Windows 11 pourrait vous prévenir si votre PC n'est pas compatible IA

Pierre Dandumont |

Microsoft a pris le train de l'IA, nous en avons déjà parlé, et la société de Redmond va mettre beaucoup de fonctions en avant dans les futures mises à jour de son OS. Visiblement, Microsoft a décidé de prévenir les utilisateurs quand leur PC n'est pas suffisamment équipé pour profiter des fonctions IA intégrées dans l'OS, comme le futur Advanced Copilot.

Les différents retours sur la (future) version 24H2 de Windows 11 (c'est-à-dire la seconde mise à jour majeure de 2024) indiquent qu'elle pourrait afficher un message en surimpression pour indiquer le problème. Les fonctions attendues sont une version améliorée de Copilot, un explorateur de fichier « IA » ou une solution d'upscale accélérée par IA pour les jeux vidéo.

Le logo de Copilot.

Les contraintes sont assez nombreuses pour l'explorateur IA : 225 Go d'espace disque (au total), 16 Go de RAM — nous n'allons pas vous rabâcher notre avis sur les Mac vendus avec 8 de RAM1 — et (dans la première préversion), un processeur ARM64 avec un NPU. Dans le monde Windows, il n'existe pour le moment qu'une seule gamme qui a ces caractéristiques : les Snapdragon X de Qualcomm, qui pourraient équiper la prochaine génération de tablettes Surface.

Qualcomm dévoile un peu plus ses Snapdragon X, avec plusieurs variantes Elite et Plus

Qualcomm dévoile un peu plus ses Snapdragon X, avec plusieurs variantes Elite et Plus

Comme l'indique Neowin, qui relaye Albacore sur X, dans les PC x86, la limite à 16 Go est la même pour obtenir le logo « PC IA ». Mais le processeur doit prendre en charge les instructions SSE 4.2, ce qui est le cas sur la majorité des CPU compatibles avec Windows 11 officiellement (mais pas sur ceux compatibles officieusement). Reste à voir la réaction des utilisateurs, après une drôle d'idée récente de Microsoft qui serait de mettre de la publicité dans le menu Démarrer.


  1. Même si nous venons de le faire en douce, vous avez remarqué ?  ↩︎

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Meta mise à fond sur l’IA et effraye les actionnaires

Félix Cattafesta |

Meta s’est lancée à corps perdu dans la course à l’IA qui agite toute la Silicon Valley depuis la sortie de ChatGPT il y a un an et demi. Si la technologie impressionne et fait les gros titres, elle ne rapporte pas grand-chose pour le moment. Lors de la présentation de ses résultats du premier trimestre 2024, Mark Zuckerberg a prévenu que son entreprise entrait dans un nouveau cycle d’investissement à ce niveau dans le but de créer des « services rentables ». Un discours qui a effrayé plus d’un investisseur : le titre Meta a chuté de 16 % dans la foulée.

Mark Zuckerberg. Crédits : Anthony Quintano (CC BY 2.0)

Pour le moment, les choses vont plutôt bien pour Meta. L’entreprise a vu croître son bénéfice net à plus de 12 milliards de dollars, et a dévoilé un chiffre d'affaires de 36,5 milliards de dollars pour le dernier trimestre. Or, cette croissance devrait ralentir alors que Meta dépense des sommes folles dans l’IA : elle planche sur des puces dédiées et aurait dans l’idée de monter une infrastructure massive pour entraîner ses nouveaux modèles. Les IA commencent à être fortement mises en avant sur les différentes plateformes de la marque, apparaissant par exemple dans les barres de recherches d’Instagram, de Facebook, de WhatsApp et de Messenger aux États-Unis. La marque a également lancé un chatbot concurrençant ChatGPT, disponible directement depuis un site dédié et carburant à l’aide d’un nouveau modèle open source.

Meta continue d’imposer son équivalent à ChatGPT sur ses différentes plateformes

Meta continue d’imposer son équivalent à ChatGPT sur ses différentes plateformes

Si c’est intéressant pour le public, tout est pour le moment proposé gratuitement. Mark Zuckerberg a plusieurs idées pour monétiser tout cela : publicités ciblées, modèles plus performants payants, via des services aux professionnels… « La mise en place de l'IA de pointe sera une manœuvre plus importante que pour les autres expériences que nous avons ajoutées à nos applications, et cela prendra probablement plusieurs années », a-t-il prévenu. Les prévisions de dépenses dans le secteur ont été revues à la hausse, pour l’infrastructure comme pour la recherche.

Meta continue également de se ruiner dans le domaine de la VR. Sa section Reality Labs a affiché une perte de 3,84 milliards de dollars au premier trimestre, ce qui n’est pas très surprenant quand on sait que la division a perdu 16,1 milliards sur 2023 (45 milliards au total depuis la fin 2020). La tendance ne devrait pas s’inverser : la chef des finances a prévu une accélération des pertes dues au développement de nouveaux produits. L’entreprise veut limiter la casse en vendant son OS pour casques VR/AR aux autres fabricants, mais il reste à voir si ce pari s’avèrera payant. Un « Quest 3 Lite » serait prévu prochainement selon les rumeurs, mais rien ne dit qu’il trouvera son public.

Meta ouvre le système d

Meta ouvre le système d'exploitation du Quest à d'autres fabricants

Mark Zuckerberg reste optimiste dans ce domaine : les revenus du Reality Labs ont grimpé de 30 % par rapport au T1 2023, bien aidé par la sortie d’un nouveau casque Quest. Le patron se dit aussi satisfait du succès de ses lunettes connectées en partenariat avec Ray Ban, qui se vendraient mieux que prévu. De son côté, Threads affiche désormais 150 millions d’utilisateurs actifs mensuels, contre 130 millions en février.

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Apple a renforcé XProtect pour détecter les malwares AdLoad sur macOS

Florian Innocente |

Apple a rempli son outil de détection de malwares sur macOS X d'une longue liste de signatures qui visent un acteur en particulier qui sévit depuis 7 à 8 ans.

74 définitions différentes du malware Adload ont été ajoutées au répertoire d'XProtect, la technologie antivirus qu'Apple utilise pour détecter et agir sur des malwares qui ont pris leur quartier sur Mac. AdLoad a été repéré la première fois autour de 2016 et c'est l'année suivante qu'Apple a commencé à intégrer ses caractéristiques dans la base de données XProtect intégrée à macOS.

Son mode opératoire consiste à se glisser dans les bagages d'une application — longtemps il utilisait de faux installeurs Flash comme cheval de Troie — et s'installer dans le système. Puis, lorsqu'il est en place, il redirige l'utilisateur vers des sites de son choix et injecte dans les pages web des publicités qui font les bonnes affaires des créateurs de cet intrus.

Au fil du temps, Apple a mis à jour la base d'XProtect avec de nouvelles références d'AdLoad, mais celui-ci ne cesse de se multiplier et de prendre de nouvelles identités. Ses auteurs sont parfois parvenus à obtenir une notarisation de leur installeur, leur permettant ainsi de passer sous les fourches caudines de Gatekeeper. Un jeu du chat et de la souris dans lequel Apple vient de passer à la vitesse supérieure.

Le chercheur Howard Oakley a remarqué que 74 nouvelles règles pour identifier des variantes d'AdLoad avaient été ajoutées d'un seul coup d'un seul à XProtect. Le fichier Yara qui regroupe toutes ces règles pour repérer des malwares a grossi d'une seule traite de 20 %, note Oakley. En septembre dernier, 9 définitions seulement avaient été glissées.

Depuis quelques versions de macOS, Apple est également montée en régime avec la fréquence d'analyse d'XProtect. Celles-ci sont beaucoup plus fréquentes que par le passé pour scanner les fichiers ou les exécutables de tierces parties en passe d'être lancés.

macOS Sonoma devrait bientôt se montrer plus agressif dans sa détection des malwares

macOS Sonoma devrait bientôt se montrer plus agressif dans sa détection des malwares

Dans le cas où un problème est constaté, le programme suspect est bloqué dans son exécution et macOS propose à l'utilisateur de l'envoyer à la corbeille. D'autres actions sont ensuite entreprises, comme l'explique la page d'information d'Apple, pour révoquer le certificat d'identification du compte développeur à l'origine de ce malware et mettre à jour la base d'XProtect. Cette dernière s'actualise toute seule, sans intervention de l'utilisateur.

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Swift Mail, un nouveau client mail qui rappelle JMAP à notre bon souvenir

Stéphane Moussie |

Disponible depuis quelques semaines, Swift Mail est un nouveau client mail pour Mac qui cache bien son jeu. En apparence très proche d’Apple Mail, cette application se distingue par la prise en charge de JMAP, un protocole qui espère remplacer le vieillissant IMAP.

JMAP est une norme standardisée pensée pour offrir de meilleures performances que l’IMAP, permettre de nouvelles fonctionnalités et être facilement exploitable par les développeurs. Malgré tous ces avantages, ce protocole amorcé il y a dix ans ne décolle pas : les applications compatibles sont quasi inexistantes et parmi les services d’emails, seul Fastmail le prend en charge… Pour la simple et bonne raison que c’est son créateur.

Swift Mail. Image MacGeneration.

La sortie d’une application compatible sur Mac est donc un petit événement. Lors du démarrage, Swift Mail propose de se connecter avec un compte Fastmail (il ne faut pas saisir son mot de passe, mais un jeton d’API à générer dans les réglages de sécurité de Fastmail). On pourra prochainement se connecter avec un compte JMAP maison, puisqu’après tout on peut créer son propre serveur. Swift Mail se borne à JMAP, impossible d’y connecter un compte IMAP ou autre.

Comme nous utilisons Fastmail comme fournisseur de mail à MacGeneration, j’ai pu tester cette nouvelle application. On la confondrait presque avec Mail tant son interface est similaire. Codée avec SwiftUI et AppKit, Swift Mail est une application native légère, réactive et qui s’intègre bien à macOS.

Elle se différencie principalement de Mail par une prise en charge plus poussée de Fastmail. On a le choix entre l’organisation par dossiers ou bien par labels (des tags liés aux courriels). Swift Mail gère aussi les alias du service pour l’envoi et la réception des messages. Au niveau de la vitesse de synchronisation des statuts et des transferts, l'application me parait un tout petit peu plus rapide qu’Airmail (avec le protocole IMAP) que j’utilise habituellement.

Swift Mail. Image MacGeneration.

Lancée récemment, Swift Mail n’est pas encore aussi fournie que Mail ou d’autres. Quelques options de personnalisation sont là (réorganisation de la barre d’outils, nombre de lignes de texte dans la liste des messages…), mais il en manque pour la gestion des images notamment. Il faut à chaque fois cliquer sur une icône pour les afficher, ce qui est vite fatiguant. Cette option fait partie de la feuille de route du développeur. La fonction pour reporter des messages fait également défaut alors que Fastmail la propose sur le web. À savoir aussi que l’application ne télécharge pas l’intégralité des emails du compte Fastmail — c’est bien pour économiser de l’espace du stockage, mais ça peut être gênant pour une utilisation hors connexion.

Son unique développeur, Karl Northrup, prépare une version iOS, mais celle-ci devrait arriver après une version visionOS bientôt en bêta. Swift Mail est distribuée exclusivement dans le Mac App Store. Elle requiert un abonnement de 3,49 €/mois ou 28,49 €/an. Une période d’essai gratuite de 7 jours est disponible. Il faut ajouter à cela le prix de l’abonnement à Fastmail — un service que l’on recommande sans peine —, qui démarre autour de 5 €/mois.

En définitive, Swift Mail s’adresse à un public très restreint. Il faut non seulement être abonné à Fastmail, mais aussi utiliser ses fonctions spéciales pour que ce client mail ait un véritable intérêt. Quand bien même on fait partie de la cible, l’absence de version iOS et les lacunes de jeunesse peuvent être des défauts rédhibitoires. Swift Mail a malgré tout le mérite d’exister et d’animer un petit peu l’écosystème JMAP. C’est une application à suivre.

Interview : pourquoi FastMail veut remplacer l

Interview : pourquoi FastMail veut remplacer l'IMAP

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Luminar Neo : une nouvelle ère pour la retouche photo avec la mise à jour de printemps 📍

Article sponsorisé |

Skylum, géant de l'innovation en matière de logiciels de retouche photo, a annoncé une refonte significative de son logiciel phare, Luminar Neo. Prévue pour le 25 avril, cette mise à jour promet de transformer l'expérience de retouche photo grâce à une série d'améliorations majeures et un nouveau design visuel.

D'abord et avant tout, Luminar Neo va subir une métamorphose esthétique pour mieux refléter l'identité de marque globale de Skylum. La refonte inclut un nouveau logo, une icône actualisée, une palette de couleurs rafraîchie, et des modifications stylistiques subtils à l'application de bureau.

Cette nouvelle identité visuelle vise à solidifier le positionnement de Skylum en tant que leader dans l'écosystème des applications de retouche photo.

Un flux de travail optimisé pour les photographes

Côté fonctionnalités, la mise à jour apporte une série d'outils avancés destinés à améliorer l'expérience utilisateur et à optimiser le flux de travail des photographes.

Parmi les innovations les plus notables, l'outil "Amélioration du Crépuscule" permet de recréer l'atmosphère magique des heures dorées et bleues de l'aube et du crépuscule avec des effets de couleur captivants. Grâce à un simple curseur, les utilisateurs peuvent ajuster l'intensité et la teinte de la lumière pour magnifier leurs photos de paysages et d'extérieurs.

L'outil "Amélioration de l'Eau AI" révolutionne également la manière dont les photographes peuvent interagir avec les éléments aquatiques dans leurs images. Il offre la possibilité de transformer visuellement l'eau de scènes naturelles, passant d'un étang vaseux à une eau cristalline et scintillante, tout en ajustant la couleur, la texture et la profondeur de l'eau.

Pour ceux qui travaillent avec de grandes quantités d'images, le "Lot HDR" est un ajout précieux. Ce nouveau feature permet le traitement par lots jusqu'à 1 000 images simultanément, optimisant ainsi le processus de retouche grâce à un système de bracketing dynamique et une organisation efficace par glisser-déposer.

La fonction "Sélection d'Objets" et le "Masquage de Luminosité" sont deux autres améliorations qui simplifient la sélection et l'ajustement précis de différents éléments et zones de luminosité dans une image, rendant le processus de retouche plus rapide et plus intuitif.

En parallèle à ces améliorations fonctionnelles, Skylum introduit une nouvelle catégorie dédiée exclusivement à la photographie de paysage. Nommée simplement "Paysage", cette catégorie regroupe tous les outils essentiels pour la retouche de scènes naturelles en un seul lieu, facilitant ainsi l'accès à des fonctionnalités populaires comme "Ciel AI" et "Atmosphère".

Des nouveautés gratuites pour ceux qui ont déjà Luminar Neo

Skylum propose une gamme flexible d'options tarifaires pour Luminar Neo, permettant aux photographes de choisir le plan qui correspond le mieux à leurs besoins et à leur budget.

  • Abonnement mensuel : Pour ceux qui préfèrent une flexibilité maximale, l'abonnement mensuel est proposé à seulement 9,95 €.
  • Abonnement annuel : Si vous êtes prêt à vous engager pour une année, le plan annuel est disponible à 59 €.
  • Abonnement biennal : Pour un engagement de deux ans, le tarif est encore plus avantageux à 99 €.
  • Licence à vie : À 149 €, la licence à vie représente un investissement judicieux pour ceux qui cherchent à sécuriser leur accès à Luminar Neo pour toujours, avec une seule et unique transaction.

En plus de ces tarifs compétitifs, Skylum offre une réduction supplémentaire de 10 % aux utilisateurs qui utilisent le code promo MACG lors de leur achat. C'est une occasion exceptionnelle de bénéficier d'un logiciel de retouche photo de pointe à un prix encore plus accessible.

Aussi, toutes ces nouveautés seront disponibles sans frais supplémentaires pour tous les clients de Luminar Neo. En outre, les propriétaires de l'extension Fusion HDR pourront bénéficier de la fonctionnalité Lot HDR dès sa sortie, que ce soit dans le cadre d'un abonnement ou d'un achat définitif.

Pour plus d'informations sur les fonctionnalités, les tarifs et les formules d'abonnement, les intéressés peuvent visiter le site de Skylum ou les plateformes de distribution digitale comme le Microsoft Store et l’App Store d’Apple.

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iMazing 3 : le puissant gestionnaire d’iPhone et d’iPad se modernise

Stéphane Moussie |

Après avoir vécu une longue carrière, iMazing 2 laisse sa place à iMazing 3. Disponible sur macOS et Windows, le puissant gestionnaire d’appareils mobiles Apple a été revu de fond en comble. Son interface a été rafraichie, tout comme son code.

iMazing 3. Image MacGeneration.

iMazing 3 joue toujours le rôle de boîte à outils pour gérer finement son iPhone, son iPad, son Apple TV, son iPod ou, c’est nouveau, son Vision Pro. L’application se destine à ceux qui veulent contrôler leur appareil Apple avec plus d’options ou de facilité qu’avec le Finder ou iTunes. L’éditeur suisse DigiDNA a ajouté de nouvelles sections pour simplifier l’utilisation (Découvrir, Appareils, Outils) et apporté diverses améliorations aux outils existants.

iMazing 3 permet entre autres de faire des sauvegardes complètes ou partielles (on peut sauvegarder des applications individuelles), des transferts rapides de fichiers, des exports de photos ou d’autres éléments, des mises à jour, ou encore d’avoir des informations détaillées sur ses terminaux, dont l’état de leur batterie. Il y a aussi une facette dévolue aux entreprises avec des outils d’administration.

iMazing 3. Image MacGeneration.

L’application est en partie gratuite. Vous pouvez par exemple sauvegarder vos terminaux ou transférer jusqu’à 100 fichiers sans frais. Pour débloquer l’intégralité des outils, plusieurs offres sont disponibles. La licence perpétuelle pour un appareil coûte 44,99 € (le tarif est dégressif pour plusieurs appareils). Autrement, des abonnements débutent à 39,99 €/an pour cinq appareils. Des formules spéciales pour les entreprises sont également proposées.

Les utilisateurs d’iMazing 2 qui ont acquis leur licence après le 20 octobre 2020 peuvent passer à iMazing 3 sans rien débourser. Pour les autres, une remise promotionnelle de mise à niveau est disponible.

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Apple accusée par le Congo d’utiliser des minerais « exploités illégalement »

Stéphane Moussie |

La République démocratique du Congo accuse Apple d’utiliser dans ses produits des minerais « exploités illégalement », rapporte l’AFP. D’après l’État qui est un fournisseur important de matières premières, notamment de cobalt dont il est le premier producteur mondial, Apple recourt à des minerais provenant de mines congolaises au sein desquelles de nombreux droits humains sont violés.

« Après leur extraction illégale, ces minerais sont importés par contrebande au Rwanda, où ils sont intégrés dans les chaînes d’approvisionnement mondiales », affirment les avocats mandatés par la RDC dans leur dossier de mise en demeure, l’étape avant une éventuelle action judiciaire. L’avertissement formel a été adressé aux deux filiales françaises d’Apple ainsi qu’à la maison-mère aux États-Unis.

Des pièces Apple en attente de recyclage. Image Apple.

« La responsabilité d’Apple, et au-delà des grands fabricants de high-tech, quand ils utilisent des minerais du sang, est restée depuis longtemps une boîte noire », déclarent à l’AFP les avocats William Bourdon et Robert Amsterdam. Il est question de « minerais de sang » (aussi appelés « minerais de conflit ») car la RDC accuse le Rwanda voisin de financer des groupes armés pour faire main basse sur ses ressources situées à l’est.

Dans un rapport publié en 2017 par l’ONG Enough Project, Apple apparaissait comme le chef de file du mouvement conflict-free visant à mettre en place des chaînes d’approvisionnement responsables dans les zones de conflit. Mais selon les avocats de la RDC, les précautions et les engagements pris par l’entreprise sont « notoirement insuffisants ».

« La société Apple semble s’appuyer principalement sur la vigilance de ses fournisseurs et leur engagement à respecter le code de conduite d’Apple, ainsi que les audits externes réalisés sur l’activité de ces fournisseurs. Or, tant ces fournisseurs que les entreprises d’audit apparaissent s’appuyer sur la certification Itsci [Initiative de la chaîne d’approvisionnement de l’étain, ndlr], dont les dysfonctionnements graves et nombreux ont été démontrés », affirme les conseils de l’État africain.

Interrogée par l’AFP, Apple a redirigé vers son dernier rapport annuel sur les minerais de conflit. L’entreprise y indique notamment avoir retiré l’année dernière de sa logistique 14 fonderies et raffineries qui ne voulaient pas se soumettre à un audit ou qui ne répondaient pas à ses exigences en matière d'approvisionnement responsable. Et d’ajouter n’avoir « trouvé aucun motif raisonnable pour conclure que l'une des fonderies ou raffineries [partenaires] au 31 décembre 2023 a financé directement ou indirectement des groupes armés en RDC ou dans un pays voisin. » Apple s’est par ailleurs engagée à utiliser 100 % de cobalt recyclé dans ses batteries d’ici 2025.

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