vous avez déjà acheté une des précédentes versions ; Trucs et astuces pour OS X vaut sinon 5,99 €. Rappelons que ce livre « conçu pour iBooks » ne peut être lu que sur Mac ou iPad avec iBooks.

Les mises à jour de Trucs et astuces pour OS X vont continuer à se succéder : il faudra bien évidemment le revoir pour l’adapter aux spécificités d’OS X Yosemite, et vous avez été nombreux à nous demander un chapitre sur Automator et un autre sur le Terminal. Si vous avez d’autres idées, n’hésitez pas à nous les faire connaître dans les commentaires.

Lire les commentaires →

Marc Newson rejoint son ami Jony Ive chez Apple

Mickaël Bazoge |

Marc Newson est un nom qui vous dira peut-être quelque chose : avec son ami Jony Ive, le designer a imaginé une gamme de produits vendus l'an dernier durant des enchères au bénéfice du fonds de lutte contre le sida (RED). Un Mac Pro à la robe rouge y avait ainsi trouvé preneur pour 977 000$. Newson va rejoindre l'équipe du senior vice-président du design d'Apple, assure ce soir Vanity Fair.

Crédit Vanity Fair.

Marc Newson est né en Australie en 1963 (Jony Ive est né en 1967). Après des études de joaillerie et de sculpture à Sydney, il voyage : en 1987 à Tokyo, en 1991 à Paris (où il travaille pour Cappellini ou Moroso), en 1997 à Londres où il fonde le studio Marc Newson Ltd. Là, il planche pour de nombreux clients prestigieux comme Alessi, B&B Italia ou Magis, mais également, en tant que designer industriel, pour Dassault et Ford. Pour Qantas, il dessine l'intérieur des A380. Il ne rechigne pas à imaginer des produits de consommation courante, pour Tefal ou G-Star par exemple. La cote de Newson sur le marché est particulièrement élevée; plusieurs de ses œuvres ont trouvé place au sein des musées d'arts modernes les plus prestigieux.

Le fauteuil Lockheed, imaginé en 1986.

Le designer va donc devenir employé d'Apple, mais il continuera de travailler du Royaume-Uni tout en faisant la navette avec Cupertino. « Marc est, en dehors de tout doute, un des designers les plus influents de sa génération », déclare Ive au magazine. Durant l'année passée, Newson et Ive ont eu l'occasion de travailler de plus près ensemble, le premier ayant même bûché sur des projets pour Apple. « Il est extraordinairement doué », poursuit Jony Ive. « Nous sommes particulièrement enthousiastes à l'idée de formaliser notre collaboration, nous aimons tellement travailler ensemble ».

La Solaris d'Ikepod Watch (2008)

Marc Newson se dit « plein d'admiration et de respect » pour le travail réalisé avec Ive et son équipe. « Mon amitié avec Jony ne m'a pas seulement donné un aperçu unique de son approche, mais aussi l'opportunité de travailler ensemble avec lui et les gens dont il est responsable. Je suis très fier de les rejoindre ».

Le Talky Mobile Phone pour l'opérateur japonais KDDI (2003).

L'an dernier, avant les enchères pour (RED), Jony Ive exposait la vision commune du design qu'il partage avec Newson : « Nous sommes tous les deux des fanatiques en matière de soin et d'attention portés aux choses que les gens ne voient pas immédiatement. C'est comme la finition de l'arrière d'un tiroir. Personne ne va le remarquer, mais vous le faites quand même. Les produits sont une forme de communication. Ils exposent votre système de valeurs, ce à quoi vous portez attention » (lire : Jonathan Ive (RED) dingue de matériaux). Ce sont les matériaux qui rapprochent le plus les deux designers, tout particulièrement les processus et la manière dont ils fonctionnent.

Les futurs étuis pour l'iPhone 5c… Ah non, la gamme Zvezdochka pour Nike (2001).

Newson a-t-il travaillé sur l'iWatch ou l'iPhone 6 ? Impossible à dire évidemment ! Pour se faire une idée des travaux de Newson, on pourra jeter un œil sur son site web.

La vidéo ci-dessous est une présentation des enchères pour (RED). Les deux designers discutent de leurs créations.

Lire les commentaires →

Firefox 33 (bêta) intègre de nouvelles tuiles, WebRTC et OpenH264

Stéphane Moussie |

Si la version 32 de Firefox n'a pas apporté de nouveautés ébouriffantes pour l'utilisateur final, la 33, elle, va introduire des changements immédiatement visibles. Disponible en bêta depuis peu [64,2 Mo], Firefox 33 accueille tout d'abord les Enhanced Tiles, les tuiles affichées sur la page de nouvel onglet qui ne présentent plus forcément une petite capture des sites les plus visités, mais un logo ou une image.

Avec ces « tuiles améliorées », c'est aussi la publicité qui arrive pour tous les utilisateurs. Les tuiles publicitaires sont marquées d'une discrète mention « Sponsored ». Il y a toujours la possibilité de masquer totalement les tuiles en cliquant sur la roue dans le coin supérieur droit.

Les tuiles Wired, Trulia et BBC sont sponsorisées - Cliquer pour agrandir

Toujours sur cette page de nouvel onglet, le champ de recherche qui a récemment été ajouté affiche maintenant des suggestions lors de la frappe.

Un nouveau bouton apparait dans la barre d'outils de Firefox 33 : un téléphone. Il s'agit du service de communication reposant sur WebRTC, une technologie web open source qui permet de passer des appels audio et vidéo sans aucun plug-in. Expérimentée depuis un bon moment, sa concrétisation se précise donc avec cette bêta qui la met largement en avant.

Le service fonctionne très simplement ; on clique sur l'icône du téléphone, on copie l'URL fournie et on la partage avec son correspondant. D'après notre test, la qualité audio et vidéo est correcte, mais il y a encore du progrès à faire pour arriver au niveau de FaceTime ou Skype.

Autre nouveauté d'importance, l'intégration d'OpenH264, une implémentation open source et gratuite du codec vidéo H.264. Le H.264, qui s’est imposé comme un standard au fil des ans, est lié à des brevets et au paiement des licences afférentes. Cette situation a poussé Mozilla a ne pas le prendre en charge nativement dans son navigateur et à se reposer sur des plug-ins (QuickTime par exemple) pour faire le travail à sa place. Avec OpenH264, Firefox doit être capable de lire des vidéos encodées dans cette norme sans faire appel à QuickTime.

Lire les commentaires →

Intel : les Core M Broadwell officiellement officiels

Mickaël Bazoge |

Après en avoir soulevé un coin du voile au début de l'été, Intel a officialisé les Core M, nouvelle famille de processeurs Broadwell. Acer, Dell, HP, Lenovo, Toshiba et Asus (qui n'a pas attendu le feu vert du fondeur) sont les premiers partenaires d'Intel dans cette aventure. Apple devrait rejoindre cette liste avec les futurs MacBook Air, notamment un nouveau modèle de 12 pouces au design plus fin et plus léger.

Pour vanter les mérites de son Core M (gravé à 14 nm), Intel déroule des arguments déjà connus : faible consommation (4,5 watts, soit le processeur le plus énergiquement efficace de l'entreprise de Santa Clara), des performances en hausse (plus rapide de 50% pour le calcul, de 40% pour les graphismes) et une autonomie encore améliorée par rapport à Haswell (+20%, soit 1,7 heure). Le Core M autorise les constructeurs à concevoir des châssis d'une épaisseur de 9 mm seulement, qui pourront se passer d'un ventilateur. La rumeur du MacBook Air de 12 pouces a souligné à plusieurs reprises l'absence de ce composant dans les entrailles du futur (et toujours hypothétique) ultraportable.

Les premiers ordinateurs à intégrer un processeur Core M — Cliquer pour agrandir

Intel propose plusieurs modèles : le Core M-5Y10/5Y10 cadencé à 2 GHz et le Core M-5Y10 à 2,6 GHz. Ils seront disponibles en quantité fin 2014, après qu'Intel ait fait miroiter un lancement plus tôt dans l'année (lire : Intel confirme que Broadwell ne sortira pas avant la fin de l'année). Ils seront surtout utilisés dans des ultrabooks et des hybrides, tandis que les versions plus puissantes, qui pourront cette fois équiper iMac et MacBook Pro, ne sont pas attendus avant l'année prochaine.

Lire les commentaires →

Twitter ne se cache plus de suivre Facebook

Nicolas Furno |

Quand Twitter est apparu en 2006, ses concepteurs n’imaginaient sans doute pas qu’ils venaient de créer l’un des plus gros réseaux sociaux au monde. Aujourd’hui, le service compte plus de 500 millions d’abonnés et l’entreprise qui le gère emploie plus de 3000 personnes. Twitter est devenu un monstre, comme Facebook l’a été avant lui, et le réseau social doit maintenant trouver un moyen de se financer.

À l’origine, Twitter s’appelait Status, mais le concept de base était déjà là… Ici, la première maquette de ce qui allait devenir Twitter. (Photo Jack Dorsey)

C’est précisément pour cette raison que le réseau social a commencé à changer de politique à partir de 2011. Alors que Twitter s’était construit grâce aux clients tiers qui servaient à consulter les messages et à publier les 140 caractères qui composent un tweet, l’entreprise avait lancé un pavé dans la mare en imposant des conditions d’utilisation beaucoup plus strictes. Depuis cette première attaque contre les clients tiers, le réseau n’a pas cessé de se fermer et d'imposer des contraintes toujours plus importantes.

Limités à 100 000 utilisateurs, les clients tiers sont de plus en plus tombés en disgrace. Au fil des années, Twitter a continué à mettre à jour son site et ses applications mobiles officielles, sans pour autant proposer les nouvelles fonctions aux développeurs. De ce fait, il y a aujourd'hui une différence énorme entre le Twitter que l’on connaît avec un client tiers, comme Tweetbot, et le Twitter « officiel », celui du site ou des applications mobiles conçues par le réseau social.

La même timeline, au même moment, dans Tweetbot (gauche) et dans l’application Twitter (droite). La différence n’est pas seulement esthétique : on n’a pas le même contenu.

Depuis le printemps 2011, on sait que l’entreprise derrière Twitter ne veut plus reposer sur des clients tiers et qu’elle souhaite favoriser exclusivement son site pour les ordinateurs, et ses applications mobiles pour le reste. Les clients tiers sont sur la sellette, mais pas uniquement parce qu’ils n’affichent pas les messages sponsorisés qui financent aujourd'hui en partie le service. Au-delà de la publicité, c’est le modèle historique du réseau social qui est, lui aussi, sur le point d’être abandonné.

Twitter s’est construit sur l’idée d’une liste de messages, présentée du plus récent au plus ancien. Même si les fonctions se sont accumulées depuis 2006, cette idée de base n’avait, jusqu’ici, pratiquement pas bougé. Twitter a bien fait quelques ajustements, notamment pour les réponses présentées dans le sens de la conversation, mais l’idée originale d’une liste de messages présentés chronologiquement est encore là. Mais pour combien de temps ?

On se doutait que Twitter visait le modèle de Facebook, à savoir un réseau social totalement fermé où les règles sont définies exclusivement par l’entreprise qui le soutient. Mais cette volonté n’avait jamais été explicité jusqu’à maintenant. Anthony Noto, CFO de Twitter, a franchi une étape supplémentaire en expliquant que cet ordre chronologique qui est à la base du réseau social n’est pas « l’expérience la plus pertinente pour l’utilisateur ».

Anthony Noto

Le directeur financier du réseau social s’est exprimé lors d’une conférence et il a donné quelques informations sur les futures priorités de Twitter. La recherche fait partie des axes les plus prioritaires pour 2015 et il faut reconnaître qu’il y aurait des progrès à faire sur ce point. Il a aussi évoqué les discussions privées de groupe, une manière de plus de concurrencer frontalement Facebook et sa fonction Messenger.

Pour les utilisateurs attachés à Twitter tel qu’il est aujourd'hui, le plus important toutefois est cette remise en cause de la chronologie des tweets. Le réseau social ne s’en cache pas, l’objectif est de créer des algorithmes capables de déterminer l’importance d’un message pour chaque utilisateur. Et donc d’afficher en priorité les messages que vous êtes censés préférer, plutôt que les plus récents.

Cela vous rappelle quelque chose ? C’est normal, c’est exactement ainsi que fonctionne Facebook : même si on peut revenir à un affichage chronologique, c’est toujours la liste « À la une » qui est mise en avant. Le réseau social créé par Mark Zuckerberg va même beaucoup plus loin en n’affichant qu’une partie de ce que vos amis publient. Il ne fait guère de doute que Twitter veut la même chose : n’afficher que ce qui est censé vous intéresser, quitte à masquer totalement certains tweets de personnes que vous voulez pourtant suivre.

Quand vous trouverez comment afficher les actualité les plus récentes, Facebook affiche ce message sur son site, vous incitant à « retourner » aux actualités à la une. Le message est clair : le mode par défaut n’est pas l’affichage chronologique.

Ce choix répond probablement d’abord à des besoins économiques. En sélectionnant pour vous les tweets intéressants, le réseau social pourra plus facilement afficher de la publicité, voire demander, comme Facebook le fait déjà, aux utilisateurs de payer pour qu’ils s’assurent que leur tweet soit affiché. Ce n’est pas de la science-fiction, Twitter propose déjà à n’importe quel utilisateur de payer pour sponsoriser l’un de ses tweets et ainsi l’afficher plus largement.

Reconnaissons que ce choix est logique pour le nouveau-venu qui découvre Twitter et ne sait pas comment l’utiliser. Avoir une liste de milliers de messages peut être déroutant, et si les algorithmes de Twitter sont bons, un tri sera sans doute apprécié. C’est aussi certainement une excellente solution pour tous ceux qui veulent uniquement utiliser Twitter pour se tenir au courant de l’actualité, comme on l’aurait fait il y a quelques années avec des flux RSS.

Quand on aime le Twitter des origines, celui que l’on a encore dans les clients tiers, quand on veut lire tous les messages de toutes les personnes que l’on suit, ce changement sera une catastrophe. Le futur est pourtant assez évident, d’autant que l’entreprise n’a jamais cédé depuis 2011 : à terme, les clients tiers seront probablement condamnés, et il faudra passer par le site ou les applications officielles pour accéder au réseau social.

Ce jour-là, que faire si ce n’est quitter Twitter… mais pour quelle alternative ? C’est bien le problème : il n’y a aucune vraie alternative. Ce n’est pas l’échec d’app.net qui va inquiéter les dirigeants de Twitter et les inciter à changer d’avis. Pour cela, il faudrait un départ massif et peut-être que c’est exactement ce qui arriverait, si la chronologie et l’accès exhaustif à la timeline étaient remis en cause.

À ses débuts, Twitter était souvent en panne et cette baleine signalait le problème en cours.

Le réseau social n’est plus une affaire de geeks, mais même le grand public comprend l’importance de ces fonctions. Ce qui est arrivé à Ferguson aurait-il eu le même impact si Twitter n’affichait pas instantanément tous les tweets ? Si Twitter devient un nouveau Facebook, quel intérêt lui restera-t-il ? À trop vouloir suivre un modèle qui n’est pas le sien, Twitter court le risque de perdre toute légitimité…

Lire les commentaires →

Pages