Amazon va créer 1 500 emplois en France
Amazon embauche en France. L’an dernier, le géant américain de la distribution avait créé 1 000 emplois en CDI : ce sera 1 500 pour 2017. Une partie d’entre eux seront embauchés pour le nouveau centre de Boves (Somme), qui ouvrira ses portes à la rentrée. Les 4 000 employés actuels d’Amazon se partagent entre cinq sites : quatre centres de distribution (Montélimar, Chalon-sur-Saône, Lauwin-Planque et Saran) et le siège de Clichy qui comprend 15% des effectifs.
Parmi les 1 500 emplois, Amazon a besoin de tous les profils : des ingénieurs aux commerciaux, en passant par les personnes sans qualification spécifique. Plusieurs de ces embauches proviendront des effectifs d’intérimaires que l’entreprise emploie durant les périodes les plus chargées (Noël, entre autres).
Les emplois indirects sont également mis en avant par Amazon, qui estime être à l’origine de la création de 7 500 postes chez les commerçants qui vendent leurs produits par son intermédiaire. Si vous êtes intéressé, jetez un œil sur le site emploi d’Amazon.
Plus globalement, Amazon a annoncé la création de 15 000 emplois dans toute l’Europe d’ici la fin de l’année, passant les effectifs à 65 000 salariés. De l'autre côté de la Manche, l’entreprise va embaucher pas uniquement dans le secteur de la distribution, mais aussi dans le domaine de la reconnaissance vocale, pour ses centres de données ainsi que pour la division Prime Air. L'entreprise a lancé des tests de livraison par les airs, grâce à une législation plus souple qu'aux États-Unis.
Edit — Précisions concernant les embauches en Europe.
... après en avoir détruit le triple chez ses concurrents ....
Combien d'emplois supprimés localement, de librairies fermées, de centre-villes désertés au regard de ces 1500 embauches ? Des usines vouées au culte de la consommation, dont la richesse provient essentiellement d'économies d'échelles, et d'un Taylorisme exacerbé...
@dilog
Il faut que les autres entreprises innovent au point de rattraper leurs concurrents (ici Amazon)... sinon oui, chômage.
Mais on ne peut blâmer Amazon pour ça ;)
Les centre-villes ont été désertés bien avant l'avènement du commerce en ligne. Déjà les Mammouth, Continent, Euromarché ont attiré les consommateurs en périphérie en leur temps. Les Zara et H&M ont également eu raison des petites boutiques de fringues sans originalité.
Malgré ça, les centres-villes se sont re-dynamisés et beaucoup de commerces se sont réinventés. Ces centre-ville, je les vois pleins. D'autres commerces sont morts tragiquement faute d'avoir su sentir le vent tourner. En France on ne veut parfois pas entendre qu'on ne fera pas le même métier toute notre vie. Pourtant, une entreprise qui ne sait pas évoluer est une entreprise morte.
Ahh les bonnes librairies de l'époque où rien n'était disponible... "on vous le commande sous 3 semaines monsieur ?" Nostalgie, nostalgie.
En attendant, Amazon fait tourner un paquet d'autres entreprises qui n'auraient probablement aucune visibilité sans ce géant.
@AirForceTwo
Tout est dit ??
@AirForceTwo
D'accord sur tout mais je voudrais nuancer un point.
Que fais-tu des libraires qui se sont toujours casse le cul pour avoir presque tout en stock, et qui restent avec leur stock sur les bras car les gens preferent rester chez eux et se faire livrer sous leur porte plutot qu'enfiler ses chaussures et marcher deux rues pour se rendre a la librairie du coin. Je n'invente rien, j'ai vu de pareils cas.
Considerer aussi le libraire d'occasion dont la boutique est bien achalandee et son catalogue accessible sur internet, mais qui vend mal parce qu'un particulier qui dispose d'un compte Amazon voire eBay, prefere acheter a un autre particulier qui se debarrasse de son grenier via ces plateformes -- cela, ca a bien tue le commerce malgre tous les efforts de certains libraires.
J'ai achete plein de trucs sur Amazon car ce n'etait pas disponible en francais dans le pays ou j'habite depuis 7 ans. Mais depuis l'ouverture d'une librairie francaise, je vais acheter chez elle, meme si je dois attendre un mois. Je fais vivre le petit commerce, on ne peut pas lui reprocher de ne pas avoir la puissance d'un mastodonte. Les efforts doivent etre partages, c'est du civisme economique.
Quand a mon librairie d'occasion dans mon pays d'origine, qui est un erudit -- ce que n'est certainement pas le comptable ou le manutentionnaire du depot Amazon -- c'est devenu un ami car ce qu'il m'apporte n'a pas de prix : passer dire bonjour a la librairie et, dans son bureau, boire un bon cognac en discutant du nouveau tome de la correspondance Chardonne Morand, ou bien d'une edition originale des Provinciales de Pascal qu'il vendra (cher) a sa prochaine vente aux encheres facon Drouot...
Comme je l'ai dit, on ne fera pas le même métier toute notre vie. Certaines librairies existent toujours. Elles ont juste renouvelé leur concept. L'achat en ligne n'est plus l'alternative, c'est devenu la méthode d'achat principale pour beaucoup.
À une époque, on a vu des cybercafés fleurir partout. C'est terminé. Va-t-on blamer Free ?
Faire des achats "bienfaisance" (j'achète dans mon quartier, je dois attendre 1 mois mais au moins ça fait vivre le monsieur), c'est une stratégie sans avenir. Le petit commerçant ne luttera jamais contre Amazon. Il doit offrir une alternative pour que les gens ne viennent pas chez lui par charité mais par intérêt.
Je vais acheter du pain chez mon boulanger parce qu'il est bon, pas pour le faire vivre. S'il commence à faire du pain congelé, je retourne au supermarché, ça me contera 3 fois moins cher. À lui de proposer un produit différent.
Et ça, des tas de commerçants le font très bien.
En gros, je suis largement d'accord avec AirForceTwo.
L'exemple du boulanger est bon. Je pourrais l'étendre au boucher. Dans les années 80 du siècle dernier, nous avons vécu une période difficile : 1) Les boulangers faisaient du pain dégueulasse 2) Les bouchers vendaient de la merde aux hormones immangeable. Du coup, se fournir en pain dans la grande surface (aussi mauvais mais moins cher) ou de la bidoche dans la grande surface (aussi mauvaise mais moins chère) ne posait pas de problème. Les boulangers ont été sauvés par les minotiers. Maintenant le pain est bon... parce que les minotiers ont su faire de la bonne farine. Le pain et bon... mais quand-même sacrément cher. Chez mon boulanger, la baguette "tradition" est quand-même à 1,25 € (!) et je conçois facilement que certains reculent... Idem chez mon boucher, la viande est redevenue bien meilleure (I don't know why) mais également hors de prix, alors que les bouchers des grandes surfaces ont fait aussi de sacrés progès. Dans mon Intermarché à moi, il y a même une salle spéciale où faire "rassir" la viande -ce qui devrait être standard en passant- et vains Dieux qu'elle est bonne !
Bref... Pour des raisons variées dont certaines sont évidentes et d'autres moins, les "petits commerçants" sont en général beaucoup plus chers que les grandes surfaces. C'est comme ça. Reprocher aux consommateurs un manque de "civisme" -ou, allons-y, de "culture"- c'est quand-même une attitude de nanti, non ?
Je sais, je sais, le petit commerçant qui vend de l'électroménager paie ses machines plus cher que ne les vend Carouf. Qu'y puis-je ? Moi, consommateur, je vais faire exprès de payer plus cher pour... les rapports sociaux avec quelqu'un que je vois une fois tous les 3 ou 4 ans ? Faut arrêter de bêler, de gémir que "avant c'était mieux", que maintenant y a plus mon libraire qui m'offrait le cognac (ou l'armagnac ?). Oui, il y a des métiers qui disparaissent. Dont acte.
@zoubi2
Je rappelle que j'avais introduit ma reponse en disant que j'etais d'accord avec AirForceTwo, mais que je voulais juste nuancer un point. Tous vos exemples de boulanger et d'electro-menager sont bons, je suis toujours d'accord, mais il y a des metiers ou il y a une valeur intellectuelle, culturelle, en jeu, comme celui de libraire. Le mien a su se moderniser en vendant via internet et en se lancant dans la librairie ancienne, c'est a dire l'antiquariat, ou il fait son chiffre annuel en organisant 3 ventes publiques dont la clientele est internationale et en gagnant bien sa vie. Son commerce de valeur contribue au prestige de notre ville, et est une realisation de son esprit. Si ce mec va en faillite parce que la grande distribution etouffe les petits a mort, c'est tout ce qui s'y rattache qui disparait.
Sur un autre niveau, je juge l'attrait culturel d'une ville moyenne ou grande au fait qu'elle ait un opera et au moins un cinema d'art et essai. Une ville sans cela, pour moi c'est sans interet. Et on sait que cela coute cher et que cela necessite des subsides, donc d'une certaine maniere de vivre avec l'argent public. Oui, et alors ? On devrait se contenter d'un cabaret et d'un multiplexe de 20 ecrans ou on subit exclusivement les films pré-formattés pour ados des majors americaines?
Quant au probleme de la grande distribution, generaliste et faisant ce qu'elle peut pour se debarrasser de tout ce qui releve de la specialisation de qualite car cela cadre plus difficilement avec les regles du marketing de masse. Si le commerce de detail en arrive a devenir cela exclusivement, tout ce qui se fait de mieux -- meme si c'est plus cher -- en arrivera a disparaitre sous pretexte que cela ne concerne qu'une minorite.
Je ne suis certainement pas anti-liberal mais la simple loi du marché sans le souci de la qualite et de la diversite n'est pas la panacee. C'est la que le legislateur pourrait, dans certaines limites, intervenir. Pourquoi faut-il qu'un supermarche vende aussi des DVD en promo a coté du rayon des surgelés?
C'est comme le transport aerien low-cost. Les gens ont fini par oublie ce qu'etait le prix normal d'un billet. Oui mais grace a cela tout le monde peut voyager. Merci! Saturer de monde tous les endroits touristiques avec des troupeaux de gens, je ne sais pas si ca rend hommage au paysage.
Sauf que dans les librairies de l'époque ton libraire connais tes goûts et ton conseil en fonction quand mon libraire a pris ca retraite j'ai fait une déprime. C'est pratique Amazon et je pense qu'ici nous sommes tous clients mais 1500 par rapport au millier d'emplois perdu c'est rien.
@DarKcWiZ
"...1500 par rapport au millier d'emplois..."
Je suppose qu'il faut lire "auX millierS" sinon ta phrase perd tout son sens! ;-)
Mon libraire ne me connaissait pas et maltraitait ses clients (ton désagréable, papote 10 minutes à la caisse alors qu'il y a 5 personnes qui attendent derrière). Les commerçants "à la française", ceux qui n'hésitent pas à engueuler le client pour un oui ou pour un non, ça a peut-être du charme pour certains touristes, mais à force, on préfère rapidement éviter leur contact.
Encore une fois on vient râler, mais c'est toujours mieux de créer 1500 emplois plutôt que ne rien faire comme certains grands groupes français qui préfèrent déserter le pays.
Et puis finalement... qui est responsable des suppressions d'emploi chez les concurrents d'Amazon?
Amazon? Ou les clients (vous, moi...) qui préfèrent acheter en ligne plutôt que de se déplacer dans les commerces de proximité ?
Il me semble qu'on a tous notre part de responsabilité.
Pour moi Amazon tous des personnes qui n'allaient pas forcément chez le libraire et autre. Habitant à Paris on a pas 10h à perdre pour aller à Darty par exemple.
Cela touche pour moi les personnes qui n'y allaient pas (livre, électroménager ...)
Nous revenons de plus en plus à des commerces de quartiers. Il existe toujours cette cibles de gens qui préfèrent cela (moi par exemple).
On pointe de tout ca qu'à causé Amazon et pourtant cela a fait plus de bien que de mal.
Faut vivre avec son temps !
Avant on avait des réparateurs de vélos à tous les coin a de rues. Vous critiquez pas décathlon à ce que je sache ?
@ Riki ton exemple sur le vélo n'est pas juste car il y a à nouveau des réparateurs de cycles aux coins des rues
1500 emplois nouveaux Amazon en France.... Tandis que le labo d'Amazon travaille sur les robots qui les remplaceront dans peu de temps, comme Uber virera ses chauffeurs au profit des voitures autonomes.
Des créateurs d'emplois avez-vous dit (genre fourmis au service de la reine Jeff Bezos) ?
A relier à l'info sur Bill Gates sur la taxation souhaitable ou inéluctacle des robots.
"comme Uber virera ses chauffeurs au profit des voitures autonomes"
Je ne pense pas que l'exemple Uber soit bien choisi... parce que dans le genre esclavagisme et travail au noir déguisé, on fait difficilement mieux...
Le libraire du coin de la rue est à la lecture ce que le vinyle est a la musique: c'est old school mais il en restera toujours un pour les nostalgiques. Perso, j'achete sur Amazon des livres introuvables chez le libraire (finance specialisee etc), qu'aucun libraire n'a en stock, ni grande chaine (barnes & nobles par ex). Si je veux decouvrir un roman ou autre, bim chez le libraire :-)
Dmg que le manager Amazon France a ete condescendant dans ses propos pour les postes qu'ils vont creer...
Et le rapport avec Apple? Le mac?
Le jour où je trouverai tout ce que je veux chez le petit libraire du coin sans devoir commander et attendre une semaine je me passerai d'Amazon, autant dire jamais...