Le jour où la machine vainquit l'homme… au Jeopardy

Arnaud de la Grandière |


Les progrès de l'intelligence artificielle se mesurent à ses victoires emblématiques. La dernière en date jusqu'ici, la célèbre partie d'échecs qui vit le champion du monde - et accessoirement plus grand Maître de tous les temps - Gary Kasparov perdre face à Deep Blue, l'ordinateur taillé sur mesure par les soins d'IBM, en 1997 par deux manches contre une sur un total de six.

Big Blue était depuis à la recherche d'un nouveau défi pour surpasser sa dernière prouesse, et a fini par jeter son dévolu sur le fameux jeu télévisé Jeopardy. Ce jeu, toujours aussi populaire sur les écrans américains depuis 1964 (il connut une diffusion en France, présentée par Philippe Risoli, de 1988 à 1992 sur TF1), propose à ses participants des réponses auxquelles ils doivent trouver la question qui y correspond.

Pour cela, les candidats doivent tout d'abord choisir une catégorie sur les six proposées (dont l'intitulé peut tout autant leur donner un contexte que les troubler en fonction de sa formulation), et une mise parmi les cinq disponibles (de $200 à $1000), qui correspond à la difficulté de l'énigme. Le joueur qui a la main choisit donc la catégorie et la mise (chaque mise ne pouvant être tentée qu'une fois, jusqu'à ce que la grille soit vidée), le présentateur donne l'énoncé de la réponse, et chaque participant doit "buzzer" le plus vite pour donner la question qui correspond et emporter la mise, mais si le candidat donne une mauvaise réponse, il verra la mise en jeu déduite de sa cagnotte. Le joueur qui a amassé le plus d'argent une fois la grille vidée gagne la partie.


Si l'adaptation française de Jeopardy était quelque peu primesautière, la version américaine, héritière de son grand âge, est autrement plus sérieuse, difficile et respectée outre-Atlantique


Les énigmes font naturellement appel à la culture et aux vastes connaissances des candidats, mais la difficulté supplémentaire tient dans leur formulation, qui se base souvent sur des jeux de mots et des doubles sens. Autant de chausses trappes pour un ordinateur, sans compter qu'on peut interpréter un seul et même mot de bien des manières. Trouver la réponse dans les temps est un tour de force, comprendre une question en langage clair tient lieu de prodige, mais trouver la réponse dans les temps à une question posée de manière cryptique relève du petit miracle. Le tout, plus vite encore qu'un humain ne saurait le faire. Si Deep Blue a pu battre Kasparov en se reposant simplement sur sa formidable capacité de calcul pour prévoir tous les coups possibles sur l'échiquier, jusqu'à 20 degrés de profondeur, le langage est un champ autrement plus vaste que les 64 cases et 32 pièces du jeu d'échecs, dont les règles restent simples à maîtriser pour une machine.

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Car comme pour son précédent défi, IBM a décidé de confronter son poulain, nommé Watson (d'après le nom du fondateur de la société), aux plus grands champions du jeu télévisé, dans un match retransmis sur CBS. Concrètement, l'énigme est envoyée à Watson sous forme électronique (il n'a donc pas à faire de la reconnaissance vocale ou visuelle, à l'inverse des participants humains), dès que l'énoncé apparaît sur l'écran. D'autre part, l'équipe d'IBM a dû constituer une énorme base de données locale pour fournir le savoir à Watson : interdiction d'utiliser Internet (ce qui n'aurait de toute façon fait que le ralentir). La base de données, incluant des millions de documents (archives du New York Times, la Bible…), dictionnaires, thesaurus, encyclopédies (y compris l'intégralité de Wikipedia et l'Internet Movie Database), occupe quatre téra-octets sur ses disques durs.

Il reste tout de même à Watson à isoler les termes signifiants de l'énigme, et par croisement d'associations trouver la question qui y correspond. Pour ce faire, il lance simultanément plusieurs milliers d'algorithmes éprouvés en matière d'analyse du langage, chacun fournissant une réponse. Celles qui sont le plus fréquemment retournées sont alors confrontées à la base de données pour s'assurer de leur validité, et classées par degré de probabilité. Lorsqu'une solution dépasse un seuil de confiance donné, Watson "buzze", et donne sa réponse à haute et intelligible voix.

Watson a plus d'un avantage sur ses adversaires organiques : ses réflexes sont imparables. Une fois la décision prise de donner la réponse, le buzzer retentit instantanément, alors que les réflexes humains doivent composer avec une latence qui se compte en dizaines de millisecondes. Il reste également de marbre face aux tactiques psychologiques de ses adversaires. Mais à l'inverse, Watson ne tentera sa chance que s'il a trouvé une réponse avec un taux de probabilité suffisant, ce dont les humains peuvent se passer. Ils peuvent également anticiper le moment de buzzer pour rattraper leur handicap en termes de rapidité. D'autre part, Watson, n'entendant pas les réponses des autres participants au jeu, il est tout à fait susceptible de donner une mauvaise réponse qui vient tout juste d'être invalidée par un autre candidat.

Néanmoins pour en arriver là il aura fallu quatre ans de dur labeur. Pour que Watson puisse avoir une chance de gagner face aux meilleurs champions, il lui fallait donner un taux de bonnes réponses supérieur à 85 % en moins de trois secondes et demie, et le logiciel en était bien loin aux tout débuts du projet. Pour donner une mesure des avancées réalisées, Piquant, le prédécesseur de Watson, prenait plusieurs minutes pour ne donner que 35 % de bonnes réponses.

Un élément déterminant du code de Watson fut l'apprentissage par la machine : au lieu de définir des règles une par une, on présente des exemples au programme en lui indiquant leurs valeurs. Pour donner un cas concret, la reconnaissance optique de caractères ne se "programme" pas en définissant les caractéristiques de chaque lettre, qui peuvent varier infiniment d'une police ou d'une écriture à l'autre. A l'inverse, on présente au programme une kyrielle de cas différents en lui indiquant la bonne réponse : le programme cherche, et finit par déterminer les caractéristiques propres à chaque lettre : il devient capable de les reconnaître sous des formes qu'il n'avait pas rencontrées précédemment.

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C'est le même type de programme qui vous fait des suggestions sur iTunes ou Amazon en fonction de votre historique d'achats, croisé avec ceux de milliers d'autres utilisateurs qui sont susceptibles de partager vos goûts. De la même manière, Watson a ingurgité des milliers d'énigmes du Jeopardy, accompagnées de leurs solutions, et du chaos est né l'ordre : Watson a stocké des associations, un peu à la manière dont notre cerveau crée des connexions synaptiques avec l'expérience. C'est grâce à cet apprentissage par la machine que Watson a pu déterminer les éléments prépondérants dans la formulation si typique du Jeopardy, pour en isoler les termes discriminants.

Mais si les bonnes réponses de Watson font souvent frémir de par leur implacable précision, à l'inverse les erreurs désarmantes qu'il peut parfois commettre prêtent souvent à rire. Watson n'est pas doué du sens commun que nous avons tous : pour lui les réponses n'ont qu'une valeur statistique, et rien ne lui indique que Richard Nixon ne peut résolument pas être une "first lady", à moins qu'on ne lui précise ce genre de subtilités. Ces "bugs" seront parfois retors à élucider, à l'image de l'exaspération qu'un parent peut ressentir face à son enfant si ce dernier ne cesse de répondre "pourquoi ?" à l'explication qui précède.

Un dernier élément qui permettra à Watson de rejoindre les meilleurs joueurs aura été de lui faire savoir la bonne réponse à l'énigme précédente, ce qui lui permet d'interpréter le thème (parfois trompeur tant qu'aucun exemple n'a été donné), et ce qui le rend plus susceptible de mieux répondre à l'énigme suivante, comme c'est également le cas pour les autres joueurs.

Le match en deux manches gagnantes a mis Watson face aux plus redoutables opposants : Ken Jennings, détenteur du record du plus grand nombre de victoires consécutives au Jeopardy (74), et Brad Rutter, gagnant du plus gros pactole au jeu. Le premier match, diffusé le 14 février, fut sans appel : $4.800 pour Jennings, $10.400 pour Rutter, et $35.734 pour Watson, grâce notamment à deux bonnes réponses aux questions bonus qui rapportaient plus d'argent. Bien que Watson fut mené durant la seconde manche, il finit tout de même par la remporter avec $77.147, devant Jennings avec $24.000 et Rutter avec $21.600.
Sur les 94 réponses que Watson a donné, il ne s'est trompé que neuf fois (soit 10 %). Le programme s'est abstenu de répondre à 26 occasions, n'étant pas assez sûr de lui pour tenter sa chance (il avait pourtant la bonne réponse dans 5 de ces cas, soit 19,2 %). En somme, Watson souffre d'un petit déficit de confiance en lui-même, et aurait probablement plus de chances de gagner en prenant un peu plus de risques. Watson remporte un million de dollars, qu'IBM a reversé à des œuvres caritatives.

L'ironie du sort, c'est que c'est précisément Ken Jennings qui aura été l'inspiration pour IBM : lors d'un dîner avec des collègues en 2004, Charles Lickel, manager de la recherche chez IBM alors en quête d'un nouveau défi après la victoire contre Kasparov, remarque que le restaurant devient soudainement silencieux : Ken Jennings était alors au milieu de ses 74 victoires consécutives au jeu télévisé, attirant l'attention de tous les convives en plein repas lors de la retransmission sur les écrans du restaurant. C'est ainsi que Charles Lickel eut l'idée du formidable défi pour les ingénieurs d'IBM, qui fut relevé par Dave Ferrucci et son équipe d'une vingtaine d'ingénieurs. Ceux-ci n'ont d'ailleurs pas manqué de faire savoir à Ken Jennings qu'il y avait "beaucoup de lui en Watson". Bill Atkinson, inspiré par les prouesses de Watson, imagine un avenir où de tels assistants pourraient nous venir en aide au quotidien (lire Bill Atkinson inspiré par un IA très joueuse).

Mais au-delà de la brillante prouesse, Watson aura bel et bien des applications pratiques. Dans les milieux professionnels, un tel logiciel pourra fouiller dans des téra-octets de données pour apporter instantanément la réponse à une requête en langage clair. De même, des domaines où les innombrables connaissances sont constamment mises à jour, comme le support technique, la recherche juridique ou la médecine, pourront bénéficier d'une aide décisionnelle précieuse. IBM est déjà à pied d'œuvre, se donnant 18 à 24 mois pour proposer un produit exploitable commercialement pour l'aide au diagnostic et au traitement des patients. Les coûts d'équipement le réservent pour l'heure aux plus grosses sociétés : il en coûte un million de dollars pour le serveur doté de 2800 processeurs Power 750, et plusieurs millions pour le logiciel (Eric Nyberg, professeur en sciences informatiques à l'université de Carnegie Mellon, estime que Watson a coûté jusqu'à 100 millions de dollars à IBM, d'autres parlent même d'un à deux milliards). Big Blue escompte que le prix deviendra plus accessible d'ici la fin de la décennie, avec l'amélioration de la technologie.



image : IBM Research
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avatar richarre | 
http://www.karelia.com/watson/ : Dan Wood est maudit ! Watson > Apple Sherlock > Watson > Sun > Watson > IBM
avatar Anonyme (non vérifié) | 
@florentmair Les premières versions utilisaient des BlueGene avant de passer sur des Power 750. On peut noter que chaque "coeur" de Watson (POWER7) est plus puissant que DeepBlue, et des coeurs, Watson en a 2880.
avatar YannK | 
"Je suis le seul à y voir le moteur de recherche qui risque de faire pleurer google très bientôt?" Bah y'a déjà des moteurs de recherche qui sont pensés pour créer un schisme… Wolfram Alpha (pas un moteur de recherche, mais un moteur de connaissance), qui pourrait avoir des débouchés monstrueux si Qwiki.com… (qui, pour le coup, en met véritablement plein les yeux et qui semble très puissant…) Mais comme d'hab, le mieux est l'ennemi du bien… et il va falloir beaucoup de chance pour détrôner Google (surtout quand Google est utilisé par certains pour rentrer une URL en lieu et place de la barre d'URL du navigateur…)
avatar Anonyme (non vérifié) | 
je croirai en l'IA le jour ou un ordinateur sera capable de rêver qu'il est un homme.
avatar NightWalker | 
[quote=Manueel] Merci pour ce superbe article qui remet bien les choses à l'heure : Pas un soupçon d'intelligence dans cette machine mais de puissants algorithmes qui permettent de tomber juste de manière statistiquement très satisfaisante Bref un outil puissant qui probablement un jour nous servira de moteur de recherche[/quote] C'est tu parles "d'un soupçon d'intelligence", alors il y a bien un [b]soupçon[/b] d'intelligence. Parce que après tout, l'intelligence est "aussi" constituée de règles, donc des algorithmes. Hé oui, des algorithmes on les utilise tous les jours. [i]S'il ne pleut pas, on ira se promener à la plage, sinon on reste à la maison[/i] par exemple. Mais ce serait triste de résumer l'intelligence juste aux algorithmes. Car l'algorithme ne peut résoudre le problème, "données erronées - résultat correct". Demonstration ci-dessous... ;)
avatar NightWalker | 
[quote=Arnaud de Brescia] je croirai en l'IA le jour ou un ordinateur sera capable de rêver qu'il est un homme.[/quote] Je ne pense pas que le rêve ait un quelconque rapport avec l'intelligence, mais plutôt "l'inconscience"
avatar Anonyme (non vérifié) | 
Il a surtout avoir avec l'imagination.
avatar Manueel | 
@marc_os encore un abus de langage : non le logiciel ne "reconnait" pas des formes, elle n'est pas plus cappable de reconnaitre que de connaitre, c'est à dire de "naître avec" ce qui présupposerait l'accès à la conscience Mais cela ne change rien, bravo aux ingénieurs Ibm pour ce bel outil
avatar Manueel | 
@NightWalker, D'accord avec toi, l'intelligence nécessite "des règles et des algorithmes" d'accord avec toi l'intelligence ne se résume pas aux règles et algorithmes et donc... il n'y a pas (encore) le moindre soupçon d'intelligence dans les machines puisqu'il leur manque des éléments autres et nécessaires. Une machine ne voit pas, n'entend pas ne comprend pas ne connait pas malgré ses capteurs et ses processus logiques
avatar jbmg | 
Arnaud de Brescia [12/03/2011 15:38] "je croirai en l'IA le jour ou un ordinateur sera capable de rêver qu'il est un homme." il ne faut pas faire de l'anthropomorphisme... :=))
avatar bugman | 
@ YannK : Qwiki.com… Effectivement. Merci pour le lien.
avatar Arnaud de la Grandière | 
@ Manueel : on en revient toujours aux mêmes problématiques quand on évoque ces sujets : qu'est-ce que l'intelligence ? Comment définit-on le seuil à partir duquel on pourra considérer une IA comme notre égale ? Il n'y a pas de "bonne" réponse à ces questions, et chacun peut avoir une opinion divergente à ce sujet. Il n'en reste pas moins que, à l'image de Deep Blue, Watson a de quoi être considéré comme l'une des étapes marquantes de la longue marche vers la "singularité", à n'en pas douter.
avatar Manueel | 
@ Nonoche : pas tout à fait :-) Oui avant de dire qu'un ordi est intelligent il faut définir - soit ce qu'est l'intelligence (difficile en quelques lignes) - soit des éléments nécessaires mais non suffisant - soit des éléments incompatibles c'est ce que j'ai fait ou tenter de faire Il n'est pas question d'opinion mais de rigueur de raisonnement Si on définit l'intelligence comme un simple processus de calcul alors nous serons d'accord pour dire que les ordis sont intelligents. Si l'on considèrent par contre que la conscience (à définir) est une donnée nécessaire, alors on peut dire que l'ordi n'a pas la moindre once d'intelligence,. Iil ne peut ni reconnaître, ni comprendre ni voir ni entendre, Bien que ses unités de calculs enregistrent des sons, de la lumière etc. Ce n'est donc pas une question d'avis ou d'opinion, encore moins une question de seuil, mais de définition précise des termes employés et d'une rigueur logique dans la réflexion.
avatar Arnaud de la Grandière | 
@ Manueel : tu mets de l'eau à mon moulin. Si selon toi il faut être doué d'une conscience (de soi-même, j'imagine) pour mériter d'être catalogué comme intelligent, d'autres ne partagent pas nécessairement cette… opinion ;¬)
avatar Manueel | 
@ Nonoche... bah Tu déformes Voila ce que j'ai écris. - qu'il serait bien trop long de définir l'intelligence - que si l'on définissait l'intelligence comme un processus de calcul alors l'ordi serait intelligent - que si l'on considèrait le processus de calcul comme insuffisant alors l'ordi n'aurait pas accès à l'intelligence - que les glissement de sens comme le fait de prétendre qu'un ordinateur voit, comprend reconnait sont des abus de langage qui empêche toute rigueur de réflexion, toutes possibilité d'analyse et fait que chacun s'en trouve enfermé dans des avis et des opinions C'est d'autant plus surprenant quand cela provient de personnes de formation scientifique Je n'exprime pas un avis ou une opinion mais je tente une réflexion logique. Mes croyances je les garde pour moi et mes amis ;-)
avatar kubernan | 
Histoire intéressante. Évidement pas de quoi fantasmer ; c'est un peu comme mettre ensemble une grande quantité de calculettes et les faire fonctionner dans un seul et unique but. En revanche il y a certainement dedans des algo. très intéressants.
avatar Arnaud de la Grandière | 
@ Manueel : comment te dire?... Tu fais là des affirmations qui sont toutes du registre de l'opinion. Ton opinion n'est ni plus ni moins légitime qu'une autre, mais encore une fois tout le monde ne se range pas à ton avis. Ca n'est pas tant qu'il est "trop long" de définir l'intelligence, c'est qu'à ce jour nous n'avons aucune définition rigoureuse de ce que c'est. Capacité d'adaptation ? Faculté de résoudre un problème ? De trouver les relations entre divers concepts ? La chose est d'autant plus difficile que la notion varie d'une culture à l'autre. Et que dire du règne animal ? Ou des humains victimes de handicaps neurologiques ? Ou encore des enfants ? Tu tentes d'en tracer les contours en faisant diverses affirmations (et non démonstrations), qui ne valent que ce qu'elles valent. Tu parles de capacités de calcul, ça n'est aborder les machines que sur l'angle matériel en faisant abstraction du logiciel, un peu comme si on considérait le cerveau humain de par sa capacité à propager une impulsion électrique d'un bout à l'autre de son connectome sans envisager la manière dont elle se propage. Je ne peux que saluer ta volonté de partir sur une base rigoureuse, mais ça n'est hélas pas de cette manière que ça donnera quelque chose. Nombre de scientifiques éminents travaillent sur la question depuis bien des années, et si chaque jour on en sait un peu plus sur la façon dont fonctionne le cerveau humain, et chaque jour on rend les machines... un peu moins bêtes, l'intelligence n'est toujours pas quelque chose de clairement conscrit. Il n'y a pas de critère discriminant qui nous permette d'affirmer d'un instant à l'autre si telle ou telle créature devient intelligente ou non. Pire encore, les outils auxquels tu fais appel sont eux-mêmes sujets à divergence : on peut avoir diverses opinions sur ce qu'implique la compréhension. Bref, c'est pas gagné.
avatar LBX | 
@Manuel et kubernan L'intelligence est toujours mise en comparaison avec celle de l'homme : on classe l'intelligence d'un animal, entre autres par : - sa capacité à s'adapter à une situation pour répondre à un objectif - sa capacité à communiquer - sa capacité à se reconnaître (ex. singes devant un miroir) - ses capacités sociales - sa capacité à créer une culture … Par ailleurs, d'un point de vue anthropologique, l'homme n'est pas nécessairement "intelligent". Il fait des associations logiques intimement liées par son affect. L'affect étant bien souvent un paradigme conscient ou préconscient (Ça) provenant d'une réponse biologique (déterminisme génétique et environnemental). Il utilise une mémoire d'ensembles, non organique (il n'y a pas, par exemple d'organe de la vue dans le cerveau, mais DES zones), car il -perçoit-. Ce qu'il voit est nécessairement influencé par ce qu'il a déjà vu, ressenti et ce qu'il ressent au moment où il voit. De toute évidence, Watson fait cela également, mais "mal", car les questions posées reposent sur une -expérience humaine (expérience biologique, culturelle…). Watson est une machine, il est influencé par sa propre nature. L'ordinateur est donc et sera intelligent, mais il s'agit d'une intelligence sans conscience. Il est indissociable de la vie humaine, il est une de nos extensions. Nous (IBM, ici) créons bien une intelligence sur puce et disque dur, liée à des affects, à un passif affectif (le NYT, la bible, wikipedia… le choix des algorithmes, etc…). Il perçoit, plus qu'il ne voit. En effet, sa source de décision n'est plus seulement des données brutes (comme excel le fait), mais des informations qu'il classe lui-même en connaissance. Il fait naître une réponse depuis des informations, il fait naître une connaissance pour lui-même, puisqu'il -apprend-, lui permettant de créer une réponse, de prendre une décision…
avatar Arnaud de la Grandière | 
Ce qui me frappe surtout, ce sont les réactions du style "ça n'est qu'un amas de puces sans âme", un peu comme on réagit lorsqu'on apprend le "truc" d'un tour de magie, qui perd tout son cachet. Le cerveau humain ne fait pas plus de magie que ce dont un ordinateur est capable, ça ne reste "que" des neurones et des synapses. On ne connait pas encore le "truc", de ce tour de magie là, mais une chose est sûre : il y a bel et bien un "truc". Et il ne faudrait pas faire face à une crise existentielle le jour où on pourra dire comment tout ça fonctionne. Le cerveau humain n'a pas plus de "mérite" dans son fonctionnement qu'une intelligence artificielle : ça n'est qu'un organe qui fait ce pour quoi il existe, de la même manière qu'une IA fait ce pour quoi elle a été créée.
avatar nexus28000 | 
Vraiment bien comme article ! Mais le chemin est encore long et dans le fond il faudrait d'abord s entendre sur ce qu'est l'intelligence. Pour un panorama philosophique de la question de l'intelligence artificielle je vous conseille : http://freakosophy.over-blog.com/article-32700946.html
avatar NightWalker | 
[quote=Manueel]D'accord avec toi, l'intelligence nécessite "des règles et des algorithmes" d'accord avec toi l'intelligence ne se résume pas aux règles et algorithmes et donc... il n'y a pas (encore) le moindre soupçon d'intelligence dans les machines puisqu'il leur manque des éléments autres et nécessaires. Une machine ne voit pas, n'entend pas ne comprend pas ne connait pas malgré ses capteurs et ses processus logiques[/quote] Donc un personne aveugle et mal entendant n'a pas d'intelligence ? L'intelligence n'est pas acquis. C'est un processus long d'apprentissage. Un bébé ne peut comprendre qu'une figure ronde est un cercle. On lui apprend qu'une figure ronde est un cercle. C'est quelque chose qu'on peut apprendre aussi à un ordinateur. Idem lorsqu'on entend un bruit. On passe obligatoirement par une phase d'apprentissage. Sur ce plan, on peut sans problème apprendre un ordinateur de faire la même chose. Pour ces deux situations, le plus important c'est la phase d'apprentissage ensuite mémorisation. Donc tout à fait "algorithmesable". Alors qu'est-ce qui différencie l'intelligence humaine de l'intelligence algoritmique. Une des pistes c'est la conscience. Une chose que ne peut posséder une machine. Quelque chose qui ne peut être calculée. Du moins jusqu'à ce qu'on arrive à mettre en équation la conscience. Je doute que l'on arrive à le faire de si tôt. Un exemple de situation qu'un algorithme cale... c'était l'exemple que j'ai donné plus haut sur "l'inconscience" et le "rêve". Dommage que personne n'a réagit dessus. C'est dans le cas où on a une information erronée, mais on obtient quand même un résultat correct. Par exemple, demander à quelqu'un, "Tu peux m'emprunter ton stylo ?". En lui tendant la main. Là il va te prêter son stylo. Or ici on a une information erronée. Ce n'est pas "emprunter" qui aurait du être utilisé, mais "prêter". Pourtant le résultat sera bon. On ne sait pas mettre en équation ce genre de situation.
avatar bugman | 
Je n'y connais pas grand chose en IA mais je pense qu'en utilisant une logique floue (non binaire mais plutôt en utilisant des %) ont peu réussir à créer une certaine forme d'intelligence. Ma definition d'intelligence est "art de savoir faire un CHOIX juste en adaptant ses futures choix aux résultats déjà disponibles, ceux en prenant en compte l'état actuel et son environnement, afin de s'approcher d'un but" (ce qui ne me semble pas impossible pour un ordinateur). Il ne faut pas confondre intelligence et émotion (qui ne me semble pas simulable mais la résultante d'états).
avatar Arnaud de la Grandière | 
les rêves, l'art, l'imagination, les émotions, restent malgré tout le résultat du fonctionnement de nos neurones. Je ne vois pas au nom de quel principe fondamental ceux-ci échapperaient à la dissection, mais je comprends qu'on puisse préférer le penser.
avatar Manueel | 
@bugman Merci pour ta définition de l'intelligence. L'ordinateur peut calculer la solution "juste" mais une fois trouvée, l'ordinateur n'a pas de libre arbitre qui lui permettrait de choisir (ou rejeter) cette solution Choisir, reconnaître, comprendre, entendre, voir, sont des termes qui ne devraient pas être utiliser sans précaution, c'est à dire sans préciser la définition que l'on donne à ces termes et leur adéquation avec le phénomène observé Sinon gare aux glissements sémantiques.
avatar bugman | 
@ Manueel : "mais une fois trouvée, l'ordinateur n'a pas de libre arbitre qui lui permettrait de choisir (ou rejeter) cette solution" Un peu comme moi. Je te donne un résultat, ma définition, résultante de mes connaissances (maigres). Je suis incapable seul de confirmer/invalider cette solution, mais je peux me baser sur l'entrée "Manueel" (entre autres) me donnant de nouveaux éléments me permettant de réviser cette solution. pour les définitions : En ce qui me concerne "le choix" est un calcul, "entendre, voir", des IO, "Choisir, reconnaître", l'algorithme. Ce qui me pose le plus de problèmes est "comprendre" (la clé ?), que je qualifierais comme "accepter".
avatar Manueel | 
@bugman "Un peu comme moi. " C'est bien là le noeud du problème (une fois que l'on a précisé le lexique employé). L'homme a-t-il un libre arbitre ou non ? On peut répondre à cette question sur un mode religieux Je crois que le libre arbitre n'existe pas ou je crois dans le libre arbitre ou rester dans le domaine de la science et dire j'ignore si l'homme est capable de libre arbitre. Ce qui m'ennuie avec certains d'entre vous, c'est que vous mélanger vos croyances et vos dogmes quasi religieux avec des recherches scientifiques tout à fait honorables Comme si on ne vous avait pas appris à vous méfier de vous et du langage "naturel" Pour moi le dérapage de la science en religion est aussi ridicule que lorsque l'économie devient religieuse Il y a des économistes sérieux qui ne mélangent pas leur foi, leurs engagements et leurs sujets d'étude comme il y a des chercheurs en intelligence intelligence, qui ne font pas de leur discipline une secte
avatar bugman | 
@ Manueel : Dieu n'est pas cité dans mes messages précédents. Bien que comme pour le reste du monde je me suis déjà posé la question de son existence, il m'est impossible à ce jour de la confirmer/invalider. ;) Encore faudrait il le définir. Mais rien à voir avec mon analyse sur le sujet. Concernant mon avis sur le libre arbitre, il n'existe pas (religions mises de coté, je précise), c'est un avis qui m'est propre et non définitif. Une personne isolé (n'ayant jamais eu de contacts externes) est elle capable de libre arbitre ? (c'est une véritable question) Ou le libre arbitre est il le résultat d'un choix après analyse des choix venant de groupes (ici, humain)... ce qui, du coup, n'est plus complètement "libre" ? Si une personne, autre que moi, est vécu les mêmes expériences que moi, aux mêmes instants, avec les même personnes, dans les mêmes lieux, je suis persuadé qu'elle serait exactement comme moi. Ce qui exclut tout libre arbitre (puisque partagé)
avatar Manueel | 
@bugman : laissons Dieu de coté ;-) et restons sur la question du libre arbitre Tu as un avis la dessus, moi pas d'ailleurs je ne sais pas ce qu'est un "avis"... Je me méfie des avis et des opinions. Est-cet une connaissance étayée par des faits ? ou une adhésion hors rationalité ? Ne pouvant démontrer l'existence du libre arbitre pas plus que son inexistence, si je ne veux pas basculer dans la croyance, il me faut garder les deux hypothèses ouvertes quand je me réfère à la science Par contre au niveau de mes (tes) croyances, libre à moi (toi) de professer l'existence ou l'inexistence du libre arbitre
avatar bugman | 
@ Manueel : "Tu as un avis la dessus, moi pas" Si [analyse], tu en as un, sinon tu ne te donnerais pas la peine d'en discuter. ;) "d'ailleurs je ne sais pas ce qu'est un "avis"..." [recherche] Une opinion, un point de vue, le résultat d'une étude approfondie d’un problème. "Je me méfie des avis et des opinions." [analyse] Je ne peux que partager... ou alors le monde tournerait rond... loin d'être le cas. "Est-cet une connaissance étayée par des faits ?" [analyse] parfois "ou une adhésion hors rationalité ?" [analyse] possible aussi "Ne pouvant démontrer l'existence du libre arbitre pas plus que son inexistence," [recherche] Message precedent (pour moi le libre arbitre n'est pas confirmé) "si je ne veux pas basculer dans la croyance," [recherche] Voir message précèdent "il me faut garder les deux hypothèses ouvertes quand je me réfère à la science" [analyse] Je vais me contenter de nos raisonnements [choix]. "Par contre au niveau de mes (tes) croyances, libre à moi (toi) de professer l'existence ou l'inexistence du libre arbitre" [IO/analyse] Je suis pour. Toujours constructif d'avoir des informations). ;)
avatar Arnaud de la Grandière | 
Intelligent ou pas, Watson aura au moins eu le mérite de susciter des questionnements existentiels ici ;¬)
avatar Arnaud de la Grandière | 
@ Manueel : pourtant il y a quand même pas mal de biais dans la façon dont tu abordes cette question (raison pour laquelle je faisais référence à des opinions). Je m'explique : "- que si l'on définissait l'intelligence comme un processus de calcul alors l'ordi serait intelligent" Pourquoi résumer un programme d'intelligence artificielle à "un processus de calcul"? Ce serait assimiler un tel logiciel à une simple calculatrice (qui exécute également des "processus de calcul"), or les deux ne me semblent pas assimilables. "- que si l'on considèrait le processus de calcul comme insuffisant alors l'ordi n'aurait pas accès à l'intelligence" et pourquoi donc au juste? Tu pars du principe que l'intelligence artificielle n'est qu'un processus de calcul, et à l'inverse que l'intelligence ne s'y résume pas. C'est particulièrement ici que je vois un biais. "- que les glissement de sens comme le fait de prétendre qu'un ordinateur voit, comprend reconnait sont des abus de langage" là aussi tu pars de certains principes qui ne me paraissent pas comme acquis. En quoi la reconnaissance visuelle d'une forme serait-elle plus noble ou légitime lorsqu'elle vient d'un cerveau humain que d'une machine ? Un ordinateur qui capte l'image d'un "A" et qui est capable de déterminer que c'est la lettre A fait de la reconnaissance visuelle, je ne vois pas en quoi c'est un "glissement sémantique" ni un crime de lèse-majesté. Notre cerveau lui-même contient nombre de choses "codées en dur", comme le démontrent les biais cognitifs et les illusions sensorielles, sans parler du couple stimulus/réflexe. De même, l'expérience "programme" notre cerveau en modifiant constamment notre réseau de neurones, accélérant certains circuits, ralentissant d'autres, changeant les embranchements, à tout moment.
avatar DrFatalis | 
"Arnaud de Brescia [12/03/2011 15:38] je croirai en l'IA le jour ou un ordinateur sera capable de rêver qu'il est un homme." Qu'est ce que t'indique que ce n'est pas là précisément ce qui est en train de t'arriver ?
avatar bugman | 
@ Nonoche : "Pourquoi résumer un programme d'intelligence artificielle à "un processus de calcul"?" Parce que c'est le cas (sauf preuve du contraire).
avatar Arnaud de la Grandière | 
@ bugman : ça me semble quelque peu réducteur, dans la mesure où on peut encore une fois en dire autant d'une calculatrice. Alors oui, fondamentalement, il n'y a au bout du compte que des opérations logiques (d'ailleurs on peut en dire autant de ce qui se passe dans un cerveau humain, que je sache c'est tout ce que les neurones font elles-mêmes), mais c'est la manière dont elles sont effectuées qui fait la différence.
avatar bugman | 
@ Nonoche : Je suis en accord mais un ordinateur reste une (grosse) calculatrice. L'homme aussi ? ...hmmmmm... oui (super évoluée, il est vrai).
avatar Manueel | 
Avant de répondre, je voudrais préciser que c'est sans esprit de polémique mais dans celui d'enrichir ma réflexion :-) Si un avis est parfois la conclusion d'un processus de réflexion rigoureux et parfois une adhésion hors rationalité, permettez moi de me méfier de ce terme car je le trouve trop "glissant". En tout cas je peux dire qu'il m'est impossible de trancher sur l'existence du libre arbitre chez l'homme. Mais que si je garde cette notion en suspens, elle me paraît essentiel à garder à l'esprit dans notre réflexion. L'homme fonctionne-il uniquement comme un processus de calcul, je l'ignore. Il me semble que l'être humain ne peut penser sans "donner du sens", sans relier ses perceptions à des processus interprétatifs de compréhension. L'ordinateur "capte l'image d'un "A" et est capable de déterminer que c'est la lettre A " mais ne voit pas un A. (et le jour où il en sera capable, je ne crierais pas au crime de lèse majesté, j'applaudirai. ;-)) Notre manière de percevoir le monde est "embarrassée" de valeurs, jamais neutre. Si l'on voit un viol, un assassinat un acte de torture, on a un jugement de valeur Mais si cette absence de neutralité de notre mode de perception du monde est évident pour ces extrêmes, il est aussi présent dans chacune de nos perceptions Pour voir le moindre objet, l'être humain fait appel à l'ensembles des expérimentations et valeurs qu'il a engrangées au long de son expérience.
avatar bugman | 
"L'ordinateur "capte l'image d'un "A" et est capable de déterminer que c'est la lettre A " mais ne voit pas un A. (et le jour où il en sera capable, je ne crierais pas au crime de lèse majesté, j'applaudirai. ;-))" L'intérêt ? [analyse] Le jour où l'homme verra dans un "A" des atomes s'exiter... je me resservirais un sky en souriant (question de contexte certainement). "Si l'on voit un viol, un assassinat un acte de torture, on a un jugement de valeur" de simples variables (et l'importance de la valeur créée par notre "algorithme") "Pour voir le moindre objet, l'être humain fait appel à l'ensembles des expérimentations et valeurs qu'il a engrangées au long de son expérience." Pour voir le moindre objet, l'être humain fait appel à l'ensembles des variables et calculs qu'il a engrangées au long de son execution [parsing].
avatar Arnaud de la Grandière | 
"L'homme fonctionne-il uniquement comme un processus de calcul, je l'ignore. Il me semble que l'être humain ne peut penser sans "donner du sens", sans relier ses perceptions à des processus interprétatifs de compréhension" Tout ceci ne reste, fondamentalement, que des impulsions électriques triées par des neurones, soit un processus de calcul. C'est ce que fait le cerveau. Pour autant qu'on le sache, il ne s'y passe rien d'autre (et sinon, quoi d'autre?) C'est là où on touche à une sorte de "mystique" de l'intelligence humaine qui ne me semble pas basée sur quoi que ce soit de concret. "L'ordinateur "capte l'image d'un "A" et est capable de déterminer que c'est la lettre A " mais ne voit pas un A. (et le jour où il en sera capable, je ne crierais pas au crime de lèse majesté, j'applaudirai. ;-))" En quoi ne voit-il pas un A? Nous traitons le signal de la même manière, nous apprenons de la même manière ce qu'est un "A". En quoi iPhoto ne me "voit pas" lorsqu'il reconnaît mon visage sur mes photos? Ca me fait un peu penser au sketch des inconnus avec le bon et le mauvais chasseur...
avatar Fred. | 
Quand je pense qu'on pourrait encore avoir des processeurs IBM puissants de cette gamme sur nos macs s'ils n'étaient pas retournes au x86!!!
avatar foudeapple | 
il y a le 2e épisode quo'n peut voir à la fin, l'homme est à l'égalité de waston. Hier j'etais à la conférence à la vilette "humain, machine et mutant". En résumé, La machine dévaloriserait l'homme petit à petit et elle le contrôlerait absolument à tout. Les sciences-fictions démontrent déjà ce que nous sommes en train de faire dans la réalité car ils sont purement philosophiques. A quand l'intégration de la bio-ethique dans les institutions scientifiques et autres ?
avatar jerome74 | 
Hum... visiblement, il n'y a que deux types de "questions" à trouver: "qui est xxx", ou bien "qu'est-ce que xxx". Il n'y a donc besoin d'aucune intelligence, c'est juste une question de statistiques et de base de données pour trouver un unique mot. En lisant l'article, je pensais que ce Watson aurait put trouver des questions du style "combien de personnes sont mortes dans le chantier de la Tour Eiffel" à partir d'une réponse du type "7 chutes mortelles, et 3 autres par chute d'objet".
avatar snoopss | 
Elémentaire ...
avatar Anonyme (non vérifié) | 
on est encore loin de skynet.. et une machine qui comprend pas malgré avoir ingurgité wikipedia que une fisrt laday est obligatoirement une femme et que nixon etait un homme president et donc ne pouvant etre first lady en dit long sur le chemin qui reste a parcourir avant l avenement de l IA
avatar Anonyme (non vérifié) | 
cela dit ça reste impressionnant ! Les débouchés que cela offre sont aussi interressante, bon pour le moment un peu onéreuse mais on avance gentillement. qui sait, ils finiront peut être par nous pondre des Cylons xD
avatar Anonyme (non vérifié) | 
Le "plus grand maître de tous les temps" - si cette appellation a vraiment un sens - est Robert James Fischer, qui n'avait pas besoin d'une armée de secondants pour battre l'élite soviétique des échecs. Kasparov fut un clown et le match contre Deep Blue un spectacle pour le cirque Barnum. L'apport de Kasparov à la théorie est proche de zéro. Karpov fut un bien plus grand maître de ce point de vue. Les vrais maîtres du jeu, ceux dont tout joueur devrait s'inspirer sont Capablanca, Alekhine, Nimzowitsch et Botvinnik.
avatar Anonyme (non vérifié) | 
Watson doit lui aussi "buzzer" de manière physique. Le buzzer ne retentit pas instantanément. ;) Ils lui ont fabriquer un système pour appuyer sur un bouton.
avatar gibet_b | 
@Arnaud de Brescia Chacun a son "plus grand maître de tous les temps". Pour ma part, Bobby et Garry sont à égalité dans mon coeur de joueur d'échecs ;-) Bobby car j'aime son jeu et pour être devenu champion du monde seul contre l'union soviétique ; Garry car j'aime aussi beaucoup son jeu et pour être resté si longtemps le meilleur, et d'une manière si éclatante, sans contestation possible. Je ne suis pas GMI et j'aurai du mal à apprécier l'apport de Kasparov à la théorie mais je doute que son apport à la théorie soit proche de zéro puisque il a toujours été connu pour son extrême préparation dans les ouvertures (et c'est pour cela que Carlsen s'est notamment fait coatché par lui pendant un temps - d'ailleurs, on a senti quand il a arrêté). Alors c'est sûr qu'il n'y a pas de variantes kasparov mais il a été à l'origine de plusieurs idées dans certaines ouvertures. D'ailleurs, quand Carlsen avait accès aux données de Garry, certains des meilleurs joueurs du monde disait que Kasparov avait encore la meilleure base de données du circuit avec probablement encore beaucoup de nouveautés dans sa besace. Karpov est aussi un grand champion avec notamment une compréhension positionnelle monstrueuse, pour le coup peut-être un cran au-dessus de Kasparov. De toute manière, il faut être fou pour dire que les noms que tu as cité n'ont pas marqué le jeu d'une profonde emprunte. A moins d'être un fort titre, il est difficile de dire qui a le plus apporté au jeu. Car tu as aussi oublié Bronstein, qui n'a jamais été champion du monde mais qui a apporté beaucoup au jeu je pense, surtout pour toute une génération de joueurs. Et j'ai envie de finir par deux joueurs qui n'ont pas été champions du monde mais qui sont néanmoins de très très grand champions : Larsen et surtout, l'effroyable Kortchnoï.
avatar DrFatalis | 
La singularité approche...
avatar Mark Twang | 
Merci MacGé pour ces articles passionnants. C'est toujours un plaisir d'ouvrir l'app sur son iBidule :-D
avatar Philactere | 
C'est en effet intéressant. Mais à lire cet article on semble tout de même loin de l'intelligence humaine. Une accumulation d'encyclopédies complètes, des algorithme servis par une puissance de calcul pour traiter cette masse d''information, ceci pour palier la capacité qu'a un cerveau humain de trouver une réponse malgré moins de connaissance encyclopédique en allant droit à l'info pertinente. Probablement que la façon qu'à le cerveau de classer l'info et de lier les éléments entre eux fait la différence. Reste la capacité d'apprentissage. Toutefois cette capacité à analyser et trier l'information peut ouvrir la voie à des applications intéressantes dans la recherche d'infos.

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