"Steve Jobs : The Lost Interview", un DVD à voir

Nicolas Furno |

Les occasions de revoir Steve Jobs sont assez rares. L’ancien PDG d’Apple, mort à l’automne 2011, n’a pas donné beaucoup d’interviews tout au long de sa carrière. En 1995, il s’était longuement entretenu avec Robert Cringely, journaliste qui réalisait un documentaire sur la "victoire des nerds" (Triumph of the Nerds). Steve Jobs était alors dans une situation délicate : viré d’Apple dix ans plus tôt, il peine à offrir à NeXT, sa nouvelle entreprise, une place au soleil.

Un contexte compliqué, qui offre quelques avantages dans le cadre d’une interview : c’est l’occasion de revoir le charismatique patron d’Apple avec un franc-parler qui peut surprendre quand on ne l’a connu qu’à la fin de sa vie. Pendant une heure, il parle de sa jeunesse chez HP puis avec Steve Wozniak, de sa vision de l’informatique, de son parcours au sein de l’entreprise qu’il a créée ou encore de ses relations houleuses avec Bill Gates et Microsoft…

Quelques courts extraits de cette interview d’une heure avaient été utilisés pour le documentaire de Robert Cringely, mais la majorité de l’entretien était tombée dans l’oubli suite à la perte des bandes originales. La découverte d’une VHS contenant l’interview complète l'a rendue possible, tandis que l’intérêt du public, depuis l’an dernier, pour l’ancien patron d’Apple a contribué à une sortie publique.

Après une version numérique aux États-Unis, c’est sous la forme d’un DVD en VO sous-titrée que l’interview sort cette semaine en France. Steve Jobs : The Lost Interview est vendu par la Fnac et pour 17 €, il faudra vous contenter de l’entretien intégral, en qualité VHS.

Même si le film a été restauré pour le DVD, la copie très abimée n’a pas permis de faire des miracles et il faut faire avec une qualité médiocre, tant pour l’image que pour le son. Autant le dire d’emblée, payer 17 € pour un aussi mauvais résultat sur le plan technique est exagéré et on ne conseillera ce DVD qu’aux plus grands fans qui souhaitent revoir, une nouvelle fois, Steve Jobs. Il est également regrettable de se contenter de ce support à une époque où les DVD disparaissent des Mac…

Si la forme n’est pas à la hauteur pourtant, le fond est très intéressant. On n’apprend pas nécessairement beaucoup de choses avec Steve Jobs : The Lost Interview, mais le fondateur d’Apple reste un homme extrêmement charismatique que l’on prend plaisir à écouter. Et qui en dit finalement beaucoup sur sa personnalité et sur l’histoire d’Apple…

Les débuts

Tout le monde devrait apprendre à programmer. Apprendre un langage de programmation, c’est apprendre à penser.

L’interview commence par la découverte des ordinateurs par le jeune Steve Jobs, alors âgé d’une dizaine d’années. On lui permet d’approcher un ordinateur, une machine qu’il qualifie volontiers de primitive, mais qui le fascine littéralement :

Malgré ce côté rudimentaire, c’était remarquable pour un gosse de 10 ans qu’on puisse écrire un programme en Basic ou en Fortran. En somme, cette machine s’emparait de votre idée pour l’exécuter et vous donner des résultats. […] c’était formidable.

Cette première découverte le met sur la voie de l’informatique et Steve Jobs est précoce. À douze ans seulement, le jeune adolescent qui n’avait déjà pas froid aux yeux, prend son téléphone et appelle Bill Hewlett, l’un des deux fondateurs de HP. Steve a besoin de pièces pour construire un fréquencemètre et il demande directement au patron de l’une des plus puissantes entreprises de l’époque s’il peut lui en envoyer. On connaît la suite : ils discutent longuement au téléphone et le patron de HP non seulement envoie au jeune homme les pièces qui lui manquent, mais lui offre même un job d’été.

Une expérience qui lui a beaucoup apporté. Le Steve Jobs de 1995 se souvient de cette première expérience du monde du travail et il dit en avoir gardé la même conception du traitement réservé aux employés : donuts pour tout le monde le matin, pauses café conviviales… HP « reconnaissait la valeur de ses employés ». Au-delà du management des salariés, Steve Jobs ne manque jamais une occasion de parler avec les chercheurs de l’entreprise et c’est à cette occasion qu’il découvre le premier ordinateur personnel, le Hewlett-Packard 9100.

Dans sa description de cet ordinateur, on retrouve déjà l’une des marottes du Steve Jobs que l’on a bien connu chez Apple :

Il faisait la taille d’une valise, mais il était équipé d’un petit écran. Il était autonome, il n’y avait pas de câble caché. Ce fut un coup de foudre.

Hewlett-Packard 9100 – Wikipedia

C’est aussi à cette époque où il passait des heures à programmer sur cet ordinateur que Steve Jobs rencontre Steve Wozniak, « le premier à être plus calé que [lui] en électronique. » Ils sympathisent très vite et leur premier fait d’armes est la fameuse "blue box", ce boîtier qui permettait de téléphoner aux États-Unis sans payer. Steve Jobs raconte en détail l’histoire de ce petit boîtier, mais le plus important selon lui reste la leçon tirée de cette expérience :

Voilà ce qu'on venait de comprendre. Nous deux, nous avions bricolé un truc minuscule qui pouvait contrôler un truc énorme. C’était une sacrée leçon. Apple n’aurait peut-être jamais vu le jour sans cette blue box.

Les deux Steve sont encore jeunes et ils se permettent de plaisanter en faisant un canular téléphonique au Pape, mais cette interview permet à Steve Jobs de mettre en avant le rôle de cette expérience dans la fondation d’Apple. Robert Cringely fait ensuite parler son invité sur le passage du boîtier téléphonique aux micro-ordinateurs, en commençant par l’Apple I, construit par nécessité financière. L’histoire bien connue s’enchaîne ensuite : Steve Jobs va proposer leur ordinateur à un vendeur de Mountain View qui en commande 50 et c’est ainsi qu’il doit passer des commandes à des fournisseurs.

Apple Computers

L’entreprise Apple est lancée ainsi, d’abord un peu par hasard, mais ce qui frappe dans l’interview, c’est la détermination affichée par Steve Jobs pour faire dès le départ des bénéfices. Même s’il ne sait pas très bien dans quoi il s’engage, il commande deux fois plus de pièces que nécessaire pour construire les 50 Apple I commandés avec, déjà, l’idée de vendre le reste et de gagner de l’argent. Un peu plus tard, pour commercialiser son Apple II, Steve Jobs est allé à la recherche d’investisseurs pour passer du garage à la vraie entreprise. Dans le même temps, il rejette l’idée qu’il cherchait à devenir riche :

 Je valais un million de dollars à 23 ans, dix millions à 24 ans et plus de 100 millions à 25 ans… C’était sans importance. Je n’ai jamais fait ça pour l’argent.

Steve Jobs dit avoir déjà l’intuition que les consommateurs ne veulent pas s’embêter avec la technique et cherchent au contraire des produits prêts à l’emploi. L’Apple II doit ainsi être le « premier ordinateur clé en main » et il est conçu par les deux Steve dans cette optique. Comme on le sait, le succès ne tarde pas et il n’a alors que 21 ans.

Si jeune, et déjà à la tête d’une entreprise : le journaliste demande à Steve Jobs comment il a pu gérer ce succès et construire Apple Computers. Sa réponse est détournée, mais elle montre que son obsession du détail était déjà présente : alors qu’il rencontre des gens du métier, il remet toujours en cause ce que tout le monde prend comme acquis. En posant de nombreuses questions, en faisant les choses différemment, le jeune patron apprend vite à gérer son entreprise : « si on est prêt à réfléchir et à questionner, on découvre qu’une entreprise, c’est tout simple. »

Xerox

À la fin des années 1970, Steve Jobs se rend avec quelques collègues au Xerox PARC, un centre de recherche extrêmement avancé à l’époque. Comme il le reconnaît lui-même dans cette interview de 1995, il est passé à côté de la programmation orientée objet (qui est aujourd’hui encore la base de l’Objective-C, le langage de programmation pour les produits Apple), mais aussi d’un réseau d’ordinateurs qui formait en quelque sorte l’ancêtre d’Internet. Il n’est pas passé, en revanche, à côté de la première interface graphique :

En l’espace de dix minutes, j’ai su que tous les ordinateurs marcheraient de la sorte. C’était évident.

Alto, l’ordinateur inventé par le Xerox PARC – Image PARC

En évoquant cette visite du PARC et la découverte des concepts de base qui ont conduit à la création du Macintosh, Steve Jobs ne peut pas s’empêcher de tacler Xerox et les « autres entreprises en situation de monopole », c’est-à-dire IBM. Selon lui, les responsables du marketing ont pris le pouvoir dans ces entreprises et ils bloquent la sortie de produits novateurs, puisqu’ils ne savent même pas ce qu’est un produit novateur. Les dirigeants de Xerox « débarquaient au Xerox PARC sans comprendre ce qu’on leur montrait », ce qui a permis à Apple de prendre les devants.

À partir de là, Steve Jobs veut sortir un produit similaire et met ses équipes au travail. Non sans, au passage, critiquer les anciens employés de Hewlett-Packard recrutés dans les premières années, que leur ex-patron n’hésite pas à qualifier de « nuls ». Son légendaire franc-parler ne lui manquait pas déjà et Steve Jobs reconnaît en 1995 l’erreur qu’a été le Lisa, trop cher et qui n’avait pas assez assimilé les leçons du PARC d’après lui.

1985

Apple est une entreprise qui rend Steve Jobs particulièrement fier : à ses yeux, c’est tout ce qui comptait quand il a démarré Apple Computers, il ne pensait qu’à sa pérennité. Tout en évoquant, régulièrement, sa peur de la voir grossir, une crainte que l’on a retrouvé jusqu’aux années 2000 et le lancement de l’iPhone :

Les gens font des erreurs. Les entreprises aussi. Quand elles prennent de l’ampleur, elles cherchent à reproduire leur succès initial. Nombreux sont ceux qui estiment que ce qui s’est passé est un peu arrivé par magie et cherchent à institutionnaliser ce qui s’est passé. Ils confondent bien vite le processus et le contenu.

C’est justement ce qui arrive à Apple à l’époque du Lisa, explique Steve Jobs. Isolé chez Apple dans la critique de ce projet, Steve Jobs réunit une équipe pour concevoir le Macintosh, une mission qu’il qualifie avec le sourire de « divine », pour sauver son entreprise.

Apple Lisa – Image Apple

Quand on aime à ce point une entreprise, on ne peut logiquement qu’être déçu lorsqu'on est forcé par un tiers de la quitter. Son éviction d’Apple par John Sculley en 1985 reste au travers de la gorge de Steve Jobs, cela se voit et s’entend encore dix ans plus tard. Questionné sur ce qui est important selon lui pour concevoir un bon produit, il fait un détour et évoque la « maladie » du nouveau patron d’Apple peu après son départ :

Ce qui a fait du tort à Apple, après mon départ, c’est que John Sculley a été atteint d’une grave maladie. Cette maladie frappe beaucoup de gens. C’est le fait de croire qu’une bonne idée, c’est 90 % du boulot. Si on se contente de dire aux autres "J’ai une super idée", oui, bien sûr, ils la concrétiseront. Le problème, c’est qu’il faut évidemment énormément de savoir-faire pour passer d’une bonne idée à un bon produit.

Même son de cloche sur les imprimantes : Steve Jobs rappelle qu’Apple est la première entreprise à lancer une imprimante laser (la LaserWriter) et à son départ, l'entreprise est le premier constructeur d’imprimantes au monde. HP les dépasse trois ou quatre ans après et l'on sent qu’il est évidemment persuadé que les choses se seraient passées différemment s’il était resté en place.

Une LaserWriter – Wikipedia

Plus tard, interrogé spécifiquement sur John Sculley, Steve Jobs en dit simplement : « j’ai misé sur le mauvais cheval. Il a détruit ce que j’avais mis dix ans à construire. » Et quand Robert Cringely lui demande s’ils avaient deux visions différentes d’Apple, il répond : « Non, pas vraiment différentes, je dirais que John n’en avait aucune. » (lire aussi John Sculley : regrets et admiration pour Jobs).

Apple était frappée de paralysie au début de 1985. Je n’étais pas capable, à l’époque, de diriger toute l’entreprise. J’avais 30 ans et je n’étais pas assez compétent pour diriger une société de deux milliards de dollars. Malheureusement, John ne l’était pas davantage.

Ce côté un peu revanchard est très présent dans l’interview et même s’il reconnaît à un moment qu’il s’agit du passé, il ne peut s’empêcher d’y revenir régulièrement. On le sait, cet évènement l’a profondément marqué et on ne peut pas mieux le voir qu’après dix ans passés hors d’Apple. Son émotion est d’ailleurs encore visible au cours de l’interview.

Apple est en train de mourir. Une mort lente et douloureuse. Son état se dégrade et elle va mourir. Quand j’ai quitté Apple, le Mac avait dix ans d’avance. Microsoft a mis dix ans à le rattraper, et il y est parvenu parce qu’Apple n’a rien fait.

NeXT et Internet

Quand on l’interroge sur NeXT, Steve Jobs souligne l’importance du logiciel en 1995. À ses yeux, les logiciels sont plus importants que le matériel et il souligne l’absence d’innovation dans la vingtaine d’années qui précède. C’est là que la programmation orientée objet découverte chez Xerox revient sur le devant de la scène. Le patron de NeXT souligne la rapidité avec laquelle cette programmation permet de créer des logiciels.

Il ne le savait sans doute pas encore lorsqu'il tient ces propos, mais cette programmation fera une entrée fracassante chez Apple dans les années qui ont suivi, avec Mac OS X conçu autour de l’Objective-C et plus tard iOS. En attendant, Robert Cringely interroge son invité sur les dix années à venir et donne ainsi à Steve Jobs l'occasion de développer une vision étonnamment moderne.

Deux choses font vibrer l’informatique aujourd’hui. La programmation orientée objet et le web. Le web est passionnant, car c’est la concrétisation de nombreux rêves. L’ordinateur ne sera plus seulement un outil de calcul, mais il deviendra un appareil de communication. […] Le web va profondément modifier notre société. 15 % des achats aux USA se font par la télé ou sur catalogue. Tout ça passera par le web.

Le premier serveur web qui tourne sur un ordinateur NeXT.

« Ça va être énorme » : sur ce point, le Steve Jobs de 1995 avait déjà tout compris. Cette vision force le respect, de même que son aplomb. Dans toute l’interview, le patron de NeXT fait preuve d’une assurance remarquable, une assurance que l’on a eu l’habitude de retrouver, par la suite, pour des produits comme l’iPhone ou l’iPad.

J’ai l’intime conviction que parmi toutes les inventions humaines, l’ordinateur arrivera en tête ou presque, si l’histoire en dresse la liste.

Microsoft

Microsoft, c’est McDonald’s.

Robert Cringely interroge également Steve Jobs sur Microsoft et son impressionnant succès. Au milieu des années 1990, l’entreprise de Bill Gates a réussi à s’imposer auprès du grand public, comme dans les entreprises et Steve Jobs a un avis bien tranché à son sujet, non sans rappeler qu’Apple en a favorisé le succès :

Il faut reconnaître [à Bill Gates] le mérite d’avoir saisi cette chance pour se créer d’autres opportunités. Beaucoup l’ont oublié, mais avant 1984 et le Mac, Microsoft ne faisait pas d’applications. Microsoft a pris un grand risque en programmant sur Mac. Leurs premiers programmes étaient effroyables, mais ils ont continué à les améliorer jusqu’à dominer le marché des applications pour Mac.

C’est grâce à ces applications pour Mac que Microsoft aurait ensuite réussi à dominer le marché des PC, en utilisant Windows. Steve Jobs émet par la suite son fameux jugement sur l’entreprise, relevant l’opportunisme et la pugnacité de Microsoft.

Seulement, chez Microsoft, ils n’ont aucun goût. Ils n’ont aucun goût et ce que ça signifie… […] Ils ne cherchent pas l’originalité et la culture est plutôt absente de leurs produits.

Steve Jobs et Bill Gates dans les années 1980

Une fois ce jugement de valeur qui fera beaucoup de bruit établi, Steve Jobs conclut en se disant triste des produits « de troisième ordre » :

Leurs produits n’ont aucune… âme. Leurs produits ne dégagent rien, n’inspirent rien. Ils sont très terre-à-terre. Le plus triste, c’est que la plupart des utilisateurs… le sont aussi.

À l’inverse, quand Steve Jobs raconte la naissance du Mac, il parle d’abord de l’équipe qu’il a constituée. Une équipe qui ne rassemble que les meilleurs dans leurs domaines, des « gens talentueux » qui sont aussi « des musiciens, des poètes, des artistes, des zoologistes, des historiens qui, en plus de ça, étaient doués en informatique. » c’est justement cette double étiquette qui a expliqué le succès de l’opération : on retrouve là une autre de ses obsessions et déjà en 1995 il soutenait que c’était ce qui faisait la différence d’Apple.

On a tous apporté à ce projet une approche digne des sciences humaines. Disons qu’on a cherché à reproduire dans notre propre domaine ce qu’on avait vu de mieux dans d’autres disciplines.

Pendant un Keynote, Steve Jobs rappelle la particularité d’Apple, au croisement entre technologie et sciences humaines. Il le fera à plusieurs reprises.

À mon avis, tous ces brillants individus avec qui j’ai collaboré n’ont pas bidouillé des ordinateurs par goût des ordinateurs, mais parce que ces ordinateurs étaient un outil. Un outil qui était capable de transmettre ce qu’ils ressentaient et qu’ils voulaient partager.

La critique est très claire : ce qu’il manquait aux produits Apple de l'après-Job, c’est cet objectif supérieur et cette culture, cette âme comme Steve Jobs la nomme aussi.

Leadership

Je fais partie de ces gens qui se moquent d’avoir raison. Ce qui m’importe, c’est de réussir.

S’il y a bien un mot qui revient souvent dans l’interview, c’est celui de "leadership". Steve Jobs explique le déclin d’Apple à partir de 1985 par l’absence d’un dirigeant capable d’imposer une vision et en l’occurrence, de miser sur le Mac et non plus sur l’Apple II ou le Lisa. Un leader qui prend les bonnes décisions sait reconnaître ses erreurs et choisir les meilleurs, mais aussi quelqu’un doté de… goût.

In fine, pour choisir une technologie plutôt qu’une autre, un produit plutôt qu’un autre, il faut du goût. Quand Robert Cringely lui demande comment savoir si la direction choisie est la bonne, le cofondateur d’Apple répond :

En définitive, c’est une affaire de goût. Une simple affaire de goût. On essaye de s’imprégner de ce que l’homme a fait de mieux et on le réinjecte ensuite dans ce qu’on essaie de créer. Picasso disait : "Les bons artistes copient, les grands artistes volent". Nous n’avons jamais eu honte de piquer les bonnes idées.

Ce goût, la sélection des meilleures idées parmi ce qui existe déjà, a permis à Apple d’offrir de tels produits selon Steve Jobs. Au-delà des anecdotes amusantes, au-delà du style inimitable et passionnant de cet orateur brillant, c’est peut-être ça qui est le plus intéressant avec Steve Jobs : The Lost Interview. Ce DVD extrait d’une vieille VHS vendu 17 €, à la qualité très médiocre pour une interview de 1995, cette interview de plus d’une heure plutôt brute (la caméra ne bouge jamais) que l’on ne peut même pas télécharger, cette interview donc résonne étrangement avec l’actualité.

Impossible de comparer directement la situation d’Apple en 1995 et la situation actuelle, bien sûr. Tim Cook a été nommé par Steve Jobs avant la mort de ce dernier et la succession a été organisée en amont, contrairement à la prise de pouvoir de John Sculley en 1985. Reste qu’Apple est à nouveau sans son leader charismatique, mais surtout sans celui qui avait le goût pour choisir la bonne voie. Est-ce que Tim Cook saura lui aussi bien s’entourer et bien choisir ?

avatar Jimmy_ | 
Le projet Macintosh chez Apple c'est plus Raskin à la base que Jobs. Dire que Jobs a du mal avec NeXT c'est peu dire pour un échec commercial qui sans rachat de la part d'Apple aurait probablement fini en liquidation. Sans Sculley, pas de Newton donc pas de PDA et de smartphone. Entre 85 et 97, de nombreuse technologies ont été inventées chez Apple qui sont encore utilisées. Steve Jobs a même la capacité à effacer les années et à faire réécrire l'histoire. La contribution de Jobs est importante mais pas omniprésente en tout. A force, on va finir par lire que Steve Jobs a découvert le feu presque comme le décrit joneskind.
avatar Applesoft | 
Article très intéressant ! La petite touche MacGé que j'aime bien pour ma part. Ben oui Cook est pas Jobs, va falloir s'y faire. Jobs l'a mieux résumé que quiconque "Cook n'est pas un homme de produits" ce qui l'empêche pas d'exceller dans d'autres domaines, voire de surpasser le maître pour certains. Jobs parle de la "culture" des produits Apple. Or Google commence à poser ses empreintes sur IOS tout doucement : youtube, gmail au lieu de l'appli native Mail, Google Maps au lieu de Plans, Google Now un jour au lieu de Siri, Google Music peut-être un jour etc.... Google montre aux IOS users des applis rapides, fluides, bien foutues et au final, cela nuit à cette chère "culture" indispensable à Apple. IOS fait partie de la culture d'Apple et elle doit tant que possible la contrôler. On sent la menace et Android, malgré les surcouches de certains fabricants (ce qui est une bonne nouvelle si on est plutôt pro Apple) possède quand même sa culture et son goût, du bon goût je trouve comparé à Microsoft de manière générale (désolé les gars mais Windows 8, c'est moche pour moi). Si je fais un parallèle, la "culture" sur les Mac est moins imitée, Windows continue d'être différent de Mac OS (encore plus avec Windows 8), ce qui assure à Apple sa différence. Je pense que sur ce marché, Apple est plus pérenne à teme et les chiffres le démontrent : 90% du marché des ordis à plus de 1000 dollars dans le monde... tandis que sur tablettes / smartphones, Apple n'a pas 90% du haut de gamme. Jobs avait tout compris : le pire qui puisse arriver à Apple est d'être totalement copié (ce qui s'est produit avec l'Iphone quoiqu'on en dise), à la limite si d'autres font mieux sur certains points, c'est pas si grave, le plus important est de conserver sa "culture" dans ses produits. D'où sa volonté de déclarer une "guerre thermonucléaire" à Google.
avatar Florian Innocente | 
@ rikki finefleur : Bref , MS est nul, comment revisiter l'histoire made in jobs. Parler d'une revisite de l'histoire par Jobs et faire celle de Microsoft en oubliant le petit passage du méga procès US qui a mis en lumière ses pratiques pour imposer l'un de ses principaux logiciels c'est juste pas mal.
avatar joneskind | 
@Jimmy_ [16/01/2013 17:04] "La contribution de Jobs est importante mais pas omniprésente en tout. A force, on va finir par lire que Steve Jobs a découvert le feu presque comme le décrit joneskind." Oulaa, quelle reconnaissance aujourd'hui ! C'est pas une raison pour déformer mes propos. Ce que je dis c'est qu'il est heureux qu'une personnalité comme Jobs ait existé et soit passé chez Xerox. Quand on y pense, Xerox était assise sur un trésor, mais totalement incapable de s'en rendre compte. D'où mon commentaire absurde et je l'espère, un peu drôle. C'est Jobs qui a été le moteur d'Apple. Personne n'a jamais dit qu'il avait tout fait. L'exemple de Zidane est assez juste dans la mesure où ce n'est pas lui qui avait la balle en permanence dans les pieds, tout comme ce n'est pas lui qui a marqué tous les buts. Mais c'était lui le meneur. C'était lui qui attirait les attention et c'était dans son sens que les autres joueurs donnaient de l'énergie. Que Raskin ait été derrière le Macintosh, soit. Mais le Macintosh n'est qu'une itération de la vision globale de Jobs. Jobs n'aurait pas fait le Newton parce que sa vision de la tablette (dont il parlait bien avant l'existence même du Newton) était déjà loin de la tablette "papier magique stylo magique" dont d'autres exemples (comme le TO7 70) avaient montré l'inadaptation. Mais Jobs a toujours voulu faire une tablette, sans doute après le visionnage de 2001 l'odyssée de l'espace. Par ailleurs, il a fallu attendre l'iPhone (un PDA SANS stylet et assez grand) pour que le smartphone se démocratise. Et ce n'était pas une question de prix, puisque l'iPhone a cartonné malgré un prix exorbitant. Je ne cherche pas à le canoniser. Je dis juste qu'il a été le moteur d'innovation dans le secteur informatique. Une dernière chose. Il y a une très nette différence entre l'invention technique pure (Xerox en tête) et ce qu'on en fait. Apple n'a pas été inactive sans Jobs, elle n'a simplement rien su faire de ses innovations.
avatar eastsider | 
@machistador85 : ' Fan d'apple, nous vivons sur une inertie créée par des produits hors normes, qui sucitaient des choses étranges et jamais vu, lors de Keynote, chez les gens... Malheureusement personne ne pourra continuer ce que Jobs a créée, inventé, imaginé personne ne dégage ce qu'il dégagait. L'inertie s'arrètera :( Je ne suis ni voyant ni pessimiste... Je pense juste que l'âme d'Apple est parti avec son Créateur, et je profite juste encore un peu de ce qu'il nous a laissé. Merci Monsieur Jobs' L AME D APPLE C EST NOUS AUSSI .. Moi je veut y croire encore
avatar Anonyme (non vérifié) | 
@eastsider moi aussi je veux y croire , et si on est la apple survivra d'autant plus que les produits sont bon !
avatar rikki finefleur | 
Domsou oui de ton avis, mais le problème a l'époque c'est que n'importe quels constructeurs venaient avec ses drivers, qui semaient la pagaille. C'est un des travers de l'ouverture matériel. Mais quand on voit la pauvreté relative de windows 3.1 vis a vis de celle d'apple a l’époque et bien Apple a raté bien des marches. Sans oublier que les pc à l’époque etaient extra modulaires (on pouvait ajouter modem, carte graphique, carte acquisition ..de toutes marques très facilement), chose bien difficile dans un mac SE, par exemple.. Si apple avait opté sur une licence de l'os ou des machines modulaires, l'histoire eut été différente. Changer un simple lecteur de disquette coutait a l'époque 4 fois plus cher chez Apple que sur un PC compatible. Bref il est trop facile de railler la concurrence , alors que l'on a pas voulu répondre a ce que souhaitait la majorité des clients de l'époque. Un accès a l'informatique pour tous. D’où la déferlante des 486 dx2 /33 et /66 auprès d'un public moins riche mais qui a été formé a l'environnement Windows, prêt du coup à s'intégrer en entreprise. Jobs a fait de grandes choses comme l'iphone et l'ipad, mais sa vision castratrice et d'enfermement du client lui ont parfois joué des tours. Son dénigrement perpétuel envers ses concurrents, c'est parfois cacher une autre réalité.
avatar Johnny B. Good | 
@rikki finefleur C'est de la bêtise à l'état pur, de ne rien comprendre à des propos intéressants, pesés et réfléchis. De tout rejeter en barre parce que ça ne colle pas à sa préconception des choses. Ne pas vouloir comprendre ce que "ne pas avoir de goût" signifie, c'est quand même assez fortiche. Et prêter à un mort des propos qu'il n'a pas tenus, c'est aussi très, très courageux. C'est même assez grandiose.
avatar RDBILL | 
vendu par la Fnac et pour 17 €, il faudra vous contenter de l’entretien intégral, en qualité VHS. A 17€ la qualité VHS : Eh ben mon cochon, il y en a dans cette enseigne au logo caca d'oie qui ne s'emmerdent pas !!
avatar lennoyl | 
J'ai horreur de ces choses qu'on "retrouve" et tente de vendre après la mort d'une personnalité. Si l'interview n'avait pas été diffusée à l'époque, c'était soit que son auteur ne pensait pas qu'elle valait le coup, soit que S.J. ne le voulait pas, soit qu'aucune chaine n'en voulait.
avatar sekhmet | 
quelle tristesse qu'il soit plus là. un homme hors norme que j'avais tant de plaisir à écouter !
avatar patrick86 | 
@rikki finefleur Je suis fan, dans la catégorie "dire n'importe quoi sans rien chercher à comprendre", c'est vraiment très fort ! ^^ PS: Microsoft à pris le monopole, ils ne l'on pas reçu dans un papier cadeau en récompense de la "supériorité" de leur solution !
avatar Mecky | 
@rikki finefleur Votre seconde réaction permet de mieux comprendre la première : n'est pas historien qui veut ! Ils vous manquent encore bien des pans à découvrir pour revoir votre jugement. (désolé pour le ton arrogant) Certains points sont oubliés dans l'article. Je citerais d'abord la conjonction d'éléments qui font que l'on est la bonne personne, au bon moment au bon endroit. Ce qui permet à John L. de rencontrer Paul McC ou de créer la troupe du Splendide, etc.. l'Histoire regorge de ses moments privilégiés où les génies se sont croisés et surtout auto-stimulés les uns les autres ! En suite, le hasard se conjugue avec l'opportunisme, valeur que l'on peut attribuer à Steve J. Car, bien des beaux projets ont sombré d'être nés trop tôt ou trop tard et chez Apple aussi. On ne gagne pas à tous les coups. Seulement, lorsque l'iPod est sur les rails d'un petit produit sympa et un peu confidentiel de la sphère Mac (comme l'Apple TV aujourd'hui), il fallait être rudement visionnaire pour en faire le produit phare "sous le sapin" l'année suivante. Cela fut possible par une fenêtre marketing : tout le monde avait déjà son ordi, sa tv, son GSM, sa PS, son lecteur DVD mais le walkman était fini et arriva l'iPod nano. Ce sont ces événements-là aussi qui ont "fait" Steve Jobs. De même, pour la suite de l'histoire, à mes yeux, son leg n'est pas si positif que le discours ambiant tente de nous faire croire (par pudeur ?). Mac OS X n'a plus la cohérence d'antan. Et cela déteint également sur les iBidules. La taille acquise par la société l'aveugle et la rende arrogante ("migration" MobileMe vers iCloud). De nombreux choix idéologiques sont douteux. La guerre des brevets est stérile. Etc.. Tim C. a du pain sur la planche pour à la fois rectifier ces errements et à la fois déceler les éléments de génies au sein de ses équipes. Les fondements d'Apple lui permettront de surmonter cela mais pas plus facilement que IBM dans le passé, HP ou Microsoft aujourd'hui.
avatar SIMOMAX1512 | 
Des sociétés comme Samsung, Google, Nokia n'ont pas des personnalités tel que jobs a leur tête et c'est pas pour autant qu'il ne créer pas des produits innovant et de qualité alors pour Apple ne vous inquiétez pas jobs n'est plus la mais ça n'empêchera pas Apple de sortir de nouveaux produits, faudra juste qu'il trouve un meilleur commercial que cook pour les vendre
avatar rikki finefleur | 
Mecky bien d'accord avec vous , Jobs sait mettre en avant des produits, ce que MS est incapable de faire ou d'une nullité absolue sur l’expérience utilisateur. Il n'y a qu'a voir des produits comme W7 , Windows server qui sont des usines a gaz, avec des restrictions des plus débiles et incompréhensibles. Un cas pratique : time machine L’équivalent sur W7 existe mais sous couvert de bon nombre de manip différente et abscons pour le profane. Jobs a été là au bon moment et a su mettre à profit cela de façon simple et puissante. une vidéo faite par MS illustre bien cela (je pense qu'ils en sont les auteurs) mais démontre bien le marketing selon MS (rires), et qu'ils savent aussi rire d'eux mêmes de leur nullité communicative sur les produits http://www.youtube.com/watch?v=EUXnJraKM3k je vous invite a voir cette vidéo très drôle.. :p
avatar xx-os | 
@rikki finefleur Il faut arrêter de dire n'importe quoi, on connaît tous l'histoire du PC : C'est uniquement un put&@n de concours de circonstances favorables, mêlé d'un peu d'habileté avec un produit pourri : La seule force de MS était de s'être accolé à une boîte colossale : IBM qui s'est lancé dans la micro sans y croire. 1) MS leur a vendu un os de daube (Dirty Os:) 100 000$ après l'avoir racheté 10 000 $ avec l'argent de papa/maman. 2) Surtout, MS a eu l'intelligence de signer des royalties avec IBM pour chaque DOS vendu : IBM s'en est toujours mordu les doigts par la suite sans arriver à s'en dégager malgré leur tentative cf l'épisode OS/2 pour contre MS ! 3) Le système était tellement basique et pourri, que n'importe qui pouvait reproduire les roms et le Bios alors que celle celle d'Apple était protégée et largement plus complexes (finder, fenêtrage, souris, niveau de gris etc.) - époque des compatibles PC taïwanais : c'est ce qui a tué Apple et IBM aussi par la suite (dans le domaine de la micro). J'ai acheté le premier IBM PC à moitié prix - 35 000 F (ayant bossé chez IBM) en 85, il était aussi cher que les macs !!! Quant à la différence de prix pour changer le lecteur de disquette, excuse moi, mais c'est peut-etre un peu normal : d'un côté tu avais des lecteurs 5"1/4 (IBM PC) qui existaient depuis 10 ans (cf Apple II), de l'autre, des lecteurs 3"1/2 qui venaient à peine de sortir et qu'Apple a été le premier à commercialiser ! donc différence de prix évidente...
avatar Silvering | 
La vidéo est dispo ici: http://www.nowvideo.eu/video/0b72c3c721606
avatar aldomoco | 
@Domsou : 'Aujourd'hui je rage lorsque je repense au temps que j'ai perdu sur ces machines et logiciels pitoyables (PC + windows) qui étaient imposés par la hiérarchie car les moins coûteux.' Moi j'ai eu la chance dans les années fin 90 et début 2000 de travailler dans une imprimerie avec des Mac ! à l'époque déjà plus de 90 % des imprimeurs étaient sur Mac
avatar Jetsurfer | 
La video en anglais sur YouTube : http://www.youtube.com/watch?v=2nMD6sjAe8I
avatar BeePotato | 
@ joneskind : « Sinon c'est quand même fou de voir que Xerox a tout inventé ou presque » Faut pas exagérer non plus : le PARC n'a inventé ni l'interface graphique, ni la programmation orientée objet, ni le réseau. En revanche, il a apporté à chacun de ces trois domaines une contribution majeure, représentant à chaque fois une des avancées les plus importantes. Bref, un boulot loin, très loin, d'être négligeable, mais attention tout de même à ne pas faire au sujet du PARC ce qu'on reproche souvent à certains commentaires au sujet d'Apple : confondre apport d'une contribution majeure à une technologie et invention de cette dernière.
avatar nogui | 
@rikki finefleur "Microsoft n'a aucun gout. Juste celui d'avoir conquis 95% du marché." Imposé, pas conquis ... "Le succès des PC est du a leur ouverture matériel et logiciel contrairement a apple qui à l’époque campait avec son système fermé.." Ouvert ne veux pas dire mieux .. "Bref il est trop facile de railler la concurrence , alors que l'on a pas voulu répondre a ce que souhaitait la majorité des clients de l'époque. Un accès a l'informatique pour tous. " MS l'a fait , tant mieux, mais l'a mal fait .. Donc ce n'est pas une excuse .. Encore une fois, Une bonne synthèse , sait on jamais : http://www.ai.univ-paris8.fr/~ga/pdf/News/edj.pdf
avatar béber1 | 
je prie avec ma patte de poulet vaudou pour un retour de Steve en zombie fouettant toutes les errances et les nullités. Ce serait un p'tain de rock'n roll à la Silicon les nuits de pleine lune !
avatar en ballade | 
C'est quand même incroyable ces critiques envers Bill Gates et MS quand on sait que cette multinationale est au top et dans quasi tous les secteurs pro et domestique depuis plus de 30 ans....Apple n a pas encore ce palmarès
avatar shenmue | 
@En ballade:"C'est quand même incroyable ces critiques envers Bill Gates et MS quand on sait que cette multinationale est au top et dans quasi tous les secteurs pro et domestique depuis plus de 30 ans...." Au top sur les baladeurs audio, le secteur mobile ? Sur les tablettes ? A moins que tu ne parles de l'effondrement du marché PC que même Windows 8 ne freine pas ? Et les débuts étaient pires. Bel étalage de fanboisme...
avatar shenmue | 
_Jimmy:"Le projet Macintosh chez Apple c'est plus Raskin à la base que Jobs." Non, Raskin était l'initiateur du projet, mais TRES vite, le projet a appartenu à Jobs et encore heureux vu les ambitions assez faibles de Raskin pour la machine. Mauvais casting, Raskin voulait faire un ordi pas cher pour les masses, Steve Jobs voulait faire une révolution en faisant de son mieux pour tirer in fine le prix vers le bas. Rasking est parti du projet et encore une fois, très vite, c'est bien Steve Jobs qui a tout piloté, vraiment tout. Ceux qui n'ont pas vu ces vidéos de réunions de trval avec les ingés de Next ne peuvent pas comprendre à quel point SJ n'était PAS un marketeux rêveur derrière son bureau qui donnait des directives vagues de loin. Il s'impliquait comme aucun autre patron de la silicon Valley ne s'est jamais impliqué. Et surtout pas BG d'ailleurs dés lors que Microsoft a pris du volume.

Pages

CONNEXION UTILISATEUR