Ce 7 novembre, Eddy Cue a reçu au nom de la famille de Steve Jobs et d'Apple, le prix du Bay Area Business Hall of Fame décerné à titre posthume à l'ancien patron d'Apple. Le Bay Area Council est une organisation patronale de la Silicon Valley. Larry Ellison, le patron d'Oracle et meilleur ami de Jobs était également récompensé ce soir-là.

Une vidéo, diffusée en prélude, a résumé quelques-uns des accomplissements de Steve Jobs, ponctués de témoignages. Il y a eu celui de son ami proche, Bill Campbell, membre du conseil d'administration d'Apple qui a d'abord insisté sur la facette parfois méconnue de très bon businessman de Jobs « Au début d'Apple, il se préoccupait énormément des questions d'approvisionnement, de logistique, de distribution… toutes choses dont a besoin d'une entreprise. Pas uniquement de faire de beaux produits, mais aussi de les rendre accessibles ». Un hommage qu'il a étendu aux qualités de mari, de père et d'ami.

Larry Ellison, présent dans cette vidéo au travers d'un extrait d'une conférence, observait à l'époque qu'« Apple [est] devenue la capitalisation boursière la plus importante sur Terre et ce n'était même pas l'un des objectifs de Steve… Il n'essayait pas de devenir riche, il n'essayait pas de devenir célèbre, il n'essayait pas de devenir puissant, il était obsédé par le processus de création et de réalisation de belles choses. »

« Il voulait créer des outils qui permettent aux gens de donner le meilleur d'eux-mêmes », raconte sa veuve Lauren Powell Jobs.

Eddy Cue, le responsable des services et logiciels Internet d'Apple a ensuite reçu le prix et raconté, le ton ému, quelques anecdotes personnelle et professionnelle.

C'était un collègue, mais c'était avant tout un ami. Nous discutions tous les jours, et pendant les périodes les plus difficiles il a été présent. Lorsque ma femme a eu un cancer, il a été à nos côtés. Il m'a aidé avec les docteurs, avec les traitements, il m'a appris énormément sur ce qu'ils traversaient, elle et lui. Et à bien des égards, elle est ici ce soir grâce à lui. Il m'a appris beaucoup de choses, dont la plus importante est de faire ce que vous aimez.

Cue a réitéré les propos tenus par Ellison : ni l'argent et ni la gloire ne motivaient Jobs, mais le goût de faire d'excellents produits et de ne rien n'accepter en deçà de la perfection. En guise d'illustration et de conclusion, il a évoqué la mise en scène du lancement du premier iMac. Les gens d'Apple s'étaient retrouvés à minuit sur la scène du Flint Center pour répéter la conférence qui aurait lieu le lendemain à 10h. Un concert avait lieu la veille et la salle n'était pas disponible plus tôt.

L'une des choses que l'on voulait faire était d'avoir l'iMac qui sorte de la scène et soit placé sous les feux de quelques éclairages. J'étais assis dans la salle, vide à ce moment-là : l'iMac sort, la lumière s'allume sur lui et je me dis 'Waou, c'est vraiment cool !" Steve arrête tout et dit 'Stop, c'est à chier !'. Il explique alors que l'iMac devrait sortir en se présentant de côté pour que l'on voie la couleur, la lumière devrait l'éclairer sous cet angle en particulier côté et lorsque la face avant se tourne c'est à ce moment-là qu'il doit s'allumer… 30 minutes plus tard, nous recommençons et lorsque je le vois sortir, je me dit 'Waou, il avait complètement raison, c'est incroyable' Il avait ce sens du détail pour chaque chose qu'il faisait, et c'est ce qu'il nous a appris.

L'extrait vidéo du lancement de l'iMac, où l'on retrouve quelques-uns des points décrits par Eddy Cue, mais avec une mise en scène définitive légèrement différente encore.