L'Apple prudente de Tim Cook

Mickaël Bazoge |

Tim Cook a la réunionnite aiguë. En 1998, alors qu'il venait d'entrer chez Apple, sa première réunion a duré… onze heures. Depuis, celui qui est devenu CEO de l'entreprise en 2011 continue de tenir des réunions le vendredi avec les équipes en charge des opérations et des finances, qui peuvent s'éterniser jusqu'à tard dans la soirée. Pour plaisanter, ces réunions sont parfois qualifiés par ceux qui y participent de « rendez-vous galants [date night] avec Tim » tellement elles peuvent durer longtemps.

C'est une des anecdotes relevées dans le long profil que consacre le Wall Street Journal à Tim Cook. On n'y apprendra rien de très nouveau sur la « nouvelle » Apple post-Jobs qui, à l'image de son CEO, est devenue « prudente, collaborative et tactique ». Avec le succès que l'on sait : la capitalisation boursière de l'entreprise est passée de 348 milliards à 1 900 milliards de dollars. Elle a aussi rendu plus de 475 milliards de dollars à ses actionnaires. Sans compter des ventes au beau fixe malgré des petits trous d'air ici ou là.

Mission accomplie donc pour Tim Cook, qui a su bâtir un empire de produits et de services autour des appareils révolutionnaires de son prédécesseur, en particulier l'iPhone. Le smartphone s'est vu joindre au fil du temps une montre connectée, des écouteurs sans fil, des services… Le natif de l'Alabama n'est pas un « product guy » comme son prédécesseur, mais il sait mieux que personne prendre possession de marchés.

« Une fois qu'Apple entre dans une catégorie avec une solution simple et élégante, elle commence à tracer sa route et finit par occuper tout l'espace », détaille Chris Deaver, qui a travaillé quatre ans à Cupertino aux RH avec les équipes de recherche et développement. « Pas besoin de battre des records de vitesse, il suffit de progresser organiquement ».

Sans créateur passionné à sa tête qui impulse une direction, Tim Cook a demandé aux dirigeants chargés du logiciel, du matériel et du design de collaborer entre eux. Une approche du développement là aussi organique et prudente, qui n'a pas eu que des avantages. Dan Riccio, le patron du matériel, s'est intéressé en 2015 au concept d'enceinte connectée. Cook l'a alors bombardé de questions et de demandes d'informations, provoquant chez Riccio l'impression que le CEO n'était pas très chaud à cette idée.

Mais alors que l'équipe du vice-président à l'ingénierie matérielle réduisait la voilure sur ce projet, Tim Cook est revenu à la charge via un courriel à Riccio : en face des Echo d'Amazon, qu'en était-il du développement de cette enceinte ? Il a alors fallu reprendre le travail autour de ce qui allait devenir le HomePod. Un appareil sorti avec deux ans de retard sur la concurrence et qui ne compte que pour 5 millions des 76 millions d'enceintes connectées vendues l'an dernier aux États-Unis, d'après CIRP.

Dan Riccio était habitué des feux verts ou des feux rouges de Steve Jobs. Ce qu'il avait pris pour de l'indécision de la part Tim Cook a poussé ce vétéran d'Apple à remiser son projet d'enceinte. À tort, donc, même si c'est dans la nature et le fonctionnement du CEO de jouer la carte de la prudence. Il ne veut pas lancer un produit qui risque de mal se vendre. Le revers de la médaille, c'est l'impression que les produits font du surplace.

« Quelle est la fonction de l'iPhone que vous utilisez aujourd'hui mais que vous n'utilisiez pas il y a cinq ans », demande John Burkey, ancien ingénieur logiciel chez Apple. « Est-ce que vous utilisez vraiment les Animoji ? ». D'après celui qui a créé l'assistant virtuel Brighten.ai, « Apple donne l'impression d'appuyer tout le temps sur la pédale d'accélération, mais au-delà de l'équipe chargée du matériel qui obtient des gains de performance, il y a la stagnation et l'incrémentalisme [le fait d'ajouter continuellement des petits changements plutôt que d'introduire de grandes nouveautés] ».

« Ce que les gens ne comprennent pas, c'est que l'incrémentalisme c'est quelque chose de révolutionnaire pour Apple », réplique Chris Deaver, l'ancien cadre des ressources humaines. Une technique qui a fait ses preuves : à force d'itérations aussi bien matérielles que logicielles, l'Apple Watch actuelle n'a plus grand chose à voir avec la première génération de 2015, même si de l'extérieur le produit n'a pas vraiment évolué. La transformation s'est faite par petites touches.

Si Tim Cook aime les réunions, il apprécie aussi que ses collaborateurs soient bien au courant de leurs affaires. Très méticuleux, il est aussi exigeant pour lui-même (il se lève toujours à 4 heures du matin pour consulter les données financières de la veille) que pour les autres. Un conseil pour ceux qui participent pour la première fois à une réunion avec le CEO : n'ouvrez pas la bouche. Si Cook sent que quelqu'un est mal préparé, il perd patience et passe au prochain sujet. « Des gens sont partis en pleurant », selon un lieutenant du patron.

Cette exigence est telle que les cadres intermédiaires doivent briefer leurs employés avant des réunions avec Cook pour s'assurer qu'ils sont au courant de tout ce qui passe dans leurs équipes. Indispensable pour ne pas perdre de temps, d'après cette même source. Tim Cook peut aussi se montrer cassant : un jour, il s'est aperçu qu'Apple avait livré 25 Mac en Corée du Sud alors qu'ils étaient prévus pour le Japon. Un faux pas bénin pour une entreprise qui livre 200 millions d'iPhone chaque année… « Nous perdons notre engagement pour l'excellence », pesta tout de même le grand patron.

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avatar pagaupa | 

@jul01010111

« Comme beaucoup des français :) »
Tellement facile...

avatar raoolito | 

@pagaupa

mon post ecrit plus haut, je vous avoue que j'avais ca en tete, malheureusement. C'est pas "français" le mot, c'est plutot "bosseur", càd se defoncer pour son boulot plutot que sur les à côtés. La famille etant au meme niveau que le boulot.

avatar YetOneOtherGit | 

@Sanid35

"de bosser chez eux"

Ce n’est pas une question de « chez eux » mais de type d’emploi.

Dans quasiment toutes les entreprises les poste de direction et d’encadrement à haut niveau demande une implication forte.

Strictement rien de spécifique à Apple ici ;-)

avatar raoolito | 

@YetOneOtherGit

+1

avatar Malvik2 | 

De dire que cet homme n’aurait pas réussi l’ère post-Steve Jobs, il faudrait être d’une mauvaise foi absolu.
C’est vrai, sur scène il a le charisme d’une huître, et clairement le bonhomme est mille fois moins sexy que ne l’était son mentor, pour lequel on se régalait de le voir dans ses œuvres sur scène.
Mais soyons juste, il a su diriger ses équipes sur l’Apple Watch, LE gros succès de son règne avec les AirPods, véritable phénomène.
Je ne parle pas des services qui ont explosés.

On peut également lui mettre au crédit son ouverture sur les différentes gammes de ses produits phares: aujourd’hui, un iPhone est pour (presque) toutes les bourses, ce qui n’était pas réellement le cas en 2011, voir pas du tout.

Maintenant c’est sur, son emploi du temps est plutôt tendue: lever à 4 heures du mat, je me lance dans les données financières, je rentre a pas d’heure le soir dans ma maison vide(le bonhomme vit seul)...c’est vrai que ça fait plutôt organisation militaire plus qu’autre chose mais le moins que l on puisse dire, c’est que c’est efficace.

A sa place je partirai maintenant, il est au top et personne ne pourra dire qu’il aura foiré le passage de témoin d’avec son "Senseï"...

Les points noirs depuis sa prise de pouvoir resteront l’envol dès prix, même pour le plus petit des accessoires, ça grignote ça grignote, toujours plus haut.
Je dirais également un certain manque de fiabilité des produits désormais(j’en suis à mes 3ème AirPods Pro, ma femme et mon frère ont connu 3 iPhones x sur un an...), et bien évidement ne pas oublier la pingrerie légendaire d’Apple, même sur des touts petits détails.

Après celui qui a des actions Apple depuis 2011 ne verra pas les choses de la même façon lol

avatar Nesus | 

@Malvik2

Honnêtement, autant il est parfait pour la vie d’Apple aujourd’hui, autant en tant que créateur d’entreprise ou développeur d’entreprise, je doute qu’il aurait réussi.
Ce qu’il fait pour créer une image et donner des bases solides à une entreprise, c’est trop lent. Ça fonctionne quand tu as déjà une marque bien installée.
Après on ne lui a jamais demandé de faire ça. Et pour le coup dans un marque déjà installée, il a mené ça d’une main de maître, parce que les enjeux sont différents, ce que Steve savait très bien, d’où son choix.

avatar Malvik2 | 

@Nesus

Oui c’est pas faux, de toutes façons à moins que le bonhomme ne laisse tout tomber et reparte à zéro sur une statut-up, on ne connaîtra jamais ses réels capacités on va dire "sans filet".

C’est sur qu’il est plus facile de faire fortune si on te donne comme base 1 millions d’euros que milles balles...👀
Après tout de même il a du nez, en 2015 le positionnement luxe de l’Apple Watch ne prenait absolument pas; étant sportif lui même il a su trouver la direction à prendre pour la montre connectée en la dirigeant vers un vrai coach sportif virtuel et un suivi de la santé; ce n’était pas si évident que ça.

A la limite pour moi sa seul véritable faute de goût c’est de ne pas savoir laisser sa place lors des Keynotes: il est juste très mauvais sur scène, personne n’a envie d’écouter son ton ultra monocorde. C’est comme ça, on ne peut pas été bon en tout. Mais vraiment on le voit trop, c’est une vraie purge à chaque fois.
Perso il m’est souvent arrivé de m’endormir devant ses discours 😅

avatar Nesus | 

@Malvik2

L’Apple Watch est un bon exemple. J’ai acheté la première version pour voir. Et clairement c’était un objet qui se cherchait. En dehors d’une grosse société, ce produit aurait juste été un échec. Mais Apple a l’argent et donc le temps, si le produit n’est pas parfait du premier coup, pas grave une V2 peut sauver la donne. Ce qui a été fait, là où la première était anémique, le processeur de la 2 est venu mettre un coup de fouet.
Le côté santé, je pense que c’est son expérience au board de Nike qui a été décisif, mais oui, c’est le meilleur virage qui pouvait être donnée et ça reste un très beau succès.

avatar gwen | 

@Nesus

Le soucis, c’est que cette première Apple Watch ne servait pas à grand chose. Du coup, image négative et la plupart des premiers acheteurs ne sont pas monté en gamme. Heureusement, ily a eu plus d’acheteurs des versions 2 puis 3 etc.

Moi, je suis resté à la première version et elle me sert principalement pour payer et avoir l’heure avec Mickey. ça fait cher juste pour ça.

avatar Nesus | 

@gwen

Exactement l’inverse. J’ai acheté la 1 en alu, la deux aciers avec bracelet à maillons.

avatar YetOneOtherGit | 

@Malvik2

"C’est sur qu’il est plus facile de faire fortune si on te donne comme base 1 millions d’euros que milles balles...👀"

Assurer la croissance d’une entreprise n’est jamais trivial quelques soit sa taille.

avatar sachouba | 

@Malvik2

Toute la concurrence ayant orienté ses bracelets/montres connectés vers le sport, ce n'était pas très difficile pour Apple de trouver le bon positionnement de l'Apple Watch, bien qu'ils aient essayé un créneau différent (le luxe) pour augmenter les prix.

avatar YetOneOtherGit | 

@sachouba

"bien qu'ils aient essayé un créneau différent (le luxe)"

Le positionnement luxe/life style au lancement était aussi une stratégie d’image qui a posé les fondements des succès futurs.

Il y a eu alors une couverture médiatique dans la presse mode/life style qui en terme de communication représente des sommes colossale et qui a peu coûté à Apple.

L’Apple watch bénéficie toujours d’une aura de légitimité « mode » qui est un de ses avantages compétitif.

C’est une des forces d’Apple que de pouvoir déployer une tactique sur du long terme et de thésauriser sur les étapes.

avatar sachouba | 

@YetOneOtherGit

Le positionnement luxe d'Apple a eu un succès mitigé (pour ne pas dire que ç'a été un échec).

Si le succès avait été au rendez-vous, Apple aurait continué à présenter sa montre comme un produit de mode, et n'aurait pas abandonné ses modèles hors de prix en or/céramique.

avatar YetOneOtherGit | 

@sachouba

"Le positionnement luxe d'Apple a eu un succès mitigé (pour ne pas dire que ç'a été un échec)."

Ne confond pas vente et thésaurisation d’image de marque.

Ce qui a été obtenu en terme de légitimité mode est un des actifs sur lequel c’est développé en suite le succès du produit.

L’offre d’Apple est la seule à avoir cette légitimité Luxe/Lifestyle/Mode est c’est fondamental en terme de marketing.

La campagne de lancement a forgé cette légitimité et Apple en récolte aujourd’hui les fruits.

C’était un des grands challenge en allant vers ce type de produits que de se construire une légitimité et cela a été remarquablement réussi.

En business il faut éviter les analyses courtermistes 🤑

avatar pagaupa | 

@YetOneOtherGit

Seguela! Sors de ce corps!

avatar sachouba | 

@YetOneOtherGit

Qui, aujourd'hui, présente l'Apple Watch comme un accessoire de mode plus que comme un accessoire de sport ?
Parmi les sites d'actualité, les testeurs, les publicités...

Qui achète une Apple Watch pour son design et non pour ses fonctionnalités ? Sans avoir d'iPhone, par exemple.

avatar YetOneOtherGit | 

@sachouba

"Qui, aujourd'hui, présente l'Apple Watch comme un accessoire de mode plus que comme un accessoire de sport ?"

Ce n’est absolument pas mon propos que soit tu ne veux pas comprendre soit j’exprime fort mal.

La légitimité luxe/lifestyle /mode est resté dans l’inconscient des consommateurs c’est un actif fondamental sur lesquels le reste de la stratégie peut se déployer.

C’est un actif qui a une immense valeur d’image et de marketing qui a été construit lors de la première phase et qu’Apple est le seul acteur majeur du marché à posséder. 🤑

avatar sachouba | 

@YetOneOtherGit

Et quel est l'intérêt de cette image de mode (hypothétique et inconsciente) et de cette "légitimité" ?

avatar YetOneOtherGit | 

@sachouba

"Et quel est l'intérêt de cette image de mode (hypothétique et inconsciente) et de cette "légitimité" ?"

La vente tout simplement, nous sommes sur un produit LifeStyle est il était absolument fondamental de construire une image de légitimité sur un produit de ce type pour réussir sur ce marché.

Apple a brillamment réussi à le faire, pas la concurrence.

Je ne comprends même pas comment cela peut te questionner, tant cela semble évident.

Nous sommes sur un accessoire de mode, qui appartient au monde du style, même smart à travailler cela.

On ne peut réussir massivement sur le segment de la montre (quelques soit son usage) sans cette légitimité.

avatar sachouba | 

@YetOneOtherGit

Cette légitimité me semble tout à fait fantasmée.
Un amateur de montres et de luxe est peu susceptible de se tourner vers une montre connectée, quelle qu'elle soit.

avatar YetOneOtherGit | 

@sachouba

"Un amateur de montres et de luxe"

Absolument pas la cible 😎

Nous sommes sur « de l’inconscient » collectif.

avatar YetOneOtherGit | 

@sachouba

"Si le succès avait été au rendez-vous, Apple aurait continué à présenter sa montre comme un produit de mode, et n'aurait pas abandonné ses modèles hors de prix en or/céramique."

Nope tu ne vois pas ce qui a été construit sur cette première phase et perdure : une légitimité.

C’était un des grands challenge et Apple l’a parfaitement relevé.

Ce n’est pas pour rien qu’Apple domine aujourd’hui ce marché et cette construction d’une légitimité est un des fondements du succès.

Encore une fois une stratégie et une tactique c’est souvent en plusieurs étapes particulièrement sur un produit si différent où la majorité des acte se sont cassés les dents en ne restant que des fournisseurs de produits tech 😉

avatar Helios72 | 

C'est bien résumé. Il minimise les risques comme beaucoup d'entreprises qui sont déjà au sommet.

Steve Jobs grâce à son inspiration était la personne parfaite pour redresser une entreprise au bord du gouffre. La question que je me pose c'est ce que serait devenue Apple si Steve Jobs était toujours en vie. Ce n'est pas certain qu'Apple aurait été en si bonne forme qu'aujourd'hui car son génie amenait aussi des prises de risque bien plus importantes.

avatar Nesus | 

@Helios72

Le vrai talent de Jobs s’était de savoir extrêmement bien s’entourer. De plus, il avait l’intelligence de voir quand il se trompait. Certes, il ne l’avouait jamais et en règle générale faisait croire qu’il avait changé d’avis et trouvé lui seul la bonne idée qu’on lui avait suggéré la veille, mais il savait changer d’avis. Alors je ne sais pas s’il aurait été capable de changer d’avis aussi profondément sur la bourse pour en faire la première capitalisation, par contre, il est sur qu’il aurait laissé faire ceux qui savent pour que son entreprise progresse.
Il aurait juste dit au bout qu’il a eu une idée de génie ;-)

avatar Rez2a | 

@Helios72

Il faut aussi reconnaître que niveau prise de risques, on en a eu une belle cette année avec l’annonce de la transition des Mac vers ARM. Ça ne coule pas de source, et y a encore pas mal de gens qui pensent que c’est du suicide. À l’époque où Cook est devenu CEO, c’était à peine le début des iPhone avec processeurs made in Apple, donc c’est un travail engagé par Cook.

avatar YetOneOtherGit | 

@Nesus

"Honnêtement, autant il est parfait pour la vie d’Apple aujourd’hui, autant en tant que créateur d’entreprise ou développeur d’entreprise, je doute qu’il aurait réussi. "

Personne ne lui demande ça ;-)

Et le type de personne faisant naître une entreprise et la faisant en suite prospèrer sont rarement les même.

Il est même assez courant de voir de gros pb avec des fondateurs qui tardent à passer la main.

avatar Furious Angel | 

@Nesus

« Honnêtement, autant il est parfait pour la vie d’Apple aujourd’hui, autant en tant que créateur d’entreprise ou développeur d’entreprise, je doute qu’il aurait réussi. »

Et à l’inverse, on peut se demander si Steve Jobs aurait su gérer une entreprise aussi grosse qu’Apple aujourd’hui !

avatar marenostrum | 

c'est la propulsion de l'autre. celui la est pour rien. n'importe qui aurait fait pareil. et puis le capitaine on le voit dans la tempête, pas dans le beau temps. bref c'est pas encore arrivé le jour de son jugement.

Steve on l'a vu quand il est revenu chez Apple pour la sortir de la faillite. après ce n'est qu'un enchainement d'évènements. Cook ou un autre aurait été pareil.

avatar Malvik2 | 

@marenostrum

Non, c’est absolument ridicule de dire ça.
Steve Ballmer avait de l’or dans les mains après Bill Gates, il n’a fait que de la merde ou quasi.
Tim Cook a des défauts, mais il n’est pas "n’importe qui", faut arrêter la fûmette.

avatar YetOneOtherGit | 

@Malvik2

"Steve Ballmer avait de l’or dans les mains après Bill Gates, il n’a fait que de la merde ou quasi."

C’est assez caricatural comme jugement.

On ne reste pas 14 ans à la tête d’une entreprise de ce type en faisant de la merde.

Ballmer a multiplié par 3 l’activité de MS, doublé sa rentabilité, structuré l’entreprise en machine de guerre...

Effectivement il y a eu un manque de vision sur les nouvelles opportunités.

Un CEO de transition qui est resté en poste trop longtemps, alors que le,plus important de son travail de consolidation était fait, mais si Satya Nadella peut déployer sa stratégie c’est en grande partie en s’appuyant sur l’héritage de Ballmer.

avatar Malvik2 | 

@YetOneOtherGit

Tu parles, sous son air il n’y a eu strictement aucun produit marquant/innovant avec un vrai marqueur de marché...et les quelques produits qui ont bien fonctionné sous son air, comme la console Xbox 360, il passait son temps à ch...dessus. Comme il l’avait sur l’iPhone en 2007 d’ailleurs.

Sous Tim Cook des produits à succès ont peut en citer déjà quelques uns, c’est loin d’être le cas de Ballmer.
Tout le monde a fait ouf quand il s’est tiré

avatar YetOneOtherGit | 

@Malvik2

"Tu parles"

Tu regardes ça avec des yeux de particulier qui plus est orienté sur la part B2C de l’activité.

Un CEO est jugé sur sa capacité à créer de la valeur pour son actionnariat et les bilans annuels sont sans appel.

Je suis très loin d’être fan du bonhomme mais il a fait un travail remarquable sur au moins les deux tiers de sa direction.

C’est d’ailleurs en grande partie à cause de ses remarquables résultats qu’il est resté au commandes 4 ou 5 années de trop : on se sépare difficilement d’un dirigeant faisant cracher autant de cash à son entreprise.

C’est toujours impressionnant ici de voir que vous évaluez le succès des dirigeants à l’aune de critères très personnels qui sont à des années lumières de ceux du business.

avatar YetOneOtherGit | 

@Malvik2

"il n’y a eu strictement aucun produit marquant/innovant"

Tu as une vision très étroite de l’activité de MS ;-)

Ballmer a fait un travail remarquable sur le pan B2B de l’activité de MS qui est encore aujourd’hui le plus lucratif.

avatar YetOneOtherGit | 

@Malvik2

"quelques produits qui ont bien fonctionné sous son air, comme la console Xbox 360"

Mauvaise pioche l’activité console et jeu de MS n’a jamais été une machine à cash et encore moins à l’époque que tu prends en considération où au contraire la XBox 360 fut un gouffre financier.

avatar Rifilou | 

@marenostrum

Si ce n’est l’exemple de Ballmer, auquel j’aurais préféré celui de Michael Eisner à la tête de Disney, je suis totalement d’accord avec @Malvik2.
Mais je pense que votre si cher jour du jugement va justement bientôt arriver, avec la volonté de Trump de bannir WeChat et TikTok. Comme l’a explicité Kuo, cela heurterait violemment les ventes d’Apple en Chine, son plus grand marché (ou deuxième derrière les US, je ne sais plus). On verra comment il s’en sortira. Plus globalement, je pense qu’Apple est à la merci des affrontements US-Chine et que ce sera un travail monstrueux de naviguer entre toutes les sanctions et représailles. Votre épreuve tant attendue arrive

avatar headoverheel | 

@Malvik2

Il faut rajouter qu’un CEO moderne a 2 objectifs :
- Gagner de l’argent
- Respecter des engagements sociétaux.
Tim Cook est capable de passer d’une casquette à l’autre sans effort. Steve Jobs avait peut être moins cette capacité.

avatar corben | 

@headoverheel

Oui enfin pour gagner de l’argent encore faut il avoir une vision pour l’entreprise...
Difficile de comparer Steve et Tim...
Apple en est là où elle est grâce aux 2
Steve était le visionnaire avec ses produits tandis qu’à l’époque Tim jouait le rôle de gestionnaire
Je me souviens lors de la vision de commémoration de Steve rediffusée en directe dans tous les stores et bureaux, Tim nous a dit: « ne vous inquiétez pas pour l’avenir d’Apple, Steve nous a laissé de nombreux surprises qui assureront la pérennité d’Apple pour de très nombreuses années »

Tim a donc récupéré un héritage qu’il a su faire fructifier

La patte de Tim ce n’est pas les produits mais les services qu’il a lancé bien après la mort de Steve

De toute façon on ne pourra jamais comparer les 2 ni comparer Tim à un autre CEO

La situation d’Apple est très particulière

Ses poches sont quand même suffisamment pleines pour prendre des orientations que d’autres ne pourraient pas se permettre

avatar YetOneOtherGit | 

@corben

"ni comparer Tim à un autre CEO"

Il est régulièrement comparé aux autres CEO du secteur et ses performances sont remarquables 😎

avatar YetOneOtherGit | 

@corben

"Oui enfin pour gagner de l’argent encore faut il avoir une vision pour l’entreprise..."

TC a créait bien plus de valeur pour l’actionnariat que le fit SJ.

Il a une vision très claire qui a fait ses preuves sur la durée 🤑

avatar pagaupa | 

@Malvik2

C’est terrible ces dirigeants qui n’ont pas de vie et qui imposent leur modèle de vie aux subordonnés...

avatar marenostrum | 

ils sont bien payé ces gens. c'est leur choix, personne ne les force travailler pour Apple. ils peuvent y aller ailleurs.

avatar pagaupa | 

@marenostrum

Ah bin alors! Tout est permis donc...

avatar raoolito | 

@pagaupa

oui
d'autant que les réunions qui s'étirent ne le font pas pour rien. Il est coutume de dire que l'inertie est plus forte au fur et à mesure qu'il y a de monde. Donc Cook se doit d'etre superactif s'il veut avoir une chance que ca bouge tout en bas...
bref, comme partout quoi.

avatar pagaupa | 

@raoolito

« Donc Cook se doit d'etre superactif s'il veut avoir une chance que ca bouge tout en bas... »

C’est une vision comme une autre...
Moi ce que je vois sur le terrain, c’est plutôt beaucoup de petites mains super actives, et une hierarchie contre productive comme dans beaucoup d’endroits...

avatar MGA | 

@pagaupa

« Travailleurs travailleuses, on vous spolie on vous exploite... ».... rien ne les oblige à travailler chez Apple et suffisamment proche de dieu pour participer à ces réunions, il doit bien y avoir quelques compensations non ?

avatar pagaupa | 

@MGA

« il doit bien y avoir quelques compensations non ? »
J’espère pour eux, bien que je n’en sois absolument pas sûr...
Certains ont comme on dit: « le tête dans le guidon » ...

avatar MGA | 

@pagaupa

J’imagine que pour avoir « l’honneur » d’assister à ses réunions régulièrement il ne faut pas être en bas de l’échelle, ce sont les règles du jeu. Pour les autres qui sont « conviés » une fois de temps en temps la « contrainte » est largement supportable non ? Surtout qu’exposer son projet et ses idées à Tim Cook doit être une expérience intéressante (même si douloureuse en cas d’échec, mais c’est la vie..)

avatar raoolito | 

@MGA

on peut imagine rqu'il y a les coupures resto offertes par la maison, les heures à rattraper etc..
Rappelons que le modus operanti en californie est bien différent du notre. J'ignore comment ca se passe chez apple, mais je sais que dans certaines boites on ne compte plus les horaires des gens, on regarde juste les taches accomplies ou pas et les délais tenus ou pas, sachant que non ce n'est pas la direction qui impose les delais.
En gros on laisse l'employer gerer son temps et ses congés comme il veut.

avatar pagaupa | 

@MGA

J’ai vécu cela... quand tu as « l’honneur » d’etre enbringué dans ces reunionites aigues, c’est surtout contre productif à ton niveau...
Mais chacun imagine ce qu’il veut.

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