On peut dire qu'on l'aura attendu ce keynote inaugural de la Conférence Mondiale des Développeurs 2003. Certes, depuis plusieurs mois, on savait qu'Apple y présenterait Panthère, la nouvelle version de Mac OS X. On était plus incertain, en revanche, sur la présentation de nouveaux Power Mac. Les choses sont désormais plus claires de ce côté. En effet, après avoir effectué les
rappels de rigueur (succès d'AirPort Extreme, d'iPod et de l'iTunes Music Store, des Apple Store, des campagnes de pub), le patron d'Apple a d'abord présenté la
première version finalisée de Safari, disponible au téléchargement dans quelques heures. Le kit de développement sera également mis à disposition des programmeurs.
Mac OS X a évidemment constitué l'un des moments forts du keynote. Steve Jobs a donc, comme cela été convenu, présenté
la nouvelle version du système. Plus de cent nouveautés majeures sont annoncées (comme l'an passé) : on commence par le nouveau Finder. Ce dernier, métallisé, adopte une nouvelle présentation. Le voici qui "place l'utilisateur au centre du système". Par ailleurs, on assiste au retour des familles. Attendu et souhaité, le balayage dynamique des réseaux permettra d'afficher automatiquement le contenu de ces derniers. L'iDisk évolue lui aussi vers une intégration encore plus poussée, permettant la synchronisation de plusieurs machines. Il sera possible de basculer d'un utilisateur à un autre sans quitter nécessairement la session, d'un clic de souris. Au delà, le système embarque désormais des technologies comme X11 R6, NFS File Locking, Kerbero, Fast UFS, et supporte les environnements Windows grâce à des nouvelles versions de SMB, IPSec-Base VPD, Active Directory.
De nouvelles fonctions ou applications font également leur apparition.
Exposé, fondé sur Quartz Extreme offre la possibilité de définir un espace de travail personnalisé et surtout réorganisé.
FileVault permettra pour sa part d'encrypter les données et d'assurer la sécurité des dossiers ou fichiers. Mail intègre le moteur HTML de Safari. Le logiciel continue de s'améliorer pour aller vers plus de simplicité : les fils de discussions apparaissent, les adresses e-mail sont automatiquement remplacées par le nom du destinateur. Une nouvelle fonction fait son apparition qui permet d'envoyer un
fax à partir d'un document depuis le panneau d'impression. Un nouveau codec QuickTime,
Pixlet, enrichit le logiciel d'Apple. La qualité du rendu est évidemment améliorée mais il faudra une machine puissante pour décoder. De son côté,
FontBook apporte enfin une gestion des polices dignes de ce nom sous Mac OS X. Un bouton suffit à installer une police.
iChat aura eu le droit à un traitement un peu particulier. Après avoir souligné son succès (25 % des utilisateurs l'ont en effet adopté), Steve Jobs confirme les rumeurs :
le nouvel iChat saura faire de l'audiovidéo-conférence. Évidemment, Rendezvous sera mis à contribution sur les réseaux locaux. Le logiciel sera compatible avec toute caméra FireWire ou avec les camescopes. La démonstration réalisée entre Paris et San Francisco a provoqué l'enthousiasme de la salle. Mieux encore, Al Gore s'est prêté au jeu. En revanche, là où Steve Jobs a jeté un froid c'est en annonçant que si, comme prévu, les développeurs repartiraient avec leur version bêta du nouveau système,
la version finalisée sera disponible "avant la fin de l'année", pour 129 $. "Avant la fin de l'année" laisse craindre donc une disponibilité en décembre et non en septembre comme on pouvait l'espérer.
Les outils mis à la disposition des développeurs évoluent également (somme toute, le salon leur est consacré).
Xcode est un nouveau jeu d'outils de développement inclus dans Panthère. La compilation sera beaucoup plus rapide, plus proche de ce que les développeurs connaissent avec CodeWarrior.
Steve Jobs a également pensé au matériel.
iSight est donc la surprise du jour. La webcam semble très performante avec ses 30 fps, sa résolution en 640 par 480, son auto-focus, sa connectique FireWire. Elle se fixe aux portables ou aux écrans de la Pomme. L'accessoire est vendu 149 $ mais Steve Jobs a su mettre l'assemblée de son côté en offrant un exemplaire aux développeurs présents.
One more thing ! Enfin, le moment tant attendu est arrivé. À 20H13,
Steve Jobs annonçait le Power Mac G5, en reconnaissant toutefois que c'était une erreur que de tant attendre. Les spécifications des machines sont conformes à ce qu'on trouvait vendredi sur Internet. Le PowerPC 970 d'IBM équipe bien ces nouveaux Mac. Les deux géants de l'informatique font de nouveau alliance avec le G5 : processeur 64 bit qui fonctionne en natif avec des applications 32 bit, cadencé jusqu'à 2 GHz, frontside bus 1 Ghz, support du full SMP, Symetric Multiprocessing, pouvant exécuter 215 instructions en même temps, contre 16 pour le G4. Le processeur est construit sur du SOI (Silicon on processeur), et gravé à 0,13 microns pour 58 millions de transistors. Le G5, selon Steve Jobs, est deux fois plus puissant que le G4. Et ce n'est qu'un début ! Pour autant, la compatibilité avec les applications 32 bits est assurée. La RAM peut donc atteindre les 8 Go, de quoi transférer le contenu d'un DVD en une seconde !
Tout cela est enveloppé dans un
nouveau boîtier, tout en aluminium, arborant toujours ses quatre poignées, plus petites toutefois. Le tout perd ses rondeurs pour adopter un aspect nettement plus carré. À l'évidence, ce n'est pas du goût de tout le monde. Pour ce qui est du bruit, cela ne devrait pas dépasser les 35 décibels.
Trois modèles sont disponibles : 1,6 GHz, 256 Mo de Ram, 80 Go de disque dur(1 999 $ - 2272 euros [
France -
Belgique] -
CHF 2998.99), 1,8 GHz, 512 Mo; 160 Go (2399 $ - 2630 euros [
France -
Belgique] -
CHF 3599) et Dual 2 GHz, 512 Mo, 160 Go (2999 $ - 3347 euros [
France -
Belgique] -
CHF 4499). Les trois modèles embarquent le nouveau SuperDrive 4X. Sur le bas de gamme, Apple propose une GeForce FX5200. Le Mac retrouve de sa superbe. Le haut de gamme embarque une Radeon 9600 Pro. Las ! ils ne seront
disponibles tous les trois qu'au mois d'août. Les tests, effectués par Veritest, organisme indépendant, et portant sur un Pentium 4, un Xeon 3 GHz et les nouvelles machines d'Apple semblent sans appel : les nouveaux Mac sont plus performants. En tout cas, les nouvelles machines auront offert l'occasion au staff d'Apple de se lancer à nouveau et sans vergogne dans les tests comparatifs avec les PC. Comme la tradition le veut, les invités se succèdent sur scène : Brad Peebler de Luxology, entreprise d'applications 3D, Gerhard Lengeling, co-fondateur d'emagic, Theodore Gray pour Wolfram Research. La présentation, autre tradition, s'achève sur un film de promotion du nouveau Power Mac G5 et le récapitulatif de tout ce qu'Apple a fait cette année, "et ce n'étaient que les six premiers mois !"
Vous pouvez retrouver la transcription intégrale du keynote sur cette
page.