Mellel 4 ajoute des fonctions taillées pour les romanciers

Nicolas Furno |

Mellel 4 est finalisé et disponible pour tous les utilisateurs, exclusivement sur le site de l’éditeur. Ce traitement de texte adapté tout particulièrement aux longs documents, et notamment aux travaux universitaires ou tous ceux qui nécessitent une forme très précise et des fonctions avancées. Avec cette nouvelle version majeure, l’app gonfle d’ailleurs encore ses fonctions avancées, notamment pour les besoins en fiction.

Mellel avec un long document qui exploite quelques-unes de ses fonctions avancées, comme les liens internes et dynamiques à adapter selon vos besoins. Cliquer pour agrandir
Mellel avec un long document qui exploite quelques-unes de ses fonctions avancées, comme les liens internes et dynamiques à adapter selon vos besoins. Cliquer pour agrandir

Le traitement de texte intègre ainsi de nouveaux outils pour organiser de (très) longs documents. La barre latérale de gauche ne sert plus seulement à afficher le plan, elle peut aussi servir à enregistrer des informations sur des personnages et des lieux et de les insérer dans le récit via des moments importants nommés « Story Points ». Cette fonction sera surtout utile pour écrire une fiction ou une biographie, mais elle pourrait être détournée pour n’importe quel type de recherche.

La quatrième version de Mellel ajoute aussi une fonction complète d’index. Comme toujours avec cette app, la fonction propose de multiples options pour s’adapter à tous les besoins et être totalement personnalisée. Un module permet d’accélérer la création de l’index en se basant sur la recherche et vous pourrez changer très précisément l’aspect de l’index affiché dans le document.

La liste de changements est encore très longue : la vue Outline a été enrichie et permet aussi d’ajouter des notes, une fonction d’indentation automatique a été ajoutée et Mellel ajoute le concept de mot-clés un petit peu partout. Par exemple, chaque titre inséré peut être associé à un mot-clé, ce qui sert ensuite à filtrer le plan en fonction de vos besoins. Vous trouverez sur YouTube des dizaines de vidéos qui détaillent cette fonction et toutes les autres nouveautés de Mellel 4.

La majorité des objets dans Mellel peut désormais être enrichi avec des commentaires et des mots-clés. Ici, un titre automatique. Cliquer pour agrandir
La majorité des objets dans Mellel peut désormais être enrichi avec des commentaires et des mots-clés. Ici, un titre automatique. Cliquer pour agrandir

Mellel 4 adopte aussi une toute nouvelle icône, toujours basée sur une machine à écrire. L’interface évolue plus timidement, avec quelques nouvelles icônes et des teintes de bleu partout, mais on sent que ses concepteurs n’ont pas voulu bouleverser les habitudes de ses utilisateurs. Et à défaut d’être très moderne ou très jolie, elle reste extrêmement efficace quand on a pris l’habitude de l’utiliser.

La version dédiée à l’iPad passe aussi la quatrième, mais Mellel [4.0.0 – US – 21,99 € – iPad – RedleX] y évolue plus timidement. Il s’agit avant tout d’ajouter les fonctions de Mellel 4 macOS et de corriger quelques bugs.

Mellel adopte aussi un nouveau modèle de licence assez proche de celui de Sketch. Toute licence donne droit à deux ans de mises à jour gratuites, après quoi il faut racheter une licence à moitié prix. Comptez 52 € si vous n’avez jamais utilisé l’app auparavant, 25,5 € en cas de mise à jour d’une licence existante et 43 € si vous êtes dans l’éducation. Une version de démonstration est disponible pendant un mois avant tout achat.

L’interface est traduite en français et Snow Leopard est la version minimum nécessaire pour installer Mellel.

avatar ovea | 

Toujours pas de convergence vers des outils modernes comme Aeon timeline ?

«Like a flexible Gantt chart that you don't hate using, Aeon Timeline helps you stay on top of projects»

avatar Nicolas Furno | 

@ ovea :

C'est vrai qu'ils se rapprochent un peu avec ces nouvelles fonctions, mais Mellel reste plus strictement un traitement de texte à l'ancienne. Je pense pas que ce sera le cas un jour…

avatar occam | 

@ovea

J'utilise régulièrement Aeon Timeline, surtout sur Windows, en raison de son poids plume.
Pour remplacer les outils équivalents de Microsoft, lourds, balourds et surchargés.
Mais Aeon, outil "moderne" ? Je pense qu'il faudrait du travail pour qu'il le devienne.
Mais ce serait un mauvais procès, car là n'est pas son propos.

Utilisateur assidu de Scrivener, et encore d'Ulysses avant sa dernière mue, je ne suis pas sûr que la possibilité de synchroniser les timelines d'Aeon avec ces deux logiciels soit fondamentalement préférable à l'approche chronologique intégrée offerte par Mellel 4.

Mais si vous considérez que l'idée devrait être creusée, je vous suggère d'en faire part à Eyal Redler et aux développeurs de Aeon. Ils collaborent depuis des années sur un marketing commun, à l'occasion des "artisanal software sommerfests" organisés par Mark Bernstein (Tinderbox).
Si la chose est faisable, elle a des chances de se faire, dès que ces excellents développeurs seront confrontés à une demande concrète.

avatar ovea | 

C'est vrai que le(s) problème(s) de gestion de la temporalité en écriture … c'est du lourd, pour trouver/placer des recoupements qui donnent du sens.

avatar occam | 

@ovea

Je viens d'installer Mellel 4.
Puis-je vous suggérer de faire de même, afin de vérifier sur la version d'essai les possibilités de structurer chonologiquement le récit? La démo inclut des documents d'essai, dont un script, "mellelTown", qui est en fait une délicieuse pastiche du "Chinatown" de John Huston.
Chronologie scène par scène et caractère par caractère à l'appui.

Les Story Points sont automatiquement groupés par "Points", "Characters" ou "Locations".
En plus. ils peuvent êtres mis en ordre de tri automatique par :
• CHRONOLOGIE (!)
• première apparition
• importance
• marqueurs
• ainsi que les trois catégories principales ("Points", "Characters" ou "Locations")

Chaque point put avoir sa chronologie définie ou modifiée par le menu (pun intended...), à la seconde près. Je n'ai pas encore vérifié si l'on pouvait descendre jusqu'à la milliseconde, mais je suis sûr que Eyal Redler saurait ajouter cette couche de précision temporelle si elle n'y existait pas.

Franchement, je vois mal ce que l'intégration avec Aeon Timeline apporter d'essentiel en plus.

avatar maruku | 

Je vois que Nicolas (l'auteur de l'article) utilise ce logiciel pour la rédaction d'un mémoire universitaire (dans mon ancienne université :P). D'où ma question : c'est vraiment assez poussé pour la rédaction de travaux universitaires ? J'avais testé la version 3 et je n'ai vraiment pas été convaincu. Scrivener m'a en partie séduit mais la gestion des notes de bas de page n'est pas du tout idéale.

J'ai l'impression qu'il s'agit avant tout ici d'un logiciel pour écrivains / journalistes et pas vraiment pour universitaires (la même remarque peut être faite pour Scrivener d'ailleurs, ce qui fait qui lui manque des fonctionnalités adaptées à mon travail).

avatar silencio | 

@maruku

Je me permets de répondre, même si la question ne m'est pas adressée.
J'ai écrit mon mémoire de DEA (en sciences humaines) avec Mellel. Pour un DEA, ça allait très bien, et surtout qu'à l'époque, il n'y avait pas encore Mendeley (logiciel de gestion bibliographique et de PDF).
La question qu'il faut se poser, à mon sens, n'est-pas : "est-ce que je peux écrire mon mémoire/thèse avec ce traitement de texte?" — car après tout, on peut écrire avec TexEdit — mais plutôt "de quel type de logiciel j'ai besoin pour l'ensemble de mon travail, et comment ces logiciels peuvent travailler ensemble?"
Du coup pour ma thèse, j'ai laissé tombé Mellel, et je suis passé à LaTeX et Mendeley, ça été pour moi la meilleur combinaison (fiabilité de LaTex et souplesse des normes bibliographiques française et très bonne création et gestion d'un fichier bibtex pour Mendeley.)

avatar maruku | 

@silencio

Merci pour ta réponse ! J'ai essayé Latex mais je trouve l'apprentissage des différents codes bien trop fastidieux. Je préfère de loin le WYSWYG, j'ai l'impression de faire un gros retour en arrière en informatique avec Latex. Je suis bien conscient que c'est beaucoup plus fiable et justement cela marche bien parce que Word, Pages et cie te compliquent souvent la vie. Tu utilises quoi comme éditeur Latex ? (J'avais essayé sous Windows et c'était d'un compliqué...)

avatar macstaw | 

@silencio

C’est exactement ce que je recherche : un environnement pour écrire (si possible en multimarkdown mais pas que. Je veux pouvoir passer de l’un à l’autre), collationner des sources issues de mes recherches (fichiers, images, sons, pages web…), conserver des notes prises « à la volée ».
Est-ce que Mellel permet tout cela ?

avatar Nicolas Furno | 

@maruku

Utilisais, c’est du passé qui commence à dater. ?

Je ne l’ai pas utilisé depuis sept ans en gros, donc je sais pas ce que vaut mon jugement. Mais à l’époque, c’était vraiment une découverte excellente. Il faut dire que Word était lourd et buggué, surtout sur de gros documents comme ça, avec des liens dans tous les sens.

Mellel n’a jamais planté et ne m’a jamais fait perdre une seule ligne de texte. Il était aussi extrêmement rapide, même sur un fichier de plus de 200 pages.

Il suffisait largement pour mes besoins. Naturellement j’étais étudiant en géographie donc pas besoin de formules, que du texte. Sinon j’aurais utilisé LaTeX.

En WYSIWYG en tout cas, je recommande chaudement. Sachant que j’ai écrit la majorité en amont dans Scrivener, mais toute la partie mise en page s’est faite avec Mellel uniquement.

avatar maruku | 

@nicolasf

Merci pour ton retour ! Je me doutais que c'était un doc ancien ?
Word est toujours autant une galère, j'ai souvent des pertes en déplaçant un simple bloc de texte rien que sur 15 pages... C'est ingérable pour les gros documents que ce soit la version Mac OS ou Windows. Mais dernièrement ça va dans le bon sens même s'ils se concentrent plus sur des pseudos innovations que sur la stabilité du soft. J'attends de voir Scrivener 3 ça promet du lourd ! En tout cas ça fait plaisir que macg parle de tous ces logiciels bien utiles et innovants, merci !

avatar occam | 

@maruku

Je me permets d'ajouter ma réponse ici.
Non seulement j'utilise Mellel depuis qu'il existe, j'ai aussi accompagné des thèses qui y ont été en grande partie élaborées.

L'évolution de Mellel est instructive : au départ, c'était un outil assez unique en sciences humaines, car il permettait l'utilisation concurrente de plusieurs systèmes d'écriture. Mellel était idéal — et encore une fois, unique — pour mettre en parallèle du grec, de l'hébreu, de l'arabe, du copte etc.

Au fil du temps, Mellel évolué pour devenir un traitement de texte complet, adapté à toute sorte de travail scientifique.

Pour la gestion bibliographique, on peut évidemment utiliser Mendeley, dont l'attrait principal est la gratuité. Mais comme pour Nisus Writer, j'ai recommandé ici d'essayer BookEnds, qui est offert en bundle avec Mellel (comme avec Nisus) sur le site de l'éditeur. BookEnds gère une multitude de formats bibliographiques. J'utilise en général BibTex dans mes recherches, mais sur Mac, je le gère via BookEnds.

Un étudiant, aussi démuni soit-il, ne devrait pas subir la punition extra-curriculaire d'être soumis aux vexations de Word. Mellel, Nisus, Scrivener... on a le choix.

J'ai même écrit d'assez longs textes structurés en Markdown sur iPad, utilisant l'excellent Editorial d'omz:software, dont le concepteur, Ole Zorn, est aussi le père de Pythonista. Association génétique permettant de lancer des routines en Python sur du texte en Editorial, ce qui fait surgir l'iPad de l'âge de la tablette polie pour le faire entrer en informatique.

Tout vaut mieux que de subir les outrages de Word.

avatar maruku | 

@ occam

Merci pour l'ensemble de tes conseils !
J'ai téléchargé Bookends et je suis assez séduit. J'avais essayé Papers3 qui est logiciel magnifique mais très buggué et surtout qui ne permet pas de bien gérer le format des citations. Il a aussi été racheté par un autre éditeur et depuis ça stagne...
J'ai vu que Bookends est constamment mis à jour, et c'est plutôt rassurant.

avatar pim | 

Ils ont changé l'icône, c'est dommage car je préférais l'ancienne icône.

Lien direct vers le Mac Apple Store :

https://itunes.apple.com/fr/app/mellel-4/id1251731073?mt=12

C'est intéressant de voir la différence de prix : 51,85 € sur le site de Mellel, 64,99 € sur le Mac Apple Store. C'est 20 % moins cher sur le site de Mellel.

avatar silencio | 

@maruku
j'ai utilisé Texstudio, un fork de Texmaker, que j'ai trouvé extrêmement agréable à l'utilisation, et franchement pas besoin d'apprendre des tas et des tas de commandes. Pour paraphraser les développeurs, je ne faisais que "pisser" du texte. Pas de formules, ni tableaux complexes, seulement de la mise en forme, des notes de bas de pages et quelques illustrations. Donc rien de très complexes. Sur le net j'ai trouvé un modèle LaTeX de présentation d'une thèse très bien fait.
@macstaw
Concernant l'environnement d'écriture, j'utilisais donc LaTeX, Mendeley, Evernote et DropBox, et avec tout ça j'ai pu aller au bout de mon doctorat. L'ensemble est très souple, pour moi en tout cas, j'avais toutes mes prises de notes, fiches de lectures, textes de travail, son de conférences, etc. sous la main. Je préfères avoir quelques outils qui font bien leur boulot, plutôt qu'un seul qui ferait tout, mais pas très bien.
Ca me permet de rebondir sur le commentaire très pertinent de occam. Mellel et Bookends ont été mes compagnons pour mon DEA, mais pour la thèse, j'avais besoin d'outils multiplateformes (j'avais à l'époque un petit netbook sous Windows en plus de mon mac) et qui possédaient des versions en ligne. Donc avec Mendeley et evernote, j'étais comblé.
Aujourd'hui mon université fournit un accès (ainsi que les logiciels) à office365 entreprise. C'est compliqué de résister aux sirènes de Microsoft dans ce cadre, car il faut avouer qu'avec office online, c'est vraiment très souple et facile d'utilisation.
La quasi totalité des revues en sciences humaines, demandent que les articles leur soient transmis au format word...
De pus, le rachat de Mendeley par Elsevier ne m'enchante guère, mais je n'ai pas encore trouvé d'autres solutions. Si quelqu'un à une solution, je suis preneur.

avatar occam | 

@silencio

« La quasi totalité des revues en sciences humaines, demandent que les articles leur soient transmis au format word...»

Importance : zéro ; nada; ṣifr ; zilch.

Toutes les publications dont j'ai eu la charge de rédaction depuis 25 ans ont toujours été envoyées au format RTF, afin d'assurer leur transparence complète. Les organes de publication n'y ont vu que du feu.
Par contre, les imprimeurs (du temps où ils existaient encore...) m'en ont toujours remercié.

avatar dinobib | 

@silencio
Zotero www.zotero.org pour remplacer Mendeley

avatar LeGrosJeanLou | 

@silencio et @occam

" La quasi totalité des revues en sciences humaines demandent que les articles leur soient transmis au format Word"

J'ai toujours trouvé ça complètement indécent qu'une administration oblige à l'utilisation de la suite Office.

Ma propre administration a essayé de me faire le même coup. Je leur ai systématiquement envoyé du pdf en leur expliquant qu'ils n'avaient pas besoin de modifier mes documents, et je leur ai appris à exporter au format pdf depuis Word. Ç'a été une petite révolution.

Ce qui est dramatique c'est qu'eux-mêmes s'adressent aussi à des administrations qui exigent le format .word

Difficile dans ces conditions d'avoir autre chose qu'un monopole de MS Office.

avatar occam | 

@LeGrosJeanLou

"Ce qui est dramatique c'est qu'eux-mêmes s'adressent aussi à des administrations qui exigent le format .word

Difficile dans ces conditions d'avoir autre chose qu'un monopole de MS Office."

C'est ce que l'on veut faire croire.
Quand une autorité publique ou une entité financée par des deniers publics demande impérativement un format propriétaire sous peine d'exclusion, je fais toujours recours en invoquant le principe d'impartialité de l'État. À la rigueur, en me réservant le droit d'intenter une procédure administrative. Ça fait parfois passer pour un emmerdeur, mais depuis 20 ans, cela a toujours suffi à calmer les ardeurs des Officiants, Officieux et Officiels.

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