Apple, du conseil d'administration aux usines chinoises

Anthony Nelzin-Santos |
En l'espace d'une semaine, Apple a publié deux documents assez arides, mais très importants : son proxy statement à destination des actionnaires, et son rapport annuel sur ses fournisseurs. Quelque peu éclipsés par l'actualité du CES, ils permettent d'entrevoir les dernières évolutions en matière de gestion de la firme de Cupertino.

Apple, du conseil d'administration aux usines chinoises



Les documents concernés

  • le proxy statement, ou Form DEF 14A, est un document publié par une société en prévision de la réunion de ces actionnaires. Il permet notamment de faire le point sur le salaire des membres du conseil d'administration et des cadres. Celui d'Apple est disponible dans la catégorie « SEC Filings » du site Apple Investor Relations.

  • Apple est une société en pointe dans le domaine de la responsabilité sociale. Chaque année depuis 2007, elle publie le Apple Supplier Responsability Progress Report, faisant le point sur les progrès de ses fournisseurs en matière de respect du code de conduite Apple, du droit du travail et de l'environnement.





Le conseil d'administration
Le conseil d'administration d'Apple a été revu à plusieurs reprises cette année : Steve Jobs ayant quitté ses fonctions de CEO le 24 août 2011, il a été immédiatement nommé président du conseil, un poste rare dans l'histoire de la firme de Cupertino. Tim Cook devenant le nouveau CEO, il a été proposé comme nouveau membre du conseil.

Le décès de Steve Jobs le 5 octobre dernier a entraîné un nouveau remaniement : Apple a tenu à conserver le rôle de chairman of the board, sans pour autant le confier à Tim Cook — le conseil d'administration est censé servir les intérêts des actionnaires, qui peuvent être contraires à ceux de la société et de son CEO. Le poste est revenu à Arthur D. Levinson, 61 ans, membre du conseil depuis 2000 et président de Genentech (biotechnologies). Robert A. Iger, président et CEO de Disney, est quant à lui devenu membre du conseil d'administration d'Apple.

La nomination de Tim Cook et de Bob Iger devra être confirmée par les actionnaires réunis en assemblée générale le 23 février prochain. Ils devront aussi reconduire les autres membres du conseil (William Campbell, Millard Drexler, Al Gore, Andrea Jung, Arthur Levinson, Ronald Sugar) et se prononcer sur quatre propositions formulées par leurs pairs (lire : Apple réunit ses actionnaires le 23 février). Traditionnellement, les actionnaires suivent les recommandations du conseil d'administration : les huit membres devraient être confirmés.

Le salaire des dirigeants
Le proxy statement permet de lever le voile sur le salaire des dirigeants d'Apple. Chaque membre du conseil d'administration (hormis Tim Cook) perçoit 50 000 $, le directeur du comité d'audit (Ronald Sugar) recevant 25 000 $ supplémentaires. En 2012, Arthur Levinson, en sa qualité de président, percevra 200 000 $ supplémentaires. Tous les membres du conseil d'administration (là encore à l'exception de Tim Cook, ainsi que de Bob Iger, récemment arrivé) ont reçu en plus au moins 200 000 $ d'actions, ce qui porte leurs émoluments à un quart de million de dollars au moins.

SEC-AAPL-1193125-12-6704-1.pdf%20%28page%2018%20sur%2058%29

Mais c'est pour la bonne cause : tous les membres ont assisté aux cinq réunions du conseil d'administration en 2011.

Apple utilise une procédure bien précise pour définir le salaire de ses cadres, procédure codifiée par le comité des compensations piloté par le conseil d'administration. Une société externe établit la médiane des salaires de plusieurs sociétés proches d'Apple (parmi lesquelles Amazon, Dell, Google, HP, Intel, IBM ou Microsoft, mais aussi News Corp., Time Warner ou Disney). Cette médiane du groupe témoin sert de salaire de base aux cadres dirigeants d'Apple.

S'ajoute à ce salaire de base un bonus calculé selon les performances de la société : 50 % si les objectifs simples de la société sont atteints, 100 % si les objectifs maximaux le sont. Ces niveaux sont plus faibles que ceux pratiqués dans le groupe témoin (125 à 145 % de bonus si les objectifs simples sont atteints).

Steve Jobs ne percevait qu'un salaire d'un dollar symbolique depuis 1997, et ne participait pas à ce programme de bonus. À son décès, il avait néanmoins cumulé 5,5 millions d'actions Apple depuis son retour (il n'en avait conservé qu'une à son départ en 1985) — Jobs mettait un point d'honneur à ne vendre aucune de ses actions et à ne profiter des ressources de la société que sous la forme d'avantages en nature (le remboursement de frais professionnels d'utilisation de son jet privé), ses gains chez Disney/Pixar finançant ses activités personnelles.

SEC-AAPL-1193125-12-6704-1.pdf%20%28page%2034%20sur%2058%29

Cette philosophie s'est en partie diffusée dans la société, qui minimise le rôle du salaire — 900 000 $ annuels tout de même pour Tim Cook, le nouveau CEO (ce qui fait de lui un des CEO les mieux payés des États-Unis), 500 à 600 000 $ pour la plupart des cadres. Apple met l'accent sur une fidélisation par l'attribution d'options à terme long, le but étant de retenir le plus longtemps possible ses meilleurs cadres. Tim Cook s'est ainsi vu attribuer l'équivalent d'un million d'actions au cours du 24 août (376,18 $), soit la coquette somme de 376,18 millions de dollars.

Il ne pourra cependant en percevoir que la moitié sous cinq ans (août 2016), et l'autre moitié sous dix ans (août 2021). Même si Tim Cook est connu pour sa frugalité (il s'est longtemps contenté de louer sa maison, et n'a acheté que très récemment une demeure modeste pour son voisinage de Palo Alto), l'appât est suffisamment fort pour que celui qui est responsable de la bonne marche d'Apple depuis 1998 y reste jusqu'en 2021. Sur ce point, la firme de Cupertino s’est normalisée.

SEC-AAPL-1193125-12-6704-1.pdf%20%28page%2021%20sur%2058%29

Tous les cadres de la société obtiennent régulièrement des options : certains décident de les liquider lorsqu'ils le peuvent, comme Bertrand Serlet ou Bob Mansfield, d'autres les accumulent comme Al Gore (100 000 actions), Ron Johnson (233 000 actions) ou Arthur Levinson (272 000 actions). Les 15 grands cadres et directeurs d'Apple possèdent 627 832 actions, une goutte d'eau face aux près de 49 millions d'actions détenues par BlackRock et aux 56 millions d'actions que possède Fidelity Investments, les deux seules sociétés — des fonds d'investissement — détenant plus de 5 % d'Apple (respectivement 5,23 % et 6,02 %).

Et les usines chinoises…
Loin de ces montants astronomiques, à l'autre bout de la chaîne, on trouve les employés des sous-traitants d'Apple, qui sont mis en lumière chaque année par le rapport de la firme de Cupertino sur la responsabilité sociale de ses fournisseurs. Fait particulier, il a été cette année commenté par Tim Cook en personne : dans un courriel que nous nous sommes procuré, le CEO d'Apple amorce un tournant dans la communication de la société vis-à-vis de ces problématiques (lire : Le courrier de Tim Cook sur les fournisseurs d'Apple).

Apple_SR_2012_Progress_Report.pdf%20%28page%201%20sur%2027%29

Pour la première fois, Apple a détaillé la liste des 156 sociétés responsables de 97 % de la chaîne de production d'Apple (composants, matériaux, assemblage, expédition). On y trouve des noms connus (Broadcom, Foxconn, Hynix, Infineon-Intel, LG, Marvell, NEC, Qualcomm, Samsung, Seiko, Sony, Texas Instruments, Western Digital), mais aussi des noms plus obscurs quoique cruciaux (Pegatron et Quanta, qui assemblent des produits, Chinmei Innolux qui produit des écrans ou encore Volex qui fabrique les câbles d'alimentation des Mac). De nombreuses ONG, notamment chinoises, reprochaient à Apple de ne pas suffisamment communiquer ce point, rendant impossible tout audit indépendant (lire : Écologie : Apple et les ONG chinoises avancent). La plupart de ces sociétés opèrent à Taiwan, en Chine, dans les Philippines, à Singapour et en Thaïlande.

En 2011, Apple a mené 229 audits chez ses fournisseurs, contre 127 en 2010, dont 100 dans des sociétés qui n'avaient jamais été visitées. 27 visites ont été l'occasion d'un examen plus poussé encore que la procédure standard en matière de sécurité, alors que 14 fournisseurs ont inauguré l'examen spécialisé sur l'impact environnemental de leurs activités. Ces audits sont menés par une équipe mixte composé d'employés d'Apple et de membres indépendants, chargés de vérifier le respect du code de conduite mis en place par Cupertino ainsi qu'une centaine de points détaillés.

Le premier volet concerne le respect des lois sur le travail et de la dignité humaine : 74 % de la chaîne de fournisseurs respectent le code de conduite et les législations locales. La violation la plus courante est celle sur le temps de travail : alors qu'Apple n'autorise qu'un maximum de 60 heures hebdomadaires avec un jour de repos par semaine, même si les législations locales sont plus laxistes, 93 usines faisaient travailler plus de la moitié de leurs employés plus de 60 heures au moins une semaine sur les douze relevées. Apple a mis en place un suivi hebdomadaire plus rigoureux, 37 usines ne disposant d'aucun système du genre.

Apple_SR_2012_Progress_Report.pdf%20%28page%207%20sur%2027%29

Le salaire est un autre point problématique : 42 usines ne se soucient pas de payer leurs employés à temps, 68 ne respectent pas le code du travail en matière de protection sociale, 49 ignorent les congés payés, et, pire 67 menacent de réduire les salaires en cas de faute, tandis que 108 ont « oublié » de payer les heures supplémentaires au bon niveau. Apple a obligé les fournisseurs fautifs à payer les heures dues aux employés lésés. Le problème du travail infantile semble en passe d'être résolu : seules cinq usines employaient un total de six mineurs.

Depuis plusieurs années, Apple travaille aussi à régler le cas du recrutement de main-d'œuvre étrangère à Taiwan et en Malaisie. Dans les deux cas, et conformément à la loi, les agences de recrutement demandent une certaine somme d'argent aux travailleurs. Apple a travaillé avec les gouvernements et les ONG pour que la théorie soit respectée dans la pratique, en essayant d'instaurer un montant d'un mois de salaire net comme somme maximale pouvant être demandée. Dans le cas contraire, elle a demandé aux fournisseurs de rembourser les employés lésés : la somme totale a atteint 3,3 millions de dollars en 2011.

Deux usines ont été le lieu de violations répétées du code de conduite : Apple a décidé de casser son contrat avec l'une d'elles et de travailler très vigoureusement à régler les problèmes de l'autre.

Le volet santé et prévention des risques accorde une place toute particulière aux explosions qui ont fait quatre victimes et 18 blessés à l'usine Foxconn de Chengdu et 59 blessés à l'usine Ri-Teng (Pegasus) de Shanghai. La cause de ces accidents semble être une mauvaise gestion des poussières combustibles (en particulier d'aluminium) : notamment une ventilation mal adaptée et l'utilisation de compresseurs favorisant la formation de nuages de poussière. Une des deux usines a entièrement revu sa gestion ; l'autre restera fermée tant qu'elle ne l'aura pas fait.

Apple a enfin intégré un volet environnemental à son rapport annuel : la firme de Cupertino, sous la pression des ONG, a décidé de définir l'écologie au sens large, les hommes et leur milieu. Les 14 audits spécialisés ont été l'occasion de constater des déclarations périmées, des problèmes de gestion des eaux souillées, des niveaux sonores trop élevés pour les travailleurs, ou encore des politiques de traitement des substances dangereuses parfois trop laxistes. De manière générale, 79 % des fournisseurs respectent le code de conduite en place — Apple a rompu les relations avec deux usines, l'une possédant un bâtiment vieux de 18 mois qui n'a jamais été certifié, l'autre rejetant ses eaux usées dans une ferme voisine.



La firme de Cupertino profite de son rapport annuel pour faire le point sur l'utilisation de matières premières conflict-free. Apple rappelle qu'elle a rejoint l'EICC et qu'elle travaille avec elle pour identifier précisément la provenance des matériaux utilisés : 218 fournisseurs utilisent de l'or, du coltan/tantalite, du tungstène, ou de l'étain provenant de 175 sources. 34 de ces sources ont été inspectées pour mettre en place une meilleure traçabilité — même si cela est bien insuffisant face à l'ampleur de la tâche (lire : Apple et Intel rejoignent le mouvement conflict-free).

Pour conclure
Des travailleurs asiatiques à ses plus hauts cadres, Apple fait preuve d'une plus grande transparence, dans un cas sous la pression des ONG, dans l'autre cas parce que la loi le requiert. En rejoignant la Fair Labor Association et en publiant un rapport annuel plus détaillé, la firme de Cupertino aborde un tournant dans la manière de gérer sa communication en matière de responsabilité sociale et environnementale.

Plus ouverte, Apple est aussi plus ferme : en renforçant les contrôles, elle augmente sa main-mise sur ses fournisseurs. La plupart des usines utilisées par Apple sont désormais équipées de machines spéciales qu'elle a elle-même achetées pour fabriquer des composants personnalisés sur des chaînes dont elle se réserve l'exclusivité, reléguant les sous-traitants au simple rôle d'agence d'intérim. Plus la peine de garder le secret sur les sous-traitants : ils ne sont qu'un moyen pour Apple, pas une fin.

Dans bien des cas, Apple ne sous-traite plus aujourd'hui que la masse salariale et la logistique, deux points clefs qui sont contrôlés de plus en plus sévèrement par cette politique de responsabilité sociale. L'ajout d'un volet environnemental permet de compléter le bilan effectué produit par produit et s'il est encore largement insuffisant, il permettra bientôt de dresser un bilan écologique global et fiable d'Apple.

Ce rapport annuel, forcément positif, est forcément incomplet, mais année après année, il se densifie et répond de plus en plus directement aux questions posées par les ONG. Apple a semble-t-il décidé de prendre la mesure du problème et de réclamer une place de leader dans ce domaine-là aussi.
avatar worldice | 
Depuis Cook, ça communique plus...
avatar mirando | 
Ça sera sans doute mieux. Il sera plus sensible aux marchés internationaux et à leur opportunités.
avatar terreaterre | 
@ Et les usines chinoises… Quelle hypocrisie ! @ Apple n'autorise qu'un maximum de 60 heures hebdomadaires avec un jour de repos par semaine [et patati et patata] J'aimerai voir en France un client régenter les règles de vie de son prestataire. On croit rêver. J'espère qu'Apple à contrôlé la douceur du papier WC, pour que ces pauvres petits prestataires ne s'abiment pas le popotin. C'est vraiment de la comm bizounours. On est tous des gentils entrepreneurs. On augmente le salaire de nos prestataires, et on baisse le prix du produit alors que les matières premières augmentent. Fort, non ?
avatar Dad | 
@terreaterre : De plus en plus de grandes entreprises françaises se penchent sur les conditions de travail de leurs sous-traitants, parfois sous la pression même des syndicalistes en interne, mais plus souvent de par la crainte de se retrouver, à l'instar d'Apple, sous les feux des projecteurs en cas de gros pépin ou de grand succès. Peu communiquent sur le sujet, pour la simple et bonne raison que c'est un sujet très casse-gueule : il suffit d'un cafouillage pour passer pour un menteur. Ce n'est pas de la comm de Bisounours, c'est une réalité tangible, qui est vérifiable sur place par ces mêmes organisations qui reprochaient à Apple d'être un esclavagiste. Ce serait une folie de raconter des bobards en termes de com. J'en veux pour preuve que les chiffres avancés sont tout de même relativement mauvais (heures de travail, antidiscrimation... wow). Cook prend le contrepied de la stratégie Jobs, et ce n'est pas un mal. En gagnant en transparence sur les conditions de travail, il fait amende honorable (tant qu'ils ne font pas la même chose sur la R&D). On vit une époque où raconter des conneries sur la manière de traiter ses employés, la responsabilité sociale de son entreprise ou sa politique interne peut avoir des conséquences désastreuses sur le résultat. Voir l'épisode PS3, ou encore l'acharnement anti-Apple de Greenpeace. Pour la première fois, il y a deux semaines, quelqu'un m'a clairement dit refuser d'acheter un iPhone pour ne pas nourrir un esclavagiste. Ne nous y trompons pas : ce n'est pas (seulement) fait par altruisme. Mais tout le monde en sort gagnant.
avatar Mecky | 
Évidemment le rapport est partisan. Évidemment le rapport est partiel. Évidemment la situation n'est pas rose. On ne révolutionne pas une situation seul dans son coin d'un coup de baguette magique. Il faut jalonner son parcours. Il suffit de relire Zola et de se remémorer l'Histoire qui s'en suivit pour évaluer le temps nécessaire à de tels chamboulements sociétaux ! La démarche est cohérente et, je le pense profondément, positive à long terme... à la fois vis à vis des prestataires et de la concurrence ! (puisqu'ils se fournissent tous aux mêmes usines) Cela faisait longtemps que je ne le faisais plus pour les réalisation d'Apple (autre débat) mais là, je dis bravo... pour autant qu'ils poursuivent dans cette voie !
avatar macbookeur75 | 
Est ce que les employes des apple store sont egalement respectes, bien traites et payes au regard de leur perf ?
avatar pacou | 
Le problème des Apple stores dont tu parles est qu'elles sont en occident, là ou les gens sont fatigués au bout de 35 h et demandent à être payés 39h. Ensuite on les fait travailler 39h donc ils veulent être payés 5 heures de plus (4*1,25). En tout donc ils sont payés 44 heures pour en avoir fait 39h, si c'est structurel, ce qui suit est sur la même base. En plus on leur paye 5 semaines de congés Parfois, ils ont en plus un 13eme mois, voire même un demi mois en plus pour les vacances( déjà payés par ailleurs). Au total : Payé = 2574 heures (44*52 semaines/12 mois * 13,5) si les accords vont jusque là. Effectué = 1833 heures (39*47 semaines ) dans le meilleurs des cas , travaillé réellement inconnue Écart = 741 heures payées non faites soit un surcoût de 40,42% rien que sur le nombre d'heures payées. Donc oui effectivement les employés des apple store ont des chances d'être bien traité et respecté pour leur boulot. Je n'ai rien contre, mais quand on parle du coût du travail, c'est d'abord ça...après c'est une histoire de cout de la vie.
avatar Florian Innocente | 
"quelqu'un m'a clairement dit refuser d'acheter un iPhone pour ne pas nourrir un esclavagiste" Et par curiosité, il a trouvé à la place un petit producteur de téléphones mobiles issus du commerce équitable quelque part en Franche-Comté ou dans l'Ardèche ?
avatar Powerdom | 
@innocente. Pour l'Ardèche je sais pas mais la franche comté et la très haute technologie font très bon ménage.
avatar Jimmy_ | 
@pacou : c'est à côté de la plaque comme raisonnement. Autant prôner des salaires d’ouvriers chinois pour les employés des apple stores ou au mieux des bénévoles, c'est encore plus rentable. Quand Apple a ouvert ses magasins en France c'est en toute connaissance de la législation en vigueur et l'entreprise était certains que ça serait rentable sinon elle n’aurait pas dépensé un euro pour la moindre ouverture.
avatar Dad | 
@ innocente : C'est justement l'intérêt de mon propos. C'est là qu'on perçoit le mal de la communication et le problème d'être hyper visible : lorsque des sujets sont faits, c'est sur Apple. Pas sur Samsung (le téléphone que la personne en question a finalement acheté, je crois). Parce que ce qui fait vendre du papier, c'est l'iPhone. Parce que ce qui va donner de la visibilité à l'action de Greenpeace, c'est Apple. Et lorsque la télé dit : Bouuuuh, Apple esclavagiste, le public s'imagine que ce sont des salauds. Mais ne fait pas l'effort de se renseigner sur les pratiques des concurrents. Bref : ça conduit à un boycott pour de mauvaises raisons (ou pas d'ailleurs). Lorsque j'ai répondu que Samsung faisait pareil, on m'a répondu "Pff, Samsung c'est coréen, ils fabrique en Corée !". Pas d'information = idées reçues. Nous sommes ici entre connaisseurs, mais ce n'est pas le cas du grand public.
avatar pacou | 
@Jimmy_ Là n'est pas mon propos. Je trouve simplement déplacé le propos de macbookeur75. Comment venir plaindre des employés d'Apple Store, en majorité en occident, dans un commentaire relatif à un article dont une partie porte sur les conditions de travail des ouvriers asiatiques ayant permis de construire le Mac ou le idevice lui permettant d'écrire son message? Ma provoc n'est qu'une démonstration de la condition salariale d'une partie des français ayant de bons accords d'entreprise ou de branche (celle ci vient des conventions ayant court dans certaines banques et assurances). Qui est à côté de la plaque?
avatar terreaterre | 
@Dad : De plus en plus de grandes entreprises françaises se penchent sur les conditions de travail de leurs sous-traitants, parfois sous la pression même des syndicalistes en interne La sous-traitance, c'est une variable d'ajustement économique. Une entreprise a besoin de personnel qu'elle ne possède pas, elle fait appel à un sous-traitant. Elle voit son carnet de commandes fondre comme neige au soleil ou le rendement de son action faire de même, il taille dans le gras, et commence par virer les ous-traitants. C'est ce qui se passe en France dans tous les secteurs. Alors, les conditions de travail du gugusse qui travaille dans son pays, l'entreprise, elle s'en fout royalement.
avatar speedtoxic | 
900 k$, un des patrons US les mieux payés ??? Vous avez vu ça où?
avatar GillesB | 
@Pacou, Vous oubliez un détail d'importance, la productivité en France est une des meilleures voire la meilleure au monde. Pour exemple, j'ai comparé le coût salarial à la performances dans mon domaine entre différents pays dont la France et la on s'aperçoit que tout d'un coup le salarié Polonais ou Chinois n'est plus du tout intéressant. Par ailleurs le président de Toyota avait répondu à une question posée par un journaliste, que la raison de l'implantation en France d'une nouvelle ligne de fabrication (suite à une fermeture en Angleterre) était le ratio production /Cout salarial qui est le meilleur sur toute les usines dégroupe Toyota! Donc arrêtons avec ces histoires de 35 heures, de 39 heures de congés payés... Regardons la réalité en face, le salaire médian français est inférieur à 1500 euros et la France le Pays ou les dirigeants de sociétés (Les grosses) les mieux payés et les actionnaires les mieux rétribués! En allemagne le taux de réinvestissement des bénéfices dans l'entreprise est le double d'en France. Le reste c'est beaucoup d'arguties et de polémiques pour enfumer le citoyen!
avatar Anthony Nelzin-Santos | 
@speedtoxic : il a techniquement touché 378 millions de dollars en 2011, ce qui fait de lui le CEO le mieux payé des États-Unis.
avatar pacou | 
@GillesB Dites ça aux patrons de TPE qu'on rigole un peu Tous le monde parle de la productivité en regardant les plus grosse boîtes, celle du CAC40 ou autre indice boursier dont le nom indiquent le nombre hyper représentatif d'entreprises qu'il comporte. Hors, le tissu économique français est composé de plusieurs millions d'employeurs dont beaucoup d'associations et une grande majorité d'artisans. Ceux ci ne sont pas du même avis sur la productivité à tel point que la moyenne de la rémunération finale des dirigeants de TPE et PME est de moins de 2500 euros par mois, on est loin des effets d'annonce en masse que l'on entend dans la presse. Permettez moi donc d'émettre un avis contraire, sans rien oublier.
avatar USB09 | 
@pacou Je suis tout à fait d'accord. Vu que la France à tendance à se désertifier.
avatar USB09 | 
@pacou Je suis tout à fait d'accord. Vu que la France à tendance à se désertifier.
avatar JPTK | 
[quote]quelqu'un m'a clairement dit refuser d'acheter un iPhone pour ne pas nourrir un esclavagiste[/quote] Faut bien avouer que j'ai vu des propos de ce genre ici et là, apple est tellement connue et les gens sont tellement cons qu'on en arrive à de telles phrases, c'est sublime ! A mon avis, rien d'autres que des fans de Secret Stories qui répètent ce qu'ils ont entendu ou "compris" histoire de faire humaniste préoccupé par l'avenir du monde. Du même tonneau : [quote]je me demande combien de gents dans le monde steve jobs a exploité (avec 3 smileys qui vomissent)[/quote] Je sais pas comment qualifier ça, de la bêtise crasse certes, mais aussi avec une bonne dose de morale dégoulinante à la TF1, affligeant.
avatar rikki finefleur | 
JPTK Je crois seulement que vous n'avez rien compris de l'appétence des délocalisateurs.. D'ailleurs pourquoi délocalisent ils à ce titre ? comme nike ou adidas.. Un nouvel article sur zdnet concernant foxconn.. Enquête chez le chinois Foxconn : des ouvriers de 13 ans travaillent 16 heures par jour http://www.zdnet.fr/actualites/enquete-chez-le-chinois-foxconn-des-ouvriers-de-13-ans-travaillent-16-heures-par-jour-39767573.htm Je crois qu'au contraire il faut dénoncer l'angélisme autour de ces boites.. Car outre le fait qu'ils appauvrissent des continents entiers la france inclus, entrainant chômage, désindustrialisation massive, elles ne font que profiter d'une certaine misère mondiale , à leur seul profit, dans une vision de très court terme..
avatar Marc Duchesne | 
Perso, si je n'aime pas mon salaire, je n'ai qu'à regarder ailleurs. Si les gens vont travaillé, c'est qu'ils veulent un salaire. Le combien est personnel. Sa fait nécessairement leur affaire. Si on est pas content d'un salaire, on peut aussi démarer son entreprise, faire de l'argent (si on passe le cap des 5 ans) et prendre sa retraite à 55. Le cas pour 5% de la population. Travaillé c'est un privilège...
avatar geneosis | 
Bon, on sait très bien ce que sont les ouvriers pour le capital, de la matière à consommer. Au XIXème siècle ça a donné ça: « L'industrie cotonnière date de quatre-vingt-dix ans... En trois générations de la race anglaise, elle a dévoré neuf générations d'ouvriers.» Discours de Ferrand à la Chambre des communes, du 27 avril 1863.
avatar Marc Duchesne | 
L'être avant l'avoir... Toujours...

CONNEXION UTILISATEUR