10-K : quand Apple raconte ses difficultés et ses craintes

Anthony Nelzin-Santos |

Qu'elles soient cotées en bourse ou non, toutes les sociétés américaines dont le capital est détenu par plus de 500 actionnaires doivent leur fournir de manière régulière des rapports d'activité. Le 8-K concerne les changements majeurs ; le 10-Q est fourni chaque trimestre ; et le 10-K est publié à la fin de chaque exercice fiscal. Apple ayant justement bouclé son année fiscale, elle vient de publier ce long document d'une centaine de pages, que nous vous proposons de vous résumer.






Les risques opérationnels



Le 10-K est un rapport d'un type un peu particulier : les sociétés doivent y livrer un bilan détaillé et objectif à destination des investisseurs, ce qui veut dire y identifier leurs forces, mais aussi leurs faiblesses. Une occasion unique d'entendre Apple parler des risques pesant sur son activité.



Le contexte macro-économique et concurrentiel



La crise économique et financière mondiale a moins pesé sur Apple que sur ses concurrents, mais la firme de Cupertino ne peut tout à fait s'en extraire. Ainsi au quatrième trimestre 2011, le contexte macro-économique explique en partie la mauvaise performance du Mac. En amont, il fait peser un risque sur les sous-traitants et fournisseurs d'Apple ; en aval, il touche le porte-monnaie des clients.



Cet axe économique est le premier facteur qui pourrait avantager la concurrence, notamment sur le marché des smartphones et des tablettes. Un véritable problème pour Apple qui explique lourdement investir dans le développement du matériel, des logiciels et des services, alors que certains concurrents à bas coût économiseraient en « copiant les produits de la société et violant sa propriété intellectuelle. »



Apple a consacré cette année 3,4 milliards de dollars à la recherche et au développement, soit 2,17 % de son chiffre d'affaires, une proportion stable par rapport à l'an dernier. Plus grande société technologique du monde par le chiffre d'affaires (156,5 milliards de dollars), Apple pointe à la quatorzième place du classement des sociétés consacrant le plus d'argent à la R&D.





Apple a ceci de particulier qu'elle consacre peu d'attention à la recherche fondamentale ou n'ayant du moins pas de finalité immédiate, contrairement à Google (6e, 6,2 milliards de dollars) ou Microsoft (2e, 9,9 milliards de dollars). La résurrection de la division technologies de la firme de Cupertino devrait changer les choses, mais il faudra tripler le budget pour dépasser le n° 1 de la R&D dans le domaine, Samsung (10,1 milliards de dollars).



On rappellera à toutes fins utiles que le montant dépensé dans la R&D n'est pas le seul indicateur pour juger de la capacité à innover, ni d'ailleurs le meilleur. Depuis trois ans, Apple est nommée l'entreprise la plus innovante du monde par Booz & Co., devant Google, 3M et… Samsung. La perception et l'efficacité des recherches sont aussi des facteurs, et pas des moindres.



La capacité à rester Apple



La réputation d'Apple est d'ailleurs fondée sur sa capacité à innover en captant les désirs des clients et son sens du design. Que ces fondements s'érodent et elle pourrait être en danger, notamment si les produits iOS, qui représentent l'essentiel de son activité, étaient touchés : « la situation financière et les résultats de la société dépendent grandement de la capacité de la société à continuer à améliorer iOS et les appareils iOS afin de maintenir leur avantage concurrentiel en matière de fonctions et de design. »



Un produit défectueux pourrait aussi compromettre la position d'Apple :




Il n'y aucune assurance que la société soit capable de détecter et résoudre tous les défauts du matériel, du logiciel et des services qu'elle vend. Un échec en la matière pourrait résulter en une perte de chiffre d'affaires, des dépenses significatives de prise en charge et ternir la réputation de la société.




De même, Apple pourrait être l'objet d'un piratage massif qui pourrait être désastreux en termes d'image, notamment maintenant qu'iCloud est la nouvelle plateforme logistique des produits de la société.



À l'extrême, Apple pourrait un jour devoir s'acquitter de très fortes sommes si elle était un jour reconnue coupable de pillages de la propriété intellectuelle d'une autre société. Bien qu'elle considère « que la probabilité d'un tel événement est mince », elle ne l'exclut pas.



Conserver de bonnes relations avec les partenaires



Le succès d'Apple est aussi dû à de solides relations avec de nombreux partenaires, des relations qui pourraient elles aussi se déliter. Comme chaque année depuis 2010, la firme de Cupertino reconnaît qu'elle se fournit « auprès d'une seule ou d'un nombre limité de sources », une dépendance qui fait peser un risque si ces sources augmentent leur prix, décident d'arrêter de travailler avec Apple, connaissent un problème grave de fonctionnement voire mettent la clef sous la porte.



À l'autre bout de la chaîne, Apple possède certes ses propres boutiques, mais réalise toujours la grande majorité de ses ventes à travers des tiers (distributeurs, opérateurs). Échaudés par la concurrence des Apple Store ou par de faibles marges, des revendeurs pourraient couper les ponts avec Apple, mettant ainsi en péril son activité, notamment sur des marchés stratégiques comme la Chine. Un changement du paysage concurrentiel pourrait aussi lui poser des problèmes chez les opérateurs, indispensables à la vente de l'iPhone. En France, l'arrivée de Free Mobile et la remise en question du modèle des subventions explique ainsi en partie une très forte baisse de la part de marché de l'iPhone.



Les développeurs, clef du succès des appareils iOS, pourraient se détourner de l'écosystème Apple et favoriser par exemple Android, qui gagnerait là un nouvel argument commercial. À propos de contenu, les maisons de disque ou les studios de cinéma pourraient rompre leurs contrats avec iTunes, ce qui ne serait pas sans incidence sur les ventes d'iPod, iPhone et iPad.



Prévoir l'imprévisible



Enfin, Apple liste les habituelles catastrophes de grande ampleur qui pourraient anéantir ses efforts… mais aussi ceux de ses concurrents : attaques terroristes ou guerre de grande ampleur, catastrophe technologique ou naturelle majeure… Elle rappelle aussi que ses locaux ne sont pas invulnérables : on se souvient que récemment, un de ses bureaux de Cupertino avait été détruit par le feu.



Les escarmouches commerciales entre grands de ce monde peuvent directement influer sur les résultats d'Apple, qui réalise désormais 61 % de son chiffre d'affaires hors des frontières américaines. La firme de Cupertino évoque à mots cachés le problème de la sous-évaluation du yuan et s'inquiète de la trajectoire de l'euro, qui pourrait provoquer une nouvelle augmentation du prix des appareils Apple.



À propos des tensions entre la Chine et les États-Unis, Apple rappelle que l'essentiel de ses produits est fabriqué dans des usines chinoises. Si elle fait assembler quelques configurations en Irlande et qu'elle s'approvisionne de plus en plus en composants américains, européens ou japonais, une guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis pourrait avoir un effet néfaste sur ses relations avec ses sous-traitants et provoquer de graves tensions sur sa chaîne d'approvisionnement.



Une multinationale qui s'assume



De 49 400 employés en 2010 et 60 400 en 2011, Apple est ainsi passé à 72 800 employés ETP, auxquels il faut ajouter 3 300 salariés ETP consultants ou à temps partiel. Apple reste bien plus petite que Microsoft (94 000 employés) ou que HP (350 000 employés), mais sa masse salariale croît plus vite.



Apple Store : un bilan mi-figue mi-raisin



42 400 de ces 72 800 salariés travaillent dans des Apple Store, relais de croissance souligné à de multiples reprises dans ce formulaire 10-K. Apple a ouvert 33 nouvelles boutiques cette année pour un total de 393 Apple Store dans le monde, dont 250 aux États-Unis. Le chiffre d'affaires des boutiques a augmenté de 33 % cette année (18,828 milliards de dollars contre 14,127 milliards de dollars en 2011), mais leur part dans le chiffre d'affaires total baisse pour la deuxième année consécutive (12 % en 2012 contre 13 % en 2011 et 15 % en 2010). Chaque boutique réalise en moyenne 51,5 millions de dollars de chiffre d'affaires par an.



Bien qu'Apple ait ouvert 28 de ses 33 nouvelles boutiques en dehors des États-Unis, elle a en partie raté son expansion. Ainsi, alors qu'elle devait ouvrir 25 boutiques en Chine, elle n'en possède aujourd'hui que six. La firme de Cupertino reste néanmoins optimiste : elle compte ouvrir entre 30 et 35 nouvelles boutiques en 2013.



Une optimisation fiscale redoutable



Le taux d'imposition d'Apple a légèrement augmenté pour s'établir à 25,2 %. Ces 14,03 milliards de dollars se répartissent en 12,258 milliards de dollars dûs à l'état fédéral, 1,059 milliard dû aux états fédérés, et seulement 713 millions de dollars à l'international. Par une solide optimisation fiscale, Apple n'est ainsi imposé qu'à hauteur de 1,9 % en dehors des États-Unis, encore « mieux » que Google (2,4 %).



Bien qu'en progression, le taux de 25,2 % est en deçà du taux de 35 % qui est la norme aux États-Unis. Certains des bénéfices d'Apple n'y sont en effet pas imposables, car ils ont été réalisés à l'étranger et vont être réinvestis à l'étranger (et imposés à seulement 1,9 % dans ces pays). De nombreux pays, notamment la Grande-Bretagne, commencent à se pencher sur les pratiques d'Apple, de Google ou encore de Microsoft en la matière.



Trois sociétés qui demandent une vacance fiscale pour pouvoir rapatrier leurs bénéfices réalisés hors des États-Unis, qui seraient sinon taxés à hauteur de 35 %. Des 121,3 milliards de réserves d'Apple, 82,6 milliards dorment ainsi hors des États-Unis. Dorment, car ils rapportent peu, seulement 1,03 % d'intérêts (contre 0,77 % en 2011).



Apple se prépare à grossir



Les dépenses d'investissement et de capital (CAPEX) d'Apple mettent la puce à l'oreille : elle indique avoir dépensé 10,3 milliards de dollars à cet effet en 2012, dont 9,5 milliards « incluant l'outillage, l'équipement pour les processus de fabrication et […] les infrastructures. ». On l'a dit et répété, malgré une idée reçue, Foxconn ne sert pas à grand-chose de plus qu'à sous-traiter à Apple la main d'œuvre. Les processus de fabrication et les machines-outils sont ainsi développés par Apple et propriété d'Apple, qui maîtrise ainsi une grande partie du cycle de production de ses produits. Une condition sine qua non à la très grande intégration de ses produits (SoC maison, construction monocorps, batteries spécifiques…).



Apple est une des sociétés du secteur ayant le plus gros CAPEX et devrait à nouveau y consacrer 10 milliards de dollars en 2013. Une partie de ce montant sera néanmoins consacrée à la construction du deuxième campus d'Apple à Cupertino, ce qui semble exclure une nouvelle transition technologique majeure l'an prochain. Apple conserve néanmoins la main mise sur des composants clefs et les capacités de production : elle gèle en ce moment même pour 26,3 milliards de dollars de composants et de main-d'œuvre.



Où trouver de la croissance ?



Tous les signaux ne sont néanmoins pas au vert pour Apple. Ses ventes en Asie sont incontestablement sur la bonne voie : elles ont presque doublé au Japon en 2012 pour atteindre 5,1 milliards de dollars, et ont atteint 10,7 milliards de dollars sur l'ensemble du secteur Asie-Pacifique en 2012 (+ 47 %). Une bonne performance à mettre au compte de l'iPhone, devenu smartphone le plus vendu du Japon.





C'est le même iPhone qui est responsable de la mollesse de la croissance en Europe, 31 % contre 45 % en moyenne pour Apple. Un véritable retournement en l'espace d'un an, sous le double effet de l'effondrement de l'iPhone en France (qui fut un temps le deuxième marché d'Apple en la matière), des difficultés en Italie ou en Grèce, et de l'abandon de la subvention opérateur par Telefonica en Espagne.





Apple doit maintenant trouver de nouveaux relais de croissance, notamment pour l'iPhone, qui représente près de la moitié du chiffre d'affaires de la société. La firme de Cupertino s'enorgueillit de proposer l'iPhone « chez plus de 250 opérateurs. » Il lui en manque néanmoins quelques-uns, et pas des moindres. Sur des marchés à forte croissance, elle peut encore accélérer en signant avec NTT Docomo au Japon (60 millions d'abonnés) et surtout avec China Mobile en Chine (650 millions d'abonnés). Sur des marchés qui commencent à se tasser, Apple peut trouver quelques poches d'air : on pense par exemple à T-Mobile aux États-Unis (30 millions d'abonnés, 39 après l'acquisition de MetroPCS).



De nouvelles niches pour soutenir la croissance d'Apple, qui assume désormais clairement son statut de plus grosse société du secteur informatique.

avatar iCaramba | 
'mais il faudra tripler le budget pour dépasser le n° 1 de la R&D dans le domaine, Samsung (10,1 milliards de dollars).' Ah mabeille va être content !!!
avatar iCaramba | 
'En France, l'arrivée de Free Mobile et la remise en question du modèle des subventions explique ainsi en partie une très forte baisse de la part de marché de l'iPhone.' Je comprend toujours pas pourquoi !? Le crédit est la !!! Même un iPhone 5 64go avec forfait tout illimité revient a 60€/mois chez b and You !!!
avatar Applesoft | 
Marrant comment c'est super à la mode de dire que rien ne va chez Apple en prenant n'importe quel prétexte :) Tant mieux pour les actionnaires qui renforcent actuellement leur portefeuille en actions ... Ce qui est hallucinant dans les résultats d'Apple est le stock au bilan par rapport au chiffre d'affaires : queue dalle ! Je sais pas comment ils arrivent autant à maîtriser cet aspect et je me demande s'il existe un groupe plus ou moins comparable qui performe aussi bien sur ce point. Je pense que non. Quant aux augmentations en R&D, je pense que cela ne signifie rien. L'innovation n'est que très faiblement corrélée au % budget R&D, toutes les études le démontrent, de même que de nombreuses théories de l'organisation.
avatar bidon_essence | 
iCaramba.....toute cette RD signée samsung servant à assembler des téléphones à coque plastique....avec un OS signé Google...
avatar Luther | 
@iCaramba : Les credits sont souvent refusé au client Alors que chez un operateur,on ne consulte pas ton taux d'endettement
avatar Superboy58 (non vérifié) | 
bidon : T'es bien rageux et ton pseudo te vas bien ! L'article est très intéressant en tout cas.
avatar nayals | 
@bidon_essence Samsung ne fait pas que des téléphones...
avatar philiipe | 
Il y a des fois on a envie de dire : JE L'AVAIS DIT ! "Un changement du paysage concurrentiel pourrait aussi lui poser des problèmes chez les opérateurs, indispensables à la vente de l'iPhone. En France, l'arrivée de Free Mobile et la remise en question du modèle des subventions explique ainsi en partie une très forte baisse de la part de marché de l'iPhone."
avatar PierreBurgi | 
Article à couper littérairement le souffle. Gigantesque clarté et volupté des sens scripturaux de la matière qu'est l'économie.
avatar redchou | 
@bidon_essence C'est parce que Samsung ne fait pas que des téléphones, mais aussi des TV, frigo, etc... qu'ils ont un budget R&D aussi important. Ils sont aussi ceux qui déposent le plus de brevet (je crois). Sachant que chaque brevet coute de l'argent, et ce tous les ans... Leur gros portefeuille leur coute cher... C'est pas comme si il dépensait 10 milliards juste en R&D pour faire des téléphones ou de l'informatique...
avatar Cowboy Funcky | 
Le budget R&D Samsung doit leur servir à acheter les tablettes et smartphones des concurrents pour mieux les copier....
avatar malcolmZ07 | 
très bon article qui ravira les profanes (moi y compris) ;-)
avatar florian1003 (non vérifié) | 
@redchou : Samsung fait également des navires de guerre et des bâtiment (Burj al Kalifah à Dubaï)
avatar PierreBurgi | 
@cowboy funcky Donc l'iPad mini ne sera pas copié puisqu'il est trop cher. :)
avatar wmangon | 
Samsoul le tactoul ils font même des machines à lavées !!! Mdr
avatar lmouillart | 
@florian1003 Quand on parle des résultats et investissements de Samsung cela concerne quasiment tout le temps uniquement l'entreprise d’électronique, pas les autres.
avatar Claude Pelletier | 
Nous devrions lire cet article paru aujourd'hui sur le site du Monde concernant ces grandes sociétés qui pratiquent tellement si bien l'optimisation fiscale qu'elles vivent sur nos sociétés comme des parasites vampires. C'est entre autres le cas d'Apple……. Notre société préférée a milliards de bénéfices et ne verse que quelques centaines de millions d'impôts. Quelques petits pourcents au lieu de 35 % si payés aux USA.
avatar damien83 | 
Très intéressant , c'est très bien apple est lucide . J'aime voir ça :)
avatar Marksanders | 
Tout ça n'est que magouille et compagnie des gens tirent les ficelles et le pire c'est que certain des œillères!!!
avatar Anonyme (non vérifié) | 
@pierreburgi Le MacBook Air s'est bien fait copié, alors qu'à son lancement tout le monde disait qu'il était trop cher.
avatar Llyod | 
J'espère que leur liquidités de 85 milliards n'est pas en France car ils sont bien dans la merde avec Hollande ! Excellent article Macgé, un régale à lire.
avatar mhidi | 
Macg au top comme d'habitude !! Merci pour cet article :)
avatar en ballade | 
@Llyod : T as un problème avec l'impôt?
avatar redchou | 
@en ballade Peut-être que Llyod a un problème avec l'impôt mais voila le mien: - On parle tout le temps de ces grosses boîtes comme Google, Microsoft, Apple, Samsung et on se demande toujours pourquoi nous n'en avons pas en France.. - Les raisons sont simples, "La concurrence déloyale": Si je décide de créer une boîte qui fabrique du matériel informatique ou des téléphones en France, je vais payer 40% d'impôts en tant que petite ou moyenne entreprise. Bref, comment s'en sortir contre une boîte qui paye 2 ou 3 % d'impôt dans mon pays ? Je ne pense pas que la solution serait de baisser tel impôt ou tel cotisation, etc... Mais juste que tout le monde joue à carte égale... - Même si j'utilise des produits Apple, je trouve cet état de fait insupportable.
avatar 2Bad | 
@en ballade Oui, quand tu es volé à 75%... il y a un problème.
avatar Totoleheros | 
@2Bad: volé! Mais qu'est-ce ça veut dire?! On paye trop d'impôt parce que notre système coûte de l'argent. Alors coupons dans les dépenses. Ce qu'a fait le gouvernement précédent ( et continue à faire le présent, dans une moindre mesure). Mais ces réductions de dépenses, les voulez-vous vraiment? Êtes-vous prêts à voir diminuer la qualité de nos services publics? Avez-vous vu combien s'étaient déjà dégradés les soins? La sécurité, notre défense, notre système éducatif, ...? Ceux qui râlent pour leurs impôts sont les mêmes qui vont s'insurger lorsqu'ils vont découvrir qu'ils vont devoir attendre 3h aux urgences, sans jamais faire le rapprochement entre les 2. Alors, on pourra toujours dire que l'état a une bonne marge de manœuvre pour 'optimiser' ses dépenses. Cette marge existe mais j'ai bien peur que trouver les solutions d'optimisation s'avère au final plus coûteux. Au final, quelle société voulez-vous? Le même service public mais qui coûte zéro et vous permette de garder tout votre argent sans avoir à payer d'impôts? Je ne sais pas où dans le monde vous allez trouver cela...
avatar PierreBurgi | 
@Céd : Il y avait une dérision ironique à comprendre... Je me moque bien des prix et copie des produits quelqu'ils soient.
avatar tpng | 
C'est quand même ahurissant que les gouvernements européens acceptent si facilement de se faire plumer par Apple et consorts: 1,9 % contre 25 % de taux d'imposition aux US !!! Profiter d'un marché et ne pas participer à son développement voilà ce que font ces grosses boites du high-tech... L'union européenne avec son dogme ultra libéral (bien plus que les US) nous place dans une situation intenable. Il nous faut agir comme les autres: faire du protectionnisme tout en clamant haut et fort notre amour du libre échange !! Une bonne méthode pour récupérer quelques milliards si rares en ce moment.
avatar schoenberg | 
[NDLR : les consignes, elles sont la pour être lues et respectées] "Plus grande société technologique du monde par le chiffre d'affaires (156,5 milliards de dollars), Apple pointe à la quatorzième place du classement des sociétés consacrant le plus d'argent à la R&D." C'est le seul truc intéressant. Tout est dit. Apple n'est plus qu'un tiroir-caisse, sans innovation.
avatar m4rk33 | 
@tpng Apple "carotte" également le fisc US puisque les bénéfices effectués par ses filiales (EMEA - APA) ne sont pas rapatriés aux Etats Unis car ils seraient fortement taxés.
avatar tpng | 
@m4rk33 Oui mais sur le CA réalisé hors US... Somme qui peut être utilisée pour toutes dépenses, sauf la réintroduction aux US. Moi je parle de la différence de taxation réalisée sur chaque pays! Il s'agit bien de milliards d'euros perdus pour la France en regroupant toutes les multinationales (pas forcément énormes d'ailleurs...) qui usent et abusent de se système. Naturellement elles ont raison de le faire tant que le cadre légal le leur permet, les sociétés n'obéissent qu'à un seul but, l'optimisation. C'est bien en légiférant que les états reprendront la main.
avatar jpetit2 (non vérifié) | 
En tant qu'ancien spécialiste de la gestion des risques opérationnels, je ne trouve pas l'article très bon. Il se contente de traduire certaines parties du document. On se souviendra qu'en 2009, les banques américaines étaient déjà soumises à ce type d'exercice et qu'aucune n'avait identifié l'imminence de la crise des subprimes! Sur un point précis, la chute de l'iphone en France, l'affirmation ne tient pas. Mieux vaudrait admettre que les opérateurs ne le mettent plus en avant. Exemple : avez-vous vu une pub pour le dernier iphone dans les boutiques Orange? Aucune. Faîtes votre propre expérience et allez dans ces boutiques : vous verrez ce que l'on cherche à vous fourguer! Et Pourquoi? Simple: Orange préfère vendre ses propres applications; Orange préfère vendre des téléphones moins subventionnés; Orange (comme les autres) a peur du modèle de développement d'Apple qui, à terme, transforme l'opérateur téléphonique en fournisseur de tuyaux et rien d'autre (cf "facetime" qui court-circuite le système). Au grand dam de ses actionnaires (dont l'Etat français) et de ses syndicats. D'où les pitreries actuelles sur les risques en matière d'emploi futur dans les télécommunications et la fuite en avant vers la 4G qui apparaît aux opérateurs comme un des rares moyens de blinder leur veau d'or. Le monde actuel des télécoms n'existait pas il y a dix ans; il n'existera plus dans 5 ans.
avatar Shralldam | 
@schoenberg Arrête de dire des conneries, Béatrice.
avatar Abaxil | 
En ce qui concerne la R&D Apple cite-t-il ses dépenses directes ou inclut-il ses dépenses via toutes les sociétés rachetées ? Il serait bon qu'avant de faire des affirmations de pourcentage en R&D tout soit fait à comparaison égale c'est-à-dire incluant les filiales et leur R&D. Ainsi, dans le cas d'Apple si ces 3,4 milliards incluent les achats de sous-traitance en R&D alors on peut conclure que c'est moins que Google, sinon il faut comparer ce qui est comparable et pour cela il faut aller plus loin qu'une simple copie/traduction et faire un vrai travail d'analyse. Il suffit de voir qu'Apple a dépensé 500 millions de dollars pour l'A6 comprenant le rachat d'entreprises. C'est cela qui est intéressant et non les chiffres bruts. Et enfin Apple n'a que 6 produits et deux OS : téléphone, ordinateur portable, ordinateurs de bureau, tablette, ipod et Apple TV. Il y a des points communs entre ceux-ci. Reste aussi la partie logicielle qui nécessite aussi de la R&D ou au moins du développement (Siri, Plans). Quand Apple sort un téléphone il n'a fait que 4 modèles, Samsung en a fait 85. On imagine bien qu'en matière de développement faire 85 modèles coûte beaucoup plus cher que de n'en faire que 4, c'est du développement et des dépenses mais alors les chiffres ne prouvent en rien une meilleure capacité d'innovation et de recherche.
avatar takamaka | 
@jpetit2 : +1. Pertinent. Limpide.
avatar platj21 | 
Samsoul est peut-être premier mais ne fait pas que des téléphones, elle fait des Tv, des Ordi, des baladeurs, etc… donc c'est normal que ce soit supérieur à Apple.
avatar PierreBurgi | 
@ jpetit2 L'article est très bon. Il fait état de nombreux chiffres sujets à discussions. Tout ce qu'il est souhaité dans une news. Votre commentaire par contre, manque de clarté.
avatar BenUp | 
@platj21 Tu as oublié lave linge, four et micro onde, et j'en passe. La RD de Samsung ne peut être dépassé par Apple. Mais j'aimerai voir le ratio en téléphonie et ordi. Apple doit être devant.
avatar rikki finefleur | 
la pire de ces craintes est certainement de devoir payer l'impot sur les sociétés , au lieu de se cacher derrière des paradis fiscaux en cascade et en evitant ainsi de payer l'impot sur les sociétés. Car ce qu'apple ne paie pas , c'est le citoyen qui devra le payer.. Ces sociétés profitent d'infrastructure et des services et font tout pour ne pas payer leur du en s'inventant des deficits comptables.. La même société en france se voit imposer a 33%.. Tout est dit comment ces sociétés viennent piller, tout un tas d’économie locale, en faisant supporter les charges a ceux qui ne font pas dans le filoutage fiscal
avatar macoupc | 
Merci d'avoir tout lu (et digéré) pour nous ! MacG est vraiment précieux même si je n'ai pas d'actions Apple. Très intéressant, les graphiques aussi. C'est dingue d'avoir autant d'argent sous le matelas et de flipper autant pour son avenir mais je pense que c'est normal car ça peut repartir aussi vite que c'est venu si un produit ne marche pas ou tel ou tel risque se concrétise... On est bien au chaud mon mac et moi finalement. ;-)
avatar rikki finefleur | 
7 millions d'euros, c'est le chiffre d’impôts qu'a payé Apple pour un CA évalué en France à 3.5 milliards d'euros... Tout est dit..sur le ridicule du chiffre.. Finalement le truc de ces sociétés peut se résumer en deux points - faire construire en chine dans des usines à l'organisation semi militaire. - Vendre et se cacher derrière des paradis fiscaux.. Apres on se demande pourquoi il y a du chômage en france et pourquoi nos impôts sont si élevés.. Peut être déjà écarter ces sociétés pirates et pilleuses ?
avatar mypiano-coach | 
@rikki finefleur T'es totalement à côté de la plaque.... Taxer plus les boîtes qui innovent pour permettre à des boîtes foireuses sans idées neuves de vendre de la camelote, ce n'est pas vraiment utile. Il est bien des domaines technologiques dans lequel le soit-disant savoir-faire français est la risée du monde extérieur. Sors de ton trou ou de ton pays et tu comprendras ....
avatar Anthony Nelzin-Santos | 
@jpetit2 : « En tant qu'ancien spécialiste de la gestion des risques opérationnels, je ne trouve pas l'article très bon. Il se contente de traduire certaines parties du document. On se souviendra qu'en 2009, les banques américaines étaient déjà soumises à ce type d'exercice » : oui… et c'est dit dans l'article ! C'est un exercice non seulement classique mais imposé dans le 10-K. « Sur un point précis, la chute de l'iphone en France, l'affirmation ne tient pas. Mieux vaudrait admettre que les opérateurs ne le mettent plus en avant. » : la poule ou l'œuf ? L'œuf ou la poule ? Pas plus de preuve dans cette affirmation. @Abaxil : « En ce qui concerne la R&D Apple cite-t-il ses dépenses directes ou inclut-il ses dépenses via toutes les sociétés rachetées ? » : dépenses directes a priori. On pourrait ajouter les dépenses des acquisitions (celle d'Anobit a été grosse cette année), mais on n'a pas toujours le prix déboursé, et ça pourrait faire dire d'autres bêtises (certains disaient qu'Apple et Google avaient plus dépensé en brevets qu'en R&D cette année ou quelque chose dans le genre… parce qu'ils parlaient en fait du montant de l'acquisition de portefeuilles de brevets…). Mais oui, ce que tu dis est sinon pertinent, c'est juste que l'on manque parfois (en fait tout le temps) de données pour pouvoir faire le travail de manière précise — et personnellement, si c'est pour faire le travail à moitié et rester vague, je préfère m'en tenir aux données brutes. @rikki finefleur : C'est un chiffre de 2011 qui était plutôt connu (et non pas exclusif comme l'a proclamé le média qui l'a redécouvert aujourd'hui). De même, les pratiques d'Apple en la matière sont connues, plusieurs avaient fait des articles sur le sujet, tu trouvera le lien vers le nôtre dans ce présent papier.
avatar rikki finefleur | 
mypiano-coach tu sembles n'avoir rien compris..apple comme starbuck et cie utilisent une série de filiales dans des paradis fiscaux.. La même société francais qui elle aussi innove, comme tu dis paiera plein pot ces impots.. Apple comme elle, profite des mêmes infrastructures et sociaux du pays .. C'est a toi de sortir de ton trou comme tu dis , et tu comprendras peut etre pourquoi un jour il devient presque impossible de créer en france face a des concurrents qui t’asphyxie grace à leurs pratiques.. Car plus tu payes d'impots, moins tu peux investir et innover.. Sur un meme secteur , toi tu vas payer 30 % d'impots, ton concurrent 1% !! Starbuck par exemple ne paye pas d'impots en france depuis 2004.. La aussi grâce a un circuit financier entre plusieurs paradis fiscaux .. Le cafetier a coté de lui , 33% d'impots !.. On comprend vite pourquoi starbuck est plus rentable et peut croire plus rapidement..Le cafetier lui aura fermé ses portes.. Les citoyens paieront le manque d’impôts.. Car dans tous les cas , l'impot reste toujours a payer. ! Des procédés justes scandaleux.. Oui sors de ton trou et essaye de comprendre pourquoi ces boites se cachent derrière des paradis fiscaux !
avatar iCaramba | 
@luther : Ben peut-être que c'est au client de savoir si il pourra payer ou pas non !?
avatar iCaramba | 
@redchou : Euhhhh les brevets je dirait que c'est Microsoft et ibm les premier…
avatar iCaramba | 
@pierreburgi : '@cowboy funcky Donc l'iPad mini ne sera pas copié puisqu'il est trop cher. :)' C'est quoi le prix d'un galaxy note 10.1 déjà ? Ah oui c'est vrai c'est presque 500€…
avatar havox79 | 
Voila pourquoi je lit de moins en moins MacG... je veut bien que se soit un site d'infos apple, mais merde ! je lit vraiment de plus en plus de mauvaises foi dans vos articles dès que ça parle de google ou samsung et étant ni pro-apple ni pro-tout le reste je voit bien que vous vous masturbé devant apple pour faire plaisir à vos lecteurs... Samsung va du vaisseaux de guerre au building et du frigo à la TV en passant par la téléphonie donc leur dépense en R&D n'a rien à voir avec celle d'apple, forcement on voit moins l'innovation qu'il y a à faire consommer moins un machine à laver ou un lave-linge, de faire péter plus fort un missile ou de faire les meilleurs écrans possible qui seront peut-être acheté par apple néanmoins c'est quand même de la recherche. De plus apple était bien contente de profiter de la R&D de samsung quand elle lui achetait ces processeurs et autres... Alors oui, je déteste samsung pour son touchwizz avec un arrière goût d'iOS mais faut arrêter à un moment de faire de la mauvaise foi partout pour combler vos lecteurs apple fanboys les plus simples d'esprit qui demande juste du "apple les meilleurs lol !" et "samsung et android c'est tout caca merdique de partout mdr !!!".

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