La culture du secret, une des raisons du départ du créateur de Swift [màj : démenti]

Mickaël Bazoge |

Si Chris Lattner, créateur du langage Swift, a quitté Apple (pour rejoindre Tesla), c’est en partie à cause de la culture du secret dont se pare l’entreprise. Ce n’est pas la seule raison, souligne Business Insider, mais cela a compté dans la décision de Lattner de lâcher Cupertino.

Un proche du développeur explique que Lattner s’est toujours senti restreint dans sa parole publique concernant son bébé Swift. Il a dû s’en tenir à des discussions en « off » ou à des présentations surprise. De même, « je sais qu’il était limité dans le recrutement et dans d’autres domaines », ajoute cette source.

Une discrétion d’autant plus dommageable que Swift est open-source. Et même si Apple a fait des efforts pour améliorer la transparence autour de son langage de programmation, cette ouverture n’était sans doute pas suffisante. Cette problématique du secret est un fardeau de plus en plus encombrant pour l’entreprise ; cette culture fait partie de l’ADN d’Apple, mais elle se heurte à la réalité des pratiques dans certains domaines.

C’est le cas pour l’intelligence artificielle : en voulant attirer les talents du secteur, Apple a dû accepter la publication des travaux de ses scientifiques (lire : Intelligence artificielle : première publication d'un employé d'Apple).

Mise à jour — Chris Lattner dément le bruit de couloir. Il explique que sa décision de quitter Apple n’a rien à voir avec la culture du secret au sein de l’entreprise. « L’ami » cité dans l’article de Business Insider est « inventé » ou il spécule, selon Lattner.

avatar béber1 | 

@pat3
sur le fond de ton 1er paragraphe, je suis assez d'accord.
Apple doit rester innovante sur le matériel, qui est de toute façon son fond de commerce historique, mais aussi sur les services, car c'est ça la logique de fond des mobiles inter-connectés à des services en ligne qui leur donnent tout leur dimension utile&pratique, avec une externalisation maximale des données soit-disant pour y accéder partout avec n'importe quels autres devices.

Cette logique de fond est une tendance industrielle lourde en ce moment, car les enjeux portent sur la maitrise/collecte et la gestion du Big Data, chacun y allant avec ses propositions particulières favorisant son commerce (avec sans doute derrière des enjeux geo-stratégiques pour les USA, vers lesquels les différentes administrations gouvernementales doivent pousser).

Si cette direction semble naturelle et dans le prolongement du développement industriel d'un Google, voire d'un Facebook, il n'en va pas de même de mon point de vue pour Apple.
Car comme tu le dis très justement:
"Les services ne remplissent pas les caisses d'Apple, et ont besoin d'un matériel pour exister (…)C'est là leur véritable problème"

Oui, et pour moi, l'axe iOS/iCloud qui _semble_ être favorisé pour l'instant, parce que pris dans une course à l'échalote générale pour l'accession aux clouds commerciaux dominants de demain(supputation), cet axe serait une erreur stratégique pour Apple.
Car elle a sur ce point une carte "différenciante" et alternative à jouer, allant à l'inverse des clouds centralisés.

De part sa tradition fondée sur la conception et la vente de matériel informatiques, elle peut favoriser des clouds locaux via la vente de Serveurs domestiques OS X.

Ce faisant, iCloud serait toujours indispensable, pour un ensemble de services en ligne performants. Mais il serait en appoint d'autres services proposés par des clouds personnels qui assureraient certains niveaux de confidentialité.

Apple gagnerait ainsi sur plusieurs tableaux:
-proposer une alternative différente au Clouds centralisés du commerce
-répondre à une attente de confidentialité des utilisateurs/clients
-de personnalisation (les biblios persos dispos via le Net, jusqu'à des Carplay évolués)
-créer et commercialiser des serveurs OSX (même chers, ils s'adresseraient à une clientèle intéressées de classes moyennes et riches -voire même de petites PME et TPE- pour commencer),
-réinvestir le domaine pro par un offre progressive où le Mac reprendrait sa place dans un écosystème OS X pérennisé,
-conserver iCloud en tant que service d'appoint et complémentaire (ambigu mais réal politic) assurant des doubles sauvegardes et des services à l'international selon les besoins et les désirs des clients/utilisateurs (paramétrables au besoin dans OSX server),
-offrir une base solide aux services domotiques (Homekit) et multimédias de la Maison (via les aTV/Siri ),
-offrir les services de sites Web et de boites mail personnalisés,
-liaison/téléchargements avec les abonnements iTMS, Netflix et autres,
-synchro, sauvegardes TimeMachine des différents terminaux, etc.
-etc.

Dans ce cadre, Apple continuerait tout autant sa politique commerciale fondée sur le matériel, que sur sa stratégie fondée sur la distinction.
Question : la direction actuelle en aura-t-elle le courage ou préférera-t-elle des lignes de forces commerciales plus conventionnelles ?

avatar béber1 | 

@pat3
"La stratégie de plateforme logicielle "ouverte", c'est Google qui l'a prise pour les portable devices en s'inspirant de Microsoft qui l'avait fait pour les desktop devises."

sur ton second point,
j'aurais un avis plus nuancé. Effectivement, Google/Alphabet propose une distribution de leur OS Android plus "ouverte" qu'Apple, comme MS l'avait faite en son temps.
Mais c'est surtout parce qUe cela repose sur une stratégie différente, qui est que Google et MS visent le plus possible une domination commerciale de l'ensemble du marché.
Leur "ouverture" et leur grande compatibilité matérielle sont pour eux des obligations stratégiques pour atteindre ces objectifs de pouvoir être dominants dans certains secteurs de marché.

Apple n'a jamais eu, tout au long de son histoire, cette ambition.
Meme quand Jobs accablait la dictature d'IBM dans son "84", il n'avait d'objectif pour le Mac que celui d'offrir une alternative à IBM qui soit "particulière".
Et même commercialement particulière, correspondant à sa façon "anarco/libertaire" de vouloir être le plus libre possibles de ses mouvements. (cela s'est vu dans la participation d'Apple pour la conception de processeurs)

Cette façon de penser, il l'a réitérée dès son retour en 97, quand il a remis sur pied cette stratégie de la distinction avec la campagne "Think Different".
Il savait alors qu'il ne viserait jamais la domination du marché, mais une position "excentrée" qui le comblerait dans ses désirs d'indépendance et qui comblerait aussi par le même coup un Bill Gates qui voulait protéger MS de toute procédure antitrust.

Maintenant, j'en viens au modèle "ouvert" d'Android.
Si on refait un peu d'histoire on verra qu'il y avait des tendances lourdes (comme celle favorisants les clouds centralisés qui en découlent) favorisant les Webapps.
Il faut se rappeler que le WebOS de Rubinstein, racheté par Palm (le Pré) reposait aussi sur cette logique.
C'est le portage réussi d'une version "mobile" d'OS X par Forstall qui a changé la donne, et surtout les logiques internes.
Car qui dit OS X, dit OS de micro-informatique, dit possibilité de mini-terminaux, non plus en téléphonie mobile mais en Micro-informatique mobile, et donc avec une logique héritée de la micro classique, avec des _applications_ dédiées à pleins de tâches numériques diverses. Telephonie définitivement reléguée en strapontin.

C'est le portage d'OS X qui a changé la conception qu'on se faisait alors des "mobiles". Son importance est capitale pour comprendre tout le reste qui a suivi, et le système d'Apps mobiles qui s'en est mécaniquement ensuivi. A. Rubin n'a jamais caché son changement stratégique opéré sur Android dès la présentation de l'iPhone par Jobs en Janvier 2007.
http://www.geekzone.fr/2016/06/16/revolution-iphone-smartphone-apple/

Donc, je dirais que dans l'ouverture d'Android, et surtout sur le modèle d'une Micro-mobile "ouverte" à des tas d'applications, OS X iphone puis iOS ont leur part.
Apple est pour moi un labo qui sert, aux autres entreprises du secteur, de boite à idées quand elles sont bones et pertinentes, comme Apple sait aussi en piquer quand cela l'intéresse en sachant les rendre intéressantes la plupart du temps.
C'est ce qui fait son intérêt pour moi.

avatar Malum | 

La déontologie journalistique avant de publier une information qui est indirecte et engage un tiers est de vérifier auprès de ce tiers sa véracité. Ici cela devient vraiment du n'importe quoi en passant par le gars de Swift qui va couler le projet Titan dont il n'était en rien proche parce qu'il part pour Tesla, les affirmations concernant le MacBook etc. Il y a un évident besoin que les journalistes retournent aux fondamentaux et se posent sérieusement la question de savoir s'ils ne sont définitivement intoxiqués par l'ambiance anti-Apple au point de faire et dire n'importe quoi. Avec cette info on atteint la cote d'alerte.

avatar IceWizard | 

@Malum
Les écoles de journalisme enseignent qu'une information doit être confirmée par trois sources différentes, avant parution. Mais bon, c'était avant l'époque d'internet, son exigence de publication immédiate et les bandeaux publicitaires.

avatar fte | 

@Malum

Le journalisme comme de nombreuses professions est très affecté par internet.

L'ubiquité et la rapidité d'internet transforment comment l'information circule.

Il y a toujours eu plusieurs journalismes, reporters, News, investigation... c'est toujours le cas. C'est au lecteur d'user de son esprit critique et de ne pas sauter sur des conclusions rapides "parce que si c'est sur internet c'est forcément vrai". Ce qui n'est pas nouveau en réalité. L'abondance et la rapidité des informations rend cette tâche plus compliquée.

Parler de manque de déontologie est abusif. Il y a clairement le métier de crieur de rue, de reporter, qui délivre les informations en les mettant en forme, puis il y a l'investigation et la critique. Et d'éventuelles corrections, développements, précisions, voire démentis. La déontologie est de revenir sur les informations rapides imprécises et d'y apporter les corrections et précisions qui s'imposent.

Dans tous les cas, l'esprit critique du lecteur doit être partie de l'équation. Et il est tout à fait erroné d'invoquer la déontologie pour pallier au manque d'esprit critique.

MacG est autant un site de news, un travail de journaliste reporter, que de critique et d'analyse, un travail d'investigation. Au lecteur de faire la différence.

avatar Malum | 

Sauf qu'ici il y a tout un développement de MacG à partir d'une information non vérifiée et ensuite juste un démenti avec aucun mea coupa de la part de MacG.

Relisez l'article. Il commence par une affirmation : la raison du départ est bien l'esprit de secret.. À la fin l'article met presqu'en doute la parole du premier intéressé en écrivant le mot « selon » alors que celui affirmé le contraire avec un tweet qui est bien de lui. Donc ils affirment sans preuve et ensuite ils mettent en doute le démenti. Alors si ça ce n'est pas un manque de déontologie qu'est-ce qui en est un ?

avatar fte | 

@Malum

Je ne suis pas d'une nature soupçonneuse à voir des complots partout. Je suis par contre toujours méfiant de mes lectures sur la toile.

Je suis par conséquent moins prompt à invoquer la déontologie et plus à croiser des sources et de me tracer une big picture. Même alors, je reste suspicieux de l'information.

avatar Malum | 

Je suis extraordinairement réfractaire aux théories du complot et ce non par idéologie mais par pragmatisme. Il y a trop de monde pour que cela fonctionne. Ceci ne veut pas dire qu'il n'existe pas des opérations de déstabilisation orchestrées et volontaires, qu'il n'y ait pas de bons gros assoiffés d'argent qui manipulent les cours, des industriels qui font du lobby, des entreprises qui bidonnent les données (Volkswagen) etc. Mais le complot mondial c'est d'une toute autre nature. En revanche je crois à la grande paresse journalistique, le bouchon qui navigue avec la vague, le manque de recul, le fait de se laisser porter par le courant général. L'acceptation de vérités faciles qui correspondent à ce que l'on voudrait que soient les choses.

Cet article est le parfait exemple de cette paresse journalistique, de l'appétence du buzz, du syndrome Closer ou Voici le tout sous-tendu par un fond anti-Apple qui déclenche comme Pavlov l'a démontré avec les toutous, un arc réflexe entre une information médisante et non vérifiée et sa publication avec un commentaire orienté.

avatar fte | 

Je crois qu'on ne sera pas d'accord sur cette question, quelle que soit la longueur de la conversation. :)

avatar VanZoo | 

Vu le correctif, ne vaut-il pas mieux attendre un peu avant de pondre un article ?
La déontologie journalistique ou le besoin de click ? Faut faire un choix !!!

avatar Frodon | 

Je vois pas pourquoi il y aurait besoin de chercher une quelconque raison autre que Tesla.

avatar xDave | 

Pour bien comprendre, la traduction du tweet serait plutôt que "l'ami" a été fabriqué (par le journaliste donc) ou que celui-ci spécule...
L'emoticon mécontent en dit plus long encore sur ce que le monsieur pense de la tendance actuelle au Apple Bashing comme le souligne @malum.
Ce qui est assez étrange c'est de constater que fut un temps où Apple ne suivait pas non plus ses concurrents dans leur pratique du "j'ai la dernière plus grosse xxx" et qu'alors on trouvait cela bien, et un signe de démarche plus réfléchie que ces concurrents.

Évidemment tout n'est pas parfait dans le verger de Cupertino, mais les arguties deviennent systématiques voire pavloviennes.

avatar MacisDead | 

Apple pire que Goebbels, et vous avalez tout la bouche grande ouverte. La news originale était réelle, le rectificatif est du a l'intervention du ministère de la propagande.

avatar macfredx | 

@MacisDead

Et 1 point Godwin pour toi.
Pauvre ??

avatar IceWizard | 

@macfredx
Don't feed the troll !
Est-il encore nécessaire de le répéter en 2017 ? Un Troll est un être tout en bas sur l'échelle de l'existence. Souffrant d'une mauvaise estime de lui-même, ayant besoin de se sentir exister, il écrit des énormités pour choquer les gens et les faire réagir. Chaque réaction lui fournit une jouissance passagère "J'existe puisque on me répond". En ne réagissant pas, tu le prives de sa joie, tu le frustres, tu lui infliges même du dépit.

Faisons souffrir les trolls, ne leur parlons pas !

avatar macfredx | 

@IceWizard

Je sais bien, je le dis moi même parfois ; mais par moment je ne peux pas m'en empêcher ?

"Faisons souffrir les trolls, ne leur parlons pas ! "
C'est très bon ça ??

avatar iBenou | 

Peut-être l'occasion d'apprendre à utiliser le conditionnel en écrivant un article plutôt que tomber dans le panneau à chaque fois??

avatar malcolmZ07 | 

Chris a posté un autre message. Qui montre bien que beaucoup de commentaire sont complètement à coté de la plaqué :-/ (désolé pour vous).
Vous devriez en faire un article

"
One thing that I don’t think is fully appreciated by the community: Ted has been one of the quiet but incredible masterminds behind Swift (and Clang, and the Clang Static Analyzer) for many years. His approach and modesty has led many to misunderstand the fact that he has actually been running the Swift team for quite some time (misattributing it to me). While I’m super happy to continue to participate in the ongoing evolution and design of Swift, I’m clearly outmatched by the members of the Apple Swift team, and by Ted’s leadership of the team. This is the time for me to graciously hand things over to folks who are far more qualified than me. Swift has an incredible future ahead of it, and I’m really thrilled to be small part of the force that helps guide its direction going forward.

-Chris"

avatar rikki finefleur | 

Malum
Quelle cote d'alerte ? Sur quelle échelle ?
Ce gars peut raconter n'importe quoi , vrai , faux, faux , vrai.
Est ce que cela a de l'importance?.
Non.

Tiens cela me fait penser ces dirigeants qui lors de négociations mentent effrontément et publiquement. Cas très courant lors de rachat de boite ou d'augmentation d AK.

Que ce gars là mente ou pas, en quoi cela va changer ta vie ?
Si à chaque fois qu'un gars quitte une entreprise on doit changer nos vies, cela risque d’être invivable. :p

Bref on s'en fout et dans deux ans si cela se trouve, il aura à nouveau changer de boite.

Nos vies sont devenues tellement si vides de sens, que l'on doit faire des tonnes de commentaires afin de déterminer si ce gars est bien parti à cause des tracasseries d'apple dans son culte du secret ? "

Et éventuellement, ou occasionnellement , fouetter les rédacteurs de Macg qui ont eu la maladresse de ne pas envoyer 4 personnes à cupertino pour mener l’enquête , sur cette info ULTRA capitale.

Soupirez un peu, arrêter de vous prendre au sérieux. C'est parfois assez comique..

avatar fte | 

@rikki finefleur

« Soupirez un peu, arrêter de vous prendre au sérieux. C'est parfois assez comique... »

Comme on dit dans certains cercles : pétez un coup, ça détend.

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