Trump président : ce que cela signifie pour Apple et la Silicon Valley

Anthony Nelzin-Santos |

Déjouant tous les pronostics, Donald Trump sera le 45e président des États-Unis. D’autres que nous feront le bilan de cette longue et violente campagne, analyseront les faiblesses méthodologiques des sondages réalisés ces six derniers mois, et décortiqueront la carte électorale comté par comté. Mais nous pouvons nous interroger sur les conséquences qu’une présidence Trump pourrait avoir sur l’activité d’Apple et plus largement de la Silicon Valley. Explications, point par point.

Le modèle social américain

« We are stronger together » contre « Make America great again » : l’identité américaine a été au centre de tous les débats. En s’adressant aux femmes, à la communauté LGBT, et à des minorités appelées à devenir des majorités, Hillary Clinton proposait de redéfinir le socle de la « coalition » démocrate et de la nation américaine. Mais Trump a gagné en mobilisant l’électorat WASP et les cols bleus avec un programme puisant aussi bien chez les républicains et les « chiens bleus » socialement conservateurs que chez les progressistes opposés au libre-échange.

Image Gage Skidmore, CC BY-SA — Cliquer pour agrandir

Or sous la houlette de Tim Cook, Apple s’est constituée en véritable force politique promouvant une certaine Californian way of life, une identité cosmopolite et plurielle contre laquelle Donald Trump s’est érigé en rempart. Tim Cook est le premier dirigeant d’une société du Fortune 500 à afficher son homosexualité, Eddy Cue est un fils d’immigrés comme l’était Steve Jobs et l’est Steve Wozniak, Craig Federighi possède une chevelure luxuriante… Tout sépare Apple et Trump.

Sur ce plan plus théorique que pratique toutefois, la Silicon Valley n’est pas un bloc monolithique. Certes, de nombreuses sociétés californiennes ont passé l’année à débattre de lutte contre les discriminations à l’embauche et d’égalité salariale, alors même que Trump multipliait les saillies racistes et misogynes, et choisissait un colistier résolument opposé aux congés parentaux mis en place chez Microsoft ou Netflix.

Mais dans le même temps, un investisseur aussi influent que Peter Thiel a largement financé le candidat républicain, se faisant le champion d’une élite favorable à une dérégulation confinant au libertarianisme. Un petit groupe, mais un groupe puissant, qui rêve d’un territoire ouvert à toutes les expérimentations technologiques, mais aussi économiques et sociales.

La délocalisation et relocalisation

« Rendre sa grandeur à l’Amérique », c’est aussi lui rendre sa stature d’arbitre salvateur plutôt que d’acteur embourbé, en revenant à un isolationnisme teinté de protectionnisme. Trump a ainsi promis de revenir sur l’ALÉNA signé par le président George H.W. Bush, d’interrompre le processus de ratification du TPP devant créer une zone de libre-échange autour du Pacifique, et de restaurer des barrières douanières prohibitives.

Des mesures qui doivent stopper les délocalisations, comme il l’expliquait lors du premier débat qui l’a opposé à Hillary Clinton, dans son style si caractéristique :

La première chose que vous devez faire, c’est d’empêcher les délocalisations. Les sociétés partent. Je pourrais en nommer, je veux dire, il y en a des milliers. Elles partent, et elles partent dans des nombres toujours plus grands. Et ce que vous devez faire, c’est dire : très bien, vous voulez partir au Mexique ou dans un autre pays, bonne chance. Nous vous souhaitons beaucoup de chance. Mais si vous pensez que vous allez fabriquer vos climatiseurs ou vos voitures ou vos cookies ou quoi que vous fassiez et les faire entrer dans notre pays sans taxe, vous avez tout faux. Et dès que vous dites qu’ils vont être taxés à l’entrée, et nos politiciens ne le font jamais, parce qu’ils sont liés à des groupes d’intérêts et que ces groupes veulent que les sociétés partent, parce que souvent, ils possèdent ces sociétés. Ce que je dis, c’est que nous pouvons les empêcher de partir. Nous devons les empêcher de partir.

« Empêcher de partir », mais plus « faire revenir » : le candidat Trump a progressivement abandonné son discours sur la relocalisation des emplois délocalisés en Chine, au point que le président élu Trump ne promet plus rien en ce sens. Peut-être parce qu’il y fait lui-même fabriquer les chemises et les cravates vendues sous son nom. Sans doute parce qu’il s’est rendu compte que c’était impossible, en particulier dans le domaine des technologies, comme nous l’avons déjà longuement expliqué.

La politique fiscale

Ce qu’il pourrait bien faire revenir, c’est l’argent que les grandes sociétés américaines refusent de « rapatrier » aux États-Unis, préférant s’endetter à vil taux que de s’acquitter de taxes qu’elles jugent trop élevées. « [La Chine et d’autres pays] prennent nos emplois », disait-il pendant la primaire républicaine, « ils prennent notre richesse. Nous avons 2,5 billions de dollars à l’étranger. Je veux faire revenir cet argent. »

Non content de vouloir faire baisser le taux moyen d’imposition des entreprises de 35 à 15 %, Donald Trump propose une « vacance fiscale », une forte réduction de la taxation des capitaux rapatriés depuis l’étranger. Le président élu avait avancé le chiffre de 10 %, contre 30 à 35 % en temps normal, afin de mobiliser au moins 500 milliards des dollars « bloqués » en dehors des frontières américaines.

Aucune autre société ne pourrait en profiter autant qu’Apple, qui finance son rachat d’actions par la dette plutôt que de rapatrier ses 216 milliards de dollars. Mais l’ensemble du secteur technologique serait bénéficiaire d’une telle politique : Microsoft possède plus de 100 milliards de dollars à l’étranger, IBM un peu plus de 65 milliards, et ces réserves augmentent rapidement.

Au 1, Infinite Loop à Cupertino. Image Roger Schultz, CC BY — Cliquer pour agrandir

Pourquoi Trump est-il favorable à une « vacance » ? Parce que s’il ne peut pas faire revenir les emplois délocalisés ces vingt dernières années, il va devoir en créer sur place. Le taux de chômage a pourtant régulièrement baissé pendant la présidence Obama, atteignant 4,9 % en octobre 2016, certains des États les plus favorables à Trump étant même en situation de plein emploi.

Mais les cols bleus mobilisés pour le bouillonnant républicain souffrent toujours, soit qu’ils n’ont pas retrouvé d’emploi, soit qu’ils ont dû se contenter d’un salaire moins élevé. Le président élu se tourne donc vers un secteur qu’il connait bien en tant que magnat de l’immobilier, et qui permet de doper les chiffres à court terme : celui de la construction et des infrastructures.

Trump a promis d’« au moins doubler » le montant avancé par Hillary Clinton pour la réfection des réseaux routiers, aériens, électriques, et de télécommunications. Qu’Apple, Microsoft, et IBM jouent le jeu à fond, et plus de 10 % du budget nécessaire à ce projet ambitieux serait déjà assuré. Sans compter les retombées économiques générées par cet afflux de liquidités.

La propriété intellectuelle

Le futur président républicain n’a toutefois pas jugé bon de détailler son plan, comme il est resté très vague sur de nombreux sujets, à commencer par sa position en matière de réforme du système américain de propriété intellectuelle. Son vice-président, Mike Pence, s’est souvent prononcé en faveur du statu quo, qui profite autant qu’il blesse Apple et ses concurrentes.

Avant de devenir l’improbable mais victorieux candidat du Parti républicain, Donald Trump était connu comme une star de la téléréalité. Entouré de producteurs et d’avocats des studios hollywoodiens, il pourrait pencher en faveur d’un renforcement du copyright, qui pourrait déséquilibrer l’équilibre précaire qui régit les services de streaming et les réseaux sociaux.

La neutralité du net et le chiffrement

Donald Trump s’oppose plus clairement à la neutralité du net, qu’il assimile de manière maladroite au principe de neutralité longtemps imposé aux stations de radio et aux chaines de télévision, pour conclure qu’elle « est dirigée à l’encontre des médias conservateurs. » Tant pis s’il compte lui-même dévoyer la FCC, en lui confiant un droit de censure digne du FBI de J. Edgar Hoover.

S’il ne semble pas avoir de politique de cybersécurité, invitant même les hackers russes à continuer leur travail de sape des serveurs du Parti démocrate, le président élu a soutenu le FBI dans l’affaire de l’iPhone du tueur de San Bernardino. Depuis qu’il a appelé à boycotter l’iPhone tant que la firme de Cupertino maintenait sa position en faveur d’un chiffrement fort, Donald Trump utilise un smartphone Samsung, et tant pis s’il n’est pas fabriqué aux États-Unis…

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Son colistier, Mike Pence, possède une vision sans doute plus cohérente et mieux informée en la matière. S’il s’est inquiété de l’immixtion du régime russe dans la campagne présidentielle américaine, allant jusqu’à contredire Donald Trump, il trouvera peu de soutiens chez Apple et dans la Silicon Valley. Il faut dire qu’il est parmi les plus ardents défenseurs du Patriot Act et des dispositions favorisant la collecte de données privées.

L’immigration

Si les commentaires racistes et ignares de Donald Trump ont largement été commentés, on a plus rarement parlé de sa position en matière d’attribution de visas, un sujet pourtant crucial pour l’économie numérique américaine. Lors du débat de la primaire républicaine organisé à Miami en mars dernier, il répondait à ceux qui critiquaient son emploi de travailleurs immigrés :

Personne ne connait le système mieux que moi. Je connais le visa H–1B. Je connais le visa H–2B. Personne ne les connait mieux que moi. Je suis un homme d’affaires. Il y a des lois. Il y a des règles. Nous avons le droit de le faire. Donc j’en profite, ce sont les lois. Mais je suis celui qui sait comment les changer.

J’utilise les visas H–1B sans hésitation, et je ne devrais pas avoir le droit de le faire. Nous ne devrions pas l’avoir. C’est mauvais, vraiment mauvais pour les travailleurs. Et puis, je pense que c’est vraiment important de le dire, je suis un homme d’affaires et je fais ce que je dois faire. C’est à portée de mains, mais c’est vraiment mauvais. C’est vraiment mauvais pour nos travailleurs et c’est injuste. Et nous devrions en finir avec [ces visas].

Le visa H1-B est censé être un visa temporaire permettant aux sociétés d’embaucher des salariés étrangers « en raison de leurs compétences particulières », en l’absence d’un salarié américain doté des qualifications pertinentes. De fait, il est très largement utilisé pour recruter des milliers de travailleurs peu qualifiés, notamment dans la sous-traitance et les centres d’appels.

Ce système corrompu pèse clairement sur les travailleurs américains les plus fragiles, sans alléger les tensions qui régissent le « marché » des ingénieurs, très demandés car trop peu nombreux, créant ainsi des situations ubuesques et illégales d’ententes anti-débauchage. De nombreuses voix réclament une réforme depuis longtemps, encore récemment celles de Laurene Powell-Jobs ou de Mark Zuckerberg.

Donald Trump pourrait les exaucer, mais promet dans le même temps des coupes claires dans le budget des principales agences de recherche. Les États-Unis n’en sortiront pas grandis, alors que le futur de l’informatique se construit sur la recherche fondamentale en physique (processeurs, réseaux…), en chimie (batteries…), en biologie (santé, wetwares…), et bien d’autres domaines fortement soutenus par le financement public et l’effort militaire.

Le réchauffement climatique

Le président élu réclame même la suppression d’une agence, l’EPA, l’Agence de protection de l’environnement. Or Lisa Jackson, l’actuelle vice-présidente d’Apple en charge des questions environnementales et sociales, fut la directrice de l’EPA de 2009 à 2013, sur nomination de Barack Obama. Alors que la firme de Cupertino s’est presque entièrement libérée des énergies fossiles, Trump veut suspendre toutes les aides fédérales à destination des énergies renouvelables, et tous les efforts de recherche dans le domaine.

Lisa Jackson — Cliquer pour agrandir

Le républicain rejette toutes les preuves scientifiques du réchauffement planétaire, assurant qu’elles ne sont que l’émanation d’une conspiration organisée par la Chine pour affaiblir l’économie américaine. À défaut de pouvoir revenir sur la ratification du traité de Paris sur le climat avant de nombreuses années, il prévoit de bloquer toute législation allant dans son sens.

Son vice-président, qui présidera le Sénat, s’en chargera de manière d’autant plus zélée qu’il a régulièrement voté contre toute limitation des niveaux d’émission. Fervent opposant aux subventions des énergies renouvelables, il a barré la route aux projets de Lisa Jackson lorsqu’elle dirigeait encore l’EPA.

On en revient au début de cet article : il n’y a pas besoin d’attendre qu’il entre en fonction pour constater que les positions de Trump sont aux antipodes de celles d’Apple, et d’une majorité des sociétés de la Silicon Valley, sauf sur la vacance fiscale peut-être. Le faiseur du Queens n’a jamais vu, ne voit pas, et ne verra jamais le monde comme les technophiles de Californie.

Voilà qui promet des affrontements vifs, dont les conclusions changeront probablement le paysage numérique américain de manière durable. Sénat et chambre des représentants en poche, et même s’il a joué l’élection contre l’establishment républicain, Trump a les coudées franches comme aucun candidat depuis 1928. À ceci près que les promesses du candidat ne font pas les actions du président, encore moins quand elles sont aussi vagues et mouvantes.

Source
Image de une CC Gage Skidmore.
avatar gattuz | 

Go trump go

avatar DotMac | 

Youpi un article avec 500 commentaires à venir ou tout le monde se lâche !!!

???

avatar Mike Mac | 

@fautedegout répondant à Doctomac

"Comment faire ? Pas ou peu d'interventions militaires extérieures = un gros paquet de milliards en plus dans le budget."

Ne soyons pas trop naïf sur cet engagement. De plus, même s' il parle de limiter le champ d'action militaire des USA, le programme de Trump prévoit de renforcer les budgets militaires du pays.

Et la tyrannie de l'or noir, comme celle des matériaux rares, n'est pas prête de s'estomper. Voir le documentaire de William Karel sur l'après 11 septembre et la guerre en Irak (menée par les Républicains au pouvoir).

D'ailleurs, en dehors du mensonge sur les armes de détention massive prétexte à l'invasion américaine, il me semble que sur les 19 individus impliqués dans ces attentats, 2 étaient irakiens et 17 des ressortissants d'Arabie Saoudite.

Cherchez l'erreur !

Sans oublier que ce sanglant bordel anglo-américain a enfanté Daesh et les conséquences dont on paye les "pots cassés" depuis un moment.

avatar pat3 | 

@Mike Mac

On ne paie (en France du moins) les pots cassés de la politique de guerre américaine que parce qu'on y a contribué en envoyant des troupes.

avatar fautedegout | 

J'ai dit "programme officiel". Ca se sont des arguments de la presse française déconfite.

JAMAIS il n'a dit qu'il interdirait l'avortement ou le mariage homo.

Sur ObamaCare il a dit, au contraire son refus des réductions budgétaires néolibérales en matière de sécurité sociale. De nombreux électeurs républicains victimes de la crise économique, et tous ceux qui ont plus de 65 ans, ont besoin de la Social Security (retraite) et du Medicare (assurance maladie) mis en place par le président Barack Obama que les autres dirigeants républicains veulent supprimer. Trump a promis ne pas revenir sur ces avancées sociales. Il a aussi promis de diminuer les prix des médicaments, d’aider à régler les problèmes des « SDF », de réformer la fiscalité des petits contribuables, et de supprimer un impôt fédéral qui touche 73 millions de foyers modestes.

Tu as le droit de mixer le programme du TeaParty avec celui de Trump...mais ce sont 2 choses différentes. Dommage.

Bien essayé, play again.

avatar Orus | 

Comment peut-on croire une minute que ce clown milliardaire pourrait redresser les USA ?
Il est désormais évident que les homme ne sont pas égaux mentalement, qu'une bonne majorité de l'humanité n'a pas évolué, rien que des retardés mentaux.
Tout ce qui fonctionne actuellement à la majorité, va vers le bas, le médiocre.
Pathétique humanité.

avatar jean512 | 

bienvenue en démocratie :) si ça ne vous plait pas aller migrer en Iran, on ne vous retient pas

avatar fousfous | 

@jean512

Tu sais la démocratie n'est pas forcément une bonne chose, quand le peuple se met à voter pour des populistes ça fini toujours mal...
Le monde pourrait fonctionner mieux avec une autocratie, à condition que la personne au pouvoir soit compétente.

avatar McDO | 

@Orus

+1000

Je n'aurais pas dis mieux.

avatar Mike Mac | 

@foufous

"Le monde pourrait fonctionner mieux avec une autocratie, à condition que la personne au pouvoir soit compétente."

Moi, par exemple !

Et je ne te demande même pas d'être d'accord. C'est l'essence de l'autocratie.

Va demander conseil à Erdogan qui partage ton point de vue .

avatar fluxus | 

Je vais juste poser ça là : https://www.youtube.com/watch?v=wP4DdYvD480
Si vous ne vomissez pas, c'est que vous êtes déja mort.

Trump demande à ses fans de casser la gueule à des noirs qui protestaient à un de ses rally : "Cassez leur la figure ! Au bon vieux temps, vous savez ce qu'on faisait à des types comme celui-là quand ils se comportaient comme ça dans un endroit comme celui ci ? Ils repartaient sur une civière mes amis. Le bon vieux temps me manque".

A contraster avec : https://www.youtube.com/watch?v=jKHmNAhK8ck

avatar iVador | 

Je suis content que TRUMP l'ait emporté. Un bon gros fuck au système ! J'ai bien ri ce matin

avatar fousfous | 

@iVador

Mais tu es au courant qu'il fait parti de ce système?

avatar Orus | 

Trump, un fuck au système ???

Non mais réveille toi.

Tu ne vois rien ? Alors tu es un sot.

avatar gattuz | 

@iVador

+1, quel plaisir même à 6h du matin !

avatar Orus | 

A lire certains ici, on sait déjà pour qui ils vont voter en 2017. Pathétique.

avatar Hideyasu | 

@Orus

Défendre le programme d'un candidat tel que Trump ne veut rien dire, tu vois pour tout t'avouer je voterai Fillon à la primaire LR, c'est je pense le seul qui a la tête sur les épaules et qui dit clairement qu'on a pas les moyens pour faire ci ou ca.

Et je ne prends pas non plus la defense de Trump, mais je suis simplement contre les idées reçues, ca doit faire de moi un pro Le Pen ? Je pense pas.

Et oui le fait que seul 7 journaux soutenaient Trump contre plus de 50% des américains montre aussi que les médias nous disent bien ce qu'ils veulent, et que la parole, croyance ou volonté du peuple américain n'est pas respectée

avatar fluxus | 

"que la parole, croyance ou volonté du peuple américain n'est pas respectée"

Il y a des demandes du peuple qui n'ont pas à être respectées. Le retour du Ku Klux Klan ( un des principaux supporters et contributeurs de Trump) et du lynchage des noirs comme "au bon vieux temps" n'ont pas à être rétablis même si le peuple le demande.

avatar Hideyasu | 

@fluxus

Oui pour certaine chose, mais Trump n'a pas été élu sur ca, si ta la majorité des gens qui veulent quelque chose, à défaut de leur donner au moins exposer les idées objectivement non ? Sauf si ca enfreint la loi, évidemment

avatar Paquito06 | 

En vrai, on sait pas trop ce qyi va se passer et on plonge dans l'inconnu. On ne connait rien reellement de son programme (car il n'en a pas), et il n'a ni experience ou background en economie, politique, international ou autre. Il a fait mumuse en real estate avec l'heritage de papa et a eu qq faillites, il est encore pas mal endette et a fait du reality show. Apres ca, mystere. Rt c'est pour cela que tout le monde est effraye, la peur provient de l'imconnu, les gens sont rassures quand ils savent ce qui les attend.

avatar françois bayrou | 

Un moment j'ai cru que tu parlais de Francois Hollande....
Sauf qu'ici, personne n'a été effrayé :)

avatar Manubzh | 

ne soit pas ridicule...
ta haine envers notre président obscurcit ton jugement

avatar Bigdidou | 

Ceci étant, question cul, sexisme et tout ça, quand je pense au ramdam qu'ils nous ont fait pour DSK, c'était pourtant un tout petit joueur à côté de Trump, et loin d'être con, lui (bon je le défends pas pour autant, mais quand même...).

avatar Manubzh | 

C'est clair XD

avatar Crkm | 

Ce qui va se passer ? Que du bien, assurément.

avatar Ali Ibn Bachir Le Gros | 
avatar awk | 

Là on comprend mieux pourquoi certains produisent des propos terribles ici ?

Ce sont en grande partie des thuriféraires de cette incarnation de la mort d'une certaine civilisation qu'est Trump. ?

Comme quoi même sur des sujets aussi peu important que ceux qui sont traité ici beaucoup p transpirer des cadres de pensées des individus ?

L'idiocratie ça commence aussi ici ?

avatar Neufouad | 

On me dit que c'est la peur qui a guidé ce vote, moi c'est ce vote qui me fait peur.

avatar françois bayrou | 

Tiens voilà awk sur son nuage, à 30000 pieds d'altitude, bénéficiant du coup d'un horizon bien plus large que ce que nous propose notre vision étriquée au raz des paquerettes, il n'y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir, c'est bien connu

bah oui, forcément
lui c'est lui, nous c'est nous

Vas y, abreuves nous de ton savoir
De toutes facons, Madame est scotchée devant walking dead, et moi les rodeurs ca me saoule. je vais aller démouler un dernier cake puis je vais aller dormir
Vous me raconterez demain
Bonne nuit tout le monde

avatar McDO | 

"je vais aller démouler un dernier cake"

Quelle élégance ! XD

Prends des photos :)

avatar en ballade | 

@françois bayrou

"démouler un dernier cake"

Et ne reviens pas surtout! Et garde ta haine (la faute de madame?)

avatar 8enoit | 

Merci bcp à Anthony pour cette analyse et cette synthèse.
Ce sera utile d'y retourner en temps utile pour faire le point.

avatar jean512 | 

Bravo au peuple américain, j'espère que les Français aussi retrouveront leur liberté en 2017 !

avatar Bruno de Malaisie | 

@jean512

?
Ces élections me rappellent celles de 2002 en France.

avatar Ali Ibn Bachir Le Gros | 

@jean512

Je n'ai pas vraiment l'impression de manquer de liberté. Par contre, j'aimerai plus d'intelligence économique et d'honnêteté.

Mon opinion c'est que Le Pen est aussi mauvaise dans ce domaine que les autres prétendants, et aussi malhonnête. Elle veut taper dans la caisse comme les autres, ce que je peux comprendre chez la dirigeante d'un parti tout à fait comme les autres. :-)

avatar Manubzh | 

non mais faut la laisser passer, t'inquiète, histoire qu'elle met en faillite le pays.
Moi perso je quitterai ce pays et quand elle verra que beaucoup de gens qui gagnent bien leur vie quitteront le navire, là faudra se poser les bonnes questions)

avatar françois bayrou | 

Même réponse qu'à Paquito au dessus
Ententre parler de pays mené à la faillite, de riches qui quittent le navire, comme de candidat sans expérience et sans programme, on pourrait aussi penser à Hollande.

On a beau nous rabâcher en permanence les dangers d'un très mauvais vote, ca ne nous empêche pas de voter mal, et de subir ces mêmes dangers.

brexit, crach boursier, chômage, croissance éco au ralenti, précarisation, système de santé en faillite, bacheliers qui ne savent plus écrire, crédibilité de la france,... oui oui oui, attention aux votes de contestation, vous le regretterez !

avatar Manubzh | 

moi le regretter ?
absolument pas !
J'ai même envie de te dire que j'en ai rien à carrer puisque je peux trouver du boulot où je veux et que quoi qu'il arrive je serai gagnant.

Aucune attache dans ce pays surtout quand je lis des choses aussi amazing !

avatar françois bayrou | 

Ce que je voulais dire c'est qu'on n'a pas besoin d'attendre Le Pen pour voir une certaine catégorie prendre le large : c'est déjà le cas.

Le "vous le regretterez" était une parodie de ce qu'on entends à propos du vote Le Pen.
On agite des épouvantails mais on les subit depuis quelques années.

Oui elle n'a aucune expérience, oui elle fera fuir des gens.
Tout comme un certain Hollande

avatar en ballade | 

@françois bayrou

T as un problème toi. Tu es du style à regretter Vichy ou hitler.

avatar françois bayrou | 

manubzh dit que si elle passe, les riches vont se barrer.
Je voulais juste rappeler que des riches se sont barrés quand l'actuel président est arrivé au pouvoir.
ce n'est pas vrai ?

Je ne voterais pas pour elle, je n'aurais pas voté Trump, je ne regrette ni Pétain ni Hitler, je ne regretterais pas Hollande
dommage de faire ce genre de raccourcis.

avatar awk | 

Au passage encore un travail de qualité à vrai valeur ajoutée des équipes de MacGe ?

Quand je pense que certains cretins prétendent que vous ne savez que traduire ce que les sites anglo-saxons produisent ?

avatar occam | 

@awk

➕1️⃣
Anthony, si vous lisez ce message, merci pour cet excellent article. C'est un véritable tour de force.

Un seul bémol : vous écrivez « Déjouant tous les pronostics...».
Une leçon essentielle à tirer immédiatement : ce n'est pas vrai. Ni politiquement, ni surtout statistiquement. Il y aura un immense tas de post-mortem sur les défaillances méthodologiques. On peut parier que la plupart seront bidon. Il est important de le souligner ici, car ce n'est pas limité à la démoscopie. Ça concerne aussi les études de marché et les modèles de défaillance qui ont pu plomber Samsung dans la débâcle Notes7.

En gros, les clignotants rouges étaient allumés, mais on les a ignorés ou éludés parce qu'on voulait croire à un autre modèle. Les chiffres étaient bel et bien là. Encore deux jours avant l'élection, Nate Silver avertissait que si un seul état du « Blue Firewall » de Clinton passait à Trump, tout le dispositif Clinton risquait de s'effondrer. Puis il s'est pris à son propre jeu. Mais FiveThirtyEight donnait toujours une chance sur 4 ou sur 3 à Trump le jour du scrutin. En statistique, 1 sur 4, c'est beaucoup. C'est un très gros risque. On ne l'a pas assez dit.

J'ai passé la nuit de l'élection calculant en live avec les algorithmes de Andrew Gelman et P.-A. Kremp, disponibles pour R (http://andrewgelman.com/2016/11/08/updating-forecast-election-night-r/).
Immédiatement, un problème de convergence est apparu.
Andrew Gelman l'analyse ce matin:
http://andrewgelman.com/2016/11/09/explanations-shocking-2-shift/
http://andrewgelman.com/2016/11/09/polls-just-fine-blue-states-blew-red-states/
Plusieurs facteurs, mais deux sont frappants :
1 - erreur systématique d'échantillonnage sur l'électorat Trump
2 - la déviation de 2% est bien dans la marge d'erreur.

On a voulu sous-estimer une issue défavorable et surestimé l'issue voulue. Pas la faute aux chiffres. La possibilité d'une débandade figurait en rouge dans la fourchette des probables.

avatar SMDL | 

@occam

"On a voulu sous-estimer une issue défavorable et surestimé l'issue voulue. Pas la faute aux chiffres. La possibilité d'une débandade figurait en rouge dans la fourchette des probables."

C'est ça. Il y a la question des intentions d'ailleurs. La minoration d'un effet d'entraînement non souhaité ? C'est tout de même une erreur collective Alpha. Depuis le premier débat, je redoutais ce scénario. Il me semblait bien plus crédible que ce que les media en disaient.

avatar occam | 

@SMDL :

« Il y a la question des intentions d'ailleurs. La minoration d'un effet d'entraînement non souhaité ? »

Bonne question.
De la part des sondeurs, je n'y crois pas tellement. De la part des statisticiens, c'est plus délicat.
Plus ils sont exposés, plus la tendance sous-jacente à la minoration semble forte. Mais je ne vois pas d'indices que ce soit conscient. Comme l'explique Gelman, ça joue surtout en amont, au sujet de la sélection de modèle, ou il faut décider quels scénarios sont plausibles.
Cela a eu un effet de cascade, visible surtout dans l'Upshot Model du New York Times.

De la part des analystes politiques et des médias, il y a certainement une part de "wishful thinking" évidente, mais surtout un amas de biais cognitifs au sens de Kahneman/Tversky :
biais de confirmation d'hypothèse, de représentativité, de perception sélective, "conjunction fallacy", "sample size insensitivity", etc. etc.

Et bien entendu une sous-estimation absolue du "shy Tory effect" dans les sondage.
Pourtant, après le vote sur Brexit, on aurait dû soigner cet aspect avec la plus grande attention.

Mais surtout, j'insiste, une méconnaissance crasse de la statistique.
Comme le soulignent indépendamment Andrew Gelman et Nate Silver, même en comptabilisant tous ces effets et ces biais méthodologiques, on reste dans la marge d'erreur des échantillons.
Cette issue avait une probabilité de réalisation conséquente, même avec des modèles biaisés.
C'est surtout cela que les statisticiens n'ont pas suffisamment expliqué et que les analystes n'ont pas voulu comprendre. Encore des biais cognitifs classiques.

avatar SMDL | 

@occam

Je ne peux que valider.

Les entités qui nous traversent, les biais cognitifs qu'il est facile d'assimiler a des puits gravitationnels présents en nombre dans nos esprits et qui font civilisation dans le sens de la diversité des visions du Monde, travaillent nos champs, nos attentes, nos perceptions, et il est souvent illusoire d'imaginer une mainmise consciente, lorsque les mimétismes et les dénis jouent, amplifiés par nos sociaux, un rôle sous-jacent bien plus pernicieux et efficace.

Rôle qui est d'autant plus difficile à entendre et décrypter pour être à la mode, que nos désirs sont le plus souvent également la piste noire rêvée pour les voir débouler tout schuss.

avatar DouceProp | 

Ouais, bon c'est une guerre des gangs qui commence : East Coast vs West Coast.

avatar adixya | 

On dira ce qu'on voudra, je pense que ses positions sur les traités de libre-échange sont totalement en ligne avec des ligne politiques plutôt gauche gauche, et ça je m'en félicite.
Par contre, sur le réchauffement climatique, c'est la merde...

avatar lolo57 | 

Trump est misogyne, raciste et un mec ignoble. Mais c'est pas un idiot, preuve en est qu'il a remporté les élections.

Maintenant que va-t-il pouvoir faire de son programme. Le mur avec le Mexique c'est tout simplement impossible, l'éviction de 11 millions d'illégaux pareils. Son programme de relance budgétaire semble également quasi impossible à mettre en pratique, de un les états unis sont déjà hyper endetté, de deux toutes une partie des républicains sont absolument opposé à une dérive budgétaire. La guerre économique avec la chine, les chinois vont menacé d'inondé le marché avec des titres de la dette américaine. Sur le plan militaire et le désengagement américain, il y a sans doutes moyens qu'il mette en route une partie de son programme, mais là aussi ce n'est pas clair, il veut à la fois se désengager du terrain, éradiquer Daesch en 30 jours et augmenter les dépense militaires.

Trump voulait gagner les élections, ce qu'il a fait fort intelligemment, mais maintenant le plus dur reste à faire, gouverner, avec un programme complètement incohérent ou impossible à réaliser.

De fait les marchés ne sont pas inquiets car avec l'endettement abyssale des USA c'est les marchés qui ont le pouvoir et Trump ne pourra pas appliquer la moindre de ses promesses sans précipiter le dollars vers des cours historiquement bas, et plonger l’Amérique dans une récession sans précédent.

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