Luc Julia, l'un des pères de Siri tacle les assistants (et Scott Forstall)

Florian Innocente |

Luc Julia a dirigé pendant un an l’équipe Siri, à partir de son lancement par Apple en 2011. Déçu par certaines décisions et agacé par Scott Forstall, il a quitté l’entreprise l’année suivante. Il est devenu dans la foulée Vice President of Innovation chez Samsung où il s’occupe de deux de ses marottes, les objets connectés et le cloud.

Interviewé dans la dernière émission d’On refait le Mac, il raconte quelques anecdotes sur sa brève période Apple. Il tacle sans ménagement son ancien patron Scott Forstall, il explique pourquoi Siri ne fonctionnait au début que sur l’iPhone 4s et il se montre très critique sur l’état de l’art aujourd’hui dans le domaine des assistants vocaux.

Le roi Jobs, le roitelet Forstall

L’arrivée de Siri chez Apple a été le résultat direct d’une volonté de Steve Jobs, explique-t-il, l’ancien CEO avait « flashé » sur cette technologie. Il avait cette vision de l’importance qu’allaient avoir les assistants de cette sorte. La validation de cette acquisition a été très rapide. Par un hasard du destin, Jobs s’éteindra le lendemain de la présentation de l’iPhone 4s dont la grande nouveauté fut Siri.

C’est précisément à ce moment charnière dans l’histoire d’Apple que Julia a pris ses fonctions de responsable de la toute nouvelle équipe Siri. Une petite dizaine de personnes avant qu’il ne quadruple cet effectif. Venu de chez HP où il occupait le titre de Chief Technologist dans la division Imaging and Printing, il a été entre 1994 et 2000 l'un des artisans de ce qui allait devenir Siri.

Chez Apple, le nouveau patron de Luc Julia était Scott Forstall. Et là, ça n’a pas collé, du tout. Il n’entre pas trop dans les détails de ce qui a achoppé entre eux, mais le Français ne fait pas mystère de sa profonde antipathie pour l’ancien responsable du développement d’iOS, se retenant même de lancer quelques grossièretés. Il regrette d’ailleurs que Siri n’ait pas rejoint la partie services d’Apple au lieu d'aller dans la division iOS de Forstall.

Forstall n'avait aucune aura [contrairement à Jobs], je n'ai aucun respect pour lui. C'est une personne qui voulait être le chef à la place du chef. Très politique, aucune vision.

Siri fut dévoilé à l’automne 2011, l’acquisition avait été faite en avril 2010. Evoluer d’une technologie développée au sein d’une startup à un produit qui allait être lancé par Apple avait d’énormes implications : « Il a fallu passer d’un produit utilisé par 150 000 personnes à quelque chose qui allait être utilisé par 100 millions, ce qui représentait la base installée d’iOS à l’époque ».

Cela signifiait, partir d’une feuille blanche ou presque, comme de construire un data center pour gérer le flot de requêtes qu’allait générer Siri depuis les iPhone. Cela voulait dire aussi ajouter des fonctions, trouver de nouveaux services pour en faire un assistant utile en toute occasion, ou presque. Sans oublier la pression supplémentaire que représentait l’arrivée programmée d’un nouvel iPhone pour l’utiliser.

Scott Forstall

Il y a eu un long travail en amont pour adapter au plus vite Siri à son futur environnement. C’est aussi pour cette raison que l’assistant n’a été proposé au début que sur l’iPhone 4s et pas sur son prédécesseur : « Nous n’étions pas prêts », pas assez costauds techniquement pour que ce service soit utilisé immédiatement à très grande échelle. En limitant Siri à ce seul iPhone, Apple ne faisait pas de l’obsolescence programmée, elle réduisait tout simplement la charge sur son infrastructure encore assez frêle.

La nécessité de perfectionner les services de Siri, de trouver de nouvelles fonctions s’est également heurtée au mode de fonctionnement d'Apple. Les équipes étaient très compartimentées, leurs activités respectives placées sous une chape de plomb. Pas évident dans ces conditions de solliciter ou recevoir les avis et suggestions de personnes extérieures dans le but d'améliorer son produit.

Apple est dans la Silicon Valley mais pas dans son écosystème, elle fait juste partie du paysage. C'est compliqué pour discuter et échanger avec d'autres gens.

Et « Ce n’est pas Forstall qui nous aidait » assène Luc Julia « Steve Jobs était un génie, respecté, respectable… infect aussi… un gars incroyable qui imposait le respect. Il avait des opinions, il les montrait et il pouvait les avoir ».

Tout le contraire de Forstall, qui après un lancement boiteux de Siri a fait sa seconde grande erreur avec Plans : « Il avait cette volonté d’être le roi du monde, de vouloir remplacer Google Maps. Mais il n’avait pas compris que Google Maps c’était 12 ans de travail, lui il croyait qu’il allait pouvoir le faire correctement en 12 mois.

Julia raconte qu’il testait Plans en allant travailler, sur ce qui allait être le futur iPhone 5. Le service marchait très mal et les autres bêta-testeurs le constataient également au quotidien. À la question de savoir si Tim Cook n’a pas eu sa part de responsabilité en donnant son feu vert au lancement de Plans, l’ancien directeur de Siri tempère, la confiance de Cook a été abusée par l'un de ses barons imbu de lui-même :

Il ne savait pas. Lorsque vous accordez un pouvoir décisionnaire trop important à des roitelets, ils vous mentent. À ce moment là mon estime pour Forstall est passée de 0 à -10.

« J’espère que je suis celui qui a permis de virer Forstall » dit encore Julia. Juste avant de quitter Apple, car excédé par les ratés successifs des sorties de Siri et de Plans, et par ses relations exécrables avec son supérieur direct, Julia a vidé son sac auprès de Cook.

Scott Forstall, venu de NeXT avec Steve Jobs, fut finalement licencié en octobre 2012, dans la foulée du fiasco de Plans. Avec comme corollaire, une réorganisation d’Apple qui vit Cook répartir les anciennes prérogatives de Forstall entre Ive (l’interface) et Federighi (le volet technique des OS).

Les assistant vocaux ne marchent pas

Dans la seconde partie de l’émission d’ORLM, Luc Julia se montre assez critique aussi sur les assistants vocaux personnels, d’où qu’ils viennent. De son point de vue, même les derniers arrivés sur le marché, comme Alexa d’Amazon, ne sont finalement pas différents de leurs devanciers.

Il n’y a que la forme qui change, sur le fond c’est la même chose et le poids des années se fait sentir sur les mécanismes utilisés.

La technologie aujourd'hui ne marche pas, on utilise quelque chose qui a été inventé il y a 30 ans. Comment passer de 95% de succès dans la compréhension à… 99,7% ? Tous sont basés sur les mêmes technologies.

Siri lui-même n’était pas foncièrement novateur : « La philosophie était identique à celle des autres. Mais on a voulu lui donner une personnalité, qui aide à masquer ses lacunes ». De la même manière qu’un être humain va réagir un peu maladroitement, ou avec de l’humour lorsqu’il ne sait pas quoi répondre à une question.

Il pointe aussi un autre problème en prenant l’exemple d’Alexa. Au début, dit-il, elle marchait mieux. Parce qu’au fil du temps on ajoute des services, des possibilités, ce qui induit chez l’utilisateur des interrogations sur la manière de s’adresser à l’assistant : « Aujourd’hui se pose le problème de l’ambiguïté, lorsqu’on a plein de services, on ne sait plus comment formuler sa requête et les machines vous comprennent moins ».

Amazon Tap, Amazon Fire TV, Amazon Echo et Amazon Dot

À propos de Viv, créé par l’équipe initiale de Siri quasiment reconstituée, Julia n’est pas beaucoup plus optimiste (lire Viv a présenté un assistant intelligent très porté sur les services). La première démo publique de Viv réalisée cette semaine a vu l’assistant capable de répondre à une question comme « Est-ce qu’il fera plus chaud à côté du Golden Gate Bridge après 17 h le jour d’après ? ».

Sauf que personne ne pose de telles questions, remarque Julia « “Quelle est la date anniversaire du père du président des États-unis ?”, est-ce que les gens vont produire des phrases aussi compliquées ? »

Il espère donc une révolution dans ce secteur pour repartir sur de nouvelles fondations. Parmi les entreprises qui semblent justement apporter une valeur ajoutée, il cite le cas de SoundHound. Éditeur du concurrent de Shazam, il a lancé le mois dernier Hound (sur l’App Store américain uniquement).

Pour en apprendre plus, on renvoie vers l’interview complète de Luc Julia chez ORLM. Elle est particulièrement intéressante, on y parle également montres connectées. Luc Julia n’est pas tendre avec Apple dont il déplore le manque de vision ces dernières années. Il est dubitatif aussi sur l'une des initiatives de son employeur, Samsung, l’un des grands sujets du moment : la réalité virtuelle.


ORLM-228 : Luc Julia, le père de Siri parle! par OnrefaitleMac
avatar rikki finefleur | 

cv21
Je crois qu'il n'aime pas la langue de bois..
Contrairement aux IW ou tu n'apprends rien..
C'est sur sur cela détonne dans une période de non dits, ou il y a pas mal de faux culs..
Là ou il n'a pas tort non c'est que depuis 4 ans , Apple c'est un peu le vide..

Alors qu'il y a tant de mouvements ailleurs, dont les objets connectés..
Mais voila comme Apple veut toujours rester dans son système fermé, propriétaire, , ce n'est pas celui des objets connectés qui doivent dialoguer entre eux.

avatar cv21 | 

rikki finefleur

A la différence de Luc Julia je n'ai pas 200 objets connectés à la maison :))

Plus sérieusement, les objets connectés que je vois en magasin ou sur le net semblent quasiment tous s'interfacer avec iOs. Apple travaille sur homekit. Soit, c'est une base propriétaire. Dès que ce "standard Apple" sera réellement dispo peut-être que les fabricants arrêterons de piocher dans un tas de normes.

avatar reborn | 
avatar macinoe | 

Ca fait du bien d'entendre l'avis d'un vrai spécialiste qui a une vision de l'intérieur.

Ca fait du bien aussi de voir que contrairement à ce que certains rabachent à longueur d'année Apple n'est pas omnisciente.

Je me souviens à l'époque de l'abscence de Siri sur l'iPhone 4 et des explications des fanboys de base comme quoi le 4s avait des puces spéciales pour faire fonctionner Siri et que c'était pour ça qu'ils avaient racheté semi..

Alors que la réalité c'est qu'ils n'étaient pas prêt et que le lancement devait se faire sur un nombre limité d'iPhone.

Mais bon c'est toujours et encore comme ça. Dès qu'on pose une question dérangeante, les gardiens du temple considèrent que c'est un blasphème de douter de tel ou tel choix d'Apple.

Pareil pour Plans... Combien de fois j'ai lu des explications allambiquées et de mauvaise foi pour tenter de démontrer que non, il n'était pas sorti trop tôt, pas du tout.

Ah ces fanboys ! Heureusement qu'ils sont là pour nous faire rire.

Pour revenir à ce que dit Luc, ce que je trouve le plus interessant c'est son approche de chercheur.

Il n'hésite pas à dire qu'il doute franchement des technologies de reconnaissance vocales, des montres connectées et même de réaliité virtuelle actuelle.

Et oui, n'en déplaise aux pontes du marketing qui nous bourre le crâne avec ça, on le droit d'en douter.
Puisque même les meilleurs techniciens qui crééent ces technologies en doute.

C'est la différence entre un chercheur honnête qui admet qu'il ne trouve pas toujours et le marketing qui enjolive la réalité pour ne pas dire plus afin de vendre , vendre et encore vendre.

avatar Lestat1886 | 

@macinoe :
Si il était sorti sur l'iphone 4, les serveurs d'apple auraient été saturé donc oui l'exclusivité au 4s s'explique

avatar macinoe | 

Oui, c'est ce dit Luc. Ils n'étaient pas prêts. point.

Pas la peine de reformuler d'une autre manière.

Et ça ne change rien aux inventions des fanboys de l'époque qui ont donné d'autres explications pour éviter d'admettre les défaillances d'Apple.

avatar feefee | 

@macinoe :

"Et ça ne change rien aux inventions des fanboys de l'époque qui ont donné d'autres explications pour éviter d'admettre les défaillances d'Apple."

C'est marrant ca , enfin toi tu es marrant :-)
Ben oui n'ayant pas commencé à lire les commentaires à partir du tout début , j'étais plutôt convaincu par certains de tes propos , mais je ne comprenais pas cette opposition avec certains ..

Alors pour mieux saisir j'ai tout repris du début pour tomber sur tes premiers propos , malheureusement entachés par ce fil rouge trop souvent rencontré ici : les FANBOYS!
Et donc tu tombes toi aussi dans la facilité des plus beaux blaireaux qui traînent ici , comme notre "pigeon" favori ...

À partir de là je remet en cause tes propos et cette fameuse formation scientifique que nous à jetée à la figure , comme une preuve irréfutable qu'on ne pouvait que te croire .

Mais avec ce que tu viens de nous dire la permet moi de douter que tu mettes vraiment en application les principes acquis lors de tes études scientifiques donc ....

Tu mets donc en évidence la preuve que les fanboys ne disent que des conneries , preuve en est Siri sur iPhone 4.
Mais toi à cette époque , avais tu la preuve irréfutable qu'ils disaient des conneries , as tu condamné écus propos autrement qu'en les traitant de fans lobotomisés ?? Ou as tu simplement attendu que d'autres le fasses à ta place ?
Car oui, à force de crier au loup, au bout d'un moment il arrive hein ?

Et les contre exemples n'existent donc pas ??
Des fausses condamnations pour faire le buzz et dénoncés par les même fanboys ça n'existe pas ? Ou alors celles la tu les as oubliées volontairement ?

Bref ta logique est loin d'être sans failles ....

Les anti fanboys ne valent pas mieux que les fanboys qu'ils passent leur temps à dénoncer .
Un bel exemple .

avatar oomu | 

j'aimerais revenir sur votre description des fans:

"Alors que la réalité c'est qu'ils n'étaient pas prêt et que le lancement devait se faire sur un nombre limité d'iPhone.

Mais bon c'est toujours et encore comme ça. Dès qu'on pose une question dérangeante, les gardiens du temple considèrent que c'est un blasphème de douter de tel ou tel choix d'Apple."

A l'époque, dire que l'iphone 4s devait avoir quelque chose adapté pour siri (un meilleur micro, de la puissance cpu dédiée ou autre) ou qu'apple restreignait le nombre d'utilisateurs pour supporter la charge étaient deux propositions débattues et l'une ou l'autre n'insultait pas plus Apple. Vous voyez trop de défense dans ce qui n'est que des geeks passionnés qui discutent d'ordinateurs.

La vraie critique d'Apple, c'est qu'on voit rarement l'entreprise revenir sur un ancien produit et l'améliorer fonctionnellement.

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"Pareil pour Plans... Combien de fois j'ai lu des explications allambiquées et de mauvaise foi pour tenter de démontrer que non, il n'était pas sorti trop tôt, pas du tout."

Combien de fois ? vous en avez ptet trop lu, mais elles étaient noyées de toute façon sous la tonne de critiques, de comparaisons sans appel à Google Maps et j'en passe.

La quasi totalité des des lecteurs de MacG disaient être revenus à Google Maps d'une manière ou d'une autre. Une sorte de soulagement collectif avec l'arrivée de l'application dédiée de Google.
Lentement Apple a rattrapé son retard (au moins pour les lieux d'intérêt et quelques transports, parce que le reste..) et le ton a changé dans les commentaires.

"Et ça ne change rien aux inventions des fanboys de l'époque qui ont donné d'autres explications pour éviter d'admettre les défaillances d'Apple."

C'est bien le soucis: Maintenant vous avez confirmation. A l'époque on ne pouvait pas avoir de certitudes.
Maintenant, tout est FanboyZ délirant, mais pas à l'époque. C'est la réécriture du passé.

avatar macinoe | 

"C'est bien le soucis: Maintenant vous avez confirmation. A l'époque on ne pouvait pas avoir de certitudes.
Maintenant, tout est FanboyZ délirant, mais pas à l'époque. C'est la réécriture du passé."

Ah oui, donc selon vous, affirmer des choses sans aucune preuve, ce n'est pas un problème.

avatar marc_os | 

@macinoe :
Faites ce que je dis, pas ce que je fais...
Tsssss

avatar marc_os | 

@macinoe :
Quand quelqu'un commence à argumenter en citant de soit disant "fanboys", j'arrête de lire direct.

avatar Ingmar97432 | 

Bon moi quelqu'un qui s'exprime sans détour j'aime bien, ce avec d'autant plus de crédit qu'il est parti, a donc eu le courage d'assumer, et non pas licencié, ce qui peut toujours faire craindre de l'amertume et encore moins d'"objectivité" dans le propos (on a tous nos filtres et il décrit du cloisonnement ce qui n'aide pas l'analyse des chose). Les derniers commentaires de C1fc3@0rc achèvent de me donner envie de visionner la série d'émissions d'ORLM que je ne connais pas... ;-)

avatar Lecorbubu | 

Je suis ORLM presque depuis le début de l'émission et force est de constater qu'Olivier Frigara fait globalement du bon boulot, fanboy d'Apple mais ne se prend pas au sérieux et cherche à alimenter le débat autours de ses sujets. Il réussi en plus à inviter des personnalités importantes apportant, à l'instar de cet épisode, de vraies informations de sources directes. Bref une émission que j'ai toujours autant de plaisir à visionner chaque semaine.

La dernière émission est très instructive, Luc Julia de son point de vue d'expert explique simplement mais de manière pointue la raison des débuts cafouilleux de Siri, pourquoi les assistants vocaux stagnent, et avec en prime des informations sur les rouages internes de chez Apple. Bien entendu, comme tout témoignage il ne faut pas boire les paroles sans y réfléchir mais ça apporte des briques intéressantes dans la culture tech et Apple.

avatar pat3 | 

On refait le Mac à tous les défauts de la télé: c'est long, c'est chiant, on dilue l'info dans de l'entre-soi dégoulinant et on passe au moins un quart du temps à se présenter les uns les autres. Il faudrait pouvoir sauter tous ces moments de merde pour aller à l'essentiel.
Désolé, mais je ne comprend pas pourquoi les pure players s'ingénient à copier la télé dans ce qu'elle a de plus tarte ! ORLM pourrait être une émission intéressante réduit à dix minutes condensées et coupées de ses longueurs mondaines.

avatar oomu | 

ha si on pouvait se débarrasser de tous les tics faussement professionnels de la télé...

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mais même dans l'écrit. Par exemple, MacG singe parfois des tics d'écriture de grands journaux comme Figaro ou Le Monde. J'aimerais voir les figures imposées disparaitre.

avatar rikki finefleur | 

Un tres bon ORLM

avatar Oby1 | 

Dire que j'ai mangé chez lui !! C'était à Berkeley et sa femme était ma maître de stage. Bon, ça date un peu (2001). A l'époque, il avait monté une boite, BravoBrava, où un copain faisait aussi son stage. Super sympa et super intéressant.
Respect à lui ! Et merci pour sa sympathie.

avatar rolmeyer (non vérifié) | 

Marrant les haineux sont de nouveau de sortie...et hop un petit coup sur la montre Apple inutile, hop un petit coup sur le MacBook .... Pourtant suite au podcast j'ai regardé les essais sur la gear S2 tellement mais tellement utile et ....ben tout le monde la trouve inutile à cause de l'absence d'app, non non elle est vachement utile dit son créateur donc il a raison...ouhahaha.
Et le MacBook vous plaît pas, ben l'achetez pas, c'est pas comme s'il n'y avait que un seul modèle de portable chez Apple.
Idem pour la montre. Ouais allez donc acheter un gear S2....ou une Pebble tiens.

avatar oomu | 

je l'aime bien ce macbook.

avatar SugarWater | 

Oula, moi je dis il vaut mieux qu'il fasse la langue de bois comme Farrell!

avatar Silverscreen | 

Vu le nombre de témoignages qui concordent pour dire que Forstall avait pris la grosse tête, montait les équipes les unes contre les autres et était dans le déni quant aux défaut de ses produits, j'aurais tendance à dire qu'il n'y a pas de fumée sans feu...

avatar Applesoft | 

Mouais peut-être que Forstall est imbuvable, peut-être qu'il se prenait pour mini Steve Jobs, peut-être qu'il mentait ... Mais il avait un talent de présentation indéniable pour les démos et il était un fervent supporteur du skeuomorphisme. Donc, je lui trouvais pas que des défauts.

avatar 6ix | 

Très intéressant, et même s'il ne s'agit que d'un avis personnel qui n'est pas confronté, cela met en lumière certaines choses.

Cela dit, un point de son discours me dérange un peu: il n'a de cesse de dire que la technologie actuelle de reconnaissance vocale est vieille et ne révolutionne rien, mais pour un spécialiste du domaine, il n'apporte même pas l'once d'une alternative. Je trouve un peu facile de dire "c'est pourri" de manière aussi catégorique sans donner d'autres pistes, et c'est pas cela qui améliorera les choses.

avatar tbr | 

@6ix

"pour un spécialiste du domaine, il n'apporte même pas l'once d'une alternative"

Qui te dit qu'il n'y a pas d'alternatives ?

Il fallait mieux écouter ORLM entre les lignes quand il est intervenu. Il a certes affirmé que tout le monde surfait sur une technologie vieillotte puis il a parlé de manière assez vague, avec le sourire en coin qui va, de houndify (Cf. Soundhound, entre autre).

https://www.houndify.com

En admettant que lui-même et son équipe aient trouvé ou soient en passe de trouver LA solution pour révolutionner tout ça, je trouverais stupide d'en parler. Il y a encore du chemin avant de réussir : pas le moment de se faire piquer l'idée en ayant la langue trop pendue !

* et rien ne dit non plus que Houndify soit une alternative.

avatar 6ix | 

@tbr :
Je ne dis pas qu'il n'y a pas d'alternative. Et je sais bien que le but de l'émission était de parler de Siri et non des technologies à venir dans ce milieu.

Mais comme il répète plusieurs fois que l technologie actuelle n'est pas si bonne, je m'attends tout de même à des pistes de réflexion.

Sans révéler de secrets industriels, il serait tout à fait possible de dire par ex que les réseaux de neurones montrent leur limites mais qu'avec les xyz on a des possibilités. Il fait pas rêver, si cela fait 30 ans qu'ils se cassent les dents, les pistes sont connues des chercheurs, ce n'est pas en 3 phrases qu'il aurait révélé comment révolutionner le domaine.

avatar macinoe | 

Personnellement je que je comprend c'est que ça ne marche pas et qu'on ne sait même pas si ça a une chance de marcher un jour. La question de trouver un autre chemin n'est pour moi même pas pertinente. A quoi ça sert de changer de route si c'est pour au final se prendre le même mur en pleine face ?

Comment croire qu'un assistant vocal peut maîtriser le langage et être intelligent ?

Coment croire qu'un automate peut avoir les références et la culture nécessaire pour comprendre un être humain ?

Comment croire qu'il peut appréhender les ambiguïtés, le second degré, l'ironie ?

Comment croire qu'il peut comprendre tout court et sait-on seulement ce que recouvre cette notion ?

Je pense qu'il faut sortir de cette croyance que la science peut tout, y compris reproduire ce que l'on a déjà bien du mal à définir.

Annoncer qu'on veut faire quelque chose ne rends pas cette chose faisable.

Comme le dit l'article, cette technologie a été développée pour automatiser les écoutes téléphonique, transcrire et détecter certains mots clés.

c'est très insuffisant pour faire un véritable assistant vocal intelligent.

Pour moi, c'est un simulacre d'intelligence, mais c'est tout.

C'est très en dessous des performances d'un labrador bien éduqué.

avatar alderaan | 

@macinoe :
Et qu'est-ce qui empêche de travailler sur le sujet pour l'améliorer tout en proposant la version actuelle à ceux contents de l'utiliser ?

avatar macinoe | 

Une certaine exigence qui fait que l'on ne commercialise pas un produit "qui ne marche pas" comme le dit Luc. Et puis le fait qu'on ne sait pas vraiment si c'est améliorable, puisque comme c'est indiqué dans l'article plus on ajoute de fonction moins l'assistant comprends bien.

avatar Philactere | 

@macinoe :
"Comment croire qu'il peut appréhender les ambiguïtés, le second degré, l'ironie ? "
Ce qui peut nous amener à penser, quant on lit certaines réactions sur macG, qu'il y a beaucoup de bot qui répondent...

avatar macinoe | 

C'est pas faux.

avatar pecos | 

Respect total pour ce que tu as écris là.
On croise tellement de crédules qui s'imaginent l'existence de trucs aussi infaisables que l'intelligence artificielle et autres âneries.
Il est donc rafraichissant de voir que certains ne sont pas dupes de ce scientisme généralisé, devenu une vraie religion.
(surtout quand il est couplé à une fuite en avant consumériste).
Bravo et merci d'oser l'écrire.

avatar oomu | 

je vois, on a la secte de ceux qui font par partie de la secte maintenant

avatar macinoe | 

Vous devriez vraiment visionner l'interview de jean-louis Gassée.

C'est très instructif et vous y apprendriez plein de choses.

Et en particulier son avis sur les surface de Microsoft qui je suis sûr va vous plaire.

avatar oomu | 

macinoe: déjà vu. change rien.

avatar macinoe | 

Le contraire m'aurait étonné.

Mais comprenez que votre avis ne vaut pas grand chose en comparaison de celui de quelqu'un d'aussi sage, cohérent, structuré, expérimenté et intelligent comme Jean-Louis Gassée.

avatar oomu | 

@macinoe

"Mais comprenez que votre avis ne vaut pas grand chose en comparaison de celui de quelqu'un d'aussi sage, cohérent, structuré, expérimenté et intelligent comme Jean-Louis Gassée."

Nous ne sommes que poussières dans le sillage des géants.

avatar alderaan | 

@macinoe :
On parle bien du même Gassée ? Le pas visionnaire copain de Sculley, has-been, tout ça, tout ça ?

Avec des mecs comme toi, on ne serait jamais allé sur la lune "parce que j'ai une formation scientifique et que c'est pas possible et faut pas rêver et gnah gnah gnah".

avatar oomu | 

Gassée fait une excellente carrière de "ex-Apple". Rien à y redire. Respect.

avatar oomu | 

@macinoe

intéressante lecture que vos commentaires.

Un ingénieur vous aurait il piqué votre croissant quand vous étiez petit ? ou un bot peut être ?

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"Comment croire qu'un assistant vocal peut maîtriser le langage et être intelligent ?"

comment croire ? et bien on en utilisant, on ayant confiance qu'après la charrue, les gens inventeront le tracteur, que sais je comme raison ?

Que vient faire l'intelligence dans le fait d'avoir une machine qui interprète et répond avec un langage ? Rien de bien spécial ici.

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"Coment croire qu'un automate peut avoir les références et la culture nécessaire pour comprendre un être humain ?"

ho simple. Il suffit d'imaginer qu'on a fini d'indexer l'ensemble du savoir humain, tout un corpus gigantesque de référence et d'avoir une machine suffisamment performante pour le parcourir en un temps raisonnable. Une telle machine ne "comprendra" pas , car ce n'est qu'une machine, mais elle sera en mesure de donner des résultats à une requête. Ce qui est ce qu'on demande à une machine.

Pour la "compréhension", on a inventé l'être humain. y en a plein dans la rue.

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"Comment croire qu'il peut appréhender les ambiguïtés, le second degré, l'ironie ?"

Orf, on définira ça sous forme de prédicats là aussi.

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"Comment croire qu'il peut comprendre tout court et sait-on seulement ce que recouvre cette notion ?"
Une machine ne comprends pas, ce n'est qu'une machine et on s'en fiche. On veut un résultat.

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"Je pense"

c'est bien, donc vous êtes.

" qu'il faut"

faut ? qui êtes vous pour dire "faut" ? tiens moi je vais dire le contraire: faut pas. na !

"sortir de cette croyance que la science peut tout"

?? quel est le rapport subitement entre des automates rigolos pour des requêtes et la ScieEEEeenceuuh ?!

"y compris reproduire ce que l'on a déjà bien du mal à définir."
Parlez pour vous :)

avatar macinoe | 

Oomu j'ai une formation on ne peut plus scientifique.
C'est même pour ça que je prétends un peu connaitre les limites de la science.
Exactement comme notre cher Luc.

Au lieu de perdre votre énergie à essayer de démonter tout ce que je dis, pourquoi ne commentez vous pas le sujet de l'article et le fond de ce que dit Luc ?

Parce qu'en fait je ne fait que développer ce qu'il dit.

avatar oomu | 

@macinoe

"Oomu j'ai une formation on ne peut plus scientifique."

oui, comme nous tous. Ce n'est pas votre place ou compétence que je mets en doute.

"Au lieu de perdre votre énergie à essayer de démonter tout ce que je dis, pourquoi ne commentez vous pas le sujet de l'article et le fond de ce que dit Luc ?"

Parce que le propos de Luc est déjà bien décortiqué par l'article, vous et les autres commentateurs. Et je ne pense pas "démonter" ce que vous dites. Tout au plus rajouter du poil à gratter à ce qui m'apparait comme trop arbitraire.

Non, je trouve beaucoup plus intéressant votre propos implacable sur les limites et votre usage de "il faut" comme si vous donniez un ordre ou un conseil impérieux.

Je pense encore que vous prêtez trop de romantisme à ces bots et que vous êtes déçu.

avatar macinoe | 

Et moi je crois que vous cherchez à personnaliser le débat sur ma personne pour éviter de réfléchir, détourner l'attention du vrai sujet et éviter d'avoir à répondre sur le fond.

avatar oomu | 

Le fond ne m'intéresse pas (j'y ai appris des anecdotes sur la vie interne d'Apple, c'était intéressant). Pour le reste il n'a rien de neuf: Apple n'innove plus, c'est la fin, blablabla.

et surtout des gens + intéressants que moi ont déjà décortiqué et j'ai lu leurs commentaires.

Non, j'avais vraiment envie de faire redescendre un peu votre commentaire sur la Science et ses "limites" et le romantisme que vous y prêtez.

Il est bon de rappeler que fondamentalement ce ne sont que des automates et ils fonctionnent pour des requêtes précises. Ce n'est pas l'Assistant ou le Compagnon fantasmé, effectivement, mais un outil de plus.

Je souhaite qu'on démystifie l'intelligence artificielle et autres bots, sans pour autant renier leur utilité dans des cas spécifiques.

Et vive les chiens.

avatar oomu | 

@macinoe

"Annoncer qu'on veut faire quelque chose ne rends pas cette chose faisable."

oui en effet. Nous ne le savions pas? On appelle cela les "effets d'annonces", dont raffole les politiciens, idéologues, marketeux et patrons d'entreprise. Moi même j'en raffole. Je dis un truc comme si ça allait de soi, puis je me tire par la fenêtre.

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"Pour moi, c'est un simulacre d'intelligence, mais c'est tout."

simulacre. je sais que vous utilisez ce mot pour son côté "péjoratif".
Mais l'intelligence artificielle est exactement cela: un simulacre
et c'est son but.

Faire un simulacre d'intelligence pour résoudre des problèmes. Et on en a résolu tout plein. Le reste est du romantisme.

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"C'est très en dessous des performances d'un labrador bien éduqué."

j'ai eu un berger allemand une fois. Un chien d'une grande gentillesse et intelligence. Un merveilleux compagnon. Comme dans Fallout, mutants en moins.

Mais par contre, pour me donner l'heure ou me rappeler mes rendez vous, alors ça zéro.

J'essaierai le labrador bien éduqué.

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bref, une gigantesque envie de retourner votre propos sur lui même :)

avatar macinoe | 

Doublon

avatar oomu | 

"Dressez un chien pour aller chercher l'information i20 dans le casier c56 de la pièce p23 et vous obtiendrez exactement ce que fait Siri."

oui, on peut totalement automatiser ça. comme en usines. Et en plus on embêtera pas un mammifère.

"Vous croyez sincerement que Siri à la notion de ce qu'est une heure ou un rendez-vous ?"
c'est un AUTOMATE ! une machine, logicielle.

ça n'a PAS de notions. On dit au bidule "quelle heure il est ?", ça dit l'heure qu'il est. point.

Vous vous concentrez trop sur cette idée qu'un bot ou "ia" serait une "intelligence" au sens conscience, un être. Quand ce n'est qu'une machine. On parle ici d'ingénierie, d'automates, de résolution de problèmes. Pas de romantisme.

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je ne crois rien, ou du moins je m'abstiens de croire autant que possible.

avatar marc_os | 

@oomu :
Sur la croyance...
Pour ma part, ce que je dis c'est que « je ne crois en rien, ni en son contraire. »
Quelque part, ça se rejoint...
;-)

avatar macinoe | 

"j'ai eu un berger allemand une fois. Un chien d'une grande gentillesse et intelligence. Un merveilleux compagnon. Comme dans Fallout, mutants en moins.

Mais par contre, pour me donner l'heure ou me rappeler mes rendez vous, alors ça zéro."

Dressez un chien pour aller chercher l'objet o20 dans le casier c56 de la pièce p23 le tout commandé à la voix et vous obtiendrez exactement ce que fait Siri.

Vous croyez sincerement que Siri à la notion de ce qu'est une heure ou un rendez-vous ?

Vous le croyez vraiment ? Vous pensez que c'est magique ?

Un chien peut faire la même chose et même bien plus puisque lui possède de nombreux sens qui lui permettent bien plus de subtilités.

avatar patrick86 | 

"Vous croyez sincerement que Siri à la notion de ce qu'est une heure ou un rendez-vous ?"

Je rejoins oomu sur ce sujet.

Pour moi Siri est une IHM. Point. Quand je l'utilise pour connaitre l'heure de mon prochain rendez-vous, c'est parce que dans la situation du moment, cette IHM là est plus pratique pratique qu'une autre. Parce que demander oralement est plus facile que de prendre mon iPhone dans la main et aller dans le calendrier… C'est tout.

J'ai sais très bien que Siri n'est qu'une machine qui n'a aucune conscience des notions d'heure et de rendez-vous, et je m'en cogne le coquillart avec une patte de labrador femelle.

Je n'attends pas de mon clavier, ma souris et mon écran qu'ils aient une quelconque notion d'heure et de rendez-vous. Pourquoi l'attendrais-je d'un micro + haut-parleur avec interpréteur et synthétiseur vocal entre les deux ?

Je ne rêve pas de parler à un ordinateur comme s'il était un être humain doté d'une intelligence et d'une conscience. Je parle à des Humains pour ça.

avatar oomu | 

"Je ne rêve pas de parler à un ordinateur comme s'il était un être humain doté d'une intelligence et d'une conscience. Je parle à des Humains pour ça."

Exactement mon sentiment. merci.
Ce sont des interfaces. Des outils. Ce qui est déjà bien.

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C'est d'ailleurs ce qui me met mal à l'aise avec de récents films geeks sur les IA. Y a comme une sorte de malentendu qu'on déploie au public sur ce que serait le but de tout ce fatras (en gros: faire une femme parce que homme être seul dans le noir).

Peut être qu'un jour y aura la "synergie" comme disent les hauts geeks et qu'on s'attachera à notre mac qui nous aimera d'amour vrai (raah le Cube, viens là tout de suite) et que du coup Siri apparait comme une horrible déception, une illusion cruelle.

Mais ce n'était pas le but des "ia", des bots, du "deep learning" ou des réseaux de neurones logiciels.

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