Test du Drobo 5C, un DAS cinq baies USB-C

Anthony Nelzin-Santos |

Voilà donc le Drobo 5C. Après notre « remise à niveau » en forme de test du Drobo 5N, nous voici fin prêts pour évaluer la nouvelle entrée de gamme du fabricant californien, dotée de cinq baies et d’un port USB-C. Le parfait compagnon des MacBook et MacBook Pro ? La réponse dans notre test.

L’entrée de la gamme de DAS de Drobo

Rien ne ressemble plus à un Drobo qu’un autre Drobo : placez un 5C entre un 5N et un 5D, mélangez-les comme si vous jouiez au bonneteau, et vous ne saurez plus qui est quoi. Comme ses « cousins », le Drobo mesure 15 sur 26 cm, pour une hauteur de 18,5 cm et un poids à vide de près de 4 kg. Comme ses « cousins » aussi, il masque ses cinq emplacements pour disques 3,5 pouces derrière un capot frappé du logo de Drobo.

Il ne faut pas d’outil pour retirer ce capot, maintenu par des aimants, il n’en faut pas non plus pour installer les disques, qui se glissent dans leur logement. C’est propre, c’est simple, c’est pratique, comme les rangées de témoins permettant de connaitre l’état du système d’un coup d’œil. Et c’est du déjà-vu, puisque tous les systèmes de Drobo partagent ces caractéristiques très caractéristiques.

Les différences n’apparaissent qu’en retournant le Drobo 5C. Sa face inférieure ne comporte pas la traditionnelle trappe d’accès à l’« accélérateur », un SSD (optionnel) au format mSATA qui fait office de cache. Aucun autre Drobo « de bureau » n’en est dépourvu, pas même le Drobo Mini à quatre baies pour disques 2,5 pouces, mais le 5C constitue clairement l’entrée de gamme du fabricant.

Pour preuve : alors que les autres DAS de Drobo intègrent deux ports Thunderbolt et un port USB 3.0 au format USB-B, le 5C se contente d’un unique port USB 3.1 Gen 1 au format USB-C. Le choix de l’USB plutôt que du Thunderbolt limite d’abord les débits à 500 Mo/s, ce qui destine le 5C à recevoir des disques durs plutôt que des SSD.

USB-C : attention aux câbles

Il empêche ensuite le placement du DAS de Drobo au milieu d’une chaine d’appareils : branchez le 5C à votre MacBook Pro d’entrée de gamme, et vous ne pourrez plus rien y relier d’autre, sauf à débrancher l’alimentation. La spécification USB-C imposant l’utilisation de câbles courts, vous apprécierez la relative discrétion du 5C (« relative » : on soupire tout de même de soulagement à son extinction).

Drobo fournit un câble d’un mètre, terminé par une prise… USB-A ! Les ordinateurs dotés de ports USB-C ne manquaient pourtant pas lorsque Drobo a présenté le 5C en octobre dernier, mais le fabricant est peut-être parti du principe que les propriétaires d’anciennes machines ne possédaient sans doute pas de câble USB-C>USB-A, alors que ceux de nouvelles machines possédaient forcément un câble USB-C>USB-C.

Ce n’est pas faux, mais celui fourni par Apple avec les MacBook et MacBook Pro est un câble… USB 2.0. Sauf à vouloir transférer vos fichiers à 35 Mo/s, vous devrez donc acheter un nouveau câble. Et pas n’importe quel câble : tenez-vous à distance des câbles à très bas prix, qui peuvent causer de graves problèmes, et des câbles dits « de charge », généralement limités à l’USB 2.0. Dans le doute, rabattez-vous sur le câble USB-C>USB-C de Belkin, qui n’est pas donné mais prend bien en charge l’USB 3.1.

Qui dit Drobo, dit Drobo Dashboard

Le bon câble branché, le 5C apparait comme un volume de 64 To dans le Finder, quelle que soit la capacité des disques qu’il embarque. C’est une manifestation de BeyondRAID, le système de gestion des données propriétaire à Drobo, qui impose l’installation du Drobo Dashboard. Il ne gagnera aucun concours de beauté, mais il est simple et clair, et n’a pas vocation à être utilisé régulièrement. Il peut envoyer des notifications, mais seulement en cas de problème, et se niche sinon dans la barre de menus, où il fait office de témoin de fonctionnement du 5C.

Il permet d’ailleurs de régler la luminosité, voire de couper, les témoins lumineux du boitier, qui peuvent gêner sur le bureau. Il permet aussi et surtout de configurer le niveau de redondance des données, d’un fonctionnement de type RAID 5 (tolérance à la panne d’un disque) à un fonctionnement de type RAID 6 (tolérance à la panne de deux disques). Le passage de l’un à l’autre ralentit les opérations, le temps que BeyondRAID réorganise les données, mais n’impose pas de reconstruire la matrice, comme sur un système RAID traditionnel.

Petit détail dautant plus appréciable quil nous a sauvé la mise au cours dun de nos tests : le 5C possède une toute petite batterie, qui lui donne le temps de séteindre « proprement » en cas de coupure de courant inopinée.
Petit détail d’autant plus appréciable qu’il nous a sauvé la mise au cours d’un de nos tests : le 5C possède une toute petite batterie, qui lui donne le temps de s’éteindre « proprement » en cas de coupure de courant inopinée.

Le système de Drobo est flexible et pratique : il tolère l’utilisation de disques différents, encaisse le déplacement ou le remplacement d’un disque sans broncher, et autorise la migration vers un nouveau boitier sans changer de mécaniques. Mais il est propriétaire : en cas de problème matériel, il est impossible de récupérer les données sans acheter un nouveau boitier Drobo. La première partie de ce paragraphe contentera les fidèles clients de la marque, la deuxième fera fulminer ses contempteurs, pesez simplement le pour et le contre avant de passer (ou pas) à la caisse.

Des performances moyennes

Les mesures de performances vous aideront peut-être à vous décider. Connecté à un MacBook Pro 13 pouces à Touch Bar, notre Drobo 5C d’évaluation frôle 240 Mo/s en lecture, et dépasse 230 Mo/s en écriture. C’est loin de la limite théorique de la connexion USB 3.1 Gen 1, mais plutôt typique dans la catégorie. Un système RAID à quatre baies plus traditionnel comme le G-Technology G-Speed Q est 5 à 10 Mo/s plus rapide, mais n’aurait pas accepté l’assortiment de disques dont nous avions gavé le Drobo 5C (un disque de 500 Go, deux de 1 To, deux de 2 To).

Les performances du système de Drobo sont donc satisfaisantes, en tout cas suffisantes pour accueillir une grosse photothèque Lightroom ou un énorme projet Final Cut Pro, à condition dans ce dernier cas de monter en HD 1080p ou 2K (la 4K nécessitant des débits autrement plus élevés). Nous n’avons pas noté de différence de débit selon que l’on utilise un câble USB-C>USB-C ou USB-C>USB-A, et c’est heureux, mais l’utilisation en « simili RAID 6 » fait perdre 25 à 35 Mo/s selon les usages.

Les boitiers RAID à port USB ne sont pas les produits les plus communs du marché, les besoins du monde de la vidéo ayant souvent imposé l’usage du FireWire puis du Thunderbolt, mais le Drobo 5C n’est pas tout à fait seul sur le créneau. Proposé à 349 $ aux États-Unis, il est plus cher que des modèles plus anciens comme le G-Technology G-Speed Q ou l’OWC Mercury Elite Pro, et la conversion en euros n’est pas toujours favorable.

En fouillant un peu, Drobo gagnerait à étoffer son réseau de distributeurs européens, on arrive toutefois à le trouver à 380 €. Pas de quoi en faire le système RAID le plus abordable du marché, mais il est sans doute l’un des plus flexibles grâce à sa cinquième baie et BeyondRAID. Le Drobo d’entrée de gamme maintenant remplacé, vite, un successeur du Drobo 5D avec deux ports Thunderbolt 3 !

env. 380 €

Achat recommandé

Les plus :

  • Installation sans outil
  • Interface d’administration efficace
  • Bonnes performances

Les moins :

  • Fourni avec un câble USB-C>USB-A
  • Prix en euros
avatar Liena | 

DAS ? Une différence particulière avec un NAS ?? ?

avatar bugman | 

@Liena

Il me semble que la différence est que le NAS est disponible sur le réseau. Il a une (ou des) adresse(s) IP.

avatar LolYangccool | 

NAS : Network Attached Storage. Ce Drobo n'est donc pas un NAS puisque pas connecté au réseau directement. ;)

avatar oomu | 

D pour Direct

avatar Theom | 

@macg

"à condition dans ce dernier cas de monter en HD 1080p ou 2K (la 4K nécessitant des débits autrement plus élevés)"

C'est tout à fait inexacte et un énorme raccourci.

Dernièrement j'ai étalonné des rushes 4K de RED (codec .r3d) stocké directement sur un pauvre disque dur WD Element (HDD 2.5" en USB 3.0) plafonnant à 90 mo/s, et la lecture ne posait aucun souci sous DaVinci Resolve en full def. En effet le REDCODE est du RAW compressé, et en l'occurence le débit était d'environ 480 mbit/s soit 60 mo/s, ce qui est inférieur au débit de ce petit HDD.

Autre exemple, un flux non compressé en 1920x1080 25p 12bit représente 1'866 mbit/s soit 233 mo/s, ce qui sature ce petit Drobo, alors qu'un rush 4K ou UHD de GoPro ou de DJI Phantom par exemple plafonne à 100 mbit/s soit 12.5 mo/s, ce qui passe largement même en utilisant le cable de recharge Apple en USB 2...

Ce qui compte bien plus dans le débit et les performance de lecture, bien avant la définition de l'image, c'est bien le taux de compression et le type de codec.

avatar Almux | 

Merci pour ces précisions ;)

avatar iDanny | 

@Theom

C'est tout à fait inexact et un énorme raccourci que d'associer une extension de fichier à un codec ?

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