Mac ARM : pas encore une réalité, mais plus un rêve

Christophe Laporte |

Voilà maintenant des années qu’il se murmure qu’Apple pourrait abandonner l’architecture x86 pour au moins une partie de ses ordinateurs. La rumeur est tenace et devient à chaque fois plus crédible quand on compare la hausse de performances enregistrée à chaque révision d’iPad ou d’iPhone.

En ce qui concerne les performances brutes, le processeur A8X de l’iPad Air 2 affiche des résultats séduisants qui montrent très clairement que cela n’est plus de l’ordre du fantasme, mais bel et bien une possibilité à court ou moyen terme.

Pour la première fois, en matière de performances brutes (au niveau du processeur), l’iPad Air 2 s’approche véritablement du MacBook Air. Sur le test multi-core, la tablette d’Apple fait quasiment jeu égal avec le MacBook Air entrée de gamme.

L'écart se resserre sur ce test, car l'iPad Air 2 possède trois cores contre deux pour le MacBook Air
L'écart se resserre sur ce test, car l'iPad Air 2 possède trois cores contre deux pour le MacBook Air

Toutefois, quand il s’agit du même test effectué sur un seul core, le MacBook Air conserve un certain avantage : 1806 pour le petit dernier de la gamme iPad contre 2534 pour le MacBook Air de dernière génération. Toutefois, l’iPad Air 2 réalise un meilleur score qu’un MacBook Air de 2011.

Les graphiques recensent les performances réalisées chaque année par l’iPad haut de gamme et le MacBook Air entrée de gamme du moment
Les graphiques recensent les performances réalisées chaque année par l’iPad haut de gamme et le MacBook Air entrée de gamme du moment

On insistera sur le fait que Geekbench 3 [3.2.2 - US - 8,99 € - Primate Labs Inc.] a été pensé et conçu pour donner des résultats qui sont comparables entre plate-formes et appareils différents.

Évidemment, il ne s’agit que d’un aspect des choses. Mais petit à petit, l’écart se resserre. Apple ne s’en cache pas d’ailleurs dans son discours : « Le point de départ des performances rapides et fluides de l’iPad Air 2, c’est la puce A8X. Avec son architecture 64 bits et ses trois milliards de transistors, elle affiche une vitesse et des graphismes qui rivalisent avec de nombreux ordinateurs personnels ».

Alors, à quand un ordinateur équipé d’une puce Apple ? Il ne faut pas perdre de vue une chose : Apple conçoit elle-même ses puces pour ses terminaux iOS. Elle est donc capable de bâtir une puce ARM sur-mesure pour ses ordinateurs. Elle en est largement capable et a embauché à tour de bras dans ce domaine depuis plusieurs années déjà.

Une version d'OS X pour ARM en cours de développement

D’après nos informations, Apple planche depuis plusieurs mois déjà sur une version ARM d'OS X. Si cela peut en surprendre certains, cela n’a rien d’étonnant. Quand le système d'Apple était disponible uniquement sur PowerPC, la Pomme menait également des tests sur d’autres architectures. Le Californien travaillait avant tout à une version Intel de son système d’exploitation (lire : OS X sur Intel : aux origines du projet Marklar), mais en parallèle, elle suivait de près d’autres architectures.

Des logiciels phares d’Apple auraient également eu le droit à une déclinaison ARM. Et la surprise, par rapport aux retours que nous avons eus, c’est que l’aspect « performances » ne semble pas du tout inquiéter les ingénieurs d’Apple.

De nombreuses optimisations auraient été portées au code d’OS X. La marque à la pomme aurait d’ores et déjà atteint un niveau qualité satisfaisant dans ce domaine.

Dans cette équation, il y a un point qu’Apple n’aurait pas oublié de prendre en compte, c’est la compatibilité Windows. Elle explorerait différentes solutions afin que ses ordinateurs puissent ne pas perdre cette fonctionnalité qui lui a permis de vendre des millions d’ordinateurs dès lors que Boot Camp et les premiers logiciels de virtualisation sont apparus sur le marché.

A quand le premier Mac ARM ?

Si le passage à ARM semble tout à fait possible d’un strict point de vue technique, encore faut-il qu’Apple l’envisage d’un point de vue stratégique et commercial. Les puces Core M Broadwell attendues de longue date ne sont plus très loin et répondent aux attentes d’Apple : consommation en baisse, performance en hausse, moins de dissipation thermique….

Le Core M (Broadwell) permettra de concevoir des châssis d'une épaisseur de 9 mm
Le Core M (Broadwell) permettra de concevoir des châssis d'une épaisseur de 9 mm

Mais avec un processeur maison, Apple gagnerait en flexibilité. L’argument du sur-mesure est très important. Elle pourrait produire des ordinateurs qui se distingueraient plus franchement de la concurrence. De plus, elle serait sans doute en capacité de faire des économies, surtout si elle parvient à produire des synergies avec les puces qu’elle développe déjà pour ses terminaux iOS.

Quoi qu’il en soit, la machine qui semble la plus adaptée à ouvrir le bal, c’est indiscutablement le MacBook Air. L’argument de la puissance brute sur cette machine est secondaire par rapport à celui de la mobilité et de l’autonomie. On peut imaginer que le jour où Apple franchira le pas, elle le fera en douceur. Elle continuera pendant quelque temps à commercialiser des MacBook Air Intel à côté de ses machines ARM. La Pomme a souvent utilisé ce procédé lors d’une rupture technologique. C’était le cas pour le passage à Intel ou pour le passage au Retina.

Cette transition pourrait être moins douloureuse d’un strict point de vue technique que les précédentes. Si le passage à Intel constituait sur certains points un saut vers l’inconnu, c’est beaucoup moins le cas avec ARM, ne serait-ce parce qu’iOS et OS X ont de nombreuses API en communs.

De plus, avec le Mac App Store, Apple maîtrise les canaux de distribution. Celui-ci pourrait s’adapter en fonction de la machine qui s’y connecte et distribuer le code exécutable correspondant.

Un passage à ARM ne signifierait pas forcément la fin (immédiate en tout cas) de la collaboration avec Intel. Dans un premier temps, on pourrait imaginer que la gamme grand public adopte l’architecture ARM alors que les machines Pro resteraient dans le sillon d’Intel.

Il est bien difficile de savoir comment le Californien s’y prendrait le jour où il déciderait de se lancer dans une telle transition, mais une chose est certaine : en interne, Apple travaille activement à faire en sorte que le logiciel et le matériel soient prêts au grand passage vers ARM. Reste à savoir quand…

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Ralph Nader veut des salaires plus élevés pour les travailleurs chinois d'Apple

Mickaël Bazoge |

Ralph Nader se présente un peu comme l’anti Carl Icahn : certes, les deux sont des « investisseurs activistes », mais là où Icahn pense surtout à la taille de son portefeuille, Nader se veut le champion des causes d’intérêt public, avec un profil d’avocat écolo marqué à gauche — une anomalie dans le paysage politique américain. Carl Icahn s’est récemment distingué en réclamant de Tim Cook une hausse du programme de rachat d’actions, afin d’en augmenter le cours et la valeur (lire : Optimiste, Carl Icahn demande à Tim Cook de racheter encore plus d'actions). Ralph Nader a utilisé la même arme que son rival, à savoir celui de la lettre ouverte au CEO d’Apple, pour faire connaitre ses propositions concernant l’utilisation du trésor de guerre de l’entreprise.

Elles sont diamétralement opposées à celles de Carl Icahn : Nader demande à Tim Cook de réduire l’ampleur de son programme de rachat d’actions et d’investir cet argent pour augmenter les salaires de ses salariés, en particulier en Chine.

Celui qui s’est présenté cinq fois à l’élection présidentielle américaine calcule qu’Apple aurait pu générer un minimum de 6,5 milliards de dollars d’intérêts en plaçant son surplus de trésorerie dans une fondation; « assez pour doubler les salaires (…) pour des centaines et des milliers de travailleurs de l’iPhone, tout en finançant un budget de 1,1 milliard pour assurer des standards de haute qualité pour la santé, l’environnement et la sécurité dans les usines Apple ». En bout de course, « les travailleurs dans les usines chinoises d’Apple pourraient être finalement capables d’acheter l’iPhone qu’ils fabriquent ».

« Conçu par Apple en Californie » est un euphémisme qui cache une réalité bien moins reluisante, écrit Nader : il faudrait plutôt y lire « Fabriqué par des travailleurs payés environ 1$ de l’heure durant des journées de 11 heures de travail, qui dorment à huit dans des pièces dans les dortoirs des usines de Jabil Circuit à Wuxi, en Chine ».

Ralph Nader estime qu’Apple dispose de tous les moyens afin d’améliorer l’ordinaire de ses salariés et surtout ceux de ses fournisseurs. « Vous avez le choix pour ces 130 milliards de dollars : des salaires décents pour les travailleurs ou le rachat d’actions pour des milliardaires ». L’avocat qui a passé sa vie à défendre le droit des consommateurs propose à Tim Cook de laisser choisir ces mêmes consommateurs : si l’intérêt de ces derniers va « vers des iPhone plus fins et des MacBook plus élégants, ils montrent aussi de l’intérêt pour des conditions de travail plus dignes et des salaires décents pour les travailleurs qui fabriquent les produits [d’Apple] ». Qui devrait recevoir l’argent d’Apple, les actionnaires ou les ouvriers chinois ? C’est la question que pose Ralph Nader à Tim Cook, qui conclut : « Avez-vous peur [que les consommateurs] pensent différemment sur ce problème que Carl Icahn ? ».

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Phoenix, une version open source de Swift

Stéphane Moussie |

Une petite équipe de développeurs travaille sur une implémentation open source de Swift, le langage de programmation d'Apple lancé lors de la dernière WWDC. Dénommé Phoenix, ce projet est supervisé par Greg Casamento, un développeur Objective-C qui gère également GNUstep, une version open source d'OpenStep (le jeu d'API du système d'exploitation de NeXT, qui a évolué ensuite en Cocoa).

Logo de Swift. Photo Yuko Honda CC BY-SA

L'objectif de Phoenix est en fait d'inciter Apple à rendre Swift open source. Dans une lettre ouverte adressée à Tim Cook, les membres d'ind.ie rappellent l'importance de l'open source dans l'histoire d'Apple : « Que se serait-il passé si Chris Lattner (qui chapeaute Swift, ndr), n'avait pas rendu open source LLVM (un compilateur très performant utilisé par Apple) ? »

D'après ind.ie, ne pas rendre open source Swift, ainsi que Metal, revient à « compliquer le portage des applications sur Android, et au bout du compte à devoir choisir entre les deux plateformes. » « Ayez la confiance de publier Swift sous une licence libre et ouverte. Permettez à Swift d'épauler Apple comme l'ont fait les autres logiciels open source. »

Un autre projet a été lancé peu de temps après l'annonce de Swift. Silver doit permettre d'utiliser le nouveau langage de programmation d'Apple avec Java (Android) et .NET (Windows).

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Mac mini : une mise à jour pas négligeable pour MacMiniColo

Mickaël Bazoge |

Le rafraîchissement de la gamme Mac mini a certes permis au petit pavé de repasser sous la barre des 500 euros, mais pour le reste il n’a pas fait que des heureux. Disparition du modèle Server, performances en recul, ouverture plus difficile… La lecture de notre article sur les benchmarks de ces nouveaux ordinateurs montre que ces derniers sont en retrait par rapport à leurs prédécesseurs d’il y a deux ans (lire : Premiers tests de trois Mac mini 2014). Malgré tous ces défauts, Brian Stucki se veut optimiste. Et le patron de MacMiniColo sait de quoi il parle : depuis 2005, son activité d’hébergement de sites web sur Mac mini ne connait pas la crise.

« Beaucoup de gens sont heureux » de voir de nouveaux Mac mini, nous explique t-il. « Je pense que c’est une bonne mise à jour » rassure t-il, tout en ajoutant qu’« avec ces composants, [cette mise à jour] aurait pu être faite il y a 6 mois ». « J’imagine qu’Apple a délibérément revu à la baisse les spécifications des Mac mini, afin que les gens puissent acheter un Mac à moins de 500$ ». Parmi les déceptions qui n’ont pas manqué de surgir, se trouve l’absence de nouveau design. C’est un point sur lequel « il est difficile d’être tranché. Nous apprécions le design actuel, mais peut-être est-ce parce que nous n’avons pas encore vu le nouveau design »… s’il existe, serait-on tenté de compléter.

La disparition du modèle Server ne sera en tout cas pas un problème pour MacMiniColo. « N’importe quel Mac peut être un serveur, cela dépend de ce que vous voulez en faire ». Du point de vue de Brian Stucki, la suppression du Mac mini Server n’est pas une erreur d’Apple. « D’après notre expérience, peu de gens utilisent les disques dur d’1 To de la version Server ». En revanche, la difficulté d’ouverture des nouveaux pavés va poser des problèmes aux utilisateurs qui voudront des machines personnalisées : « Nous ne serons plus capables d’aider nos clients aussi facilement [qu’auparavant]. Mais nous nous assurerons qu’ils connaissent les options à leur disposition dans l’Apple Store ».

OS X Server 4.0, sorti dans la foulée d’OS X Yosemite, est « une bonne mise à jour », décrit rapidement Stucki. « Le firewall et les améliorations dans Mail seront les plus appréciés », estime t-il. Quant à la rumeur d’un Mac mini équipé d’un processeur ARM, elle est jugée « intéressante » par cet expert, sans s’avancer davantage.

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FileVault ne ralentit pas votre Mac (ou à peine)

Christophe Laporte |

La semaine dernière, nous vous demandions si vous avez activé FileVault sur votre Mac. Sur les 1622 votants, vous êtes 23 % à l’avoir fait et 1 % à utiliser une solution similaire.

On rappellera que lors de l’installation de Yosemite, Apple pousse à l’utilisation de cette fonctionnalité en la cochant par défaut (lire : FileVault : Apple pousse à l'activation par défaut). Il faudra voir par conséquent si ce chiffre augmente avec le temps.


FileVault est une technologie qui rappelons-le permet de chiffrer et de protéger les données stockées sur son ordinateur. L’une des craintes liées à l’utilisation de cette technologie, c’est qu’elle puisse ralentir votre ordinateur.

Pour notre livre consacré aux nouveautés de Yosemite, nous avons mené une série de tests, avec ou sans FileVault sur un MacBook Pro Retina (donc équipé d’un SSD) ainsi que sur un iMac doté d’un Fusion Drive 1 To.

La perte de performances est minimale. Au démarrage, on note une perte d’une seconde sur le Mac équipé d’un SSD et de deux secondes sur le Mac avec Fusion Drive.

Sur le Mac SSD, la duplication d’un dossier de 12 Go prend 38 secondes avec FileVault, soit deux secondes de plus que quand il n’est plus activé. Sur l’ordinateur avec Fusion Drive, l’écart monte à six secondes.

On peut donc dire que l’impact de FileVault est quasiment inexistant sur un SSD et minime sur un Fusion Drive. Ceci est vrai à condition d’avoir un ordinateur relativement récent. Les processeurs Intel depuis quelque temps déjà, c’est le cas pour Westmere, Sandy Bridge, Ivy Bridge et Haswell, intègrent le chiffrement AES utilisé par FileVault.

Aujourd’hui, nous vous demandons ce que vous pensez de l’interface d’iTunes 12. Pour voter, c’est par ici. Sur iGeneration, nous vous demandons ce que vous pensez des propos qu’aurait tenus Jony Ive estimant qu’avec l’Apple Watch, l’industrie horlogère suisse avait du souci à se faire.

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TextArt : 25 ans d'un logiciel NeXT

Mickaël Bazoge |

Avec TextArt, le studio Stone Design a été le premier indépendant à concevoir un logiciel destiné à NeXTStep, le système d’exploitation équipant les ordinateurs NeXT. C’était en octobre 1989, un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre et pour cause, on fête les 25 ans de ce logiciel pionnier. À l’époque, TextArt permettait de manipuler et modifier du texte grâce à la technologie d’affichage écran développée par les équipes de Steve Jobs et d’Adobe, Display PostScript. L’année suivante, Stone Design transformait TextArt en Create, un logiciel de création graphique plus complet qui, en plus de la gestion typographique, permettait de créer des formes et de mettre en page, que ce soit pour l’impression ou le web.

TextArt à la belle époque.

À l’occasion des 25 ans de TextArt, l’éditeur raconte l’histoire de ses applications depuis les débuts de NeXTStep; Create a ainsi été un des rares logiciels à faire le saut vers OpenStep, précurseur de Mac OS X Server. NeXTStep est finalement devenu Mac OS X après l’acquisition par Apple de NeXT en 1996. Certains concepts de cet OS sont aujourd’hui encore présents dans OS X Yosemite, comme le dock qui a traversé les âges sans vieillir.

Create en version plus moderne — Cliquer pour agrandir

Quant à Create, le logiciel a franchi avec succès l’étape délicate de la recompilation pour PowerPC, il est également compatible Intel et il est toujours disponible au téléchargement et à l’achat ! Parfaitement fonctionnel encore aujourd’hui, son prix actuel de 149$ est hélas loin de se justifier : la dernière mise à jour date de janvier 2009. Les nostalgiques de la défunte suite bureautique AppleWorks (anciennement ClarisWorks) y retrouveront cependant quelques uns de leurs vieux réflexes.

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