Ulysses passe à l’abonnement, c’est grave docteur ?

Christophe Laporte |

Après des mois de réflexion, l'équipe d'Ulysses a décidé d'adopter l'abonnement comme modèle économique. Comme à chaque fois qu'un éditeur annonce une telle décision, on a le droit à un véritable tsunami dans les commentaires. Argent trop cher ! On connait la ritournelle.

Moi non plus, je n’aime pas payer

C’était l’une des grandes annonces de la WWDC 2016 : Apple allait encourager la mise en place de ce modèle économique dans ses boutiques en ligne. Beaucoup auraient préféré qu’Apple opte à la place pour un mécanisme de mise à jour payante.

De mon point de vue, le coup des mises à jour payantes s’apparente à une fausse bonne idée, et ce principalement pour trois raisons :

  • Cela aurait inévitablement ajouté une couche de complexité aux App Store d’Apple. Et leur succès tient avant tout dans leur simplicité d’utilisation.
  • Les mises à jour payantes, c’est le développement à la papa. Il fut une époque où les éditeurs revoyaient de fond en comble leurs logiciels tous les deux ou trois ans. A l’époque où les principaux navigateurs web sont mis à jour toutes les trois ou quatre semaines, ce modèle apparait dépassé. On est entré depuis longtemps dans la logique de la nouveauté permanente. Même Apple s’y est mise. Pensez donc, elle s’est autorisée à changer de système de fichiers lors d’une mise à jour mineure d’iOS 10 !
  • Ce système de mise à jour payante, beaucoup de (mauvais) éditeurs en ont abusé. Je pense notamment à Realmac (Typed.com, Ember…) pour n’en citer qu’un.

Apple n’a rien inventé quand elle a décidé de mettre le paquet sur les abonnements. C’est la grande tendance de fond dans l’industrie du logiciel. Cela peut se comprendre d’un point de vue économique (si on se met à leur place bien entendu).

TextExpander. Cliquer pour agrandir

Au passage, le traitement réservé par le grand public aux petits éditeurs sur cette question me dérange un peu. Ils sont systématiquement (sans distinction) trainés dans la boue, peut-être plus durement que si c’était Adobe ou Microsoft, qui ont adopté cette pratique voilà plusieurs années déjà. Il est vrai cependant que ces gros éditeurs dominent leurs marchés respectifs : on peut contester leur modèle économique, mais il est difficile de se passer de leurs logiciels.

Comme beaucoup, il y a des outils que j’utilisais au quotidien qui ont adopté l’abonnement. Cela m’a poussé à reconsidérer l’utilisation que j’en faisais. C’était le cas de TextExpander, une application que j’ai utilisée au quotidien pendant plusieurs années. Qu’ai-je fait quand j’ai appris que TextExpander allait me demander quelques dollars tous les mois ? J’ai rapidement décidé de mettre cette application à la corbeille. Je n'en avais tout simplement pas une utilisation assez poussée.

À la rédaction, je vois certains de mes collègues dont la barre de menus a été victime d’une poussée d’acné : toujours plus d’applications, toujours plus de services.... Et au final toujours plus de processus qui tournent en tâche de fond qui au final finissent par taper dans les ressources de la machine. Sans parler de la stabilité…

Alfred.

À l'inverse, dans le choix de mes applications, j'ai adopté la méthode « Jony Ive » : en faire plus avec toujours moins. C'est à Alfred que désormais incombe la responsabilité de faire de la substitution automatique de caractères. Je m'en sers également (entre autres) pour ses fonctions de presse-papier évolué ou encore pour lancer des scripts. Dans mon cas, Alfred remplace à lui seul 4 ou 5 applications.

Il va sans dire que si son éditeur en arrête le développement, je suis dans de beaux draps. À l’inverse, s’il décide de passer à l’abonnement, cela ne me poserait strictement aucun problème (tant que le prix est raisonnable) de mettre la main au porte-monnaie.

Ulysses : une histoire remarquable en tout point

Il y a beaucoup d’éditeurs qui râlent contre les défauts des App Stores, et plus particulièrement du Mac App Store. D'après mon expérience, ce sont souvent les mauvais. C’est cruel à dire, mais c’est ainsi.

Attention, je ne suis pas aveugle, je connais les défauts des plateformes d’Apple, leur lourdeur, le système de validation pénible (tenez, la dernière mise à jour d’iGeneration a été retoquée en raison d'une capture de l'app Apple Watch montrant une actu sur iOS 11)... mais il y a ceux qui arrivent à faire fi de tout cela et ceux qui n’y arrivent pas.

Cliquer pour agrandir

On n’a jamais entendu les équipes de développement d’Ulysses, de Pixelmator, d’Affinity Photo ou de PDF Expert se plaindre pour un oui ou pour un non de la politique d’Apple. Ces gens ont mieux travaillé que les autres et ont gagné beaucoup d'argent.

Le cas d’Ulysses est très intéressant à bien des égards. J’utilise cette application au quotidien et j’y suis sincèrement très attaché. C’est typiquement ce genre d’applications qui fait que j’utilise encore des produits Apple. Il y en a d’autres comme Alfred que je citais plus haut, Things ou encore Tweetbot, pour n’en citer que quelques unes. Elles ont toutes comme point commun de pousser chaque point de détail à l’extrême. Un souci quasiment maladif du logiciel qui me fait rester sur les plateformes d'Apple. Si la qualité des logiciels tiers était globalement meilleure sur une autre plateforme, je n’aurais aucun état d’âme à switcher. Au passage, je suis toujours surpris par les gens qui utilisent leur Mac comme un PC avec exactement les mêmes outils mais avec macOS au lieu de Windows. Mais c’est sans doute une question d’appréciation.

Cliquer pour agrandir

Pour en revenir à Ulysses, succès aidant, cet éditeur emploie un peu plus d’une dizaine de personnes. C’est devenu même l’un des symboles (certes modeste) de réussite d’une ville en plein renouveau, Leipzig. Les logiciels ne s’écrivent pas encore tout seul. C’est un détail qu’on a tendance à oublier. Surtout pour ce type d’applications qui s’adresse malgré tout à une niche.

L’intention des responsables d’Ulysses est louable : s’assurer une pérennité financière pour qu’ils puissent continuer à faire ce qu’ils savent faire le mieux : un éditeur innovant et efficace pour tous ceux qui écrivent beaucoup de texte. C’est pour nous utilisateurs une attention beaucoup plus louable que ces éditeurs qui nous ont promis monts et merveilles et qui ont fermé boutique dès la première offre de rachat arrivée sur le bureau. Sparrow, cela vous rappelle quelque chose ?

L'écran de démarrage d'Ulysses sur macOS — Cliquer pour agrandir

L’un des mérites d’Ulysses et de bon nombre d’éditeurs qui ont réussi sur les App Store d’Apple, c’est de ne pas avoir succombé à la guerre de prix que se livrent certains de leurs concurrents. Ulysses, c’était 45 € dans sa version Mac et 25 € dans sa version iOS. Cela faisait un pack à 70 €. C’est sans doute ce prix qu’il convient de comparer par rapport au prix de l’abonnement : 29,99 € par an pour ceux qui possèdent déjà l’application et 45 € pour les nouveaux clients.

Le prix pour les nouveaux clients est sans doute un peu élevé. Mais en même temps s’il s’agit d’un outil sur lequel vous passez plusieurs heures par jour, un outil qui vous permet de gagner votre vie, est-ce si cher que cela ?

Par contre, de mon point de vue, la grosse maladresse de l’équipe d’Ulysses est, en plus d'une annonce en plein milieu du mois d'août, de ne pas avoir accompagné cette annonce d’une mise à jour majeure, d’une feuille de route ou encore d’une présentation détaillée de la prochaine version. Ce qui est très désagréable et maladroit dans cette affaire, c’est qu’on a l’impression de payer à la caisse sans contre-partie. Nul n’est parfait !

Image une : CafeCredit, CC BY 2.0

avatar LeGrosJeanLou | 

@l3aronsansgland

"Peut-être que la notion de propriété est importante à mes yeux je pense."

Ou la question de la durabilité.

avatar Pyjamane | 

"Au passage, je suis toujours surpris par les gens qui utilisent leur Mac comme un PC avec exactement les mêmes outils mais avec macOS au lieu de Windows. "

C'est comme utiliser iOS plutôt qu'Android : une question d'os, ou de préférence, ou de pognon. Tout simplement.
Un ordi reste un ordi. Je suis sur Mac depuis 5 ans, et j'utilise mon Mac exactement comme avec mes PC avant, avec le confort en plus et les plantages en moins. Ni plus, ni moins.

Concernant Ulysses, ils se sabordent et vont mourir à petit feu. Si tout passe à l'abonnement, chaque utilisateur va devoir faire un choix parmi tous les abonnements qui existent. Et les logiciels qui n'apportent pas grand chose (même s'ils sont très sympathiques), du style Ulysses ou 1Password, sont destinés à disparaître car il y a des alternatives moins chères (même si elles sont moins bien pour l'instant).

avatar YAZombie | 

"j'utilise mon Mac exactement comme avec les PC avant": tu veux dire que tu n'utilises même pas Alfred? ?

avatar Pyjamane | 

Non, pourquoi faire ???

avatar YAZombie | 

Essaie, tu verras, c'est génial. Même moi, qui fais un boulot quasi exempt de tâches répétitives, l'utilise tout le temps: lancer les applis - même des applis unix comme aria2 -, ouvrir un fichier, lancer ta musique, remplacer des courts raccourcis par le texte que désire sans même avoir à intervenir (y compris les emojis si c'est ton truc)… c'est d'une praticité et d'une rapidité étonnante une fois qu'on se penche un peu dessus.

avatar Pyjamane | 

Je connais Alfred, mais je l'ai effacé il y a bien longtemps. Quand on connait la puissance de Spotlight et qu'on maitrise un peu les raccourcis de OS X, Alfred n'a plus grand intérêt.

avatar YAZombie | 

Si tu avais dit quelque chose comme "j'ai des usages trop simples (c'est pas une insulte) pour avoir besoin d'un tel outil, ceux livrés en standard me suffisent", j'aurais dit "alors, très bien et bravo". Mais là: vraiment n'importe quoi… mais whatever ?

avatar Pyjamane | 

On utilise toujours un logiciel pour ses propres besoins, hein... et Alfred n'a pas d'intérêt pour moi. Je ne vois pas où est le problème........................

avatar YAZombie | 

"Quand on connait la puissance de Spotlight et qu'on maitrise un peu les raccourcis de OS X, Alfred n'a plus grand intérêt"
Ça si tu crois que c'est juste l'expression d'un besoin satisfait, c'est un problème de compréhension du langage, et je ne peux (et ne voudrais) rien faire pour toi. Mais aucun problème non plus hein, d'où le "whatever".

avatar pat3 | 

@Pyjamane

"Concernant Ulysses, ils se sabordent et vont mourir à petit feu"

C'est le même raisonnement pour moi. Quand leur base se sera étiolée, ils reviendront peut-être au paiement en une fois, mais ce sera trop tard. Les utilisateurs auront changé de crémerie.

Le truc c'est qu'ils ont beau avoir fait un logiciel sympa, ça reste un éditeur Markdown, un marché hyper saturé de logiciel allant de l'open source gratuit au payant cher (ce qu'est Ulysses), avec un max de logiciels sans abonnement. Ils ne sont pas indispensables, point barre.

Les gars de Scrivener doivent se frotter les mains, et si j'étais eux, je ferais une offre spéciale juste pour récupérer les déçus de Scrivener. C'est dommage pour Ulysses, j'aimais bien, mais il faut prendre la mesure de ce que représente les logiciels dans la consommation informatique courante: la cerise sur le gâteau des dépenses. Les éditeurs de logiciels doivent bien comprendre que les budgets des familles ne sont pas extensibles et qu'ils arbitrent fondamentalement les choix. On ne va pas rogner sur les abonnements 4g pour dépenser autant pour un logiciel dispensable.

avatar PiRMeZuR | 

Je trouve le paragraphe sur l'air de "seuls les mauvais éditeurs se plaignent" de trop.
C'est évidemment faux et ça rappelle beaucoup l'opposition faite en entreprise par le patronat et une partie de la droite hors sol à propos des employés qui ne se plaignent pas de leurs conditions de travail et ceux qui revendiquent, qui se syndiquent.

Heureusement qu'il y a des éditeurs pour protester contre les conditions abusives d'Apple, pour monter au créneau en cas de censure, etc. Tous les autres éditeurs bénéficient de leur combat.
Et il y a évidemment aussi de très bons éditeurs qui font partie de cette catégorie, ils ne le font pas parce qu'ils sont incapables de survivre avec les règles existantes mais par principe, parce qu'ils préfèrent s'opposer plutôt que s'écraser.

Enfin, il y a autant de business model qu'il y a d'éditeurs et en mettre un au dessus de tous les autres est absurde. Le fait que certains ne s'accordent pas avec les règles d'Apple ne veut pas dire qu'ils sont mauvais. On pourrait prendre l'exemple d'un donationware ou chaque utilisateur paie ce qu'il veut. Ce n'est en aucun cas permis ou encouragé par Apple mais est-ce pour autant inférieur ?

C'est l'équivalent de blâmer un salarié qui se bat pour ses prestations sociales qui lui permettent de soigner son cancer en lui déclarant qu'un jeune de 25 ans n'a pas besoin de tout ça, ou un producteur de légumes bio qui milite pour changer les régulations pro-OGM de l'Union européenne en lui montrant du doigt l'exploitation industrielle de l'autre côté de la route.

avatar poulpe63 | 

@BleuRooster: t'as oublié l'abonnement au gaz, eau, électricité, charges générales, etc...
Après, il faut faire des choix en fonction de ses moyens, sachant que, normalement, les besoins primordiaux (manger, boire, dormir, s'abriter, se chauffer, internet (?)) passent en premier.
Perso, par exemple, je trouve l'abonnement à Office 365 pas très cher, mais quand je vois l'utilisation bureautique que j'ai : même à 1€, je ne prendrais pas (Libre Office me servant un petit peu).

Enfin, on vit dans une société orienté service, par conséquent, un service se paye.
Le jour où on se remettra à produire du "solide" au lieu de délocaliser, ça pourrait être différent...

avatar nemrod | 

Je viens de jeter un œil à Bear, c'est un outil de prises de notes pour ados ? Je ne me vois pas l'utiliser en version professionnelle. Déjà ok commence par écrire au centre ...

avatar machou | 

Ça devient du "racket" perso je ne suis pas fan de ce modèle, et c'est la mort pour les éditeurs au final. Les utilisateurs vont s'orienter vers d'autres logiciels. Les tarifs sont trop élevés, vous utilisez 2 ou 3 logiciels avec un tel modèle et votre budget en prend un sacré coup, 100euros par mois grosso merdo et puis quoi encore ?

avatar Moonwalker | 

"A l’époque où les principaux navigateurs web sont mis à jour toutes les trois ou quatre semaines, ce modèle apparait dépassé."

En quoi ? Ces navigateurs ne proposent rien de bien transcendant à chaque mise à jour. La plupart du temps, il s'agit essentiellement de sécurité. Les vrais nouveautés sont testées très longtemps dans les versions de développement avant d'être mises à la disposition du grand public… gratuitement.

"Ce système de mise à jour payante, beaucoup de (mauvais) éditeurs en ont abusé."

Quelque soit le système, il y aura toujours des gens pour en abuser. Les mêmes développeurs qui pratiquaient la mise à jour minimale au prix maximal pratiqueront l'abonnement continu pour le développement furtif.

Un bon logiciel qui répond aux attentes du public se vend, et pas forcément à un prix bradé.

"(…) le traitement réservé par le grand public aux petits éditeurs (…) systématiquement (…) trainés dans la boue, peut-être plus durement que si c’était Adobe ou Microsoft (…)"

Seulement voilà, je ne connais pas trop Adobe puisque je n'utilise pas ses logiciels professionnels, mais Microsoft fournit un travail continu d'améliorations concernant sa suite bureautique sur Macintosh. De plus, elle a maintenu la possibilité d'acquérir une licence "définitive" pour ceux qui le souhaitent même si l'abonnement peut paraître plus avantageux en matière de service et de fonctions, surtout si on dispose de plusieurs appareils.

L'abonnement pour des licences logiciels qui se vendaient à plusieurs centaines d'euro et qui forçaient quasiment à l'upgrade n'est pas une mauvaise idée. Pour des petits logiciels à la plus value relative et dont les alternatives existent, payantes ou gratuites, c'est du suicide. L'abonnement est un mirage qui fera fuir les clients fidèles => 1password.

C'est aussi une manière de dire à certains clients "vous ne nous intéressez pas car vous ne nous rapportez pas assez". C'est ce qu'on comprend de la façon dont les éditeurs d'Ulysses amènent la chose.

Sinon, effectivement, c'est une bonne occasion pour se débarrasser du superflu et revenir à l'essentiel.

"En faire plus avec toujours moins". Très bon principe. C'est ce que font les Français vu l'évolution de leur pouvoir d'achat depuis une dizaine d'années.

avatar desboisch | 

Autant je suis prêt à payer pour un abonnement à un service genre hébergement de photos ( Flickr, SmugMug...) car il y a un service continu et des serveurs derrière, autant pour un simple logiciel comme Ulysses je préfère des mise à jours payantes que j'ai le choix ou pas d'acheter. Dommage pour Ulysses que j'aimais bien et que j'utilisais régulièrement.

avatar alfatech | 

"Au passage, je suis toujours surpris par les gens qui utilisent leur Mac comme un PC avec exactement les mêmes outils mais avec macOS au lieu de Windows. Mais c’est sans doute une question d’appréciation."

Pour toi être sur Mac c'est obligatoirement vivre sur une autre planète informatique? Faut arrêter la fumette mon gars.
Pour le sujet de l'article perso je suis contre les abonnements, l'achat à la base de l'application suffit.....Et plus il y aura de développeurs (même moyen) plus les ténors devront se sortir les doigts pour rester au sommet, sans concurrence beaucoup se reposeraient sur leur laurier.

avatar YAZombie | 

"Pour toi être sur Mac c'est obligatoirement vivre sur une autre planète informatique? Faut arrêter la fumette mon gars": à moins que tu n'aies pas compris (voulu comprendre?) ce qu'il a écrit. C'est une théorie hein…

avatar alfatech | 

@YAZombie

"à moins que tu n'aies pas compris (voulu comprendre?) ce qu'il a écrit. C'est une théorie hein…"

Apprends à lire…Tu verras que ce n'est pas une théorie mais sa façon de penser.

avatar YAZombie | 

"Tu verras que ce n'est pas une théorie mais sa façon de penser."
Je parlais de ma théorie, à savoir que tu n'avais pas compris ou voulu comprendre ce qu'il disait.

"Apprends à lire"
Un petit Prozac peut-être?

avatar occam | 

Cher Christophe Laporte,

Votre article a le mérite de cristalliser les points de vue.
Je m'associe aux louanges exprimées par d'autres ici.
Cela dit, je me trouve en désaccord sur le fond, notamment :

1. La justification économique de l'abonnement ?
Elle n'est pas plus cohérente chez vous que dans le blog de Max Seelemann (aka Soulmen). Je demande à voir un modèle chiffré. Quelques vagues dessins ne forment pas un modèle.

2. L'abonnement, garant de pérennité ?
Pardon, mais ce n'est pas comme cela que fonctionne l'économie de marché. Nous achetons des produits ou des services à l'instant T0 pour des fonctionnalités à l'instant T0. Nous ne payons pas d'avance afin que, peut-être, inch'allah, la fonctionnalité Z puisse être implémentée au moment T365. Si tel devait être le cas, nous devrions devenir partenaires, co-opérateurs, actionnaires, sponsors ou mécènes du développeur. En ayant notre mot à dire sur le développement, et ce de façon formelle. C'est envisageable, cela peut même être souhaitable – je serais partant — mais ce serait un autre mode de fonctionnement de l'économie.
Le socialisme co-opératif made in Cupertino ? D'accord, mais "There'll Be Some Changes Made". *

3. Les bons élèves de l'App Store que vous mettez en exergue ? Affinity, Pixelmator, PDF Expert ?
Mais ce sont précisément ceux qui ont marqué leur différence en ne cédant pas aux sirènes de la rente. Pour avoir matraqué à tue-tête Affinity, je puis certifier que l'enseigne serait morte dans l'heure suivant un passage à l'abonnement (modo Ulysses ou TextExpander). Aucune des dizaines de gens à qui j'ai fait acheter les versions Mac et iOS ne l'accepterait.

_____

* "Your Money For Nothin' And Your Chicks For Free"

avatar Simeon | 

Ulysses fait exactement ce pourquoi je l'ai acheté. Je n'ai pas besoin de nouvelles "features" (qui brillent de toute façon par leur absence dans le billet des Soulmens).

J'ai payé 70€ un combo de logiciel s'appuyant sur l'infrastructure Apple. Je m'attends simplement à ce que mon logiciel soit durablement fonctionnel, ce qui apparemment n'est plus garanti au delà d'un an.

Quantité de développeurs indépendants fournissent ce service. Les développeurs d'Ulysses s'en sont d'ailleurs contentés durant de nombreuses années (la première version date de 2003!). Ils n'ont pas disparus que je sache! Et ont été capables de produire en suivant ce modèle une troisième version du soft très agréable à utiliser.

Je n'ai pas vraiment envie de payer pour la folie des grandeurs d'une équipe développant un simple éditeur de texte comportant un parser Markdown (aussi raffiné et bien pensé qu'il puisse être). Personne ne peut non plus croire que ce genre de soft nécessite l'emploi de 10 postes à plein temps.

Cette décision est à purement l'avantage des développeurs et non des utilisateurs/consommateurs.

Je croise les doigts pour que Literature & Latte n'emprunte pas ce chemin.

avatar Madalvée | 

Seule la façon de nous rançonner change, avec les updates de MacOS on est de toutes façon obligés de repasser à la caisse pour les versions majeures, là on a le choix de lisser la somme à sa guise. Ce qui dérange en effet c’est l’héritage : ne plus pouvoir éditer ses fichiers, problème que l’on a pas avec les services ou utilitaires système. La solution : l’export systématique en standards docx ou pdf.
Il faut faire des choix et c’est la grande difficulté de ceux qui veulent du tout cuir et du tout gratuit. Ce sont les mêmes qui gueulent pour une heure sup et voudraient que les développeurs vivent d’eau fraîche.
J’entend beaucoup de bien d’Ulysses : s’il est si génial foncez et renoncez à un maillot Neymar !

avatar alan1bangkok | 

ah non , je préfère avoir l'air con avec un maillot Neymar mais pas avec un maillot Ulysse

avatar LeGrosJeanLou | 

@Madalvée

Le problème n'a jamais été de payer. J'ai payé 70€ pour Ulysses macOS & iOS. Mais c'est un achat définitif. Si je veux continuer d'utiliser cette app sur mon vieux Mac je pourrai toujours le faire, même dans dix ans si cette machine fonctionne toujours (il devrait en rester à macOS High Sierra donc ça tombe bien)

Si tous les logiciels passent à l'abonnement alors au bout d'un moment on va se retrouver avec des machines en parfait état de marche mais qui n'auront plus accès à une logithèque fonctionnelle. En effet, qui dit abonnement dit service et qui dit service dit rolling release. On aura pas toujours de retrocompatibilité des logiciels. Alors qu'une version "boite" reste figée.

Par ailleurs je n'ai pas besoin de nouveautés. Parfois même les nouveautés m'exaspère (qui se souvient de la transition de iWork '09 à la nouvelle ?).

avatar YAZombie | 

"avec les updates de MacOS on est de toutes façon obligés de repasser à la caisse pour les versions majeures": là franchement je n'ai pas compris.

PS: "problème que l’on a pas avec les services" => "que l'on N'a pas"… grrrr

avatar ovea | 

Après avoir finalement acheté des app pour soutenir des éditeurs … et avoir attendu des innovations qui n'arrive pas – et bien l'occasion est parfaite de profiter du passage à l'abonnement pour dire au revoir ?

avatar Bardyl | 

En attendant, je trouve que Setapp commence à être de plus en plus intéressant avec ça.

avatar byte_order | 

> Cela aurait inévitablement ajouté une couche de complexité aux App Store d’Apple.
> Et leur succès tient avant tout dans leur simplicité d’utilisation

Leur rentabilité, surtout. C'est sûr que ne rien changer c'est plus rentable pour Apple que d'ajouter des fonctions nouvelles à l'App Store.

> Au passage, le traitement réservé par le grand public aux petits éditeurs
> sur cette question me dérange un peu

Vous vous abonneriez aux services d'un artisan qui peut fermer boutique après chaque chantier, vous ? Qui dit petits éditeurs dit inquiétude sur la pérénité de l'offre, donc de l'effectivité du service loué. Ce type de crainte se pose moins avec des grands éditeurs, du moins pas dans des délais de type annuel. Pour des petits éditeurs, qu'est-ce qui vous garanti qu'ils seront toujours là dans 4 mois ?

Enfin, le fond du sujet c'est le passage plus ou moins forcé à la location des fonctionnalités informatiques, plutôt que de leur achat. Un modèle d'utilisation de l'outil informatique à crédit, quoi.

Cela pose un peu plus de question à long terme que le seul "finalement, seuls les mauvaises fonctionnalités en souffre". La diversité aussi des solutions, elle en souffre.
D'autant que dans le cas de iOS, tout repose sur l'App Store. L'accès aux fonctions loués tient à un seul acteur, unique.

Acheter un terminal pour au final devoir louer ses fonctions dessus, c'est assez ahurissant.
Autant louer le terminal aussi.

Après tout, seuls les mauvais terminaux en souffriraient, n'est-ce pas ?
Et la diversité des terminaux, donc.

Mais pourquoi craindre le renforcement des monopoles, voyons...

(Le retournement idéologique de la "communauté" Apple des années 90 et celle de maintenant ne cessera de me sidérer...)

avatar pacou | 

Personnellement, le principe de l'abonnement ne me dérange pas pour le matériel et les logiciels professionnels.
C'est vrai que pour l'usage personnel, je trouve cela plus dérangeant.

Malgré tout, cela a le mérite de nous obliger à peser le pour et le contre des outils que l'on installe, ou pas.

Je remarque que j'ai d'innombrables applications sur mon ipad qui ne me servent à rien, et qu'une mise au propre de mon Mac m'a "permis" d'en réduire le nombre de façon tout à fait impressionnante.

Et puis les éditeurs doivent vivre, ce sont des entreprises.

Par contre ma tendance est de chercher des applications Multi plateforme, Linux compris.
Un exemple de logiciel que j'utilise tous les jours mais que je cherche à remplacer alors que je l'ai acheté mais auquel il faudrait maintenant que je m'abonne : 1Password . KeePass semble être intéressant et multiplateforme, Linux compris.

avatar KatsuYZ | 

Je ne suis pas du tout fan de ce système d'abonnement qui se repend...

Les développeurs doivent gagner leur vie, c'est certain mais petit à petit le consommateur ne possède plus rien.
La musique, abonnement. Les films/séries, abonnement. Les softs, abonnement...

Si demain, je n'ai plus les moyens de payer suite à un incident ou un accident de la vie ? Plus de musique, plus de vidéo, plus de softs ! Mais c'est normal : les artistes, les développeurs, etc. doivent bien vivre...

Pis QUID, du vieillissement des systèmes ? Aujourd'hui, j'ai un ordi flambant neuf avec des logiciels à jour et loués. Dans quelques années, est-ce que je pourrais encore utiliser ces softs ? Ou faudra-t-il que j'achète le dernier mac compatible avec le dernier mac os, seul compatible avec mon soft loué ?

Chaque semaine, je vois des professionnels qui bossent sur leur PC "obsolète", avec un système "obsolète", sur un logiciel "obsolète"... Le pourront-ils encore demain ?

avatar LeGrosJeanLou | 

En fait ce modèle d'abonnement est aussi la fin du modèle d'investissement pour un modèle de consommation permanent. Je gloutonne des ressources et je n'en garde rien. L'apothéose de la société de consommation. Tout est devenu jetable, même notre production intellectuelle.

Personnellement je préfère investir dans des panneaux solaires que de payer EDF, même si c'est plus cher.

avatar ovea | 

Les éditeurs (sur iOS) ont eu la possibilité de créer de meilleurs fonctions plutôt que des applicettes.

Apple ne leur a pas facilité la chose en ne proposant pas des profils d'utilisation avec un lexique fonctionnel précis permettant à l'utilisateur une interaction plus fine.

Apple attendait sans doute d'atteindre une masse critique de développeurs/utilisateurs pour un reboot …

pour enfin pouvoir créer des partages de données dans des nuages commun sans réseau propriétaire !!!

avatar BLM | 

«Apple ne leur a pas facilité la chose en ne proposant pas des profils d'utilisation avec un lexique fonctionnel précis permettant à l'utilisateur une interaction plus fine.»
Xyloglotte ?

avatar harisson | 

"A l’époque où les principaux navigateurs web sont mis à jour toutes les trois ou quatre semaines, ce modèle apparait dépassé. On est entré depuis longtemps dans la logique de la nouveauté permanente."

C'est effectivement une tendance (initié par le web + cloud), mais les navigateurs web ne sont pas des logiciels payants en sus de l'achat de son ordinateur.

"À la rédaction, je vois certains de mes collègues dont la barre de menus a été victime d’une poussée d’acné : toujours plus d’applications, toujours plus de services...."

Ce n'est pas anormal pour une rédaction d'un site d'informations sur Apple...

Pour ma part, le vrai problème est la part de marché du Mac qui est trop faible et les éditeurs commerciaux (petits et moyens) sont "obligés" de se conformer à l'orientation d'Apple (et des gros éditeurs b2b).

s/mondes et merveilles/monts et merveilles

avatar switch (non vérifié) | 

Il existe un modèle original mis au point par le talentueux développeur d'un plu-gin très connu des développeurs FileMaker Pro: BaseElements.
Le plug-in est gratuit à l'usage et bien documenté (il est très puissant, une vraie merveille) mais pour accéder aux versions béta et avoir des réponses à ses questions en cas de difficulté, il faut payer $199 par an. Quand on est développeur, ce n'est pas rédhibitoire, et cela permet de financer le développement des nouvelles fonctions du plug-in, qui, je le rappelle, reste gratuit à l'usage.
Ce n'est pas de l'abonnement pur et dur, et tout le monde y trouve son compte.

avatar Kenny31i | 

Quid de ceux qui ont acheté l'application ?

avatar sdick | 

Les éditeurs se tournent vers l'abonnement pour une unique raison: parce que ça rapporte plus. Du coup ça coûte forcément plus cher aux utilisateurs : un peu plus cher à ceux qui achetaient toutes les mises à jour (souvent des passionnés ou des pros), et beaucoup plus cher à ceux qui gardaient la version de base pendant des années (les familles, les étudiants, les personnes âgées...).

L'idéal serait de conserver les deux modes accessibles en fonction des profils d'utilisateurs, comme le pack Office qui existe encore en version perpétuelle pour les familles & étudiants.

avatar Crkm | 

Je dois avouer avoir une certaine admiration pour Christophe et sa persistance pour défendre les causes indéfendables.

avatar marenostrum | 

point de vue d'entreprise, le tien est le point de vue d'un client ou même pas.

avatar BLM | 

«Les logiciels ne s’écrivent pas encore tout seul. C’est un détail qu’on a tendance à oublier.»
Les voitures ne se fabriquent pas toutes seules, que je sache.
On achète une voiture une fois pour toutes; après quelques années (ou beaucoup, selon ses envies / besoins / moyens) on en achète une nouvelle, avec de nouvelles fonctions, un update en quelque sorte.
On pourrait m'objecter que ce système d'abonnement est en train d'apparaître lui aussi dans le domaine de l'automobile, puisqu'on a de plus en plus de publicités pour l'achat en leasing (pour "quelques" € / mois).
De même que l'achat en leasing revient à payer sa voiture beaucoup plus cher, l'abonnement logiciel n'apporte rien au client mais engraisse le développeur hors de raison: on en a 1 exemple emblématique avec Adobe dont les derniers résultats trimestriels ont montré un enrichissement colossal.
Les jolis petits dessins à-la-con de Soulmen sur leur blog sont du foutage de gueule:
• d'abord sur un plan mathématique: leurs graphiques sont censés représenter la richesse du développeur, alors qu'ils représentent ses gains en fonction du temps, la richesse étant l'intégrale de la fonction (l'aire sous la courbe); or l'intégrale sous la courbe rouge de l'abonnement est supérieure à celle sous la courbe bleue de l'achat.
• ou plutôt devrait l'être : leur graphiques sont fallacieux (truqués pour être "carré"). L'abonnement c'est 40€ par an (avec clientèle captive), l'achat c'est 70€ cash (& clientèle libre de faire l'update suivant). Donc au bout de 2 ans, le client l'a ds l'os… contrairement à ce que suggèrent leurs graphiques pipeau qui montrent une courbe rouge toujours très basse
• Il est FAUX, ARCHI FAUX, de prétendre qu'il est impossible de faire des mises à jour payantes:
º rien n'oblige à vendre sur l'Apple Store (D'ailleurs, j'ai acheté Ulysses chez The Soulmen);
º ensuite, même sur l'Apple Store, les mises à jour payantes sont parfaitement possibles (prétendre l'inverse est malhonnête): il suffit d'avoir une application dont le nom indique explicitement la version. Un exemple ? Sky Safari 4: 40€, Sky Safari 5: 40€, …
• pour terminer, les Soulmen nous expliquent la bouche en cœur ne pas arriver à gérer leur budget avec des entrées d'argent brutales lors de la sortie d'une version majeure suivies de périodes de vaches maigres. Oh, les choupinoux… TOUS les non-salariés vivent comme ça ! Un architecte finit un chantier : grosse rentrée de pognon… ensuite… serrage de ceinture jusqu'au chantier suivant (OK, il y a un petit lissage car le chantier est découpé en phases, mais ça n'enlève rien à la validité du raisonnement). Et même les salariés ont ce problème: ils touchent leur salaire à la fin du mois et ensuite doivent gérer cet afflux de flouze jusqu'au pic suivant.
Oh hé les Soulmen, j'ai une innovation pour vous: abonnez vos développeurs, 60€/jour. Ça devrait leur permettre de survivre entre 2 versions majeures, en lissant leur budget. Et le vôtre.
Et arrêtez de vous foutre de notre gueule ! Même vos graphiques censés nous montrer que vous êtes contraints de passer à l'abonnement pour vivre sont contradictoires avec votre raisonnement: ils montrent une succession de pics de vente (à chaque nouvelle version) alors que vous nous expliquez ne pas pouvoir justement faire de mise à jour payante…

PS: MacG / iG vous êtes saoûlants avec votre défense biaisée de l'abonnement.

avatar iPop | 

@BLM

Merci, beaucoup de bonnes idées.

avatar YAZombie | 

Beaucoup de choses très très, mais très discutables dans cette diatribe. Tu ne fais que donner ton opinion, pas démontrer sur quoi elle est fondée. Le leasing, *beaucoup* plus cher? Non, et les services associés ça compte aussi; si on réfléchit de la seule manière valable c'est-à-dire en TCO ton affirmation est plus que douteuse, elle est sans doute fausse. Adobe se serait enrichie par une manipulation des utilisateurs au travers du modèle de l'abonnement? À démontrer avec l'évolution de sa clientèle, des nouveaux logiciels disponibles, des services associés, et que sais-je encore, sans parler des avantages supplémentaires associés à ses abonnements (accès à des logiciels sans coût supplémentaire, et aux mises à jour).
Je ne défends certainement pas le modèle de l'abonnement, mais ta critique est idéologique et fondée sur rien. Ça ne veut pas dire qu'elle est invalide, mais il faudrait que tu donnes des arguments pour démontrer qu'elle ne l'est pas.

avatar BLM | 

« Tu ne fais que donner ton opinion, pas démontrer sur quoi elle est fondée.»
OK… cherchons donc sur internet:
« Le leasing, *beaucoup* plus cher? Non»
SI ! Arguments à l'appui:
  • une fiat 500
      – (je fais exprès de choisir un "pot de yaourt") vaut 10-15000 €
      – elle se revend (ex http://www.lacentrale.fr/auto-occasion-annonce-64093625.html) à ≈50% de son prix après 5 ans;
      – coût linéarisé mensuel ≈ [ 15000 (soyons fou) – 8000 ] / [5 x 12] ≈ 120€ mois
      – la même voiture en leasing LLD (moi aussi je peux utiliser des acronymes pour faire initié) * ce qui correspond au modèle de l'abonnement logiciel * vaut ≈ 180€/mois
     – surcoût après 5 ans ≈ [180-120] x 60 = 3600€, soit +50%
sans parler des coût cachés (tels que assurance spécifique destruction/vol, etc)
Pas à tortiller pour iech droit: le leasing automobile est "un poil" plus cher ;-P
     – on peut objecter: "oui, mais on a une voiture toujours neuve" tout comme un logiciel toujours à jour…
   • parlons logiciel justement. suite Adobe (OK, c'est pas un pot de Yaourt mais une Rolls)
      – du temps où on pouvait acheter la suite: ≈ 4500 €
      – 60€ / mois à la location (https://www.adobe.com/fr/creativecloud/plans.html?promoid=P3KMQYMW&mv=other)
      – c'est à dire – si on est pas un [gros] pro mais un amateur éclairé qui ne fait pas d'update pendant 5 ans: 60 x 12 x 5 = 18000 € !
      – je dois mettre combien de "!" ? Parce que pour écrire «Le leasing, *beaucoup* plus cher? NON» , il faut être sacrément gonflé !
      – Certes, on a alors une suite logicielle au top en permanence. Mais si on ne gagne pas d'argent en utilisant ces logiciels, quel intérêt ?

Alors, je suis d'accord que l'abonnement peut se justifier ds quelques cas particuliers. Sinon… l'éditeur de logiciel fait le choix de troquer beaucoup d'utilisateurs à "pas" cher contre quelques pros qui raquent un max…
Et ds le cas d'Adobe et d'autres éditeurs [qui se croient] incontournables, le pari peut être gagnant http://www.channelnews.fr/forte-progression-resultats-trimestriels-adobe-64314, http://www.zdnet.fr/actualites/trimestriels-adobe-sur-un-nuage-39849962.htm).
D'autres, même des gros comme Autodesk, se plantent (http://www.3dvf.com/actualite-12072-1-fin-licences-perpetuelles-autodesk-amorce-transition.html, https://www.macg.co/logiciels/2014/09/autodesk-se-rapproche-du-systeme-de-location-de-logiciels-dadobe-84084, https://www.macg.co/logiciels/2016/06/le-modele-de-labonnement-fait-perdre-beaucoup-dargent-autodesk-94392 ).
Enfin on peut noter que même le leader mondial des DB (en anglais, l'acronyme est encore plus "richous"), Oracle y va doucement avec l'abonnement: 2 ans d'abonnement coûtent 35% de la licence perpétuelle http://www.journaldunet.com/solutions/0111/011113_oraclediteur.shtml, c'est à dire – en le ramenant au cas d'Ulysses – que The Soulmen devraient proposer un abonnement ≈ 70€ (licence perpétuelle MacOS/iOS) x 35% / 2 = 12€/an soit 1€/mois… Et encore… Oracle propose un service qui nécessite une lourde infracstrucute matérielle; Ulysses, non . Alors à 0,5€/mois, d'accord, je paye.

«si on réfléchit de la seule manière valable c'est-à-dire en TCO ton affirmation est plus que douteuse»
TCO ? Total Cost of Ownership ? «Coût global d'un bien tout au long de son cycle de vie, en prenant non seulement en compte les aspects directs (matériels ou logiciels tels que coût des licences), mais également tous les coûts indirects [cachés] tels que maintenance, administration, formation des utilisateur, support technique et coûts récurrents (consommables, électricité, loyer, etc.)»
Ouais, ouais, ouais… faut arrêter la fumette. on est complètement hors sujet, là.

avatar BLM | 

Rq: j'avais mis des liens… ils ont tous disparu !
>|8-(
Alors je vous laisse rechercher.

OK, j'ai compris où était l'os: tous mes liens étaient entre "inférieur" et "supérieur", ces symboles interprétés comme signalant des tags html.

avatar LeGrosJeanLou | 

@BLM

Merci pour cette démonstration éclairée. La plupart des gens ne réfléchissent qu'à court terme.

NB : Dans le cas de la suite Adobe, faut pas oublier de préciser qu'après avoir payé 18000 balles au bout de 5 ans, si t'arrêtes de payer t'as plus rien.

Apple devrait louer son matériel. Elle pourrait le vendre 3 fois plus cher sans que personne ne se plaigne.

avatar BLM | 

@LeGrosJeanLou

«Apple devrait louer son matériel. Elle pourrait le vendre 3 fois plus cher sans que personne ne se plaigne.»
Apple a hélas commencé. Avec les iPhones. Avec la même justification que pour l'abonnement logiciel ou son équivalent automobile (le leasing LLD Location Longue Durée): rester à jour.

avatar alfatech | 

@BLM

"Apple a hélas commencé. Avec les iPhones. Avec la même justification que pour l'abonnement logiciel ou son équivalent automobile (le leasing LLD Location Longue Durée): rester à jour."

Beaucoup de sociétés louent leur matériel informatique ou logistique… C'est comme ça depuis plus de 20 ans. Tu crois qu' HP & Co ne le font pas?

avatar BLM | 

Oui, je sais que les entreprises louent leur matériel. Pas seulement informatique. C'est également pratiqué pour les moyens de reprographie, les tireuses de plans, les lourdes imprimantes 3D, les grues, les bétonnières, …
Mais concernant les iPhones, on est ds un autre registre: l'objet personnel, qui ne coûte [quand même] pas des dizaines (centaines, …) de milliers d'€

avatar alfatech | 

@BLM

"Mais concernant les iPhones, on est ds un autre registre: l'objet personnel, qui ne coûte [quand même] pas des dizaines (centaines, …) de milliers d'€"

Ma boite loue les téléphones portable…Et c'est assez répandu dans le milieu professionnel.

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