Web apps : "Steve Jobs avait raison mais trop tôt"

Florian Innocente |
"Le web a gagné" a estimé Vic Gundotra, l'un des vice-présidents de Google alors qu'on l'interrogeait sur l'avenir des applications pour les produits mobiles. "Nous pensons que le Web a gagné et que dans les années à venir, le navigateur, pour des raisons économiques, va devenir la plateforme qui compte et c'est là que Google est en train d'investir."

Vic Gundotra a rappelé que le patron d'Apple avait au départ dessiné un avenir orienté vers le web pour les applications destinées à l'iPhone "Steve Jobs avait raison quand il a dit qu'il fallait développer pour le web. Mais à l'époque il y avait un problème de timing. Je pense que Steve a vraiment compris, que sur le long terme, ce serait le Web, et je crois que c'est de cette manière que les choses vont se dérouler."

Pour mémoire - en juin 2007 - six mois après la première présentation de l'iPhone, Apple avait dévoilé le processus de développement pour cette plateforme. À la surprise des développeurs qui pressentaient le potentiel offert par cette version mobile d'un Mac OS X qu'ils maîtrisaient déjà, voilà que Steve les poussait vers l'HTML et le JavaScript "Notre approche innovante, qui utilise les standards du Web 2.0, permet aux développeurs de créer des applications étonnantes tout en laissant l'iPhone fiable et sûr" Parmi les avantages cités par Apple il y avait la possibilité de mettre à jour ces applications automatiquement puisqu'elles résidaient sur les serveurs de leurs créateurs.

AppleWebapps


On connait la suite, Apple a fini par fournir un kit de développement d'applications natives. Mais Palm, par contre, avec webOS a emprunté le même chemin prévu à l'origine par Apple en mettant aussi l'accent sur un développement avec les langages du Web. Un responsable technique de Palm, présent à la même conférence, se réjouissait des possibilités offertes par HTML 5 pour tirer profit des ressources matérielles des téléphones.

L'issue semble inéluctable pour Vic Gundotra au vu des progrès techniques réalisés "Ces 12 derniers mois le rythme de l'innovation dans le domaine des navigateurs a été surprenant. Ce que l'on observe très clairement c'est une évolution vers des navigateurs incroyablement puissants.". Ajoutant que même Google n'avait pas les moyens de prendre en charge toutes les plateformes, de l'iPhone, aux Windows Phone en passant par Android, les BlackBerry ou les différents Nokia.

Par conséquent, selon la vision de Google, les gens n'utiliseront plus des App Store (et ses cousins) mais tout simplement leurs navigateurs web "Beaucoup, beaucoup d'applications peuvent être distribuées à travers le navigateur, et ce que cela permet en terme de baisse des coûts est stupéfiant."

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avatar Guy-Lux | 
Encore faut-il être connecté pour que cela fonctionne. J'attend le premier soft de guidage GPS en web app utilisable en voiture...
avatar Jipy | 
[quote=Guy Lux]Encore faut-il être connecté pour que cela fonctionne. [/quote] Ah ba ca oui, pour utiliser une webapp, faut être sur le web !
avatar julien.alkaza | 
Ou utiliser une version en cache de l'appli qui se met à jour à la connexion !
avatar fluxus | 
Non, les seuls VRAIS gagnants de cette histoire seront les opérateurs telecoms. Quand toutes vos applis résideront sur le web, et que vous serez à l'étranger, préparez vous à la ruine en termes de frais de roaming data ...
avatar Anonyme (non vérifié) | 
C'est pas de ce genre d'applis dont il est question, mais des milliers de trucs qui de toute façon ont besoin d'accéder au web pour avoir un sens et ne nécessitent pas d'être très optimisés (guides à la AroundMe, lecteurs RSS, applis d'actu...). En tout cas c'est clair que les webapps sont très puissantes sur iPhone, le problème c'est qu'on ne bénéficie pas de l'exposition de l'AppStore, ni de son modèle de rémunération. Par contre on n'a pas à passer par la validation ni de kit de dev à payer, et Apple a ajouté pas mal de choses à safari pour détecter la position, l'orientation, gérer le tactile... Bref, c'est du sérieux et Apple ne cherche clairement pas à nous obliger à faire des logiciels dédiés à l'iPhone et à nous rendre captifs. Et avec WebKit en opensource, c'est même un sacré cadeau qu'ils font à leurs concurrents.
avatar canola | 
Tôt ou tard, plus tard que tôt. La course à la puissance n'est pas finie.
avatar melaure | 
Pas pour moi, quand j'achète une appli, je veux qu'elle soit chez moi !
avatar Eurylaime | 
C'est amusant de voir comment Palm c'est fait traité de truffe avec webOS et de voir le retournement de veste parce que Steve avait dit.
avatar oomu | 
les applications natives ne disparaîtront pas. les applications web enrichissent l'informatique. il n'y a aucune raison pour qu'un modèle disparaisse au profit de l'autre quand ils résolvent des problèmes différents et répondent à des impératifs techniques différents. - A quand un navigateur web en web ? tellement mieux qu'en code natif.
avatar YAZombie | 
Eurylaime, tu pourrais donner quelques sources? Je ne me souviens pas du tout de qu'ils se soient faits traiter de truffes!
avatar gbws | 
Mouais, alors là je demande à voir... Le web n'est pas fait pour toutes les applications, et s'il reste suffisant pour certaines applications, le web a de sérieux points négatifs: - c'est un milieu hostile (peu de maîtrise sur le navigateur) - ce sera toujours moins puissant/rapide qu'une réelle application - ce sera toujours moins bien intégré qu'une appli réelle - le mode offline n'est pas encore géré par tous les navigateurs - vous avez déjà comparé le debuggage d'une webapp avec celui d'une application traditionelle? Il faudra encore quelques années avant que ça devienne une alternative viable. Bref, c'est encore trop tôt.
avatar Achylle | 
Ce qui est marrant, c'est de voir ce retour à des systèmes monolithiques... On nous a casser les oreilles pour décentraliser les calculs et les traitements sur nos postes, et on est en train de revenir tout doucement à des systèmes de fermes de calculs, de super calculateur, que ce soit via le cloud computing pour les traitements ou ce système de webapps pour les applications elles-même. Bref, les boites qui n'ont pas encore jeter leurs mainframes vont être contentes.... on y retourne :-) En gros, si la tendance continue, on nous fournira des terminaux mobiles (genre iphone v5) avec seulement des puces télécom super performantes et un gros espace disque (pour le cache), et toutes nos applications seront en location (éventuellement en location gratuite, j'ai pas dit que ce sera forcement payant) sur des serveurs distants. On pourra ainsi avoir des smartphones aux performances dignes d'un ordinateur et pourtant d'une autonomie de plusieurs jours puisque tous les calculs seront fait à distance (nul besoin d'un hardware surpuissant du coup à l'intérieur du smartphone). Mais l'envers de la médaille, c'est que l'on n'achètera plus nos applis, on les louera. Ce qui peut-être bien.... ou pas, tout dépendra de la politique de l'éditeur. Enfin, ce n'est que mon avis, mais entre le cloud computing, la virtualisation, etc.... tout semble converger vers un système avec un gros serveur qui calcule et des terminaux qui affichent.
avatar oomu | 
C'est amusant de voir comment Apple s'était fait traiter de truffe avec les applications web pour iphone et de voir le retournement de veste parce que Palm le dit maintenant. (alors que webkit de l'iphone 1 avait pratiquement tout ce que le webkit de palm pré a ( le stockage persistent par exemple) et que débit et accessibilité d'internet n'ont pas été améliorés en 3 ans )
avatar NightWalker | 
@oomu +1 c'est ce que j'allais dire...
avatar Manu | 
moi pas comprendre vous :) C'est pas parce que Apple a fourni un SDK cocoa pour le développement que les webapps ne sont plus de mise sur iPhone. L'iphone supporte les deux modes de développement et c'est pas mal. @Achylle les smartphones ont également une puissance de calcul non négigeables. Et cela va aller crescendo. Les navigateurs, donc le poste client, deviendront de plus en plus puissants. Dans tout cela, Apple avec webkit tire bien son épingle du jeu.
avatar PA5CAL | 
Mouais... Sauf que les applications web, le cloud et toutes ces (soit-disant) nouveautés qu'on nous vante en ce moment, ce n'est ni plus ni moins que du [b]Minitel 2.0[/b] : des terminaux qui font travailler des serveurs extérieurs placés hors de notre contrôle ! Les grands gagnants dans cette affaire seront les diffuseurs de logiciels et les opérateurs télécom, qui vont pouvoir nous faire payer plusieurs fois ou indéfiniment l'accès à des services dont on pourrait disposer à demeure sur nos machines ou en limitant les communications avec l'extérieur (coûteuses et incertaines) au strict minimum juste lorsque c'est nécessaire. À l'heure où l'on parle de surveillance du net, de cyber-criminalté et de cyber-terrorisme, et où nos machines n'ont jamais été aussi puissantes pour réaliser des traitements complexes et stocker de gros volumines, il est vraiment aberrant de confier nos informations (souvent vitales et confidentielles) et le contrôle de nos moyens informatiques à des acteurs extérieurs (généralement étrangers) au travers du web. À la rigueur, d'accord pour le cloud et une généralisation des webapps, mais à condition que les serveurs soient [u]chez moi[/u].
avatar YannK | 
Vu que certaines applis hyper connues et utilisées ont été abandonnées en plein succès par manque de fonds car leur développeurs avaient déjà du mal à financer un site web pour la télécharger et perdaient pas mal d'argent... je souhaite bien du courage à une informatique uniquement faite de web apps comme semble le penser le monsieur de Google. Rien que d'avoir un hébérgement stable, puissant et en bande passante pas trop limité demande énormément d'argent que même des gros sites n'arrivent pas financer qu'avec la pub... alors si évidemment il ne voit un monde que de web apps Google, là d'accord... M'enfin il restera toujours certains problèmes pour des niches pas si niches que ça : video, audio, photo qui demanderaient un début d'upload énorme, or quand on connait les infrastructures US... Et puis bien sûr, est ce que les gens vont accepter à tout prix le déni de leur vie privée ? Après tout, Adobe voulait mettre la main sur toutes les photos qui passaient sur photoshop.com... et quid de la pérennité des services ? S'ils ferment du jour au lendemain, il se passe quoi ? Plus de web app, alors que l'on peut encore utiliser une appli non supportée. et surtout, pourra t on effacer ce que l'on veut, ou devra t on tout abandonner ? En tout cas ça me fait bien rire ce thème du social, de la génération du web participatif associé à la gratuité des services où l'on abandonne toute propriété pour que des grosses boîtes se fassent un fric monstre en pub... bref, un monde où les Google Web Apps dominent est un cauchemar. Esperons que tout le monde ne va pas suivre bêtement cette voie là.
avatar Florian Innocente | 
@ YannK : Laquelle (ou lesquelles) ?
avatar Halx | 
Il faut savoir lire entre les lignes : les déclarations de ce monsieur ne sont en fait que de la propagande déguisée en analyse. Donc, non, ni Steve Jobs, ni personne n'avait raison car pour l'instant les webapps, c'est beaucoup de bruit pour rien et c'est surtout un projet de controle des habitudes du consommateur au potentiel effrayant, qui, si par malheur il réussit, servira avant tout les intérêts des vendeurs de services informatiques, pas ceux des utilisateurs. C'est la politique commerciale de Microsoft des années 80-90 en version 2.0 : vous êtes pieds et poings liés comme jamais auparavant.
avatar Atlante | 
Foutaise! En voilà une américaine qui ne marchera JAMAIS à l'echelle mondiale, jamais en Europe en l'état tant qu'on aura pas brulé les président de chaque grands groupe de télécommunications de chacun des 27 pays en place publique. Excellent raisonnement théorique mais avec aujourd'hui aucun cadre d'application pratique dans un monde global. Personne ne fera changer tous les opérateurs en même temps, et les organismes juridiques n'interviendront jamais pour favoriser le développement de technologies qui n'ont pas d'intérêt pour des causes " humaine" (changer les règles pour favoriser un style de technologie par rapport à une autre par idéologie geekique n'a jamais fait partie des prérogative d'aucune court, et elles ne seront certainement jamais plus puissantes que celles des leaders économiques du présent.) parce que dans un monde global; un téléphone portatif inutilisable en dehors de nos frontières est un téléphone fixe! Ni Palm, ni Apple, ni Google ne contrôlent nos opérateurs.
avatar Anonyme (non vérifié) | 
[quote=Halx]Il faut savoir lire entre les lignes : les déclarations de ce monsieur ne sont en fait que de la propagande déguisée en analyse. Donc, non, ni Steve Jobs, ni personne n'avait raison car pour l'instant les webapps, c'est beaucoup de bruit pour rien et c'est surtout un projet de controle des habitudes du consommateur au potentiel effrayant, qui, si par malheur il réussit, servira avant tout les intérêts des vendeurs de services informatiques, pas ceux des utilisateurs. C'est la politique commerciale de Microsoft des années 80-90 en version 2.0 : vous êtes pieds et poings liés comme jamais auparavant.[/quote] Suis d'accord sur le principe... Maintenant imaginons que Google, un peu comme dans le monde des bisounours, ouvre son modèle à un peu tout le monde... Allons soyons fou... Allons jusqu'à dire qu'un document quelconque sera soit Office Open XML (Microsoft) soit l'inverse (dont je ne me rappelle plus le nom (Open Office XML). Finalement sans trop imaginer plus loin, révons qu'ils fassent un peu comme ils font avec l'ensemble de leurs applis... En bureautique en tout cas on tend vers une convergence quelconque... Reste les autres applis mais qui devraient tout de même suivre sous l'impulsion des Grands (remarquez le G majuscule). Bref dans ce monde des bisounours ne reste que le problème du stockage... C'est vrai que gMail typiquement n'a pas mis de coup de pied au derrière à qui que ce soit quand il est apparu... Et d'un point de vue système fermé c'est clairement un modèle (ironie). Le seul avantage objectif que je trouve aux applis lourdes actuellement c'est qu'il n'y a aucune appli légère qui fait son travail en ergonomie aussi bien... Reste à voir dans les prochaines années...
avatar philiipe | 
Plusieurs points : - La force du modèle App Store est d'unifier l'offre sur une plateforme de distribution unique et homogène... Palm (voire même Microsoft a l'époque de Windows CE) n'y sont jamais arrivés. - La force de modèle App Store est d'offrir une sécurité dans le paiement (mon vendeur c'est Apple en qui j'ai confiance). - La force de modèle App Store est d'offrir un système qui propose une rémunération les développeurs, notamment les "indépendants" (qui entre en concurrence aux majors). Si l'on tient compte de ces seuls arguments on imagine bien : - un monde de "propriétaire" de leur logiciel acheté chez Apple, - et un mode "d'utilisateurs" gratuits chez Google. Et comme rien n'est gratuit, les seconds subiront la loi du marketing : coordonnées personnelles vendues, profilage, qualité de service lié à la qualité du réseau donc perfectible, ... Ce que est donné d'une main est repris de l'autre. On en revient à des règles simples d'économie : tout travail mérite d'être payé, et Google (grosse capitalisation boursière n'est pas réputé pour être plus philanthropique que les autres.
avatar lukasmars | 
"Et avec WebKit en opensource, c'est même un sacré cadeau qu'ils font à leurs concurrents. " Quel cadeau ? Apple etait obligé, de par la licence de KHTML, de redistribuer les modification du code. Va demander à Palm si Apple est capable de faire quelques chose qui ressemble à un cadeau...
avatar Anonyme (non vérifié) | 
lukasmars > si je suis ton raisonnement, tout ce qui a utilisé du libre à un moment ne peut plus jamais devenir un produit fermé, c'est ça ? Regarde Cider qui a pour base Wine... tu peux pervertir tout ce que tu veux en commençant par un fork, mais Apple ne l'a pas fait. Ceci dit je viens de regarder le Trac de webkit, et on y voit maintenant énormément de contributions d'autres acteurs, notamment de Google qui a l'air de s'impliquer beaucoup désormais, c'est vraiment une bonne nouvelle. Enfin peut-être pas pour MS et Mozilla, mais bon...
avatar JSIT99 | 
IL Y AURA TOUJOURS UN GAGNANT. Ici le providers… Mais la WEBOS va pas tarder c'est inévitable
avatar fantomx6 | 
Bientôt sur vos écrans : MVS le retour de la vengeance !!!
avatar Liam128 | 
Oui sunjohn, c'est ça : ce qui dérive de la GPL doit rester en GPL. Même si tu n'as gardé que 4 lignes de code du projet original en GPL, tu es obligé de redistribuer en GPL. Même un fork n'y change rien. Bon dans le cas de Wine comme dans celui de KHTML, il s'agit de LGPL, il permet un peu plus de liberté, mais pas tant que ça. Grosso-modo, tu peux faire dépendre ton appli proprio du moteur en LGPL (par exemple, Safari ou Chrome peuvent être proprio et dépendre de KHTML ou de WebKit, Cider peut être proprio et dépendre de Wine), mais la partie en LGPL reste en LGPL. C'est pour ça que CrossOver, par exemple, est proprio, mais il reste dépendant de Wine et toutes les modifs faites sur Wine par CrossOver sont intégrées à Wine. Ce qui reste purement proprio à CrossOver, c'est l'interface graphique, les outils de configuration de Wine qui leur sont propres, etc. WebKit, en tant que fork de KHTML, est obligé de rester en LGPL. En revanche, rien n'oblige Apple à rendre Safari open-source, du coup, Apple ne le fait pas.
avatar Stanislas Retcum | 
"A quand un navigateur web en web ? tellement mieux qu'en code natif." Eye OS le fait déjà ... mais il faut un browser pour pouvoir ensuite utiliser le browser de Eye OS.... :-D
avatar devkid | 

@oomu

Et maintenant nous avons Electron sur nos machines, 50 instances chacun !

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