M1 : le processeur sur lequel Apple a misé son avenir

Florian Innocente |

« J'ai appris une chose dans la vie : vous réfléchissez à toutes les choses que vous pouvez contrôler et, dans le même temps, vous devez être suffisamment flexible, souple et costaud pour continuer d'avancer alors que le plan ne se déroule pas comme prévu », explique Johny Srouji, le patron des technologies matérielles chez Apple, dans une interview au Wall Street Journal.

Et en 2020, pour Apple, l'un de ces imprévus a été la Covid-19. La pandémie a frappé et paralysé l'activité industrielle à travers le monde, pile au moment où Apple finalisait les tests de sa première famille de processeurs maison. Des M1 qui devaient embarquer dans pas moins de trois nouvelles gammes de Mac à l'automne suivant.

Johny Srouji, ex d'Intel et d'IBM, entré chez Apple en 2008

Mais avant cet obstacle de dernière minute, quantité d'autres problèmes avaient dû être réglés pour assurer une transition depuis les processeurs Intel aussi transparente que possible pour l'utilisateur. De multiples changements tardifs furent opérés sur les carte-mères, avec toujours cette menace que quelque chose, au bout du compte, fasse dérailler le train.

Apple n'avait aucun droit à l'échec puisqu'elle-même avait pesté sur les problèmes rencontrés avec les puces Intel. François Piednoël, un ancien du fondeur de Santa Clara, parti depuis trois ans à la R&D de Mercedes, confirme des propos qu'il avait tenus en 2020. Il décrivait une situation extrêmement délicate entre Apple et Intel qui s'aggravait depuis des années : « Nos copains chez Apple étaient devenus les premiers contributeurs en découverte de problèmes dans notre architecture. Et c'est allé vraiment, vraiment mal. Lorsque votre client commence à trouver presque autant de bugs que vous, les choses ne s'orientent pas vraiment dans la bonne direction ».

Au sein d'Apple, le débat sur un abandon d'Intel au profit de processeurs basés sur les succès rencontrés avec ceux conçus pour les iPhone, n'a pas été facile pour autant, tempère Johny Srouji. Aucun fabricant de PC ne conçoit le principal processeur de ses machines. C'était une prise de risque énorme et un échec aurait été retentissant, coûteux financièrement comme en termes d'image.

Apple devait être sûre de pouvoir fabriquer des puces capables d'alimenter des portables grand public comme des stations de travail. Il fallait couvrir toutes les gammes. « En premier lieu, si on décide de le faire, est-ce qu'ensuite on pourra fabriquer de meilleurs produits avec ? », tel était le fond du débat, rappelle Johny Srouji. « C'est la question numéro 1. Ce n'est pas tant à propos du processeur. Apple n'est pas un fabricant de processeur ». Mais celui-ci doit permettre d'offrir des performances et des compétences inédites aux futurs Mac.

Suivait une autre question absolument cruciale elle-aussi. Apple saurait-elle transformer l'essai des premiers processeurs et continuer d'en inventer et d'en produire de nouveaux toujours plus performants ? Et saurait-elle décider judicieusement dans quelle direction et vers quels usages porter ses efforts d'améliorations pour les puces suivantes : « Ce n'est pas quelque chose qu'on fait une seule fois, et puis c'est terminé. Il faut le refaire année après année après année. C'est un défi gigantesque ».

Parti d'une équipe de 45 personnes, lorsqu'Apple a commencé à proposer en 2010 ses propres processeurs d'iPhone, Johny Srouji en dirige aujourd'hui plusieurs milliers à travers le monde. Un patron que l'article présente comme davantage intéressé — durant les réunions — par ce qui ne marche pas plutôt que de se congratuler sur les réussites.

L'explosion de la pandémie a failli faire dérailler le planning d'Apple, puisque la crise sanitaire s'est déclarée au moment où les ingénieurs en étaient à analyser les échantillons des premiers M1 pour s'assurer de leur qualité avant une entrée en production en volume. Des tâches qui imposent d'être présent sur place et de passer notamment du temps sur les microscopes pour de fines observations.

Une nouvelle procédure de tests a été imaginée avec le concours de caméras pilotées à distance dans les labos par les ingénieurs confinés. En temps normal, jamais Apple n'aurait procédé de cette manière, mais les enjeux requéraient beaucoup plus de flexibilité dans les méthodes de travail.

In fine, le lancement des M1 s'est fait avec le succès que l'on sait. Apple s'est libérée de la tutelle d'Intel sur cet élément clef de ses produits, à la fois sur le volet technologique puisqu'elle peut tracer seule son chemin, et sur le volet financier puisqu'elle économise certainement une jolie somme en n'ayant plus à payer quoi que ce soit à Intel.

Apple va télétravailler et utiliser la réalité augmentée jusqu

Apple va télétravailler et utiliser la réalité augmentée jusqu'à l'été 2021

avatar cecile_aelita | 

@Adishatz

lol 🤣!!
Vous n'allez pas être nombreux à voter pour moi 😛!!
Et j'en connais plusieurs que mes commentaires agacent plutôt 😋.
Vu que je ne fais pas dans le troll et dans l'agressivité, ça ne plait pas à tout le monde 😘.
Si tu ajoutes en plus ma passion pour les smiley .... là je suis foutue 😛
🤣 (ok j'avoue j'ai craqué lol)
https://www.dropbox.com/s/hoihz59bm7f3d2a/Vid%C3%A9o%2018-04-2022%2022%2019%2014.mp4?dl=0

avatar domd | 

Je lis tout ça et je suis plutôt d’accord. Cependant deux ou 3 choses me taquinent un peu. Plus de possibilité d’évolution basique genre changer un DD, Des pc de bureau avec de base 256 Go de stockage !!! (MDR). Un iMac 24 de base qui vaut bientôt le prix d’un haut de gamme en 27 avant. Manque de compatibilité avec les autres univers informatiques. Faudrait pas que le vol de l’aigle finisse en trottoir à pigeons. Après, sans être mauvaise langue, un usage pro ne se limite pas à une utilisation scolaire ou bureautique forcément la carte graphique va pas chauffer et les limites du proc ne seront jamais atteintes (ça devait déjà être le cas avant non ?) Bref’ wait and see …

avatar cecile_aelita | 

@domd

« un usage pro ne se limite pas à une utilisation scolaire ou bureautique »

Évidement que non 🙂! Même si l’écrasante majorité des professionnels ont plutôt ce type d’usage (disons environ 8-9 professionnels sur 10).
Après ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas qu’il y ait de machines puissantes. Des stations de travail, c’est important aussi pour les quelques pour-cents qui ont besoin de puissance 🙂.

Ça me fait penser à mon copain dans son ancienne boîte : une boîte qui fabriquait des implants chirurgicaux.
Ils étaient une 30aine dans la boîte … les seuls utilisateurs de machines puissantes… c’était les ingénieurs… et ils était 4. Tous les autres (directeurs / commerciaux / comptable / service qualité / secrétariat / service règlementaire / logistique / contrôle / qualités / …) avaient des machines types bureautiques 🙂.

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