« Apple ne vend plus seulement un produit, elle vend un phénomène mondial »

Florian Innocente |

Apple entretient un rapport singulier avec la publicité, qui va à rebours d'une règle qui voudrait qu'une marque mondiale doive impérativement adapter voire transformer son message pour coller à la culture de chacun de ses nombreux marchés.

À la place, Apple diffuse un même message et des images identiques partout dans le monde. Cette politique souffre toutefois de quelques exceptions ici ou là. Comme tous les écarts, ils sont rares et doivent être justifiés, comme nous l'a expliqué Ken Segall, un publicitaire qui a longtemps travaillé auprès de Steve Jobs. Le patron d'Apple avait une idée bien précise de ce qu'il voulait pour la communication de son entreprise et sur la manière dont la création marketing devait fonctionner. Depuis sa disparition cette politique reste de mise, mais des choses ont changé dans l'organisation.

Aujourd'hui, Apple communique encore plus et plus souvent. D'abord parce que son portefeuille de produits s'est agrandi et diversifié. Si l'on prend une comparaison sur dix ans, à l'époque elle avait un seul iPhone contre cinq gammes actuellement, pas d'iPad, pas de Pencil, pas d'Apple Watch, pas d'AirPods, pas de HomePod, pas de Siri, pas de Face ID, pas d'Animojis, pas d'Apple Pay… Des thèmes plus ou moins forts mais qui ont tous été l'occasion de les promouvoir au travers d'une ou plusieurs publicités.

Il faudrait citer aussi quelques clips sur des sujets périphériques comme l'environnement et le mariage gay, ou ses traditionnelles pubs de Noël, celles aussi conçues pour le nouvel an chinois ou ses longs films montrés en ouverture de tous ses keynotes (septembre 2014, WWDC 2017, septembre 2017 ou WWDC 2018, par exemple). Dernier exemple de ces campagnes qui surfent sur l'actualité, la Coupe du monde de football qui est l'occasion, depuis deux éditions au moins, de parler subrepticement de l'iPhone.

1 produit, 1 message

Avant de parler des exceptions, il convient de rappeler la règle générale que l'on pourrait résumer par « 1 produit, 1 message ». Ken Segall a travaillé comme directeur de la création dans une division de la grande agence de publicité TBWA\Chiat\Day — la pub 1984, la campagne Think Different, le lancement de l'iMac avec son « i » qui sera réutilisé jusqu'à plus soif, la campagne Get a Mac, les silhouettes de l'iPod, etc. Il fut le lien entre Jobs et les équipes de créatifs de l'agence. Il avait par ailleurs déjà travaillé pour Jobs du temps de NeXT. Outre son blog , il est l'auteur de l'ouvrage Apple : le secret d'une incroyable réussite, paru en 2012.

Ken Segall

Dans un échange de mail il nous a longuement expliqué pourquoi Steve Jobs avait décidé de prendre le contre-pied de ce qui se pratiquait ailleurs, chez les autres publicitaires travaillant pour de grands groupes. Lorsque Jobs revient chez Apple, tout est à refaire ou presque et il garde les cicatrices de son départ forcé :

Il faut garder à l'esprit que Steve Jobs était mû par sa propre expérience et ses sensibilités. Il professait la notion du bon sens et il avait en horreur la bureaucratie qui avait infecté tellement de grandes entreprises. Il a activement milité pour qu'Apple fonctionne comme la "plus grande startup au monde", comme il le disait.

Jobs avait noué une amitié solide avec Lee Clow, chez TBWA\Chiat\Day, qui avait réalisé 1984 pour le premier Macintosh. De retour chez Apple, Jobs se sépare de l'agence qu'avait choisie son prédécesseur et il remet TBWA\Chiat\Day en selle : « Steve avait confiance dans l'agence et dans ses options (même si les débats internes pouvaient être animés !) »

L'agence persuada Jobs de centraliser le développement des campagnes de publicité, en opposition à ce que faisaient beaucoup d'autres marques globales qui accordaient plus d'autonomie à leurs agences locales, au prétexte qu'elles seraient plus aptes à développer un marketing taillé sur mesure pour leurs pays respectifs :

Pour garantir qu'Apple ne parlerait que d'une seule et même voix à travers le monde, Steve accepta que toutes les grandes campagnes de publicité viennent de Cupertino (créées et gérées par le bureau principal de l'agence à Los Angeles).

Pour chaque lancement d'un nouveau produit, l'agence évaluait différentes options pour la campagne. Une fois cette étape terminée et que Steve Jobs avait validé le principe, on pouvait travailler à fond sur sa production. On demandait aux directeurs de la création des filiales de TBWA de venir quelques jours à Los Angeles pour adapter la campagne à leurs pays.

En tant que concepteurs de la campagne, il était de notre responsabilité de nous assurer qu'ils étaient bien synchronisés avec ce que nous voulions faire. Ils repartaient ensuite avec un travail qui était pour l'essentiel achevé (pubs TV, affiches, publicités dans les magazines, etc). Reste que le QG de Los Angeles recevait fréquemment des suggestions pour des opportunités marketing régionales.

Le fonctionnement était pyramidal, réflexions et création par une petite équipe américaine puis large diffusion ensuite à travers le monde : « Steve n'était pas intéressé par complètement modifier le message marketing pour chacun des pays, parce qu'il pensait qu'un bon produit transcende cette nécessité » poursuit Ken Segall. « Surtout, la marque Apple était le capital le plus important de l'entreprise — et il ne voulait pas le diluer en fragmentant le marketing. »

Le choix de frapper chacun des produits d'un « Designed by Apple in California » procédait de cette volonté de différencier le matériel Apple des autres marques, de lui appliquer une patine empreinte de cette singularité de la côte ouest, à défaut de pouvoir inscrire qu'il était fabriqué en Californie : « Steve a toujours estimé qu'Apple était une entreprise globale, et que "l'Apple Way" avait un fort pouvoir d'attraction partout dans le monde » (lire aussi : « Designed by Apple in California », une campagne de 30 ans).

Ce marketing rigide tolère tout de même des écarts, comme on le verra plus loin : « On recevait souvent de nouvelles idées de certaines régions qui avaient identifié des opportunités particulières pour la dernière campagne en date » ajoute Ken Segall, mais un ancien responsable marketing produit chez Apple France (pendant la seconde ère Jobs) parti dans la téléphonie mobile il y a dix ans, garde tout de même le souvenir d'un corset qu'il fallait porter bien serré :

La marge de manœuvre est très faible (adaptation des filiales à leur marché local), voire nulle (distributeurs et/ou partenaires comme les opérateurs téléphoniques). Le gros de la pub Apple c'est la TV. Et là, c'est zéro adaptation, sauf de la traduction et un "check" avec les filiales locales de TBWA, essentiellement pour ne pas faire d'impairs culturels.

Au risque parfois de commettre quand même de belles bourdes. On se souvient en 2016 d'un diaporama d'Apple pour la fête des mères dont les versions française, italienne, allemande et japonaise avaient été tronquées pour supprimer un couple de lesbiennes avec leur enfant. La photo fut réintégrée discrètement quelques jours plus tard.

Des adaptations millimétrées

« Le message est totalement contrôlé, avec une supervision des chefs produits américains au siège d'Apple France, il n'y a que les logos des partenaires qui peuvent apparaître, et encore, ils payent ». Cet ancien salarié fait référence à ces affiches de pub pour l'iPhone qui bien souvent exploitent toutes le même visuel et ne se distinguent que par un petit logo de l'opérateur, calé dans un coin.

« Par le passé, il y a eu des essais pour vraiment adapter les pubs TV aux marchés locaux », ajoute-t-il. « Pour moi, le dernier exemple significatif fut la série "Switcher - Get a Mac" ». Le duo formé par Justin Long (Mac) et John Hodgman (PC) rencontra un tel succès que la campagne fut refaite au Royaume-Uni et au Japon, avec d'autres acteurs.

Get a Mac au Royaume-Uni, aux Etats-Unis (et reste du monde) et au Japon.

« Certains patrons refuseraient immédiatement l'idée d'une campagne qui ne peut être déployée à l'international », explique à son tour Ken Segall, qui souligne l'ouverture d'esprit de Jobs dès l'instant où le jeu en valait la chandelle :

Il encourageait l'excellence dans le travail créatif et il ne suivait pas des règles aussi drastiques. S'il aimait vraiment une idée et qu'il pouvait y déceler une valeur pour la marque et son marketing, il était disposé à accepter le surcroît de travail que nécessitait l'adaptation à d'autres pays. Un bon exemple est l'excellente campagne Get a Mac. Elle ne fonctionnait vraiment qu'en langue anglaise, et il a même fallu la récréer pour le Royaume-Uni (et le Japon, ndlr). Ça a représenté un énorme effort pour la diffuser à l'international, mais Steve avait compris que ça le méritait.

Le credo était que « le concept devait rester le même, mais chaque pays était encouragé à faire preuve d'imagination dans sa mise en application. » Ce n'était bien sûr pas systématique. Les pubs du premier iMac en France étaient identiques à celles diffusées aux États-Unis. On a tous vu aussi les même pubs silhouettes colorées pour l'iPod. Mais lorsque l'occasion se présentait, Apple donnait son feu vert à quelques écarts :

L'agence de Tokyo a tiré parti d'une particularité d'une station de métro pour créer quelque chose auquel on n'aurait jamais pensé depuis Los Angeles. Il s'agissait d'une immense station avec de très larges colonnes. Notre filiale japonaise a complètement transformé les lieux avec de magnifiques visuels pour l'iMac qui habillaient intégralement ces piliers. C'est comme si nous avions pris possession des lieux. Le premier iMac ayant un design complètement original à l'époque, cet effet extraordinaire s'en trouvait renforcé.

Ils ont fait un autre truc extra. Sur les murs de certains tunnels, ils ont créé une série de pubs iMac qui se succédaient lorsque le métro prenait de la vitesse, pour créer un effet de mouvement. C'était très malin !

Ce n'était pas un exemple isolé, insiste Ken Segall, de telles initiatives étaient encouragées et validées dès l'instant où « le look and feel de la campagne était préservé, que le message restait le même et que cet effort participait à renforcer la marque Apple ». On peut donc emprunter un aiguillage pour aller sur d'autres rails, mais l'expérience du voyage et la destination doivent rester inchangées.

On pourrait dire que la publicité des produits d'Apple est déclinée de trois manières. Il y a les grandes campagnes appliquées uniformément d'un pays à l'autre. Prenez cette page YouTube d'Apple Japon et cette autre d'Apple Turquie. La quasi totalité de leur contenu y est identique. Qu'elle parle de Mac, d'iPhone ou d'Apple Watch, Apple emploie des clips identiques. Pour l'iPad Pro, c'est la même ado américaine avec son look à la Stranger Things (autre succès populaire mondial) qui se balade à vélo dans les rues de New York et qui demande à sa voisine ce qu'est un PC.

Plutôt que d'adapter des films pour leur donner une couleur plus locale, il suffit parfois d'y mettre des gens de tous horizons. Ainsi, à l'intérieur de certaines pubs, les produits ne sont plus vus exclusivement à travers un prisme purement américain. Marque mondiale, Apple montre des utilisateurs en Europe, en Asie, en Afrique… de partout sur la planète. La dernière campagne Derrière le Mac donne un coup de projecteur sur deux utilisateurs américains, mais un troisième est au Rwanda.

Détail, on aperçoit aussi des images de vieux portables Mac depuis longtemps sortis du catalogue. On ne vend pas le dernier Mac, mais le Mac au sens large. Quant à l'iPhone, c'est devenu plus qu'un produit que l'on commercialise comme n'importe quel autre : « Même depuis les États-Unis, on pourrait dire que le marketing de l'iPhone est devenu "global" », observe Ken Segall, « puisqu'il fait référence à plusieurs cultures. Cela fait partie de l'attrait pour l'iPhone, les iPad et les MacBook — des gens partout dans le monde profitent des bienfaits des technologies d'Apple. Apple ne vend plus seulement un produit, elle vend un phénomène mondial. Aujourd'hui ça marche très bien, mais qui sait ce qu'il en sera demain… »

Ensuite, il peut y avoir des adaptions de ces pubs sur leur forme, comme celles décrites précédemment, mais où le fond va demeurer intact. On a parlé de Get a Mac, un autre exemple est celui de The Song, le clip sorti aux États-Unis pour Noël 2014. Une jeune fille utilise des produits Apple pour enregistrer une vieille chanson, chargée d'émotions pour sa grand-mère. Deux mois plus tard, la même publicité accompagne le nouvel an chinois. Le scénario est rigoureusement identique mais les acteurs et les lieux sont devenus 100 % chinois.

"The Song" versions américaine et chinoise

Et puis il y a des créations que l'on ne voit que dans quelques pays, sinon un seul. En Turquie, la Journée de la fête des enfants, au printemps, est depuis quelques années l'occasion d'une campagne spéciale. Cette année c'était pour l'iPad et son Pencil. Au Japon, l'été dernier, il y a eu ces trois pubs pour inciter à switcher vers l'iPhone. Elles mettent en scène une personne et son double en marionnette. Ces clips ne sont pas sortis de leurs marchés respectifs.

En Chine, ce court-métrage de Peter Chan, de février dernier, filmé à l'iPhone, imagine ce qui se passe pendant les trois petites minutes où une mère, contrôleuse dans un train, peut voir son fils sur un quai de gare.

Citons aussi le Brésil, qui est maintenant fêté tous les ans avec une pub prenant prétexte du carnaval, la Coupe du monde de football, qui depuis deux éditions a droit à sa campagne multi supports, ou encore les Émirats arabes unis, avec un diaporama fait d'images prises au soleil couchant.

La France compte parmi les pays où des efforts particuliers sont faits. Il y a peu on a eu la campagne Paris Lyon Marseille. Avant cela, le court-métrage filmé à l'iPhone par Michel Gondry, ou encore la célébration du 14 juillet en 2016 autour des couleurs tricolores. Une campagne aux couleurs de la nation qui, triste hasard du calendrier, démarra quelques heures seulement avant l'attentat de Nice.

14 juillet 2016

Pourquoi cette campagne « Réalisée avec l'iPhone » prenant pour sites les trois plus grandes villes de l'Hexagone ? Apple France n'entre guère dans les détails et renvoie aux deux précédentes opérations citées plus haut, déclarant simplement qu'il s'agit à chaque fois de « célébrer la créativité française ». Reste que ce concept des villes aurait pu être décliné dans de nombreux pays, où la créativité est tout aussi foisonnante. Mais la France fait visiblement exception, ou bien l'agence de pub d'Apple y est plus active qu'ailleurs ?

Même chez les opérateurs qui ont été habitués à garder le petit doigt de leur créativité sur la couture du pantalon, il y a parfois des surprises. SFR avait conçu un joli film en 2014 pour l'iPhone 5s et le réseau 4G (vidéo). Orange en a quelques-unes aussi à son actif, comme celle-ci pour l'iPhone X ou cette autre, rigolote, pour l'iPhone 7.

Ces quelques respirations dans une communication mondiale homogène et verrouillée montrent qu'Apple accepte de déroger à sa politique. Mais n'est-il pas frustrant pour les communicants dans les filiales de l'agence de pub d'Apple de ne faire que traduire des contenus imaginés en Californie ?

« Oui, dans un sens », admet Ken Segall qui rappelle toutefois que Los Angeles était à l'écoute des bonnes idées étrangères. Il livre aussi cette anecdote d'une réunion où Jobs avait été convié à venir saluer des créatifs de TBWA\Chiat\Day réunis sur le campus d'Apple. C'était vers la fin des années 90, après une Macworld Expo. Ce jour-là, le patron d'Apple surprit son auditoire, mais pas dans le sens espéré :

Dans son message de bienvenue, il critiqua certains des projets menés à l'international qu'il avait pu voir, poussant l'un des directeurs de la création à émettre quelques protestations. Comme il le faisait souvent avant de répondre, Steve resta assis en silence, cherchant les mots adéquats pour expliquer son point de vue.

Il leur dit quelque chose du genre : "Écoutez, vous n'avez certainement pas envie d'entendre ça, mais… je ne veux pas que vous soyez trop créatifs". Il expliqua que nous avions besoin d'une campagne homogène autour du monde, bien adaptée aux cultures locales, mais qui reste intrinsèquement identique.

Inutile de dire que le choix de ses mots a surpris et a dégrisé ceux qui étaient là. Voilà qu'ils espéraient être stimulés par le Grand Homme et au lieu de ça, on leur disait de se glisser dans la roue des États-Unis pour le bien d'un message unique et pour distinguer la marque Apple des autres. La finalité de Jobs était tout à fait pertinente (pour Apple), mais effectivement, il y a eu des gens déçus dans la salle, de voir que leur objectif était de nous suivre.

Une agence de pub au sein d'Apple

Aujourd'hui, comme hier, Apple dispose d'une équipe interne de publicité et de communication, une sorte de reflet de celle de son agence extérieure. Le rapport de force entre les deux a néanmoins complètement évolué depuis la disparition de Jobs et la décision de Lee Clow, en 2009, de prendre du recul pour occuper la fonction de président du groupe.

Lee Clow, avril 2018. Crédit : TBWA

Steve Jobs n'avait jamais voulu que l'équipe com' chez Apple soit trop impliquée dans les grands projets : « Il se reposait sur Lee Clow et son équipe de TBWA\Chiat\Day pour imaginer les campagnes des produits et les campagnes institutionnelles, charge ensuite aux personnes en interne, chez Apple, de les déployer sur le site web et dans les Apple Store. »

Au fil des années, la pression de ce groupe pour peser davantage s'est faite plus forte, mais Jobs a maintenu cette séparation : « Il respectait le travail précédemment accompli par l'agence pour Apple et la qualité de leurs réflexions. Je ne l'ai jamais entendu le formuler verbalement, mais je pense qu'à un certain degré, il aimait avoir cette "opinion extérieure indépendante" lorsqu'il s'agissait de création et de stratégie. »

L'entente était bonne entre Jobs et Clow, poursuit Segall, il y avait un respect mutuel et une bonne énergie côté TBWA\Chiat\Day, tandis que l'équipe interne chez Apple rongeait son frein et souffrait d'une frustration de ne pas être plus impliquée :

Ce n'est pas seulement la disparition de Steve qui a modifié cette relation. A cette époque, Lee Clow avait décidé de se retirer de la gestion quotidienne du compte Apple. Voilà que les deux types qui s'entendaient si bien étaient partis, leurs équipes ont dû travailler ensemble mais leur relation n'avait jamais été ni tendre ni chaleureuse.

C'est à ce moment que les responsables marketing au sein d'Apple poussèrent à la création d'une équipe marketing interne — en clair, une agence intégrée. Ils remplacèrent le directeur créatif d'Apple par une figure du milieu de la pub new-yorkaise (Tor Myrhen, en avril 2016, ndlr) et commencèrent à embaucher un grand nombre de personnes pour le marketing, la création et autres.

Tor Myrhen, Vice Président Communication Marketing

À compter de là, Apple pouvait concevoir des campagnes directement en interne, comme le faisait son agence précédemment, laquelle était et reste aujourd'hui encore sous contrat. « De ce que j'en comprends, l'agence n'est plus "responsable" des commandes, à la place elle se retrouve dans une compétition forcée avec l'équipe créative d'Apple — mais encore faut-il qu'elle soit invitée aux réunions de préparation. Les rôles s'en trouvent complètement inversés. »

L'embauche de Tor Myrhen n'a pas été l'unique signe d'un changement en cours chez Apple. Dans le cadre du procès Apple-Samsung, des échanges de courriers furibards de Phil Schiller avec son agence furent rendus publics. Samsung avait marqué des points avec ses pubs moquant les clients d'iPhone faisant la queue devant des Apple Store et Schiller voulait des propositions pour renverser la vapeur (lire : Apple v Samsung : Phil Schiller sort de ses gonds contre l'agence de pub d'Apple). L'idée de mettre un terme à ce contrat a aussi flotté dans l'air.

Les frictions entre la nouvelle équipe de TBWA et celle d'Apple tiraient la relation de plus en plus vers le bas. Steve Jobs était la personne qui empêchait que cela se produise et, sans lui, le groupe interne avait le contrôle absolu.

Segall se souvient de discussions qui pouvaient être houleuses du temps de Jobs, d'échanges passionnés. Alors que sans Jobs, sans cette implication quotidienne du grand patron, et au vu des nouvelles tensions qui ont émergé, l'agence doit maintenant marcher sur des œufs :

Ce point de vue "indépendant", qui était important pour Steve Jobs, n'a plus la même importance pour le nouveau régime en place chez Apple. Je ne peux pas reprocher complètement à Apple de vouloir prendre le contrôle, c'est un comportement assez humain. Les gens créatifs veulent diriger, et ne pas avoir le sentiment qu'ils travaillent pour quelqu'un d'autre situé à un niveau plus haut.

Pour résumer les choses : la situation d'Apple aujourd'hui pour le marketing et le travail créatif, c'est le jour et la nuit comparé à l'époque de Steve.

Est-ce que le résultat en est meilleur… ou moins bon ? Pour l'ancien cadre chez Apple France, l'appréciation est salée : « Les pubs TV Apple sont justes devenues plates, assez lénifiantes et chiantes globalement… » Quant à Ken Segall, il s'inscrit dans un registre plus diplomatique mais où transpire ce qu'il doit en penser : « chacun se fera son opinion ».

avatar pommedor | 

"aucun suivi aussi long et niveau fiabilité ils sont toujours dans les premiers."

Ya pas que les téléphones dans la vie. Comme si apple faisait mieux que les 13ans de supports d'un windows. :)

Puis même niveau smartphones les gens en ont rien à foutre tant qu'ils ont pas de soucis de sécurité. Yen a même qui ont encore des appareils sous android 2.x qui leur servent à téléphoner, envoyer des sms/mms, écouter de la musique, etc.

avatar ludobubner | 

@pecos
Je ne voudrais pas être mauvaise langue. Mais, il faut reconnaître qu’il y a beaucoup de vrais dans ce que vous dites. Apple a un véritable savoir-faire en matière de propagande ou de campagne marketing, ce qui au fond est du pareil au même.

avatar reborn | 

@ludobubner

Et j’ajouterais, ce qui n’est en rien nouveau

avatar iPop | 

@pecos

Pourquoi ça ferait peur ? Je te vend des glaces avec amour et je suis écologiste. Ça devrait poser un problème ?

avatar pommedor | 

Sauf qu'apple ne vend pas de glace mais des machines qui espionnent le moindre de tes faits, gestes et paroles. Ahlala ces fanboys toujours avec leurs comparaisons foireuses.

avatar MonsieurPomme | 

Perso, je suis étudiant en publicité : cet article est de l’or. Merci !

avatar pecos | 

Tu as raison de vouloir t'inspirer d'Apple pour ton futur travail : c'est une référence absolue.

Cela dit, en plus d'apprendre tout ce qu'il faut au sujet de la propagande (lire les ouvrages d'Edward Bernays est très instructif à ce sujet https://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Bernays)...
Je peux te donner un dernier conseil :

N'oublie jamais, *jamais* qu'il existe un certain nombre de gens sur qui la propagande glisse comme de l'eau sur du savon.
Des gens qui sont vaccinés.
Qui non seulement voient les grosses ficelles du marketing, mais ne sont même pas touchés par le discours publicitaire, fut-il le plus séduisant possible.
Par exemple, des gens pour qui une voiture sert à aller du point A au point B, et qui donc peuvent continuer à utiliser une poubelle de 30 ans pour se déplacer.
Non qu'ils n'ont pas le moyens d'acheter le dernier véhicule à la mode, juste qu'ils SE RENDENT COMPTE qu'ils n'en ont pas le besoin.

C'est là qu'est le truc : il faut profiter à fond du fait que les gens s'IMAGINENT avoir besoin du produit.
Heureusement que c'est assez facile de les convaincre... hé hé..

Garde donc ça bien au chaud dans un coin de ta tête, afin de la garder à bonne température : il existe des gens sur qui ton métier ne marchera JAMAIS.

Bien sûr, il n'en existe pas beaucoup.
Ici, par exemple, on dirait qu'il suffit d'enlever quelques millimètres d'épaisseur à chaque nouvelle génération de produit pour que l'on crie au génie... peu importe si ça rend l'objet irréparable et qu'il finit par glisser des mains tellement il devient intenable.
Ou que les touches se bloquent au moindre grain de sable que tu auras gardé sous tes ongles. Hi hi...

avatar Wilthek | 

@pecos

C’est vrai, « bcp » sont insensibles à certains outils marketing et publicitaires (pas pareil)... mais ce sera plus facilement sur les voitures en effet (... vielle auto de 30 ans), ou l’ordi dont ils maîtrisent l’achat « même s’ils ont les moyens de changer »... parce que ça se voit et ça les rends tellement « différents »... mais si on creuse chez eux on trouve une marque de bière bénite, une marque de jardinage, une marque de fringue qui ... enfin quelque chose dont on ne parlera pas ici.

Alors le « 100% étanche au marketing » et ses pièges cela m’amuse (bcp) ?

avatar pecos | 

Chez certains, je te jure que la pub "classique" ou même celle d'Apple ne marche pas du tout.
Au moins celle qui ressort de la propagande pure et simple.

Il peuvent en effet avoir leur marque de slip fétiche, leur bière préférée.
Mais ça n'est pas du à la pub.
Non.
Juste qu'ils en ont essayé pas mal (de modèles ou de marques) et qu'ils ont CHOISI en fonction de leur goût, besoin, etc.
Ou qu'un bon conseil leur a été donné.

Après, c'est vrai qu'on peut être "influencé" par diverses sources.
Reste que si on n'a besoin de rien... normalement o n'achète rien.

Ce que je veux dire c'est que c'est très facile avec la pub de PROVOQUER l'achat chez énormément de gens. Pas ceux qui sont réfractaires.
Par contre, la communication en tant que moyen d'information permet de comparer des produits quand on en a besoin.

A cet égard, le marketing bisounours bien pensant d'Apple me passe complètement par dessus la tête.

avatar Wilthek | 

@pecos

Oui je comprends ton approche pragmatique (comparaison produits etc), je l’a partage la plupart du temps et puis ... des fois je me laisse choper comme un gosse par un pub Apple ... je reconnais ?

avatar occam | 

@wsalado

"mais si on creuse chez eux on trouve une marque de bière bénite, une marque de jardinage, une marque de fringue qui ..."

Il faut se garder de confondre les marques emblématiques dont la fonction est essentiellement l’identification clanique ou totémique et les labels ubiquitaires.
Apple était emblématique : on était Mac ou PC.
Le succès planétaire de l’iPhone l’a rendu ubiquitaire : il n’y a plus de différenciation horizontale possible. Tout au plus verticale : j’ai les moyens de m’offrir un iPhone, je ne suis pas réduit à un Android bas de gamme. Mais cela ne consacre plus un lien totémique.

Le contre-exemple type est Irn-Bru, la concoction écossaise qui passe pour boisson nationale, même sinon surtout chez ceux ne la boivent pas,mais qui en célèbrent la Scottishness. Les pubs Irn-Bru sont culte, même pour le public qui n’en a pas ouvert une cannette de sa vie :
https://foodanddrink.scotsman.com/drink/12-of-the-funniest-irn-bru-tv-adverts/
Ou pour un exemple actuel :
https://m.youtube.com/watch?v=thh5AOJTD-Q">https://m.youtube.com/watch?v=thh5AOJTD-Q

Déjanté brut, très premier degré, cela affirme surtout une attitude et une identité.

Une campagne Apple du genre Think Different ou Here’s To The Crazy Ones serait impensable aujourd’hui, parce que toute crédibilité lui manquerait.
https://m.youtube.com/watch?v=thh5AOJTD-Q">https://m.youtube.com/watch?v=thh5AOJTD-Q

avatar Wilthek | 

@occam

C’est pas faux ! Peut-être pas comparable...

avatar Grizzzly | 

@pecos

Je ne suis pas sur qu’on puisse dire que la comm institutionelle marche sur certains et pas sur d’autres.

Le but de la comm institutionelle, c’est d’assoir la présence de la marque dans l’inconscient collectif. Le but c’est qu’on connaisse, qu’on oublie pas, le but c’est la présence mediatique.

Et meme si on n’adhere pas au message véhiculé, peu importe. Tu connais la marque et tu es susceptible d’y penser, d’en parler, mission accomplie.

Pour ce qui est des produits je ne suis pas d’accord avec vous.
Oui bien sur Apple est plus cher, pas plus performant dans l’absolu et on est facilement tenté de dire que c’est juste une arnaque marketing

Mais Apple se distingue de ses concurrents par un élément concret bien réel: le software ! Et la maitrise totale hard+soft

Software qui a quand meme de réelles qualités, plus attrayant, plus simple, plus plaisant à utiliser pour le grand public

Bref arretons un peu de ne voir que des idiots manipulés par le marketing partout. Apple maitrise bien la forme: le marketing c’est vrai, mais il y a aussi du fonds et des raisons concrètes au succès.

avatar PomBreizh | 

@pecos

"N'oublie jamais, jamais qu'il existe un certain nombre de gens sur qui la propagande glisse comme de l'eau sur du savon.
Des gens qui sont vaccinés.
...
Garde donc ça bien au chaud dans un coin de ta tête, afin de la garder à bonne température : il existe des gens sur qui ton métier ne marchera JAMAIS."

Et donc? Le marketing / la propagande ne s’adresse donc pas à ces gens là. Alors, pourquoi faudrait-il en tenir compte? A moins de les cibler et vouloir les faire plier. Ce qui, de ton point de vue, est impossible.

avatar Horfilas | 

@pecos

« Bien sûr, il n'en existe pas beaucoup. »

Ne t’inquiète pas, nous sommes de plus en plus nombreux a nous rendre compte qu’on peut très facilement se passer de la majorité des objets/services que toi et tes semblables tentent de nous vendre. Le frugalisme, ça te parle ? Des gens de la classe moyenne qui vivent volontairement en dessous de leurs moyens. Des gens qui se rendent compte que posséder tout un tas d’objets, ça ne te rend pas forcément heureux. Au contraire c’est de l’aliénation, une perte de liberté. Aussi d’un point de vue écologique les gens deviennent de plus en plus conscients et se rendent compte qu’on ne peut pas continuer comme ça. Bientôt la fin des publicitaires et du système capitaliste ?

avatar JOHN³ | 

Tout ce grand ménage qui me donne l’impression qu’Apple n’est plus qu’une entreprise comme Samsung sans réelle personnalité.

avatar oomu | 

n'exagérons pas mais oui ça manque d'un rockeur sous acide.

avatar Finouche | 

@oomu

C’est marrant, je les vois plus sous kro les rockers.
?

avatar lepoulpebaleine | 

@JOHN³

Cette impression vient peut-être du fait que tout le monde (ou presque) copie Apple ?

avatar JOHN³ | 

@lepoulpebaleine

Non je crois que c’est venu avec le temps. Je regarde de loin ce que fais Samsung aussi simplement que je regarde de loin ce que fais l’industrie de la high-tech. Mon inscription sur MacG vient du temps où j’étais étudiant.

Je crois que le marketing s’est déporté sur l’expérience utilisateur et un peu moins sur le produit. Du temps de l’iPhone 4 on admirait les courbes et l’écran retina, c’était un objet de contemplation pour les fan et la presse, enfin ça en donnait l’impression.
Je crois ne crois pas que l’iPhone 6 - 6s - 7 - 8 aient déclenché une « émotion » dans ce sens, je parle en tout cas de mon vécu et celles de mon entourage (fac, amis, famille, collègues hospitaliers)

Je pense que ça correspond de 1 à la banalisation du produit. En 2 à une augmentation des prix qui est en décalage avec l’émotion perçue. En 3 au fait que Apple multiplie sans cesse les produits au catalogue et se ne comporte plus comme la « plus grande start-up du monde », mots justes bien trouvé - la politique et l’image de l’entreprise ont changé.

avatar usercentric | 

Séquence nostalgie : cette philosophie avait une valeur à partir du moment où Apple fabriquait des produits de qualité.
C'est désormais période révolue à force de gratter sur tout pour marger. Le dernier exemple en date sur les claviers défectueux est proprement SCANDALEUX.
On en a MARRE de devoir racheter régulièrement les cordons d'alimentation des appareils Apple.
J'espère bien que la firme sera bientôt condamnée en France pour obsolescence programmée.
Et ce ne sont pas des spots vidéo "stylés" qui changeront quoi que ce soit à cet état de fait.
Désormais Apple est une boite de VIEUX qui ne changent rien à la société, au contraire !

avatar lepoulpebaleine | 

@usercentric

+1

« On en a MARRE de devoir racheter régulièrement les cordons d'alimentation des appareils Apple. »

Là, il y un coupable bien identifié : Sir Jonathan Ive ! Au delà de la com dont on parle ici, il y a cet éternel « combat » entre design et ingénierie.

En caricaturant, les cordons (et le reste) ne sont pas fait pour être solides mais pour être beaux...

avatar SidFik | 

@lepoulpebaleine

Je ne pense pas que le choix des matériaux pour les chargeur magsafe par exemple ou pour le revêtement d'écran reviennent à J.Ive, à mon avis comme tout designer il suis les directives des responsables marketing

Un bon design selon dieter rams (son maitre à penser) est avant tout durable, compréhensible, discret, honnête...

Bref on s'en échappe petit a petit et je ne pense pas qu'on puisse tout remettre sur le dos de ive

avatar JOHN³ | 

@lepoulpebaleine

Et puis je ne peux m’empêcher de penser que la mort du fondateur qui jouait surtout un rôle de passoire humaine et décisionnaire y ait pour quelque chose.
Mais c’est juste une question de point de vue et de nostalgie.

Apple convient très bien à toutes ces filles et bonhomme branchés qui remplissent aujourd’hui les Apple store.

Les geek sont OUT.

avatar Florian Innocente | 

Avant de sortir l'argument de la mystique "obsolescence programmée" il peut y avoir des tas de raisons qui expliquent qu'un produit vieillit ou casse prématurément.

- un nouveau matériau a été utilisé et il n'y a pas assez de recul sur son adéquation avec l'usage qui en est fait (le Titanium des PowerBook c'était quelque chose, entre les parties qui s'écaillaient et les charnières qui cassaient net)

- un nouveau matériau, choisi parce que plus environnement-friendly mais plus fragile que ceux bourrés de produits chimiques (j'avais entendu ça à propos des câbles Lightning qui se détériorent)

- des tests insuffisants car réalisés auprès d'un public réduit et dans des contextes moins variés que lorsqu'il est commercialisé.

- un défaut de conception. Comme il en arrive partout, parce que l'homme n'est pas infaillible

Etc, etc.

avatar raf30 | 

Un gros mastodonte qui surfe sur la vague en courant après les innovations des autres. L’avenir est aux challengers. Le marketing colle à cette réalité

avatar Yeux | 

Obsolescence programmée : en France bientôt des notes de réparabilité des produits de 1 à 10.
Apple à régulièrement des notes de réparabilité proches de 0 chez iFix...
On pourrait rajouter une note d'évolubilité aussi proche de 0...
Pour enfoncer le clou une note de mise à jour des produits, les macs ont tous de une à plusieurs années...
Note finale triple 000....

avatar IPICH | 

@Yeux

Une note d'evolubilité?

avatar switch (non vérifié) | 

Ne vous déplaise, AMHA Apple est devenue une entreprise fort conservatrice.

avatar oomu | 

depend de où vous placez le curseur.

si sur les valeurs politiques, alors je suis heureux de savoir que le mariage pour tous, et d'être ouvertement pour la defense gays est un combat consensuel, banal, accepté, de vieux. c'est une bonne nouvelle.

sur un plan technique mal guidé ou non, personne fout subitement dans un portable windows un soc arm pour améliorer le boot ou decide de refaire encore et encore google maps.

Seul un samsung s'approche de cela et dans le désordre.

-
que l'entreprise périclite (en terme de valeur pour l'utilisateur) je le dis fréquemment.

mais restez raisonnables et lucides : ne vous mettez pas subitement en mode négatif 100% alors que c'est injustifié.

Ne laissez pas l'émotionnel et l'humeur de l'époque vous dévorer.

avatar pommedor | 

"personne fout subitement dans un portable windows un soc arm pour améliorer le boot ou decide de refaire encore et encore google maps."

S'il était simple de porter windows sur de l'arm, ça ferait des années que ça aurait été fait. Même MS a du mal, alors c'est pas un assembleur qui va faire son boulot. Chez les barbus du libre c'est plus simple et ça donne de jolie choses en plus. Mais bon ça avantage pas apple alors faut pas en parler, hein. :)

Et tout ce qui font des moteurs de recherche et qui continue à les faire évoluer pourquoi ne pas parler d'eux et faire comme si plan était ne serait-ce que le début d'un concurrent à maps ? D'ailleurs ya plein d'alternative à maps, yen a même des françaises mais faut occulter ça et faire comme si appel était la seule boite au monde à offrir un service de cartographie ?

avatar oomu | 

ce que je veux dire , c’est que personne ou prou dans l’industrie du PC n’ajoute un soc arm à des zordinateurs grand public comme l’a fait Apple.

Ou tente de rebooter des services stratégiques en interne.

C’est un contre-discours à mon propre propos réguliers qu’Apple se perd. En bien comme en mal, l’entreprise reste radicale, anti-conformiste et prête à faire ce qu’aucune entreprise similaire ne tente.

je ne parlais pas donc pas de simplement faire un pc « arm » à la place d’un intel.

et plus généralement: rien à fiche de si éternuer (ou autre action) est simple ou non, Apple le fait, d’autre non. C’est l’unique chose qui me concerne dans la vie.

avatar byte_order | 

@oomu
> personne ou prou dans l’industrie du PC n’ajoute un soc arm à des
> zordinateurs grand public comme l’a fait Apple.

P'tet parce que franchement cela n'ajoute pas grand chose au schmilblick tant que l'OS et donc les applications ne tournent pas nativement dessus ?
Que le bios UEFI tourne sur une puce ARM plutôt que le CPU, l'utilisateur final grand public s'en contrefout totalement.

En pratique, qu'apporte à l'utilisateur final la puce ARM dans les derniers mac d'Apple ?
A Apple, on comprend vite ce que cela lui apporte (plus de contrôle - y compris après la vente via des maj de firmware avec les MAJ d'OS - sur une plateforme de moins en moins standarde, donc de moins en moins polyvalente), mais pour l'utilisateur lambda ?

Par ailleurs, si si, y'a bien Microsoft qui pousse fort pour sortir des laptops sous ARM. Ils l'ont d'ailleurs déjà tenté, mais trop tôt (les perfs ARM de l'époque WindowsRT ne permettaient pas l'émulation sans différence notable, et le catalogue de logiciels ARM natifs était... sur quelques pages, quoi).

> Ou tente de rebooter des services stratégiques en interne.

Embrasser le support de docker, de linux embarqué dans Windows, tenter la fusion des modes d'interaction tactile, stylet, classique plutôt que de la segmenter, migrer sur des technologies clouds, porter ses logiciels sur les plateformes concurrentes à Windows, se mettre à vendre du matos conçus maison alors qu'on ne vendait 99% du soft depuis toujours, sans vouloir me faire l'avocat de Microsoft, dans le genre refonte de la stratégie, c'est quand même assez notable.

> et plus généralement: rien à fiche de si éternuer (ou autre action) est simple ou non,
> Apple le fait, d’autre non. C’est l’unique chose qui me concerne dans la vie.

Y'a aussi ce que Apple ne fait pas, mais que d'autres font.
Et sur un certains nombres de points, cela montre moins une capacité intacte de rupture qu'une position egocentrée, aussi connue sous le terme NIH.

avatar pagaupa | 

@switch

Conservatrice? Il y a surtout bien longtemps qu’Apple a perdu ses valeurs premières...

avatar pagaupa | 

@reborn

Je parle des tout début d’Apple...
Avant la guéguerre avec microsoft.

avatar reborn | 

@pagaupa

Le monde a changé depuis, sur tous les plans..

Jobs et la nostalgie cela fait 2.

avatar pagaupa | 

@reborn

C’est bien le problème.
Consommation à outrance même pour des merdes...

avatar jazz678 | 

@pagaupa

Apple n’a rien perdu de ses valeurs
Elles sont simplement différentes des tiennes

avatar pagaupa | 

@jazz678

Bla bla bla ???

avatar skarel | 

« Au risque parfois de commettre quand même de belles bourdes. On se souvient en 2016 d'un diaporama d'Apple […] »

Oui, et aussi le fameux MacBook « parfaitement con » en page d’accueil du site d’Apple le soir de son annonce, je m'en souviendrai toujours avec le même étonnement (et le même fou-rire :)

https://www.macg.co/2008/10/maj-le-nouveau-macbook-est-il-con-39615

Mais comment un truc pareil a-t-il pu rester en ligne pendant des heures et des heures sans jamais avoir été vérifié/validé en amont et surtout réparé dans l’heure (rajouter les deux lettres manquantes avec la bonne typo dans une image c'était easy à faire), au cours de la keynote, ça me dépasse …

avatar Florian Innocente | 

Pas plus tard que la semaine dernière je leur ai signalé un titre sur une page "Today at Apple" qui disait "Créez quelque chose de merveil".

Ca arrive encore ?

avatar Un Type Vrai | 

Un pur produit de la mondialisation pilotée par l'appât du gain.
On accepte de perdre nos valeurs propre à chaque culture pour pouvoir acheter n'importe quelle merde made in China.

A commencer par des affirmations stupides sur la dette / PIB (comment comparer un flux et une quantité ????) ou les dépenses publiques françaises (sans prendre en compte les dépenses "privée" de service publique des autres pays, aussi stupide que de dire que le système solaire est plus large qu'alpha du centaure...)

Bref, Apple fait partie de ces entreprises qui ont pour but une humanité lisse, uniforme et pleine de consommateurs. Au final, c'est génial de pouvoir vendre un produit sur toute la terre...
La mondialisation n'est pas forcément synonyme de déshumanisation pourtant...

avatar oomu | 

« chacun se fera son opinion ».

je n'ai jamais apprécié les publicités institutionnelles. Je les trouvais vaines chez ibm et encore chez microsoft, et pareil chez Apple maintenant.

je pouvais admettre "think different" car il fallait relancer l'entreprise au près du public. Bien sur "1984" reste forte et jolie pour elle même (un très court métrage sympa par le réalisateur de Alien)

Mais non, les pubs que je trouvent les plus efficaces sont celles qui montrent un produit et ses avantages. pub mac des années 2000s, pub ipods, les premieres pubs iPhones. On voit le vrai produit, ce qu'il fait de bien et puis c'est tout ! efficacité.

Autant dire que je ne comprenais pas la critique par la série Futurama : "shut up and take my money !". Les produits étaient évidents et les pubs allaient à l'essentiel. Les gens savaient ce qu'ils achetaient. Curieusement ce gag de Futurama c'est maintenant que je l'appliquerais.

Au fond il s'agit d'un équilibre. J'appréciais quand les pubs institutionnelles étaient juste des prétextes pour un peu de poésie mais que le gros de la com était focalisée sur le produit. Le tout avec d'excellentes pubs qui plus est.

Ici comme d'autres aspects j'estime que l'équilibre est rompu, Apple penche du mauvais coté.

avatar reborn | 

@oomu

Le problème c’est qu’ont a vu les concurrents copier le style, l’esprit des pubs Apple.

Mettre un produit sur fond blanc n’est plus suffisant.

avatar Wilthek | 

Merci pour cet article ! Intéressant et bien pensé. Cela fait un moment que je m’interrogeais sur cette capacité d’Apple à communiquer sur un produit de la même façon partout dans le monde... (ou presque comme décrit).
Personnellement j’aime ça parce que mine de rien on dépasse au moins le temps d’une pub les barrières ethniques et culturelles qui veulent que les anglais parlent aux anglais, les blancs aux blancs, les chinois aux chinois ...
Par exemple, la pub avec ce couple qui se prend en photo en mode portrait avec l’iPhone 7 plus (que j’ai acheté ?) « the city », m’a terriblement plu ! Pourtant je ne suis pas asiatique et encore moins si jeune ! Idem pour les AirPods etc.

Le must récemment c’est la dernière campagne Mac: aucune marque ne peut communiquer de cette façon sur son produit, j’ai adoré les 3 portraits et là encore je n’ai aucun (ou peu de) point commun avec eux hormis le mac. Quelques marques automobiles premium peuvent communiquer au grand public de la même façon : en présentant un modèle ancien, en mettant en avant une expérience client plutôt que le produit ... sinon je ne vois pas!

Finalement cette universalité me plaît dans ce monde où on ne cesse d’être rangé dans des cases par des « experts omniscients ».

avatar reborn | 

@wsalado

Exact +1

Le must récemment c’est la dernière campagne Mac: aucune marque ne peut communiquer de cette façon sur son produit.

Selon moi le critère pub difficile à copier par la concurrence est d’une importance capitale lors de la réalisation de ces clips

avatar death_denied | 

Je viens de regarder le Cash investigation sur cette saloperie appelée marketing et justement on y apprend les pratiques abjectes d’apple.

avatar reborn | 

@death_denied

Pas seulement d’Apple ?‍♂️

Le marketing est une science qui empreinte beaucoup (énormément) à la psychologie

avatar harisson | 

@death_denied

Le plus drôle, c'est qu'ils utilisent tous des iMacs, MBP, MBA chez CashI pour dénoncer Apple ^_^

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