Tim Cook s'explique sur la Chine, Hong-Kong et la politique d'Apple aux États-Unis

Florian Innocente |

En marge de l'inauguration, en compagnie du président Trump, de la ligne de production du nouveau Mac Pro au Texas, Tim Cook a accordé une interview à ABCNews dans laquelle il est revenu sur des sujets d'actualité et de récentes polémiques entourant Apple.

La discussion s'est tenue sur le chantier d'un futur campus d'Apple à Austin, au Texas, à une dizaine de minutes de l'usine de son sous-traitant Flex qui assemble les Mac Pro. Ce campus coûtera 1 milliard de dollars, il doit être achevé en 2022 et il saura accueillir jusqu'à 15 000 employés d'Apple.

Tim Cook et la journaliste Rebecca Jarvis d'ABCNews

Les Mac Pro assemblés au Texas seront destinés « Aux Amériques » ainsi que l'a précisé Apple, ce qui sous-entend que les autres continents recevront des machines assemblées en Chine (peut-être aussi en Irlande comme c'est le cas pour des iMac).

En revanche, pour l'iPhone, l'hypothèse d'un transfert de sa fabrication aux États-Unis « n'est pas à l'horizon ». Histoire tout de même de décoller de l'iPhone son étiquette de produit "Made in China" et de l'américaniser un tant soit peu, Cook considère « qu'il est fabriqué de partout ». Il évoque son verre venu de l'État du Kentucky et plusieurs composants fabriqués sur le sol américain, « L'iPhone est le résultat d'une chaine de production globale » résume-t-il.

Abordant le sujet des relations d'Apple avec la Chine dans le cadre de la guerre commerciale avec les États-Unis, Tim Cook assure que « La Chine n'a pas exercé de pression sur [nous], et ce n'est pas quelque chose que j'envisage ». L'actualité plus ancienne a prouvé néanmoins qu'une forme de pression existe bien, que ce soit par l'interdiction pour Apple d'ouvrir ses boutiques de films et de livres ou l'auto-censure qu'elle applique sur des détails comme le drapeau de Taiwan sur les iPhone.

Le prochain campus d'Apple au Texas, prévu pour 2022

Ce qui a amené à aborder la récente polémique autour du retrait d'une app à Hong Kong qui signalait les lieux de manifestations et de présences policières :

En ce qui concerne la situation à Hong Kong, j'espère et je prie pour la sécurité de tous et plus globalement je prie pour le dialogue, je pense que des gens animés de bonnes intentions peuvent se retrouver pour trouver les moyens d'aller de l'avant.

Pour illustrer son refus de voir Apple plier face à des exigences de gouvernements, quels que soient les continents, il déclare que jamais la Chine n'a demandé à Apple de déverrouiller un iPhone, contrairement à ce qui s'est passé aux États-Unis lors de l'affaire de l'iPhone de San Bernardino et des pressions du FBI : « Nous nous y sommes opposés et j'ai dit qu'on ne le ferait pas. Notre engagement pour la défense de la vie privée est d'envergure mondiale ».

Quant au retrait de l'app HKMap à Hong Kong, il a qualifié cette décision « d'unilatérale », en somme, personne n'a rien réclamé à Apple :

Nous l'avons fait pour des raisons de sécurité, et je peux comprendre que quelqu'un dise que c'est une erreur, et ainsi de suite. Il est évident que vous êtes énormément scruté lorsque vous prenez une décision difficile sur le maintien ou non d'une app, mais nous l'avons fait pour la sécurité

Apple avait justifié ce retrait d'HKMap par des informations qu'elle avait reçues, faisant état d'embuscades organisées contre les forces de police grâce aux signalements de positions de l'app. Une affirmation guère étayée et qui avait été vivement contestée par l'auteur du logiciel.

Donald Trump et Tim Cook dans l'usine de Flex au Texas où sont assemblés les Mac Pro depuis 2013. Source : Fox News

« Peu importe qui est à la Maison Blanche », a ensuite déclaré Tim Cook, lorsque l'interview est revenue sur l'actualité nationale avec les auditions publiques en vue d'une hypothétique destitution de Donald Trump (le président a répondu à des questions sur ce thème durant sa visite de l'usine d'Apple).

« Les choses dont je m'occupe seront les mêmes », Cook d'ajouter qu'il s'intéresse « aux politiques et non à la politique » et qu'il a « une foi totale dans le système américain ». Le patron d'Apple n'insulte pas l'avenir et se garde, le plus souvent, de prises de position politiques alors que les convictions personnelles qu'il peut afficher sont aux antipodes de celles exprimées par le président Trump et son administration.

Enfin, interrogé sur de possibles investissements à venir de la part d'Apple, Cook laisse entendre qu'il ne fallait pas escompter d'acquisitions à la hauteur de sa trésorerie : « Je ne porte pas mon attention sur quoi que ce soit de gros. Je garde l'œil sur beaucoup de petites choses intéressantes ».

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avatar Che | 

Etonnante l'allure de ce nouveau campus.
Une forme architecturale compliquée (une légère vague) qui ne "sert" à rien :
- presque imperceptible pour l'utilisateur, comme souvent en architecture (c'est pour que les oiseaux et les satellites trouvent ça sympa ?)
- complexe à réaliser (murs, voire vitres courbes)
- peu d'intérêt fonctionnel supplémentaire par rapport à un simple rectangle
Mais quand on a beaucoup d'argent, on a dépassé ces questions, on cherche juste quoi en faire.
Dommage : la contrainte, ça aiguise la créativité !

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