Samsung lance sa version de l'iMac Pro abandonné par Apple

Florian Innocente |

Alors que l'iMac Pro ne devrait pas avoir de successeur, Samsung lance un cousin avec le "All-in-One Pro". Plusieurs fabricants de PC ont des monoblocs à leur catalogue et Samsung en avance un nouveau basé sur un écran 4K de 27".

Le Samsung All-in-One Pro (par opposition au précédent modèle de 24" non Pro) évoque ce que pourrait être un iMac Pro passé à la sauce Apple Silicon. Une hypothèse sur laquelle Apple a apparemment tiré un trait.

Le modèle sud-coréen a un écran aussi fin que celui des iMac M1/M3, un pied qui ne l'est pas moins (6,5 mm) et une robe anthracite qui lui confère un air professionnel. Lorsque tout est fin dans un PC, difficile de marquer sa différence entre les fabricants, au-delà de quelques détails anecdotiques.

Les autocollants sur le pied rappellent toutefois qu'on est sur un PC "Intel Inside", en l'occurrence un Core Ultra. Certaines particularités ne dépayseraient pas un utilisateur de Mac équipé d'un iPhone et d'une tablette puisqu'on peut aussi utiliser ce PC avec un Galaxy S servant de webcam de meilleure qualité ou une Galaxy Tab comme écran d'appoint. Cet All-in-One Pro n'est annoncé que pour la Corée du Sud avec un prix de départ équivalent à 1 300 €.

Ne dites plus Core i5, Core i3 ou Core i7, mais Core 5, Core 3 ou même Core Ultra 7

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Razer lance le premier ordinateur Thunderbolt 5, avant Apple

Pierre Dandumont |

Comme lors de la sortie du Thunderbolt 3 et du Thunderbolt 4, la première société qui propose des ordinateurs compatibles avec le Thunderbolt 5 — plus rapide — n'est pas Apple. Il s'agit cette fois de Razer.

Petit jeu : cherchez la prise Thunderbolt 5.

Si Apple a participé au développement de la norme au début de la décennie précédente avec Intel, les deux fabricants ne travaillent plus réellement ensemble. En effet, les Mac n'emploient plus de puces Intel pour le Thunderbolt et Intel suit donc sa route sans se soucier d'Apple. Le premier PC équipé de la norme (et probablement d'un contrôleur Intel Barlow Ridge) est donc le Razer Blade 18 dans sa mouture 2024. Cet ordinateur (trans)portable intègre un Core i9 de 14e génération (8+16 cœurs), une version mobile du fer de lance de la gamme de Nvidia, la GeForce RTX 40901, 32 Go de RAM et donc un port USB-C compatible USB4 v2 et Thunderbolt 5. S'il peut servir pour la charge, il est limité à 100 W (norme PD 3.0) alors que le PC portable est fourni avec un chargeur de 280 W (330 W en option). La version équipée d'un connecteur Thunderbolt 5 démarre à 3 700 $.

Des nouvelles du Thunderbolt 5, jusqu

Des nouvelles du Thunderbolt 5, jusqu'à trois fois plus rapide que le Thunderbolt 4

Pour rappel, le Thunderbolt 5 est une évolution majeure, contrairement au Thunderbolt 4 qui peut être vu comme une version corrigée du Thunderbolt 3. Le débit théorique est doublé, avec 80 Gb/s contre 40 Gb/s en Thunderbolt 3 ou 4 (en passant du PCI-Express 3.0 au 4.0 pour les données), mais avec une seconde nouveauté : il est possible de travailler de façon asymétrique pour atteindre 120 Gb/s dans un sens (et de 40 Gb/s dans l'autre). Cette solution est pensée essentiellement pour les écrans en très haute définition, car sur un SSD externe, elle va permettre d'écrire plus vite (du système vers le SSD) mais en réduisant les débits en lecture (du SSD vers le système). Dans la pratique, le passage en PCI-Express 4.0 pour les données devrait permettre d'atteindre des débits de l'ordre de 6 à 7 Go/s en externe pour un SSD, contre environ 3 Go/s actuellement. La norme permet aussi la charge en USB PD 3.1, mais Razer n'en a visiblement pas profité.

Pour le moment, Apple n'a pas indiqué si la prise en charge du Thunderbolt 5 était prévue dans le futur, mais les puces actuelles, comme les M3, prennent bien en charge le PCI-Express 4.0. Notons enfin que les 120 Gb/s annoncés pour le Thunderbolt 5 restent comme souvent à prendre avec des pincettes : il s'agit d'un débit maximal théorique. Dans la pratique, le contrôleur Intel devrait limiter dans le meilleur des cas à 64 Gb/s pour les transferts de données.

Les premières puces Thunderbolt 5 n

Les premières puces Thunderbolt 5 n'atteindront pas le maximum de la norme


  1. Plus exactement, la version de base proposée pour 3 100 $ intègre une RTX 4070 mobile, la RTX 4090 mobile vaut 1 400 $ en option. Une RTX 4080 ou 4090 est nécessaire pour profiter du Thunderbolt 5.  ↩︎

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Les IA crient famine dans leur recherche de nouvelles données à moissonner

Florian Innocente |

Les données textuelles, sonores et vidéos sur internet sont une ressource vitale pour les moteurs d'intelligence artificielle. ChatGPT, Gemini et leurs concurrents ont besoin de récupérer d'immenses volumes d'informations pour gagner en précision. Des besoins qui se heurtent à des questions de droits d'accès et de disponibilité de ces ressources.

Vers la fin de 2021, OpenAI, le créateur de ChatGPT, s'est retrouvé face à un problème d'approvisionnement en données, raconte le New York Times dans un article sur la quête éperdue de Microsoft, Google, Facebook, mais aussi Apple pour trouver, avaler et traiter toujours plus d'informations.

IA : Apple aurait passé un contrat avec Shutterstock pour utiliser sa banque d’images

IA : Apple aurait passé un contrat avec Shutterstock pour utiliser sa banque d’images

Ces systèmes d'intelligence artificielle construisent leurs réponses sur la foi de bases de connaissance. Plus elles sont importantes, d'origines variées et de qualité élevée, plus ces réponses gagnent en précision. OpenAI a alors constaté qu'il avait déjà avalé tout ce qu'il était possible de trouver comme contenus textuels fiables en langue anglaise.

Pour continuer d'entrainer la version suivante de son moteur, GPT-4, il lui en fallait (beaucoup) plus. Un an plus tard, OpenAI lançait Whisper, un outil de transcription de pistes audio en texte. OpenAI s'en servit pour traiter notamment les vidéos de YouTube et faire grossir son index d'une nouvelle masse de données.

Transcription audio : énorme amélioration de performances pour Whisper sur Mac

Transcription audio : énorme amélioration de performances pour Whisper sur Mac

Plus d'un million d'heures de vidéos YouTube furent analysées par Whisper, d'après les sources du New York Times et il fut utilisé également sur des podcasts et des livres audio. Les employés d'OpenAI savaient qu'ils s'aventuraient dans une zone grise en matière de droits d'utilisation. L'exploitation de vidéos YouTube par ce biais peut être considérée comme illégale, mais il y a une part laissée à l'interprétation de ces conditions d'utilisation.

MacWhisper en action sur une vidéo YouTube.

Officiellement, Google a déclaré n'avoir eu aucune connaissance des pratiques d'OpenAI, mais d'après les contacts du quotidien, il était parfaitement au fait de cette moisson réalisée par OpenAI. Google ne s'en est pas ému davantage, car lui-même avait puisé dans ce contenu pour entrainer son moteur. En sermonnant publiquement OpenAI il risquait de se retrouver en porte-à-faux face à ses créateurs sur YouTube.

Pour éviter toute mésaventure, Google a ensuite revu les conditions d'utilisation des contenus publics produits par ses services Google Docs, Sheet et Slides afin d'autoriser leur exploitation pour l'entrainement de moteurs d'IA.

Lancé dans la même course initiée par OpenAI et son partenaire Microsoft, Meta s'est rapidement retrouvé au pied du même mur : plus assez de données. Plusieurs pistes furent discutées, comme d'acheter Simon & Schuster, l'un des plus gros éditeurs au monde afin d'avoir accès à ses livres, lesquels contiennent des données considérées comme fiables.

D'autres chez Meta proposèrent de payer jusqu'à 10 $ par livre pour en obtenir tous les droits. Certains expliquèrent qu'ils avaient déjà résumé des livres, des essais et d'autres travaux trouvés sur le web, sans autorisation et qu'il était possible de continuer à en aspirer davantage, quand bien même il y avait des risques de procès (le New York Times a attaqué OpenAI et Microsoft pour cette même raison).

Un avocat de Meta fit valoir que cela posait un problème éthique, mais sa remarque fut accueillie par un silence des autres participants. Négocier des droits implique de longues discussions et ces protagonistes de l'IA courent un marathon à la vitesse d'un sprint. Lors de ces échanges, il fut aussi expliqué que des contractuels en Afrique avaient été payés pour compiler des résumés de contenus de fiction et de non-fiction, dont certains étaient protégés par des droits d'auteur. Ces moissonneuses ratissent large et ne font pas de tri entre ce qui peut être pris et ce qui ne doit pas l'être.

Meta n'est pas en manque de contenus avec ses réseaux sociaux, toutefois cette masse n'est pas nécessairement d'une grande qualité ou utilité. Au bout du compte, le problème numéro un reste le manque de données utilisables et suffisamment qualitatives pour faire progresser ces moteurs. On parle actuellement de l'utilisation de volume équivalent à plusieurs centaines de milliards de mots.

Mais pour franchir un nouveau cap dans l'amélioration de ces intelligences artificielles, il faudrait faire un bond en quantité de données pertinentes indexées : l'offre est dépassée par la demande.

Une piste étudiée est de faire en sorte que ces IA produisent de nouvelles données à partir de celles qui sont déjà en leur possession. Des données dites "synthétiques". Avec le risque que ces IA finissent par tourner en circuit fermé et ne fassent qu'accentuer des biais ou des erreurs qu'elles font déjà avec les informations dont elles disposent.

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Le PCI-Express 7.0 va battre des records de vitesse, au moins sur le papier (et pas dans les Mac)

Pierre Dandumont |

Le PCI-SIG, le consortium qui s'occupe de gérer la norme PCI-Express vient d'annoncer que la version 7.0 était sur les rails, alors même que la version 6.0 est encore virtuellement inexistante, que le PCIe 5.0 est rare et que de nombreux constructeurs — dont Apple — se limitent à la version 4.0.

Le logo du PCI-SIG

Comme chaque fois ou presque, le PCI-Express 7.0 — qui est en à sa version 0.5 pour le moment (c'est-à-dire un brouillon de la norme attendue en 2025) — va doubler les débits. En PCI-Express, la base est ce qu'on appelle une ligne et les périphériques peuvent en agréger plusieurs (habituellement jusqu'à 16 dans les cartes graphiques). En PCIe 7.0, une ligne a une bande passante de 16 Go/s, contre par exemple 2 Go/s en PCI-Express 4.0 ou 250 Mo/s dans la première version de la norme.

Attention, le consortium considère la bande passante totale (dans chaque sens) dans son tableau. Il faut donc diviser les valeurs par deux.

L'augmentation de la bande passante ne double évidemment pas les performances réelles, du moins pas dans tous les cas : dans une carte graphique, par exemple, la bande passante du bus n'est pas le principal goulet d'étranglement. Pour autant, un emplacement PCIe 7.0 x16 devrait attendre 256 Go/s en théorie, soit plus que la mémoire vive de beaucoup de plateformes. C'est un avantage évident pour les solutions de calculs liées aux IA, qui ont de gros besoins en mémoire vive. Dans d'autres cas, comme les SSD, la vitesse du bus joue directement sur les performances car les fabricants tentent souvent d'atteindre les limites. Les SSD M.2 (qui intègrent quatre lignes) s'approchent donc souvent du maximum théorique : environ 4 Go/s en PCIe 3.0, 8 Go/s en PCIe 4.0 et 16 Go/s en PCIe 5.01

Des normes qui prennent du temps à se concrétiser

Prenons l'exemple du PCIe 6.0 : la norme a été annoncée en 2019 avec son premier brouillon, pour une sortie en 2021. Elle a été finalisée au début de l'année 2022 (avec un peu de retard) et les premières cartes ont été annoncées en mars 2024, avec les prochaines puces Nvidia dédiées aux calculs IA. Le PCI-Express 5.0 est dans la même position : la norme date de 2019 mais n'a été prise en charge dans les PC qu'à partir de fin 2021 et reste encore minoritaire. Si Intel et AMD ont des CPU compatibles, beaucoup de cartes mères se limitent à la version 4.0. C'est aussi le cas d'Apple : les Mac passent encore par du PCIe 4.0 pour la liaison avec les SSD et le Mac Pro de 2023 n'offre que des emplacements PCIe 4.0.

Apple bride les débits du PCI-Express du Mac Pro 2023

Apple bride les débits du PCI-Express du Mac Pro 2023

Les raisons sont multiples et parfois pragmatiques. Premièrement, les normes récentes atteignent des fréquences très élevées qui nécessitent une implémentation physique compliquée à mettre en place. Les traces doivent être courtes pour éviter les perturbations, les circuits imprimés de très bonne qualité, etc. Ce point implique qu'il est difficile actuellement de proposer du PCIe 5.0 en entrée de gamme, par exemple. Ensuite, les débits élevés ne sont pas nécessaires dans tous les cas : de nombreux périphériques se contentent des débits d'une liaison PCIe 3.0, plus simple à mettre en place. Dans la pratique, les fabricants de CPU limitent donc la compatibilité : les puces modernes prennent en charge habituellement 16 lignes rapides pour une carte graphique, éventuellement 4 lignes de plus pour un SSD rapide, mais le reste se contente très bien de la version précédente.

Le dernier point, lié, c'est que même un bus externe rapide n'implique pas des performances élevées : la liaison entre les connecteurs et le processeur n'est pas nécessairement dimensionnée pour prendre en charge de nombreux périphériques et peut faire office de goulet d'étranglement. C'est le cas du Mac Pro 2023, équipé de nombreux connecteurs mais d'un lien trop lent pour atteindre la bande passante maximale théorique.

Dans tous les cas, si le PCI-Express 7.0 est standardisé en 2025, il ne devrait donc pas débarquer en masse avant le début de la prochaine décennie.


  1. Dans la pratique, il y a un peu de pertes entre la pratique et la théorie, et les meilleurs SSD atteignent environ 3,5 Go/s, un peu plus de 7 Go/s et à peu près 14 Go/s actuellement.  ↩︎

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IA : Apple aurait passé un contrat avec Shutterstock pour utiliser sa banque d’images

Félix Cattafesta |

On va manger de l’IA à toutes les sauces à la prochaine WWDC : les papiers de recherches d'Apple se sont multipliés ces derniers mois, tandis que Greg Joswiak a fortement sous-entendu que le sujet serait au cœur de la prochaine conférence. En coulisses, Apple affute ses armes. L’entreprise aurait signé un contrat avec la banque d’images Shutterstock afin d’utiliser ses données pour former des modèles d’IA.

Page d’accueil de Shutterstock.com

Selon les informations de Reuters, de nombreuses grandes entreprises auraient signé un contrat avec Shutterstock dans les mois ayant suivi la sortie de ChatGPT. L’agence de presse cite Amazon, Google ou encore Meta, avec des accords oscillant initialement entre 25 et 50 millions de dollars chacun. Les tarifs auraient été revus à la hausse par la suite.

Un tel contrat permet aux géants du numérique d’utiliser les millions d’images de Shutterstock, mais aussi ses vidéos et autres fichiers musicaux. La création de modèles d’IA utilisés pour des produits comme DALL-E 3 ou Adobe Firefly demande en effet énormément de ressources de qualité à des fins de formation. Si les premiers créateurs de modèles d’IA se contentaient de piocher massivement sur internet sans se poser de questions, les entreprises font de plus en plus attention pour s’éviter de futurs problèmes juridiques1.

Apple voudrait un accord avec des médias pour entrainer son intelligence artificielle

Apple voudrait un accord avec des médias pour entrainer son intelligence artificielle

On sent qu’Apple a prévu des choses côté photos et IA pour iOS 18. Plusieurs papiers et autres modèles ont été partagés ces derniers mois : MGIE peut faire de grosses retouches photos sur simple demande, MM1 peut analyser un cliché en détail tandis que Ferret peut mélanger texte et images. Mis à part cela, on s’attend également à découvrir une grosse refonte de Siri ainsi qu’à des nouveautés d’IA à travers le système et les apps (Xcode, iWork…).


  1. Enfin, ce n’est pas toujours le cas : la CTO d’OpenAI a récemment révélé en interview ne pas vraiment savoir d’où proviennent les images utilisées pour former Sora, le dernier modèle de création de vidéos de l’entreprise.  ↩︎

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Tesla aurait mis de côté sa voiture moins chère au profit de l’hypothétique Robotaxi

Nicolas Furno |

D’après Reuters qui cite trois sources différentes, Tesla aurait abandonné sa voiture plus petite et moins chère pourtant promise par Elon Musk dès 2020. À l’époque, il était question de sortir le véhicule dès 2023 avec un prix de base annoncé à partir de 25 000 $. La promesse initiale n’a évidemment pas été tenue, même si on ne parlait jusqu’ici que d’un retard. Aux dernières nouvelles, venant du milliardaire en personne, cette voiture taillée pour le marché européen devait toujours arriver, avec une production espérée pour la fin de l’année 2025, au mieux.

La rumeur lancée en fin de semaine dernière par Reuters viendrait remettre en cause ces plans. D’après les trois journalistes qui signent l’article, c’est Elon Musk lui-même qui aurait choisi de privilégier le projet « Robotaxi », nom donné par Tesla sur un concept de véhicule entièrement dédié à la conduite autonome, sans aucun volant ni pédale à son bord. Le constructeur avait indiqué préparer une nouvelle plateforme qui devait servir aux deux véhicules, la voiture moins chère qu’on nomme parfois Model 2 faute de mieux, et le Robotaxi. Si l’on en croit ces bruits de couloirs, seul ce dernier serait finalement produit.

Ce concept pour le Robotaxi a été publié dans la biographie d’Elon Musk publiée par Walter Isaacson. On lui prête un design inspiré par le Cybertruck, plutôt que par les autres voitures de Tesla.

Ce serait un énorme changement de stratégie pour Tesla, qui comptait pourtant sur cette voiture plus abordable pour faire tourner ses immenses usines à plein régime. Alors que le dernier trimestre est particulièrement mauvais en termes de ventes et alors que l’entreprise affronte une concurrence affutée notamment venue de Chine, l’abandon de la Model 2 serait un signe inquiétant pour l’avenir tracé jusque-là pour la firme d’Elon Musk, qui ambitionnait de concurrencer les plus gros constructeurs automobiles. D’ailleurs, la publication de l’article de Reuters a provoqué une chute immédiate de l’action TSLA.

Elon Musk n’a pas tardé de réagir à sa manière, en publiant deux messages sur son réseau social. Le premier suggère que Reuters meurt à cause de ses mensonges, sans préciser ce qui est faux. D’ailleurs, le deuxième semble au contraire donner raison aux journalistes, en annonçant la présentation du Robotaxi le « 8/8 », ce qui devrait vouloir dire 8 août1. En notant que l’année n’est pas précisée, on peut remarquer que l’effet souhaité pour ce message a été atteint, avec une action qui a repris des couleurs dans la foulée. Tant mieux pour les actionnaires, mais il faut rester prudent sur cette nouvelle promesse.

La conduite entièrement autonome est un prérequis indispensable au Robotaxi. Sauf si Tesla abandonne la vision au profit d’une toute nouvelle technologie, ce qui semble pour le moins improbable, alors le Robotaxi dépend du programme FSD, pour Full Self Driving (conduite entièrement autonome). En développement depuis plusieurs années maintenant aux États-Unis, ce programme a justement abandonné son statut de bêta récemment : une bonne nouvelle ? Pas forcément, car Tesla l’a renommé « FSD (Supervised) », soit la conduite entièrement autonome supervisée, ce qui ressemble tout de même fort à un oxymore. C’est en tout cas plus proche de la capacité réelle du programme, qui reste un outil d’assistance à la conduite, certes de plus en plus évolué, mais pas du tout autonome.

Autant dire que si l’on a bien une présentation du Robotaxi le 8 août 2024, ce sera au mieux pour découvrir un concept et certainement pas un véhicule entièrement autonome fonctionnel. Quoi qu’il en soit, il semble bien que Tesla a choisi au minimum de mettre la priorité sur ce nouveau véhicule au détriment de la Model 2. S’agit-il d’une annulation en bonne et due forme de cette dernière comme le suggère Reuters ? Cela semble difficile à croire, surtout face à des ventes en baisse et alors que le marché s’oriente de plus en plus vers des voitures électriques moins chères.

Tesla pourrait toujours changer de direction et se concentrer sur le segment haut de gamme, à l’image du Cybertruck qui est finalement sorti à un prix nettement plus élevé que promis. Est-ce la fin de la stratégie du constructeur de concurrencer frontalement ses concurrents généralistes ? Ou l’aveu d’échec d’une stratégie qui a favorisé ces dernières années un pick-up destiné à un marché de niche à l’échelle mondiale au détriment d’une voiture plus accessible ?

Difficile à dire, mais une chose est sûre : ne retenez pas votre souffle si vous comptiez sur une Model 2 autour des 30 000 € en Europe. Ce qui arrangera bien la concurrence, qui va pouvoir occuper ce segment sans s’inquiéter du constructeur américain et de son succès longtemps insolent, au point de prendre la tête des ventes européennes de voitures aux particuliers l’an dernier.

Une voiture électrique en tête des ventes européennes pour 2023

Une voiture électrique en tête des ventes européennes pour 2023

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Sortie de veille : les robots domestiques, le nouvel eldorado d’Apple ?

Stéphane Moussie |

Toutes les semaines, écoutez Sortie de veille, le podcast hebdomadaire de MacGeneration ! On débat de l'actualité Apple et tech des derniers jours en une quinzaine de minutes.

Que diriez-vous d’avoir à la maison un robot qui vous suit partout pour vous rendre des services ? C’est le futur produit qu’Apple pourrait chercher à vous vendre. À défaut de fabriquer une voiture, Apple envisagerait en effet de se lancer dans les robots domestiques. Pourquoi cette drôle d’idée ? On en discute avec Christophe.

Dans le reste de l’actualité, un séisme à Taïwan a fait trembler toute l’industrie technologique, Microsoft prépare des mises à jour de sécurité payantes pour Windows 10 et Amazon abandonne une fumisterie dans ses supermarchés.

Pour écouter Sortie de veille, c'est simple :

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Bonne écoute et bon week-end !

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