Kodak v. Apple : l'affaire est rouverte [MàJ]

Anthony Nelzin-Santos |
antonio-perez-kodakEn janvier dernier, Kodak attaquait Apple et RIM au sujet de la violation de brevets relatifs à la prévisualisation des images et de leur traitement sur différentes résolutions (lire : Kodak lance deux procès contre Apple). Apple n'a pas tardé à contre-attaquer (lire : Brevets : Apple contre-attaque Kodak), Kodak finissant par perdre la première manche (lire : Kodak perd une manche contre Apple et RIM) après enquête de l'ITC. L'International Trade Commission a en effet estimé qu'Apple et RIM ne violaient en aucune façon les brevets de Kodak, une décision qui sera infirmée ou confirmée dans la journée. Kodak, qui s'est dit toujours ouvert à un règlement à l'amiable, a aujourd'hui mis un prix dessus : 1 milliard de dollars.

[MàJ] Les commissaires de l'ITC ont décidé de revenir sur l'avis du juge administratif, ce qui a pour effet de rouvrir le dossier entre Apple et Kokak.

Antonio Perez, le PDG de Kodak, estime que sa société « mérite de gagner », considérant que la violation de brevet est évidente. L'ITC avait pourtant émis un avis différent, suivant l'argumentaire d'Apple et de RIM selon lequel les brevets de Kodak ne s'appliquaient pas du fait d'une « modification substantielle d'une invention précédente » (lire : Kodak-Apple : l'ITC donne suite). Dans un cas similaire, un juge de l'ITC avait émis un avis favorable à Kodak, poussant Samsung et LG à s'asseoir à la table des négociations, ce qui leur avait coûté près d'un milliard de dollars.

Kodak cherche donc aujourd'hui à obtenir une somme similaire d'Apple et de RIM. Ancienne icône de la photographie, la société a en partie raté le virage du numérique : si ses activités d'impression ou de fabrication de capteurs spécialisés restent réputées, la marque est désormais absente ou presque du marché grand public. Alors que ses comptes sont dans le rouge et qu'elle gagne deux fois moins qu'il y a cinq ans, elle pourrait même sortir des places boursières et être absorbée par le pas très net fonds de capital-risque Weintraub and Sterling Global Holdings. Bref, un arrangement à l'amiable pourrait offrir un peu d'air à la société : « c'est beaucoup d'argent », reconnaît Perez.

Après un premier avis formulé par un juge administratif, la prochaine étape d'un règlement par l'ITC est l'examen de l'affaire par les six commissaires de l'ITC (trois républicains et trois démocrates) : leur conclusion devrait être publiée dans la journée. Ils ne peuvent pas ordonner de dommages et intérêts, mais peuvent ordonner le retrait de la vente des produits violant les brevets. De quoi inciter à un règlement à l'amiable, mais Apple et RIM, le vent dans le dos, ne semblent pas en vouloir.
avatar joneskind | 
On a pas beaucoup de détails concernant le brevet en question... Difficile de se positionner dans ce cas là. Mais 1 milliard de dollars ça fait beaucoup d'argent quand même. C'est dommage que Kodak, qui fait des produits de bonne qualité, se retrouve dans une telle situation. Ça ressemble vaguement au dernier soubressaut avant le rachat.
avatar StackHeap | 
"Kodak, qui s'est dit toujours ouvert à un règlement à l'amiable, a aujourd'hui mis un prix dessus : 1 milliard de dollars." Mais c'est qu'il est goinfre le Perez en plus !
avatar Mark Twang | 
Affaire lamentable : je plains Kodak d'avoir totalemen raté son virage (ce qui était flagrant dès la fin des années 1990) mais se débattre en extorquant des sommes considérables à des entreprises qui ont investi dans la recherche et le développement, c'est assez peu glorieux.
avatar USB09 | 
Allez on imagine : reglement a l'amiable, kodak ferme boutique 2 mois plus tard et Perez est en vacances aux Bahamas.
avatar Armas | 
Ca sent bon le le Patent Troll
avatar Kahouane | 
[quote]je plains Kodak d'avoir totalement raté son virage[/quote] Il est vrai que fabriquer les capteurs qui équipent (entre autres) les 'Blad est une démonstration irréfutable d'un virage raté x_x
avatar Mark Twang | 
@ Kahouane : Des réussites techniques reconnues ne sont malheureusement pas une garantie de succès commercial. Là on parle d'une entreprise qui, il y a 15ans, dominait le secteur alors très lucratif de la pellicule photosensible, un secteur qui s'est effondré sans qu'il y ait d'équivalent. D'ailleurs ce n'est pas moi qui ait inventé la situation financière de l'entreprise.
avatar oomu | 
effectivement, gagner une fortune par la propriété intellectuelle permettrait à Kodak de ne pas avoir à sortir des produits viable sur le marché. hmm, j'aurais eu plus de sympathie pour canon ou nikon, je pense.
avatar My0sis | 
la société a en partie raté le virage du numérique... voir complètement foiré...
avatar lolo-69 | 
Obliger ces sociétés à reverser un très fort pourcentage de ce qu'elles touchent par ce système d'extorsion de fond légalisé à des œuvres caritatives ainsi qu'une profonde réforme de ce système qui laisse breveter tout et n'importe quoi assainirait un peu ce gros panier de crabes.
avatar Jean-Jacques Cortes | 
L'Adventix a été une grosse bouse qui n'a pas tenu 6 mois, balayé par les premiers numériques de qualité. Au passage, c'est Sony qui a lancé le premier appareil photo numérique, le Mavica. C'était en 1980 ! On insérait une disquette 3,5 pouces en guise de support de stockage.
avatar Almux | 
N'est-ce que moi, mais, ils ont beau être de ma génération, j'ai une peine énorme à apprécier ces allures de bourges-busynessman que prennent ces "leaders" industriels... Limite envie de gerber...
avatar abstract | 
Culture du paraitre.
avatar Kahouane | 
[quote]Des réussites techniques reconnues ne sont malheureusement pas une garantie de succès commercial.[/quote] S'il y a réussites technique c'est bien qu'il n'y a pas foirage total, même s'il n'y a pas de succès commercial. Il y aurait foirage total s'il n'y avait aucune compétence technique.

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