Tim Cook : « transformer l’entreprise, c’est dans l’ADN d’IBM »

Mickaël Bazoge |

C’était l’annonce surprise du jour : Apple et IBM lancent ensemble une offensive vers l’entreprise avec MobileFirst for iOS. Le partenariat entre les deux entreprises, à la longue histoire commune et chaotique, est d’importance car il va permettre aux terminaux mobiles d’Apple de s’intégrer dans le milieu de l’entreprise d’une manière que le constructeur n’aurait pu réussir seul. IBM a les reins, la politique commerciale et l’expertise technique suffisante pour définitivement imposer l’iPhone et l’iPad sur ce marché (lire : Apple et IBM signent un accord mondial autour d'iOS).

Ginni Rometty et Tim Cook — Crédit Apple/Paul Sakuma

Tim Cook et Ginni Rometty, la CEO d’IBM, ont assuré le service après-vente en participant à plusieurs interviews, leur permettant d’aller un peu plus loin que le communiqué de presse ou le site web MobileFirst (très complet au demeurant). Le patron de la Pomme file, chez Re/code, la métaphore du puzzle : les pièces d’Apple et d’IBM s’emboîtent parfaitement. La relation entre les deux entreprises est saine, d’après Cook : « Nous ne sommes pas en concurrence sur tout. Et quand vous faites [ce genre de partenariat], vous finissez par construire quelque chose de meilleur que si vous le produisiez vous-même ». Une déclaration dont on goûtera l’ironie, venant du PDG d’une entreprise qui n’aime rien tant que contrôler la chaîne de bout en bout.

Ginni Rometty n’a elle aussi que des mots gentils pour son nouveau partenaire : Apple est « le standard pour les consommateurs ». Ensemble, les deux sociétés vont pouvoir répondre à la demande des grandes entreprises, ce qui créera de la valeur pour tout le monde, notamment en débloquant des situations difficiles dans le domaine du mobile. L’objectif est ici de combiner les solutions big data, analyses et informatique dans le nuage d’IBM avec la plateforme iOS d’Apple, si populaire (92 % des entreprises du Global 500 utilisent des iPhone et iPad), mais encore largement fermée à ce type d’applications. Apple profite largement du phénomène du BYOD (Bring your own device), qui autorise les employés à utiliser leurs terminaux personnels au bureau.

Les quelques 5 000 experts mobiles d’IBM auront accès à des ressources provenant de la meilleure source qui soit. L’entreprise, au travers de ses 100 000 consultants répartis partout dans le monde, vendra également des iPhone et iPad à ses clients professionnels. Ce partenariat d’une ampleur inédite pour Apple va notamment s’incarner au travers d’une garantie AppleCare spécifique et du développement d’une centaine d’applications (sécurité, analyse de données, gestion de flotte) fonctionnant majoritairement sur des solutions IBM (infrastructure cloud). Cela se fera sans toutefois supprimer de l’équation le propre nuage d’Apple qui servira comme à l’habitude aux besoins plus privés des utilisateurs. Les secteurs de la distribution, de la santé, de la finance et bancaire, du tourisme et du transport sont les premières cibles.

Les premiers fruits de cette collaboration seront visibles d’ici quelques mois : Apple et IBM orchestreront des démonstrations de ces services à l’automne. Les premières applications pratiques devraient elles être disponibles dans le courant de l’année prochaine.

« Nous sommes bons pour développer une expérience simple et pour construire des appareils », souligne Tim Cook. « Le type d’expertise industrielle dont vous avez besoin pour vraiment transformer l’entreprise n’est pas dans notre ADN. Il est dans celui d’IBM ». Pour reprendre une image un peu surannée, ce partenariat ressemble à un accord gagnant/gagnant pour les deux larrons.

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avatar rikki finefleur | 

Il n'y aurait pas eu d'office sur mac, apple aurait tout simplement coulé.

avatar Manu | 

Office était sur Mac bien avant qu'Apple soit dans le rouge. Le maintien du développement d'Office sur Mac et l'investissement de 150 Millions de dollars faisaient partie du deal que S Jobs a proposé à Bill gates pour éviter des poursuites sur des brevets. La relative importance d'Office sur Mac (très en dessous de la version Windows) ne permet pas à mon avis d'affirmer que sans elle Apple aurait coulé. Cela a peut être mis Apple en sursis, mais pas à le sauver complètement. Il a fallu bien plus que cela pour sauver Apple.

Je pense que les vrais difficultés d'Apple sont arrivées lorsque le monde de la création qui était sa clientèle très fidèle jusque là a commencé a déserter le Mac en raison du portage sur Windows des logiciels de création d'Adobe et celui de PAO de quark.

avatar rikki finefleur | 

Manu
Oui je connais l'histoire pour l'avoir vécue.
mais à l'époque MS avait décidé d’arrêter la version MAC, car le mac ne représentait plus rien en pdm et beaucoup en charge.
Pour des questions "peut être " de démantèlement, MS a finalement accepté.

avatar Ajioss | 

@Manu

Mais il n'y a pas que ces deux articles voyons . Je ne rentrerai pas dans le débat avec toi. C'est comme rentrer dans un débat avec un révisionniste du 11 septembre ou de la seconde guerre mondiale. C'est un fait connut de tous. Et de l'histoire de l'informatique et toi tu le sors tes théories basé sur un prétendu bon sens. Mais moi je ne te parle pas de bon sens mais de fait. Cette boite manquait de crédité et oui 150 millions quand ta trésorier est difficile permet de respirer pour entreprendre le redressement de ta boite et mener l'ultime projet qui sauvera ta boite! C'est ce qui s'est passé pour Apple figure toi. Bref. (Bonne nuit il est 2h du mat au Japon)

avatar Manu | 

Ce que je voulais dire c'est que l'apport de Microsoft a peut être permis à Apple d'être en sursis, mais pas à le sauver complètement. Microsoft a d'ailleurs récupère cette participation peu après. Il a fallu plus que cela pour qu'Apple survive.

De plus c'est pas faire preuve de révisionniste que d'affirmer les faits. La transformation constante d'Apple, l'iPod, l'iPhone etc .... ce sont des faits qui ont produit le cash actuel d'Apple.

Quant à l'histoire de l'informatique, je la connais très bien puisque j'y ai modestement contribué depuis 1975 et continue à le faire.

avatar cv21 | 

Apple et monde de l'entreprise (grands groupes), les 2 sont rarement associés.
Je le perçois comme une bonne nouvelle. Par avance, je plains les "collaborateurs" connectés en permanence auprès de leurs petits chefs. La mobilité en entreprise...

Sinon vision plus nombriliste : si cela peut permettre ensuite de vendre des imacs se serait bien.
Enfin, Apple et les pros de la création vidéo, sur ce terrain ils feraient mieux d'être très prudents. Suite à l'abandon sans prévenir des serveurs, suivi du remplacement de la suite Final Cut Studio par un logiciel mature seulement 3 ans après, des imacs sans accès à la ram,....là, Apple a perdu en crédibilité et confiance. Le Mac Pro a remis un peu d'ordre, Final Cut Pro X suit son bonhomme de chemin et commence a être copié sans pour autant avoir gagné un marché "symbolique" à l'instar de CNN qui a remplacé tous ces postes Final Cut par Première d'Adobe.

Bref, Apple met en avant son iOS et iBidule, pour les autres pros...ben ils allument un cierge pour que leur choix d'investissement dans les solutions d'Apple soit pérenne.

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